Le Sony A7 III de face

Test Sony A7 III (Alpha 7 III) : l’hybride plein format qui cache bien son jeu

8.8
sur 10

Dans les pas des A9 et A7R III, Sony a annoncé en février dernier son hybride plein format A7 III, présenté comme le « modèle plein format de base » chez le constructeur japonais. Cet appareil photo doté d’un capteur full frame de 24 Mpx nous semble sur le papier avoir corrigé de nombreux points négatifs présentés dans notre test du Sony A7 II, comme l’autofocus plus réactif et une autonomie améliorée. C’est donc tout naturellement que nous l’avons testé pour découvrir si Sony avait réussi à concevoir son hybride plein format le plus polyvalent (et accessible) dans sa nouvelle évolution Mark III.

Voici donc notre test terrain du Sony A7 III que nous avons pu prendre en main pendant plusieurs mois. Un grand merci à Sony pour ce prêt long terme qui permet réellement d’apprécier les qualités d’un boîtier (et de ses optiques).

Le Sony A7 III de face

Prise en main et ergonomie du Sony A7 III

Avec l’A7 III, Sony reprend sa formule de l’hybride plein format compact, avec un encombrement quasi identique par rapport au A7 II : 126,9 mm de largeur x 95,6 mm de hauteur x 73,7 mm d’épaisseur. C’est cette épaisseur qui est un peu plus importante par rapport à l’A7 II qui faisait 59,7mm d’épaisseur. Cette différence de 1,4cm est liée à un viseur un peu plus reculé et surtout à une poignée encore plus profonde, pour une prise en main améliorée. Malheureusement pour les grandes mains, la hauteur de ce boîtier est toujours la même, forçant l’usage d’un grip ou d’une poignée additionnelle si vous voulez vraiment pouvoir placer vos quatre doigts sur le grip.

Le dessus du Sony A7 III
Sony A7 III : une poignée profonde et agréable (pour un hybride si compact)

En termes d’ergonomie et de placement des boutons, le Sony A7 III évolue beaucoup. Sur le dessus du boîtier, peu de changement et les réglages sont quasi identiques, avec un barillet permettant de choisir le mode de l’appareil (non verrouillable contrairement à l’A7RIII), deux boutons personnalisables C1 et C2, une molette de correction d’exposition ainsi qu’une double roue crantée à l’avant et à l’arrière du boitier. Le déclencheur fait également office de commutateur ON/OFF. Mais c’est à l’arrière que la disposition des commandes change le plus.

Un copier/coller ergonomique de l’A7R III

Sur l’A7 III, Sony semble tout simplement avoir décidé de reprendre l’organisation des Sony A7R III et A9, avec notamment un joystick, un bouton AF-ON et un bouton REC pour la vidéo placé à un endroit plus logique, là où le pouce tombe plus facilement, quitte à parfois se tromper de bouton entre l’enregistrement vidéo et le bouton AF-ON ou sa fonction de zoom. Le bouton personnalisables C3 est ainsi relégué sur la partie arrière, en haut à gauche, à côté du menu. Le commutateur AF/MF – AEL est également remplacé par un joystick permettant de sélectionner rapidement le point AF.

L’arrière du Sony A7 III

L’écran arrière LCD est toujours orientable et devient tactile, mais perd un peu en résolution, passant de 1,28 million de points à 921 600 points. Dans les faits, ce n’est pas gênant et il est toujours possible de vérifier ses images à l’aide du viseur électronique, bien plus défini et précis. Grâce à l’écran tactile (qui ne l’est pas dans les menus), il est possible de sélectionner une zone AF en visée. Etant donné que le boîtier dispose d’un joystick, on préfèrera cette méthode, mais il est toujours bon d’avoir le choix.

Finalement, l’A7 III et l’A7R III deviennent quasi identiques, avec seulement l’inscription de la série du boîtier qui permet de les différencier.

Le déplacement du bouton REC a également permis d’intégrer un double emplacement pour carte SD, dont un en UHS-II, une très bonne nouvelle et qui permet également de choisir comment enregistrer ses images, soit par débordement, soit en double, soit les JPEG d’un côté, les RAW de l’autre ou encore pour séparer les photos des vidéos, etc. Dommage que Sony conserve encore la compatibilité avec le format Memory Stick (qui l’utilise encore ?) ce qui empêche de passer à un double slot UHS-II.

50mm f/1.8

Les autres évolutions ergonomiques par rapport à l’A7 II sont subtiles mais bien présentes. Déjà considéré comme l’un des meilleurs de sa catégorie avec une visée spacieuse, le viseur OLED XGA Tru-Finder de 2,36 millions de points propose toujours une couverture de 100% mais avec un grossissement de 0,78x contre 0,71x. Son allumage est également 40% plus rapide que sur l’A7 II et lors des rafales, la scène est moins masquée, sans pour autant offrir le zéro black-out du Sony A9.

Dans les options écran/viseur du Sony A7 III, on aurait aimé la possibilité de choisir rapidement entre l’affichage automatique selon l’utilisation, grâce au détecteur oculaire, mais aussi forcer l’usage unique du viseur, ou de l’écran, pour économiser de la batterie. L’option existe dans les menus infinis de l’appareil, mais un bouton direct aurait été utile.

Construction et résistance du boîtier

Le chassis du Sony A7 III est composé principalement d’alliage de magnésium, avec également des parties en polycarbonate. Il dispose de plusieurs joints d’étanchéité et même si Sony le présente comme résistant au temps (weather-resistant), cela n’implique pas que le boîtier soit tropicalisé et à ce niveau là je n’irai pas tester le boîtier sous la pluie battante. Sur les côtés, les caches pour la connectique peuvent être ouverts de manière individuelle ou presque, permettant de réduire également le risque de poussière. Sa résistance aux chocs est encore un cran en-deçà de certains reflex bien plus solides.

L’écran du Sony A7 III est orientable et tactile

A noter aussi que l’A7 III dispose de deux vis supplémentaires sur la monture de l’objectif par rapport à l’A7 II, un avantage indéniable pour utiliser des optiques lourdes.

Un autofocus rapide inspiré du A9

Le Sony A7 III, sorti après les A7R III et A9, profite des avancées technologiques de ces deux boîtiers pour offrir plus de réactivité. Accompagné du processeur Bionz X plus véloce (traitement 1,8x plus rapide que sur l’A7 II selon Sony, ce qui se vérifie sur le terrain), l’autofocus de l’A7 III est bien plus réactif et performant, grâce notamment à 693 points AF à corrélation de phase. C’est bien plus que les 117 points AF du A7 II et les 399 points AF du A7R III. 93% du cadre est couvert par l’AF et 425 points à détection de contraste viennent compléter l’autofocus.

50mm f/1.8 pour un kit compact et qualitatif

En termes de performance d’autofocus, l’A7 III fait un véritable bond en avant par rapport au A7 II, et même par rapport au A7R III. L’autofocus et le suivi est possible en condition de basse lumière jusqu’à -3 IL).

Sur le suivi AF, le Sony A7 III s’est sort de manière très honorable, avec sa technologique de 4D Focus qui permet de suivre automatiquement un sujet en mouvement. Couplée à la détection des visages et à des algorithmes permettant d’anticiper des mouvements, l’A7 III s’inspire grandement du A9 pour une mise au point rapide et un suivi également rapide et performant.

Soyons honnête, l’A7 III n’est pas encore complètement arrivé à la hauteur des reflex professionnels en termes de vitesse d’autofocus, surtout dans des conditions de luminosité difficiles, avec parfois quelques ratés ou de petites hésitations à faire la mise au point sur le bon sujet. Mais en termes de suivi AF et de réactivité globale, le taux de perte avec une mise au point ratée sur ce boîtier est beaucoup plus faible que pour les A7 et A7 II, et un photographe semi-pro ou pro n’aura vraiment aucun risque à utiliser ce boîtier, sauf peut-être pour de la photographie sportive à grande vitesse. On apprécie surtout la couverture étendue sur laquelle l’AF est actif, ce qui permet de faire des compositions créatives sans devoir faire la mise au point puis déplacer son boîtier.

La bague orange, signe distinctif de la gamme Sony Alpha

Eye AF, un régal pour les yeux

L’hybride Sony A7 III intègre une fonctionnalité de suivi efficace nommée Eye AF et qui permet de faire la mise au point de manière automatique, en ponctuel ou en continu, sur l’oeil de son sujet. Cette fonction, désormais intégrée à l’ensemble de la gamme hybride Sony, y compris sur les appareils photo à capteur APS-C, est un peu la marque de fabrique du constructeur et il faut avouer qu’elle est très pratique, surtout si vous êtes photographe portraitiste ou réalisez souvent des portraits (corporate, mariage, mode, lifestyle, etc.).

Interview de Yann Salmon-Legagneur, Sony Europe : « nous avions raison » il y a 5 ans sur l’hybride plein format

La fonction Eye AF est activée par défaut avec le bouton central de la molette de commande à l’arrière du boitier quand il détecte un visage. Un cadre vert s’affiche à l’écran autour de l’oeil sélectionné. En mise au point ponctuelle (AF-S), le point est fait sur l’oeil mais sans suivi. En mise au point continue (AF-C), le point est fait sur l’oeil et reste sur l’oeil tant que vous gardez le bouton Eye AF appuyé. Si vous photographiez un groupe de plusieurs personnes, il est possible d’enregistrer des visages qui seront détectés en priorité. Sinon, le boîtier choisira le visage et l’oeil qui se trouve le plus près du point AF actif. La technique est donc ici d’utiliser une zone AF ponctuelle pour une sélection précise.

Le mode Eye-AF est vraiment bluffant dans la majorité des cas, même lorsqu’un œil est peu visible ou légèrement masqué par un élément qui vient perturber le cadre. L’autofocus fonctionne même si la personne regarde vers le bas ou dans une autre direction que l’appareil.

En vidéo, je n’ai pas trouvé comment activer le mode Eye AF mais ce dernier est remplacé par un mode de détection automatique des visages, qui fonctionne très bien également.

Stabilisation 5 axes du capteur

Depuis l’A7 II, le capteur des Sony A7 est stabilisé sur 5 axes. Cela permet de réduire le flou de bougé du photographe et de photographier à des vitesses plus basses, ou bien de stabiliser la prise de vue vidéo à main levée.

Le Sony A7 III reprend la stabilisation 5 axes mais celle-ci lui permet de gagner jusqu’à 5 stops selon Sony, contre 4,5 stops pour l’A7 II.

Cette stabilisation du capteur, par rapport à la stabilisation sur objectif, a un avantage indéniable sur un hybride : en utilisant d’autres optiques dépourvues de stabilisation, comme par exemple d’anciennes optiques à l’aide d’un adaptateur, il est possible de gagner la stabilisation sur un objectif qui en est dépourvu.

Connectivité

En termes de connectivité, Sony semble avoir écouté les demandes de ses utilisateurs et le marché : le micro USB est remplacé par une prise USB 3.1 Type C, le standard en devenir pour le transfert mais également pour le chargement en USB. L’A7 III peut ainsi être rechargé en USB-C à l’aide d’un chargeur de smartphone, d’une powerbank ou même d’un ordinateur ou tablette récent, comme le nouvel iPad Pro par exemple.

Les connectiques avec leurs trappes individuelles

Une prise micro USB est également disponible pour du multi-terminal. L’A7 III dispose bien entendu du Wifi, du Bluetooth 4.1, du NFC, d’une prise casque et microphone ainsi que d’une sortie micro-HDMI.

Performances et qualité d’image

Entre l’A7 II et l’A7 III, on retrouve la même résolution de 24 Mpx sur un capteur plein format. Par contre, Sony intègre à cette troisième version un capteur plein format rétroéclairé (BSI) CMOS Exmor R de 24 Mpx offrant une dynamique annoncée de 15 IL.

Ce capteur n’intègre pas de mémoire DRAM comme l’A9, mais dispose du même processeur Bionz X qui permet une réactivité et une sensibilité améliorée. L’A7 III peut ainsi aller de 100 à 51 200 ISO (extensibles de 50 à 204 800 ISO, jusqu’à 102 400 ISO en vidéo) et capturer des photos au format RAW, 14 bits.

Passons maintenant à la qualité d’image du Sony A7 III. Comme précisé plus haut, ce boîtier ne dispose pas de filtre passe-bas, ce qui lui permet de produire des images plus nettes.

Sony A7 III - Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD - 75 mm - ¹⁄₁₂₅ s - ƒ / 13 - ISO 100
Sony A7 III – Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD – 75 mm – ¹⁄₁₂₅ s – ƒ / 13 – ISO 100

La qualité d’image des Sony A7 était déjà là depuis les précédentes versions, avec une dynamique exceptionnelle. Avec le nouveau capteur CMOS Exmor R de 24 Mpx, Sony a encore augmenté la dynamique de son boîtier à 15 IL, et la qualité des images en est d’autant plus améliorée, notamment sur des scènes très contrastées.

Sony A7 III - Sony FE 24-105mm F4 G OSS - 33 mm - ¹⁄₃₂₀ s - ƒ / 11 - ISO 400
Sony A7 III – Sony FE 24-105mm F4 G OSS – 33 mm – ¹⁄₃₂₀ s – ƒ / 11 – ISO 400
Sony A7 III - Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD - 34 mm - ¹⁄₄₀₀₀ s - ƒ / 2,8 - ISO 100
Sony A7 III – Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD – 34 mm – ¹⁄₄₀₀₀ s – ƒ / 2,8 – ISO 100
Sony A7 III - Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD - 62 mm - ¹⁄₂₀₀₀ s - ƒ / 4,0 - ISO 100
Sony A7 III – Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD – 62 mm – ¹⁄₂₀₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100

Si le capteur est capable de saisir toutes les subtilités d’une image, il faut aussi saluer la qualité des optiques développées pour la monture Sony FE. Nous avons utilisé le Sony A7 III avec différents objectifs : le 24-105mm f/4 G OSS, le 28-75mm f/2.8 de Tamron, le Samyang AF 24mm f/2.8 FE et le 50mm f/1.8 de Sony. Tous ces objectifs n’ont pas la même construction ni la même qualité optique, mais elles exploitent suffisamment bien le capteur du Sony A7 III pour une qualité d’image appréciable.

Le zoom polyvalent FE 24-105mm F4 G OSS monté sur le boîtier
Sony A7 III - Sony FE 50mm F1.8 - 50 mm - ¹⁄₈₀ s - ƒ / 2,0 - ISO 100
Sony A7 III – Sony FE 50mm F1.8 – 50 mm – ¹⁄₈₀ s – ƒ / 2,0 – ISO 100
Sony A7 III - Samyang AF 24mm F2.8 - 24 mm - ¹⁄₃₀ s - ƒ / 4,0 - ISO 1600
Sony A7 III – Samyang AF 24mm F2.8 – 24 mm – ¹⁄₃₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 1600
Sony A7 III - Sony FE 24-105mm F4 G OSS - 36 mm - ¹⁄₄₀ s - ƒ / 5,0 - ISO 640
Sony A7 III – Sony FE 24-105mm F4 G OSS – 36 mm – ¹⁄₄₀ s – ƒ / 5,0 – ISO 640
Sony A7 III - Samyang AF 24mm F2.8 - 24 mm - ¹⁄₂₀₀ s - ƒ / 4,0 - ISO 100
Sony A7 III – Samyang AF 24mm F2.8 – 24 mm – ¹⁄₂₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100
Sony A7 III - Sony FE 50mm F1.8 - 50 mm - ¹⁄₂₅₀ s - ƒ / 1,8 - ISO 1000
Sony A7 III – Sony FE 50mm F1.8 – 50 mm – ¹⁄₂₅₀ s – ƒ / 1,8 – ISO 1000

Vous pouvez retrouver des photos prises au Sony A7 III dans les tests suivants :

Ce boîtier nous a été confié avec un Sony FE 24-105mm f/4 G OSS, un zoom trans-standard disposant d’une plage étendue et d’une ouverture constante à f/4. Stabilisé, cet objectif offre une très bonne polyvalence et permet également de filmer avec une stabilisation optique et capteur.

Le zoom polyvalent FE 24-105mm F4 G OSS monté sur le boîtier

Passons maintenant à la montée en ISO du boîtier et à sa gestion du bruit numérique. L’A7III offre une plage ISO native de 100 à 51 200 ISO (extensibles de 50 à 204 800 ISO en photo, contre 51 200 ISO en étendue pour l’A7 II). La conception du capteur rétro-éclairé (BSI) permet de monter plus haut dans les sensibilités qu’avec un capteur standard.

J’ai testé le boîtier dans des conditions terrain et en très faible lumière et les résultats sont très bons. En RAW, A ISO 3 200, le bruit n’est pas visible. A ISO 6 400, on commence à voir un peu de grain et c’est vraiment à ISO 12 800 que le bruit apparait, sans pour autant gêner l’image. A ISO 25 600, le moutonnement commence à être bien visible à l’image et au-delà l’image se dégrade.

Voici une comparaison sur un détail de la photo suivante prise à différentes sensibilités :

Sony A7 III – Sony FE 50mm F1.8 – 50 mm – 1/15 s – ƒ / 4 – ISO 3200
Comparatif sensibilité ISO du Sony A7 III sur un détail d’un fichier RAW

Mais soyons honnête : à moins de réaliser des agrandissements ou des tirages grand format, le bruit numérique reste plaisant, même à 12 800 ISO.

Sony A7 III - Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD - 75 mm - ¹⁄₄₀ s - ƒ / 4,0 - ISO 12800
Sony A7 III – Tamron 28-75 mm f/2.8 Di III RXD – 75 mm – ¹⁄₄₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 12800

Juste pour vous donner une idée, voici une photo prise à 204 800 ISO. Pas si mal finalement, et permet de photographier à 1/1000s en faible lumière.

ISO 204 800 au Sony A7 III

Réactivité et autofocus

La première chose que l’on peut dire sur la réactivité globale de l’appareil c’est qu’elle ne contraint désormais plus le photographe dans son usage, comme cela pouvait l’être avec les deux premières versions de l’A7.

Le boîtier s’allume assez rapidement et est disponible pour la prise de vue en moins de deux secondes. Le viseur électronique est particulièrement réactif et s’active quasiment instantanément en passant l’oeil dans le viseur.

En termes de rafale, l’A7 III fait un bond en avant grâce au processeur Bionz X plus performant et a le bon goût de tripler la taille du tampon. On obtient ainsi une rafale haute jusqu’à 10 i/s en obturateur mécanique et suivi AF/AE en continu, pendant 177 images en JPEG (52 JPEG avec l’A7 II), 89 en RAW compressé ou 40 en RAW sans compression. C’est une très belle performance pour cet hybride, même si l’A9 reste toujours devant avec une rafale à 20 i/s.

© Sony

Si vous souhaitez être silencieux, il est possible d’utiliser l’obturateur électronique avec une visée quasiment temps réel (black-out réduit) et une rafale de 8 i/s.

Il est intéressant de noter que lorsqu’une rafale est terminée, le boîtier ne se bloque pas pour décharger le tampon sur la carte : il est possible de visualiser ses images, de les noter ou les supprimer. Un indicateur orange de progression en haut à gauche de l’écran permet de voir la progression de l’enregistrement.

L’A7 III dispose d’un mode anti-scintillement qui permet de temporiser la rafale sous un éclairage artificiel pour une exposition homogène.

Comme expliqué plus haut, ce boîtier dispose du mode autofocus permettant de suivre les yeux de son sujet. Ce mode complète bien le mode de détection de visage qui est redoutable d’efficacité. Par contre, dans certaines conditions, ce dernier est tellement efficace et rapide qu’une simple personne qui entre dans le cadre détraque l’autofocus continu.

L’autofocus du boîtier est très performant, que ce soit en AF-S qu’en AF-C, avec une capacité à accrocher son sujet même en situation de basse lumière. L’autofocus à -3IL présenté par Sony se vérifie sur le terrain, même si parfois l’autofocus se perd encore un peu sur des sujets très peu contrastés ou en contre-jour avec très peu de lumière. La retouche du point est également possible grâce à la fonction Direct MFocus du boîtier.

En vidéo, l’autofocus est tout aussi redoutable : silencieux et doux, il permet de changer de plan de manière souple, mais aussi de conserver un portrait net sans aucun réglage lors d’une interview par exemple, ce qui est très confortable.

Au final, le Sony A7 III est le boîtier hybride à l’autofocus le plus réactif chez Sony… après l’A9, et il permet d’assurer des mises au point réussies dans la majorité des cas, avec très peu de déchets, même sur un sujet en mouvement.

© Sony

Seul bémol : attention aux optiques que vous montez dessus. L’autofocus de l’ensemble optique + boîtier se repose à 50% sur l’objectif et à 50% sur le boîtier avec la gamme Alpha. Certains objectifs comme le 50mm f/1.8 chez Sony entraînent les performances vers le bas, même si avec un 50mm à grande ouverture on a tendance à prendre un peu plus de temps pour composer.

Autonomie améliorée avec l’A7 III

L’autonomie donnée pour l’A7 III est de 710 photos selon la norme CIPA (avec prise de vue à l’écran LCD) grâce à la nouvelle batterie NP-FZ100 qui a été revue (et n’est pas compatible avec les précédentes versions de l’A7). C’est une réelle évolution par rapport à l’ancienne batterie NP-FW50 avec une capacité 2,2x plus importante. Lors de mon test, je n’avais qu’une seule batterie et je n’ai pas ressenti le besoin d’une seconde batterie, sauf peut-être pour de la vidéo. En utilisant l’EVF, l’autonomie diminue à 610 prises de vue.

Dans la pratique, nous confirmons cette bonne autonomie, avec même une capacité supérieure si vous avez tendance à réaliser des rafales.

En plus de la recharge en USB-C, il est également possible de recharger l’appareil en marche. C’est notamment utile pour du timelapse ou de la vidéo, car vous pouvez ainsi recharger l’appareil avec une batterie externe ou bien même sur une prise secteur.

Mode vidéo

Alors que l’A7S II est le modèle phare pour la vidéo, ce boitier est pourtant très à l’aise en vidéo grâce à la 4K UHD (3840×2160) à 30p alors que l’A7 II était limité au Full HD. La vidéo est captée en 6K puis resamplée en 4K pour plus de détails. Il n’y a donc pas de pixel binning et l’ensemble du capteur est utilisé en vidéo. On aurait apprécié de voir un mode 4K/60p mais il faudra sûrement attendre le prochain A7S III pour cela.

En vidéo, la plage de sensibilité va de 100 à 51 200 ISO et il est également possible de filmer en Full HD à 120fps. L’appareil dispose de modes S-Log 2 et 3 pour filmer en flat et permet d’enregistrer en 4:2:0 8 bits en interne, et en 4:2:2 8 bits via HDMI. Un mode HDR instantané (HLG) est également disponible.

Cet appareil réussi étonnement bien le défi de la vidéo 4K, notamment grâce à sa stabilisation 5 axes et ses fonctionnalités utiles comme les zebras, le focus peaking et autres fonctionnalités propres aux hybrides Sony.

A qui s’adresse ce produit ?

Avec Sony et sa segmentation de gamme, on aurait tendance à dire que le Sony A7 III s’adresse aux photographes qui recherchent un hybride plein format simple, alors que l’A7S II est réservé au vidéaste et l’A7R III au studio ou à la haute résolution. Mais finalement, l’A7 III est bien plus polyvalent que cela, et peut notamment être utilisé par des vidéastes grâce à sa qualité d’image et sa montée en ISO, mais aussi par des photographes à la recherche d’un boîtier rapide et polyvalent.

Le Sony A7 III et le FE 24-105mm F4 G OSS

Conclusion

Le maître mot de ce boîtier, ce n’est pas « basique » comme l’a indiqué Sony, mais polyvalent. L’A7 III est véritablement un couteau suisse de la photographie plein format, avec de nombreux photographes dans son collimateur : portraitiste, voyageur, photographe de paysage, mariage, etc.

Sony a revu sa copie au fil des versions pour nous offrir avec l’A7 III un boîtier performant, polyvalent et complet. L’autofocus est le point le plus important à noter, car cet A7 III est désormais suffisamment rapide pour la majorité des cas. Compact et léger, on peut emporter partout ce boîtier, qui bénéficie désormais d’une très bonne autonomie grâce aux nouvelles batteries. Seule l’absence de tropicalisation pourrait freiner les plus baroudeurs.

Finalement, Sony n’a pas bridé cet A7 III qui est une véritable réussite (commerciale) pour la marque, et seules les prochaines versions S et R viendront peut-être reprendre le dessus. En attendant, l’A7 III est l’hybride plein format le plus séduisant chez Sony grâce à son excellent rapport qualité/prix.

Malgré l’arrivée de Canon, Nikon et consort sur le marché de l’hybride plein format, le Sony A7 III rassure avec une copie tellement réussie qu’on lui concéderait peut-être un certain manque de saveur, comme une machine capable de réussir toutes les tâches qu’on lui donne, sans rechigner.

Le Sony A7 III est disponible nu à 2149€ chez Digit-Photo, Amazon ou Miss Numérique. Avec le Tamron 28-75 mm f/2.8, cela fait un kit aux environs de 2700 €.

Test Sony A7 III (Alpha 7 III) : l’hybride plein format qui cache bien son jeu
Fabrication / finitions
8.5
Qualité d'image
9.5
Ergonomie
8.5
Réactivité
8.5
Points forts
qualité d’image et montée en ISO
réactivité améliorée par rapport à l'A7 II
stabilisation 5 axes
autofocus performant en photo et vidéo
obturateur silencieux
Points faibles
un seul slot compatible UHS-II
pas d’intervallomètre intégré pour le timelapse
vitesse maximale de 1/8000s en obturateur électronique
pas de chargeur de batterie dédié
pas de 4K/60p
8.8
sur 10