Interview Canon CP+ 2023 : « l’EOS R1 sera notre modèle le plus haut de gamme »

Quelle est la stratégie de Canon sur le marché de la photographie en 2023 ? C’est pour répondre à cette question (et bien d’autres) que nous avons interviewé l’équipe dirigeante du géant japonais de la photo durant le salon CP+ au Japon. Après 3 ans d’absence, Canon revient sur ses dernières annonces matérielles, la stratégie de nommage de ses boîtiers hybrides, le marché de la photo mais aussi les évolutions futurs, avec notamment le développement de l’imagerie 3D et du cloud.

Go Tokura, directeur général de la division Imaging chez Canon, Tetsuji Kiyomi, directeur de la division ICB en charge des produits, Yasuhiko Shiomi, directeur de la division ICB en charge du développement et Tetsushi Hibi, directeur de la division ICB en charge de l’optique ont répondu à nos questions. Place à l’interview.

Quelles sont les grandes évolutions du marché que vous constatez actuellement ?

Go Tokura : En premier lieu, nous continuons d’assister à une contraction du marché des appareils photo. Je pense qu’il a atteint son plus bas niveau et qu’il s’est stabilisé au cours des deux ou trois dernières années.

Cependant, nous nous concentrons sur la catégorie des boîtiers à optiques interchangeables. Les ventes sont passées de 5,5 à 6 millions d’unités au cours des deux dernières années. Et nous pensons que cette tendance se poursuivra cette année car, structurellement, le déclin des reflex a quelque peu ralenti, tandis que la catégorie des hybrides continue de croître. Ces deux aspects se contrebalancent mutuellement.

Go Tokura, directeur général de la division Imaging chez Canon

Quant à l’évolution côté utilisateur, la demande pour la photographie reste toujours très importante. Mais nous constatons de plus en plus une tendance en faveur de la vidéo. Nos clients aiment réaliser des vidéos. Je pense que ceci témoigne de notre capacité à prendre en compte cette demande au sein de notre gamme de produits.

Si l’on se projette dans l’avenir, on ne peut plus se contenter d’images en 2D. La prochaine étape est évidemment la 3D, la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Ce sont des tendances auxquelles nous devons rester attentifs également. Voilà où nous en sommes aujourd’hui.

Sur le stand de Canon, un large espace dédié à la VR et MR

Depuis notre dernière interview en 2020, Canon a lancé un grand nombre de boîtiers (EOS R3, R5, R6 and R6 Mark II, R7, R8, R10, R50…) et d’objectifs. Votre gamme d’hybrides est-elle au complet, et répond-elle selon vous à tous les besoins des utilisateurs ?

Tetsuji Kiyomi : Comme Tokura-san l’a mentionné, les besoins de nos clients vont continuer à évoluer. Et nous devons être en mesure de l’anticiper. Nous pensons donc que nous devons proposer une meilleure offre en matière d’objectifs. Et, bien sûr, nous devons toujours évoluer pour répondre à la demande : il y a donc encore un large champ pour le développement de notre gamme.

Quel est actuellement le boîtier porte-étendard chez Canon ?

Go Tokura : Si vous regardez notre portfolio, notre boîtier le plus haut de gamme est évidemment l’EOS R3. Je pense que l’on peut dire que c’est notre produit phare. Mais si vous regarder l’EOS-1D, et que vous le comparez à l’EOS R3, vous savez qu’il est digne de la mention « porte-étendard » car il est équivalent en termes de fonctionnalités avancées de Canon.

Donc, bien sûr, l’EOS R3 pourrait déjà prétendre au titre de vaisseau amiral, mais il y a une raison pour laquelle nous l’avons nommé « 3 »…

Et vous pouvez vous attendre à ce qu’il y ait un « 1 », qui est actuellement en cours d’élaboration et qui sera notre modèle le plus haut de gamme. C’est donc le type d’interprétation que vous pouvez faire (rires). Je ne l’avais encore jamais évoqué aussi clairement, donc c’est sans doute de cette façon que vous pouvez l’interpréter !

Pourquoi avoir lancé l’EOS R6 Mark II si peu de temps après le lancement de l’EOS R6 ?

Yasuhiko Shiomi : Si vous observez le monde qui nous entoure, l’évolution technologique est extraordinairement rapide. Quand nous avons lancé l’EOS R6, nous savions que nous allions lancer l’EOS R6 Mark II pour intégrer les fonctionnalités d’autofocus liées à l’IA, afin d’offrir une meilleure reconnaissance des sujets. Pour rester en phase avec la concurrence, je pense que c’était tout simplement le meilleur moment, selon notre propre planning.

Avec les EOS R7 et EOS R6 Mark II, Canon propose deux boîtiers avec une vitesse en rafale très élevée mais un buffer très restreint. Est-ce pour ne pas faire de l’ombre à l’EOS R3 ?

Yasuhiko Shiomi : Afin de trouver le bon équilibre pour chaque produit, nous avons dû établir un juste milieu entre vitesse, taille et qualité d’image. Par exemple, ces boîtiers utilisent des cartes SD. Et, bien sûr, nous aurions aimé utiliser des cartes plus rapides, comme les cartes CFexpress par exemple. Dans certains cas, il faut faire des compromis, comme ici avec la durée de la rafale.

Yasuhiko Shiomi, directeur de la division ICB en charge du développement chez Canon

Nous avons dû procéder à un arbitrage car, pour cette catégorie d’utilisateurs, c’est exactement cette décision qui était attendu de notre part [avec une rafale très élevée, même courte. NDLR]. Ce que je peux vous dire, c’est que ces caractéristiques sont le résultat final d’un équilibre au niveau du produit dans son ensemble.

L’EOS R50 est l’un de vos boîtiers les plus récents. Dans quelle mesure a-t-il été inspiré par l’EOS M50 ? Signe-t-il la fin de la gamme EOS-M ?

Tetsuji Kiyomi : La particularité du R50 était que nous voulions sortir un produit compact et léger. De son côté, la gamme EOS M, grâce au diamètre réduit de la monture EF-M, pouvait être encore plus petite et légère.

Ainsi, la compacité et la légèreté sont donc deux points communs entre les modèles APS-C de la gamme EOS R et ceux de la série EOS M.

Cependant, le gabarit des boîtiers de la série M est encore plus réduit, et il existe toujours une forte demande en ce sens de la part de nos clients. Cela signifie que nous continuerons à proposer la série EOS M, car nous devons répondre à cette forte demande.

L’EOS R50 est le premier boîtier à mettre autant l’accent sur la connectivité. Pouvez-vous nous en dire plus ? Quelle est votre stratégie avec ce produit ?

Yasuhiko Shiomi : L’EOS R50 peut être connecté à notre service Cloud Image.canon, qui peut également être utilisé avec nos modèles précédents. Le matériel est très important, mais le logiciel l’est tout autant. Les clients ont demandé une meilleure compatibilité avec le cloud et c’est pourquoi nous essayons de développer de telles fonctionnalités avec ce produit.

Les smartphones connaissent eux aussi leurs propres évolutions, et je sais qu’il existe de nombreuses propositions différentes. Mais une chose que l’EOS R50 possède et qui est en fait notre force, c’est la fonction Auto avancée. 

Il s’agit d’une fonction singulière, et qui pourrait être grandement appréciée par les utilisateurs de smartphones, notamment. Il se peut donc que ces derniers se tournent vers les hybrides pour profiter de ce mode Auto avancé. Ces deux aspects, couplés avec le plaisir d’utiliser conjointement deux produits, le smartphone et l’appareil photo, sont les éléments clés de l’environnement que nous souhaitons offrir aux utilisateurs finaux.

Au sujet de la monture RF-S : l’usage d’objectifs RF plein format fait-il partie de votre stratégie ? Ou pensez-vous que les utilisateurs demanderont plus d’objectifs de taille réduite, spécialement conçus pour les boîtiers APS-C ?

Tetsushi Hibi : À ce sujet, nous sommes en train de lancer le troisième objectif de la gamme RF-S [Le RF-S 55-210 mm f/5-7,1 IS STM dévoilé avec l’EOS R50. NDLR]. Mais naturellement, les objectifs RF plein format sont très attrayants et peuvent être utilisés sur les appareils APS-C. Je pense donc que nous disposons déjà d’un grand nombre d’objectifs qui peuvent répondre à différents besoins et j’espère que nos clients apprécieront ces objectifs dans notre offre.

Pourquoi le R8 s’appelle ainsi ? N’y a-t-il pas un risque de confusion avec EOS R7 et R10 qui sont des boîtiers APS-C ? Pouvez-vous nous expliquer la nomenclature des boîtiers ?

Go Tokura : Nous avons décidé de ne plus classer nos boîtiers en fonction de la taille du capteur. Ce que nous voulons faire, c’est regarder les caractéristiques de chaque boîtier et, en fonction de cela, décider de sa classification et lui attribuer un numéro dans notre gamme.

https://phototrend.fr/2023/02/canon-eos-r8-hybride-plein-format-leger-et-abordable/

Depuis la naissance de la gamme EOS, c’est la première fois que nous avons un modèle 8 à numéro unique. C’est donc la première fois que nous utilisons un « 8 ». C’est peut-être un chiffre porte-bonheur (rires).

Ses spécifications sont très satisfaisantes, compte tenu de son prix très accessible. Je pense donc que ce nouveau modèle plein format d’entrée de gamme méritait un nouveau numéro. Et c’est pour cela que nous avons mis un 8.

L’EOS R8 ne dispose pas d’un capteur stabilisé. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Go Tokura : Nous voulons nous assurer que chaque appareil dispose de caractéristiques propres. Chaque boîtier se doit d’être unique dans notre gamme.

Nous avons décidé que l’ajout d’un capteur stabilisé augmenterait le poids de l’appareil et son coût. Par conséquent, en tant qu’appareil photo plein format d’entrée de gamme, nous voulions vraiment mettre en avant sa petite taille et son poids réduit. Et c’est ainsi que nous sommes arrivés à cette conclusion.

Quel est l’objectif le plus vendu actuellement ?

Tetsushi Hibi : Nous sommes très heureux car tous nos objectifs ont reçu un accueil très favorable de la part du public. Plus particulièrement les RF 70-200 mm F2.8 L IS USM, RF 24-105 mm F4-7.1 IS STM et RF 100-500 mm f/4.5-7.1L IS USM. Je pense qu’il s’agit des objectifs les plus populaires actuellement.

Quels sont les objectifs les plus réclamés – et que vous n’avez pas encore lancés ?

Tetsushi Hibi : Nous sommes très fiers d’avoir déjà 35 objectifs dans notre gamme, de l’ultra grand-angle au super-téléobjectif. Chacun d’entre eux est tenu en très haute estime par nos utilisateurs.

Mais en même temps, nous avons beaucoup de demandes de la part de nos utilisateurs concernant nos futurs objectifs. Je regrette de ne pas pouvoir expliquer quelles sont les fonctions spécifiques les plus demandées, mais nous espérons qu’elles contribueront à élargir le champ des possibles pour nos utilisateurs.

Tetsushi Hibi, directeur de la division ICB en charge de l’optique chez Canon

On constate régulièrement un nombre croissant de lentilles spéciales au sein des objectifs. Que souhaitez-vous atteindre en livrant des objectifs à la formule optique aussi complexe ?

Tetsushi Hibi : Afin de tirer parti de la grande taille de nos capteurs – qui est le point fort de notre écosystème – nous cherchons à pousser toujours plus loin les performances optiques de nos objectifs.

Nos clients exigent de plus en plus d’objectifs riches en fonctionnalités et capables de livrer une haute résolution. Pour répondre à cette demande, nous développons des éléments optiques en fonction des besoins des clients.

Construction optique du RF 50 mm f/1,2 L USM

Les lentilles DO (optique diffractive), qui présentent une forme spéciale à la surface de la lentille, et les lentilles BR (optique réfractive à spectre bleu), qui consistent en des éléments optiques BR pris en sandwich entre des lentilles de verre concaves et convexes, sont les exemples de ces technologies originales de Canon pour les lentilles développées à cette fin.

Go Tokura : Nous développons les lentilles dont nos clients ont besoin en combinant ces technologies. D’un autre côté, ces nouvelles technologies peuvent affecter le prix des objectifs, c’est pourquoi nous essayons également d’élargir la gamme d’optiques pour offrir plus d’options aux clients.

Beaucoup de photographes attendent avec impatience l’ouverture de la monture RF. À l’heure actuelle, Canon est la seule marque à conserver l’exclusivité de sa monture. Allons-nous voir des optiques RF d’autres constructeurs dans un futur proche ?

Tetsuji Kiyomi : Il est vrai que nous sommes approchés par de nombreux fabricants tiers. Nous entendons leurs demandes. Cependant, nous n’avons pas de direction ni de politique en tant que telle sur ce sujet.

Naturellement, je ne peux pas partager plus de détails avec vous, mais ce que je peux dire, c’est que si cela s’aligne sur notre stratégie, nous prendrons les mesures nécessaires au cas par cas. Je ne peux pas vous en dire plus.

Go Tokura : Un exemple de cela est le lancement d’une optique RF par Cosina [le Voigtlander 50 mm f/1 est le premier objectif « tiers » à pouvoir communiquer avec le boîtier via la monture RF, NDLR] : nous sommes en cours de discussion avec d’autres fabricants d’objectifs. Telle est la situation à l’heure actuelle.

Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation des pratiques « alternatives » de la photographie. Et en 2019, Canon a sorti plusieurs produits expérimentaux, dont certains sont devenus disponibles pour le public. Prévoyez-vous de sortir de nouveaux produits comme ceux-ci ?

Tetsuji Kiyomi : Comme vous l’avez sûrement constaté, les gens prennent des photos d’une manière très différente de nos jours. La diversité des pratiques photographiques s’est accrue ces dernières années. Nous pensons que cette tendance va se poursuivre. Et la technologie Canon a beaucoup à apporter dans ce domaine : je pense aux Powershot Zoom, Ivy Rec. Ce ne sont là que quelques exemples.

Tetsuji Kiyomi, directeur de la division ICB en charge des produits chez Canon

Nous pensons que cette tendance va s’inscrire dans la durée, et c’est pourquoi nous souhaitons lancer de nouveaux produits passionnants. Nous vous invitons donc à rester attentif à nos annonces.

Go Tokura : Et nous nous engageons à continuer car ces produits ont été créés non pas par nous [Go Tokura désigne les 4 personnes interviewées. NDLR] (rires) mais par la jeune génération d’employés de Canon. Ce sont eux qui ont eu ces idées et elles sont devenues des produits commercialisés. Nous allons donc continuer sur cette voie.

Lors de notre dernière interview, nous avons beaucoup évoqué les promesses de la 5G. Aujourd’hui, nous observons un large engouement pour la réalité augmentée et la réalité virtuelle. Pouvez-vous nous en dire plus sur la stratégie de Canon ?

Yasuhiko Shiomi : La plateforme Kokomo est développée par une société différente au sein du groupe Canon (Canon U.S.A). Avec la réalité virtuelle, les gens sont physiquement séparés, mais ils sont en mesure de passer du temps ensemble dans un environnement virtuel. Et c’est réellement une nouvelle tendance en matière de communication pour nous, les humains.

La réalité virtuelle et la réalité mixte doivent offrir une bonne expérience immersive, comme si vous viviez et respiriez réellement dans cette pièce.

Notre système de réalité virtuelle à 180 degrés est basé sur le développement de nos boîtiers, bien sûr. Et toute image prise par nos appareils est de haute qualité, cela va sans dire – et nous pouvons la transposer dans le monde virtuel. C’est la principale force de Canon.

En tant que fabricant d’appareils photo, nous gérons à la fois l’entrée et la sortie des images. Nous avons tant à offrir avec nos technologies de caméra dans le monde de la réalité virtuelle. Je pense que vous pouvez imaginer pourquoi nous y consacrons tant d’efforts.

La qualité des images générées par l’ordinateur est prépondérante dans la réalité virtuelle. Nous offrons également une haute qualité d’image avec nos lentilles. Nous prenons l’excellente qualité d’image que nous pouvons obtenir dans le monde réel, et la transposons dans le monde virtuel. La haute qualité des images réelles sera donc notre force.

D’un point de vue européen, il semble que Canon et ses concurrents mettent un terme à leurs gammes des reflex. Une tendance qui semble être confirmée par les stands du CP+, où nous n’avons pas vu un seul boîtier reflex. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

Go Tokura : Tout d’abord, les chiffres du marché indiquent que 5,5 à 6 millions de boîtiers ont été vendus l’an dernier. À la fin de l’année dernière, 70 % de ces ventes était des appareils photo hybride. Le CP+ est un lieu pour présenter des nouveaux produits, et c’est pourquoi vous ne verrez pas beaucoup de reflex cette année. Toutes les entreprises se concentrent bien sûr sur les hybrides.

Mais les reflex représentent encore 30 % des ventes mondiales. Cela signifie qu’il y a toujours une demande pour cette gamme – et la plupart des reflex vendus dans le monde sont fabriqués par Canon.

Il y a également un fort volume d’objectifs qui sont toujours destinés à l’écosystème des reflex numériques. Nous n’envisageons pas de fin soudaine des reflex, ni de passage instantané à l’hybride. Bien sûr, il y aura probablement un déclin progressif, mais la demande est toujours là.

Cette année se tiendra la Coupe du monde de Rugby et Canon est un sponsor majeur. Allons-nous découvrir de nouvelles technologies autour de cet événement ?

Go Tokura : J’aimerais pouvoir répondre à votre question, mais je ne suis pas en mesure de donner ce type d’informations pour l’instant. La politique de Canon est de s’assurer qu’à chaque événement sportif majeur, les photographes professionnels puissent effectuer leur travail, donc nous continuerons de fournir un service pour les pros.

Toutefois, les événements sportifs sont un excellent terrain d’essai donc nous y expérimenterons certainement de nouvelles technologies.

Quel est le principal défi de Canon pour 2023 ? Comment comptez-vous le relever ?

Go Tokura : Il y en a beaucoup. J’ai déjà mentionné précédemment que nous disposons désormais d’une gamme d’appareils photo assez étendue, allant de l’EOS R3 à l’EOS R50. Nous avons également plus de 30 objectifs. Nous sommes donc en mesure de satisfaire la plupart des demandes et des exigences. Mais si l’on considère le marché des boîtiers à objectifs interchangeables, nous voulons gagner des parts de marché dans la catégorie des hybrides, et ce sera notre principal objectif pour 2023.

En termes de matériel, pour l’instant, nous fournissons ce que nous appelons des images de « dispositifs d’entrée 2D ». Ce que nous souhaitons faire, c’est avancer vers la réalité virtuelle et la réalité mixte. Nous devons faire évoluer nos produits plus rapidement et de manière plus conséquente afin que nos clients puissent profiter des nouveaux produits Canon. C’est l’environnement que nous voulons créer et le type d’outils que nous voulons fournir aux utilisateurs.

Mais tout ceci concerne uniquement les produits destinés au grand public. Chez Canon Imaging, en tant que groupe, nous ne nous contentons pas de fabriquer du matériel. Nous voulons être en mesure d’offrir plus d’analyses, avec une valeur ajoutée autour des données. Aussi, nous consacrons des investissements très importants dans ces domaines d’activité. Pour Canon Imaging dans son ensemble, je pense que nous verrons de grandes évolutions à l’avenir.

À propos de la plateforme Canon.Image : vous avez récemment ajouté le traitement RAW, prévoyez-vous d’ajouter de nouvelles fonctionnalités ? Quel est votre point de vue sur le Creator’s Cloud annoncé par Sony aujourd’hui ?

Yasuhiko Shiomi : Comme vous l’avez mentionné, nos utilisateurs peuvent désormais importer leurs fichiers RAW de leurs appareils photo vers le Cloud grâce à Image.canon, et nous offrons des services qui permettent d’éditer les fichiers RAW grâce au Deep Learning.

Notre priorité est d’aller plus loin que la seule amélioration de la qualité d’image, et de proposer l’édition de vidéos. 

Cependant, pour l’instant, nous adoptons une approche différente de Sony en nous concentrant sur l’édition des photos en haute résolution au sein d’Image.canon.

De gauche à droite, Yasuhiko Shiomi, Go Tokura, Tetsuji Kiyomi,et Tetsushi Hibi

Merci à Canon Corp pour cette interview. Nous remercions également Amanda de Canon France pour avoir organisé cette rencontre.

Responsable éditorial

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  1. Ils se fichent du monde avec les objectifs. c’est pas avec des objectifs à 3000€ bien que très qualitatifs et des objectifs à ouverture variable à 7,1 qu’ils vont y arriver.
    J’ai l’impression qu’ils font un énorme bras d’honneur à leur clientèle.

    1. je pense que Mathieu ne parle par des petits objectifs grands angles, mais plutot des teleobjectif type 600 mm f/11, 800mm f/11 ou encore le 100-500 4.5-7.1 … reflechissez…

      1. le 600mm f11 semble tellement bien qu’il y en a plein leboncoin, tout le monde l’achete, mais tout le monde le revend. Acheté neuf 800 eur, pour 500 eur quasi neuf en occasion t’en a un, sortir un objectif avec une ouverture à f11 c’est du grand n’importe quoi, canon s’est foutu de ses clients, faut pas etre fou pour sortir un truc comme ça… on te dit que la montée en iso est meilleure et que les boitiers peuvent les gérer, et quand tu vois un R7 qui sort des photos bruitées à 1 600 iso, tu rigoles, un gros foutage de tronche. Bref, on va te sortir que la solution c’est Topaze Denoise… attend, je re-rigole encore un coup… sans parler du rolling shutter, ou suivant la scene, tu ne sais plus du volet mecanique ou electronique il faut utiliser… vive canon en 2023… mdr j’oubliais l’objectif (70-200 ?) qui n’est pas compatible avec l’extender canon x1.4, là aussi je rigole, elle est pas mal cette blague là aussi. Canon se fiche de la tronche de ses clients en effet… perso, soit j’attends les mark 2 voir mark 3 pour avoir un truc qui tient la route, soit je change file chez Sony pour mon prochain boitier , ca suffit la mascarade. Vu le prix des boitiers et ce qu’on a, merci bien.

      2. j’ai pas parlé des problemes de qualité de l’oeilleton qui craque sur le R3… là encore, 6 000 eur le boitier pour voir le caoutchouc de son oeilleton à 20 eur craquer comme un bout de plastique pourri… foutage de tronche

  2. Interview fort intéressante.
    Dommage pas de question sur la politique de nommage des R et RP, même si il semble que ça a été une erreur qu’ils ont rectifié (comme indiqué): R1 à R50, sans prendre en compte la taille du capteur, mais les fonctionnalités.
    C’est plus confus que chez Nikon ou Sony.