Test Sony A7R V

Test Sony A7R V : l’hybride haute définition qui frôle l’excellence

8.9
sur 10

En octobre 2022, Sony a dévoilé sa 5e génération d’appareil photo hybride plein format haute définition. Si le Sony A7R V reprend le même capteur 61 Mpx que son aîné, il apporte bon nombre de nouveautés : un nouveau système AF basé sur l’IA, une qualité d’image en hausse, en photo comme en vidéo, et une ergonomie améliorée. Il mise notamment sur une puce entièrement dédiée à l’IA, mais aussi sur un nouvel écran inédit, à la fois inclinable et orientable. La recette imaginée par Sony est-elle à la hauteur de nos espérances ? Quel niveau de performances pouvons-nous obtenir de ce boîtier résolument premium ? Nous avons utilisé cet hybride plein format ultra-défini pendant plusieurs semaines : voici donc notre test complet du Sony A7R V.

Test Sony A7R V

Sony A7R V : le premier boîtier « nouvelle génération » de la marque japonaise

L’arrivée du nouveau boîtier haute définition de Sony était largement attendue. Si l’A7 IV est arrivé en octobre 2021, clôturant le bal des boîtiers de 4e génération, le Sony A7R IV, avait été présenté en… juillet 2019. Son renouvellement, certes retardé par le Covid, se faisait donc attendre.

Test Sony A7R V

Dévoilé en grande pompe en octobre 2022, le Sony A7R V permet de discerner les grandes orientations stratégiques des boîtiers Sony de 5e génération. D’une part, l’intervention massive de l’IA et du Deep Learning, notamment au niveau de l’autofocus. D’autre part, une qualité d’image encore meilleure, tant en photo qu’en vidéo. Enfin, un design du boîtier et une interface s’adaptant au mieux à l’utilisateur (et non l’inverse). Autant d’éléments que nous ne manquerons pas d’étudier au cours de ce test.

Test Sony A7R V

Ainsi, le Sony A7R V est (très) loin d’être une simple mise à jour de l’A7R IV. Certes, les deux boîtiers reposent sur le même capteur… mais les ressemblances s’arrêtent là. Ergonomie revue, puce dédiée à l’IA, modes AF plus intelligents, vidéo 8K 24p… Sony ne ménage pas ses efforts pour demeurer leader du marché des hybrides haute résolution. Et ce, malgré la concurrence plus affûtée de Canon, qui devrait prochainement dévoiler son EOS R5 Mark II.

Test Sony A7R V

Visant sans ambivalence les professionnels de l’image, le Sony A7R V possède une fiche technique particulièrement ambitieuse… et s’affiche à un tarif assez élitiste, étant proposé à 4499 € à sa sortie, environ 500 € plus cher que son prédécesseur. Notre niveau d’exigence s’en trouve relevé.

Sony A7R VSony A7R IV
CapteurBSI CMOS Exmor R de 61 Mpx (60,2 Mpx)BSI CMOS Exmor R de 61 Mpx (60,2 Mpx)
Filtre passe-basNonNon
ProcesseurDouble processeur Bionz XRBionz XR
Viseur électronique9,44 Mpts5,76 Mpts
Écran LCDInclinable et orientable, 2,095 MptsInclinable
AutofocusHybride et prédictifHybride
Nombre de points AF693567
Couverture AF79 %74 %
Plage AF-4 à 20 EV-3 à 20 EV
Sensibilité100 à 32000 ISO (extensible de 50 à 102400 ISO en photo)100 à 32000 ISO (extensible de 50 à 102400 ISO en photo)
Rafale (obturateur mécanique)10 i/s10 i/s
Rafale (obturateur électronique)10 i/s7 i/s
ObturationDe 30s à 1/8000sDe 30s à 1/8000s
Stabilisation, gainOui, 8 stopsOui, 5,5 stops
Vidéo8K 24/25 fps, 4K 60/50 fp4K 30 fps
Vidéo RAWOui, ProRes RAW 16 bits via port HDMINon
StockageDouble emplacement compatible SD et CFexpress Type ADouble emplacement compatible SD
Connectivité sans filWifi 2,4/5 Ghz, Bluetooth 5.0Wifi 2,4/5 Ghz, Bluetooth 4.1
BatterieNP-FZ100NP-FZ100
Rechargement par port USBOuiOui
TropicalisationRésistant à l’eau et à la poussière
Résistant à l’eau et à la poussière
Dimensions131,3 mm x 96,9 mm x 82,4 mm128,9 mm x 96,4 mm x 77,5 mm
Poids723 g665 g
MontureSony ESony E
Prix au lancement4499 €3999 €
Test Sony A7R V
Knock on wood – Sony A7R V, Sony FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II – 200 mm, f/2,8, 1/8000s, 800 ISO

Ergonomie et prise en main

Extérieurement, le Sony A7R V s’inscrit dans la ligne des récents A7S III et A7 IV. Et ceci est sans doute une bonne nouvelle. Le boîtier se distingue par ses lignes plus arrondies, proposant une prise en main plus agréable. Certes, Canon garde l’avantage de ce point de vue… mais Sony a réalisé d’énormes progrès. 

Test Sony A7R V

La poignée est plus profonde et plus creusée que par le passé. Un creux assez prononcé permet de caler son majeur, offrant une meilleure ergonomie. À l’arrière, un petit cale-pouce permet de stabiliser le boîtier.

Test Sony A7R V

Construit en alliage de magnésium, le boîtier dispose de joints d’étanchéité (même si Sony se garde bien de dire qu’il est tropicalisé). Il profite également d’une nouvelle structure de dissipation passive de la chaleur (sans ventilateur). On devrait ainsi éviter les soucis de surchauffe en vidéo – un point crucial pour un boîtier capable de filmer en 8K.

Test Sony A7R V

Sans grande surprise, le Sony A7R V est assez trapu. Comptez 13,1 cm de large, 9,7 cm de haut et 8,2 cm de profondeur (poignée comprise). En omettant la poignée, le corps de l’appareil mesure tout de même 4,4 cm d’épaisseur. 

Test Sony A7R V

Sur la balance, le poids de l’A7R V atteint 723 g. Couplé avec un objectif comme le Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II, le duo frôle la barre des 1,5 kg. En comparaison, l’A7R IV mesure 12,9 x 9,6 x 7,8 cm pour un poids de 665 g (avec batterie et carte mémoire).

Écran orientable et inclinable : révisez votre kamasutra !

La plus grande nouveauté vient certainement de son écran. Plutôt que de choisir entre écran orientable ou inclinable, le Sony A7R V choisir… les deux ! Pour ce faire, il se dote d’un mécanisme inédit – et très séduisant. 

Test Sony A7R V

D’une part, ce double-mécanisme est monté sur deux charnières, permettant d’incliner l’écran vers le haut ou vers le bas. Mais il dispose également d’une rotule, qui permet de déployer l’écran sur le côté gauche de l’appareil et de l’orienter dans n’importe quelle direction. On peut également le replier vers l’intérieur du boîtier, afin de le protéger durant le transport.

Certes, ce mécanisme ajoute une certaine épaisseur au boîtier. Mais il permet de répondre à la fois aux besoins des photographes et des vidéastes. Via la double-charnière, l’écran se place dans l’axe de l’objectif, facilitant la capture d’images de rue – ou d’architecture, notamment. Les vidéastes, quant à eux, seront ravis de disposer d’une visée déportée où l’écran ne gêne pas les connecteurs situés sur la gauche. En clair, ce système est une belle prouesse d’ingénierie – et une véritable avancée.

Viseur OLED plus défini, hérité du Sony A1

Le Sony A7R V se distingue également par son nouveau viseur électronique très confortable. La dalle OLED se base en effet sur 9,44 millions de points – contre 5,76 Mpts sur l’A7R IV. Une définition très élevée, égale aux Sony A1 et A7S III. Comme sur ce dernier, le dégagement oculaire est de 25 mm. De même, le grossissement est de 0,90x. Notons aussi la fréquence de rafraîchissement maximale à 120 Hz. Sur le terrain, le confort de visée est indéniable.

Test Sony A7R V

Néanmoins, le rendu de l’image dans le viseur est assez « métallique », et manque de souplesse. Étrangement, certains boîtiers de la concurrence s’en sortent mieux, tout en étant moins définis…

Test Sony A7R V

Disposition des commandes et connectique

De ce point de vue, le Sony A7R V reprend les codes introduits par l’A7S III, l’A1 ou encore l’A7 IV. Le positionnement des boutons et des commandes est virtuellement identique. Ainsi, la roue codeuse située à l’extrémité de la tranche supérieure est maintenant paramétrable, n’étant plus réservée à la compensation de l’exposition. De même, le bouton d’enregistrement des vidéos est placé près du déclencheur, et non plus à côté du viseur.

Test Sony A7R V

À ce titre, notez que le Sony A7R V hérite de la commande placée sous la roue PASM, qui permet d’alterner rapidement entre les modes photo, vidéo et S&Q, avec des réglages 100% distincts. Pour ce faire, il convient d’appuyer légèrement avec l’index – ce qui permet d’éviter de passer d’un mode à l’autre accidentellement. De la même manière, la roue PASM se dote d’un bouton de déverrouillage, qu’il convient de presser pour changer de mode de prise de vue. Autant d’éléments que nous apprécions, facilitant le travail sur le terrain.

Test Sony A7R V

Le joystick a également été revu. Comme sur l’A7 IV, il se montre plus réactif et plus agréable. La touche AF-ON se montre également plus saillante, et tombe plus naturellement sous le pouce. Enfin, on apprécie toujours la présence des quatre touches C1 à C4, entièrement paramétrables.

Test Sony A7R V

Sur la tranche gauche, on note la présence d’un « vrai » port HDMI Type A pour le branchement d’un moniteur-enregistreur externe. L’A7R V dispose aussi d’un port terminal Sync, d’une prise micro et d’une prise casque (jack 3,5 mm), d’une prise multi-terminal. Enfin, il dispose d’un port USB 3.2 Type C, pour une connexion encore plus rapide à un ordinateur.

Test Sony A7R V

Chacun des caches peut être ouvert individuellement, et reste ouvert sans avoir à maintenir le doigt dessus.

Sur la tranche droite, on retrouve le mécanisme de déverrouillage de la trappe pour cartes mémoires introduit avec l’A7 V. Il suffit de faire glisser vers le bas une petite glissière, et de tirer le cache vers soi pour l’ouvrir. Bon point : le double-slot peut accueillir indistinctement des cartes CFexpress Type A ou des cartes SDXC/SDHC UHS-I ou UHS-II.

Test Sony A7R V

Enfin, notez que le Sony A7R V profite de la nouvelle structure de menus (comme les Sony A7S III et A1, là encore). Beaucoup plus lisible que par le passé, elle sépare les réglages photo et vidéo. Les grandes fonctions sont rangées par grandes familles, dont l’organisation est bien plus logique. La navigation devient ainsi beaucoup plus agréable, malgré quelques abréviations parfois complexes à déchiffrer en français. Il était temps !

In fine, Sony livre un boîtier bien construit, bien fini, doté d’une très bonne prise en main. Certes, le Sony A7R V n’appartient pas vraiment à la catégorie poids-plume, mais il se montre agréable à utiliser, même pendant des shootings de plusieurs heures.

Performances et qualité d’image du Sony A7R V

Fidèle à ses bonnes habitudes, Sony livre un boîtier capable de produire de très belles images ultra-définies. La restitution des détails est particulièrement soignée, et l’autofocus prédictif est très précis et rapide.

Au cours de notre test, nous avons utilisé le Sony A7R V avec plusieurs objectifs en monture E, comme le zoom standard Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II, mais aussi les focales fixes Sony FE 100 mm f/2,8 STF GM OSS, Samyang AF 85 mm f/1,4 II et le super-téléobjectif Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

Test Sony A7R V
Dieppe, petite promenade, grosse houle – Sony A7R V, Samyang AF 85 mm f/1,4 II – 85 mm, f/2,8, 1/2000s, 100 ISO
Test Sony A7R V
Rainy night reflection – Sony A7R V, Sony FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II – 111 mm, f/2,8, 1/320s, 8000 ISO
Test Sony A7R V
L’homme à la gabardine grise – Sony A7R V, Sony FE 100 mm f/2,8 STF GM OSS – 100 mm, f/5,6, 1/100s, 5000 ISO

Côté capteur : on prend le même et on recommence

Contrairement à nos suppositions initiales, le Sony A7R V reprend le même capteur BSI CMOS Exmor R de 61 Mpx (60,2 Mpx) ainsi que le même processeur que son aîné. Plutôt que d’augmenter le nombre de pixels – déjà conséquent – Sony a choisi de peaufiner la qualité d’image et d’apporter d’autres améliorations à son boîtier. Un choix démontrant une certaine maturité chez le constructeur japonais.

Concrètement, les images mesurent 9504 × 6336 pixels. Comptez 38,5 Mo pour un fichier JPEG (!) et 129,5 Mo pour un fichier RAW non compressé. Bon point, notons que Sony propose un mode de compression sans perte des fichiers RAW, déjà aperçu sur le Sony A1. Le poids des fichiers est réduit de 50 à 80 %, sans diminution de la qualité d’image. En plus du JPEG, le boîtier propose aussi la capture en HEIF (4:2:0 ou 4:2:2 10 bits).

Test Sony A7R V
Mysterious morning – Sony A7R V, Sony FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II – 84 mm, f/11, 1/200s, 100 ISO

Par ailleurs, le Sony A7R V permet aussi de diminuer la définition des fichiers à 26 Mpx (M), ou à 15 Mpx (S). Heureusement, il ne s’agit pas d’un simple « crop ». Le boîtier utilise tous les pixels du capteur pour obtenir une meilleure qualité d’image (oversampling). Enfin, un mode Super 35 mm (crop APS-C) est disponible, et applique un coefficient de 1,5 x. Ce dernier s’adresse particulièrement aux photographes animaliers et aux vidéastes ayant besoin d’augmenter temporairement la portée de leur objectif.

Test Sony A7R V
En suspension – Sony A7R V, Samyang AF 85 mm f/1,4 II – 85 mm, f/1,6, 1/8000s, 100 ISO

Côté technique, on notera que ce capteur CMOS plein format appartient à la gamme Exmor R. En clair, ce capteur est de type rétroéclairé (BSI) mais pas empilé. Ce qui peut réserver quelques surprises avec l’obturateur électronique.

Ainsi, le phénomène de rolling shutter s’avère très prononcé. Les lignes verticales s’inclinent, même avec des sujets aux déplacements relativement lents. En clair, pour photographier des sujets aux mouvements rapides, privilégiez l’obturateur mécanique.

Test Sony A7R V
Rolling shutter Opera – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 31 mm, f/9, 1/40s, 3200 ISO

De la même manière, le phénomène de banding sous lumière artificielle peut être assez présent. Sous un éclairage au néon, d’importantes bandes noires barrent nos images. Heureusement, le phénomène est moins marqué qu’avec le Sony A7 IV.

Test Sony A7R V
BB17016, AAPSL, les Docks – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 25 mm, f/2,8, 1/320s, 20000 ISO

Qualité d’image : si haut dans la stratosphère

La qualité d’image était déjà très élevée sur le précédent boîtier Sony, et la marque japonaise ne nous déçoit pas. La restitution des détails est particulièrement élevée, et la plage dynamique très étendue.

Test Sony A7R V
La vague – Sony A7R V, Samyang AF 85 mm f/1,4 II – 85 mm, f/2,8, 1/2000s, 100 ISO

À l’instar de l’A7 IV, il semble que Sony ait légèrement modifié le rendu des couleurs. Là où l’A7R IV offrait un rendu des couleurs un poil froid, l’A7R V offre des couleurs plus riches et vibrantes. La restitution des tons chair nous paraît particulièrement juste, ce que devrait apprécier immédiatement les portraitistes. L’appareil offre également une gestion plus intelligente du flash, avec une meilleure balance des blancs. Seul regret : impossible de déclencher le flash avec l’obturateur électronique.

Test Sony A7R V
Cécile fait sa star – Sony A7R V, Samyang AF 85 mm f/1,4 II – 85 mm, f/1,6, 1/5000s, 100 ISO

D’une manière générale, les images livrées par le boîtier sont extrêmement propres. Même avec un rognage extrêmement important, le niveau de détails reste très élevé. De même, les images capturées en diminuant la définition (mode 26 ou 15 Mpx) sont très détaillés, permettant d’obtenir des images moins lourdes – et plus facilement exploitables.

Chaussée d’Antin – Sony A7R V, Sony FE 100 mm f/2,8 STF GM OSS – 100 mm, f/5,6, 1/100s, 800 ISO

La plage de sensibilité native s’étend de 100 à 32 000 ISO par défaut, extensible de 50 à 102 400 ISO. Sur le terrain, le bruit se fait sentir à 6 400 ISO, mais nos images restent pleinement exploitables. La sensation de « grain » devient plus présente à 12 800 ISO, avec une légère perte de détails. Le bruit devient nettement plus présent entre 32 000 et 64 000 ISO – bien que les images demeurent acceptables.

Le Suffren – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 66 mm, f/16, 1/50s, 51200 ISO

Sans surprise, à 102 400 ISO, le bruit est particulièrement présent… mais l’on aurait (presque) pu s’attendre à pire. De ce point de vue, la prouesse de Sony est impressionnante. Cela étant, certains esprits chagrins pourraient regretter l’absence d’un mode permettant de descendre encore plus bas que 50 ISO. Les Nikon D850, Z7 II ou encore Z9 sont capables de descendre à 32 ISO.

Nous sommes également séduits par la gestion des hautes et basses lumières – un point sur lequel Sony annonce avoir mis l’accent pour ce boîtier. Concrètement, la quantité de détails récupérables dans les ombres est impressionnante – et encore plus compte tenu de la définition du capteur. Dans les hautes lumières, en revanche, le capteur ne fait pas de miracles. Sur la photo ci-dessous, par exemple, les montants éclairés par les lampes sont cramés. Cela étant, la gestion des (très) hautes et basses lumières par l’A7R V demeure particulièrement réussie.

Maillard – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 24 mm, f/7,1, 1/30s, 12800 ISO

Bien que l’appareil ne soit pas exactement destiné à cet usage, nous avons capturé un grand nombre d’images nocturnes à main levée. En restant en-dessous de 12 800 ISO, nous avons pu obtenir facilement une très bonne qualité d’image, avec un niveau de détails particulièrement élevé.

Mode Pixel Shift : 240 Mpx sous la main

Comme son prédécesseur, le Sony A7R V dispose d’un mode « Pixel Shift ». En capturant 4 images, on obtient des fichiers à la même définition mais avec plus de détails dans l’image ; via 16 images, l’appareil livre des fichiers de 240 Mpx. Contrairement à certains de ses concurrents, l’appareil impose l’usage d’un trépied, et ne dispose d’aucune option permettant l’utilisation à main levée.

Pour réaliser l’assemblage, il faudra passer par le logiciel maison Imaging Edge Desktop (Windows ou macOS). Ce dernier génère un fichier JPEG ultra-défini (19008 x 12672 pixels) d’environ 400 Mo ou un fichier TIFF (8 ou 16 bits) encore plus lourd (jusqu’à 2 Go en 16 bits). Notez que l’opération (assemblage et exportation) est assez longue (plusieurs minutes pour une seule séquence de 16 images). Pensez également à vérifier la quantité de mémoire vive de votre ordinateur, le logiciel pouvant utiliser jusqu’à 20 Go de RAM !

Notez qu’une nouvelle option permet au logiciel de prendre en compte le déplacement de certains éléments pendant la capture de la série d’image. Le résultat est particulièrement qualitatif (à condition, bien sûr, d’utiliser une optique avec une résolution suffisante), permettant de saisir les moindres détails de la scène.

Mode Focus Stacking

Sony en profite pour rajouter un mode de Focus Stacking, qui s’adresse particulièrement aux photographes de packshot. Le fonctionnement de ce dernier est classique, mais s’avère efficace. L’assemblage peut se réaliser via Photoshop (ou n’importe quel logiciel concurrent) et donne de très bons résultats.

Christmas Lego – Focus Stacking – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 40 mm, f/2,8, 1/40s, 200 ISO

L’appareil propose cependant quelques options originales. Ainsi, il est possible d’effectuer le décalage de la mise au point uniquement vers l’avant (logique), ou vers l’arrière puis vers l’avant. Une bonne manière de s’assurer tous les éléments de la scène seront parfaitement nets sur l’image finale.

Finalement, notre unique regret vient de l’obligation de fusionner les images a posteriori, depuis un ordinateur.

Autofocus du Sony A7R V

Depuis son annonce, le Sony A7R V était attendu au niveau de son autofocus hybride « révolutionnaire ». Côté technique, le boîtier s’appuie sur 693 points AF à détection de phase (contre 567 sur son prédécesseur), couvrant 86 % de l’image en hauteur et 93 % en largeur.

Mais surtout, l’A7R V est le premier boîtier de Sony à miser sur un système de mise au point assisté par le Deep Learning. Grâce au double-processeur Bionz XR, l’appareil doit ainsi être capable de détecter le sujet et de le suivre plus efficacement, en photo comme en vidéo.

Ce nouveau mode de fonctionnement doit ainsi permettre au boîtier de reconnaître le nez, les yeux, les oreilles, le cou, les épaules, les coudes, les poignets, les hanches, les genoux et les chevilles des humains. L’intérêt : l’appareil étant capable d’identifier précisément chaque zone du corps humain, il est davantage en mesure de détecter le visage et l’œil du sujet, même lorsque ce dernier est (presque) de dos, porte des lunettes, un chapeau ou un masque, ou qu’un obstacle vient la masquer temporairement.

Hugo se la joue – Sony A7R V, Samyang AF 85 mm f/1,4 II – 85 mm, f/1,4, 1/6400s, 100 ISO

Sur le terrain, l’autofocus du Sony A7R V est bluffant – et encore davantage compte tenu de la très haute définition du capteur. Avec un objectif récent (comme les excellents FE 24-70 mm f/2,8 GM II et FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II), la mise au point est instantanée – sauf exceptions particulièrement notables.

« L’homme à la gabardine grise, se tenait là, imperturbable » – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 70 mm, f/8, 1/80s, 20000 ISO

En photographie de portrait, l’œil du sujet est détecté instantanément, sans la moindre hésitation. Même lorsque la personne porte des lunettes, l’appareil fait bien la MAP sur son œil, et non sur ses lunettes. Lorsque ce dernier fait un tour sur lui-même, le suivi de l’œil se poursuit. Ainsi, l’appareil n’a pas besoin de « récupérer » l’œil du sujet, offrant une moindre latence – et donc moins de photos floues. En clair, l’A7R V devrait combler les portraitistes jusque dans leurs moindres désirs

« Déambulant à travers les galeries désertées, l’homme à la gabardine grise se dirigeant vers un but connu de lui seul » – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 70 mm, f/2,8, 1/80s, 640 ISO

En plus des humains, le boîtier propose plusieurs modes de détection et de suivi spécifiques aux félins, aux oiseaux et aux insectes. Lors de notre visite au festival de Montier en Der, nous avons pu capturer sans difficulté le coucher des grues sur le lac.

Plus haut, plus loin – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/3,2, 1/500s, 320 ISO
Formation en V – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/3,2, 1/500s, 400 ISO

Couplé au super-télézoom Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS, le duo se montre d’une redoutable efficacité. L’accroche des oiseaux est immédiate, et seule la distance minimale de mise au point est parfois venue nous gêner (c’est dire). Et surtout, l’AF continue de montrer son efficacité même en basse lumière.

Vol de nuit – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/2,8, 1/250s, 10000 ISO

Plus surprenant encore, l’appareil a été en mesure de suivre leurs évolutions à travers un rideau de feuilles assez épais. À la clé, des images surprenantes… et parfaitement nettes.

À travers les branches – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/2,8, 1/40s, 500 ISO

Sony a également rajouté des modes AF relatifs aux avions, aux voitures et aux trains. Un point commun à d’autres boîtiers comme le Fujifilm X-H2S, la mise au point est effectuée sur le pare-brise de la machine. Sur le terrain, le suivi en temps réel est particulièrement efficace, y compris dans les cas où le sujet se déplace très rapidement. En revanche, on oubliera assez rapidement l’obturateur électronique en raison de l’omniprésence du rolling shutter.

La belle grand-mère au départ – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 35 mm, f/2,8, 1/320s, 1250 ISO

D’une manière générale, nous avons été conquis par les performances de l’autofocus en (très) basse lumière. Au cours de ce test, nous avons capturé bon nombre de photos alors que la nuit commençait à s’installer, et nous n’avons rencontré aucune difficulté pour effectuer la mise au point. Les progrès par rapport à la précédente génération de boîtiers Sony est ici impressionnante.

Aileron rêveur – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 70 mm, f/3,2, 1/80s, 3200 ISO
L’église de Champaubert – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/2,8, 1/125s, 20000 ISO

Last but not least, saluons le nombre d’options ajoutées par Sony pour ajuster la granularité de la détection du sujet et de son œil. Il devient possible de peaufiner à l’extrême le fonctionnement de son boîtier pour chaque type de sujet. De même, le passage d’un type de sujet à un autre peut être assigné à l’une des touches C1 à C4. De quoi faciliter grandement le travail sur le terrain.

Brutaliste – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 30 mm, f/8, 1/30s, 1600 ISO

L’autofocus du Sony A7R V est donc une franche réussite. Et il nous tarde que le successeur du Sony A1 puisse bénéficier du même système de reconnaissance prédictive du sujet…

Performances en rafale du Sony A7R V

Le Sony A7R V profite d’un obturateur légèrement revu. Le « clic » au déclenchement est assez doux, générant moins de vibrations que sur les précédentes générations. Il s’avère cependant un peu moins discret que celui du Sony A1, qui demeure un modèle du genre.

Après un détour dans les options, le rideau de l’obturateur se déploie à l’extinction du boîtier. Pratique pour éviter que les poussières ne viennent se déposer sur le capteur. Dommage que cette option ne soit pas activée par défaut… Enfin, le boîtier peut déclencher à des vitesses comprises entre 30 secondes et 1/8 000s (mais pas plus, hélas). Bon point : le mode Bulb permet (enfin !) d’atteindre des temps de pose allant jusqu’à 15 minutes. Une délicate attention envers astrophotographes, notamment.

Lightspeed – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 46 mm, f/13, 2,5s, 100 ISO

En rafale, le Sony A7R V plafonne à 10 images par seconde – comme son prédécesseur – avec l’obturateur mécanique. Un chiffre certes élevé (surtout face aux anciens reflex comme le Canon 5Ds R qui monte à 5 i/s), mais pour un usage purement sportif, on se tournera davantage vers un boîtier comme le Sony A1, nettement mieux armé pour cet exercice.

D’autant plus que l’obturateur électronique limite la rafale à 7,5 i/s. D’autre part, l’effet de rolling shutter est très prononcé. La faute à un capteur certes rétroéclairé (BSI) mais pas empilé (stacked), dont la vitesse de lecture est plus lente.

Toutefois, l’A7R V se distingue par un buffer deux fois plus capacitaire que par le passé. Comptez 88 images en RAW (non compressé) + JPEG. Seulement, le boîtier mise sur plusieurs formats de compression sans perte des fichiers RAW – déjà aperçus sur le Sony A1. À la clé, une réduction du poids de 50 % minimum, sans diminution de la qualité d’image. 

Délabré – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 38 mm, f/2,8, 1/40s, 500 ISO

Point notable : le buffer est nettement moins à son aise en capture « mixte » RAW (compressé ou non) + JPEG. En capturant uniquement des fichiers RAW ou en JPEG, le compteur s’affole, et le boîtier est capable d’encaisser une rafale virtuellement illimitée. Comptez cependant 200 clichés environ en RAW non-compressé. Quoi qu’il en soit, les performances en rafale du Sony A7R V sont particulièrement satisfaisantes. À aucun moment nous ne nous sommes sentis « bridés » dans notre élan par le buffer de l’appareil. On aimerait en dire autant de tous les appareils sortis en 2022…

Décrépi – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 48 mm, f/2,8, 1/50s, 1000 ISO

Une stabilisation capteur sur 5 axes en net progrès

Comme tous ses prédécesseurs depuis l’A7R II, le Sony A7R V bénéficie de la stabilisation capteur sur 5 axes (IBIS). Bien évidemment, cette dernière peut-être couplée avec la stabilisation optique des optiques compatibles. Avec une optique non-stabilisée, nous avons réussi à descendre à 1,3s à 24 mm, soit un gain de 5 stops environ.

Saint-Lazare, VB2N et BB27000 en pousse – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 24 mm, f/9, 1,3s, 1000 ISO

Avec le super-téléobjectif Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS, nous sommes parvenus à obtenir des images nettes à 1/30s, soit un gain de 3,5 stops. Enfin, avec le FE 70-200 mm f/2,8 GM OSS II stabilisé, nous avons réussi à descendre sous la seconde, avec un gain de 6 stops. En clair, la stabilisation permise par le Sony A7R V est particulièrement efficace. Certes, nous n’avons pas réussi à égaler les 8 stops donnés par la marque, mais la stabilisation est une réussite.

En formation – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/2,8, 1/30s, 125 ISO

Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Sony A7R V :

Le Sony A7R V, machine de guerre des vidéastes (mais gare au rolling shutter)

L’autre atout majeur du Sony A7R V réside dans son mode vidéo, considérablement revu et augmenté. Le boîtier hérite de nombreuses fonctionnalités des Sony A1, A7 IV et A7S III : une très bonne nouvelle pour les vidéastes chevronnés et les professionnels. 

Le Sony A7R V devient ainsi le second boîtier de la marque à être en mesure de livrer des images en 8K, aux côtés du Sony A1. Dans la pratique, l’A7R V filme en 8K à 24 ou 25 ips – avec toutefois un léger crop de 1,2x. Le Sony A1, de son coté, monte à 30 ips sans crop. Les images générées mesurent 7680 x 4320 pixels, et sont livrées en 4:2:0 sur 10 bits (avec un débit de 400 Mo/s). Pour les vidéastes les plus exigeants, l’appareil propose également la sortie vidéo en ProRes RAW au format 16 bits via le port HDMI et un enregistreur compatible. N’en jetez plus !

Sony A7R V - 8K 25p - Deux américaines à Paris

Le boîtier permet également de capturer des vidéos en 4K à 50 ou 60 fps – moyennant, là aussi, un crop de 1,2x. Mais ce rognage semble bien maigre, un prix à payer pour filmer en 60 fps, là où certains boîtiers (récents) imposent l’emploi du format Super 35 mm. En 4K, le boîtier permet en outre d’obtenir des séquences en 4:2:2 10 bits – et en interne, s’il vous plaît. Un mode de ralenti en interne à 120 fps (en Full HD, et non en 4K) est également de la partie.

Sony A7R V - vidéo 4K 50p - les illuminations de Noël aux Grands Magasins

Sur le terrain, la qualité vidéo est particulièrement plaisante. On apprécie la présence d’un nouveau mode S-Cinetone, qui offre un meilleur rendu des couleurs, et notamment des tons chairs. Par ailleurs, la stabilisation électronique (Active Mode) se montre encore aussi efficace (moyennant un certain crop de l’image), mais semble moins « lutter » contre les mouvements du vidéaste. Mais surtout, les nouveaux modes de détection et de suivi du sujet font à nouveau des merveilles, permettant d’obtenir plus facilement des plans au rendu professionnel. Seul vrai défaut : avec des sujets aux déplacements rapide, le rolling shutter est inévitable, en 4K comme en 8K.

Aston rolling

Sony indique avoir considérablement retravaillé la dissipation de chaleur en vidéo sur son boîtier, permettant de filmer pendant 30 minutes en 8K 25p. Néanmoins, les températures hivernales ne nous ont pas vraiment permis de vérifier les dires de Sony sur ce point.

On retrouve également deux options introduites avec la caméra Sony FX30 et avec le Sony A7 IV. Très bien pensées, elles facilitent grandement les tournages à un seul opérateur. Ainsi, on retrouve l’option « Focus Map », toujours aussi pertinente avec les objectifs à grande ouverture. Les images en back focus sont indiquées en bleu à l’écran, et celles en front focus en orange. De quoi faciliter la mise au point manuelle.

De même, mentionnons le mode de compensation du focus breathing. En utilisant l’un des objectifs compatibles, le boîtier est capable de supprimer toute variation du cadrage lorsque l’on change la mise au point. Notez cependant qu’un nombre limité d’objectifs – tous livrés par Sony – sont compatibles avec cette fonction.

Enfin, le Sony A7R V peut être utilisé comme webcam (très) haut de gamme, disposant d’un nouveau mode de diffusion en live de ses vidéos. Comme sur l’A7 IV (et d’autres modèles de la concurrence), il suffit de brancher l’appareil en USB à un ordinateur, et de choisir « Live Streaming » dans les menus du boîtier. Le boîtier peut diffuser un flux en 4K (mais à 15 i/s seulement !) ou en Full HD à 60 i/s.

Autonomie du Sony A7R V

Bonne nouvelle pour les propriétaires d’un hybride Sony : l’A7R V reprend la batterie N-FZ100 de ses aînés, d’une capacité de 2280 mAh. Lors de l’annonce du boîtier, l’inconnue était donc l’impact du double-processeur et du nouvel autofocus prédictif sur l’autonomie de la batterie. Sans parler des nouveaux modes vidéo autrement plus complets.

Dans ses chiffres CIPA, Sony indiquait un total de 530 vues (en visée par l’écran LCD) ou 440 vues (via le viseur électronique). Soit une petite centaine de vues en moins par rapport à l’A7R IV. Mais sur le terrain, le boîtier se montre beaucoup plus endurant. Au cours de nos différents shootings, nous avons réussi à capturer a minima 800 clichés. En revanche, la vidéo peut être très énergivore. Une dizaine de minutes de tournage en 8K font fondre la batterie comme neige au soleil.

Enfin, comme ses prédécesseurs, le boîtier peut être rechargé en USB – ce qui est toujours aussi pratique sur le terrain. A noter également qu’avec un câble USB PD, il est possible de recharger la batterie tout en utilisant l’appareil, pratique pour la capture vidéo, la diffusion en live ou la capture de timelapse.

Profitons-en pour faire passer un message aux ingénieurs de Sony : par pitié, rendez l’indicateur de charge plus lisible ! Le minuscule point orange logé à côté du port USB-C est masqué à la fois par le câble de charge et par le cache…

Connectivité sans-fil du Sony A7R V

Le Sony A7R V offre une connectivité sans-fil très complète et efficace. En Wifi, il est compatible avec les bandes 2,4 et 5 GHz (norme UEEE 802.11ac 2×2 Mimi), pour des transferts sans-fil très rapides, vers plusieurs appareils en même temps (Multiple Inputs, Multiple Outputs). Il gère également le Bluetooth 5.0 pour une connexion rapide à un smartphone. À ce titre, Sony vante également le transfert vers un serveur FTP encore plus rapide grâce à la 5G, via un smartphone compatible.

Grâce à l’application Imaging Edge Mobile (iOS ou Android), on peut facilement piloter l’appareil à distance, transférer ses images vers son smartphone (JPEG, HIEF ou RAW) ou ajouter des coordonnées GPS. L’appli se montre facile à utiliser. Et surtout, la procédure d’appairage entre le boîtier et le smartphone est beaucoup plus simple qu’auparavant. De même, la connexion entre les deux appareils est à la fois plus fiable et plus rapide.

Enfin, un petit aparté au sujet de la liaison filaire à un serveur FTP. Contrairement à son grand-frère le Sony A1, le boîtier fait l’impasse sur le port Ethernet Gigabit, capable de gérer le standard 1000BASE-T. Ce dernier est relégué au grip – proposé en option.

À qui se destine le Sony AR7 V ?

Comme son prédécesseur, le Sony A7R V et ses 61 Mpx se destine avant tout aux professionnels (ou aux amateurs très éclairés et fortunés…) ayant besoin de capturer des images ultra-définies. Ainsi, les photographes d’architecture ou de paysage (ou les archivistes) trouveront ici un excellent outil.

Cependant, il se montre d’une remarquable polyvalence, offrant une profusion de modes de prise de vue très utiles sur le terrain. Il propose une excellente qualité d’image et son autofocus nourri au Deep Learning est bluffant d’efficacité. Certains photographes regretteront peut-être que la vitesse d’obturation n’aille pas au-delà de 1/8 000s.

L’envol – Sony A7R V, Sony FE 400 mm f/2,8 GM OSS – 400 mm, f/2,8, 1/250s, 2500 ISO

D’un certain point de vue, l’A7R V valide parfaitement l’adage « qui peut le plus peut le moins« . En ramenant la définition à 26 Mpx (ou 15 Mpx) et/ou en tirant parti du mode Super 35 mm, on dispose d’un boîtier « à tout faire », très plaisant à utiliser au quotidien. Seuls les usages « sportifs » lui sont fermés en raison d’une rafale (avec blackout) à 10 i/s seulement. Le boîtier étant conçu avant tout pour des images ultra-définies, ceci n’a rien de surprenant. Le Sony A1 reste ainsi le seul boîtier à coupler définition du capteur élevée (50 Mpx) et réactivité… pour un tarif considérablement plus élevé.

’65 Mustang – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 39 mm, f/5, 1/50s, 100 ISO

Le Sony A7R V ajoute également une corde à son arc en se dotant d’un mode vidéo nourri aux hormones. Le pari de Sony est très intéressant : proposer un second boîtier filmant en 8K. Il fournira une base extrêmement solide aux vidéastes chevronnés. Mais là encore, le Sony A1, véritable porte-drapeau de la marque, conserve l’avantage sur certains plans. Pour conserver un tarif autrement plus accessible que l’A1, le Sony A7R V doit composer avec un rolling shutter nettement plus présent… et avec une cadence d’image plafonnant en 8K à 25 ips avec un léger crop, là où l’A1 monte à 30 ips sans crop

Lafayette coupole – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 24 mm, f/5,6, 1/30s, 500 ISO

En définitive, le Sony A7R V est un excellent boîtier, beaucoup plus polyvalent qu’il n’y paraît, tant en photo qu’en vidéo. En étant conscient de ses (rares) limitations, il saura vous accompagner fidèlement sur tous vos shootings.

Conclusion

Difficile de ne pas succomber aux charmes du Sony A7R V ! Le constructeur japonais livre une copie d’une remarquable maturité. Plutôt que de se hasarder vers des définitions encore plus élevées, l’A7R V reprend le même capteur de 61 Mpx – mais en exploite littéralement tout le potentiel. Mention spéciale à son nouveau système d’autofocus prédictif nourri au Deep Learning, ainsi qu’à son mode vidéo ultra-complet, tant en 8K qu’en 4K. Son nouvel écran inclinable et orientable est à la fois original et très pratique.

Freezing time – Sony A7R V, Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II – 24 mm, f/4, 0,5s, 100 ISO

Certes, on pourrait adresser quelques reproches à la marge à ce boîtier, comme un rolling shutter assez prononcé (en photo comme en vidéo), une rafale assez basse (10 i/s), ou un obturateur électronique limité à 1/8000s. Cependant, ce premier boîtier de la 5e génération d’hybrides Sony plein format s‘avère particulièrement réussi. Et il nous tarde de voir les innovations apportées par Sony (du côté de l’AF, par exemple), arriver sur les autres boîtiers de la marque.

Le Sony A7R V est proposé au tarif de 4499 € chez Digit-Photo, IPLN, Camara, Miss Numérique, Photo-Univers, Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Test Sony A7R V : l’hybride haute définition qui frôle l’excellence
Fabrication / finitions
8.6
Qualité d'image
9.5
Ergonomie
8.8
Réactivité
8.5
Points forts
Excellente qualité d'image
Autofocus très efficace
Excellente montée en ISO
Très nombreuses options de prise de vue, en photo comme en vidéo
Écran multi-orientable très pratique
Stabilisation sur 5 axes très efficace
Double emplacement CFExpress Type A (compatible SD)
Points faibles
Rolling shutter et banding avec l'obturateur électronique
Rafale à 10 i/s "seulement"
Obturateur limité à 1/8000s
Ne fait pas le café
8.9
sur 10