Sony dévoile sa première caméra vlog équipée d’un capteur plein format. Résolument haut de gamme, le Sony ZV-E1 hérite de l’ADN du Sony A7S III – dont son capteur de 12 Mpx – et le marie adroitement avec sa gamme ZV d’hybrides orientés vidéo et vlog. Il profite de fonctionnalités inédites basées sur l’IA, qui doivent considérablement faciliter les tournages à un seul opérateur. Nous avons eu l’occasion de le découvrir pendant quelques jours en amont de sa sortie : voici notre première prise en main du Sony ZV-E1.
Sommaire
- ZV-E1 : le premier hybride plein format orienté vlog de Sony
- Ergonomie et design : un mariage entre Sony A7c et FX3
- Capteur plein format stabilisé de 12 Mpx
- Vidéo 4K 60p, 4:2:2 10 bit, S-Log3 et Flexible ISO
- Nouveau mode de stabilisation « Dynamique active »
- Nouvelle interface tactile et nouveau mode Cinematic Vlog pour un tournage simplifié
- Reconnaissance du sujet par l’IA et nouveaux modes automatiques de cadrage
- Des fonctions vidéo comme s’il en pleuvait
- Et côté photo ?
- Connectivité du Sony ZV-E1
- Quelles différences avec les Sony A7S III et FX3 ?
- Prix et disponibilité du Sony ZV-E1
- Notre premier avis sur le Sony ZV-E1
ZV-E1 : le premier hybride plein format orienté vlog de Sony
Initiée en 2020 avec le ZV-1, la gamme « vlog » de Sony n’en finit par de s’étendre. Après le ZV-E10 en 2021 et le ZV-1F en 2022, le constructeur japonais vient coiffer son nouvel écosystème et dévoile son ZV-E1.
L’objectif de la marque : répondre aux besoins des créateurs de contenu souhaitant obtenir des images de meilleure qualité qu’avec leur smartphone – et bénéficier de fonctionnalités avancées pour faciliter leurs tournages. Cependant, il n’oublie pas les vidéastes chevronnés et les professionnels, en intégrant bon nombre de fonctionnalités des A7S III et FX3 – mais pour un tarif moins élevé.
Le Sony ZV-E1 vient mixer les ingrédients de 4 boîtiers existants :
- L’ADN vlog de la série ZV ;
- La compacité et la légèreté du Sony A7c (et son unique slot SD) ;
- Les fonctions vidéo et le capteur CMOS Exmor R de 12 Mpx du Sony A7S III ;
- Le double-processeur BionZ XR, la puce IA et les fonctions AF du Sony A7R V.
En termes de nomenclature, le Sony ZV-E1 reprend les lettres ZV des boîtiers orientés « vlog », et ajoute le « E » de la monture E de Sony. Le chiffre 1 vient indiquer qu’il s’agit d’un boîtier plein format, précise la marque – à la différence du ZV-E10 où l’emploi de la dizaine évoque un boîtier APS-C.
Voici la liste des caractéristiques techniques du Sony ZV-E1, comparées à celles des Sony A7S III et FX3 :
| Sony ZV-E1 | Sony A7S III | Sony FX3 | |
|---|---|---|---|
| Capteur | CMOS plein format 12,1 Mpx | CMOS plein format 12,1 Mpx | CMOS plein format 12,1 Mpx |
| Filtre passe-bas | Non | Non | Non |
| Processeur | Bionz XR + puce dédié à l'IA | Bionz XR | Bionz XR |
| Viseur électronique | Non | oui, 9,44 Mpts | non |
| Écran LCD | 3 pouces, 1,44 Mpts | 3 pouces, 1,44 Mpts | 3 pouces, 1,44 Mpts |
| Autofocus | hybride, 627 points AF (à confirmer) | hybride, 759 points AF | hybride, 759 points AF |
| Couverture AF | N.C. | 92% | 89% |
| Plage AF | -6 à 20 IL | -6 à 20 IL | -6 à 20 IL |
| Sensibilité | 80 – 409 800 ISO (vidéo) ; 40 – 409 800 (photo) | 80 - 102 400 ISO (photo et vidéo, extensible à 409 800 ISO) | 80 - 102 400 ISO (photo et vidéo, extensible à 409 800 ISO) |
| Modes S-Log3 | Flexible ISO | N.A. | Flexible ISO, Cine EI, Cine EI Quick |
| Rafale (obturateur mécanique) | N.A. | 10 i/s | 10 i/s |
| Rafale (obturateur électronique) | 10 i/s (à confirmer) | 10 i/s | 10 i/s |
| Obturation | 1s – 1/8000s (vidéo) ; 30s – 18000s (photo) | 1/4s – 1/8000s (vidéo) ; 30s – 18000s (photo) | 1/4s – 1/8000s (vidéo) ; 30s – 18000s (photo) |
| Stabilisation | Oui, 5 axes | Oui, 5 axes | Oui, 5 axes |
| Vidéo | Jusqu'à 4K 60p XAVC S-I 600 Mo/s 4:2:2 10 bits, 4K 120p et en Full HD 240p disponibles via MAJ firmware en juin 2023 | Jusqu'à 4K 60p XAVC S-I 600 Mo/s 4:2:2 10 bits, 4K 120p et en Full HD 240p | Jusqu'à 4K 60p XAVC S-I 600 Mo/s 4:2:2 10 bits, 4K 120p et en Full HD 240p |
| Sortie HDMI | 4K 60p 4:2:2 10 bits ou 1080p si enregistrement sur carte SD activé | 4K 60p 16-bit ProRes RAW | 4K 60p 16-bit ProRes RAW |
| Micro intégré | Oui, micro multi-directionnel 3 capsules | Non | Non |
| Stockage | Slot SD UHS-II 1x | Slot CFExpress Type A / SD UHS-II 2x | Slot CFExpress Type A / SD UHS-II 2x |
| Connectivité sans-fil | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 |
| Connectivité filaire | USB-C, micro HDMI, prises micro et casque 3,5 mm | USB-C, HDMI Type A, prises micro et casque 3,5 mm, prise télécommande | USB-C, HDMI Type A, prises micro et casque 3,5 mm, prise télécommande |
| Batterie | NP-FZ100 | NP-FZ100 | NP-FZ100 |
| Rechargement par port USB | Oui, compatible Power Delivery | Oui, compatible Power Delivery | Oui, compatible Power Delivery |
| Tropicalisation | N.C. | N.C. | N.C. |
| Dimensions (L x H x P) | 121,0 x 71,9 x 54,3 mm | 128,9 x 96,9 x 80,8 mm | 129,7 x 77,8 x 84,5 mm |
| Poids (batterie & carte SD incluse) | 483 g | 699 g | 715 g |
| Monture | Sony E | Sony E | Sony E |
| Prix au lancement | 2 700 € | 4 200 € | 4 700 € |
Ergonomie et design : un mariage entre Sony A7c et FX3
En termes d’ergonomie générale, le Sony ZV-E1 semble directement inspiré par l‘A7c, dévoilé en 2020. On découvre ainsi un boîtier compact et léger. Affichant un poids de 483 g (avec batterie et carte mémoire), il mesure 12,1 cm de large, 5,43 cm de profondeur (poignée incluse) et… 7,1 cm de haut seulement.
Si on a de grandes mains, l’auriculaire a donc tendance à glisser sous le boîtier. De même, la poignée est loin d’être aussi creusée (et ergonomique) que celle de la caméra Sony FX3.
Comme la FX3, justement, le Sony ZV-E1 se débarrasse du viseur électronique présent sur l’A7S III – guère utile aux vidéastes. La visée s’effectue exclusivement par l’écran de 3 pouces (1,44 Mpts), monté sur rotule. Sony en profite pour rajouter son système de micro multi-directionnel 3 capsules, élément incontournable des boîtiers de la gamme ZV. Le boîtier dispose également de modes intelligents pour capter les sons à l’avant ou à l’arrière, en plus d’une captation omni-directionelle.
Comme sur le ZV-E10 notamment, une bonnette fournie permet de réduire le bruit causé par le vent. Par ailleurs, la griffe porte-accessoires est dotée d’une interface audio numérique, permettant d’ajouter facilement un micro shotgun. Sans oublier les prises micro et casque (jack 3,5 mm) présents sur la tranche gauche du boîtier.
En revanche, si le boîtier est assez trapu, il fait l’impasse sur le ventilateur interne du FX3. La chaleur générée par le capteur est évacuée par un système de dissipation passif. Sur le terrain, le boîtier chauffe assez vite… mais continue de filmer. D’après Sony, la durée maximale d’enregistrement en continu doit atteindre 55 minutes (avec l’option Auto Power OFF Temp. Réglée sur Élevée).
La tranche supérieure ressemble étrangement à celle du ZV-E10 – et finalement assez peu à celle de la FX3, témoignant du positionnement de ce boîtier au sein de la gamme vidéo de Sony. Le bouton du déclencheur est entouré par le levier de zoom, qui permet de contrôler les objectifs à zoom mororisé comme le Sony FE PZ 16-35 mm f/4 G. Il permet également de jouer avec la fonction Clear Image Zoom (voir plus bas).
On retrouve aussi (et surtout) le bouton rouge de déclenchement vidéo. Comme à l’accoutumée chez Sony, un cadre rouge s’affiche lorsque l’enregistrement est en cours. Une fonction qu’on aimerait voir chez d’autres constructeurs (coucou Canon). Par ailleurs, une petite lampe témoin (tally lamp) est présente à l’avant au-dessus du sigle Alpha, et indique l’enregistrement.
Et, comme sur le ZV-E10, exit la roue PASM, remplacée par le sélecteur à glissière, qui permet d’alterner entre les modes Photo, Vidéo et S&Q (vidéo en ralenti ou en accéléré). Un unique bouton C1, attribué par défaut à la fonction « floutage de l’arrière-plan » est également de la partie. Enfin, une roue crantée permettant de régler l’ouverture ou la vitesse d’obturation est placée sur la tranche supérieure droite.
La face arrière, en revanche, reprend (presque) à l’identique celle de l’A7c. Pour gagner de la place, le bouton Menu se retrouve sur une face biseautée. En-dessous, on découvre une touche C2, attribuée par défaut à la fonction de zoom automatique (d’une simple pression, le zoom passe au grossissement préalablement défini).
Et, plus bas, on retrouve les boutons « habituels » des hybrides Sony Alpha : lecture, corbeille, ainsi que la roue codeuse couplée à la croix directionnelle. Heureusement, Sony permet de personnaliser le fonctionnement de chaque bouton – avec une distinction claire des menus photo et vidéo.
Le Sony ZV-E1 mise ainsi sur une certaine simplicité au niveau de l’ergonomie générale, afin d’être plus agréable et plus facile à utiliser pour une utilisation type « vlog ». De ce fait, elle s’éloigne de l’ergonomie plus « pro » de la FX3 – comme en témoigne l’absence des pas de vis 1/4 » 20 UNC.
Les vidéastes chevronnés auront tôt fait de l’équiper d’une cage supplémentaire, mais les vloggers apprécieront certainement sa sobriété et sa simplicité d’usage, monté sur une poignée.
Enfin, Sony indique que le ZV-E1 « offre une résistance exceptionnelle à la poussière et à l’humidité dans des conditions difficiles, avec des joints d’étanchéité sur tous les boutons et molettes ». Pour autant, durant notre prise en main, nous avons noté que les trappes batterie et connectique ne disposaient pas de joints d’étanchéité. Il faudra donc être un minimum vigilant dans son usage sous la pluie ou dans des environnements « hostiles ».
Capteur plein format stabilisé de 12 Mpx
Le Sony ZV-E1 reprend bon nombre de caractéristiques du Sony A7S III, lancé il y a déjà près de 3 ans. Il hérite ainsi de son capteur CMOS plein format Exmor R (rétroéclairé) de 12 Mpx qui privilégie la sensibilité à la définition. À ce titre, la sensibilité du capteur va de 80 à 409 600 ISO en vidéo.
Ce capteur est associé au processeur BionZ XR, couplé à la nouvelle puce entièrement dédiée à l’IA, déjà croisée au sein de l’excellent Sony A7R V. À la clé, de nouveaux modes de mise au point et de suivi intelligents.
Pour les vidéastes, cette combinaison doit offrir une qualité d’image optimale, avec une dynamique de 15 stops et un superbe bokeh offert par le capteur full frame et les optiques en monture E.
Vidéo 4K 60p, 4:2:2 10 bit, S-Log3 et Flexible ISO
Comme l’A7S III, le Sony ZV-E1 vise à proposer la meilleure qualité possible en 4K – sans céder aux sirènes de la 6K et de la 8K. Ainsi, le boîtier est capable d’enregistrer en 4K 60p 4:2:2 10 bits en All Intra (XAVC S-I), avec un débit maximal de 600 Mbits/s.
La possibilité de filmer en slow motion en 4K 120p et en Full HD 240p a également été prévue par Sony ; cependant, ces deux modes seront rajoutés via une mise à jour firmware gratuite qui sera proposée en juin prochain.
Pour répondre aux besoins des vidéastes chevronnés, le ZV-E1 propose les modes S-Cinetone et S-Log 3 – ce dernier permettant d’étalonner plus facilement les couleurs et les contrastes en post-production. Comme sur la FX3, on retrouve le mode Flexible ISO, censé convenir à une grande variété de conditions lumineuses.
En revanche, le ZV-E1 fait l’impasse sur les modes Cine EI rapide et Cine EI. Ces derniers restent l’apanage de la caméra FX3. Ce que certains professionnels pourraient regretter, tant ces modes permettent de récupérer des informations dans les zones les plus claires et les plus sombres de l’image.
On se consolera avec la possibilité de sélectionner un LUT (S709 ou 709 800%). Mais aussi (et surtout) d’importer un fichier 3D LUT depuis la carte mémoire. Une fonction directement héritée des caméras cinéma de Sony (FX3 et FX6 notamment).
Nouveau mode de stabilisation « Dynamique active »
Contrairement à ce qu’indiquaient certaines rumeurs, le Sony ZV-E1 profite bel et bien d’un capteur stabilisé sur 5 axes.
Pour accroître la stabilité des plans en vidéo, le boîtier mise sur 2 modes de stabilisation avancés : Active et Dynamic Active. Tous deux sont basés sur l’analyse intelligente du cadre pour compenser les mouvements de l’opérateur. Pour autant, la stabilisation Dynamic Active combine l’IBIS et la stabilisation numérique, là où l’Active se « contente » de l’IBIS, avec un léger crop à l’image.
De fait, le mode Dynamique Active se doit d’être encore plus efficace, en permettant d’obtenir des images stables, même en marchant normalement. De quoi remplacer totalement une gimbal dans la plupart des scénarios, indique Sony.
Sans surprise, ce nouveau mode Dynamique Active entraîne un certain crop de l’image (environ 1,15x). Un seuil relativement acceptable compte tenu du gain en fluidité des images filmées à main levée.
Last but not least, on retrouve également les options « intelligentes » déjà croisées sur les derniers boîtiers Sony : compensation automatique du focus breathing, Focus Map et AF Assist. Des options qui facilitent considérablement la mise au point manuelle.
Nouvelle interface tactile et nouveau mode Cinematic Vlog pour un tournage simplifié
Sony en profite pour ajouter une nouvelle interface tactile. Plus intuitive, elle est accessible en faisant glisser son doigt depuis le bord de l’écran. Elle vise à donner accès à toutes les options essentielles plus facilement qu’avec le mini-menu associé à la touche Fn.
Le constructeur rajoute aussi (et surtout) un nouveau mode Cinematic Vlog, qui vise à donner un look cinématographique à vos vlogs très facilement. Le boîtier adopte automatiquement un ratio Cinema scope 2:35.1 et un framerate de 24 fps (ces deux paramètres ne peuvent pas être modifiés dans ce mode).
Par ailleurs, on peut choisir rapidement entre 5 looks (S-Cinetone, Clean, Chic, Fresh et Monochrome) et 4 ambiances (Auto, Gold, Ocean et Forest). Ces différents paramètres vont agir sur la colorimétrie générale de l’image, ainsi que les niveaux de saturation et de contraste. Une manière simple de donner rapidement de la personnalité à ses séquences.
Naturellement, ces 5 looks et 4 ambiances peuvent être combinées, offrant un total de 17 possibilités créatives (les ambiances Gold, Ocean et Forest n’étant pas disponibles en mode Monochrome).
Enfin, une option permet d’ajuster la vitesse des transitions de la mise au point (élevée, moyenne ou lente).
Reconnaissance du sujet par l’IA et nouveaux modes automatiques de cadrage
Après le récent A7R V, le Sony ZV-E1 devient le second boîtier à profiter du nouvel autofocus basé sur le Deep Learning. Ce dernier est capable de reconnaître le nez, les yeux, les oreilles, le cou, les épaules, les coudes, les poignets, les hanches, les genoux et les chevilles des humains.
De fait, l’appareil est capable de repérer beaucoup plus rapidement l’œil du sujet – y compris lorsque ce dernier est situé à grande distance, se déplace, tourne le dos à la caméra ou porte un accessoire comme un chapeau ou un masque. En parallèle, le boîtier est doté de modes de détection et de suivi spécifiques aux animaux (oiseaux, insectes, chiens, chats, souris, chevaux), aux avions, aux voitures et aux trains.
Ces nouvelles fonctionnalités de détection/suivi du sujet sont (largement) mises à profit par le Sony ZV-E1. Ainsi, plusieurs fonctions s’appuient sur un crop intelligent de l’image afin de conserver le sujet parfaitement dans le cadre. Naturellement, l’emploi d’une large focale est recommandé dans ce cas de figure.
Ainsi, le boîtier propose une fonction inédite « Framing Stabilizer » qui compense les écarts de cadrage lorsque l’on suit une personne en mouvement. Le boîtier analyse la position du sujet dans le cadre et applique automatiquement un crop pour conserver un cadrage parfaitement homogène.
De la même manière, le Sony ZV-E1 offre une fonction Auto Framing. Basée elle aussi sur l’IA, elle applique un crop dans l’image et garde le sujet dans le champ en permanence. Lors de l’enregistrement d’une interview ou d’une conférence, par exemple, le boîtier ajuste le cadrage automatiquement autour du sujet, sans que l’opérateur ne doive faire une rotation du boîtier sur le trépied. À la clé, des images au rendu (beaucoup) plus professionnel, sans avoir besoin d’une régie.
Sur le terrain, l’utilisation de cette fonction est très pratique, puisqu’il suffit de sélectionner le sujet à l’aide de l’écran. En outre, le boîtier offre de nombreuses options pour ajuster le rendu de la séquence. Le recadrage/suivi automatique peut ainsi démarrer après un court laps de temps, afin de présenter le sujet dans son environnement. L’intensité du crop est également réglable, de même que la vitesse et la sensibilité du suivi du sujet.
Même si Sony indique que son zoom numérique se fait de manière algorithmique, il faudra veiller à ne pas abuser de cette fonctionnalité car rappelons-le, le capteur ne fait que 12 Mpx. Nous avons d’ailleurs hate de retrouver ces fonctionnalités dans un boîtier au capteur plus défini, offrant encore plus de souplesse.
En outre, le pilotage de cette fonctionnalité est possible depuis un smartphone, via l’application Imaging Edge Mobile. Et, cerise sur le pompon, il est possible de conserver l’image entière (sans crop) via la sortie HDMI et/ou sur la carte SD.
Des fonctions vidéo comme s’il en pleuvait
Le Sony ZV-E1 hérite également de toutes les fonctions dédiées à la vidéo des précédents boîtiers ZV. On retrouve ainsi avec plaisir la fonction Clear Image Zoom, qui offre un zoom « algorithmique » tout en utilisant une focale fixe.
De même, le mode « présentation de produit » est toujours de la partie – mais gagne en efficacité grâce à la reconnaissance du sujet assistée par l’IA. Toujours aussi pratique, elle bascule automatiquement la mise au point sur un produit présenté devant la caméra.
La fonction « floutage d’arrière-plan » est également de la partie, permettant de passer d’un arrière-plan net ou flou sur simple pression d’un bouton. L’appareil passe automatiquement de l’ouverture la plus petite à la plus grande, en ajustant automatiquement la vitesse et la sensibilité ISO pour conserver une exposition constante.
On découvre aussi une nouvelle fonction Multiple Face Recognition. Lorsqu’un seul sujet est présent dans le champ, le boîtier utilise la plus large ouverture pour flouter l’arrière-plan. En revanche, dès qu’une autre personne entre dans le champ, l’appareil ajuste automatiquement l’ouverture pour que cette 2e personne soit nette elle aussi. Malgré une hausse de la sensibilité ISO, la qualité d’image doit rester optimale grâce à la faible densité des pixels du capteur de 12 Mpx.
Enfin, le ZV-E1 doit offrir une qualité supérieure en streaming avec la 4K 30p ou la FHD 60p. Un pas de géant comparé à la 4K 15p aperçue sur les A7 IV et A7R V. Naturellement, le boîtier est toujours compatible avec les protocoles UVC/UAC et est reconnu nativement par l’ordinateur.
Et côté photo ?
Visant à proposer une expérience « hybride », le Sony ZV-E1 s’adresse aux vidéastes ayant besoin d’un appareil capable de capturer des photos de très bonne qualité. Et de ce point de vue, le ZV-E1 est bien équipé – malgré l’absence de viseur optique et d’obturateur mécanique.
Le boîtier permet de capturer des images de 12 Mpx, avec une plage de sensibilité descendant à 40 ISO seulement et montant à 409 800 ISO. La stabilisation 5 axes est également de la partie. On retrouve aussi l’interface tactile « nouvelle génération » – et même un déclencheur virtuel, via l’écran.
Naturellement, les modes de détection et de suivi intelligents du sujet (et de son œil) sont de la partie. À la clé, une mise au point rapide et efficace. En rafale, le boîtier monte à 10 i/s. Sony annonce également une synchro flash jusqu’à 1/30s. Enfin, le boîtier permet d’enregistrer les photos en JPEG mais aussi en HEIF avec une profondeur de 10 bits.
Connectivité du Sony ZV-E1
En termes de connectique, le Sony ZV-E1 est beaucoup plus proche de l’A7c que de la caméra FX3. Les différents logements et prises sont situés côté gauche, laissant la tranche droite totalement vierge.
On retrouve ainsi un unique logement pour carte SD (heureusement compatible UHS-II…). En clair, le boîtier n’offre aucune possibilité d’avoir un enregistrement de secours sur une seconde carte, ce que nous regrettons. De même, l’absence de slot pour cartes CFExpress type A est l’une des grosses différences avec l’A7S III.
Au-dessus et en-dessous, on retrouve 2 trappes, protégées par de petits ergots en plastique. Ils abritent la prise micro et la prise casque. On découvre également un port USB-C… et une prise micro-HDMI. Celles et ceux espérant un « vrai » port HDMI risquent d’être un peu déçus.
Côté batterie, le Sony ZV-E1 utilise l’habituelle batterie Sony NP-FZ100, déjà présente sur la quasi-totalité des boîtiers récents de la marque. Ce qui signifie que les utilisateurs d’un A7c, d’un A6600, d’un A7S III ou FX3 pourront continuer à utiliser leurs batteries dans ce boîtier – ce qui est toujours une excellente nouvelle. À noter que le boîtier n’est pas fourni avec un adaptateur secteur. Il se recharge en USB avec un chargeur compatible USB PD (Power Delivery), et peut également être alimenté pendant son utilisation.
Selon la norme CIPA, le boîtier est capable de filmer pendant 95 minutes avant de tomber à plat.
Du reste, le boîtier est compatible Wifi (2,4 – et 5 Ghz !) et Bluetooth. On peut ainsi récupérer ses images sur son smartphone via l’application Imaging Edge Mobile. Cette dernière fait d’ailleurs la passerelle avec le nouvel écosystème Creators’ Cloud, dévoilé en marge du CP+ 2023. Ce dernier met justement l’accent sur l’édition de vidéo collaborative.
Quelles différences avec les Sony A7S III et FX3 ?
Au sein de l’écosystème Sony, le Sony ZV-E1 adopte un positionnement stratégique « hybride ». D’un côté, il vient coiffer la gamme vlog de Sony, venant se placer au-dessus du ZV-E10. D’un autre côté, il reprend bon nombre d’ingrédients du Sony A7S III… à quelques exceptions près. Enfin, s’il dispose d’un véritable ADN vidéo, il ne vise pas à concurrencer frontalement la caméra cinéma Sony FX3.
En premier lieu, on notera que les trois caméras reposent sur le même capteur de 12,1 Mpx (10,2 Mpx effectifs en 16:9). Un choix très pertinent en vidéo, la faible densité des pixels permettant d’offrir une sensibilité maximale très élevée en limitant la baisse de qualité engendrée par le bruit numérique.
De même, le ZV-E1, l’A7S III et la FX3 permettent tous les trois de filmer en 4K 60p en 4:2:2 10 bits (XACV S-I). De même, les 3 boîtiers utilisent la batterie NP-FZ100.
Pour autant, la Sony ZV-E1 présente quelques limitations. Certaines peuvent s’expliquer de par le positionnement plus « vlog » que « cinéma » du boîtier. En 1er lieu, on notera l‘absence du double-slot mémoire, et du support des cartes CFExpress Type A . On devra se contenter d’un simple slot SD UHS-II, comme indiqué plus haut. Un point que bon nombre de vidéastes pourraient regretter.
De même, le Sony ZV-E1 se distingue en faisant l’impasse sur le ventilateur interne (présent sur la FX3). À la clé, des durées d’enregistrement maximales plus limitées. Sur le terrain, le ZV-E1 ne dépasse pas une heure d’enregistrement en continu, là où les A7S III et FX3 sont uniquement limités par la capacité de la mémoire et de la batterie.
Par ailleurs, les A7S III et FX3 offrent un « vrai » port HDMI Type A, et permettent d’enregistrer en 4K 60p 16-bit ProRes RAW. Une fonction indisponible sur le ZV-E1, qui doit se contenter d’un « simple » port micro HDMI. De la même manière, la Sony FX3 conserve l’exclusivité des modes Cine EI et Cine EI Quick, qui offrent plus de latitude à l’étalonnage.
Par ailleurs, l’A7S III conserve une part de son ADN photo – comme en témoigne la présence du viseur de 9,44 Mpts, qui est absent sur le ZV-E1. De son côté, la FX3, dispose de pas de vise 1/4 » 20 UNC, dont est dépourvu, là aussi, le ZV-E1.
Pour autant, le Sony ZV-E1 dispose de nombreux atouts exclusifs. On apprécie par exemple sa nouvelle interface tactile, ainsi que ses fonctions « vlog » très pratiques. Ces derniers permettent ainsi d’obtenir rapidement des séquences de qualité – en profitant du bokeh permis par le plein format – sans devoir passer par un fastidieux travail d’étalonnage.
De même, le Sony ZV-E1 est le seul boîtier vidéo de Sony (à l’heure actuelle) à disposer des fonctions basées sur la reconnaissance automatique du sujet (et de son œil) grâce à l’IA. Auto Framing, Framing Stabilizer, ajustement des paramètres d’exposition dès qu’une 2nde personne entre dans le champ de la caméra… Autant de fonctionnalités qui faciliteront nettement les tournages à un seul opérateur.
En clair, le ZV-E1 se présente comme une « super-caméra vlog », mais ne se résume pour autant pas à cela grâce à de nombreuses fonctionnalités liées à l’IA. Pour autant, grâce à ses nombreuses options destinées aux vidéastes chevronnés, elle pourra aisément seconder un A7S III (ou une FX3)… tout en étant disponible à un tarif plus réduit. De ce point de vue, le pari de Sony semble judicieux.
Prix et disponibilité du Sony ZV-E1
Le Sony ZV-E1 est disponible en précommande à partir de 2699 €. Un kit incluant le boitier et le zoom compact Sony 28-60 mm f/4-5,6 est également proposé au tarif de 2999 €. Les livraisons débuteront le 17 avril 2023.
Le Sony ZV-E1 est disponible chez Digit-Photo, IPLN, Photo-Univers, Miss Numérique, Digixo, Studio Sport et à la Fnac.
Jusqu’au 30 avril, vous pouvez bénéficier d’une remise de 200 € pour l’achat simultané d’un Sony ZV-E1 (nu ou en kit), d’un objectif Sony FE 20-70 mm f/4 G et d’une carte SDXC UHS-II de 256 Go, ou de 400 € de remise pour l’achat du boîtier, de l’objectif et de la carte. Pour en profiter, il vous suffit d’entrer le code « ZVE1 » au moment de valider votre panier.
Notre premier avis sur le Sony ZV-E1
Avec ce nouvel appareil, Sony vient compléter sa gamme de boîtiers « vlog » avec un premier modèle plein format. Profitant d’un design compact et séduisant, d’une interface tactile intuitive et de nombreux modes dopés à l’IA, le Sony ZV-E1 met de nombreux atouts dans sa manche. Et surtout, il réussit à marier qualité d’image et simplicité d’usage. Un point que les vloggers et les youtubers devraient apprécier immédiatement.
Pour autant, les vidéastes chevronnés et les professionnels ne sont pas oubliés, avec de très nombreux modes de prise de vue directement hérités des A7S III et FX3, pourtant beaucoup plus onéreuses. On regrettera cependant quelques limitations un poil frustrantes, comme l’absence d’un double-slot pour cartes mémoires.
Pour autant, le Sony ZV-E1 s’avère séduisant. Et dispose d’un atout quasi-imbattable : son prix. Proposé à partir de 2700 €, le boîtier s’affiche 1500 € moins cher que l’A7S III… et à 2000 € de moins que la FX3. De quoi faire sérieusement cogiter les vidéastes primo-accédants, comme ceux déjà équipés en matériel Sony.
