Dévoilé en décembre 2025, le Sony A7 V signe une mise à jour majeure de l’hybride plein format le plus polyvalent de la marque.
Si son design reste très proche de celui de l’A7 IV, les évolutions sont bien réelles : nouveau capteur plein format semi-empile de 33 Mpx, rafale à 30 i/s, processeur inédit avec fonctions IA, autofocus boosté et écran à articulation avancée.
Côté vidéo, l’A7 V propose désormais la 4K à 60 fps sans crop, un atout pour les vidéastes, mêe si la concurrence mise déjà sur des résolutions plus élevées ou l’Open Gate.
Voici donc un boîtier qui vise autant les photographes que les créateurs vidéo, sans pour autant changer radicalement de philosophie. Sony va-t-il faire de cet A7 V son nouveau best-seller ? Réponse dans notre test complet du Sony A7 V.

Sommaire
Sony A7 V, best-seller attendu ?
Chez Sony, la gamme A7 « classique » est synonyme depuis ces débuts de boîtiers polyvalents, regroupant l’essentiel des technologies Sony, tout en réservant les fonctions les plus avancées aux gammes A7R, A7S, A1 ou autre A9.

Pour autant, cela n’empêche pas cette série d’être aussi réussie qu’acclamée. Ainsi, l’A7 III fut, pour beaucoup, l’hybride qui enterra les reflex. De son côté, le Sony A7 IV est régulièrement en tête des ventes d’appareils photo dans le monde depuis son lancement en 2021.
Ainsi, dire que le Sony A7 V était attendu comme le loup blanc est un euphémisme. De plus, depuis la commercialisation de l’A7 IV, le marché des hybrides plein format a bien évolué et on peut affirmer que les concurrents sont arrivés à maturité.

En effet, face à des Nikon Z6 III, Panasonic Lumix S1 II et autre Canon EOS R6 Mark III, le Sony A7 IV commençait à accuser un petit coup de vieux, notamment au niveau des fonctions vidéo, un domaine clé en 2025.
Sony se devait donc de réagir. Certains s’inquiétaient, notamment en ce qui concerne le capteur, le marque ayant tendance à ne le renouveler qu’une fois sur deux générations. Certes la cellule de 33 Mpx de l’A7 IV offrait de bonnes performances en photo classique, mais sa vitesse de lecture assez lente le rendait peu adapté à la photographie d’action, et encore moins à la vidéo.

Sans doute bien conscient de ces limites, Sony a décidé d’opter pour un capteur plein format rétroéclairé de 33 millions de pixels, utilisant une architecture partiellement empilée. Cette conception améliore sensiblement la vitesse de lecture, tout en conservant une haute qualité d’image et une encore plus large plage dynamique, d’après le constructeur.
On retrouve des capteurs de ce type sur le Nikon Z6 III (et par extension la ZR) et Lumix S1 II. Des cellules sensibles de 24 Mpx, déjà issues des usines… Sony. De son côté, le traitement d’image est assuré par le nouveau processeur Bionz XR2, qui intègre des fonctions d’intelligence artificielle.

En obturation électronique, le boîtier atteint désormais une rafale de 30 images par seconde avec suivi AF et enregistrement en RAW 14 bits. Un mode de pré-capture est également proposé, permettant d’enregistrer quelques images avant l’appui complet sur le déclencheur. Ici, le Sony A7 V rattrape la concurrence et le boîtier devient le premier appareil du constructeur à surpasser les 10 i/s en rafale hors gamme A1 et A9, une « révolution ».
La stabilisation mécanique du capteur (IBIS) doit offrir 7,5 stops de compensation, ce qui permet de sécuriser la prise de vue à main levée dans des conditions de faible luminosité.

En vidéo, le Sony A7 V enregistre en 4K « classique » jusqu’à 60 fps et sans recadrage. Faute de formats plus définis, il est possible de choisir aussi une 4K 60 fps surréchantillonnée depuis la 7K, mais avec un petit crop. S’il est moins marqué que sur l’A7 IV (environ 1,5x), cela est moins impressionnant que chez des rivaux qui vont jusqu’à offrir un enregistrement en Open Gate et autres RAW en interne. Certains pourront se consoler avec la capture en 4K et 120 fps, mais ici aussi avec recadrage bien marqué.
Côté ergonomie, la seule vraie nouveauté est l’écran de 3,2 pouces, désormais avec une articulation sur 4 axes : il peut être incliné verticalement et latéralement, tout en conservant une rotation complète sur le côté. Un mécanisme bien pratique que l’on trouve déjà chez les hybrides Sony depuis l’A7R V.

Avec cette fiche technique, le Sony A7 V semble prêt à reconquérir son titre de boîtier polyvalent par excellence. Sur le papier, il est aussi à l’aise en photo du quotidien que pour le sport ou l’animalier, quand ses fonctions vidéos en font un partenaire crédible des vidéastes actuels.
Mais depuis l’A7 IV en 2021, le marché s’est densifié et la concurrence est devenue bien plus féroce.
Voici un tableau comparatif des caractéristiques du Sony A7 V et du Sony A7 IV :
| Sony A7 V | Sony A7 IV | |
|---|---|---|
| Capteur | 24x36 Exmor RS BSI 33 Mpx semi-empilé | 24x36 Exmor R BSI 33 Mpx |
| Filtre passe-bas | non | non |
| Processeur | 1x Bionz XR2 | 2x Bionz XR |
| Viseur électronique | OLED de 3,68 Mpts, 0,78x | OLED de 3,68 Mpts, 0,78x |
| Ecran LCD | 3 pouces, 2,095 Mpts, orientable et inclinable | 3 pouces, 1,04 Mpts, orientable |
| Autofocus | AF hybride à détection de phase + contraste | AF hybride à détection de phase et contraste |
| Nombre de points AF | 759 points AF | 759 points AF |
| Couverture AF | 94 % | 94 % |
| Plage AF | -4 à 20 EV | -4 à 20 EV |
| Sensibilité | 100-51 200 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO) | 100-204 800 ISO (extensible à 50 ISO) |
| Obturateur | mécanique et électronique | mécanique et électronique |
| Rafale (obturateur mécanique) | 10 i/s | 10 i/s |
| Rafale (obturateur électronique) | 30 i/s | 10 i/s |
| Pré-capture | oui, 1 s | non |
| Mode haute résolution | oui, upscale en externe 130 Mpx | non |
| Obturation mécanique | 30 s – 1/8000 s | 30 s - 1/8 000 s |
| Obturation électronique | 30 s – 1/16 000 s | 30 s – 1/8000 s |
| Stabilisation, gain | oui, 7,5 stops | oui, 5,5 stops |
| Vidéo | 4K UHD 60 fps (crop 1,2x) + 4K UHD 120 fps (crop 1,5x) | 4K UHD 60 fps (crop 1,5x) |
| Profils colorimétriques vidéo | 12 Film looks, S-Log 3, S-Cinetone | 10 Film looks, S-Log 3, S-Cinetone |
| Stockage | 1x slot SD UHS-II + 1x slot CFexpress type A/SD | 1x slot SD UHS-II + 1x slot CFexpress type A/SD |
| Connectivité sans-fil | Wifi 2,4, 5 et 6 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy |
| Connectivité filaire | USB-C 3.2 Gen2, USB-C 2.0, HDMI Type A, prises micro + casque 3,5 mm | USB-C, microUSB, HDMI Type A, prises micro + casque 3,5 mm |
| Batterie | NP-FZ100 (750 / 630 vues) | NP-FZ100 (610 / 520 vues) |
| Rechargement par port USB | Recharge et alimentation directe USB-C | Recharge et alimentation directe USB-C |
| Tropicalisation | Oui, 0-40 °C | Oui, 0-40 °C |
| Dimensions (L x H x P) | 130 x 96,4 x 82,4 mm | 131,3 x 96,4 x 79,8 mm |
| Poids (batterie + SD inclus) | 695 g | 658 g |
| Prix au lancement | 2999 € (décembre 2025) | 2799 € (décembre 2021) |
Ergonomie et prise en main
Au premier regard, il est presque impossible de discerner le Sony A7 V de son prédécesseur. Si ce n’était pour le petit logo « V » sur l’épaule gauche, on croirait avoir un A7 IV entre les mains, pourtant le diable se cache dans les détails, à savoir ici, l’écran.

En effet, l’A7 V adopte le moniteur orientable et inclinable inauguré avec l’A7R V (3,2 pouces et 2,095 Mpts). Un écran bien pratique pour multiplier les compositions et qui a su convaincre photographes et vidéastes. Il s’agit d’un ajout pertinent à l’A7 V.

Pour le reste, avec 13 cm de large, pour 9,6 cm de haut et 8,2 cm de profondeur, le gabarit demeure proche de celui du A7 IV et du A7R V, avec une poignée creusée et confortable, offrant une prise en main sûre. Sony précise avoir retravaillé la courbe de la poignée par rapport à l’A7 IV pour optimiser la prise en main, mais nous devons confesser que la différence est imperceptible.

Certains auraient aussi apprécié que Sony opte pour un design modernisé, inspiré de celui de l’A9 III ou de l’A1 II. Avec 795 g, l’A7 V est 40 g peu plus lourd que l’A7 IV, peut-être est-ce dû à la double charnière de l’écran, mais ça n’affecte que marginalement l’encombrement de l’appareil.

La disposition des commandes reste familière pour les utilisateurs de Sony :
- double molette (avant et arrière) ;
- molette de compensation d’exposition personnalisable ;
- commutateur photo / vidéo / ralenti ;
- joystick de sélection ;
- bouton d’accès rapide au menu Fn ;
- bouton REC dédié ;
- 4 touches Custom ;
- roue crantée cliquable.




L’ergonomie mise davantage sur la cohérence que sur l’ajout de nouvelles commandes physiques. Par exemple, alors que l’on peut compter sur un mode boost pour la rafale, Sony a choisi de ne pas intégrer de bouton supplémentaire en façade, laissant les autres touches programmables jouer ce rôle.

Dans le même ordre d’idée, le viseur électronique ne varie pas d’un iota et conserve la définition de 3,68 Mpts (grossissement 0,78x), ce qui est assez classique pour un boîtier sous les 3000 €.

Il offre une image assez nette et détaillée. Sa fréquence de rafraîchissement élevée à 120 Hz améliore la fluidité lors du suivi de sujets rapides. Il aurait pu être un peu plus lumineux, à l’image de ce que propose Nikon avec son Z6 III.
Le poids du boîtier est bien réparti et le boîtier conserve un format compact pour un plein format. Avec une optique légère comme un FE 50 mm f/2,5 G, il reste discret. Même équipé d’un objectif plus imposant comme un FE 70-200 mm f/2,8 GM II OSS, la prise en main demeure agréable.

Bien entendu, avec une optique moins discrète telle le Sony FE 300 mm f/2,8 GM OSS, ou pire, le Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports, l’utilisation d’un grip sera un minimum. Bonne nouvelle, c’est le même grip que pour l’A7 IV ou l’A1.
Les matériaux utilisés inspirent confiance. Le châssis en alliage de magnésium et les joints d’étanchéité assurent une bonne résistance à la poussière et à l’humidité pour un usage en extérieur dans des conditions raisonnables. Pour protéger le capteur, il est possible d’activer la fermeture du rideau à l’extinction de l’appareil. En parlant du rideau, le son de l’obturateur est bien plus doux que sur l’A7 IV qui proposait un son de déclenchement très sec et sonore.

Performances et qualité d’image
La principal évolution de l’A7 V concerne son nouveau capteur Exmor RS semi-empilé 33 Mpx. Si la définition n’évolue pas à 33 Mpx, le capteur est doté d’une structure « semi-empilée », avec le circuit électronique, incluant le convertisseur analogique-numérique, positionné à la fois au-dessus et en dessous de la couche des pixels.

Ce type de capteur, encore assez récent et peu répandu, n’équipe pour l’instant que les Nikon Z6 III et Panasonic Lumix S1 II. Il offre un bon compromis : une lecture plus rapide qu’un capteur classique, pour un coût inférieur à celui d’un capteur entièrement empilé. Cela permet notamment de réduire sensiblement les déformations causées par le rolling shutter – un point que nous détaillerons un peu plus loin.

Durant notre test, nous avons capturé des clichés avec une grande variété d’optiques en monture E : le FE 24-70 mm f/2,8 GM II, le FE 50 mm f/1,4 GM, FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II, FE 50 mm f/2,5 G, FE 300 mm f/2,8 GM OSS, Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports, Sigma 85 mm F/1,4 DG DN Art et enfin le plus modeste FE 28 mm f/2.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.




Capteur Exmor RS semi-empilé 33 Mpx
Dans le détail, les fichiers JPEG font environ 20 Mo, quand les RAW les plus lourds « compression sans perte » font approximativement 40 à 45 Mo. En optant pour des RAW compressés ou compressés HQ on obtient des fichiers d’environ 35 Mo.
Vous observerez donc que, pour la première fois, Sony a abandonné les RAW non-compressés. À la manière de Nikon qui fait cela depuis 2021 avec le Z9, Sony propose à la place des RAW à compression sans perte ainsi que deux formats de RAW compressés.

Sony assure que ce choix n’affecte ni la qualité d’images, ni la dynamique. Toutefois, en raison de la nouveauté de ce capteur, il est pour l’instant impossible d’ouvrir les fichiers RAW dans nos logiciels de développement.

Les fichiers RAW sont même illisibles – pour le moment – par le logiciel maison de Sony Imaging Edge, ce qui est d’ordinaire une bonne solution de repli. Ainsi, les photos que vous trouverez dans ce test sont toutes des JPEG issus directement du boîtier.
Nous reviendrons dès que nous le pourrons sur l’analyse des fichiers RAW du Sony A7 V, que ce soit pour la montée en sensibilité que pour la gestion de la dynamique. En ce qui concerne les JPEG, on peut observer des images d’excellente qualité. Les couleurs sont vives sans être sur-saturées.

Le niveau de détail est impressionnant et même, si on n’arrive pas au niveau de recadrage de capteurs de 50 ou 60 Mpx, la possibilité de crop est bien supérieure qu’avec un capteur 24 Mpx.


Avec les bonnes optiques, la sensation de piqué est vraiment au rendez-vous, renforcé par une mise au point très précise. Le Sony A7 V peut ainsi aussi s’imposer comme un excellent choix pour la photographie de portrait.


Hérités du Sony RX1R III, le Sony A7 V intègre désormais les profils FL2 et FL3 (Film Look), portant à 12 le nombre total de « Creative Looks » disponibles.

Si ces profils sont moins connus que les simulations de films de Fujifilm, ils offrent depuis longtemps un cachet intéressant aux clichés issus d’un boîtier Sony. Cela permet de donner plus de caractères à ses images sans passer par un logiciel de traitement.

Montée en ISO et dynamique
En attendant de pouvoir ouvrir les fichiers RAW, nous vous proposons une analyse de la montée ISO en JPEG. Le capteur de l’A7 V a une sensibilité comprise entre 100-51 200 ISO et extensible de 50 à 204 800 ISO.



Les images sont impeccables jusqu’à 1600 ISO où on observe que le boîtier commence à pousser un peu plus les détails pour limiter l’apparition du bruit.



Ensuite, le traitement est assez contenu jusqu’à 12 800 ISO, où l’on peut observer les premières dérives colorimétriques et une perte de détails un peu plus prononcés.



A partir de 12 800 ISO, le niveau de détails décroît et le fourmillement dans les ombres se fait plus intense. Pour du JPEG, rien n’est vraiment rédhibitoire jusqu’à 51 200 ISO, où l’on se dit qu’il serait possible d’exploiter les fichiers s’il le fallait.


Notez qu’il s’agit ici – comme toujours – d’extraits recadrés à 100 %. Sur une scène plus large, les défauts sont moins facilement décelables.


Une fois activées les valeurs étendues, on comprend qu’elles le sont pour une raison. On attendra de pouvoir ouvrir les RAW pour se faire une vraie idée, mais en attendant, sur les JPEG, le résultat n’est guère flatteur. Autant à 102 400 ISO, pour un usage extrême, on n’exclut pas d’utiliser les images, autant à 204 800 ISO, il n’y vraiment rien à en tirer.
La perte de détails est vraiment remarquable, le lissage couplé au bruit et aux dérives colorimétriques nous incitent, comme souvent, à éviter de pousser le boîtier dans ses retranchements – sauf besoins impérieux.

Hauté résolution 130 Mpx en upscale externe
Le Sony A7 V introduit également une nouvelle fonction via le logiciel desktop Imaging Edge : l’agrandissement par upscale. Concrètement, il est possible de prendre n’importe quel RAW du boîtier et, grâce à l’IA, de l’agrandir dynamiquement jusqu’à 130 Mpx à l’aide du logiciel – sur macOS et Windows. Le résultat est un fichier RAW éditable, prêt à être retravaillé.

Nous avions déjà rencontré une fonction similaire avec le Canon EOS R5 Mark II qui peut agrandir ses photos jusqu’à 179 Mpx, depuis le boîtier directement, mais uniquement en JPEG.
Faute de compatibilité entre les fichiers de l’A7 V et la dernière version disponible d’Imaging Edge, nous n’avons pas pu utiliser cette fonction, et n’avons pu en avoir qu’un aperçu. Cela dit, pour l’avoir largement utilisée sur le R5 Mark II, nous préférons de loin cette solution à un mode Pixel-Shift, souvent plus contraignant et aux résultats parfois imparfaits/
Autofocus, suivi et réactivité
Contrairement aux récents modèles de la marque, l’A7 V ne dispose pas d’une puce IA dédiée. À la place, il mise sur le nouveau processeur Bionz XR2, nettement plus puissant que ses prédécesseurs, rendant inutile l’ajout d’un module IA séparé.

Ainsi, avec les humains, l’AF repère et suit les visages et les yeux. Il analyse aussi les différentes parties du corps pour « prédire » la position du sujet. L’appareil peut aussi détecter et suivre les animaux divers et variés, les oiseaux (œil, visage et corps dans les deux cas), ainsi que les insectes.

Il autorise aussi une reconnaissance des véhicules (trains, avions, voitures et hélicoptères). En sus, il adopte aussi le mode « auto », inauguré avec l’A1 II. Tout en privilégiant les humains, on n’est plus obligé de changer les cibles reconnues.
Sauf à vouloir prioriser une cible plus qu’une autre, ce mode est vraiment très pratique et permet de se reposer plus facilement sur le boîtier.

Malgré l’absence de puce IA, le nouveau CPU fait merveille. L’autofocus impressionne par sa rapidité et sa justesse. Ce boîtier figure clairement parmi les plus performants du marché, si ce n’est le plus performant.

Le nombre d’images ratées est quasiment nul. Dès que les conditions le permettent, l’œil est détecté instantanément, même lorsque le sujet se présente de profil ou avec une partie du visage masquée (voire de dos). Et une fois la mise au point accrochée, elle ne lâche plus : même si le modèle se tourne ou se déplace, l’AF reste impeccablement verrouillé.

Rares ont été les ratés. Les quelques échecs de mise au point ont plus souvent été dus à une mauvaise estimation de la distance de MaP des objectifs que d’un AF défaillant. Même par temps très couvert ou avec peu de luminosité, les résultats furent au rendez-vous.


Rafale et buffer
L’un des changements majeurs – voire une vraie révolution – concerne la rafale, qui grimpe à 30 i/s avec suivi AF et en RAW 14 bits, en obturateur électronique ! Si cela peut paraître peu par rapport au 40 i/s du Canon EOS R6 Mark III, voire même les 70 i/s du Lumix S1 II, c’est un tournant important chez Sony.
En effet, avec cette rafale qui vient tutoyer celle du Sony A1 II, c’est la première fois qu’un hybride Sony ne faisant pas partie des gammes A1 ou A9, dépasse les 10 i/s en rafale. Le géant de l’électronique s’acharnait jusqu’alors à segmenter autant que possible ses gammes d’appareils, au point que l’A7 IV perdait nettement en polyvalence face aux rivaux modernes.

À présent, l’A7 V se montre bien plus intéressant pour la photo d’action (sport, animalier, etc.). On peut ainsi obtenir un mouvement très décomposé, d’autant que l’on peut compter sur un suivi autofocus fulgurant quasiment jamais pris en défaut.

Sur ce domaine, le nouveau processeur se montre extrêmement performant et à part peut-être un EOS R6 III, aucun rival ne peut se montrer aussi efficace.
À la manière des A1 II et A9 III, le Sony A7 V intègre un mode boost en rafale ou « gain de vitesse de prise de vue en continu ». Via une touche paramétrée pour l’occasion, il est possible de passer (temporairement) d’une rafale de 15 à 30 i/s, ou encore de 10 à 20 i/s, avec une plage entre 5 et 30 i/s.

En revanche, cette forte rafale est vite limitée par une mémoire tampon… disons-le, famélique. À 30 i/s, le boîtier encaisse seulement 35 à 40 images consécutives avec les RAW les plus lourds, soit à peine plus d’une seconde… En RAW compressés, on arrive péniblement à 85 clichés enregistrés à la cadence maximale, soit un peu moins de 3 secondes d’affilée.
Et contrairement au Nikon Z6 III, par exemple, cela ne varie pas selon que l’on utilise une carte CFexpress ou une simple carte SD UHS-II. C’est ici 3 fois moins bien que le Canon EOS R6 Mark III qui ne brillait déjà pas par son buffer phénoménal.
| Obturation mécanique (10 i/s) | Obturation électronique (30 i/s) |
|---|---|
| RAW compressés : 999+ images | RAW compressés sans perte + JPEG : 35 images |
| RAW compressés + JPEG : 999+ images | RAW compressés + JPEG : 85 images |
| JPEG seuls : 999+ | JPEG seuls : 185 |
On se consolera un peu en se disant que, contrairement au Canon, la rafale ne se bloque pas immédiatement quand on atteint le buffer maximal, mais descend aux alentours des 10 i/s permettant de tenir 45-50 secondes supplémentaires. C’est assez pratique, mais avec 10 i/s, on est assez loin des promesses initiales. En JPEG uniquement on arrive à 185 clichés. Le déchargement est heureusement assez rapide, ce qui permet de re-déclencher rapidement.
Pour compenser, Sony intègre un mode de pré-déclenchement (jusqu’à 1 s). Cela permet d’éviter de remplir trop vite son buffer (et ses cartes mémoires), et de ne pas manquer l’instant décisif. Aussi, en baissant la cadence à 20 i/s, par exemple, on peut enregistrer 50, voire 150 RAW en les compressant. Et, par contre, échappant à toutes règles de linéarité, à 10 i/s, on peut dépasser les 1000 images consécutives (peu importe le format).
Même si les situations exigeant 30 i/s sont rares, il reste difficile de comprendre pourquoi certains constructeurs équipent leurs boîtiers d’une rafale aussi rapide… sans leur offrir une mémoire tampon adaptée.
Sony semble ici avoir volontairement bridé l’A7 V, probablement pour laisser de l’espace à ses modèles haut de gamme comme l’A9 III ou l’A1 II. Un choix stratégique, mais frustrant, à l’image de Panasonic et de la rafale à 70 i/s du Lumix S1 II, elle aussi pénalisée par un buffer très limité. Intégrer des fonctions avancées pour ensuite les restreindre de manière aussi flagrante paraît parfois incohérent.
Comme d’habitude, les cadences de 20 et 30 images par seconde sont réservées à certaines optiques Sony bien spécifiques. Pour les autres, notamment celles des constructeurs tiers, la cadence maximale est de 15 i/s.
Rolling-shutter
Le capteur semi-empilé offre une vitesse d’écriture supérieure à celle des capteurs classiques, ce qui réduit le risque de déformations lié au rolling-shutter. Cependant, cette performance reste inférieure à celle d’un capteur pleinement empilé, comme celui du Sony A1 II.
Dans les faits, en obturation électronique, le niveau de distorsions reste plus marqué qu’en obturation mécanique, mais les déformations sont bien plus contenues que sur l’A7 IV, qui était un des plus mauvais élèves en la matière.


Ici, le capteur de l’A7 V se montre très similaire à ceux du Nikon Z6 III et autre Lumix S1 II. Plus surprenant, les performances sont aussi proches de ce que propose le Canon EOS R6 Mark III, qui, sur le papier, ne dispose pas de capteur semi-empilé.
Quoiqu’il en soit, dans ce contexte, Sony fait donc jeu égal avec la concurrence la plus récente. Et, si notre petit ventilateur voit ses pales bien déformées, il s’agit d’un cas extrême. Sur le terrain, les distorsions sont bien plus rares.
À moins de ne shooter que des hélicoptères ou des mouvements panoramiques rapides, vous ne constaterez (presque) jamais de déformations.

Entre ce rolling-shutter maîtrisé et sa forte rafale à 30 i/s, le Sony A7 V se positionne alors comme un boîtier plus crédible pour la photo sportive ou animalière. Seule sa mémoire tampon finalement assez limitée l’empêchera d’être l’appareil numéro 1, mais en second boîtier, ou quand l’action n’a pas besoin de 30 i/s, sa pertinence est clairement démontrée.
Stabilisation
Quand le Sony A7 IV pouvait compenser jusqu’à 5,5 stops, la nacelle 5 axes de l’A7 V permet de récupérer jusqu’à 7,5 stops (avec le FE 50 mm f/1,2 GM).
En théorie, cela signifie que le boîtier pourrait compenser presque 3 secondes à main levée avec un 50 mm. En périphérie, le pourcentage d’images acceptables serait limité à 6,5 stops.
Mais comme souvent, ces chiffres restent difficiles à reproduire sur le terrain. À quelques exceptions près – comme le Hasselblad X2D II 100C –, nous sommes rarement bluffés.



Avec l’A7 V et un 50 mm, nous avons tout de même pu récupérer jusqu’à 5,5 à 6 stops à main levée soit environ 1 seconde à 1,3 seconde. Ce n’est pas la meilleure stabilisation du marché, mais ce sont des valeurs très honnêtes, qui permettent de s’assurer d’images bien nettes même avec un temps de pose relativement long.



On peut aussi envisager des poses (un peu) longues à la main, pour multiplier les effets. Par contre, dès qu’on approche les deux secondes, malgré de nombreux efforts, une focale très légère et compacte, il est presque impossible d’obtenir une photo complètement exploitable.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Sony A7 V :



























Vidéo 4K 60 fps sans crop, ou presque
En 2025, la quasi-totalité des hybrides se présentent aussi comme des caméras vidéo très performantes. Face à des modèles comme les Nikon Z6 III / ZR, Canon EOS R6 Mark III / EOS C50 ou les Panasonic Lumix S1 II / S5 IIx, l’A7 IV, sans être dépassé, commençait clairement à montrer ses limites. Et nous ne mentionnons ici que les boîtiers plein format dits « polyvalents ».
Et, les A7 IV et ses déclinaisons A7C II et FX2, malgré des mises à jour, proposent des fonctions assez timides, dont notamment une 4K 60 fps avec un recadrage 1,5x très prononcé.
Avec l’A7 V, Sony se devait donc de corriger le tir. Pourtant, la réponse reste timide. À l’heure où la concurrence propose de la 6K, 8K ou de l’Open Gate, l’A7 V se limite à une 4K UHD classique, certes issue d’un suréchantillonnage 6K – comme déjà sur l’A7 IV – mais sans réelle montée en définition ni d’enregistrement en Open Gate. Il propose enfin de la 4K 60 fps plein cadre, ce qui est un vrai progrès… mais qui arrive un peu tard.
Toutefois, il y a petit astérisque. Par défaut, l’option « priorité angle de champ » est activée, cela optimise la qualité d’image (en surréchentillonnant alors depuis la 7K) en opérant un léger recadrage d’environ 1,2x à mi-chemin entre le plein format et le Super 35 !
Si vous souhaitez de la 4K 60 fps sans crop, il faudra penser à désactiver cette fonction. Toutefois, à main levée ou même sur une gimbal, pour s’assurer de plans bien stables, vous ne pourrez pas éviter le recadrage.
En effet, même avec la stabilisation mécanique et le crop dû à l’option sus-mentionnée, il est impossible d’obtenir un plan qui ne bouge pas. Pour réussir ses tournages, la stabilisation électronique « Dynamique Active » est indispensable et elle opère un recadrage important dans l’image. Il faudra donc privilégier une optique très grand-angle. On est loin de la stabilisation « cropless » des Lumix…
Côté qualité d’image vidéo, le Sony A7 V livre des séquences très détaillées, avec un bon piqué et du contraste. Le rolling shutter, souvent problématique en mouvement, reste ici bien maîtrisé – sauf dans des cas extrêmes comme de forts panoramiques –, ce qui démontre l’efficacité du capteur semi-empilé.. De même, l’autofocus se montre aussi efficace en photo qu’en vidéo et le constructeur assoit ici sa supériorité sur nombre de concurrents.
L’appareil autorise aussi la capture en 4K 120 fps, mais le crop est ici légèrement supérieur au Super 35 mm, surtout avec la stabilisation activée.
Le Sony A7 V hérite également de plusieurs fonctions vidéo appréciables. On retrouve notamment la Focus Map, qui facilite un réglage très précis de la mise au point manuelle. L’appareil profite aussi de l’Auto Framing : présent sur certains modèles depuis le ZV-E1, ce mode réalise un recadrage automatique dans le capteur afin de garder le sujet suivi et correctement cadré.
À cela, Sony ajoute aussi la « Stabilisation par cadrage ». Son fonctionnement rappelle celui de l’Auto Framing : l’appareil recadre fortement l’image pour maintenir le sujet centré sans intervention de l’utilisateur. L’image peut alors légèrement se déplacer pour compenser les petits mouvements du sujet.
Les vidéastes bénéficient également du profil S-Log 3. À cela s’ajoute la présence du S-Cinetone, pensé pour produire des tons de peau plus agréables. Le boîtier gère aussi les LUTs, qu’il est possible d’importer directement depuis un smartphone. En S-Log 3, on peut compter sur un double ISO natif : 800 – 8000 ISO.
Dire que le Sony A7 V est une mauvaise caméra serait de la pure mauvaise foi. Il livre une prestation solide, avec une excellente qualité d’image et un autofocus redoutable.
Ceci étant, on ne peut s’empêcher de remarquer à quel point le constructeur nippon se force à brider son appareil. Pour une société comme Sony, qui est – rappelons-le – un poids lourd du cinéma, développer un hybride bardé de formats évolués (7K, Open Gate, ProRes, RAW, etc.) serait presque trop aisé. Pourtant, l’entreprise s’obstine à proposer des hybrides qui – s’ils font tout à fait le job en vidéo – donnent l’impression d’avoir un train de retard sur la concurrence.
Nous ne sommes pas dupes. Sony s’étant imposé dans le domaine, nombreux sont les vidéastes, documentaristes ou autres cinéastes à être équipés en boîtiers Sony. Et nous comprenons très bien que Sony, en limitant le potentiel de ses appareils, incite en fait ce qui en veulent plus, à aller chercher du côté de ses caméras spécialisées : FX, Burano, Venice, etc., comme une montée en gamme forcée. Il n’empêche, si l’on continue de regarder cela via le biais du marché de l’hybride, l’A7 V apparaît presque timide côté vidéo.
Connectique, stockage et autonomie
Le Sony A7 V devient le premier boîtier du constructeur à adopter le Wi-Fi 6. Cela permet un appairage plus rapide via l’application Creator’s App (avec les smartphones compatibles). La connexion est ainsi plus stable qu’auparavant, on ressent moins de latence lorsque l’on déclenche à distance.








De même, le transfert des images depuis l’appareil est également accéléré. Ces dernières sont enregistrables sur deux slots : le premier acceptant les cartes CFexpress type A ou les SD UHS-II, le second ne prenant en charge que les cartes SD. Comme à l’accoutumée chez Sony, seuls les boîtiers plus haut de gamme sont dotés de deux slots compatibles avec deux types de cartes différents.


En ce qui concerne la connectique, on retrouve la classique prise HDMI type A, deux prises jack 3,5 mm (micro et casque), ainsi que… deux ports USB-C comme le Z8.


En fait, le premier port USB-C ne varie, ayant toujours la norme 3.2 Gen2 (10 Gbit/s), quand le second prend la place de l’ancien port télécommande microUSB. Il conserve la norme USB 2.0, et donc n’est pas vraiment recommandé pour le transfert de fichiers, mais plutôt pour brancher des accessoires.


Noter que vous pouvez alimenter l’appareil via l’un ou l’autre de ces ports, et qu’ils sont tous les deux compatibles PD, ce qui est un prérequis pour utiliser le boitier et le recharger en même temps.
L’A7 V reprend la batterie N-FZ100 de ses aînés, d’une capacité de 2280 mAh, mais grâce au nouveau processeur Bionz XR2, on gagne en autonomie.
En effet, dans ses chiffres CIPA, Sony indique un total de 750 vues (en visée par l’écran LCD) ou 630 vues (via le viseur électronique), contre 580 et 520 pour l’A7 IV.
Sur le terrain, nous avons noté une nette amélioration de l’autonomie du boîtier par rapport à l’A7 IV ou l’A7R V grâce à un processeur plus économe.


L’ajout de fonctions et une amélioration de l’autonomie dans le même temps sont assez rares pour être soulignés.
Sony A7 V : presque imbattable en photo, plus timoré en vidéo
Attendu au tournant, le Sony A7 V répond indéniablement présent. Reprenant l’ergonomie déjà très éprouvée et aboutie de l’A7R V, notamment l’écran orientable et inclinable – sans doute la meilleure solution du marché, l’appareil ne fait preuve d’aucune folie niveau prise en main, mais cela n’est pas pour nous déplaire.
La grande nouveauté reste évidemment le capteur semi-empilé de 33 Mpx. S’il conserve la même définition que son prédécesseur, ce choix nous paraît très pertinent : il offre un bon équilibre entre possibilité de recadrage et gestion des hautes sensibilités, tout en maintenant une excellente qualité d’image.
De plus, l’apport de la structure partiellement empilée est un vrai gain qui permet d’envisager plus sereinement la captation de vidéos et des rafales à grande vitesse.


L’autofocus, héritier des dernières avancées de Sony, impressionne par sa précision redoutable. Rares sont les boîtiers qui peuvent rivaliser sur le terrain. Images fixes, vidéos ou encore fortes rafales, animaux ou véhicules, rien ne semble pouvoir lui échapper.
Enfin, le passage de 10 à 30 i/s en rafale marque un vrai tournant pour Sony. Ce bond en performances permet à l’A7 V de mieux tenir tête à la concurrence en 2025. Mais c’est aussi là que ses limites apparaissent : si la cadence est impressionnante, elle est vite freinée par une mémoire tampon peu profonde. Un compromis qui tranche avec les attentes que l’on peut avoir d’un boîtier à vocation professionnelle.
De même, si le mode vidéo permet enfin de filmer en 4K 60 fps, il reste limité : pour obtenir la meilleure qualité d’image, un léger recadrage est encore nécessaire. Face aux options 6K, Open Gate ou enregistrement RAW proposées par la concurrence, cette approche paraît plus timide. Un compromis qui pourrait refroidir certains vidéastes, professionnels ou non, en quête de formats plus avancés.
Le Sony A7 V n’est donc pas le boîtier parfait, mais un tel appareil existe-t-il vraiment ? L’A7 V se repose sur une ergonomie efficace et l’adoption d’un nouveau couple capteur / processeur améliore considérablement le boîtier. Certes des défauts persistent, certains comme autant de manifestations des restrictions que Sony semble décidé à perpétuer, mais ils n’entravent pas durablement l’A7 V.


À présent que toutes les pièces sont en place, reste à voir si le Sony A7 V saura tenir tête à une concurrence toujours plus affûtée.
Sony a également essayé de limiter l’inflation, avec un tarif en hausse de « seulement » 200 € par rapport à la génération précédente, là où il y a une différence de 500 € entre l’A7 III et l’A7 IV. L’A7 V est ainsi en phase avec le Canon EOS R6 Mark III et affiché au même tarif que le Nikon Z6 III à son lancement à la mi-2024. Seul le Lumix S1 II reste toujours un peu trop cher à notre goût.
Le Sony A7 V est disponible en précommande au tarif de 2999 €.
Un kit de base avec le nouveau FE 28-70 mm f/3,5-5,6 OSS II est aussi disponible à 3425 €.
Vous le trouverez chez Digit-Photo, MN Photo Vidéo, IPLN, Photo-Univers, Panajou, Camara, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées. Les livraisons devraient débuter à partir du 14 décembre 2025.








