Début novembre 2022, Fujifilm lançait en grande pompe son nouvel hybride compact haute performance. Le Fujifilm X-T5 vient prendre place aux côtés de ses cousins, les Fujifilm X-H2 et X-H2S, lancés plus tôt cette année. Quels points communs – et quelles différences entre ces trois boîtiers nouvelle génération ? Quel modèle choisir en fonction de vos besoins, de vos habitudes, de votre pratique photo ? Réponse dans ce comparatif.
Sommaire
- Fujifilm X-T5 vs X-H2 vs X-H2S : à l’heure du choix
- Design et ergonomie : Fujifilm X-T5, le successeur du design classique Fuji
- Usage sportif : avec son capteur stacked et la rafale à 40 i/s, le Fujifilm X-H2S creuse l’écart
- Photographie haute définition : les X-T5 et X-H2, vainqueurs ex æquo
- Un autofocus dopé à l’IA et au Deep Learning pour des performances de pointe
- Vidéo : avec la 8K 30p en RAW, le X-H2 prend une longueur d’avance
- Autonomie : (léger) avantage pour le X-T5
- Bilan : X-T5, X-H2 et X-H2S, trois boîtiers performants et difficiles à départager
- Prix et disponibilité des Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S
Fujifilm X-T5 vs X-H2 vs X-H2S : à l’heure du choix
2022 est assurément une année chargée pour la gamme APS-C de Fujifilm. Après le X-H2S en mai et le X-H2 à la rentrée, la marque dévoile la 5e génération de boîtier X-.
Le Fujifilm X-T5 revient en quelque sorte aux racines de la gamme X-T, en étant particulièrement axé autour de la photographie. De ce point de vue, il se rapproche beaucoup de boîtiers comme les X-T2 et X-T3. Pour autant, il profite des dernières avancées de Fujifilm en matière de définition de capteur ou d’autofocus. Pour tout savoir sur le Fujifilm X-T5, n’hésitez pas à consulter notre article complet.
Mais à l’heure du choix, quel boîtier choisir ? Entre le X-T5 et le X-H2 (et le X-H2S), quel modèle fera votre bonheur ? C’est l’objet de ce dossier.
Pour commencer, voici un tableau des caractéristiques des Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S qui nous servira de base pour cet article :
Fuji X-T5 | Fuji X-H2 | Fuji X-H2S | |
---|---|---|---|
Capteur | X-Trans CMOS 5 HR | X-Trans CMOS 5 HR | X-Trans CMOS 5 HS |
Technologie capteur | BSI | BSI | Stacked BSI |
Définition capteur | 40 Mpx | 40 Mpx | 26,16 Mpx |
Processeur | X Processeur 5 | X Processeur 5 | X Processeur 5 |
Filtre passe-bas | Non | Non | Non |
Stabilisation capteur | 7 stops | 7 stops | 6,5 stops |
Viseur électronique | 3,69 millions de points, 100 fps | 5,76 millions de points, 120 fps/240 fps | 5,76 millions de points, 120 fps/240 fps |
Écran LCD | 3 pouces, 1,84 millions de points | 3 pouces, 1,62 millions de points | 3 pouces, 1,62 millions de points |
Nombre de pixels AF | 3,33 Mpx | 3,33 Mpx | 2,16 Mpx |
Couverture AF | 100 % | 100 % | 100 % |
Plage de fonctionnement AF | -7,0 EV à 20 IL | -7,0 EV à 20 IL | -7,0 EV à 20 IL |
Détection de l’œil | Oui (humains et animaux) | Oui (humains et animaux) | Oui (humains et animaux) |
Détection sujets | Animaux, oiseaux, autos, motos/vélos, avions, trains | Animaux, oiseaux, autos, motos/vélos, avions, trains | Animaux, oiseaux, autos, motos/vélos, avions, trains |
Pixel Shift | Oui | Oui | Non |
Sensibilité capteur | 125-12800 ISO (64-51200 ISO en mode étendu) | 125-12800 ISO (64-51200 ISO en mode étendu) | 160-12800 ISO (80-51200 ISO en mode étendu) |
Rafale MS | 15 fps | 15 fps | 15 fps |
Rafale ES | 20 fps (crop 1,29x) 13 fps | 20 fps (crop 1,29x) 13 fps | 40 fps (sans crop) |
Obturation MS | 15 min - 1/8000s | 15 min - 1/8000s | 15 min - 1/8000s |
Obturation ES | 15 min - 1/180 000s | 15 min - 1/180 000s | 15 min - 1/32 000s |
Buffer (à cadence maximale) | 20 i/s : 168 JPEG, 23 RAW non compressés 72 RAW compressés | 20 i/s : 1000+ JPEG, 202 RAW non-compressés 1000+ RAW compressés | 40 i/s : 184 JPEG, 140 RAW non-compressés 175 RAW compressés |
Vidéo | 6,2K 30p 4K/4KDCI 60p FHD 60p FHD 240p | 8K 30p 6,2K 30p 4K/4KDCI 60p FHD 60p FHD 240p | 6,2K 30p 4K/4K DCI 60p 4K DCI 120p FHD 60p FHD 120p |
Vidéo RAW | Interne : Apple Pro Res 6,2 K 30p 4:2:2 10 bits HDMI : Apple ProRes RAW ou Blackmagic Raw 6,2K 30p 4:2:2 12 bits | Interne : Apple Pro Res 8K 30p 4:2:2 10 bits HDMI : Apple ProRes RAW ou Blackmagic Raw 8K 30p 4:2:2 12 bits | Interne : Apple Pro Res 6,2 K 30p 4:2:2 10 bits HDMI : Apple ProRes RAW ou Blackmagic Raw 6,2K 30p 4:2:2 12 bits |
Stockage | 2 x SDXC UHS-II | 1 x CFexpress Type B 1 x SDXC UHS-II | 1 x CFexpress Type B 1 x SDXC UHS-II |
Wifi / Bluetooth | Wifi 5 (2,4 Ghz) Bluetooth 4.2 | Wifi 5 (2,4 Ghz) Bluetooth 4.2 | Wifi 5 (2,4 Ghz) Bluetooth 4.2 |
Batterie | NP-W235 | NP-W235 | NP-W235 |
Dimensions | 129,5 x 91 x 63,8 mm | 136,3 x 92,9 x 84,6 mm | 136,3 x 92,9 x 84,6 mm |
Poids (avec carte et batterie) | 557 g | 660 g | 660 g |
Monture | X | X | X |
Prix constaté (nu) | 1999 € | 2249 € | 2749 € |
Design et ergonomie : Fujifilm X-T5, le successeur du design classique Fuji
En termes de design, le Fujifilm X-T5 et ses cousins les X-H2 et X-H2S ne partagent pas du tout la même philosophie. D’un côté, les X-H2 et X-H2S sont deux boîtiers robustes, aux airs de mini-reflex – ce que vient confirmer la molette PASM. Ils se distinguent aussi par leur poignée très creusée, qui offre une excellente prise en main. La robustesse de ces deux boîtiers se confirme par leur épaisseur (84,6 mm de profondeur) et un poids à 579 g nu, 660 g avec batterie et carte mémoire.
De son côté, le gabarit du X-T5 est plus raisonnable. Pesant 557 g (avec batterie et carte mémoire), il se paye le luxe d’être 50 g plus léger que son prédécesseur. Mesurant 129,5 x 91 x 63,8 mm, il peut être rangé avec aisance dans n’importe quel sac photo. Mais surtout, les fujistes de longue date seront heureux de retrouver le design classique de la série X-T, avec les bagues de réglage manuel de la vitesse d’obturation et de la sensibilité ISO ainsi que les nombreuses molettes et roues de réglage.
Le X-T5 est également le seul boîtier parmi les trois à disposer d’une finition Silver, clin d’œil direct aux boîtiers de l’époque argentique.
Du côté de la visée, le Fujifilm X-T5 affiche aussi sa différence. Ainsi, il bénéficie d’un écran LCD tactile de 3 pouces inclinable, monté sur double charnière (comme le X-T3) et plus défini (1,84 Mpts). Un mode de fonctionnement qu’apprécieront les photographes, permettant de rester dans l’axe de la visée. De leur côté, les X-H2 et X-H2S bénéficient d’un écran orientable, monté sur rotule (affichant 1,62 Mpts) – sans doute plus pratique pour la vidéo.
Le viseur électronique est aussi un facteur différenciant. Les X-H2 et X-H2S profitent d’un viseur OLED autrement plus défini (5,76 Mpts) que celui du X-T5 (3,69 Mpts). Cela étant, le X-T5 conserve un bon confort de visée grâce à un grossissement de 0,8x, et un dégagement oculaire de 24 mm. De surcroît, le taux de rafraîchissement est quasiment identique à celui du X-H2 : 60 fps en mode normal, 100 fps en mode boost (contre 120 fps sur le X-H2S).
Enfin, notez que seuls les X-H2 et X-H2S autorisent l’ajout d’un grip vertical. En effet, le X-T5 est dépourvu des connecteurs idoines : pour améliorer la prise en main (mais pas l’autonomie), on dispose « seulement » du petit grip de prise en main MHG-XT5. Heureusement, ce dernier est compatible Arca-Swiss. Exit également la prise casque pour le X-T5, il faut passer par l’adaptateur micro-USB.
Ainsi, on pourrait dire que le X-T5 représente le retour de l’esprit 100% photo chez Fujifilm, là où les X-H2 et X-H2S sont davantage des outils à destination des photographes et vidéastes. Une segmentation bien difficile chez Fujifilm.
Usage sportif : avec son capteur stacked et la rafale à 40 i/s, le Fujifilm X-H2S creuse l’écart
Pour mémoire, les Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S reposent sur un capteur X-Trans CMOS de 5e génération, couplé au X-Processor 5. À la clé, une meilleure gestion des hautes sensibilités ISO… et une meilleure sensation de piqué.
Seulement voilà : le Fujifilm X-H2S est le seul des 3 boîtiers à profiter de la nouvelle technologie de capteur stacked. Le principe : le capteur (rétroéclairé) prend place directement sur une puce DRAM, afin d’offrir une vitesse de lecture plus élevée – et donc une réactivité supérieure.
Pour un usage sportif, le Fujifilm X-H2S est donc le plus adapté avec une vitesse en rafale extrêmement élevée : jusqu’à 40 i/s avec l’obturateur électronique – sans recadrage et sans blackout dans le viseur. Avec l’obturateur mécanique, la rafale tombe à 15 i/s, mais devient virtuellement illimitée grâce au buffer ultra-capacitaire (voir plus bas).
De leur côté, les X-H2 et X-T5 profitent d’un capteur rétroéclairé (BSI) non-stacked moins rapide mais offrant la plus haute définition en APS-C avec 40,2 Mpx.
Voici un mini-récapitulatif des types de capteurs utilisés sur les différents boîtiers :
- Fujifilm X-H2 et X-T5 : capteur X-Trans CMOS BSI de 40,2 Mpx (5e génération) ;
- Fujifilm X-H2S : capteur X-Trans CMOS stacked BSI de 26,16 Mpx (5e génération)
Notez que, dans les 2 cas, le capteur est stabilisé sur 5 axes. Néanmoins, le gain monte à 7 stops sur les X-H2 et X-T5 (contre 6,5 stops sur le X-H2S).
En rafale, le X-T5 et le X-H2 font jeu égal. Avec l’obturateur mécanique, les deux boîtiers montent à 15 i/s : idéal pour décomposer les mouvements du sujet. En rafale électronique, la rafale atteint 13 i/s – voire 20 i/s avec un crop de 1,29x.
Enfin, les deux boîtiers sont capables d’atteindre la vitesse d’obturation maximale de 1/180 000s. Une véritable « botte secrète » qui permet de figer les mouvements les plus fugaces, ou de tirer parti d’optiques très lumineuses comme le XF 50 mm f/1,0 R WR.
La véritable différence entre ces différents boîtiers va se situer au niveau du buffer. En rafale à 20 i/s, le X-T5 peut encaisser 168 images en JPEG, 72 RAW compressés et 23 RAW non compressés, soit à peine plus d’une seconde de rafale.
De son côté, le buffer du Fujifilm X-H2 se montre autrement plus capacitaire, avec… 202 RAW non compressés et 1000+ RAW compressés. Néanmoins, en termes de rafale, le X-T5 et le X-H2 doivent s’incliner face au Fujifilm X-H2S. Résolument conçu pour les hautes vitesses, il dispose d’une rafale ultra-rapide à 40 i/s mais aussi d’un buffer quasi illimité (800 RAW non-compressés, 1000+ RAW compressés à 20 i/s) permis par sa technologie de capteur ainsi que l’usage d’une carte CFExpress Type B.
À ce titre, notez que le X-H2 dispose également d’un emplacement pour carte CFExpress Type B en plus d’un slot UHS-II, là où le X-T5 dispose d’un double-slot UHS-II.
Retrouvez ci-dessous un tableau comparatif de la capacité du buffer des Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S (en rafale 20 i/s avec l’obturateur électronique) :
Fuji X-T5 | Fuj X-H2 | Fuji X-H2S | |
---|---|---|---|
JPEG | 168 images | 1000+ images | 1000+ images |
RAW compressé | 72 images | 1000+ images | 1000+ images |
RAW compressé (sans perte) | 41 images | 1000+ images | 1000+ images |
RAW non-compressé | 23 images | 202 images | 800 images |
RAW non compressé + JPEG | 23 images | 90 images | N.C. |
Photographie haute définition : les X-T5 et X-H2, vainqueurs ex æquo
De ce point de vue, les X-T5 et X-H2 font jeu égal – ce qui est bien normal, vu qu’ils reposent du même couple capteur + processeur. Tous deux sont ainsi conçus pour les photographes recherchant la plus haute définition possible, sans pour autant passer au GFX, indique Fujifilm. Les photographes de portrait, de paysage, mais aussi de packshot et de publicité devraient ainsi y trouver leur compte.
Sur le terrain, les X-T5 et X-H2 capturent des clichés de 7728 x 5152 pixels. Pour aller encore plus loin, les deux boîtiers disposent d’un mode Pixel Shift très pertinent. Ce dernier permet, par déplacement du capteur, de générer des images de 160 Mpx : idéal pour capturer des images de nature morte ou d’architecture – à condition, bien sûr, d’utiliser un trépied.
En outre, les X-T5 et X-H2 profitent de deux « téléconvertisseurs numériques » x1,4 et x2, disponibles dans les options du boîtier. Tirant parti du capteur 40 Mpx, cette fonction exploite une portion du capteur, moyennant une définition des images moins élevée.
Grâce au capteur et au processeur de 5e génération, les deux boîtiers bénéficient d’une meilleure gestion des basses lumières, avec moins de bruit numérique et une meilleure dynamique. Un point sur lequel le X-H2S et son capteur stacked montre ses limites.
La plage de sensibilité ISO est identique entre le X-T5 et le X-H2. Elle s’étend de 125 à 12800 ISO (extensible de 64 à 51200 ISO). De son côté, le X-H2S est un peu en retrait, avec une plage ISO allant de 160 à 12800 ISO (extensible de 80 à 51200 ISO). Enfin, notez que les trois boîtiers gèrent le format HEIF 10 bits. À la clé, une plus grande profondeur des couleurs par rapport au JPEG… et des fichiers 30 % plus légers.
Un autofocus dopé à l’IA et au Deep Learning pour des performances de pointe
L’autofocus est sans doute l’un des principaux points différenciateurs entre la 4e et la 5e génération de boîtiers de Fujifilm.
Ainsi, le X-T5, le X-H2 et le X-H2S bénéficient tous les trois d’un mécanisme AF entièrement revu. Ils profitent d’algorithmes de détection et de suivi du sujet basés sur le Deep Learning. Les portraitistes apprécieront particulièrement la reconnaissance du visage et l’œil du sujet. D’autant que l’AF est capable d’anticiper les mouvements du sujet, afin de conserver la mise au point en toute circonstance.
De même, les 3 boîtiers sont capables de détecter et de suivre automatiquement les animaux, les oiseaux, les voitures, les motos ou vélos, ainsi que les trains et les avions. De ce point de vue, le X-H2S est sans doute plus à l’aise avec les sujets évoluant à grande vitesse – et dont les mouvements sont plus aléatoires – grâce à son capteur stacked.
En termes techniques, le X-T5 – comme le X-H2 – dispose d’une couverture AF de 100 % de la scène, et de 50 % de pixels à détection de phases supplémentaires (par rapport au X-T4 et au X-H2S), passant de 2,16 à 3,33 Mpx. À la clé, une mise au point effectuée en 0,02s seulement en conditions optimales. En basse lumière, le X-T5 et X-H2 peuvent « voir dans la nuit », étant capables de descendre à -4 EV (voire -7 EV en détection de phase).
Vidéo : avec la 8K 30p en RAW, le X-H2 prend une longueur d’avance
C’est sans doute en vidéo que l’écart entre le X-H2 et ses deux compagnons tend à se creuser. À l’instar de certaines références du plein format (Sony A1, Nikon Z9, Canon EOS R5), il se dote d’une fiche technique extrêmement solide en vidéo.
En effet, le Fujifilm X-H2 est en mesure de capturer des vidéos en interne en 8K 30p en 16:9 sans crop, livrant des séquences de 7680 x 4320 pixels en 4:2:2 10 bits jusqu’au format Apple ProRes, avec un bitrate de 720 Mo/s. Bien évidemment, l’enregistrement sur une carte CFexpress Type B est fortement recommandé. Pour les vidéastes les plus exigeants, le boîtier offre une sortie HDMI en 12 bits au format Apple ProRes RAW ou Blackmagic RAM – toujours en 8K 30p (excusez du peu). Ce boîtier est également capable de filmer en 4K UHD et DCI 120p ainsi qu’en 4K 60p sans crop.
Le X-H2 et le X-T5 utilisant le même capteur de 40 Mpx, on aurait pu s’attendre à ce qu’ils jouent la même partition en vidéo. Pourtant, le X-T5 se rapproche davantage du X-H2S.
Certes, tous deux font l’impasse sur la 8K. Mais loin d’être en reste, ils sont capables d’enregistrer en interne des séquences en 6,2K 30p en 4:2:2 10 bits. De même, ils livrent des images en 4K UHD et DCI 60p (avec un léger crop de 1,14x), toujours en 4:2:2 10 bits.
Le X-T5 se distingue cependant par son mode 4K HQ, qui repose sur la technique de l’oversampling : le boîtier capture des images en 6,2K en exploitant la totalité des pixels du capteur, pour une image en 4K 30p de meilleure qualité. Enfin, en Full HD, on peut obtenir des séquences en 120 ou en 240p (moyennant un crop de 1,23x dans les deux cas). Pour aller encore plus loin, les Fujifilm X-T5 et XH2S filment aussi en 6,2K 30p au format Apple ProRes RAW ou Blackmagic RAW en 4:2:2 12 bits, via la sortie HDMI.
Par ailleurs, les X-T5, X-H2 et X-H2S disposent de modes vidéo avancés. On retrouve ainsi le mode F-Log2, afin d’enregistrer des séquences avec une plage dynamique allant jusqu’à 13 stops. À la clé, une plus grande latitude en post-production. Le mode HLG (Hybrid Log Gamma) est aussi disponible, de même que les simulations de films – véritable signature de Fujifilm.
Néanmoins, l’absence de slot CFExpress sur le Fujifilm X-T5 aura un certain impact sur la qualité vidéo. En effet, le débit binaire maximal sur le X-T5 plafonne à 360 Mbps (contre 400 sur le X-T4…) – ce qui reste considérable malgré tout. Mais on ne peut s’empêcher de le comparer aux X-H2 et X-H2S, où le débit binaire atteint des sommets avec 720 Mbps.
Enfin, la différence de gabarit entre le X-T5 et les X-H2/X-H2S a un certain impact sur la dissipation de la chaleur – et donc sur la durée maximale d’enregistrement. Plus compact, le X-T5 doit être capable de filmer jusqu’à 90 minutes en 6,2K à 30p avec une température de 26°C, et de 60 minutes en 4K à 60p. Sous une température de 40°C, la durée passe à 17 minutes en 6,2K et 18 minutes en 4K.
De ce point de vue, les Fujifilm X-H2 et X-H2S conservent l’avantage. Grâce à leur boîtier (un peu) plus imposant, ils accueillent un système de dissipation thermique avancé – qui peut être complété par un système de refroidissement actif amovible, qui vient se visser au dos du boîtier, à la place de l’écran (ce dernier étant déployé sur le côté).
Avec une température de 25°C, les deux boîtiers peuvent filmer en 4K 60p pendant 240 minutes maximum, avec ou sans ventilateur. À 40°C, le ventilateur permet de passer de 20 à 50 minutes, toujours en 4K 60p. Sur le X-H2, le ventilateur permet de passer de 160 à 240 minutes en 8K 30p (à 25°C), et de 13 à 60 minutes (à 40°C). Des valeurs très largement supérieures à celles du X-T5.
Autonomie : (léger) avantage pour le X-T5
Les Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S ont la bonne idée d’utiliser la même batterie NP-W235 que le X-T4. Grâce au X-Processor moins énergivore, l’autonomie est en hausse par rapport au X-T4. D’ailleurs, en termes d’autonomie, le X-T5 n’est autre que le boîtier APS-C le plus endurant de Fujifilm à ce jour. En visée par l’écran, il monte à 580 clichés en mode normal (et jusqu’à 740 en mode éco). Avec le viseur électronique, on atteint 590 photos en mode normal, et 670 clichés en mode éco.
Fuji X-T5 | Fuj X-H2 | Fuji X-H2S | ||
---|---|---|---|---|
Photo | Mode éco | 740 clichés | 680 clichés | 720 clichés |
Mode normal | 580 clichés | 540 clichés | 580 clichés | |
Vidéo | 8K | N.A. | 70 min (29,97p) | N.A. |
6,2K | 90 min (29,97 p) | N.C. | 90 min (29,97 p) | |
4K | 80 min (59,94p) | 75 min (59,94p) | 70 min (59,94p) 60 min (120p) |
|
FHD | 90 min (59,94p) 100 min (120p) | 85 min (59,94p) 90 min (120p) | 95 min (59,94p) |
En vidéo, la différence entre les trois boîtiers est assez peu visible. Ainsi, le Fujifilm X-T5 se montre très légèrement plus endurant que les X-H2 et X-H2S. Ainsi, en 4K 60p, il permet de filmer pendant 80 minutes en continu, soit 10 minutes de plus qu’avec le X-H2S et 5 minutes de plus qu’avec le X-H2.
Cela étant, rappelons que ces données constructeur sont à prendre avec des pincettes. En effet, ces dernières sont obtenues en se basant sur les normes de la CIPA, assez éloignées d’un usage sur le terrain. Aussi, il est probable que les Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S seront plus endurants « dans la vraie vie ».
Bilan : X-T5, X-H2 et X-H2S, trois boîtiers performants et difficiles à départager
Au terme de ce comparatif, difficile de dire que l’un de ces trois boîtiers supplante les deux autres. Ce qui est sans doute une bonne chose, puisque chacun d’entre eux saura répondre aux besoins des créateurs de contenu, photo ou vidéo.
Essentiellement, le X-T5 se distingue par sa philosophie, résolument différente des X-H2 et X-H2S. En effet, le X-T5 reprend l’ADN photo de la série des X-T, avec une approche très « manuelle » (comme en témoignent les nombreuses molettes et roues de réglage). De même, son écran inclinable sur charnière le destine davantage à un usage photo que vidéo.
De leur côté, les X-H2 et X-H2S sont davantage conçus pour une utilisation « hybride », à la fois photo et vidéo. Visant notamment une cible issue du monde reflex (APS-C ou plein format), ils s’avèrent moins compacts, mais profitent d’une poignée plus ergonomique. En termes de performance brutes, difficile de rivaliser avec le X-H2S, taillé pour la photographie sportive et animalière avec notamment sa rafale 40 i/s.
En termes techniques, le X-T5 profite de bien des technologies inaugurées par le X-H2 : capteur ultra-défini de 40 Mpx, mode Pixel Shift 160 Mpx, obturateur 1/180 000s, AF nourri au Deep Learning…. Malgré sa taille, il offre un niveau de prestation particulièrement élevé. De même, en vidéo, il compense l’absence de 8K par une 6,2K30p ultra-capacitaire – et qui pourra être étendue grâce à l’emploi d’un enregistreur externe.
En fin de compte, les X-T5, X-H2 et X-H2S viennent fêter le 10e anniversaire de la monture X de la plus belle des manières. Chacun à sa façon, ces trois boîtiers livrent une partition de haute volée. Grâce aux nombreuses optiques en monture X, ils permettront aux photographes comme aux vidéastes d’exprimer pleinement tout leur talent.
Prix et disponibilité des Fujifilm X-T5, X-H2 et X-H2S
Les trois boîtiers sont actuellement disponibles à l’achat. Le Fujifilm X-T5 est proposé au tarif de 1999 € nu. Deux kits sont proposés : l’un à 2399 € avec l’objectif XF 18-55 mm f/2,8 R LM OIS, l’autre à 2499 € avec l’objectif XF 16-80 mm f/4 R OIS WR.
De son côté, le Fujifilm X-H2 est proposé 2249 € nu, et à 2799 € en kit avec l’objectif XF 16-80 mm f/4 R OIS WR. Enfin, le Fujifilm X-H2S est disponible à 2749 € nu.