Test Sony A7C R : compacité et haute définition, la réponse hybride au Leica Q3 ?

Le meilleur "compact expert" à objectif interchangeable ?

8.1
sur 10

Lancé en août 2023 aux côtés de son faux-jumeaux, l’A7C II, le Sony A7C R inaugure une nouvelle gamme d’hybride plein format Sony. Doté du même châssis que l’A7C II, il adopte le capteur plein format de 61 Mpx de l‘A7R V, ainsi que son système autofocus.

Un appareil très compact, très défini et plus abordable que l’A7R V, sans aucun compromis ? Tout n’est pas si simple tant l’A7C R rogne sur nombre de fonctions de son grand frère. Nous avons utilisé ce mini hybride haute définition pendant plusieurs semaines : voici notre test complet du Sony A7C R.

Test Sony A7C R Phototrend

Présentation du Sony A7C R

Au commencement était le Sony A7R. En 2013, le premier hybride 24×36 de l’histoire inaugurait la gamme R, pour « Resolution » (définition en français, attention au faux-ami), et se démarquait par son capteur « haute définition » de 36 Mpx. Dix ans plus tard, la barre des 30 Mpx semble plus classique et la haute définition est réservée aux capteurs franchissant parfois allègrement les 50 Mpx.

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Ainsi, les boîtiers Sony les plus définis embarquent désormais un capteur de 61 Mpx ! Après les Sony A7R IV et A7R V, voici que le constructeur nippon décline son hybride dans une version compacte avec l’A7C R.

Annoncés simultanément, l’A7C II et l’A7C R (pour « Alpha 7 Compact R ») partagent exactement le même boîtier, le même gabarit et la même ergonomie. On retrouve ainsi un petit appareil au style range-finder avec son viseur déporté sur la gauche, une poignée raccourcie… et un joystick aux abonnés absents.

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Toutefois, il existe une différence fondamentale entre ces deux boîtiers. L’A7C II, hormis une ergonomie moins poussée, demeure presque un appareil plus perfectionné que son modèle l’A7 IVle surclassant dans plusieurs domaines (notamment AF et vidéo).

Avec l’A7C R, il semblerait que Sony ait fait plus de compromis par rapport à l’A7R V : obturateur mécanique daté, rafale plus limitée, stabilisation moins performante ou encore absence de 8K. Soit autant de facteurs faisant de l’A7C R un boîtier un peu frustrant, du moins sur le papier.

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D’autant plus que la concurrence est rude. Certes, rares sont les boîtiers compacts proposant un capteur si défini, mais il existe des alternatives sur le marché. On pense par exemple au toujours vaillant Nikon Z7 II ou bien encore au Panasonic Lumix S1R. Proposé au même prix que l’A7C R, on retrouve son « aïeul » le Sony A7R IV. Le Sony A7R V étant affiché quant à lui sur une gamme supérieure. La palme du rival le plus inattendu, mais peut-être le plus direct en termes de définition et de gabarit revient au minimaliste Sigma fp L.

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Et si, finalement, le Sony A7C R ne visait pas à s’imposer sur le marché des hybrides, mais plutôt sur celui des compacts experts ? En effet, on pourrait voir en l’A7C R, le vrai successeur du RX1R mark II – et donc le rival tout trouvé du Leica Q3. Une comparaison moins farfelue qu’il n’y paraît, même si cet appareil Sony est à objectif interchangeable.

Voici les caractéristiques détaillées du Sony A7C R, comparées à celles du Sony A7R V :

Sony A7C RSony A7R V
CapteurBSI CMOS 61 MpxBSI CMOS 61 Mpx
Filtre passe-basNonNon
Processeur2x Bionz XR + puce IA2x Bionz XR + puce IA
Viseur électroniqueOLED de 2,36 Mpts, 0,7xOLED de 9,44 Mpts, 0,9x
Ecran LCD3 pouces, 1,04 Mpts, sur rotule3,2 pouces, 2,095 Mpts, sur rotule et inclinable
AutofocusAF hybride à détection de phaseAF hybride à détection de phase
Nombre de points AF693 points AF693 points AF
Couverture AF79 %79 %
Plage AF-4 EV - 20 EV-4 EV - 20 EV
Sensibilité100 à 32 000 ISO (extensible de 50 à 102 400 ISO en photo)100 à 32 000 ISO (extensible de 50 à 102 400 ISO en photo)
Rafale (obturateur mécanique)8 i/s10 i/s
Rafale (obturateur électronique)8 i/s8 i/s
Mode haute résolution240 Mpx240 Mpx
ObturationDe 30s à 1/8000 sDe 30s à 1/8000 s
Stabilisation, gainStabilisation 7 stopsStabilisation 8 stops
Vidéo4K UHD 30 fps (jusqu’à 60 fps avec crop 1,2x), Full HD jusqu’à 120 fps8K UHD 24 fps et 4K 60 fps (avec crop 1,2x), 4K UHD 30 fps, Full HD jusqu’à 120 i/s
Profils colorimétriques vidéoS-Log 3, S-CinetoneS-Log 3, S-Cinetone
Stockage1x Slot SD UHS-II x12x slot SD UHS-II / CFexpress type A
Connectivité sans-filWifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy
Connectivité filaireUSB-C (3.2 Gen 1), micro-HDMI type D, prises micro et casque 3,5 mmUSB-C (3.2 Gen 2), HDMI A, prises micro et casque 3,5 mm, prise télécommande 2,5 mm, prise synchro-flash
BatterieNP-FZ100NP-FZ100
Rechargement par port USBRecharge et alimentation directe USB-CRecharge et alimentation directe USB-C
TropicalisationRésistant à l’eau et à la poussièreRésistant à l’eau et à la poussière
Dimensions (L x H x P)124 × 71,1 × 63,4 mm,131,3 x 96,9 x 82,4 mm
Poids (batterie + SD inclus)515 g737 g
MontureSony ESony E
Prix au lancement3699 €4499 €

Ergonomie et prise en main du Sony A7C R

Comme nous l’évoquions plus haut, le Sony A7C R reprend exactement les mêmes dimensions et la même ergonomie que le Sony A7C II, dont nous vous invitons à aller consulter le test pour plus de détails.

Il s’agit d’un boîtier très compact (12,4 x 7,1 x 6,3 cm) avec un poids assez léger (515 g). On apprécie toujours autant ce gabarit contenu, notamment associé à une petite optique, comme l’excellent trio FE 24 mm f/2,8 ou 40 et 50 mm f/2,5 G ou encore le FE PZ 16-35 mm f/4 G.

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Pour s’initier à la street photography, le boîtier est intéressant, mais pour tirer pleinement parti du capteur de 61 Mpx, il faudra lui apposer des optiques plus imposantes, ce qui entrainera mécaniquement un certain déséquilibre.

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Avec un caillou plus conséquent comme FE 50 mm f/1,2 GM, voire FE 135 mm f/1,8 GM, le grip GP-X2 ne sera pas de trop pour ajouter une meilleure prise en main à l’ensemble. Heureusement, il est inclus dans la boîte ! Une bonne idée dont ne bénéficie pas l’A7C II.

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Bien entendu, les défauts que nous mentionnions pour l’A7C II demeurent toujours valables ici, à commencer par le viseur électronique. Il offre une définition limitée de 2,36 Mpts (1086 x 724 pixels et grossissement 0,7x) et est enchâssé dans une minuscule encadrure à l’œilleton rigide.

Ce viseur – l’un des moins agréables du marché – était déjà compliqué à justifier avec l’A7C II et ses 2500 €. Sur un boîtier affiché à 3700 €, ça fait tache ! On est bien loin des 9,44 Mpts et 0,9x du Sony A7R V.

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Nous déplorons toujours l’absence de joystick qui faciliterait le déplacement des collimateurs AF. Il faut alors se rabattre sur l’écran tactile monté sur rotule. Comme sur l’A7C II, le moniteur fait 3 pouces pour 1,04 Mpts. Cependant, avec l’A7R V, la dalle fait 3,2 pouces pour 2,095 Mpts ! Encore une rationalisation matérielle difficilement justifiable pour cette gamme de prix.

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Performances et qualité d’image du Sony A7C R

Alors que l’A7C II reprenait le capteur 33 Mpx de l’A7 IV, l’A7C R pousse la logique plus loin avec une définition presque doublée et 61 Mpx.

Durant notre test, nous avons capturé des clichés avec plusieurs objectifs en monture E. Notre objectif par défaut a souvent été le FE 50 mm f/2,5 G, léger et très performant. Nous avons utilisé aussi le FE 50 mm f/1,2 GM, le Samyang AF 75 mm f/1,8 FE, le FE 70-200 mm f/4 G OSS ou encore le FE 28 mm f/2, simple, mais efficace.

Hormis le gros 50 mm f/1,2, il s’agit d’optiques compactes et légères, s’intégrant parfaitement avec le boîtier et nous rapprochant de l’expérience d’un compact expert très défini comme le Leica Q3.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

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Sony A7C R – FE 28 mm f/2 – 1/60 s – ƒ / 2,0 – ISO 800
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Sony A7C R – FE 50 mm f/2,5 G – 1/800 s – ƒ / 2,5 – ISO 100
Full speed – Sony A7C R – FE 28 mm f/2 – 0.6 s – ƒ / 2,2 – ISO 100

Capteur BSI CMOS de 61 Mpx : le meilleur capteur du marché ?

Le capteur BSI CMOS Exmor R 24×36 de 61 Mpx est, à date, la cellule sensible plein format la plus définie du marché. Un capteur très efficace et qui propose depuis son implémentation sur l’A7R IV des images d’une qualité exceptionnelle.

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Chaque cliché mesure 9504 x 6336 px et chaque pixel fait 3,76 µm de côté. Un fichier RAW non compressé pèse 125 Mo. La compression sans perte fait fondre à 70 Mo ces fichiers, quand les JPEG font 35 Mo. En plus du JPEG, le boîtier propose aussi la capture en HEIF (4:2:0 ou 4:2:2 10 bits).

On peut aussi réduire la définition des fichiers à 26 Mpx (M), ou à 15 Mpx (S), sans recadrage. Le capteur est installé dans une nacelle le stabilisant sur 5 axes, avec un gain théorique maximal de 7 stops.

Identique à celui de l’A7R V, le capteur du Sony A7C R n’est pas empilé. Ainsi, sa très forte définition le rend très sensible aux distorsions dues au rolling-shutter.

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Sony A7C R – FE 50 mm f/2,5 G – 1/800 s – ƒ / 2,5 – ISO 100

Avec le shutter électronique, un simple mouvement un peu vif de votre sujet ou de votre part et vous vous retrouvez avec une photo très biscornue. On s’en rend assez vite compte et on préfère vite rebasculer en obturation mécanique.

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Un ventilateur un peu trop rapide et le capteur ne peut plus suivre. Sony A7C R – FE 50 mm f/2,5 G – 1/4000 s – ƒ / 2,5 – ISO 16000

On perd alors en discrétion, surtout que – limitation matérielle oblige – l’A7C R ne reprend pas l’obturateur très doux de l’A7R V, mais celui vraiment sec de l’A7R IV. Cela peut sembler être un détail dans une foule bruyante, mais lorsque vous shootez dans une ambiance légèrement calme, le claquement répété du rideau devient vite dérangeant. Dommage.

Sony A7C R – Samyang AF 75 mm f/1,8 FE – 1/250 s – ƒ / 1,8 – ISO 3200

Enfin, en obturation électronique, le phénomène de banding vient souvent se rappeler à notre bon souvenir. Sous une lumière artificielle, on peut ainsi repérer assez vite des bandes noires striant notre image. On constate assez bien ici les limites du capteur non-empilé.

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Les lignes noires ne sont pas des tags, mais bien du banding. Sony A7C R – Samyang AF 75 mm f/1,8 FE – 1/250 s – ƒ / 1,8 – ISO 5000

Une qualité d’image sans pareille

Avec cette définition de 61 Mpx, l’A7R C est un peu le roi du recadrage chez les boîtiers plein format. On peut même opter pour un crop Super35 mm en interne. Étrangement, on obtient alors des photos de 26 Mpx recadrées 1,5x, soit la même définition qu’un Sony A6700. Cela reste très confortable et on peut toujours aller plus loin au développement.

Sans surprise, le niveau de détails est excellent, pour ne pas dire exceptionnel. Les clichés fourmillent d’informations et les observer à 100 % (voire au-delà) est toujours très plaisant.

De plus, les couleurs sont vives et agréables, loin des teintes un peu blafardes de l’A7R IV. D’ordinaire, les boîtiers Sony sont connus pour leurs teintes plus neutres – et c’était vrai avec l’A7C II – mais ici, l’A7R C se montre plus généreux sans pour autant dénaturer la scène initiale. Les portraitistes apprécieront des tons chair justement restitués. Ce qui est toujours pertinent pour un boîtier doté d’un capteur pensé (notamment) pour un usage en studio.

Sony A7C R – FE 50 mm f/2,5 G – 1/125 s – ƒ / 2,5 – ISO 1250

Le duo capteur + processeur de l’’A7C R propose une très bonne gestion de la dynamique. Le débouchage des ombres est assez aisé et le bruit numérique ne se manifeste que tardivement.

Sony A7C R – FE 28 mm f/2 – 1/3200 s – ƒ / 4,0 – ISO 100

De même, les hautes lumières, si exigeantes pour les capteurs, sont ici bien gérées, avec une bonne latitude de correction – à conditions de ne pas pousser les potards trop loin, évidemment.

Montée ISO : tout à fait à la hauteur

La plage de sensibilité native s’étend ici de 100 à 32 000 ISO, extensible de 50 à 102 400 ISO. Nous avons établi nos mesures avec la focale fixe FE 50 mm f/2,5 G.

La montée ISO est bien maîtrisée et, avant 1600 ISO, il est presque impossible de percevoir du bruit numérique. Le premier vrai palier est franchi à partir de 3200 ISO.

Le grain reste encore bien limité jusqu’à 12 800 ISO, puis un nouveau palier est franchi. Si 25 600 ISO est encore acceptable, voire exploitable, le bruit se fait ensuite très présent à partir de la valeur étendue par défaut (32 000 ISO).

En revanche, les valeurs ISO les plus hautes sont à éviter. Comme souvent, elles sont à réserver à des usages très spécifiques et il n’est pas nécessaire de les activer au quotidien.

Un mode 240 Mpx intéressant, un assemblage capricieux

À l’instar des Sony A7R IV et V, l’A7C R dispose d’un mode pixel-shift. Sur trépied uniquement, l’appareil prend une série de 16 clichés en déplaçant très légèrement le capteur.

Sony A7C R

Une fois les photos passées à la moulinette du logiciel maison Sony Imaging Edge, on obtient un fichier (TIFF ou JPEG) de 240 Mpx (19008 x 12672). Le TIFF 16 bits pèse tout de même 1,45 Go (!), quand le JPEG émarge à 225 Mo.

Ce mode sera particulièrement utile pour la reproduction de documents. Il faudra veiller à être vraiment très stable, car l’assemblage est parfois capricieux. Le moindre mouvement, la plus légère vibration, ondulation, se traduisent par des artefacts numériques très disgracieux. Il serait pertinent que Sony, à l’image de Panasonic, peaufine un peu plus sa formule pixel-shift.

Une option permet au logiciel d’améliorer la gestion des objets en mouvements, mais il semblerait que cela ne fonctionne que partiellement. Dans certains cas, elle nuit à la netteté finale de la photo.

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Sony A7C R :

Autofocus du Sony A7C R : toujours au sommet

Le Sony A7C R reprend le système autofocus avancé qui a fait la renommée de l’A7R V. Le boîtier utilise un système autofocus hybride reposant sur 693 points AF. Ces derniers couvrent 86 % du capteur en hauteur et 93 % en largeur, pour une couverture globale de 79 %.

L’AF est assisté par de l’IA dopée au Deep Learning autorisant un suivi réellement poussé des sujets en tout genre. Ce système autofocus devient la norme chez Sony, puisqu’on le retrouve sur tous les hybrides commercialisés depuis la fin 2022.

Outre les humains, leurs visages et leurs yeux, l’AF peut analyser les différentes parties du corps pour prédire la position du sujet et ainsi avoir toujours la photo la plus nette possible.

Sony A7C R – FE 70 -200 mm f/4 G OSS – 174 mm – 1/200 s – ƒ / 4 – ISO 4000

Sur le terrain, la détection et le suivi des visages et des yeux est très rarement prise en défaut. Que le sujet soit de profil, avec une partie du visage dissimulé, le boîtier ne se trompe presque jamais. Les fans de street photography apprécieront.

Test Sony A7C R Phototrend

En plus des humains, le boîtier dispose de plusieurs modes de détection supplémentaires. L’A7C R peut ainsi suivre les animaux divers et variés, les oiseaux (œil, visage et corps dans les deux cas), ainsi que les insectes. Une tâche qu’il accomplit sans peine, à l’instar de l’A7C II.

Test Sony A7C R Phototrend
Sony A7C R – Samyang AF 75 mm f/1,8 FE – 1/250 s – ƒ / 1,8 – ISO 20 000

Il comprend aussi la reconnaissance des véhicules (trains, avions, voitures et hélicoptères), mais pas des deux-roues.

Comme nous l’écrivions à propos de l’A7C II, Sony confirme sa position de leader dans le monde de la mise au point automatique, avec une combinaison haute définition et autofocus rapide et précis qui en fait un appareil redoutable.

Rafale et buffer : le minimum syndical

En rafale, le Sony A7C R culmine à… 8 i/s, peu importe le type d’obturateur. C’est deux images de moins que l’A7R V en obturation mécanique. Il s’agit d’une valeur assez basse – mais qu’il faut rapprocher du capteur très défini. Il ne s’agit donc pas d’un hybride sportif. À titre de comparaison, le Leica Q3, avec un capteur similaire, voit sa rafale avec suivi AF plafonner à 4 i/s.

Notez par ailleurs que l’obturation peut se faire entre 30 s et 1/4 000 s, avec le volet mécanique et grimpe jusqu’au 1/8000 s avec l’obturateur électronique.

Rafale à 8 i/s par seconde pour l’A7C R : peut mieux faire

Le suivi s’opère sans problème sur toute la durée du déclenchement. À ce sujet d’ailleurs, l’A7C R n’est guère endurant. La mémoire tampon encaisse environ 18 clichés consécutifs en RAW non compressés et le double en compressant les RAW. Des scores plutôt bas et avec un temps de déchargement assez lent.

Sony A7C R – E 15 mm f/1,4 G – 1/30 s – ƒ / 1,4 – ISO 400

Avec Sony, nous ne connaissons pas la taille de l’espace tampon alloué sur la carte mère de chaque appareil. En revanche, nous savons que le choix des cartes mémoires, et donc le temps de déchargement, modifie énormément le nombre de photos capturées en une seule fois.

Ainsi, avec son unique port de carte SD UHS-II, l’A7C R a en conséquence un buffer (avec les RAW) compris entre 2 et 4,5 secondes. De son côté, l’A7R V peut compter sur des cartes CFexpress de Type A et permet l’enregistrement consécutif de 378 à plus de 1000 clichés selon le mode de compression des RAW – soit entre 47 et 125 secondes d’affilée !

Certes, Sony ne vante pas les mérites de son boîtier pour les bords de stade ou le Tour de France. Néanmoins, il aurait mérité une meilleure endurance.

Stabilisation : une expérience mitigée

Le Sony A7C R dispose d’un capteur stabilisé sur 5 axes par une nacelle, la norme pour tous boîtiers Sony 24×36 depuis l’Alpha 7 II en 2015.

Sony A7C R

Pour son A7C R, la firme tokyoïte avance jusqu’à 7 stops de gain (associé au FE 50 mm f/1,2 GM). Une belle performance pour un appareil plein format, qui est donc au même niveau que son faux-jumeau l’A7C II, mais toujours un cran derrière son modèle l’A7R V et ses 8 stops de gain.

Nos essais sur le terrain se sont montrés un peu moins satisfaisants que lors de notre test de l’A7C II. Nous avons eu un peu de mal à descendre jusqu’à 1 seconde de pose à main levée. Là où avec le deuxième A7C, nous avions bien moins de ratés.

La stabilisation demeure assez efficace, mais on ne saurait dire si cela provient du capteur très défini ou de sa gestion des optiques, il nous a semblé un peu moins performant que l’A7C II. Pour être certain de réussir vos clichés sans trépied ou stabilisateur, on évitera de trop descendre sous les 0,6 s (avec un 50 mm)

Flou – Sony A7C R – FE 50 mm f/2,5 G – 0.8 s – ƒ / 5,6 – ISO 100

Vidéo : Mais où est passée la 8K du Sony A7R V ?

Si vous pensiez vous retrouver avec la caméra 8K la plus compacte du marché, l’A7C R n’est pas fait pour vous. En effet, une fois de plus, contrairement à l’A7R V, le petit dernier de Sony ne peut pas filmer en 8K.

L’A7C R se contente de la 4K UHD en 60p et 4:2:2 10 bits (600 Mb/s), le tout avec un recadrage 1,5x. Pour éviter le crop, il faut opter pour de la 4K à 30p en 4:2:0 8 bits. Notez qu’il existe un mode oversampling depuis de la 6,2K vers de la 4K 30p, pour une qualité supérieure, mais au prix d’un recadrage Super35 mm.

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Il existe également une option de ralenti à 120 ips en Full HD. Pour les cinéastes expérimentés, il est possible d’obtenir une sortie vidéo ProRes RAW en 16 bits via le port HDMI et en utilisant un enregistreur compatible. C’est un petit avantage pour ce boîtier par rapport à l’A7C II.

Malgré la définition somme toute classique, les séquences sont de très bonne qualité. Le piqué est au rendez-vous et les vidéos sont bien secondées par un autofocus tout aussi vif qu’en photo.

Sony A7C R 4K 30p pour Phototrend

Comme le ZV-E1 ou l’A7C II, le Sony A7C R dispose de diverses options pour aider les plus vidéastes d’entre nous.

  • Assistant AF, qui facilite le passage du mode autofocus à la MAP manuelle, en touchant simplement à la bague de mise au point
  • Focus Map, qui permet de visualiser plus facilement les zones nettes, les zones en front focus (en orange) ou en back focus (en bleu)
  • Compensation du focus breathing, compatible avec certains objectifs Sony, vient éviter toute variation de la focale lorsqu’on change la mise au point.
  • Auto Framing, qui permet, par recadrage dans le capteur, de toujours suivre et maintenir un sujet dans le champ.
Auto framing Sony A7C II
Séquence avec le mode Auto Framing sur le Sony A7C II.

Les passionnés de réglages d’image peuvent toujours se fier au S-Log 3. De plus, l’appareil photo comprend également le S-Cinetone, offrant ainsi une représentation plus flatteuse des tons de peau.

Si la stabilisation en photo nous a semblé moins performante que pour l’A7C II, nous avons été agréablement surpris par la stabilisation vidéo. Le gros recadrage 1,5x dans la définition la plus exigeante permet sans doute de limiter un peu plus les mouvements du cadreur, notamment sur les bords. De même, en ajoutant la stabilisation numérique « active » qui rajoute un crop 1,4x, on peut arriver à filmer (presque) sans tremblements.

Évidemment, cela ne remplace que très ponctuellement un gimbal et surtout, après tous ces recadrages, on obtient une séquence bien plus resserrée que le 24×36 initial. Il faudra bien prendre cela en compte dans le choix de ses objectifs sous peine de ne jamais pouvoir filmer de plans larges.

Autonomie du Sony A7C R

Le Sony A7C R compte sur l’accumulateur NP-FZ100 (2280 mAh) pour son alimentation. Une batterie interchangeable que l’on retrouve dans la plupart des appareils Sony modernes. Le constructeur annonce une autonomie comprise entre 490 et 530 photos (viseur ou écran) selon la norme CIPA, soit un peu mieux que l’A7R V.

Test Sony A7C R Phototrend

Dans les faits, le boîtier tient très bien la charge et comme pour l’A7C II, on atteint facilement les 500 clichés sans descendre sous les 15 % de batterie. Si d’aventure, vous capturez de nombreuses rafales, il sera facile de faire tomber la barre des 1000 clichés avant d’épuiser l’accumulateur.

La recharge se fait directement depuis le boîtier grâce à son port USB-C compatible Power Delivery. Notez que l’appareil vient sans câble ni adaptateur mural.

Connectivité filaire et sans-fil

En toute logique, le Sony A7C R reprend exactement la même connectique que le Sony A7C II. Il est ainsi équipé d’un port USB-C 3.2 Gen1 (5 Gb/s, quand l’A7R V est doté d’un port 3.2 Gen2 10 Gb/s), d’une prise micro-HDMI et deux ports jack 3,5 mm (micro et casque).

Test Sony A7C R Phototrend

De même, il n’intègre qu’un seul port pour carte SD UHS-II. Nous nous répétons, mais deux slots valent mieux qu’un. A minima, cet unique emplacement aurait pu conserver la double compatibilité avec les cartes CFexpress type A. Bien plus véloces, elles trouvent toute leur pertinence avec les gros fichiers de l’A7C R.

Le Sony A7C R est doté du Wi-Fi (2,4 et 5 GHz) et Bluetooth 4.2. Et, il est compatible avec l’application Creator’s App (iOS et Android). Présentée en février 2023, elle avait été inaugurée avec l’A6700. L’appairage avec notre smartphone s’est fait presque immédiatement. La connexion est plutôt fluide et le pilotage à distance se fait sans problème. Il subsiste néanmoins çà et là des soucis de déconnexions.

À qui se destine le Sony A7C R ?

Le Sony AC7 R se destine à ceux qui souhaitent avoir dans leur poche, la plus forte définition possible sans sacrifier sur l’autofocus. Ainsi, associé au FE 28 mm f/2, on se retrouve avec un ersatz de Leica Q3 mais au tarif bien plus modeste.

Certes, par rapport au Q3 (ou à l’A7R V), il faut rogner sur la qualité du viseur ou de l’écran. Mais en comparaison du compact expert de Leica, avec un capteur similaire, on dispose d’un boîtier plus polyvalent, qui n’est pas limité à un seul objectif et proposant un autofocus bien supérieur.

Par rapport à un hybride Sony traditionnel, les compromis sont avant tout d’ordre ergonomique et sont assez bien compensés par un boîtier demeurant très fonctionnel. Il offre des performances presque semblables au Sony A7R V. Seuls les adeptes de la 8K resteront un peu sur leur faim, mais il est à parier qu’ils ne sont pas légion.

Conclusion

Le Sony A7C R est un appareil inattendu. Si le renouvellement du 1er A7C semblait logique, la déclinaison haute définition est plus surprenante. Sony réussit à marier les performances de l’A7R V avec un format plus léger et compact – malgré quelques inévitables concessions.

Son capteur de 61 Mpx offre une excellente qualité d’image en toute circonstance – tout en autorisant un très fort recadrage. Malgré sa définition très élevée, les hauts ISO sont très biens gérés, permettant une utilisation jusqu’à 12 800 ISO sans difficulté. Son autofocus dopé à l’IA ne produit presque pas de déchet. Le volet vidéo est bien intégré malgré l’absence de la 8K – qui reste exclusive à l’A7R V (et à l’A1).

Test Sony A7C R Phototrend
Sony A7C R – Sony FE 28 mm f/2 – 1/125 s – ƒ / 2,0 – ISO 1250

Néanmoins, il pèche sur quelques aspects techniques. Ainsi, son viseur étriqué, son moniteur faiblement défini et son unique slot SD sont très peu en phase avec sa gamme de prix. En outre, le capteur est très sensible aux effets de banding et de rolling shutter. Ainsi une utilisation en obturation électronique devient délicate sous peine de voir nombre de ses images totalement déformées. Il faudra alors se rabattre sur l’obturateur mécanique, bruyant et donc peu propice à des photographies discrètes.

Pour autant, il demeure un appareil très efficace et séduisant, agréable à utiliser au quotidien – surtout avec une courte focale lumineuse. Ainsi paré, il serait tentant de voir en lui le successeur du RX1R Mark II, en tant que compact expert ultime. Étrangement, il possède plusieurs points communs avec le Leica Q3 – tout en étant bien moins onéreux.

Affiché à un tarif moins élevé que ses rivaux, le Sony A7C R offre ainsi un bon rapport qualité-prix – si l’on fait fi de ses indéniables défauts.

Le Sony A7C R est disponible au tarif de 3699 € nu. Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Photo-Univers, Camara, IPLN et à la Fnac.

Notez qu’il est possible d’économiser 400 € pour l’achat du boîtier et d’un objectif G Master. Cela monte même à 600 € en cas d’achat deux optiques GM. Cette offre court jusqu’au 02/01/2024.

Test Sony A7C R : compacité et haute définition, la réponse hybride au Leica Q3 ?
Fabrication / finitions
8.3
Ergonomie
8
Qualité d'image
9.5
Montée en ISO
8.7
Efficacité de l'autofocus
9.3
Fonctionnalités
8.3
Vitesse en rafale
7.7
Stabilisation
7.9
Capacité du buffer
6
Autonomie
8
Rapport qualité-prix
7.5
Points forts
Léger et compact
Très bonne qualité d'image, niveau de détails très élevé
Mode 240 Mpx
Suivi autofocus très performant
Stabilisation 5 axes efficace
Interface tactile travaillée, écran monté sur rotule
Ergonomie améliorée : poignée plus creusée, 3 roues de réglages, bouton AF-ON
Parc optique très fourni
Grip GP-X2 livré dans la boîte
Points faibles
Un seul slot SD (UHS-II)
Viseur étriqué et daté
Absence de joystick
Rafale à 8 i/s et buffer très limité
Pas de chargeur fourni
Obturation électronique très sensible à l'effet de rolling shutter
8.1
sur 10

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  1. Excellent boitier certes, mais c’est comme comparer un berline allemande à une autre marque qui amènera aussi d’un boit A à un point B.

    Utiliser un Leica est une expérience à part , du plaisir à prendre son boitier partout …

    J’ai eu 17 boitiers différents , toutes marques depuis un Fujica AX 5 de mémoire, un canon AE1 …et une floppée de numériques dont Sony, Fuji GFX 100S maintenant.

    On m’a prêté un Q2 car le Q3 reste difficile à trouver : plaisir total.

    Ah, une question, c’est quoi cette manie pour shooter de décaler sur le côté l’écran arrière au lieu de le laisser dans l’axe de visée du sujet ? Absurdité totale pour n’importe quelle photographe …

    1. sur cette photo ?

      C’est simplement pour montrer que l’écran est sur rotule. Après, cela reste utile quand on photographie en contre-plongée mais surtout en plongée.

  2. Pour photographier, avons-nous besoin de toute cette orgie matérielle coûteuse qui sera obsolète après 6 mois car un concurrent aura su nous convaincre qu’on serait meilleur photographe avec le produit le plus récent ?

    Cette course éffrénée est en parfaite contradiction avec les discours de notre temps sur le devenir de la planète, nos réels besoins, nos usages…

    Le progrès sera toujours intéressant dès lors qu’il répond à une vraie nécessité et sous réserve que les avancées technologiques nous fassent franchir un pas vraiment considérable.

    Ces produits sont davantage des marqueurs sociaux pour les uns et une aubaine pécuniaire pour les autres notamment les industriels.

  3. Merveilleux boîtier ! Mais Leica reste maître dans la science des couleurs, des contrastes.
    Dans cette bataille techno deux marques se distinguent encore des autres pour avoir gardé un ADN argentique : Leica et Fuji.
    Elles ont ce petit truc à part qui fait que beaucoup de photos sont exploitables directement et n’ont pas besoin ou peu de traitement. C’est surtout en comparaison A-B qu’on s’en rend compte. Quand on y a gouté, difficile de revenir à autre chose. D’autant plus que ces deux marques comblent progressivement leur retard technologique.

    1. Alors c’était effectivement vrai ilya quelques années, sur les deux premières générations principalement, mais depuis la 4eme génération, Sony ont fait beaucoup d’efforts dans ce sens, merci la gamme des caméras cinéma Cinealta pour cet harmonisation.
      Sur mes A1 les couleurs sont incroyables, tout comme sur mon A7RV du quotidien. Même si globalement sûr ce type de matériel, la post-production va de soi et permet tellement plus.
      C’est marrant que beaucoup de gens fantasment sur Leica sans avoir jamais comparé réellement, car ma pire expérience photographique étaient probablement le M9 et M10 avec le sav Leica catastrophique, pire que Canon.