Test Phototrend Nikon Z 8

Nikon Z 8 : prise en main de l’hybride pro, ultra-réactif et plus polyvalent qu’un Z 9

Mise à jour : voici notre test complet du Nikon Z 8

En mai dernier, Nikon faisait sensation avec son nouveau boîtier plein format. Si le Nikon Z 8 (ou Nikon Z8) reprend la quasi-totalité des caractéristiques de son aîné, le Nikon Z 9, il se montre considérablement plus compact – et cible une catégorie différente de photographes et de vidéastes. Celle des reporters ayant besoin d’un boîtier ultra-polyvalent, capable d’offrir une réactivité hors-pair sur tous les terrains. 

Juste après son lancement, nous avons eu l’opportunité de l’utiliser sur le terrain pendant 10 jours. Voici donc notre prise en main et notre premier test du Nikon Z 8.

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Nikon Z 8 : polyvalence et réactivité sont ses maîtres-mots

Avec le Z 8, le pari de Nikon est osé. Celui de proposer un boîtier hybride plein format reprenant à l’identique la fiche technique de son porte-étendard… mais dans un boîtier plus léger et compact que le Z 9. Au risque de cannibaliser les ventes de ce dernier ? Pas forcément.

Test Phototrend Nikon Z8

Car le Nikon Z 9 vise avant tout les photographes de sport (et d’animalier) – notamment les grandes rédactions et les agences – pour qui l’emploi d’un boîtier monobloc est indispensable. Et cette cible a déjà eu près d’un an et demi pour s’équiper (malgré les retards de livraison du Z 9).

De son côté, le Z 8 cible davantage les photoreporters, ayant besoin d’un boîtier tout aussi réactif – mais avec un poids et un encombrement inférieurs. Et de ce point de vue, le Nikon Z 8 s’avère remarquablement cohérent.

On bénéficie d’un boîtier d’une (très) grande polyvalence, offrant un niveau de performance très élevé… et d’une définition facilitant le rognage des images (ainsi que la vidéo en 8K).

En termes de cible visée et d’usage, le Nikon Z 8 rappelle donc beaucoup l’excellent Nikon D850 (et ses prédécesseurs). Il mise cependant sur un niveau de performances supérieur. Son gabarit est d’ailleurs assez proche du reflex plein format, ou alors d’un Nikon Z 6II ayant pas mal d’embonpoint.

Test Phototrend Nikon Z8 vs Z6 II
À gauche, le Nikon Z 6II ; à droite, le Nikon Z 8

Enfin, le Nikon Z 8 bénéficie d’un « atout » majeur par rapport au Z 9 : son tarif. Lancé à 4599 € nu, il s’avère 1400 € moins cher que son grand frère. Mais surtout, il vient s’inscrire dans une « niche » où la concurrence est très peu présente

Même en prenant en compte l’EOS R6 Mark II, Canon ne propose pas (pour l’instant) d’hybride aussi performant que l’EOS R3. De son côté, l’EOS R5 offre une définition très élevée (45 Mpx), mais il n’a pas du tout les mêmes prétentions en termes de réactivité et de performances. Même chose du côté du Sony A7R V, dont l’AF fait des merveilles… mais dont la rafale à 10 i/s (avec blackout) est plus limitée.

Finalement, son seul véritable rival n’est autre que le Sony A1. Un boîtier ultra-performant… mais dont le lancement remonte (déjà) à 2021, et qui ne bénéficie pas des dernières améliorations apportées par Sony en termes d’AF prédictif. Et dont le successeur pourrait arriver assez rapidement, par exemple pour les JO de Paris.

Retrouvez ci-dessous un tableau comparatif des Nikon Z 8, Z 9 et D850 :

Specs \ BoîtiersNikon Z 8Nikon Z 9Nikon D850
CapteurCMOS stacked BSI, 45,7 MpxCMOS stacked BSI, 45,7 MpxCMOS BSI, 45,7 Mpx
ProcesseurExpeed 7Expeed 7Expeed 5
MontureNikon ZNikon ZNikon F
ViseurOLED, Quad VGA, 3,69 Mpts, 100 % du champ, dédagement occ. 21 mm, gross. 0,8xOLED, Quad VGA, 3,69 Mpts, 100 % du champ, dédagement occ. 21 mm, gross. 0,8xPentaprisme, 100 % du champ, dégagement occ 17 mm, gross. 0,75x
Stabilisation capteur5 axes, jusqu’à 6 stops5 axes, jusqu’à 6 stopsNon
ÉcranLCD, 3,2 pouces, inclinable verticalement et horizontalementLCD, 3,2 pouces, inclinable verticalement et horizontalementLCD, 3 pouces, inclinable
AutofocusAF hybride, 493 points, 90 % du capteurAF hybride, 493 points, 90 % du capteur153 points, dont 99 en croix
Détection et suivi intelligents du sujetHumains, chiens, chats, voitures, motos, vélos, trains, avionsHumains, chiens, chats, voitures, motos, vélos, trains, avionsNon
Plage AFDe -6,5 à 19 EVDe -6,5 à 19 EVDe -4 à 20 EV
Sensibilité du capteur64 - 25600 ISO (extensible de 32 à 102 400 ISO)64 - 25600 ISO (extensible de 32 à 102 400 ISO)64 - 25600 ISO (extensible de 32 à 102 400 ISO)
RafaleJusqu’à 20 i/s, jusqu’à 120 i/s en JPEG 11 MpxJusqu’à 20 i/s, jusqu’à 120 i/s en JPEG 11 MpxJusqu’à 7 i/s
Vitesse d’obturation30s - 1/32 000s30s - 1/32 000s30s - 1/8000s
Vidéo8K jusqu’à 60 fps
4K jusqu’à 120 fps
8K jusqu’à 60 fps
4K jusqu’à 120 fps
4K jusqu’à 30 fps
Full HD jusqu’à 120 fps
Stockage1 x CFExpress Type B
1 x SHXC UHS-II
2 x CFExpress Type B1 x XQD
1 x SHXC UHS-II
Connectivité2 x USB-C, HDMI Type A, prise casque 3,5 mm, prise micro 3,5 mm, griffe porte-accessoire, prise télécommande, Wifi 6, Bluetooth 5USB-C, HDMI Type A, prise casque 3,5 mm, prise micro 3,5 mm, griffe porte-accessoire, prise télécommande, Synchro flash, Ethernet Gigabit 1000BASE-T, GPS, Wifi 6, Bluetooth 5USB 3.0, HDMI Type C, prise casque 3,5 mm, prise micro 3,5 mm, griffe porte-accessoire, prise télécommande, Bluetooth, Wifi Snapbridge
BatterieEN-EL15a/15b/15cEN-EL18dEN-EL15a/15b
AutonomieJusqu’à 340 imagesJusqu'à 770 imagesJusqu’à 1840 images
Recharge via port USB-COuiOuiN.A.
Dimensions (L x H x P)144 ×118,5 × 83 mm149 x 149,5 x 90,5 mm146 × 124 × 78,5 mm
Poids (avec batterie et carte mémoire)910 g1340 g1005 g
Prix au lancement4599 €5999 €3799 €
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Nikon Z 8 : ergonomie et prise en main

Nous ne reviendrons pas ici sur les caractéristiques techniques du Nikon Z 8, ces derniers ayant déjà fait l’objet d’un précédent article.

En termes de gabarit, le boîtier laisse une impression ambivalente. S’il se montre (beaucoup) moins encombrant qu’un Z 9, il reste assez gros – surtout si on le compare à un boîtier comme le Nikon Z 6II. Le boîtier mesure ainsi un peu plus de 4 cm d’épaisseur (poignée non-comprise).

Test Phototrend Nikon Z8 vs Z9
À gauche, le Nikon Z 9 ; à droite, le Nikon Z 8

Son poids de 910 g (avec batterie et carte mémoire) est bien moins élevé que celui du Z 9 (1340 g). Cependant, le boîtier demeure assez lourd – et les optiques Nikkor ouvrant à f/2,8 ne brillent pas spécialement pour leur poids plume. En emportant un Z 8 avec un objectif Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S et un téléobjectif Nikkor Z 70-200 mm f/2,8 S, le trio atteint la barre des 3 kg.

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Cela étant dit, le Nikon Z 8 s’avère moins encombrant et 15% plus léger que le Nikon D850 qu’il remplace. De ce point de vue, le pari de Nikon est donc réussi… même si certains auraient sans doute souhaité que le boîtier soit un peu plus léger et compact.

Test Phototrend Nikon Z8 vs D850
Crédit : Camera Size

Au-delà, le boîtier offre une excellente ergonomie. Le travail accompli par Nikon porte ses fruits. Grâce au grip bien dessiné et aux lignes arrondies, la prise en main est très rassurante et sécurisante. De même, chaque commande tombe naturellement sous le doigt – les Nikonistes de longue date retrouveront immédiatement leurs repères.

On retrouve également la même sensation de robustesse que le Z 9 : le Z 8 est construit comme un tank, avec le même niveau de tropicalisation que le Z 9, autant dire qu’il est taillé pour les conditions extrêmes.

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Comme sur le Z 9, l’habituelle roue PASM est remplacée par un petit écran monochrome, qui indique les principaux paramètres de prise de vue. En termes de disposition des commandes, les différences entre Z 8 et Z 9 sont très discrètes. Outre les 3 boutons, disparus en même temps que la poignée verticale du Z 9, on notera surtout que la roue crantée de sélection des modes de déclenchement est aux abonnés absents. Enfin, à droite de la baïonnette de la monture, la prise synchro flash a été ôtée, laissant seule la prise 10 broches pour télécommande.

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Du reste, on retrouve également le bouton placé sur la tranche gauche du boîtier – et qui ressemble beaucoup à un joystick (mais n’en est pas un). Par défaut, il permet de régler les modes AF. De même, à l’avant du boîtier, on dispose de deux boutons Fn1 et Fn2 personnalisables.

À ce titre, on apprécie beaucoup la possibilité de personnaliser presque toutes les commandes du boîtier afin de l’adapter à ses habitudes et à ses besoins. Enfin, notez que les paramètres photo et vidéo sont totalement indépendants, ce que nous apprécions. La bascule entre les deux modes s’opère grâce à un petit commutateur entourant le bouton Display.

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Enfin, la connectivité du boîtier est très complète. À droite, on retrouve un double emplacement pour cartes mémoires avec un slot compatible CFExpress Type B et un slot SD UHS-II. De ce point de vue, le Z 8 rappelle beaucoup le Z 6II. Une manière de répondre aux besoins des photographes/vidéastes souhaitant utiliser un support de stockage plus abordable.

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Sur la tranche gauche, on retrouve un « vrai » port HDMI, 2 prises jack (micro et casque) et… 2 ports USB-C. Ce qui permet de transférer ses photos vers un ordinateur, tout en rechargeant le boîtier. Ce qui est très pratique… même si l’on aurait bien aimé que le boîtier soit capable d’enregistrer ses vidéos sur un SSD externe, comme le propose par exemple Panasonic sur le Lumix S5 II. Par ailleurs, on notera la disparition du port Ethernet RJ45, qui reste l’apanage du Nikon Z 9 – même si un dongle USB-C peut le remplacer. Côté sans-fil, le boîtier est compatible Wi-Fi 6 et Bluetooth 5.0.

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Écran multi-orientable, viseur sans blackout et absence d’obturateur physique

Difficile de passer à côté de l’écran du Nikon Z 8 – et de son système très original, qui permet de l’incliner sur 4 axes (à l’horizontale et à la verticale), directement hérité du Z 9. Toujours aussi pertinent, il offre un confort remarquable, notamment pour cadrer à bout de bras, au ras du sol ou au niveau du ventre. La dalle de 3,2 pouces (2,1 Mpts) offre une très bonne restitution de la scène.

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Seul point regrettable : l’écran se déploie beaucoup plus vers la droite (45°, voire 90° en poussant l’écran contre la charnière) que vers la gauche (25°). Ce qui ne facilite pas vraiment la visée à la verticale à bout de bras – sauf à tenir le boîtier « à l’envers », déclencheur vers le sol. De ce point de vue, la solution adoptée par le Sony A7R V, avec son écran orientable et inclinable, nous semble plus pertinente. D’autant plus qu’il permet de replier l’écran vers l’intérieur du boîtier – ce que ne permet pas le Z 8.

On se consolera avec l’affichage de l’interface à la verticale – y compris au niveau du menu i. Un point que nous aimerions voir beaucoup plus souvent sur les boîtiers concurrents. Notez aussi que le boîtier dispose d’un « dark mode », où l’affichage se fait en nuances de rouge : pratique pour les situations en (très) faible luminosité comme pour l’astrophotographie.

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45°

Mentionnons également le viseur électronique. Ce dernier est directement hérité du Nikon Z 9 – ce qui est encore une fois une bonne nouvelle. Il est composé d’une dalle VGA de 1,27 cm, affichant 3,69 Mpts, avec une couverture de 100 % du champ. La luminosité monte à 3000 cd/m2. Sur le terrain, ce viseur compte parmi les plus confortables du marché. Même avec des lunettes, l’œil parvient à voir toute la surface de l’écran – le dégagement oculaire étant de 21 mm. Comme sur le Z 9, ce viseur est donc une franche réussite.

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On notera au passage que Nikon reconduit sa technologie Dual-stream inédite – héritée du Z 9, là encore. Deux flux sont transmis par le capteur au processeur : l’un est envoyé au buffer (puis à la carte mémoire), l’autre au viseur ou à l’écran arrière. Ainsi, la visée n’est jamais interrompue par un voile noir entre 2 images (le fameux blackout), ce qui permet de se focaliser pleinement sur l’action en cours. Un point que nous apprécions particulièrement.

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Ceci nous amène à un autre point notable du Nikon Z 8 : l’absence complète d’obturateur mécanique. Un aspect qui avait fait couler beeeaaaauucoup d’encre lors du lancement du Z 9, et qui demeure assez révolutionnaire encore aujourd’hui (bien que d’autres boîtiers comme le Sigma fp L et le Sony ZV-E1 le proposent aussi). Sur le terrain, ceci permet au boîtier d’être totalement silencieux.

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Bon point : le capteur est protégé par un rideau lorsque l’appareil est éteint. Cette option doit cependant être activée dans les menus.

Le hic, c’est que le feedback de l’interface lors de la prise de vue est beaucoup trop discret. L’écran affiche un simple cadre blanc… et c’est tout. Bien sûr, on peut activer le signal sonore depuis les menus, mais ce son (parfaitement artificiel) est peu agréable. Et on perd le silence de fonctionnement mentionné ci-dessus.

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Faisons un vœu pieux : celui d’un boîtier émettant une légère vibration au niveau du déclencheur lors de la capture des photos. Un peu comme les retours haptiques de nos smartphones, finalement. Et qui, bien sûr, ne s’activerait que lorsque le boîtier est tenu dans la main (et non sur un trépied). Messieurs les ingénieurs, à vos tables à dessin !

Z 8 : une réactivité sans faille et une excellente qualité d’image

Le Nikon Z 8 reprenant à l’identique la fiche technique du Nikon Z 9, le doute autour de la qualité d’image et de la réactivité était très modéré. Mais après une dizaine de jours passés avec ce boîtier de choc, nous sommes toujours bluffés par la vélocité du boîtier.

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Vulcain – Nikon Z 8 – Nikkor Z 70-200 mm f/2,8 S – 200 mm, f/2,8, 1/640s, 80 ISO

Le capteur plein format rétroéclairé et empilé (stacked BSI) de 45,7 Mpx, couplé au processeur Expeed 7, offre toujours un excellent niveau de performances. Au global, la qualité d’image est pleinement au rendez-vous – et les optiques Nikkor de la série S n’y sont pas pour rien.

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Procession – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 70 mm, f/3,2, 1/80s, 9000 ISO

La restitution des couleurs et des contrastes est toujours aussi plaisante. Les quelques aléas liés à la balance des blancs automatique sont d’ailleurs nettement moins présents que sur le Z 6II.

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Traversée – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 57 mm, f/3,2, 1/640s, 20000 ISO

Du reste, la montée en ISO semble particulièrement prometteuse, avec un niveau de bruit marginal à 22 800 ISO. Les (très) hautes sensibilités ne lui font pas peur : nos images capturées à 64 000 ISO restent exploitables. En revanche, à partir de 72 000 ISO, le bruit devient très prononcé. À 102 400 ISO, le bruit dessine un « quadrillage » assez étrange.

Mais surtout, l’autofocus du Nikon Z 8 s’avère d’une remarquable efficacité. Pour mémoire, le boîtier intègre un AF « hybride », composé de 493 points, couvrant 90 % de la surface du capteur. Il profite des mêmes algorithmes de détection et de suivi du sujet que le Z 9 – et des améliorations apportées par les différentes MAJ firmware. Le système 3D tracking fonctionne ainsi avec les sujets suivants : 

  • Humains (yeux, visage, torse)
  • Félins et canidés (tête, yeux, corps)
  • Voitures
  • Motos
  • Vélos
  • Trains
  • Avions (carlingue, face avant et cockpit).
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Étoile filée – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 70 mm, f/2,8 1/6s, 400 ISO

Sur le terrain, l’autofocus du Nikon Z 8 semble particulièrement convainquant. Les efforts apportés par le constructeur portent leurs fruits, et le boîtier est capable de reconnaître le visage du sujet, même lorsqu’il est situé à grande distance (3 % du cadre, indique Nikon), y compris en basse lumière.

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Rêverie du métro solitaire – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 70 mm, f/3,5, 1/400s, 100 ISO

On apprécie également les nombreuses options de personnalisation (20 au total) de l’AF zone large, qui permettent d’indiquer à l’autofocus dans quelle zone chercher un visage ou un objet, afin de gagner (encore plus) en réactivité. Ce qui, en photo de sport ou d’action, est toujours très appréciable.

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Avant qu’il n’en reste plus aucune… – Nikon Z 8 – Nikkor Z 70-200 mm f/2,8 S – 185 mm, f/2,8, 1/320s, 12800 ISO

Naturellement, ces modes AF prennent tout leur sens avec la rafale ultra-rapide du boîtier. Comme son grand frère, le Z 8 monte à 20 i/s avec suivi AE/AF, à 30 i/s en JPEG pleine définition, voire à 60 i/s en JPEG pleine définition (avec un crop de 1,5x). Sans oublier le mode à 120 i/s en continu, pour des fichiers de 11 Mpx. Ajoutez à cela un buffer virtuellement illimité (contrairement au Canon EOS R6 Mark II, hum hum), capable de tenir la rafale à 20 i/s pendant… 50 secondes. Quant au rolling shutter, il est tout simplement absent.

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Une rafale de 75 images ? C’est possible. Capturer juste après une autre série de photos en rafale ? Possible aussi. Merci, buffer du Nikon Z 8.

Dans la pratique, le boîtier offre un remarquable suivi du sujet, même quand ce dernier s’approche très près du photographe, y compris lorsqu’un autre sujet traverse le champ. Reste à vérifier si les mouvements totalement aléatoires (joueurs de foot, par exemple) sont bien gérés par l’AF.

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Suivi du sujet – Nikon Z 8 – Nikkor Z 70-200 mm f/2,8 S – 70 mm, f/4,5, 1/400s, 100 ISO

Seule limite : à certains moments, le boîtier semblait un peu perturbé en contre-jour, et avait du mal à verrouiller l’AF sur le sujet. Souhaitons que ce petit souci soit réglé rapidement.

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Gorges Brassens – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 46 mm, f/8, 1/125s, 80 ISO

Enfin, un mot au sujet de la stabilisation. Lors de sa présentation inaugurale, Nikon indiquait un gain maximal de 6 stops en couplant IBIS (boîtier) et VR (optique). Sur le terrain, en revanche, les résultats sont un peu plus mitigés.

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Watt – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 24 mm, f/3,2, 1/8s, 100 ISO

Nous n’avons pas réussi à descendre au-delà de 0,6s (en mode Sport). Dans la pratique, la majorité de nos photos capturées en-dessous de 1/8s sont floues (avec le 24-70 mm f/2,8 S). On est hélas assez loin des 3 secondes à main levée que propose le Canon EOS R3. Espérons que Nikon pourra améliorer ce point dans une future MAJ firmware.

Tuileries touristes – Nikon Z 8 – Nikkor Z 24-70 mm f/2,8 S – 70 mm, f/2,8, 1/8s, 200 ISO

Une autonomie très correcte

Le Nikon Z 8 hérite de la batterie EN-EL15. Ce qui est une très bonne nouvelle, tant cette dernière est répandue dans l’écosystème Nikon : on la retrouve sur bon nombre de reflex (le D850, pour ne citer que lui), ou encore sur les Nikon Z 6 et Z 7 (I et II). En clair : les nikonistes pourront continuer à utiliser leurs batteries sans souci.

En termes d’autonomie, les valeurs communiquées par Nikon n’étaient pas ultra-élevées : 340 photos selon les normes CIPA. Notez que Nikon propose son grip MP-N12, qui permet de monter à 770 photos – soit le même nombre qu’un Z 9 – mais qui rend le Z 8 plus haut que … le Z 9.

Sur le terrain, heureusement, nos résultats (préliminaires) sont beaucoup plus élevés, même avec une seule batterie. Nous avons ainsi pu capturer plus de 1100 photos – dont beaucoup en rafale et en visée par l’écran LCD (ce dernier étant moins gourmand que le viseur électronique). Le travail d’optimisation de Nikon semble donc porter ses fruits.

Bien évidemment, l’autonomie réelle du boîtier reste à vérifier lors d’un prochain test terrain complet.

Sélection de photos réalisées avec le Nikon Z 8

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Nikon Z 8. Les images sont issues des fichiers RAW enregistrés par le boîtier – ces derniers étant déjà gérés par nos logiciels de post-traitement habituels, puisque le capteur est le même que le Z 9.

Conclusion

Avec ce nouveau boîtier, Nikon signe un appareil photo hybride professionnel particulièrement pertinent pour le reportage. Et le constructeur réussit l’exploit de ne pas sacrifier les performances sur l’autel de la compacité – contrairement à certains de ses concurrents. Sur le terrain, le Nikon Z 8 offre une polyvalence rarement égalée : capteur ultra-défini, rafale ultra-rapide (voire à 120 i/s), AF précis et efficace… Difficile de prendre le boîtier en défaut (à l’exception de l’IBIS, un peu en retrait par rapport à nos attentes).

Vitesse lumière – 24,5 mm, f/2,8, 1/8s, 125 ISO

Et c’est bien ce qu’on attendait de ce boîtier, puisqu’il reprend à l’identique la fiche technique du Z 9. Le Nikon Z 8 incarne ainsi le véritable remplaçant (au format hybride) du Nikon D850, toujours très apprécié des nikonistes. La marque dispose ainsi d’un argument supplémentaire afin de séduire sa base d’utilisateurs existants… et éviter qu’ils ne passent à la concurrence.

Certes, le Nikon Z 8 se montre un peu lourd. Et son tarif, certes (nettement) moins élevé que le Z 9, demeure élevé. Mais il s’avère un excellent outil, capable de capturer tout type de sujet dans (virtuellement) n’importe quel scénario – ce que nous ne manquerons pas de confirmer lors d’un prochain test complet.

Le Nikon Z 8 est disponible au tarif de 4599 € nu. Le boîtier est également proposé en kit avec l’objectif Nikkor Z 24-120 mm f/4 S, au tarif de 5549 €. Selon Nikon, ce boîtier devrait être moins pénurique que le Nikon Z 9 à son lancement.

Le boîtier est disponible chez Digit-Photo, Miss Numérique, IPLN, Camara, Photo-Univers, à la Fnac et dans toutes les boutiques physiques agréées Nikon.

Responsable éditorial

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  1. Je viens de recevoir ce boitier qui est vraiment un bijou.
    Petite déception, j’avais 2 batteries PATONA EN-EL 15C qui fonctionnaient très bien avec un boitier Z6. Le boitier Z8 signale que ces batteries sont incorrectes et se coupe après 5 secondes.
    Pouvez -vous me confirmer ce point? Cela fait un peu mesquin de la part de Nikon pour un boitier à 4600€.
    auriez-vous une solution pour régler ce problème ?
    Merci

    1. Les batteries Nikon EN-EL 15C sont pleinement compatibles avec le Nikon Z 8. Pour ce qui est des batteries de constructeurs tiers, c’est à Patona qu’il faut faire la demande.
      Rappelons toutefois que les batteries des constructeurs sont recommandés, surtout sur un boîtier à 4600 € 😉
      Bon courage.

  2. Que dire, je suis canoniste mais nikon fait de très bons choix, notamment au niveau des capteurs empliés pour eviter le rolling shutter, ce que canon devrait prende en compte. Hybride = on ne veut plus des obturateurs mécaniques !!
    La rafale, ca me fait toujours rire, je suis photographe de sport et mes rafales sont au max de 3 ou 4 images à la suite sur les motos ou voitures alors que mon boitier me permet d’en avoir 14, je trouve ridicule de blinder sa carte mémoire à base de 120 images par seconde afin « de prendre la meilleure photos du paquet »… quand on est pro, on a besoin de traiter les images rapidement, ce n’est pas en triant 240 photos en 2 secondes du meme sportif qu’on avance beaucoup. Pareil pour le nombre de pixels, bon nombre de clients ne veulent pas de fichier RAW de 45 millions de pixels quand on leur vend les RAW, ou de fichier JPEG de 25 Mo alors que les magazines publient les photos en petit, là où 4 millions de pixels auraient faits largement l’affaire. Un capteur de 24 millions aurait largement suffisant, 30 millions à la rigueur pour se démarquer sur la partie commerciale, personne n’exploite 45 millions de pixels à l’impression, ou c’est tellement rare… disons que personne n’a attendu d’avoir 45 millions de pixels pour imprimer des posters, on va dire que ca va juste rassurer les fans de crop qui ne veulent pas changer leur 70-200 pour photographier un animal qui aurait mériter un 400mm, mais c’est dans l’air du temps de croper, à croire qu’on ne sait plus faire de photo correcte à la prise de vue. Ce boitier et donc bien intéressant sur bien des points, il aurait pet etre été plus beau sans cette excroissance au niveau du viseur, mais les gouts et les couleurs… bravo à Nikon de faire avance la photo et de montrer l’exemple. Je tiens à signaler tout de même qu’en général, meme si les AF sont terribles sur les hybrides, que le plus important est le rendu des photos. Comparé à bon nombre de reflex pro, je ne vois pas encore le vrai gain à changer de boitier personnellement, prendre un boitier aussi chers pour sortir les memes photos que je fais qu’actuellement, il faut avoir de l’argent à jeter par le fenetre. On fait les memes photos, on a juste changé la technologie pour les faire. On ne va pas se mentir, les testeurs disent que c’est un boitier pour la photo de sport, mais comme d’habitude, les photos de filés ou semi filé sont toutes avec un sujet flou…avant d’acheter un AF de fou, il faut savoir prendre les photos 😉 et acheter un boitier comme celui là pour faire de la photo de rue, c’est donner du lard aux cochons…