Test Fujifilm X-T50 : un excellent boîtier coincé entre le X-T5 et X-S20

...et le X100VI

8.4
sur 10

Dévoilé en mai 2024, le Fujifilm X-T50 est un hybride APS-C visant à occuper le segment du milieu de gamme en monture X. De prime abord, il est facile de le voir comme un mini X-T5 – puisqu’il reprend son capteur stabilisé de 40 Mpx et son X-Processor 5. Mais ce point de vue pourrait (presque) être réducteur.

Grâce aux choix ergonomiques opérés par Fujifilm, on dispose d’un boîtier très léger – et paré pour la street photography. Dès lors, le X-T50 peut-il être considéré comme une alternative – avec objectif interchangeable – au Fujifilm X100VI ? Parvient-il également à justifier l’envolée de son tarif par rapport à son prédécesseur ?

Nous utilisons le Fujifilm X-T50 au quotidien depuis sa sortie. Voici donc notre test complet de ce petit hybride aux grandes ambitions.

Fujifilm X-T50 : hybride milieu de gamme premium

Chez Fujifilm, les hybrides en monture X sont souvent rangés par paire. Ainsi, 18 mois après son très populaire X-T5, Fujifilm lance une déclinaison « miniature ». Cependant, le X-T50 ne doit en aucun cas être considéré comme une version au rabais du X-T5, tant la fiche technique de ces deux appareils est similaire. On retrouve en effet le même couple capteur + processeur – mais dans un gabarit plus réduit. Autant de points communs que le X-T30 (et son clone, le X-T30 II) partageait avec son grand frère, le X-T3.

Un X-T5, un X-T50 et un X-S20

Ainsi, la philosophie entre le X-T50 et son prédécesseur est inchangée. Néanmoins, Fujifilm semble avoir opéré un repositionnement stratégique de son boîtier, qui s’affiche à 500 € (!) de plus que le X-T30 à son lancement. Une (r)évolution qui s’explique par la hausse de définition du capteur… mais aussi par la nécessité de différencier le X-T50 de son petit frère, le X-S20.

Quel niveau de performances pouvons-nous obtenir de ce nouveau boîtier milieu de gamme au tarif premium ? C’est ce que nous allons étudier ensemble.

Voici les caractéristiques principales du Fujifilm X-T50 comparées au X-S20 :

Fujifilm X-T50Fujifilm X-S20
CapteurAPS-C X-Trans CMOS 5 HR BSI 40,2 MpxAPS-C X-Trans CMOS 4 BSI 26,2 Mpx
Filtre passe-basNonNon
Processeur d’imageX-Processor 5X-Processor 5
Viseur électronique0,39" OLED à 2,36 Mpts, 0,62x, dégagement oculaire de 17,5 mm, taux de rafraîchissement jusqu’à 120 fps0,39" OLED à 2,36 Mpts, 0,62x, dégagement oculaire de 17,5 mm, taux de rafraîchissement jusqu’à 120 fps
Écrantactile, inclinable, 3 pouces, 1,84 million de pointstactile, orientable, 3 pouces, 1,84 million de points
AutofocusHybrideHybride
Format d’enregistrement (photo)JPEG (8 bits), HEIF (10 bits), RAW (14 bits)JPEG (8 bits), HEIF (10 bits), RAW (14 bits)
Format d’enregistrement (vidéo)MOV, HEVC, MPEG-4MOV, HEVC, MPEG-4
Nombre de points AF425425
Couverture AFN.C.N.C.
Sensibilité AF-4 à 20 IL (jusqu’à -7 IL en corrélation de phase)-4 à 20 IL (jusqu’à -7 IL en corrélation de phase)
Rafale (obt. mécanique)8 i/s8 i/s
Rafale (obt. électronique)13 i/s, 20 i/s (crop 1,29x)20 i/s, 30 i/s (crop 1,29x)
ObturationDe 15 min à 1/4000 s (jusqu'à 1/180000s en obturateur électronique)De 15 min - 1/4000s (jusqu'à 1/32000s en obturateur électronique)
Sensibilité ISO125 à 12 800 ISO (extensible de 64 à 51 200 ISO)125 à 12 800 ISO (extensible de 80 à 51 200 ISO)
Synchro flash1/125s1/125s
Stabilisationoui, gain jusqu’à 7 stopsoui, gain jusqu’à 7 stops
Vidéo6,2K 30 fps, 4K UHD/DCI HQ 30 fps, 4K UHD/DCI 60 fps, Full HD 240 fps6,2K 30 fps, 4K UHD/DCI HQ 30 fps, 4K UHD/DCI 60 fps, Full HD 240 fps
Stockage1x SD UHS-II1x SD UHS-II
ConnectivitéWi-Fi 5.0, Bluetooth 4.2, USB-C, HDMI D, micro /casque 3,5 mm, flash pop-upWi-Fi 5.0, Bluetooth 4.2, USB-C, HDMI D, micro, casque 3,5 mm, flash pop-up
BatterieNP-W126NP-W235
TropicalisationNonNon
Dimensions (L x H x P)123,8 x 84 x 48,8 mm127 x 85,1 x 65,4 mm
Poids (avec batterie et casque)438 g491 g
MontureFujifilm XFujifilm X
Prix au lancement1499 €1399 €

Ergonomie et prise en main

Dès le premier regard, le Fujifilm X-T50 nous séduit par sa compacité et son ergonomie retravaillée. D’une manière générale, le boîtier adopte des lignes plus douces, offrant un meilleur confort. On notera sa poignée et ses courbes plus arrondies et son repose-pouce plus prononcé, qui offrent une prise en main assez rassurante. La nouvelle finition « charcoal », aux nuances de gris plus foncées que la traditionnelle version « silver », est très élégante.

Silver, black et charcoal, notre héros du jour.

Le boîtier mesure ainsi 12,4 cm de large, 8,4 cm de haut et 4,9 cm de profondeur (grip inclus). Son poids de 438 g est remarquable. C’est 60 g de plus que le X-T30 II du fait de l’ajout de la stabilisation du capteur. Le X-T50 se montre presque aussi menu que les compacts X100V / X100VI.

Les Fujifilm X100V et X-T50 avec un 27 mm.

Avec une petite focale fixe Fujifilm (comme la Fujinon XF 27 mm f/2,8 R WR), vous obtenez un tandem d’une redoutable compacité, prêt à vous accompagner absolument partout. Sa discrétion est un très bon atout pour la street photo. Néanmoins, on aurait aimé que le grip soit un peu plus prononcé – comme sur le X-S20 – ce qui aurait facilité l’utilisation du boîtier avec un téléobjectif.

Comme son prédécesseur, le boîtier n’est pas tropicalisé… ce qui fait un peu tache, vu son tarif.

Le boîtier dispose d’un écran LCD tactile et inclinable grâce à ses 2 charnières. La disposition de l’écran est très bien pensée pour la photo de rue. On peut ainsi utiliser l’appareil à la taille facilement, en déclenchant avec le pouce. Dans ce cas de figure, une accroche Peak Design Micro Clutch peut être rassurante.

Le viseur électronique – qui est identique à celui des X-S20 et X-T30 II (entre autres modèles). Il est composé d’une dalle OLED de 0,39 pouces affichant 2,36 Mpts (grossissement de 0,62x et dégagement oculaire de 17,5 mm). Il s’avère un peu étroit – surtout si vous portez des lunettes.

En termes d’ergonomie, le X-T50 s’inscrit dans la droite lignée des boîtiers au look vintage de Fujifilm. Sur le capot supérieur, la plus grande nouveauté concerne la roue placée à gauche du viseur électronique, qui est désormais entièrement consacrée aux simulations de films et non plus aux ISO. On est donc incité à passer d’un film à l’autre par une simple rotation de cette roue.

Le principe était déjà le même sur le X-S20 – même si ladite roue n’était pas sérigraphiée. Enfin, un petit levier permet de déployer le flash pop-up, toujours utile pour dépanner. Le déclencheur est doté d’un pas de vis pour déclencheur souple.

À droite du viseur électronique, on retrouve évidemment les molettes dédiées à la vitesse d’obturation et à la compensation d’exposition. Comme sur les X-T30 / X-T30 II, un petit loquet permet de basculer rapidement en mode Auto. De quoi rassurer les utilisateurs débutants.

Deux roues crantées sont présentes, l’une à l’avant et l’autre à l’arrière. Par défaut, celle située à l’avant sert à régler la sensibilité ISO, ce qui peut être un peu perturbant. Comme à l’accoutumé chez Fujifilm, ces roues sont cliquables et on peut leur attribuer une fonction. Enfin, sur la face avant est toujours installé l’interrupteur de sélection des modes AF (S, C et M).

Au final, le Fujifilm X-T50 s’avère bien pensé. Par bien des aspects, il est idéalement conçu pour la photo de rue – mais ne se limite pas à cet usage. Son gabarit le rend agréable à utiliser avec une petite focale fixe comme avec un petit téléobjectif… même si l’on aurait aimé que le grip soit un chouïa plus prononcé.

Performances et qualité d’image du Fujifilm X-T50

Au cours de ce test, nous avons utilisé le Fujifilm X-T50 avec plusieurs objectifs en monture X. Parmi eux, mentionnons le (nouveau) zoom de kit Fujinon XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR, la focale fixe XF 35 mm f/1,4 R, ou encore le téléobjectif XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS.

Sans conteste, cet hybride APS-C offre une très belle qualité d’image. La restitution des couleurs est particulièrement soignée et l’autofocus réactif. Mais est-ce une surprise ? En reprenant le couple capteur + processeur du X-T5, Fujifilm ne laissait guère de doute quant aux performances de son hybride premium compact.

Mickey pause clope – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 50 mm, ¹⁄₁₅₀ s à ƒ / 4,8, ISO 800
Jolis crimes – Fujifilm X-T50 – XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm, ¹⁄₁₀₅ s à ƒ / 2,0, ISO 800
Symétrie – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 16 mm, ¹⁄₂₄₀ s à ƒ / 7,1, ISO 125

Capteur APS-C de 40 Mpx : le X-T50 en terrain connu

Comme indiqué plus haut, le Fujifilm X-T50 intègre un capteur X-Trans CMOS 5 HR de 40,2 Mpx. Un capteur très défini, rétro-éclairé – mais pas empilé – que l’on retrouve (chronologiquement) sur les X-H2, X-T5 et X100VI. Malgré le peu d’espace disponible au sein du boîtier, Fujifilm a réussi à loger un mécanisme de stabilisation du capteur.

Côté processeur, on dispose également le X-Processor 5. Pour mémoire, ce dernier permet au boîtier de gagner en réactivité et en performance.

Les fichiers obtenus mesurent 7728 x 5152 pixels. Le boîtier génère des fichiers RAW 14 bits. Les fichiers (non compressés) pèsent entre 80 et 85 Mo. Heureusement, les RAW compressés sont plus légers (30 Mo environ).

Qualité d’image : une latitude de recadrage très appréciable

Au vu de son positionnement, on aurait pu (logiquement) s’attendre à ce que le X-T50 adopte une définition « raisonnable ». Pourtant, son capteur de 40 Mpx lui permet de figurer parmi les hybrides APS-C les plus définis du marché.

Et, comme sur le X-T5, le niveau de détails est particulièrement impressionnant. L’impression d’une (légère) mollesse que l’on observait sur les anciens modèles a presque totalement disparu.

170 ans d’histoire(s) – Fujifilm X-T50 – XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS – 200 mm, ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 6,4, ISO 500

On peut allègrement rogner dans l’image, sans crainte pour la qualité d’image. De ce point de vue, Fujifilm réussit son pari. Seul regret : la fonction Pixel Shift Multi-Shot a été sacrifiée. Pour capturer des fichiers de 160 Mpx, il faudra vous tourner vers le X-T5 ou le X-H2.

Par ailleurs, le rendu des couleurs est toujours aussi agréable. Les couleurs sont franches et les contrastes assez prononcés. D’une manière générale, les RAW nécessitent peu de correction.

Montmorency – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 50 mm, ¹⁄₅₀₀ s à ƒ / 5,0, ISO 320

Mentionnons aussi (et surtout) les 20 simulations de films – mises en évidences par la molette mentionnée plus haut. On retrouve avec plaisir le nouveau mode « Reala Ace » (inauguré par le GFX 100 II) aux blancs très vifs et aux bleus plus sombres et légèrement désaturés.

Concrete Reala Ace – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 50 mm, ¹⁄₆₀₀ s à ƒ / 7,1, ISO 125

De même, le mode « Acros » permet d’obtenir des photos au noir et blanc très subtil. En clair : une fois encore, ces simulations de film prouvent leur utilité. Au point que l’on peut se passer des fichiers RAW, la plupart du temps.

Présidentielle – Fujifilm X-T50 – XF 27 mm f/2,8 – 27 mm, ¹⁄₇₅₀ s à ƒ / 5,6, ISO 400

La dynamique du capteur est satisfaisante. Sans grande surprise, le débouchage des ombres génère du bruit numérique… mais la quantité de détails récupérable est toujours impressionnante. En revanche, les zones surexposées peuvent être un peu difficiles à rattraper.

Montée en ISO

Comme sur les autres boîtiers de la marque, le X-T50 offre une montée en ISO globalement réussie. La plage ISO va de 125 à 12 800 ISO – et peut être étendue de 64 à 51 200 ISO.

Le bruit fait une légère apparition à 800 ISO, et devient détectable dans les zones d’ombre à partir de 1600 ISO. Pour autant, le bruit semble atteindre un « plateau », la quantité de bruit à 3200 ISO étant quasi-identique.

C’est à partir de 6400 ISO que le bruit se fait sentir plus nettement. À 10 000 ISO, le niveau de détails baisse assez franchement. Et à 12 800 ISO, nos images souffrent parfois d’un manque de piqué assez notable. Enfin, aux valeurs ISO les plus élevées, point de miracle. Très visible à 25 600 ISO, le bruit est omniprésent à 51 200 ISO.

200 ISO.

En clair, les performances en ISO élevés du X-T50 sont rassurantes – et assez similaires à celles du X-T5. On peut facilement s’aventurer en basse lumière sans trépied.

En revanche, en cas de vitesse d’obturation élevée (1/200s ou plus), on prendra soin d’utiliser une optique suffisamment lumineuse, sous peine de voir le bruit numérique crever le plafond. À ce titre, notez que le logiciel DxO PureRaw est compatible avec les boîtiers Fujifilm à capteur X-Trans. Une bonne manière de rattraper vos images très bruitées.

Sakura bruité – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 33.3 mm, ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 3,8, ISO 51200

Un autofocus globalement très efficace

Le X-T50 est le 6e boîtier de Fujifilm à embarquer le X-Processor 5. Il profite donc des dernières avancées en termes de suivi AF, grâce aux algorithmes de dernière génération et au Deep Learning. Comme sur le X-T5 (décidément…), le boîtier dispose d’un autofocus « hybride », mêlant corrélation de phase et détection de contraste. Il comporte 425 collimateurs exploitables.

Sur le terrain, le boîtier offre une détection extrêmement rapide et précise de l’œil du sujet, même lorsqu’il n’occupe qu’une petite place dans le cadre. En street photo, cet AF s’avère très performant. En utilisant une petite focale fixe lumineuse (ou un zoom récent), l’accroche du sujet est ultra-rapide et on peut déclencher sans aucune latence. Il conserve en ce sens un avantage non négligeable sur le X100VI qui demeure bloqué avec un objectif intégré peu véloce.

Fumer tue – Fujifilm X-T50 – XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm, ¹⁄₁₈₀ s à ƒ / 1,4, ISO 5000

Au-delà, le X-T50 détecte aussi toute une variété de véhicules (voitures, motos, vélos, trains et avions). Dans ce cas de figure, la mise au point est calée sur le pare-brise de la machine. Il est également à l’aise avec les animaux (félins et canidés) et les oiseaux.

Grocha – Fujifilm X-T50 – XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS – 95 mm, ¹⁄₁₆₀ s à ƒ / 4,5, ISO 400

Néanmoins, tout n’est pas parfaitement parfait. D’une part, on observe toujours quelques hésitations et plusieurs « faux positifs », où l’appareil croit identifier un visage (ou un véhicule) sur un élément du décor.

D’autre part, le boîtier marque le pas en basse lumière. Un point qui se vérifie particulièrement avec certaines focales fixes un peu anciennes en monture X, comme notre 35 mm f/1,4. En clair, pour tirer pleinement parti des 40 Mpx et des améliorations de l’autofocus, mieux vaut utiliser un objectif relativement récent.

Bastille – Fujifilm X-T50 – XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm, ¹⁄₂₅₀ s à ƒ / 1,4, ISO 12800

Performances en rafale : le X-T5, un hybride à grande vitesse (HGV)

En obturation mécanique, le boîtier autorise des vitesses comprises entre 4s et 1/4000s – extensible jusqu’à 60 minutes en mode Bulb. En obturation électronique, la valeur maximale atteint 1/180000s – comme sur le X-T5, là encore. De quoi permettre l’emploi d’objectifs ultra-lumineux, même sous une lumière ultra-forte. Attention cependant au rolling shutter, qui peut être assez présent.

En rafale, le boîtier monte à 8 i/s en obturateur mécanique. Une valeur identique à celle du X-S20, soit dit en passant. Il est d’ailleurs probable que les deux boîtiers partagent le même obturateur. Celui-ci serait hérité du… X-T20, lancé en 2017 !

Avec l’obturateur électronique, en revanche, le X-T50 plafonne à… 13 i/s sans recadrage – comme le X-T5, une fois encore. C’est moins bien que le X-S20 (!), qui autorise une rafale à 20 i/s sans crop. Certes, avec les X-T5 et X-T50, il est bel et bien possible d’atteindre cette valeur… mais au prix d’un crop 1,29x dans l’image.

Le buffer est un peu moins capacitaire que celui du X-T5 – sans être complètement ridicule pour autant. En mode RAW compressé sans perte, on peut atteindre 32 images (à 20 i/s avec crop 1,29x), 21 images (à 13 i/s) et 22 images (à 8 i/s). En optant pour le mode RAW sans compression (ou le mode RAW + JPEG), sans surprise, les valeurs sont plus basses. Heureusement, le transfert des images vers la carte SD est rapide (merci l’UHS-II) et l’appareil ne se bloque pas.

24 images seulement en rafale RAW non compressé + JPEG à 20 i/s, c’est peu…

En clair, le buffer du X-T50, sans être minuscule vient quelque peu brider ses ambitions sportives. Une manière pour Fujifilm d’introduire une « vraie » différence entre ce boîtier, le X-T5 – et, à plus forte raison, avec le X-H2S.

Une stabilisation 5 axes efficace

Lorsque les premières rumeurs sur le X-T50 avaient commencé à circuler, nous avions craint que la stabilisation du capteur ait été sacrifiée sur l’autel de la compacité. Heureusement, il n’en est rien et l’IBIS est bien de la partie – ce qui rend la prouesse d’ingénierie de Fuji encore plus impressionnante. Comme sur le X-T5, le gain monte à 7 stops maximum.

Beaumarchais – Fujifilm X-T50 – XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm, 1.0 s à ƒ / 2,8, ISO 125

Bien évidemment, l’IBIS peut être couplée à la stabilisation optique (OIS). Notez d’ailleurs qu’il n’est pas possible de dissocier les deux systèmes. Sur le terrain, nous avons réussi à obtenir des photos nettes sans difficulté à 1s avec la focale fixe XF 35 mm f/1,4 R, dépourvue de stabilisation optique. Avec un objectif stabilisé comme le télézoom XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS, nous avons également réussi (mais non sans mal) à descendre à 1s à main levée.

Ligne 10 – Fujifilm X-T50 – XF 50-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS – 200 mm, 1.0 s à ƒ / 4,8, ISO 1000

De ce point de vue, le X-T50 s’avère très satisfaisant. Et l’on peut s’aventurer de nuit sans trépied (et sans monter trop haut dans les ISO) sans difficulté.

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Fujifilm X-T50 :

Fujinon XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR : nouvel objectif de kit séduisant

Aux côtés du X-T50, Fujifilm a présenté un nouveau zoom de kit : le Fujinon XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR. Ce dernier a la lourde tâche de nous faire oublier le XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – lancé il y a déjà 11 ans.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau zoom s’avère très intéressant. Il est plus léger et compact que son prédécesseur, affichant seulement 240 g sur la balance. Une fois monté sur le X-T50, le duo réussit à rester sous la barre des 700 g et est prêt à vous accompagner dans toutes vos sorties photo.

Par rapport à son modèle, l’objectif offre un angle de champ plus large… mais moins long. Équivalent 24-75 mm, il offre une bonne polyvalence, cette plage de zoom était un peu la référence. Dans tous les cas, cet objectif s’avère très appréciable en photo de paysage ou de portrait.

Ryman – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 20.2 mm, ¹⁄₁₀₀ s à ƒ / 3,6, ISO 1000

Ses performances optiques devront faire l’objet d’une étude plus approfondie ; cependant, le niveau de détails semble élevé, même à la pleine ouverture. En outre, nous avons apprécié la réactivité de l’autofocus, même en basse lumière. La motorisation LM s’avère toujours aussi pertinente.

Tranche de vie – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 29.6 mm, ¹⁄₁₀₀ s à ƒ / 4,0, ISO 10000

De plus, il bénéficie d’une distance de mise au point très courte, permettant de s’adonner aux joies de la proxiphotographie. Ce dont nous ne nous sommes pas privés, bien au contraire.

Doux jardin – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 50 mm, ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 5,6, ISO 640

Hélas, la perfection n’est pas de ce monde… et cet objectif souffre de deux défauts. En premier lieu, on regrette l’absence de stabilisation optique (présente sur l’ancienne version) – qui est compensée, il est vrai, par l’IBIS des boîtiers X-S20, X-T50, X-T5 et allii.

Mais surtout, l’ouverture maximale à f/4,8 à fond de zoom (contre f/4 auparavant) est loin d’être lumineuse. Pour maintenir une vitesse d’obturation élevée en basse lumière, ceci impose de monter assez haut dans les ISO – avec un certain risque de dégrader la qualité d’image.

Brutaliste – Fujifilm X-T50 – XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR – 44.5 mm, ¹⁄₅₀₀ s à ƒ / 4,5, ISO 25600

Le Fujifilm X-T50 côté vidéo

En vidéo, le X-T50 est une copie conforme du X-T5. On peut donc filmer en 6,2K ou en 4K HQ jusqu’à 30 fps – avec un crop de 1,23x. En 4K ou en Full HD à 60 fps, on note aussi un recadrage de 1,14x. Pour enregistrer des séquences sans crop, il faudra opter pour la 4K ou la Full HD 30 fps maximum. Notez aussi que la stabilisation numérique (indisponible en 6,2K et en 4K HQ) entraîne un crop 1,1x supplémentaire. Deux modes F-Log et un mode HLG sont disponibles. Le rolling shutter peut être assez prononcé en cas de mouvements en panning.

Fujifilm présentant quelques uns des différents ratios vidéo du X-T50. 

Sur le terrain, le X-T50 profite des dernières améliorations apportées par Fujifilm. On peut ainsi toucher l’écran pour démarrer le suivi du sujet – une fonction ajoutée au X-T5 en avril dernier. L’autofocus est fluide – hormis avec certaines focales fixes un peu anciennes comme le XF 35 mm f/1,4 R mentionné plus haut.

Cadre Rec rouge, F-Log 2 et 6,2K sont au rendez-vous en vidéo.

En revanche, hormis les zebra et l’affichage d’un cadre rouge, les options avancées en vidéo sont toujours assez limitées par rapport à ce que proposent certains concurrents.

Connectivité et autonomie

En termes de connectivité, le Fujifilm X-T50 se montre minimaliste. Le boîtier n’intègre qu’un unique slot pour carte SD, mais ce dernier est compatible avec les cartes UHS-II. Il est logé au même endroit que la batterie, au niveau du grip… et l’insertion/éjection de la carte n’est pas toujours facile en raison du peu d’espace disponible.

L’appareil emploie la petite batterie NP-W126S, déjà croisée sur le X-T30 II et le X100VI. Attention cependant, vous ne pourrez pas réutiliser les batteries d’un X-T4/X-T5 (NP-W235). L’autonomie annoncée est de 390 clichés maximum avec l’écran LCD.

Notez que X-T50 peut être rechargé en USB. On peut donc alimenter facilement son boîtier avec une power bank – ce qui, en voyage, est toujours aussi pratique.

Sur le terrain, nous avons réussi à aller largement au-delà. Lors d’une séance de street photo assez chargée, nous avons réussi à capturer plus de 550 clichés d’affilée – sans même activer le mode éco. En revanche, prudence si vous faites beaucoup de photos en pose longue.

Le pas de vis est plus éloigné de la trappe batterie, permettant d’ouvrir ladite trappe même lorsqu’une semelle est installée sur le boîtier. Fuji gomme ainsi un défaut des X-T30 / X-T30 II.

Du reste, on dispose d’une prise micro/casque 3,5 mm, d’un port USB-C 3.2 Gen 2×1 et d’un port micro-HDMI. La prise casque est aux abonnés absents : à la place, Fujifilm fournit un adaptateur à brancher sur le port USB-C.

Le X-T50 est compatible Wi-Fi 5 et Bluetooth 4.2. On peut donc l’utiliser avec l’appli X-App (iOS et Android). La procédure d’appairage est particulièrement simple et rapide : un excellent point pour Fujifilm. D’autant que le lag lors de la prise de vue est très réduitDepuis une récente mise à jour, une page affiche les détails sur l’état de son matériel (le nombre de déclenchements avec l’obturateur mécanique, notamment).

Fujifilm X-T50 : trop premium pour un milieu de gamme

Au terme de ce test, le Fujifilm X-T50 nous laisse un sentiment… contrasté. Pourtant, la liste des points positifs est très bien garnie. On apprécie beaucoup la compacité ainsi que le design du boîtier, qui marie adroitement un look vintage avec des lignes plus arrondies. La nouvelle molette dédiée aux simulations de films est une bonne incitation à sortir des sentiers battus. La nouvelle finition « charcoal » (gris foncé) est très élégante.

Le boîtier offre une très bonne qualité d’image, avec un très bon niveau de détails et une restitution des couleurs très soignée. Son autofocus s’avère très réactif… à condition que l’objectif soit suffisamment véloce. Ce faisant, le X-T50 réussit pleinement son pari : il incarne à la fois une version compacte du X-T5… et une alternative (avec objectif interchangeable) au X100VI.

Mais en dépit de toutes ses qualités, le boîtier souffre d’un positionnement stratégique et tarifaire discutable. Est-ce que le capteur 40 Mpx fait gonfler la facture et ne lui permet plus d’être un hybride « milieu de gamme » comme son prédécesseur ? De fait, il se retrouve coincé entre le X-S20 (déjà assez onéreux) et le X-T5 – dont il ne parvient pas à se différencier suffisamment.

Au final, le Fujifilm X-T50 se retrouve dans un entre-deux assez peu confortable. Oui, le niveau de prestations s’avère très élevé. Hélas, son tarif nous empêche d’adhérer pleinement à sa philosophie. Ainsi, il est à craindre que certains photographes se tournent vers d’autres modèles – au capteur moins défini et souvent non stabilisé… mais moins chers.

Le Fujifilm X-T50 est disponible en précommande au tarif de 1499 € nu. Il est proposé en kit avec le zoom XC 15-45 mm f/3,5-5,6 OIS PZ à 1599 €, et avec le (nouveau) zoom XF 16-50 mm f/2,8-4,8 R LM WR à 1899 €. Les livraisons devraient débuter à partir de la mi-juin.

Vous pouvez également le retrouver chez Digit-PhotoMiss NumériquePhoto-UniversCamaraDigixo, PhoxStudioSport, à la Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Test Fujifilm X-T50 : un excellent boîtier coincé entre le X-T5 et X-S20
Fabrication / finitions
8.2
Ergonomie
8.6
Qualité d'image
8.9
Montée en ISO
8.5
Efficacité de l'autofocus
8.6
Fonctionnalités
8.4
Vitesse en rafale
7.8
Stabilisation
8.3
Capacité du buffer
7.6
Autonomie
8.5
Vidéo
8.6
Rapport qualité-prix
7.8
Points forts
Design rétro et lignes plus douces
Très compact et léger
Très bonne qualité d’image
Bonne montée en ISO
Suivi AF convaincant
Stabilisation efficace
Emplacement mémoire compatible UHS-II
Points faibles
Écran non monté sur rotule
Viseur trop étriqué (surtout pour les porteurs de lunettes)
Buffer assez réduit
Unique emplacement SD et installé sous le boîtier
Boîtier non tropicalisé
Tarif trop élevé
8.4
sur 10
Responsable éditorial

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  1. Excellent test très impartial. Le xt-5 est trop proche tarifairement pour permettre au xt-50 de cartonner.

    Ce boîtier devra baisser de prix en 2025 une fois la production stabilisée pour vraiment se faire une place.

    Espérons que fuji n’abandonne pas le 26 Mpx largement suffisant dans nombreuses situations.

    Et bien sûr vivement 2025 pour le xpro4

    Mais surtout : fuji sortez des optiques !!!!!