Lancé en juin 2024, le Nikon Z6 III est un hybride plein format de milieu de gamme voulant chatouiller les meilleures références du genre. Adoptant une ergonomie légèrement revue par rapport au Z6 II et un capteur 24,5 Mpx semi-empilé inédit, le Z6 III cherche à être l’appareil le plus polyvalent du marché.
Se prétendant autant à l’aise en photo de sport avec sa rafale à 20 i/s qu’en vidéo avec un mode 6K RAW et 60 fps, le Nikon Z6 III est un outil particulièrement intéressant sur le papier. Nikon semble ne rien avoir négligé avec son boîtier, au point de le voir concurrencer d’autres modèles de la marque jaune et noir.
Alors, véritable bond technologique ou boîtier trop ambitieux pour sa cible ? La réponse dans notre test complet du Nikon Z6 III.
Sommaire
- Nikon Z6 III, le roi du milieu de gamme ?
- Ergonomie du Nikon Z6 III
- Performances et qualité d’image du Nikon Z6 III
- Montée en ISO
- Un autofocus exemplaire, mais pas sans défauts
- Une rafale très performante
- Un buffer « illimité » sur le Nikon Z6 III ?
- Une stabilisation très correcte
- Un volet vidéo très (très) élaboré
- Rien à redire sur l’autonomie
- Connectique et stockage
- Nikon Z6 III, le meilleur dans sa catégorie
Nikon Z6 III, le roi du milieu de gamme ?
Étrange gestation que celle du Nikon Z6 III. Après un Z6 II évoluant finalement assez peu par rapport au Z6 originel, l’attente autour d’un successeur plus poussé se faisait grandissante. Surtout, qu’entre-temps, Nikon avait présenté un Z ƒ, au look vintage, mais bien plus évolué que le Z6 II.
On aurait alors pu croire que Nikon allait proposer un Z6 III reprenant les fonctions du Z ƒ, mais avec une ergonomie plus moderne. Cependant, le constructeur japonais a voulu mettre les petits plats dans les grands.
Le Nikon Z6 III (ou Z6III selon le constructeur) se retrouve ainsi doté d’un capteur plein format semi-empilé inédit (« partiellement multicouche », ou « partially stacked » dans le texte). Une cellule sensible originale qui lui permet de se frotter aux hybrides sportifs, tout en restant (presque) dans les clous du milieu de gamme.
Le Z6 III est agile et se veut aussi bonne caméra vidéo, capable de filmer jusqu’en 6K 60p en RAW, rien de moins ! Un boîtier très polyvalent que l’on pourrait considérer pour de multiples théâtres d’opérations : sport, animalier, vidéo, reportage, etc., et qui vient presque marcher sur les plates-bandes d’appareils floqués pros comme son grand frère le Nikon Z8.
Sur le papier, le Z6 III est si bien doté qu’on en vient à se demander si le qualificatif – déjà bien entamé par le tarif à 3000 € – de milieu de gamme est encore pertinent ? Le Nikon Z6 III est peut-être finalement l’appareil qui vient dynamiter les segmentations de gamme.
Voici un tableau comparatif des caractéristiques du Nikon Z6 III par rapport au Nikon Z6 II :
Nikon Z6 III | Nikon Z6 II | |
---|---|---|
Capteur | Capteur plein format semi-stacked CMOS BSI 24,5 Mpx | Capteur plein format CMOS BSI 24,5 Mpx |
Filtre passe-bas | oui | oui |
Processeur | Expeed 7 | Dual Expeed 6 |
Monture | Nikon Z | Nikon Z |
Viseur électronique | Quad OLED, 5,76 Mpts, grossissement N.C., dégagement oculaire N.C. | OLED, 3,69 Mpts, grossissement 0,80x, dégagement oculaire 21 mm |
Écran LCD | tactile, orientable, 3,2 pouces, 2,1 millions de points | tactile, inclinable, 3 pouces, 2,1 millions de points |
Autofocus | AF hybride à détection de phase / de contraste | AF hybride à détection de phase / de contraste |
Nombre de points AF | 273 | 273 |
Couverture AF | 88 % en vertical et 96 % en horizontal | 90 % |
Détection et suivi automatique | humains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats, oiseaux), véhicules (voitures, motos, trains, avions) | humains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats) |
Plage AF | de -10 à 19 IL | -4,5 à 19 IL (extensible à -9 IL) |
Sensibilité | 100 à 64 000 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO) | 100 à 51 200 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO) |
Rafale (obt. Mécanique) | 14 i/s avec suivi AF | 14 i/s avec suivi AF |
Rafale (obt. Électronique) | 20 i/s avec suivi AF obturation (plein cadre), jusqu’à 60 i/s en JPEG et 120 i/s en JPEG DX 11 Mpx | 14 i/s avec suivi AF |
Obturation | 30 s - 1/16000 s (jusqu’à 900 s en mode M) | 30s - 1/8000s (jusqu’à 900 s en mode M) |
Vidéo | 6K 60 fps RAW et 4K UHD 60 fps FX, 4K 120 fps crop DX, Full HD 240 fps, 4:2:2 10 bits, Apple ProRes RAW HQ, N-RAW | 4K 60 fps 4:2:0 10 bits, Full HF 60/120 fos |
Profils colorimétriques vidéo | N-Log, HLG, SDR | N-Log, HLG |
Stockage | 1 x CFexpress type B + 1 x SD UHS-II | 1 x CFexpress type B + 1 x SD UHS-II |
Connectivité sans-fil | Wi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy | Wi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy |
Batterie | EN-EL15c | EN-EL15c |
Rechargement par port USB : | recharge et alimentation directe USB-C | recharge et alimentation directe USB-C |
Tropicalisation | résistant à l’eau et à la poussière, fonctionnement jusqu’à -10°C | résistant à l’eau et à la poussière |
Dimensions | 138,5 x 101,5 x 74 mm | 134 × 100,5 × 69,5 mm |
Poids | 750 g (avec batterie et carte mémoire) | 705 g (avec batterie et carte mémoire) |
Prix au lancement (nu) : | 2999 € | 2199 € |
Ergonomie du Nikon Z6 III
Le juste rééquilibrage
Les appareils photo plein format hybrides de Nikon Z6 / Z6 II et Z7 / Z7 II sont – à notre humble avis – parmi les boîtiers les plus équilibrés du marché. Ils proposent la juste balance entre les volumineux reflex d’antan et les premiers hybrides 24×36 trop compacts.
Pour le Z6 III, Nikon ne cherche donc pas à changer la recette, juste à l’améliorer par petites touches. Le dernier-né de la marque reprend globalement les mêmes lignes que son prédécesseur. Le Z6 III se montre légèrement plus imposant avec 138,5 x 101,5 x 74 mm pour un poids de 750 g – contre 134 x 100,5 x 69,5 mm et 705 g pour le Z6 II.
Une prise en main exemplaire
Malgré un léger embonpoint par rapport au Z6 III, la prise en main demeure très bonne, peut-être même meilleure. Les touches tombent naturellement sous les doigts. On apprécie la poignée un peu plus profonde qui rassure et quelques petits changements pas si marginaux qu’ils n’y paraissent.
Par exemple, si on observe la disposition des boutons au dos d’un Z6 II ou d’un Z8, par rapport à un Z6 III, on remarque que tout semble identique, à l’exception des touches de sélection de l’enchainement (photo seule, rafale, retardateur) et de lecture qui ont été inversées.
Le bouton lecture se retrouve ainsi tout en bas à droite de l’appareil et la touche d’entraînement en haut à gauche. Cette disposition, reprenant ce qui est la norme chez la concurrence, est bien plus cohérente. Cela rompt avec le particularisme de Nikon, mais ce n’est pas pour nous déplaire.
Un excellent viseur, presque trop lumineux
La principale innovation ergonomique est à chercher au niveau du viseur électronique. Pour la première fois depuis le lancement des hybrides en monture Z, l’EVF gagne en définition avec 5,76 Mpts (contre 3,68 Mpts auparavant). Il est particulièrement clair et confortable. Comme souvent chez Nikon, les couleurs du viseur affichent une image vraiment flatteuse et agréable – le constructeur indique un espace colorimétrique couvrant le DCI-P3.
Surtout, l’EVF peut atteindre 4000 cd/m² de luminosité maximale. C’est encore plus lumineux que les 3000 cd/m² des Nikon Z8/Z9. Pour grimper jusqu’à cette valeur, il faut aller dans les menus et sélectionner « Hi 7 » dans les réglages de luminosité du viseur. Une fois à l’œil, c’est vraiment impressionnant et permet de conserver un affichage très clair dans les pires conditions de contre-jour.
Cela dit, cela peut souvent s’avérer contre-productif. Comme l’écran ne peut pas atteindre un tel niveau de luminosité, ceux qui passent du viseur à l’écran pour cadrer auront l’impression que l’image est soit sous-exposée, soit surexposée. De plus, cela vide rapidement la batterie. Il est donc préférable de limiter l’utilisation des 4000 cd/m² à des situations très spécifiques.
Le viseur propose un taux de rafraichissement de 120 Hz, sauf lors des rafales de plus de 20 i/s, où il tombe à 60 Hz. C’est une limitation assez surprenante de la part de Nikon, bien que la marque souligne qu’il s’agit d’une amélioration. En effet, sur les précédents boîtiers, les rafales rapides faisaient souvent chuter la fréquence à 30 Hz, voire moins.
Le Nikon Z6 III se voit doter du même écran tactile sur rotule (3,2 pouces, 2,1 Mpts) que le Z ƒ. C’est le second boîtier Nikon plein format à bénéficier d’un moniteur totalement orientable. Ce système est particulièrement pratique pour les vidéastes. Cependant, pour la photo, on préfère souvent un écran inclinable qui permet de maintenir l’alignement du plan focal, comme chez un Sony A7R V, par exemple.
La tranche supérieure de l’appareil laisse apparaître un petit moniteur monochrome pour les données de prise de vue. Plus grand que celui du Z6 II, il s’inspire du modèle présent sur le Z8. D’ailleurs, bien que le le Z6 III ait priw un peu de poids, il reste nettement plus compact et agréable à prendre en main qu’un Z8.
Les deux appareils partageant la même résistance et tropicalisation, on peut espérer qu’une future version du Z8 adoptera également un format plus conventionnel.
Performances et qualité d’image du Nikon Z6 III
Le Nikon Z6 III est assez conservateur en termes de définition de capteur avec 24,5 Mpx, comme sur le Z ƒ et le Z6 II. Toutefois, cette cellule sensible se montre révolutionnaire sous d’autres aspects.
C’est, à notre connaissance, le premier capteur plein format grand public à adopter une structure « semi-empilée » (partiellement multicouche), où le circuit électronique, incluant le convertisseur analogique-numérique, est positionné à la fois au-dessus et en dessous de la couche des pixels. Nous en reparlerons plus loin dans le test.
Les fichiers JPEG font environ 14 Mo, quand les RAW les plus lourds « compression sans perte » font approximativement 25 à 30 Mo. En compressant les RAW on obtient des fichiers de la même taille que les JPEG.
Durant notre test, nous avons capturé des clichés avec une belle variété d’optiques en monture Z. Outre le classique Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S, nous avons utilisé les Nikkor Z 85 mm f/1,2 S, le 28-400 mm f/4-8 VR, le 35 mm f/1,4 ou encore le plus atypique Laowa 10 mm f/2,8 Zero-D FF.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.
Un très bon capteur 24,5 Mpx
Sans grande surprise, le capteur plein format de 24,5 Mpx permet de très belles images. On retrouve avec plaisir les couleurs vives, mais toujours naturelles de Nikon qui permettent de bien mettre en valeur les sujets.
On apprécie d’avoir un minimum (voire pas du tout) d’édition à réaliser pour obtenir de très bons clichés. Pour une utilisation « classique » on peut même se reposer sur les seuls JPEG sans trop d’arrière-pensées.
Les tons chair sont très bien restitués. Associé à un objectif comme le 85 mm f/1,2, le Nikon Z6 III est capable de se montrer un excellent allié du portraitiste.
Le seul petit regret concerne la définition relativement « faible » du capteur qui ne permet de recadrer aussi aisément qu’avec un Z8 par exemple. Malgré tout, même à 100 %, le niveau de détails reste tout à fait acceptable.
La gestion de la dynamique est un peu plus délicate. En effet, si la récupération dans les ombres est possible, il ne faudra pas s’aventurer trop loin sous peine de voir le bruit numérique pointer rapidement le bout de son nez. De même, pour les hautes lumières, si le Nikon joue une meilleure partition, on peut observer que les fichiers du Z6 III se montrent un peu moins flexibles que ceux d’un Z ƒ par exemple.
Selon certains, cette différence serait due à l’utilisation d’un capteur semi-empilé, qui offrirait une plage dynamique légèrement réduite. Toutefois, la perte en latitude de retouche reste relativement minime par rapport aux avantages, notamment en matière de gestion du rolling-shutter.
Un rolling shutter vraiment maitrisé ?
Le capteur semi-empilé offre une vitesse d’écriture supérieure à celle des capteurs classiques, ce qui permet de réduire considérablement – en théorie – le risque de déformations lié au rolling shutter. Toutefois, cette performance reste en deçà de celle d’un capteur pleinement empilé, comme celui du Nikon Z8.
Pour vérifier cela, nous avons placé le Nikon Z6 III, mais aussi le Z8 et le Z ƒ en face de notre « ventilateur de test ». Avec les mêmes paramètres, on obtient des résultats bien différents selon les boîtiers.
Sans contexte, le Nikon Z6 III fait bien mieux que le Z ƒ. Bien que déformées, on arrive encore à distinguer les 4 pales du ventilateur, alors qu’avec le Z ƒ, les résultats sont plus « artistiques ». Par contre, le Z6 III est encore assez loin des performances du Nikon Z8. On voit ici la vraie différence entre des capteurs partiellement et totalement empilés.
Notez qu’il s’agit toutefois ici d’un exemple très spécifique, avec un ventilateur tournant très vite, bien plus que certains objets susceptibles d’être photographiés en conditions réelles. Comme vous pouvez l’observer sur le cliché ci-dessus, les rayons de la roue du vélo sont parfaitement alignés, malgré la vitesse. Par ailleurs, nous avons trouvé le boîtier très bon en ce qui concerne la gestion du banding, n’en décelant aucune trace lors de nos essais.
Ainsi, si le Nikon Z6 III n’est pas aussi efficace qu’un Z8 ou un Canon EOS R3, il se montre bien plus pertinent pour la capture de sujets en mouvement rapide que le Z ƒ ou le Panasonic Lumix S5 II, par exemple. Ils pourtant sont aussi capable de capturer des rafales jusqu’à 30 i/s, mais leur capteur propose une vitesse de lecture bien plus lente et ils sont bien plus sujets aux déformations.
Montée en ISO
La sensibilité du Nikon Z6 III va de 100 à 64 000 ISO, avec une plage extensible de 50 à 204 800 ISO.
La gestion du bruit électronique est très satisfaisante. Le « grain » numérique est pour ainsi dire presque indécelable jusqu’à 800 ISO.
Il commence à se faire légèrement remarquer à partir de 1600 ISO sans pour autant trop dégrader le cliché. Un nouveau palier est franchi à 3200 ISO et surtout 6400, où le fourmillement du bruit se fait plus notable.
Lorsque l’on atteint des valeurs plus importantes comme 12 800 ou 25 600 ISO, le bruit est très présent, mais il demeure encore assez fin pour que l’on puisse récupérer une image. Même à 51 200 ISO cela reste « raisonnable ».
Par contre, avec les valeurs les plus extrêmes 102 400 ISO et pire encore 204 800 ISO, les images sont beaucoup trop abîmées pour espérer en tirer quelque chose.
Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Nikon Z6 III :
Un autofocus exemplaire, mais pas sans défauts
Le Nikon Z6 III bénéficie des dernières avancées de Nikon en termes d’autofocus. Il utilise le processeur Expeed 7 et est ainsi capable de détecter et suivre les mêmes sujets que les Z8, Z9 ou Z ƒ, à savoir les yeux, le visage et le corps des humains, les animaux (chien, chat et oiseaux) ainsi que les véhicules (moto, voiture, vélo, train, avion). Il se repose sur 273 points AF sélectionnables, contre 493 pour les boîtiers « pro ».
Sur le papier, le Z6 III rivalise avec le Z8 en termes de performances. Sur le terrain, il s’en approche aussi. La détection des visages et des yeux est rapide et précise, quel que soit le sujet, avec très peu de ratés, même en faible luminosité. Une performance vraiment satisfaisante.
Outre les humains, les animaux en tout genre sont détectés presque immédiatement et le Z6 III n’oublie pas les différents véhicules. Sur certaines séquences en rafales, le boîtier peut parfois « oublier » de suivre, sur une poignée d’images, les engins tels des trains, ou tram, mais cela reste assez anecdotique.
Toutefois, le boîtier est aussi « trop » performant. En effet, il s’obstine parfois à capter les visages et les yeux des sujets qui sont à l’arrière-plan alors que l’on cadre un sujet plus proche. Difficile alors de lui faire changer d’avis.
La mise au point peut aussi sauter, sans raison apparente, lorsque l’on utilise l’autofocus continu (AF-C) alors que l’on photographie une scène statique, sans sujet « reconnu » à détecter. Il arrive fréquemment que le point soit perdu et on se retrouve avec une photo floue.
Pour éviter ce genre de mésaventures, il convient de passer en mise au point ponctuelle (AF-S) pour du paysage, du packshot, nature morte, etc. Un souci que l’on ne retrouve pas chez la concurrence, ou très marginalement.
Une rafale très performante
Les boîtiers modernes tendent tous à offrir des rafales très rapides. En obturation électronique, le Z6 III calque le Z8 avec une rafale plein cadre en RAW + JPEG jusqu’à 20 i/s. En JPEG seul, l’appareil peut accrocher 30 et même 60 i/s. Dans ce cas, la qualité des fichiers JPEG est légèrement réduite (qualité jusqu’à Normal, pas Fine).
Pour les amateurs de très fortes rafales, le Z6 III encaisse aussi 120 i/s, toujours en JPEG, mais cette fois-ci au format DX (APS-C) et une définition de 11 Mpx. Il récupère aussi le mode pré-déclenchement avec une rafale 60 i/s en JPEG (120 i/s en DX) jusqu’à 1 seconde ce qui est toujours intéressant pour de l’affut, par exemple.
L’obturation mécanique permet d’enregistrer jusqu’à 14 i/s, ce qui demeure une valeur très honorable. Dans tous les cas, le blackout entre les images, faute d’un capteur totalement empilé, n’est pas totalement absent.
Quoiqu’il en soit, et peu importe le mode de rafale, le suivi AF est assez redoutable. Même à à 60 ou 120 i/s, on ne constate aucune perte de MaP, même avec des sujets se déplaçant rapidement et c’est assez bluffant.
Un buffer « illimité » sur le Nikon Z6 III ?
Concernant la mémoire tampon, le Z6 III se comporte de manière très différente selon certains paramètres, le type d’obturateur et le type de carte utilisée. Pour maximiser la capacité d’enregistrement en rafale, il est recommandé de modifier un réglage spécifique. Rendez-vous dans le menu “réglages personnalisés”, puis dans le sous-menu d : “Prise de vue/affichage”, et sélectionnez d2 : “Vues maximales par rafale”. Il faut ensuite augmenter la limite maximale de 200 à ∞ pour profiter pleinement des capacités du boîtier.
Une fois ce réglage effectué, il devient plus simple d’évaluer la capacité de la mémoire tampon. Celle-ci s’établit à 43 images dans le boîtier. Une fois ce seuil atteint, c’est la vitesse de déchargement vers la carte mémoire utilisée qui entre en jeu pour poursuivre l’enregistrement des images.
Voici dans le détail des performances du buffer en fonction des deux types de carte mémoire :
Carte CFexpress de type B : | Carte SD UHS-II : |
Obturation électronique : 20 i/s – JPEG FINE* + tous types de RAW : 999+ images 30 i/s : JPEG « normal » uniquement : 999+ images 60 i/s : JPEG « normal » uniquement : 390 images 120 i/s : JPEG DX 11 Mpx « normal » : 737 images | Obturation électronique : 20 i/s – JPEG FINE* + RAW compression sans perte : 65 images 20 i/s – JPEG FINE* + RAW efficacité élevée* : 81 images 20 i/s – JPEG FINE* + RAW efficacité élevée : 109 images 30 i/s : JPEG « normal » uniquement : 999+ images 60 i/s : JPEG « normal » uniquement : 390 images 120 i/s : JPEG DX 11 Mpx « normal » : 737 images |
Obturation mécanique : 14 i/s : JPEG FINE* + tous types de RAW : 200 images | Obturation mécanique : 14 i/s – JPEG FINE* + RAW compression sans perte : 80 images 14 i/s – JPEG FINE* + RAW efficacité élevée* : 130 images 14 i/s : JPEG FINE* + RAW efficacité élevée : 184 images |
Notez que dans les deux cas, nous avions utilisé des cartes mémoires très performantes. Avec une carte moins efficace, les performances peuvent être réduites. On peut ainsi observer une différence notable entre l’utilisation d’une carte CFexpress de type B et une carte SD UHS-II, la première offrant généralement de meilleurs résultats en termes de vitesse de déchargement et de gestion de la rafale.
Concrètement, à moins de ne shooter qu’en JPEG, il conviendra d’utiliser une carte CFexpress. Cela apportera une plus grande souplesse. La carte SD pouvant être vu comme un support de secours.
Une stabilisation très correcte
Nikon annonce que son capteur stabilisé sur 5 axes peut compenser jusqu’à 8 stops (mesure avec le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S à 120 mm). En théorie, cela devrait permettre une capture à main levée sans trop risquer de flou bougé jusqu’à (environ) 2,5s !
Sur le terrain, cette valeur est presque impossible à atteindre. Dans le meilleur des cas, nous avons réussi à obtenir des photos nettes (et en étant bien gainé) jusqu’à 1,3s, ce qui est déjà une très bonne valeur.
Toutefois, cela a été réalisé à 24 mm, avec le Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S, à cette distance focale, nous aurions pu espérer un peu mieux. Globalement, on évitera de trop descendre sous la seconde pour être sûr d’avoir une photo toujours nette.
On dispose également d’un mode haute résolution de 96 Mpx. Identique à celui intégré au Nikon Z ƒ, il nécessite l’utilisation d’un trépied et la fusion des fichiers s’opère uniquement depuis un ordinateur, grâce au logiciel NX Studio.
Un volet vidéo très (très) élaboré
Le Z6 III se veut un bel outil pour les vidéastes. L’appareil permet d’enregistrer en interne jusqu’en 6K et 60 fps N-RAW 12 bits et Apple ProRes Raw HQ 12 bits (mais 30 fps) – le tout sans recadrage !
On peut également filmer en 4K 120p (crop Super35 mm) et en 5,4K en ProRes 4:2:2 HQ. Pour la prise de séquences vidéo encore plus ralenties, on peut compter sur de la Full HD 240p, mais avec un recadrage d’environ 5% par rapport au cadre initial.
La stabilisation vidéo électronique se superpose à la stabilisation mécanique. À partir du flux 6K, il est possible de recadrer « sans perte de qualité », 1,4x vers de la 4K ou 2x vers de la Full HD. Nikon estime le boîtier capable de filmer durant 2 h en 4K 60p sans surchauffe. De notre côté, la durée de captation de séquences en 6K RAW n’a été limitée que par la capacité de nos cartes mémoire.
Pour une meilleure montée en sensibilité, le boîtier peut compter sur un double ISO natif à 800 et 6400 ISO. Enfin, le Z6 III n’oublie pas les options d’enregistrement vidéo plus classiques, comme le cadre REC, les waveform, les zebras, ou encore la création de proxy (même en RAW).
Comme souvent, le principal regret concerne l’absence de compatibilité avec l’enregistrement direct sur SSD. En effet, avec un débit maximal en N-RAW à 5780 Mb/s, cela donne plus de… 43 Go/min en 6K ! Notre carte CFexpress type B de 320 Go a été remplie en à peine plus de 7 min, ce qui est vraiment limitant.
Selon nous – et Nikon n’est pas la seule marque en cause ici – l’enregistrement direct sur SSD, que l’on trouve chez Panasonic ou encore Fujifilm avec son GFX 100 II, devrait être la norme sur des boîtiers aussi capables en vidéo.
Rien à redire sur l’autonomie
Le Nikon Z6 III utilise la batterie EN-EL15C et est aussi compatible avec les anciens accumulateurs, EN-EL15, EN-EL15a et EN-EL15b. Notez cependant que le EN-EL15 ne peut pas être rechargé en USB via le boîtier.
Nikon annonce un maximum de 360 vues au maximum selon les normes CIPA. Sans surprise, en enchaînant prise de photos fixes, fortes rafales et même séquences vidéo, il nous a été possible d’enregistrer plusieurs milliers de photos en entamant à peine la barre des 50 %.
Bien entendu, en réglant le viseur sur la luminosité maximale, cela va descendre plus vite, même s’il est toujours assez aisé de dépasser les 360 clichés estimés.
Attention à utiliser les bonnes batteries
Le Nikon Z6 III est toutefois confronté à un souci assez important, qui touche aussi le Z8 et le Z ƒ : le rejet des batteries tierces. En effet, depuis le lancement du Z8, Nikon ne permet plus l’utilisation de batteries autres que les siennes dans ses boîtiers. Le marque prétextant qu’il s’agit de mesures de sécurité pour garantir le bon fonctionnement de ses appareils.
Un argument qui nous laisse dubitatifs, car il n’y a jamais eu de problèmes avec les reflex ou encore les Z6 II & co. Cela oblige surtout ceux qui avaient investi dans des batteries tierces (fiables) à racheter des accumulateurs officiels au prix fort.
Connectique et stockage
Au niveau de la connectique, le Nikon Z6 III est un très bon élève. Sur la tranche gauche, on dispose d’une prise USB-C pour la recharge et le transfert des données, et le boîtier récupère un « vrai » port HDMI type A. On trouve aussi une prise télécommande et deux prises jack (micro et casque). Notez que la sortie micro peut aussi servir d’entrée ligne pour relier d’autres périphériques audio comme des tables de mixage.
Concernant le stockage, le Z6 III utilise un double emplacement pour cartes mémoire avec un slot compatible CFexpress Type B et un slot SD UHS-II. Une polyvalence toujours utile.
Nikon Z6 III, le meilleur dans sa catégorie
Le Nikon Z6 III s’impose indéniablement comme l’un des appareils les plus complets et polyvalents du marché plein format actuel. Sur le papier, il surclasse presque tous ses adversaires, du Sony A7 IV, au Panasonic Lumix S5 II, en passant par le Canon EOS R6 Mark II.
Ainsi, il remet en question la notion de “milieu de gamme”, tant le Nikon Z6 III intègre des technologies avancées en photo et en vidéo. Il rivalise même avec certains boîtiers professionnels comme les Canon EOS R3 ou R1, et dans certains cas, il se révèle presque plus pertinent qu’un Nikon Z8.
Sur le terrain, la supériorité du Z6 III est un peu moins flagrante. Certes sa vitesse en rafale est phénoménale, mais il accroche un peu moins bien les sujets qu’un Canon EOS R6 Mark II. De même, le capteur semi-empilé se montre très efficace, mais il n’est pas aussi « infaillible » qu’un capteur totalement empilé en ce qui concerne la compensation du rolling-shutter. On observe aussi une gestion de la dynamique qui a encore du progrès à faire. Aussi, on aurait pu espérer un capteur plus défini, pour se démarquer davantage.
Néanmoins, ces critiques sont mineures tant l’appareil se révèle polyvalent et agréable à utiliser au quotidien. La qualité des images est superbe, le mode vidéo est complet et la prise en main est exemplaire. Nikon a voulu marquer le coup et propose ici un boîtier très complet et réussi à presque tous les niveaux.
Le Nikon Z6 III occupe finalement presque une catégorie à part entière, qui se reflète dans son tarif assez salé de 3000 €. À titre de comparaison, le Sony A7 IV est affiché à 2549 €. Il est certain que le Z6 III fera face à une concurrence plus féroce avec la prochaine génération d’hybrides milieu de gamme. En attendant, on ne peut que constater sa domination.
Le Nikon Z6 III est disponible à partir de 2999 € (boîtier nu). Vous pouvez le retrouver sur le Nikon Store, chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo, Photo-Univers, IPLN, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.
Trois kits sont par ailleurs disponibles :
Avec le Nikkor Z 24-70 mm f/4 S au prix de 3629 €
Avec le Nikkor Z 24-200 mm f/4-6,3 VR au prix de 3839 €
Avec le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S au prix de 3949 €