Nikon Z f : l’hybride plein format au look rétro qui innove

Le Z ƒc est allé à la salle

Mise à jour 31 janvier 2024 : découvrez notre test complet du Nikon Z f :

Nikon présente le Z f, un appareil photo plein format au design vintage. S’il rappelle le Z fc, ce nouveau boîtier ne se contente pas d’être un clone du Z 6 II. Il dispose ainsi d’un nouveau mode Pixel Shift, du processeur Expeed 7, d’une stabilisation avec un gain jusqu’à 8 stops ou bien encore d’un second slot pour… carte microSD. Retour sur les caractéristiques de ce boîtier qui intrigue.

Nikon Z f | Make it iconic: Classic design meets advanced Z series technology

Nikon Z ƒ, le grand frère du Z ƒc, cousin du D ƒ

Plus de 2 ans après le lancement du best-seller Nikon Z fc, Nikon revient avec le Zf (ou Z ƒ selon la nomenclurature officielle) : un boîtier hybride au look toujours inspiré du reflex argentique FM2, mais cette fois-ci équipé d’un capteur plein format de 24,5 Mpx.

Le Nikon Z fc, qui était une version redessinée de l’hybride Z 50, avait su séduire les amateurs avec son design vintage. Mais l’une des principales critiques concernait l’absence de véritables améliorations. Avec le Z ƒ, Nikon met les petits plats dans les grands avec un appareil qui offre de nombreuses nouveautés.

Look vintage, technologies modernes

Le nouveau Nikon Z f hérite ainsi du système autofocus des Z 8 / Z 9, d’un mode Pixel Shift, une fonction totalement inédite pour un boîtier Nikon, ainsi que. la stabilisation mécanique du capteur, absente sur un Z fc.

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro
Nikon Z fc et Z f

Le châssis du boîtier s’apparente à un Z fc qui aurait légèrement grandi. Le Nikon Z f mesure ainsi 14,4 x 10,3 x 4,9 mm pour un poids de 710 g. À titre de comparaison, il se montre 1 cm plus large, 1 cm plus haut et surtout 265 g plus lourd que le Nikon Z fc. En revanche, les molettes pour l’exposition, la vitesse et les ISO sont toujours bien présentes, de même que le minuscule moniteur supérieur affichant la valeur du diaphragme. Le boîtier conserve cependant des modes PSAM.

Voici la liste des caractéristiques principales du Nikon Z ƒ :

  • capteur : 24×36 CMOS BSI 24,5 Mpx
  • filtre passe-bas : Non
  • processeur : Expeed 7
  • monture : Nikon Z
  • viseur électronique : Quad OLED, 3,69 millions de points, grossissement 0,8x, dégagement oculaire 21 mm
  • écran LCD : Tactile, orientable, 3,2 pouces, 2,1 millions de points
  • autofocus : AF Hybride à détection de phase / de contraste
  • nombre de points AF : 273
  • couverture AF : 88% en vertical et 96 % en horizontal
  • détection et suivi automatique : humains (corps, tête, œil), Animaux (chiens, chats, oiseaux), Véhicules (voitures, motos, trains, avions)
  • plage AF : De -10 à 19 IL
  • sensibilité : 100 à 64000 ISO (extensible de 50 à 204800 ISO)
  • rafale : 14 i/s avec suivi AE/AF en obturateur mécanique et électronique, jusqu’à 30 i/s en JPEG
  • obturation : 30s – 1/8000s
  • stabilisation : oui, VR jusqu’à 8 stops
  • vidéo : 4K UHD 30 fps format FX et 4K UHD 60 fps au format DX, 4:2:2 10 bits. Full HD jusqu’à 120 fps.
  • profils colorimétriques vidéo : N-Log, HLG, SDR
  • stockage : slot SD UHS-II et microSD UHS-I
  • connectivité sans fil : Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy
  • batterie : EN-EL15c
  • rechargement par port USB : recharge et alimentation directe USB-C
  • tropicalisation : résistant à l’eau et à la poussière
  • dimensions : 144 x 103 x 49 mm
  • poids : 710 g (avec batterie et carte mémoire), 630 g boîtier seul
  • prix au lancement (nu) : 2499 €
Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro

Nikon Z f : presque plus imposant que le Z6 II ?

Plus original avec sa taille de guêpe, le Z f est certes moins profond que le Z6 II, mais il demeure plus large, plus haut et… 5 g plus lourd. Nikon assure que son boîtier en alliage de magnésium est bien protégé des intempéries et de la poussière grâce à de nombreux joints d’étanchéité. Son capteur bénéficie du même traitement au fluor et électrostatique que le Z9, pour le préserver de la poussière.

On notera que Nikon a légèrement fait évoluer la prise en main par rapport au Z fc en ajoutant un très léger grip sur la face avant. Cela lui donne un faux-air de Fujifilm X-T5. C’est aussi une nécessité pour bien maintenir la bête lorsqu’on l’utilisera avec les optiques en monture Z les plus imposantes. Pour une préhension toujours plus assurée, Nikon s’allie avec Smallrig pour proposer un support avec une poignée plus marquée.

Pas de joystick, mais des contrôles tactiles plus poussés

Le Nikon Z f dispose du même écran orientable sur rotule de 2,1 Mpts du Z fc, une première en plein format Z. Il est également possible de manipuler les collimateurs AF à l’écran lors de la visée. Une nouveauté… qui ressemble bien à une solution de repli, faute de joystick intégré. Nikon dote également ce boîtier de la fonction Fn tactile, qui permet de découper l’écran en 9 zones personnalisables.

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro

Le viseur électronique est peu ou prou le même que le Nikon Z 6II, avec une dalle OLED de 3,69 Mpts, un grossissement 0,8x ainsi qu’un dégagement oculaire de 21 mm.

Nouveau duo capteur + processeur : bonjour Expeed 7

Le Nikon Z f dispose d’un capteur plein format BSI de 24,5 Mpx. Une définition identique à celui intégré dans le Z6 II. Néanmoins, l’arrivée du processeur Expeed 7 permet de belles améliorations, avec notamment une meilleure qualité d’image globale. Le capteur a une sensibilité par défaut allant de 100 à 64 000 ISO, extensible de 50 à 204 800 ISO. La capture peut se faire en RAW compressé sans perte, en compression haute efficacité ainsi qu’en JPEG ou HEIF.

Ce nouveau processeur permet également à Nikon d’améliorer son mode Auto, grâce au Deep Learning pour, selon la marque, une meilleure analyse de la scène.

Un autofocus redoutable pour le Nikon Zf

Grâce au processeur Expeed 7, Le Nikon Z f se voit équipé d’un système autofocus très inspiré des Z 8 / Z 9, avec une détection et un suivi 3D précis des sujets.

L’autofocus du Nikon Z f – boosté au deep learning – est ainsi capable de détecter et suivre les mêmes sujets que les Z8 et Z9, à savoir les yeux, le visage et le corps des humains, les animaux (chien, chat et oiseaux) ainsi que les véhicules (moto, voiture, vélo, train, avion).

Seule différence : le Z f doit se contenter de « seulement » 273 collimateurs. Une manière pour Nikon de le différencier de ses boîtiers « pro », qui comptent 493 points AF.

L’AF avec deep-learning progresse toujours plus et se fait ressentir même en mise au point manuelle. En effet, dans ce mode, le Z f peut toujours reconnaitre le sujet et déplacer automatiquement le collimateur sur celui-ci pour faciliter la MAP. Une fonction assez originale, qui transformerait presque la mise au point manuelle en… mise au point automatique.

Rafale à 30 i/s (en JPEG) et pré-déclenchement

La rafale profite également du processeur Expeed 7, avec jusqu’à 14 i/s avec suivi AF/AE en obturation électronique tout comme mécanique – les mêmes performances que le Z 6II. Par contre, la nouveauté est la rafale à 30 i/s, en JPEG Large ou Normal seulement mais toujours avec le suivi

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro

Le boîtier gagne par ailleurs un mode pré-déclenchement avec une rafale 30 i/s en JPEG jusqu’à 1 seconde, histoire de ne rien manquer d’une action. Concernant la mémoire tampon, l’enregistrement peut se faire sur 186 photos en RAW compression sans perte et un peu plus de 200 en RAW compressés. C’est un peu plus que le Nikon Z 6II, dont le buffer saturait au bout de 150 images en RAW.

Capteur stabilisé avec un gain jusqu’à 8 stops

Autre grosse amélioration : la stabilisation mécanique du capteur. Absente sur le Z fc, elle ne pouvait manquer sur le Z f, au risque d’en faire le seul boîtier hybride plein format de la marque non stabilisé.

Nikon indique avoir retravaillé ce système de réduction des vibrations, qui peut désormais atteindre jusqu’à 8 stops. Le boîtier intègre également une technologie Focus Point VR : au lieu de stabiliser le capteur de manière globale, la stabilisation s’effectue de la manière la plus efficace par rapport au collimateur AF actif.

Nikon Z f | Focus Point VR

La marque précise que cette valeur a été mesurée avec le Nikkor Z 24-120mm f/4 S (et à 120 mm) lors des tests pour la norme CIPA, mais que d’autres optiques non-stabilisées pourraient aussi atteindre 8 stops. Une jolie performance que nous ne manquerons pas de mettre à l’épreuve. 

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro

Pixel shift pour des clichés de 96 mégapixels

Le Nikon Z ƒ débarque avec une autre révolution de taille (de l’image) pour Nikon. C’est en effet le premier appareil de la firme à disposer d’un mode « Pixel Shift« . Concrètement, une fois l’option activée, le boîtier capture jusqu’à 32 clichés en RAW grâce aux micro-déplacements du capteur. Il conviendra ensuite de les assembler depuis un ordinateur grâce au logiciel NX Studio pour obtenir un fichier jusqu’à 96 Mpx.

Mais l’augmentation de la définition n’est pas la seule fonction de ce mode. On peut aussi choisir de fusionner 4, 8, 16 et donc 32 images pour des optimisations différentes :

  • 4x : amélioration des couleurs
  • 8x : amélioration des couleurs et du moiré
  • 16x : amélioration des couleurs et réduction du bruit
  • 32x : améliorations des couleurs, réduction du bruit et haute définition.

Le mode pixel shift était déjà assez courant dans le monde du micro 4/3 et commence à se démocratiser avec les boîtiers à capteur 24×36 (voire moyen format). D’ordinaire, avec le plein format comme chez Sony ou Canon, cette fonction était réservée aux appareils avec des capteurs très définis, comme le Sony A7R V ou le Canon EOS R5.

Il est intéressant de noter que Nikon l’intègre à un boîtier doté d’un capteur plus modeste – à l’instar de Panasonic avec son Lumix S5 II. Cela a sans doute été rendu possible grâce à l’optimisation de la stabilisation mécanique et au nouveau processeur Expeed 7. Si Nikon ne le précise pas, l’utilisation d’un trépied est sûrement obligatoire.

Le boîtier dispose également d’autres fonctions photo utiles, comme l’intervallomètre, le time-lapse, le focus stacking ou encore la superposition HDR.

De nouveaux profils Monochromes et le portrait en ligne de mire

Nikon aime le noir et blanc, tellement que ce boîtier dispose d’un accès rapide pour passer en mode Monochrome.

Fidèle à son esprit rétro, le Nikon Z f adopte deux nouveaux styles monochromes : le Flat Monochrome et le Deep Tone Monochrome. Le premier s’inspire du mode Flat en vidéo, avec des contrastes peu marqués, mais beaucoup de détails ce qui le « prête bien à la retouche », tandis que le second offre une bonne reproduction des tons sombres, un peu comme le filtre rouge sur les appareils argentiques.

Nikon mise également sur de nouvelles possibilités pour le portrait, avec la possibilité d’ajuster la teinte et la luminosité des tons chairs ou encore d’adoucir l’aspect de la peau tout en maintenant du détail dans certaines zones comme les yeux ou les cheveux. Un nouveau Picture Control « Portrait aux tons riches » permet, selon Nikon, de mieux reproduire les détails des teintes chair sur vos photos.

Vidéo : de la 4K en 30p, et 60p en DX

La vidéo est toujours un volet important des boîtiers modernes et le Z ƒ n’oublie pas les amateurs du médium, sans être l’appareil le plus abouti dans ce domaine. L’enregistrement maximum se fait en 4K suréchantillonnée à partir de la 6K jusqu’à 30 fps, le tout sans recadrage. 

Il est possible d’atteindre 60 fps en 4K mais au prix d’un crop DX (super35 mm). Dans les deux cas, la capture se fait en 4:2:2 10 bits pour les plus hauts débits. On peut filmer en BT2100, SDR, HLG ou N-Log pour faciliter l’étalonnage en post-production.

Le Nikon Z ƒ peut également filmer des séquences au ralenti à 120 fps, mais seulement en Full HD. On notera que l’enregistrement du son est conservé. Nikon n’oublie pas les vloggeurs, avec un mode autoportrait qui permet de désactiver tous les boutons sauf le bouton REC et le déclencheur. La vidéo à la verticale est également supportée.

Double stockage SD et … microSD

Enfin, un point sur la connectique et les espaces de stockage de la bête. Le Z ƒ dispose de deux prises jack 3,5 mm (casque et micro), d’un port micro HDMI (type D) et d’un port USB-C 3.1 gen2 pour la recharge, l’alimentation ou le transfert des données. A noter que seul le câble USB-C est fourni avec le boîtier.

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro

Pour l’enregistrement des fichiers, le Z f utilise deux slots pour cartes mémoires : un SD UHS-II et un slot microSD UHS-I !

Nikon explique que cette carte a plus vocation à rester dans le boîtier, comme pour lui apporter une mémoire interne. On est loin des stockages SSD présents sur certains boîtiers Hasselblad ou Leica.

Côté sans-fil, le boîtier dispose du Wi-Fi et du Bluetooth 5.0 et est compatible Snapbridge. Fait étonnant, l’appareil est aussi compatible avec NX Field, la solution de contrôle à distance de Nikon jusqu’à 10 appareils.

Enfin, le Nikon Z f hérite de la batterie EN-EL15c. Cette dernière se trouve déjà dans bon nombre de reflex Nikon (dont le D850), ou encore les Z 6 et Z 7 (I et II).  L’autonomie est de 380 photos en visée LCD et 360 images avec le viseur électronique. Ces chiffres peuvent monter à 430 et 410 images par charge en mode économie d’énergie.

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Nikon Z ƒ (fournies par la marque) :

Prix et disponibilité du Nikon Z f

Le Nikon Z ƒ est disponible au tarif de 2499 € nu. Deux kits seront également proposés :

  • Nikon Z f + Nikkor Z 40 mm f/2 SE à 2749 €
  • Nikon Z f + Nikkor Z 24-70 mm f/4 S à 3129 €

Le Nikon Z f est disponible chez Digit-Photo, IPLN, Miss Numérique, Fnac, Digixo et Photo-Univers ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Notez que pour tout achat du Nikon Z ƒ entre le 20 septembre et le 30 novembre 2023, une poignée Smallrig est offerte.

Nikon Z ƒ : Un Z6 III avant l'heure dans un format rétro
Avec la poignée Smallrig.

De plus, outre la version noire, le boîtier sera disponible en plusieurs coloris – mais exclusivement en ligne sur le Nikon Store : rouge bordeaux, mousse verte, bleu indigo, marron sépia, gris pierre et orange coucher de soleil. Avis aux amateurs, tant il est rare que ce genre d’options quittent le Japon.

Notre premier avis

Avec ce nouveau boîtier, Nikon nous surprend agréablement. D’un côté, la firme joue le conservatisme en termes de design en reprenant le look du Z ƒc – mais ceci n’est pas pour nous déplaire. D’autant que derrière cette façade rétro, Nikon intègre des technologies inédites pour la marque ce qui est un excellent point. 

On apprécie la stabilisation mécanique du capteur renouvelée, l’arrivée (enfin !) d’un mode pixel shift ou encore l’autofocus prédictif qui promet d’être aussi efficace qu’avec le Nikon Z8. Et tout cela est proposé à un tarif assez attractif, qui vient titiller fortement les cadors du secteur tels le Canon EOS R6 Mark II, le Sony A7 IV ou encore le Panasonic S5 II.

Le Nikon Z f est assurément prometteur, et pourrait laisser entrevoir les caractéristiques techniques d’un éventuel Z 6III. Sur ce point, on espère que Nikon ne proposera pas une copie carbone du Z f.