Test Sony FE 50 mm f/1,2 GM, le roi du bokeh en monture E ?

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En 2016, Sony lançait son premier objectif de la gamme G Master avec le FE 85 mm f/1,4 GM en monture E, une optique déjà taillée pour le portrait avec une très grande ouverture. 5 ans plus tard, Sony dévoile aujourd’hui son 60e objectif en monture E avec cette focale fixe FE 50 mm f/1,2 GM. Elle vient changer la donne des 50 mm lumineux pour hybrides Sony avec un format très compact et léger. Cet objectif est-il la nouvelle référence des 50 mm ? Quelles performances optiques attendre de ce caillou ? Avant sa sortie, nous avons pu tester cet objectif et voici notre test complet du Sony FE 50 mm f/1,2 GM.

Présentation du Sony FE 50 mm f/1,2 GM

Dévoilé le 16 mars 2021, le Sony FE 50 mm f/1,2 GM (modèle SEL50F12GM) est le 60e objectif de Sony pour la monture E qui équipe les appareils photo hybrides Sony Alpha (gamme A6000, A7, A9 et désormais A1). En ce début d’année, Sony propose en effet une gamme de 39 optiques plein format et 20 optiques APS-C pour la monture E (en comptant les adaptateurs) et cet objectif vient célébrer le travail du constructeur pour étoffer sa gamme d’objectifs.

Ce 50 mm f/1,2 GM (pour G Master) vient compléter l’offre de focales fixes 50 mm proposée par Sony. En effet, sans compter les optiques tierces, Sony propose déjà 3 objectifs 50 mm : FE 50 mm f/1,8, FE 50 mm f/2,8 Macro et Planar T* FE 50 mm f/1,4 ZA (ainsi qu’un Zeiss Sonnar T* FE 55 mm f/1,8 ZA). Il manquait donc une optique ultra-lumineuse et ce 50 mm f/1,2 GM est le premier à dépasser la barre des f/1,4 chez Sony, toute distance focale confondue.

Mais il est vrai qu’aujourd’hui, les principaux concurrents de Sony – Canon et Nikon – proposent tous deux une version f/1,2 de leur 50 mm en monture RF et Z. Sony se devait donc de répondre à cette concurrence, et le fait de la plus belle des manières en dévoilant une optique de la gamme G Master qui est plus compacte et plus légère que ses deux concurrents.

Le FE 50 mm f/1,2 GM monté sur un Sony A7R IV à côté des alternatives Canon et Nikon (sur EOS R5 et Nikon Z 7 II). Sony gagne le match de la compacité – source : Camerasize

Pour rappel, la gamme G Master est ce que Sony sait faire de mieux en termes de résolution et de bokeh. Il s’agit en quelques sortes du fleuron optique du constructeur, avec une série d’objectifs entièrement conçus et produits par Sony, contrairement aux optiques Sony Zeiss – déjà de très haut niveau. En janvier dernier, Sony s’attaquait à la focale 35 mm avec son objectif FE 35mm f/1.4 GM. Aujourd’hui, place au 50 mm.

Prise en main de l’objectif Sony FE 35mm f/1.4 GM

Cet objectif offre des mensurations quasiment identiques à celles du Planar T* 50 mm f/1,4 ZA : il mesure 108 mm de long pour un diamètre maximal de 87 mm (contre 83,5 mm pour le 50 mm f/1,4). Cette optique G Master pèse 778 g, soit le même poids que le 50 mm f/1,4.

Cela démontre le travail d’ingénierie optique réalisé par Sony. Une ouverture f/1,2 nécessite des lentilles plus grandes, ce qui se traduit généralement par une optique plus imposante et lourde. Comment est-ce possible ? Attardons-nous sur la construction optique de ce 50 mm, présenté par Sony comme « sans compromis ».

A l’intérieur du Sony FE 50 mm f/1,2 GM on retrouve 14 lentilles réparties en 10 groupes, avec pas moins de 3 lentilles XA (asphériques extrêmes) qui permettent de réduire les aberrations tout en offrant une haute résolution et un bokeh très propre. Ces trois lentilles, dont deux sont placées près de la monture, contribuent également à la compacité de l’ensemble. A noter que la lentille extérieure sur cet objectif est concave et non convexe, ce qui est assez peu commun pour être mentionné.

L’objectif dispose d’un système de mise au point interne géré par 4 moteurs linéaires XD – deux par groupe de mise au point – ce qui permet un autofocus ultra rapide et précis, à la fois en photo et en vidéo.

Pour un bokeh d’une qualité optimale, cet objectif utilise un diaphragme à 11 lamelles circulaires. Cette construction permet également de réduire le diamètre externe de l’optique. Ce diaphragme, ainsi que les trois lentilles XA devraient permettre d’éviter l’effet onion ring que l’on peut retrouver sur les bulles de bokeh.

Afin de réduire le flare et les images fantôme, les lentilles de cet objectif dispose d’un traitement Nano AR Coating II. Nous verrons ce que cela apporte en termes de qualité d’image plus loin dans ce test. La lentille frontale dispose également d’un revêtement au fluor pour réduire les traces de doigt et autres salissures.

Voici les caractéristiques techniques complètes du Sony FE 50 mm f/1,2 GM :

  • distance focale : 50 mm (75 mm en APS-C)
  • ouverture maximale : f/1,2
  • ouverture minimale : f/16
  • construction optique : 14 lentilles réparties en 10 groupes dont 3 lentilles XA (asphériques extrêmes)
  • diaphragme : circulaire, 11 lamelles
  • rapport de grossissement maximal : 0,17 x
  • angle de champ : 47° (24 x 36 mm) – 32° (APS-C)
  • distance de mise au point minimale : 0,4 m
  • diamètre du filtre : 72 mm
  • tropicalisation : résistant à la poussière et aux éclaboussures
  • autofocus : oui, 4 moteurs linéaires XD
  • poids : 778 g
  • stabilisation : non, intégrée au boîtier
  • dimensions : 87 mm x 108 mm (D x L)
  • monture compatible : Sony FE
  • accessoires fournis : pare-soleil, protège-objectif avant et arrière, housse souple et bandoulières

Prise en main du Sony FE 50 mm f/1,2 GM

La première rencontre avec cet objectif est « intéressante ». Lorsque l’on vous parle d’un 50 mm f/1,2 avec autofocus, vous pensez tout de suite à un gros caillou bien lourd. En découvrant ce Sony FE 50 mm f/1,2 GM nous avons été étonné par sa compacité et son poids « contenu ».

Bien sûr, nous ne sommes pas en présence d’un objectif pancake, loin de là : avec plus de 10 cm de long (sans compter le pare-soleil circulaire qui vient ajouter environ 4,7 cm et 53 g à l’ensemble), ce 50 mm est un objectif qui ne passe pas inaperçu. Mais sur la balance, les 778 g sont très supportables et offrent malgré tout un très bon équilibre avec un hybride Sony Alpha. Pour notre test, nous l’avons monté sur un Sony A7R IV afin d’avoir une image à la définition maximum.

Le Sony FE 50 mm f/1,2 GM bénéficie d’une excellente construction mêlant pièces en métal et en plastique, afin d’obtenir le meilleur compromis en termes de solidité et de légèreté. On retrouve le look and feel de la série G Master et le badge G sur fond orange vient nous le rappeler. L’optique dispose de joints d’étanchéité présents sur les bagues et boutons pour une protection contre la poussière et l’humidité, même si Sony n’annonce pas une résistance à 100% (la fameuse tropicalisation). Le diamètre de filtre de cet objectif est de 72 mm, ce qui est assez large pour une focale fixe standard.

L’objectif dispose d’un pare-soleil circulaire (inclus) qui permet de protéger uniformément la lentille. Comme sur le FE 35 mm f/1,4 GM, on retrouve une bande antidérapante sur le pourtour du pare-soleil, ce qui permet de mieux absorber les chocs et d’éviter les glissades en posant l’optique sur une surface lisse.

Au niveau ergonomique, ce 50 mm respecte à merveille la ligne de la G Master, avec deux bagues de réglages. La plus proche de la monture est une bague métallique crantée qui permet de régler l’ouverture (position Auto pour un contrôle au boîtier ou ouverture de f/1,2 à f/16, par incrémentation de 1/3EV). Comme sur les autres optiques GM récentes, cette bague peut devenir totalement silencieuse grâce à un commutateur présent sur le côté de l’objectif. Elle est agréable à utiliser et permet un contrôle précis et rapide de l’ouverture.

L’autre bague, en caoutchouc, permet le contrôle de la mise au point. Elle ne dispose pas de butée – puisqu’elle entraîne un moteur interne – et n’est ni trop souple, ni trop dure. Elle permet le réglage de la mise au point en mode MF ainsi que la retouche du point en mode DMF. A l’usage, cette bague manuelle offre un contrôle linéaire de la mise au point très précis et rapide.

En plus du commutateur pour rendre la bague d’ouverture silencieuse et fluide – très utile en vidéo – on retrouve un commutateur AF/MF ainsi que deux boutons personnalisables auxquels il est possible d’attribuer de nombreux réglages. Par défaut, ils permettent de verrouiller la mise au point. Ces deux boutons sont placés sur le côté gauche et supérieur de l’optique, de manière à être accessibles en mode portrait ou paysage. Dommage, il n’est pas possible de les découpler pour leur attribuer deux fonctions différentes.

A noter que cet objectif ne dispose pas de la stabilisation optique puisque les boîtiers hybrides Sony Alpha récents disposent d’une stabilisation capteur 5 axes.

Au final, cet objectif offre une expérience de prise de vue fluide et agréable : nous apprécions encore une fois cette bague manuelle pour l’ouverture qui permet de contrôler rapidement son réglage et jouer avec la profondeur de champ. Le commutateur AF/MF ainsi que les boutons personnalisables sont également utiles pour ne pas avoir à fouiller dans les menus du boîtier pour passer en mise au point manuelle, par exemple.

Qualité d’image du Sony FE 50 mm f/1,2 GM

Abordons maintenant la qualité d’image de cet objectif Sony FE 50 mm f/1,2 GM. Comme indiqué précédemment, nous avons testé cette optique avec un Sony A7R IV pour obtenir la définition maximum.

N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les afficher dans une meilleure qualité.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₆₄₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 125
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₂₀₀₀ s – ƒ / 2,8 – ISO 200
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₁₆₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₅₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

Avec cette optique 50 mm f/1,2 G Master, Sony veut placer une fois encore la barre haute en termes de qualité d’image. Rappelons-le, les optiques GM sont le fleuron de la marque, à la fois en termes de haute résolution, de bokeh, de performances autofocus et de facilité d’usage. C’est cependant le moins que l’on puisse attendre d’une optique au tarif de 2300 €.

Voici une sélection d’images capturées avec cet objectif :

Comme l’on pouvait s’y attendre, le Sony FE 50 mm f/1,2 GM ne déçoit pas et la qualité d’image est véritablement au rendez-vous. Ce 50 mm offre une qualité d’image exceptionnelle dès f/1,2, et devrait séduire les photographes professionnels à la recherche de piqué et de bokeh.

Ainsi, au centre de l’image le piqué est très bon dès la pleine ouverture à f/1,2. En fermant à f/1,8, on améliore encore l’impression de netteté au centre de l’image, mais la différence est peu perceptible pour le commun des mortels, surtout en regardant l’image dans son ensemble.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₃₂₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

L’homogénéité de cet objectif est également très satisfaisante. Sur les bords, l’image offre un bon niveau de détails dès la pleine ouverture, même s’il existe une petite différence de piqué par rapport au centre de l’image. A f/1,8, les bords offrent un très bon niveau de détails et si l’on ferme à f/2,8 le piqué est excellent. Sur l’ensemble de l’image, la qualité se maintient jusqu’à f/11. Ensuite, on commence à perdre doucement en détail, en raison de la diffraction, mais cela reste plus que correct et vous pouvez photographier à f/16 les yeux fermés – encore pas trop quand même.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₄₀₀₀ s – ƒ / 2,8 – ISO 200

Au niveau du vignettage, on observe un assombrissement des bords à f/1,2 et f/1,4, qui se réduit progressivement en réduisant l’ouverture. A f/1,8, le vignettage est négligeable et il disparaît dès f/2. Finalement, Sony n’arrive pas à se défaire du vignettage sur ce 50 mm, malgré les corrections optiques appliquées dans le boîtier. Malgré tout, ce rendu pourrait être recherché en photographie de portrait pour mettre en avant le sujet photographié, et tout bon logiciel de retouche photo est capable de corriger cela très facilement.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

Un point à noter : à pleine ouverture f/1,2 et en journée ensoleillée, vous risquez de rapidement atteindre la limite de vitesse maximale, même aux ISO les plus bas. Ainsi, durant notre test, nous avons parfois frôlé la surexposition à 1/8000 s et 100 ISO sur l’A7R IV. L’usage d’un filtre polarisant ou ND, qui vient réduire la quantité de lumière, pourrait être utile afin de pouvoir photographier à l’ouverture maximale même en plein soleil. En vidéo, filmer à f/1,2 avec une vitesse adaptée à un rendu vidéo est tout simplement impossible sans filtre ND variable sur cet objectif en extérieur.

Cependant, la grande ouverture f/1,2 permet également de ne pas avoir à augmenter la sensibilité ISO quand la lumière vient à manquer.

Détail à 100% de l’image précédente, quelques franges pourpres sur les barres métalliques

En termes d’aberrations chromatiques, cet objectif lumineux est un bon élève, même s’il n’échappe pas aux franges pourpres à pleine ouverture dans certaines conditions d’éclairage, notamment avec un contre-jour violent. Heureusement, nous n’avons observé cela qu’à de rares occasions, et la gestion des aberrations chromatiques est dans l’ensemble très bonne, surtout dès que l’on ferme à f/1,6 et au-delà. Rappelons que les images de notre test sont faites avec toutes les corrections optiques du boîtier activées.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₆₄₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

Cet objectif, de par sa focale 50 mm, ne présente que peu de distorsions. Toutefois, pour les plus attentifs, on peut déceler une très légère distorsion en coussinet, mais rien de pénalisant car peu visible, sauf à réaliser des photos d’architecture.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₅₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₁₂₅₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200

Du côté du flare, le Sony FE 50 mm f/1,2 GM bénéficie d’un traitement Nano AR Coating II très efficace. Même avec une lumière puissante en plein cadre – le soleil en hiver – le flare est très bien maitrisé et aucun rayon lumineux ne vient parasiter l’image. Si vous fermez le diaphragme, vous pouvez apprécier de beaux starburst à 22 branches.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₆₄₀₀ s – ƒ / 2,0 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₁₆₀ s – ƒ / 16 – ISO 200
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 50

Avec son ouverture à f/1,2 couplée à un diaphragme à 11 lamelles et 3 verres XA, ce Sony FE 50 mm f/1,2 GM est très attendu sur le flou d’arrière-plan et ce fameux bokeh. Avec sa très grande ouverture, l’objectif arrive à très bien détacher son sujet de son arrière-plan grâce à une très faible profondeur de champ. On obtient ainsi un bokeh très doux, qui détache en douceur le sujet de son arrière-plan.

Sur cet objectif, pas d’effet onion ring à l’intérieur des bulles de bokeh qui sont pleines, lisses et bien rondes, hormis sur les bords à pleine ouverture où elles s’allongent un peu. Contrairement à d’autres optiques, ce flou d’arrière-plan est subtil et doux et ne vient pas déranger le regard.

Voici quelques photos de portrait réalisées avec cet objectif :

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₄₀₀ s – ƒ / 1,6 – ISO 100

Et quelques images où l’on peut voir le rendu très doux et précis du bokeh :

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₅₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₁₂₅₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₂₅₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₆₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₆₄₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₃₂₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,6 – ISO 100
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₄₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 200

Performances autofocus du Sony FE 50 mm f/1,2 GM

Passons maintenant aux performances autofocus de cet objectif. Habituellement, un 50 mm f/1,2 est assez complexe à utiliser car il nécessite de faire le point de manière très précise, notamment en portrait. Autrement, c’est le nez net et le flou des yeux assuré. Ici, le Sony FE 50 mm f/1,2 GM délivre des performances autofocus exceptionnelles et vraiment étonnantes pour un 50 mm f/1,2.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₂₀₀ s – ƒ / 1,6 – ISO 100

Grâce au système d’autofocus hybride AF des boîtiers Sony, accompagné de la technologie Real Time AF et Real Time Eye AF, la mise au point est très facile à faire avec cet objectif. Durant notre test, même en zone de mise au point automatique, l’autofocus de l’A7R IV détecte très facilement l’oeil et arrive à le suivre en mode AF-C, rendant l’exercice vraiment facile.

On est loin de l’époque où il fallait être très précis dans la mesure avec un reflex : ici, tout est presque automatique, et cela devrait plaire aux photographes professionnels qui veulent réussir des portraits nets à tous les coups.

Pour rappel, cet objectif dispose d’un système de mise au point interne fonctionnant avec 4 moteurs linéaires XD, soit deux moteurs par groupe de mise au point. Cette technologie permet de déplacer les groupes de lentilles de manière très rapide et précise.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

A l’usage, cela permet un autofocus ultra-rapide, précis et vraiment inaudible, que ce soit en AF-S ou AF-C, avec des sujets immobiles ou en mouvement. Un véritable atout en photo mais surtout en vidéo. Durant notre test, nous avons cependant raté quelques images en mode AF-C avec le Real Time Eye-AF, comme si le boîtier avait déclenché trop vite alors que le point n’était pas encore fait. Mais cela a dû nous arriver deux fois sur l’ensemble du test – soit plus de 800 photos – ce qui est négligeable.

Oups, mise au point sur les lunettes – Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₃₂₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 100

Un petit bémol pour l’Eye AF et les porteurs de lunettes. Dans quelques rares occasions, la mise au point se fait sur la monture et le verre et non sur le sujet, surtout si vous cadrez assez éloigné. Mais pour des portraits en close-up, aucun problème.

Sur cet objectif, la mise au point minimale est de 40 cm, suffisant pour photographier des sujets proches et se frotter à la photographie de détails. Cela permettra également de faire des portraits très rapprochés et de bien isoler son sujet, surtout à f/1,2.

Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₁₂₅₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 400
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₅₀ s – ƒ / 2,8 – ISO 640
Sony A7R IV – FE 50mm F1.2 GM – ¹⁄₈₀₀₀ s – ƒ / 1,2 – ISO 125

Le Sony FE 50 mm f/1,2 GM face à la concurrence

Cet objectif Sony FE 50 mm f/1,2 GM est le premier 50 mm f/1,2 à autofocus disponible en monture Sony E, tout constructeur confondu. Il ne souffre donc d’aucune concurrence directe sur cette monture.

Cependant, des alternatives existent, forcément moins lumineuses. C’est notamment le cas du Planar T* FE 50 mm f/1,4 ZA, le modèle le plus proche et dont ce 50 mm f/1,2 semble s’être inspiré.

Cet objectif, sorti en 2016, offrait un duo idéal avec l’A7R II sorti un au auparavant. En termes de poids et d’encombrement, c’est quasiment la même chose, avec 778 g et 108 mm de long. Il dispose aussi d’une bague de diaphragme manuelle décrantable, d’un diaphragme 11 lamelles ainsi que d’un autofocus SSM rapide et délivre des images très homogènes, bien que manquant un peu de piqué à pleine ouverture. Comptez toutefois 1549 € pour cet objectif, soit presque 800 € de moins que le 50 mm f/1,2.

Samyang, qui propose de nombreuses optiques en monture E, dispose également du Samyang AF 50mm f/1.4 AS IF UMC, un modèle autofocus qui offre un rapport qualité/prix imbattable. Proposé à seulement 449 €, cette optique au design minimaliste offre une alternative plus légère (585 g) et un peu plus compacte, mais à f/1,4. D’un point de vue optique, il ne rivalise cependant pas avec ce 50 mm f/1,4, notamment en termes de piqué à pleine ouverture (f/1,4) et dispose d’un autofocus un peu moins rapide et surtout beaucoup plus bruyant. Malgré tout, au tarif actuel, il vaut le détour pour qui n’est pas à la recherche du plus haut niveau de piqué à pleine ouverture.

Une autre alternative est à mentionner, le Voigtländer 50mm f/1.2 Nokton Asph en monture E. Cet objectif est à mise au point manuelle. Le Voigtländer, de par son ouverture f/1,2, est intéressant, surtout sur système hybride avec le focus peaking, mais reste relativement cher. Proposé à 1199 €, il permet de goûter au flou d’arrière-plan et au bokeh, même si le bokeh est très caractéristique et le piqué est en retrait par rapport à l’optique Sony.

Ensuite, on peut également se tourner vers d’autres 50 mm à ouverture f/1,8, mais nous ne les aborderons pas ici car, en toute objectivité, un monde sépare ces deux catégories d’objectifs – f/1,2 et f/1,8. Il sera également intéressant de regarder du côté des 85 mm f/1,4 en monture E si vous souhaitez obtenir un bokeh similaire mais avec une focale plus longue qui écrase davantage les plans.

Vous n’êtes pas sur Sony ? Canon et Nikon proposent également leur propre 50 mm f/1,2. Chez Canon, le RF 50 mm f/1,2 L USM est proposé au tarif de 2290 € et chez Nikon, le NIKKOR Z 50 mm f/1,2 S est proposé à 2500 €. Ouf, vous êtes sauvés.

Test du Canon RF 50 mm f/1,2 L USM : premier de la classe

A qui se destine le Sony FE 50 mm f/1,2 GM ?

Ah le 50 mm. Roi de la nuit et du portait, on ne le présente plus. Il est bien souvent présenté comme offrant une perspective similaire à celle de l’oeil humain, et est ainsi très apprécié pour le portrait, mais aussi la photographie documentaire, notamment en plein format, même si on lui préfère parfois le 35 mm.

Avec une ouverture f/1,2, cet objectif se destine clairement aux photographes recherchant la plus faible profondeur de champ, pour obtenir un séparation très nette (mais progressive) entre le sujet et son arrière-plan. C’est également une bonne façon de gommer un fond disgracieux, utile pour isoler son sujet en portrait de rue par exemple. Cette grande ouverture, couplée à sa stabilisateur capteur des Sony Alpha, permet également de photographier dans des conditions de lumière difficiles, tout en évitant de trop augmenter la sensibilité ISO.

Enfin, cet objectif de la gamme G Master s’adresse aux photographes à la recherche de la plus haute qualité d’image, dès la pleine ouverture. Son prix de lancement de 2300 € le destine ainsi tout particulièrement aux photographes professionnels de portrait, d’événements ainsi qu’aux vidéastes à la recherche d’un très beau bokeh couplé à un piqué d’exception dès la pleine ouverture, associé à une construction robuste et une prise en main simple et efficace.

En cela, ce 50 mm f/1,2 n’est pas un simple 50 mm, mais représente une optique très haut de gamme à destination des photographes professionnels très exigeants et qui ont la possibilité d’investir dans un tel objectif.

Sony FE 50 mm f/1,2 GM, des performances de haut vol

Avec ce 50 mm f/1,2 G Master, Sony signe une optique haut de gamme prometteuse. Par la même occasion, le constructeur prouve que sa monture E, plus petite que les montures Canon RF et Nikon Z, n’a pas dit son dernier mot et peut très bien s’accommoder d’objectifs lumineux, tout en restant compacts – par rapport aux solutions équivalentes.

Le Sony FE 50 mm f/1,2 GM est une focale fixe qui délivre des images de très haute qualité dès la pleine ouverture, avec un très bon piqué, une bonne homogénéité ainsi qu’un bokeh très agréable à l’oeil, sans oublier une très bonne gestion des aberrations chromatiques.

Son autofocus ultra-réactif fait des merveilles et assure une netteté dans la quasi-totalité des situations, grâce au système Eye AF éprouvé de Sony. Le tout avec une compacité et un poids plus que maîtrisés, puisque Sony arrive à conserver le même format que le 50 mm f/1,4 existant.

Que dire de plus ? Ce Sony FE 50 mm f/1,2 GM semble être devenu le roi du bokeh en monture E. Il est disponible au tarif de 2300 € chez Digit-Photo, Miss Numérique, Fnac ou encore Camara. Il devrait être en vente à partir de la fin avril 2021.

Test Sony FE 50 mm f/1,2 GM, le roi du bokeh en monture E ?
Fabrication / Finitions
9
Qualité d'image
9.5
Ergonomie / Praticité
9
Points forts
très bonne construction
piqué dès la pleine ouverture et bonne homogénéité
bokeh doux et propre
bague d'ouverture manuelle décrantable
autofocus rapide, précis et silencieux
plus compact et léger que la concurrence
Points faibles
prix élevé (mais au niveau des Canon RF et Nikon Z)
focus breathing en vidéo
vignettage à f/1,2 à f/1,4
9.2
sur 10
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  1. Le bokeh est un peu malmené sur plusieurs photos (bokeh coupé en deux, comme sur celle avec le bus en fond, à gauche). Il faut réduire la vitesse ou alors changer de mode d’obturation (full mécanique) 😉

    1. En effet, c’est lié au mode premier rideau électronique sur l’A7R IV. Dommage que Sony n’intègre pas un limitateur automatique de vitesse dans ce mode. Sur le Nikon Z 6 avec l’option EFC activée, on est bloqué à 1/2000s ce qui évite d’obtenir ce bokeh coupé en deux en raison d’une vitesse d’obturation rapide.

  2. Bonjour,
    Une question me taraude…
    Pourquoi mettre 200 ISO sur une photo au 1/2000ème ?
    Et pourquoi la plupart des photos sont à 100 ISO ?
    Le 100 ISO donne-t-il de meilleurs résultats, comme une pleine ouverture est plus vignetée que 2 crans au dessus ?
    Merci pour votre réponse
    Xavier