Interview Panasonic au Salon de la Photo 2022 : « le début d’une nouvelle ère pour le plein format Lumix »

3 ans après le dernier Salon de la Photo, les constructeurs sont de retour sur l’évènement qui s’est tenu à la Grande Halle de la Villette. Cette année, le stand de Panasonic était aux couleurs de Lumix, avec le micro 4/3 et le plein format à l’honneur. Nous avons rencontré Mathilde Lécuyer, Chef de produit photo/vidéo chez Panasonic France. Elle revient avec nous sur l’état du marché photo en France, les atouts du micro 4/3 avec le dernier GH6 et rappelle que Panasonic est numéro 2 de la photo en France.

Place à l’interview.

Le Salon de la Photo est de retour en France : quel est l’état d’esprit pour Panasonic ?

Nous avons le sourire, nous sommes très enthousiastes. Nous sommes très contents de retrouver le public et les consommateurs. C’est l’un des seuls endroits où l’on peut croiser les photographes et échanger avec eux. On est également heureux de pouvoir profiter des retours en direct des utilisateurs et de leur utilisation de nos produits.

Le stand Lumix à l’ouverture du salon

Cela fait deux ans que le Salon n’a pas eu lieu. Mais Panasonic – comme les autres acteurs – ne s’est pas endormi pour autant. Nous avons eu de grosses sorties produit, notamment le Lumix S5 qui vient définitivement asseoir le plein format chez Lumix. Nous sommes ravis de pouvoir enfin le présenter au grand public. Jusqu’ici, il était disponible dans les magasins, mais nous n’avions pas encore pris la parole physiquement en tant que marque sur ce produit.

Quel a été l’impact du Covid pour Panasonic ? Notamment pour le Lumix S5 sorti en plein retour des confinements fin 2020 ?

Le Covid a eu un impact très fort sur les voyages des Français – et nous savons que les appareils photo sont fortement achetés lorsqu’il y a des voyages, des événements familiaux, etc. qui ont été drastiquement réduits pendant le Covid.

Il y a forcément eu un ralentissement des ventes de manière générale sur tout le marché de la photo. Le segment qui a le plus souffert est celui des compacts et bridges, avec une demande très fortement ralentie pour deux raisons. D’une part, moins de voyage, et la demande a encore du mal à redémarrer sur ce segment de produits. La seconde raison vient du niveau de performances que l’on peut aujourd’hui retrouver sur des smartphones. Ainsi, le segment compacts en dessous de 300 € s’écroule complètement.

On continue toutefois à vendre des compacts et bridges experts qui ont une vraie valeur ajoutée puisqu’on est sur de plus grands capteurs, des capacités de zoom plus importantes. Tout ce qui va aujourd’hui se différencier du smartphone se vend très bien. Que ce soit des appareils à capteur micro 4/3 ou des appareils à capteur plein format.

En revanche, le Covid n’a eu aucun impact sur les ventes d’appareils plein format, puisque ces appareils s’adressent à des amateurs de photo et des passionnés, des gens équipés en micro 4/3 ou en APS-C et qui veulent basculer sur un boîtier plus haut de gamme et premium. Ces utilisateurs sont déjà dans l’univers photo. Le fait de voyager ou non n’a eu aucun impact sur la partie plein format chez Panasonic. On est dans une belle phase ascendante sur le plein format. Nous gagnons des parts de marché chaque mois.

Quel impact également en termes de logistique ?

Le Covid a énormément chamboulé la chaîne de production et logistique. Panasonic produit pas mal de choses en interne, ce qui a permis de limiter l’impact sur certaines lignes de produits chez nous. C’est un gros avantage de l’entreprise. Cependant, sur la partie transport, les perturbations ont été importantes, tout comme pour certains composants, avec la hausse du coût des matières premières.

C’est pour cela qu’aujourd’hui – et chez toutes les marques dans le monde de la photo – on observe des hausses de prix sur certains produits. Mécaniquement il faut pouvoir supporter “l’effort”.

Il faut malgré tout toujours comparer avec l’époque de l’argentique – ou des débuts du numérique. Et de ce point de vue, on reste sur des prix qui restent abordables. La partie pénurie et la hausse de prix se sont d’ailleurs très souvent reflétés sur des produits qui ont énormément perdu en volume – et notamment la partie compacts et bridges.

Justement sur cette gamme, est-ce que les compacts Panasonic ont encore des atouts face aux smartphones ? On voit d’ailleurs qu’ils sont présentés sous vitrine sur votre stand.

Tous nos compacts experts ont un atout fort face aux smartphones. Mais bien entendu, c’est aussi un choix stratégique de notre côté de mettre en avant nos produits sur lesquels il y a aujourd’hui une très forte demande, tels le Lumix GH6 ou l’hybride plein format Lumix S5.

Panasonic est aujourd’hui la deuxième marque photo la plus vendue en France (en volume).

Cela s’explique par la diversité de l’offre, car nous sommes toujours autant présent en compact et en bridge qu’en micro 4/3 et en plein format. Nous avons une diversité qui fait que l’on touche plein de marchés différents et cela a un impact sur le volume vendu.

En fait, nous sommes la seule marque qui reste présente de manière active sur tous les segments de produits : compacts, bridges, hybrides micro 4/3, hybrides plein format et caméscopes. On a 5 segments de produits aujourd’hui sur lesquels notre offre est très présente.

Et il n’y a pas de volonté de réduire cette gamme en vous focalisant sur les segments en croissance ?

C’est le marché qui nous le dira. La réduction de certains segments ou non, c’est la demande client qui le fera. Par contre Panasonic concentre aujourd’hui tous ses efforts sur le développement du plein format et du micro 4/3. Nous allons continuer à développer en parallèle nos deux gammes de produits, qui sont d’ailleurs complémentaires.

Quel est l’état du marché de la photo et de la vidéo en France selon Panasonic en 2022 ?

C’est un marché qui monte en gamme. La valeur d’achat moyenne augmente et cela se voit de mois en mois. Les utilisateurs deviennent aussi de plus en plus experts. Aujourd’hui nous sommes dans une phase de marché où ils se renseignent beaucoup plus qu’avant, ils creusent beaucoup plus qu’avant et ils vont aller chercher des caractéristiques plus pointues même s’ils n’en ont pas forcément le besoin lorsqu’ils achètent le produit. Ils veulent toujours plus et mieux.

C’est aussi parce que les contenus disponibles en ligne – leur première source – deviennent de plus en plus qualitatifs. Le marché s’oriente ainsi de plus en plus vers une cible de passionnés, et de moins en moins vers celle qui utilise l’appareil que l’on sort de la poche juste parce qu’on a vu un joli bâtiment dans la rue ou en pleine fête de famille.

Pour vous donner des chiffres [source GFK], depuis le début de l’année 2022, le marché de la photo au total est en décroissance avec -12% en volume, mais reste en croissance en valeur avec +3%. Sur ce marché, Lumix est, comme je le disais plus haut, la 2e marque avec 18% de part de marché en volume.

Sur le marché plus précis des hybrides, Lumix est la première marque en hybrides non full frame [qui comprend le micro 4/3 et l’APS-C, NDLR] avec une part de marché importante à 34% en volume. En hybride plein format, Lumix est la marque qui progresse le plus cette année, avec +35% par rapport à l’an dernier. D’ailleurs, le Lumix S5 est le produit plein format le plus vendu entre 1500 € et 2000 €.

Quelle est la typologie de clients pour le micro 4/3 chez Panasonic ?

Aujourd’hui on ne trouve plus vraiment des profils qui sont à 100 % photographe ou à 100 % vidéaste, quoi que dans la vidéo un peu plus.

Un photographe qui ne fait que de la photo c’est de plus en plus rare. Il y a aujourd’hui une recherche d’une solution hybride pour photographier et filmer. Avec l’ADN vidéo de Panasonic, nous parvenons à apporter cette solution : une bonne caméra vidéo comme le Lumix GH6 reste également un très bon appareil photo.

C’est aussi un parti pris de la marque puisqu’il y a un très fort essor de la vidéo. Notre cellule professionnelle [vidéo] participe d’ailleurs activement au développement de nos produits, ce qui explique pourquoi Panasonic a souvent une bonne longueur d’avance dans la vidéo.

Au lancement du GH5, Lumix a proposé de grosses innovations de rupture, du moins dans la vidéo avec la 4:2:2 10 bits en interne. Panasonic cherche toujours à renouveler ce type d’innovations sur tous ses segments photo.

Pour autant, nous réfléchissions aux caractéristiques vidéo que l’on va pouvoir embarquer sur nos boîtiers. La 8K c’est, pour moi, encore le rêve d’un ingénieur à l’heure où nous parlons. Il n’y a rien pour la diffuser, hormis pour l’utiliser pour du recadrage. Pour traiter un flux 8K, il faut également avoir le PC ou le Mac qui suit derrière.

Le parti pris de Panasonic est d’avoir une excellente 4K ou 6K avec de bons codecs et une couleur irréprochable. J’invite tout le monde à venir tester la colorimétrie des appareils photo Lumix : on a des tons de peau qui sont très poussés et très réalistes. C’est vraiment aujourd’hui ce qui est demandé par nos utilisateurs. Nous ne sommes pas dans une course à la résolution.

Panasonic fait aussi partie des marques qui écoutent beaucoup les demandes des utilisateurs, que ce soit à travers des commentaires sur Youtube, les forums, Facebook, Instagram, mais aussi via les retours clients suite à des achats. Tout cela est vraiment écouté. Quand on soumet les remarques clients au Japon, c’est pris en compte dans le développement des futurs produits. Cela peut être des ajustements sur des formats, sur des codecs, sur l’ergonomie d’un produit, mais aussi l’ergonomie des menus – Panasonic est réputé pour avoir des menus très bien structurés, très faciles à comprendre et intuitifs.

Aujourd’hui, il n’y a aucun mauvais appareil photo plein format sur le marché. La vente se fait ainsi parfois sur des affinités, des détails ou une caractéristique particulière.

Quelles sont les ambitions de la série plein format Lumix S ?

Panasonic s’est lancé sur le plein format en 2019. Entre 2019 et 2020, nous avons lancé 5 boitiers : S1, S1R, S1H, BS1H et S5. Cela a représenté des efforts de développement énormes de sortir ces boitiers en si peu de temps. Il y a une roadmap de développement sur ce segment, qui est bien entendu top secret.

Panasonic n’a donc pas dit son dernier mot sur la partie plein format et je pense qu’on est au début d’une nouvelle ère sur le plein format chez Panasonic car nous sommes en train de rétablir un nouveau système avec la monture L. Encore une fois c’est complémentaires avec tous les produits micro 4/3 puisque les besoins ne sont pas du tout les mêmes.

C’est donc le « vrai » début du plein format Lumix chez Panasonic ?

Oui et non. Si l’on prend le nombre de produits plein format que l’on a par rapport à nos concurrents, alors oui nous avons peu de produits en gamme. Le Lumix S5 est globalement une vraie turbine qui fonctionne très bien. Il éclipse d’ailleurs un peu le reste de la gamme par rapport à ses specs vidéo pures mais aussi son format.

On s’est rendu compte que le format du S5 est le format préféré sur de l’hybride plein format. La série S1 est plus volumineuse, mais ce n’est pas un frein pour le S1H, qui est une caméra de cinéma – certifiée par Netflix. Aujourd’hui Panasonic dispose de 3 boîtiers certifiés et est la seule marque à disposer d’autant de boîtiers à objectifs interchangeables certifiés par Netflix, ce qui prouve l’exigence de nos ingénieurs sur la partie qualité d’image.

En parlant des Lumix S1 et S1R, à quand une nouvelle version ?

En fait, le S5 c’est la v2 des S1. On est passé du S1 au S5, qui est la nouvelle version.

On attend donc un Lumix S5R ?

Pourquoi pas, tout est possible dans ce marché en plein essor.

À l’heure actuelle, le micro 4/3 et le plein format coexistent. Comment voyez-vous la complémentarité des deux gammes en photo et vidéo ?

Ce n’est pas du tout la même utilisation. Le S5 est un boîtier compact qui fait certes la taille d’un GH6 ou d’un G9. Mais ce n’est pas le cas des optiques. Il faut avoir conscience qu’utiliser un plein format signifie que chaque optique c’est du poids et du volume, quelle que soit la marque.

Le micro 4/3 conserve l’avantage de la compacité et de la légèreté dans le sac, qui permet d’avoir 3-4-5 optiques et pouvoir s’adapter à toutes les situations en permanence. On a plus de versatilité dans l’utilisation du micro 4/3. Un boîtier micro 4/3 ne fait cependant pas tout et il y a certaines situations où le plein format est cohérent et nécessaire.

Il n’y a pas d’idéal dans le monde de la photo. C’est un monde de choix, quel que soit le boîtier ou la marque. Il n’est pas possible de tout avoir dans un seul boîtier ou un seul système.

Est-ce que la photo a encore un rôle à jouer sur le micro 4/3 ?

Complètement. Il faut toujours regarder le rapport qualité de l’image, poids de l’écosystème et le prix. L’écosystème micro 4/3 c’est imbattable sur ces 3 critères. Il y a un compromis sur la qualité d’image à faire, mais le résultat est quand même incroyable.

Cela dépend cependant des situations. Évidemment, pour photographier des animaux de nuit, un plein format avec un 400 mm f/2,8 sera plus adapté. Mais le billet d’entrée va être à 15 000 €. Un compromis existe cependant : un plus petit capteur micro 4/3, avec un 100-400 mm, un 50-200 mm f/2,8-4 ou un 12-60 mm f/2,8-4 dans le sac à dos, et on va pouvoir tout couvrir avec un écosystème très petit, super performant et qui répond à 70 ou 80% de ce que peux faire un boitier plein format.

Il y a certaines situations où le plein format est évidemment meilleur. C’est pour ça que tout le monde, y compris Panasonic, fait du plein format. C’est le format « original » donc forcément on peut faire beaucoup plus de choses. Mais il faut prendre en considération son budget. Et Panasonic continue à proposer des écosystèmes plus accessibles.

On attend donc un successeur du Lumix G9 très bientôt, pour redonner la place à la photo sur le micro 4/3 ?

Ce serait bien, on l’attend également. On n’arrête d’ailleurs pas le développement du micro 4/3, tout comme OMD Solutions [la société qui a racheté la division Photo chez Olympus], qui n’est pas présent au Salon de la Photo mais qui poursuit sa roadmap de produits.

Aujourd’hui, il y a toujours une poussée du micro 4/3 : même si le marché de la photo est légèrement négatif, surtout à cause des compacts et des bridges, le plein format dispose d’une croissance exponentielle et le micro 4/3 est lui aussi en légère croissance. Il y a toujours une demande, même si cela se vend moins qu’avant.

Le marché de la photo a une taille qui s’est considérablement réduite, mais on adresse un marché qui est beaucoup plus passionné et exigeant sur la qualité et globalement sur les produits.

Panasonic fait partie de la L-Mount Alliance. Est-ce que cela influence d’une manière ou d’une autre la manière dont vous construisez votre parc optique ?

Totalement. On est arrivé sur le système plein format après d’autres marques, donc il a fallu qu’on s’associe avec Leica et Sigma pour pénétrer le marché fortement et rapidement. L’objectif ? Pouvoir développer très vite des écosystèmes optiques.

Stand Leica au Salon de la Photo

En regardant nos roadmaps optiques, on remarque qu’elles sont plutôt complémentaires, c’est le rôle d’une alliance. Panasonic a bien entendu sa propre gamme avec des optiques vraiment clés, comme le trio de zooms f/2.8. Ensuite on va compléter avec des optiques chez Sigma et Leica ainsi que nos propres optiques. Sur la L-Mount on est à 50 optiques, sans compter toutes les optiques Ciné qui sont également disponibles chez Sigma et Leica et qui sont compatibles. Avec elles, on est à presque 100 optiques.

La dernière roadmap Panasonic Lumix S – novembre 2021

On peut décider d’avoir toujours plus d’optiques, mais on a déjà les optiques qui répondent à 80% des besoins. Techniquement, il n’y a aucune raison pour dire qu’il n’y a pas assez d’optiques sur l’écosystème L aujourd’hui. On a tout ce qu’il faut en gamme, et on a réussi à sortir en quelques mois toute une série de focales fixes à ouverture f/1,8 du 18 au 85 mm en complément des téléobjectifs déjà disponibles.

Les cinq focales fixes f/1.8 Lumix

À la limite, je pourrais dire qu’il manque peut-être un téléobjectif très longue focale type 100-400 mm de marque Lumix, mais on retrouve une optique de ce genre chez Sigma.

On a développé beaucoup de boîtiers au lancement, ensuite on a lancé énormément d’optiques depuis deux ans, en même temps que Sigma. Cela a permis d’installer le plein format et on voit que les ventes de Lumix S5 se sont envolées grâce à la diversité optique proposée par Sigma et Panasonic. Aujourd’hui la solution optique est qualitative et fonctionne très bien.

En 2022, tout le monde fait du plein format. Qu’est-ce qui différencie Panasonic des autres sur ce marché ?

Pour le coup, on a parlé photo et vidéo, mais Panasonic c’est quand même la vidéo à l’origine, avec les Varicam et les EVA1. C’est l’ADN de Panasonic d’apporter aux vidéastes professionnels les solutions nécessaires pour faire leur travail.

Aujourd’hui, cela se reflète dans les boîtiers Lumix, tout en gardant une gamme accessible et compacte. On a 8 hybrides différents qui ont un enregistrement vidéo illimité, ce que l’on ne retrouve chez personne d’autre. On est agréé Netflix sur 3 de nos appareils hybrides interchangeables.

Lumix a une double stabilisation très performante : on monte à 7,5 stops de gain sur le GH6, 6,5 stops sur le Lumix S5. On a également la plus large gamme de boîtiers avec de la 4:2:2 10 bits en interne. Cela montre tout le travail de Panasonic sur la colorimétrie et la post-production.

Le codec fait vraiment partie des points importants chez Panasonic. Ce n’est pas forcément très différenciant, mais on va privilégier des codecs solides plutôt que de la 8K. Quand on écoute les ambassadeurs, la 8K c’est très joli, mais le contenu de production cinéma 8K ne rentre pas encore dans les serveurs, comme c’est le cas par exemple chez Netflix. Par contre, si l’on n’a pas du 4:2:2 10 bits pour fournir la colorimétrie nécessaire en post-production, le film ne passera pas.

Aujourd’hui beaucoup de constructeurs proposent cependant le 4:2:2 10 bits, en interne ou via HDMI.

Oui, mais à quel prix. Souvenez-vous que Panasonic a été la première marque à proposer du 4:2:2 10 bits en interne, depuis 2017 avec le GH5. On a donc une expertise incroyable sur la gestion de la couleur et de la post-production. Panasonic a été précurseur et leader sur les technologies vidéo, ce qui est vraiment clé.

Cela se retrouve également dans le V-Log, qui est directement issu des caméras vidéo professionnelles. Il s’inspire du développement vidéo pro pour venir s’intégrer sur des boîtiers plus accessibles, à l’inverse d’autres marques qui vont développer la vidéo professionnelle dans leurs boîtiers grand public.

La mission de Panasonic c’est aussi de pouvoir faciliter le flux de production des vidéastes. À titre d’exemple, le fait de pouvoir enregistrer directement sur SSD à partir d’un GH6, c’est du plug-and-play, ce qui permet de débuter le montage tout de suite, sans transfert de fichiers.

L’enregistrement vers un SSD pourrait-il arriver sur les hybrides plein format ?

Si Panasonic a su le faire sur du micro 4/3, on pourrait potentiellement le reproduire sur un produit plein format. Voilà une idée d’amélioration.

Parlons technologie pour terminer. Le GH6 améliore l’autofocus à détection de contraste, mais certains vidéastes le trouvent encore en retrait. A quand une remise à niveau face à d’autres technologies comme le Dual Pixel II de Canon ou l’AF hybride de Sony ?

Panasonic est une marque qui a toujours écouté les clients et ambassadeurs. Ils sont conscients des ajustements que l’on peut faire sur l’autofocus. Cela a considérablement évolué depuis des années, et le dernier produit lancé à date, le GH6, a un autofocus qui fonctionne très bien.

Pour nous, le juge de paix ce sont les personnes qui utilisent les produits au quotidien. Si l’on parle avec des gens comme Romain Sarret, Bernard Bertrand ou d’autres utilisateurs qui manient le produit au quotidien, cela fonctionne.

Dans les yeux d'un Filmmaker, Romain Sarret Ambassadeur Lumix

Il faut savoir régler l’autofocus, sa sensibilité, sa vitesse et après cela fonctionne très bien. Mais ce n’est pas un réglage à faire une seule fois, quand on reçoit le produit. C’est un réglage à appliquer en fonction de son tournage : si je change de situation, de lumière, de sujet, de style de tournage d’une semaine à l’autre, je dois à nouveau régler mon autofocus.

L’autofocus est sûrement plus capricieux dans certaines situations, en étant trop sensible. Mais une fois qu’il est réglé et maîtrisé, il fonctionne et c’est vraiment important.

Cela ne demande bien sûr qu’à évoluer : nos ingénieurs travaillent en permanence pour l’améliorer. Il y a toujours une marche de progression et c’est un point très intéressant pour le marché.


Merci Mathilde Lécuyer d’avoir répondu à nos questions. Nous tenons également à remercier l’équipe de Panasonic France pour cette interview.

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