Test Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD : zoom ultra-lumineux, polyvalent et atypique

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En septembre dernier, Tamron dévoilait un nouvel objectif télézoom polyvalent et ultra-lumineux. Résolument haut de gamme, l’objectif Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD se targue d’être le zoom le plus lumineux en monture E.

Avec sa plage focale très étendue, il doit permettre de couvrir une multitude de sujets, et se destine notamment aux portraitistes ou aux photographes de voyage les plus exigeants. Et son tarif est à la hauteur de ses ambitions, puisqu’il est vendu 1799 €. Nous avons eu l’opportunité d’utiliser cet objectif en avant-première – monté sur un Sony A7 III. Voici donc notre test complet du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD.

Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD : un objectif porte-étendard atypique

Polyvalent, atypique et élitiste. Voilà trois adjectifs qui correspondent à merveille à cet objectif signé Tamron. Avec son ouverture glissante f/2-2,8, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD n’est autre que le zoom le plus lumineux pour les hybrides plein format, toute marque confondue. L’objectif sert donc de vitrine à Tamron, qui montre ici tout son savoir-faire d’opticien.

Avec sa très large plage focale, qui s’étend de 35 à 150 mm, Tamron signe là un objectif très polyvalent – et très original. D’une certaine façon, il vient chasser sur le territoire des objectifs 24-105 mm, très appréciés par les photographes de voyage. Toutefois, cet objectif de Tamron permet d’aller plus loin, avec une focale maximale de 150 mm. Par ailleurs, le constructeur met en avant la focale de 35 mm, très prisée en photographie de portrait et de street photo.

Néanmoins, les amateurs de plans larges pourraient être un poil déçus, l’écart entre les focales 24 mm et 35 mm étant assez important. Ainsi, l’objectif de Tamron amène naturellement à cadrer plus serré. Grâce à son ouverture lumineuse, le constructeur indique que le zoom doit pouvoir remplacer pas moins de 5 focales fixes (35, 50, 85, 100 et 135 mm). Avec sa focale maximale à 150 mm, il pourra être « prolongé » par le récent téléobjectif Tamron 150-500 mm f/5-6,7 Di III VC VXD (avec lequel il partage le diamètre de filtre de 82 mm).

Tamron donne ainsi l’impression de vouloir livrer une fusion entre un zoom transstandard et un téléobjectif « classique » ouvrant à f/2,8 – livrant ainsi un objectif analogue à un 24-105 mm – mais avec une ouverture autrement plus lumineuse. L’opticien japonais cherche donc à jouer sur plusieurs terrains.

De fait, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD hérite d’une formule optique complexe, qui fait la part belle aux lentilles spéciales. L’objectif est basé sur un total de 21 éléments répartis en 16 groupes. Il inclut notamment 4 lentilles LD (à faible dispersion) et 3 lentilles GM (en verre moulé asphérique) pour une plus grande homogénéité et moins d’aberrations. Les différentes lentilles reçoivent un traitement maison BBAR, censé maximiser la résolution des images, même avec les capteurs les plus définis (comme celui du Sony A7R IV). Enfin, notons la présence de 8 joints d’étanchéité pour une résistance à l’eau et à la poussière.

Premier effet de cette formule optique ambitieuse : la distance de mise au point s’avère assez courte. Comptez 33 cm au grand-angle (35 mm), et seulement 85 cm à fond de zoom (150 mm). Idéal pour capturer des clichés en plan rapproché (même si ce 35-150 mm ne vise pas à remplacer un objectif macro).

Du côté de l’ouverture, Tamron a opté pour un diaphragme circulaire à 9 lamelles, gage d’un bokeh crémeux. Et surtout, l’objectif ne « ferme » pas trop vite. Comme indiqué sur le visuel ci-dessous, l’objectif offre une ouverture maximale à f/2 jusqu’à 40 mm. Il passe à f/2,2 de 40 à 60 mm, puis à f/2,5 de 60 à 80 mm avant d’atteindre une ouverture maximale f/2,8 jusqu’à 150 mm. En clair, même à fond de zoom, on dispose d’une ouverture très lumineuse à f/2,8 – ce qui devrait ravir les portraitistes comme les photographes aimant shooter à main levée en basse lumière.

Ce choix d’ouverture n’est cependant pas sans conséquence sur le gabarit et le poids de l’optique, comme nous aurons l’occasion de le voir plus loin.

On notera également la présence d’une motorisation VXD de 2e génération. Cette dernière doit se montrer encore plus précise et rapide que celle de 1e génération, déjà croisée sur le très bon télézoom Tamron 70-180 mm f/2,8 Di III VXD.

En revanche, l’objectif fait l’impasse sur la stabilisation optique (VC). Ce 35-150 mm se repose donc exclusivement sur la stabilisation 5 axes des hybrides Sony. Aux focales les plus longues, il conviendra de garder un œil très vigilant sur sa vitesse d’obturation. Ce choix technique de Tamron est un peu difficile à avaler sur une optique aussi onéreuse (1799 €, tout de même) et aussi imposante.

Voici les caractéristiques du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD :

  • plage focale : 35-150 mm
  • objectif pour capteur plein format
  • ouverture maximum : f/2-2.8
  • ouverture minimale : f/16-22
  • construction optique : 21 lentilles réparties en 15 groupes, dont 4 lentilles LD et 3 lentilles GM
  • diaphragme : circulaire, 9 lamelles
  • rapport de grossissement maximal : 1:5,7 (à 35 mm) et 1:5,9 (à 150 mm)
  • angle de champ : 63° 26′ – 16° 25′
  • distance de mise au point minimale : 33 cm (à 35 mm) et 85 cm (à 150 mm)
  • diamètre du filtre : 82 mm
  • tropicalisation : oui, 8 joints d’étanchéité
  • autofocus : oui, moteur VXD (Voice-coil eXtremTorque Drive)
  • poids : 1165 g
  • pare-soleil : oui, amovible
  • stabilisation : non
  • dimensions : 89,2 x 158 mm (D x L)
  • monture compatible : Sony E
Le Parlement hongrois, sans doute l’un des plus beaux monuments de Budapest (et l’un des plus connus aussi). Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 93 mm, f/8, 1s, 640 ISO

Prise en main du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD

Lorsqu’on le prend en main pour la 1e fois, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD s’avère impressionnant. Avec 1,165 kg sur la balance, l’objectif ne joue pas exactement dans la catégorie des poids-plume.

Le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, parfait pour faire sa muscu

De même, son gabarit est imposant : comptez 8,92 cm de diamètre maximal et 16,4 cm de long – auxquels il faut ajouter 4,4 cm de plus à fond de zoom et autant pour le pare-soleil. C’est moins large que le Canon RF 28-70 mm f/2 L USM, mais tout de même.

De par son ouverture ultra-lumineuse et sa large plage focale, l’objectif est gros et lourd. Une fois notre Sony A7 III « monté sur l’objectif », l’ensemble s’approche allègrement de la barre des 2 kg, avec un poids total de 1815 grammes.  Il se fait donc sentir dans notre sac à dos.

Ce poids très élevé a également une incidence sur la prise en main. L’ensemble boitier + objectif n’est pas vraiment équilibré et l’optique penche vers l’avant. Une main pour le soutenir est essentiel, et l’usage sur trépied est compliqué. On aurait aimé disposer d’un collier de pied (en option) pour un ensemble plus harmonieux.

Sur le terrain, le tandem tire beaucoup sur le poignet et, à la fin d’une journée de shooting, la sensation d’inconfort est bien présente. D’autant que l’objectif met en exergue l’ergonomie assez anguleuse de l’A7 III, avec le coin inférieur droit du boîtier qui rentre dans le creux de la main. Peut-être que l’usage d’un grip additionnel viendra améliorer la prise en main.

On se consolera en regardant du côté de chez Canon, qui propose l’objectif transstandard RF 28-70 mm f/2 L USM. Ce dernier est encore plus lourd (1,4 kg). Cependant, l’ergonomie des boîtiers EOS R3, R5 et R6 est plus arrondie, donc plus confortable, ce qui améliore un peu l’expérience sur le terrain.

Cet objectif est donc assez paradoxal. Oui, sa plage focale 35-150 mm et son ouverture lumineuse sont 2 atouts incontestables. Cependant, l’expérience est un peu gâchée par le poids de l’objectif. Un point à prendre en compte si vous êtes habitué à des objectifs plus légers. En termes de confort pur, on est à l’exact opposé de l’objectif polyvalent 28-200 mm de Tamron, certes moins performant optiquement mais beaucoup plus léger et agréable à utiliser, notamment en voyage.

Pourtant, l’objectif a de sérieux arguments à faire valoir. Ainsi, la finition Human Touch a été revue et améliorée, avec une peinture noire a priori plus résistante aux rayures. D’une manière générale, les finitions de cet objectif sont très bonnes, et l’optique inspire confiance.

Située à l’arrière de l’objectif, la bague de zoom offre une bonne préhension. Cependant, sa course est un peu dure – mais elle finit par s’assouplir avec le temps. Heureusement, on peut passer d’une focale extrême à une autre (de 35 à 150 mm) rapidement, l’amplitude de rotation de la bague étant de 60° environ. Notons qu’il est possible de verrouiller l’objectif à 35 mm pour le sécuriser pendant le transport.

À l’avant, la bague de mise au point est particulièrement large. Comme sur les autres objectifs pour boîtiers hybrides, elle actionne un moteur interne pour le réglage du point et ne possède pas de butée. Par défaut, la mise au point s’effectue de manière non-linéaire, la course (virtuelle) de la bague dépendant de la vitesse de rotation. Ainsi, on peut aller très rapidement de la distance minimale de MAP à l’infini en tournant rapidement la bague. A l’inverse, en tournant la bague plus doucement, on peut régler très finement la mise au point, en mode DMF ou mise au point manuelle.

Notons cependant qu’il est possible de personnaliser le fonctionnement de la bague de MAP grâce au logiciel Tamron Lens Utility (voir ci-après).

Tamron Lens Utility : personnaliser le comportement de l’objectif

Enfin, notons que Tamron se montre généreux en commandes physiques. Ces dernières se placent idéalement sous le pouce gauche et sont donc facilement accessibles. Outre un commutateur AF/MF, on découvre 3 boutons physiques, placés à 90° sur le fût, et dont le fonctionnement est réglable grâce au commutateur « Custom ».

Car cet objectif – ainsi que le Tamron 28-75 mm f/2,8 G2, lancé en même temps – inaugure un nouveau mode de fonctionnement. L’objectif dispose d’un port USB-C, logé sur le fût. Grâce au logiciel Tamron Lens Utility, on peut personnaliser entièrement le comportement de l’objectif en le branchant à son ordinateur (PC ou Mac).

Par défaut, les 3 boutons servent à verrouiller la mise au point. Toutefois, il est possible de leur attribuer d’autres fonctions – auxquelles on accède en effectuant un appui long sur le bouton ou en utilisant le commutateur Custom 1/2/3. On peut ainsi accéder aux fonctions suivantes :

  • Switch focus/ouverture : transforme la bague de MAP en bague d’ouverture ;
  • Switch AF/MF : active ou désactive rapidement l’autofocus (ce qui est ici redondant avec le commutateur physique présent sur le fût) ;
  • Focus Preset : déplace la mise au point vers un point focal préenregistré (pratique pour l’astrophoto, par exemple) ;
  • A-B Focus : permet d’opérer une transition douce entre deux plans (très utile pour les vidéastes). La vitesse de transition est réglable dans le logiciel ;
  • Attribution d’une fonction du boîtier (réglage de la rafale, de la mesure d’exposition ou autre).

Sur le papier, la personnalisation de l’objectif est une très bonne idée. Malheureusement, l’expérience est gâchée par une interface logicielle mal conçue et contre-intuitive. Et on se retrouve à perdre beaucoup de temps à tenter d’obtenir le fonctionnement désiré. Les menus de Sony ne sont pas les plus simples du marché, mais Tamron réussit à rajouter une couche de complexité supplémentaire…

L’objectif est muni d’un port USB-C logé sur le côté du fût, près de la baïonnette. Ce dernier est censé être résistant à l’eau et à la poussière (ce que nous n’avons pas cherché à vérifier).

Qualité d’image du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD

Mais au-delà de ces grandes considérations, quelle qualité d’image pouvons-nous obtenir avec ce zoom signé Tamron ? Pour le savoir, nous l’avons utilisé au quotidien pendant plusieurs semaines, de Paris à Budapest, accompagné d’un Sony A7 III (doté d’un capteur de 24 Mpx).

Vous pouvez cliquer sur chaque image pour l’afficher en meilleure qualité.

Pont de la Liberté, Budapest, heure dorée – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 52 mm, f/14, 1/25s, 100 ISO
Comme son nom l’indique, le Train des Enfants de Budapest est opéré par des jeunes de 10 à 14 ans. En revanche, le train est conduit par un adulte. Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 139 mm, f/6,3, 1/400s, 10000 ISO
Chloé et son Minolta – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 150 mm, f/2,8, 1/250s, 200 ISO

En termes de qualité d’image, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD frise l’excellence. Au centre de l’image, la sensation de piqué est très élevée, même à la pleine ouverture, quelle que soit la longueur focale. Même à fond de zoom (150 mm), le piqué est élevé.

L’objectif offre un excellent niveau de détails. Cependant, à 35 mm, l’angle de champ est parfois assez restreint. On notera aussi le vignettage un peu prononcé. Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 35 mm, f/5,6, 1/1000s, 100 ISO

On constate seulement une petite perte de détails aux bords de l’image aux ouvertures les plus larges. À partir de f/5,6, l’homogénéité est optimale sur l’ensemble de l’image. Sur le terrain, ces très bonnes performances optiques permettent de cadrer sans contrainte, en plaçant le sujet où bon vous semble – y compris aux ouvertures les plus lumineuses.

Recadrage à 80% – Malgré un rognage très important, le niveau de détails reste élevé. Attention : cette photo n’a pas été prise à Budapest. Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 150 mm, f/5,6, 1/160s, 5000 ISO

De même, la reproduction des couleurs et des contrastes est impeccable. Les photos sont riches et vibrantes. Si vous travaillez en RAW, une fois sur ordinateur, très peu de manipulations sont nécessaires pour obtenir une image optimale. De même, les aberrations chromatiques sont totalement absentes – sans doute grâce au système de correction intégré aux boîtiers Sony.

Budapest, carte postale. La ligne 2 du tram offre une très belle promenade le long du Danube, offrant une vue imprenable sur le Château de Buda (à gauche) et le Parlement. Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 35 mm, f/5,6, 1/640s, 100 ISO

Avec une ouverture aussi lumineuse, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD était très attendu du côté du bokeh. Et sur ce point, l’objectif est un véritable délice.

Concerto pour bulles de bokeh bien rondes en la majeur – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, 84 mm, f/2,8, 1/100s, 2500 ISO

Même à pleine ouverture, le 1er plan est d’une remarquable netteté, tandis que l’iris à 9 lamelles permet d’obtenir un effet de bokeh très esthétique, avec des transitions d’une très grande douceur. Portrait, photo de détails : l’objectif offre une grande latitude créative.

Daddy ! Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, 105 mm, f/2,8, 1/125s, 320 ISO

On apprécie également la distance de mise au point très courte (33 cm au grand-angle et 85 cm à fond de zoom). Sans être un « véritable » objectif macro, il ouvre des possibilités intéressantes pour capturer des plans très rapprochés en jouant avec la profondeur de champ.

L’envol – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 150 mm, f/2,8, 1/1000s, 200 ISO

La bonne surprise vient également de la gestion du flare et du ghosting. À contre-jour, les reflets parasites sont absents – à moins d’avoir le soleil juste en face de soi.

Tub Citroen et flare massif - Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD - 62 mm, f/13, 1/80s, 200 ISO
Tub Citroen et flare massif – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 62 mm, f/13, 1/80s, 200 ISO

Dans ce cas, des artefacts verts peuvent faire leur apparition dans le champ, et sont parfois un peu visibles. De même, on peut noter une certaine baisse de contraste dans ce cas de figure – même si le contraire eût été étonnant.

Ambiance automnale et effet de voile – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 101 mm, f/6,3, 1/400s, 800 ISO

Côté vignettage, le comportement de l’objectif est assez cohérent. Au grand-angle comme aux focales « moyennes », les coins sont très sombres jusqu’à f/4. Sans surprise, l’effet s’avère un peu plus prononcé à fond de zoom, avec un assombrissement des coins jusqu’à f/5. Heureusement, ce souci est facile à corriger avec n’importe quel logiciel de retouche.

Stop shop – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 59 mm, f/2,5, 1/2500s, 100 ISO

L’objectif est automatiquement pris en charge par Lightroom Classic depuis la version 11.0, lancée en octobre 2021. Mais dans certains cas, le vignettage est parfois sur-corrigé et les bords apparaissent plus clairs que le centre ! Un phénomène qui se produit surtout sur les photos de nuit, comme le montre le cliché ci-dessous.

Panorama depuis la terrasse du Château de Buda – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, 150 mm, f/3,2, 1/160s, 6400 ISO

Du côté des distorsions, le résultat est très correct – là encore, grâce aux corrections automatiques opérées par Lightroom. Car d’une manière assez étrange, on constate une importante distorsion en coussinet, même au grand-angle. Les lignes extérieures de l’image convergent nettement vers l’intérieur, donnant un aspect assez bizarre.

Gare d’Orsay, distorsions en coussinet – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 79 mm, f/10, 1/3s, 16000 ISO

In fine, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD offre donc une très belle qualité d’image, et saura donc vous accompagner fidèlement, quel que soit le sujet que vous souhaitez immortaliser.

Autofocus et (absence de) stabilisation du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD

Avec cet objectif, Tamron inaugure la 2nde génération de son autofocus VXD (Voice-coil eXtremeTorque Drive). Derrière cet acronyme se cache une motorisation AF linéaire. Sur le papier, cette technologie doit donc offrir une mise au point précise, ultra-rapide et silencieuse en toute circonstance.

Sur le terrain, les performances AF du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD sont remarquables. L’objectif est totalement silencieux. Couplé à l’obturateur électronique, l’ensemble est inaudible. Un point très appréciable, notamment pour de la photo événementielle (dans une église ou un théâtre, par exemple).

Coupole – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, 35 mm, f/5,6, 1/40s, 800 ISO

D’autre part, la mise au point est extrêmement rapide. Comme sur le récent téléobjectif Tamron 150-500 mm f/5-6,7 Di III VC VXD (pourtant doté de la 1e génération de la motorisation VXD), aucune latence ni aucun « pompage » ne sont à noter. De même, le déplacement de la lentille de MAP est suffisamment doux pour que l’objectif soit à l’aise en vidéo.

Adrien testant le Sony A7 IV – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 76 mm, f/2,5, 1/80s, 1000 ISO

Particulièrement adapté aux portraitistes, l’objectif est pleinement compatible avec les modes Eye-AF de Sony. Et sur le terrain, l’objectif se montre extrêmement réactif. L’œil de la personne est immédiatement détecté, permettant de capturer très rapidement de superbes portraits.

Imre, photographe hongrois croisé non loin du Pont de la Liberté – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 90 mm, f/2,8, 1/1000s, 100 ISO

De même, le suivi du sujet est très efficace. Pour prendre l’objectif en défaut, nous avons été obligés de l’utiliser avec un sujet se déplaçant rapidement dans une zone faiblement éclairée. C’est dire…

Le départ – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 68 mm, f/2,5, 0,4s, 400 ISO

Malgré tout, on ne peut s’empêcher de regretter l’absence de stabilisation optique. Aux focales les plus longues, la stabilisation 5 axes du capteur peine à compenser les vibrations et tremblements de l’utilisateur. Et à fond de zoom, capturer une image parfaitement nette en-dessous de 1/10s devient un véritable défi. Mais d’un autre côté, l’ajout d’une stabilisation aurait fait grimper en flèche le prix et le poids de l’objectif – déjà passablement élevés.

Le Château de Budavar, vu depuis l’autre rive du Danube – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 107 mm, f/11, 1/4s, 10000 ISO

Face à la concurrence

Avec ce Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, l’opticien japonais propose un objectif très atypique. De fait, il est assez difficile de lui trouver des concurrents directs. Un transstandard 24-70 mm f/2,8 ? Trop court. Un téléobjectif 70-200 mm f/2,8 ? Trop long. Sans parler des objectifs 24-105 mm f/4, autrement moins lumineux. Du côté des zooms, la concurrence est donc quasi-inexistante.

D’emblée, écartons l’objectif pour reflex Tamron 35-150 mm f/2,8-4 Di VC OSD. Certes, les deux objectifs partagent la même plage focale… mais les ressemblances s’arrêtent là. Le précédent objectif de Tamron, lancé en 2019, ne possède ni la même ouverture, ni les mêmes performances optiques. Les deux objectifs sont donc difficilement comparables.

Avec son ouverture ultra-lumineuse, l’objectif peut prétendre remplacer un grand nombre de focales fixes (35, 50, 85, 100, 135 mm). Et il est loin le temps où les zooms faisaient pâle figure par rapport aux optiques à focales fixes. Avec ses très bonnes performances optiques, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD peut tenir la dragée haute à bon nombre d’entre elles. Cependant, les optiques de la gamme G Master – comme l’excellent Sony FE 50 mm f/1,2 GM – demeurent un cran au-dessus, en termes d’ouverture et de qualité d’image.

Mais après notre test, on peut clairement dire que ce zoom concurrence de manière frontale de nombreuses focales fixes, notamment celles ouvrant à f/2 ou f/2,8.

À qui s’adresse le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD ?

Sans conteste, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD est l’objectif le plus élitiste de chez Tamron. Son ouverture ultra-lumineuse (et son tarif) en sont les signes les plus évidents. A noter, pour l’anecdote, qu’il s’agit de l’objectif le plus cher que Tamron n’ai jamais commercialisé, tout en restant bien entendu plus abordable que les solutions maison des Canon, Nikon et Sony, même s’il n’existe pas vraiment d’équivalence ici.

Avec sa longueur focale 35-150 mm, qui fait davantage la part belle aux longues focales, cet objectif pourrait dérouter certains photographes. Avec une focale minimale de 35 mm, il s’avère parfois assez frustrant, notamment pour de la photo d’architecture. Dans ce cas de figure, l’emploi d’une focale fixe 20 ou 24 mm peut être judicieuse… En attendant l’arrivée d’une (hypothétique) focale 16-35 mm f/2-2,8 chez Tamron si on suit la logique.

Petite particularité de nombreux immeubles de Budapest : ils sont construits autour d’une cour centrale. Une coursive permet d’accéder aux différents appartements. Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 35 mm, f/2, 1/40s, 8000 ISO

En revanche, il conviendra davantage aux photographes amateurs de longues focales, et qui ont besoin d’une grande polyvalence sur le terrain. En voyage, par exemple, l’objectif permet d’obtenir de très belles images – même si le poids est un facteur difficile à oublier.

Tram Ganz nocturne, rives du Danube – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, 100 mm, f/13, 0,5s, 4000 ISO

Avec son ouverture ultra-lumineuse, il devrait ravir les portraitistes – d’autant que l’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi de l’œil du sujet. Les transitions sont d’une remarquable douceur, tandis que le niveau de piqué est très élevé.

Chef de gare, Train des Enfants – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 150 mm, f/3,5, 1/2000s, 100 ISO

De la même manière cette ouverture ultra-large lui permettra d’être très à l’aise en basse lumière – même si, dans ce registre, l’absence de la stabilisation optique se fait sentir.

Pont de la Liberté, vue nocturne – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 58 mm, f/4,5, 2,5s, 100 ISO

Enfin, avec ses différents modes personnalisables et son autofocus très progressif, l’objectif devrait faire la joie des vidéastes.

Au final, cet objectif s’adresse avant tout aux photographes ayant besoin d’un objectif ultra-polyvalent, ultra-lumineux, capables d’endurer le poids de l’objectif… et dont les poches sont suffisamment profondes. À n’en point douter, Tamron livre ici un objectif de niche, mais qui fait bouger les lignes.

Train des Enfants, automotrice ABamot 2 (construite en 1929) – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 132 mm, f/6,3, 1/400s, 1000 ISO

Un objectif surprenant mais assez réussi

Au terme de ce test, le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD nous laisse donc une impression… contrastée. En termes de qualité d’image pure, l’objectif est particulièrement bon. La sensation de piqué au centre de l’image est excellente, dès la pleine ouverture, quelle que soit la longueur focale. Avec son ouverture ultra-lumineuse, l’objectif est un véritable régal pour les portraits ou la photographie de détails. Et sa plage focale, certes très atypique, permet de multiplier les cadrages.

Explozoom, Budapest – Sony A7 III, Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD – 35 mm, f/10, 0,5s, 1000 ISO

Cependant, impossible de ne pas évoquer le gabarit du Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD. Avec une telle plage focale et une telle ouverture, l’objectif est gros et lourd. Il aurait pu l’être encore davantage si Tamron avait opté pour une ouverture constante à f/2 ou si la stabilisation optique avait été de la partie. Malgré tout, au bout d’une journée de shooting, la sensation d’inconfort est difficile à ignorer, tant à cause du poids de l’optique que de l’ergonomie assez anguleuse des boîtiers Sony.

Juger de cet objectif revient donc à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Oui, son ergonomie est perfectible. Et oui, sa qualité optique est excellente. Il vous reste donc à déterminer quel critère est le plus important à vos yeux pour cet objectif dédié à un hybride plein format.

Le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD est disponible pour les hybrides Sony au tarif de 1799 € chez Miss Numérique, Digit-Photo, Camara, Photo-Univers, à la Fnac et sur Amazon.

Test Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD : zoom ultra-lumineux, polyvalent et atypique
Qualité d'image
8.8
Fabrication / finitions
8.5
Fonctionnalités
7.9
Vitesse autofocus et précision
8
Qualité du bokeh
8.6
Ergonomie
8.1
Poids et taille
7.7
Rapport qualité-prix
8.4
Points forts
piqué dès la pleine ouverture
bonne homogénéité
autofocus efficace
bonne gestion des aberrations optiques
polyvalent
bokeh très agréable à l'œil
ouverture ultra-lumineuse
Points faibles
poids et encombrement très élevés
vignettage assez prononcé
pas de stabilisation optique
distorsions en coussinet aux focales les plus longues
optique la plus chère de Tamron
"seulement" 35 mm au grand-angle
Utilitaire Lens Utility fastidieux
8.3
sur 10
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