© Claudia Andujar, Susi Korihana thëri, Catrimani, 1972–1974. Mineral pigment print from infrared film. (68.5 x 102.5 cm). Instituto Moreira Salles Collection

Kyotographie 2024 : la photographie sans concession dans l’ancienne capitale du Japon

Pendant un mois, du 13 avril au 12 mai 2024, différents lieux culturels de la ville de Kyoto sont investis par le festival Kyotographie avec une fine sélection de 13 artistes ou collectifs. Réunis cette année sous le thème « Source », les projets exposés couvrent une vaste période et de nombreux territoires, avec autant d’artistes contemporains (le plus jeune a 24 ans !) que d’artistes qui ont marqué l’histoire de la photographie, et de toutes nationalités.

© Claudia Andujar, Collective house near the Catholic mission on the Catrimani River, Roraima state, 1976. Mineral pigment print, from infrared film. (68.5 x 102.5 cm). Instituto Moreira Salles Collection

Cette diversité traverse toute la sélection du festival, qui nous fait passer de Viviane Sassen à Claudia Andujar sans transition, en passant par un Lucien Clergue que nous n’avions pu vu exposé depuis quelque temps. Voici l’occasion de retrouver son exposition « Gipsy tempo », qui nous permet de découvrir ou redécouvrir son travail d’ampleur qu’il a consacré aux communautés gitanes.

Lucien Clergue, Little gypsy girl in the Chapel, Cannet, 1958
© Atelier Lucien Clergue

Dès les années 1950, il se rend aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour y photographier le pèlerinage annuel et tous les us et coutumes consacrés. Tout en mouvement, en vitalité, Lucien Clergue compose un véritable panorama d’une culture alors tout à fait méconnue et peu documentée par la photographie.

Lucien Clergue, Draga in Polka Dot Dress, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1957
© Atelier Lucien Clergue

Dans un registre tout à fait différent, le travail de la photographe Tokuko Ushioda, qu’on évoque pour la première fois dans nos lignes, a particulièrement retenu notre attention. Avec « My Husband », l’exposition du festival Kyotographie nous permet d’appréhender la pratique photographique de l’intime de Tokuko Ushioda, et ses noir et blanc subtils et sensibles.

Tokuko Ushioda (1940) From the series My Husband
© Tokuko Ushioda, Courtesy PGI

Pendant les cinq années qui ont suivi la naissance de sa fille, la photographe a saisi sa propre histoire au fil d’un quotidien sans cesse sublimé, l’histoire d’un couple aux prises d’une situation financière précaire et d’une vie de famille difficile à concilier avec la vie d’artiste. En résultent des photographies au format carré 6×6, qui contiennent toute une tradition de l’écriture visuelle de soi, et qui n’ont rien à envier aux grands du genre, Nan Goldin, Nobuyoshi Araki ou Hervé Guibert.

Tokuko Ushioda (1940) From the series My Husband
© Tokuko Ushioda, Courtesy PGI
Tokuko Ushioda (1940) From the series My Husband
© Tokuko Ushioda, Courtesy PGI

Photographie intimiste, expérimentale, de reportage, ou documentaire… tous les genres se complètent pour nous offrir une édition aux allures d’exhaustivité. Se rajoutent à ces artistes, les photographes Birdhead, James Mollison, Claudia Andujar, Thierry Ardouin, Tetsuo Kashiwada, Jaisingh Nageswaran, Kikuji Kawada, Rinko Kawauchi, Yoriyas, ainsi que le collectif Iranian citizen and photographers.

Joshi, Rajkot, India, from the series Where Children Sleep
© James Molison
© Claudia Andujar, Guests from the Xaxanapi community enter the collective house of their Korihana thëri hosts for the inauguration of the reahu ceremony, Catrimani, 1974. Mineral pigment print. (68.5 x 102.5 cm). Instituto Moreira Salles Collection

Informations pratiques :
Kyotographie International Photography Festival 2024
Kyoto, Japon
Du 13 avril au 12 mai 2024
Tarif : pass à 15 000 yens pour toutes les expositions (environ 90 euros)
En savoir plus sur le site du festival Kyotographie