Le 6 février 2025, OM System lance son nouvel hybride Micro 4/3 : l’OM System OM-3. Pensé notamment pour la photo de rue, ce boîtier haut de gamme reprend à l’identique la fiche technique de l’OM-1 Mark II – à commencer par son capteur empilé Live MOS de 20 Mpx et ses modes AF avancés. Mais il s’en différencie radicalement par son design rétro, qui fait directement référence aux boîtiers argentiques d’Olympus des années 70.
Il mise également sur des modes de prise de vue dopés aux algorithmes (haute résolution, Live ND et Live GND…), ainsi que des profils de couleur personnalisables. Sans oublier une stabilisation hors pair et une tropicalisation avancée.
Nous avons utilisé ce boîtier au quotidien et en voyage pendant un mois. Voici notre test complet de l’OM System OM-3.
Sommaire
- Présentation de l’OM-3
- OM-3 : un bel hommage aux argentiques des 70s !
- Ergonomie : les profils colorimétriques et les modes avancés mis à l’honneur
- Performances et qualité d’image de l’OM System OM-3
- De nombreux modes de prise de vue pertinents
- Autofocus : vitesse et précision (sauf en basse lumière)
- Performances en rafale : jusqu’à 120 i/s… mais pour quoi faire ?
- Stabilisation de l’OM-3 : bluffante
- Mode vidéo : 4K 60p et nouveaux modes OM-Cinema 1 & 2
- Connectivité et autonomie de l’OM-3
- Conclusion : l’OM-3, alliance réussie entre look et performances
Présentation de l’OM-3
L’OM-3 est le 5e boîtier lancé par OM System depuis le rachat par le fonds d’investissement JIP de l’ancienne division Imagerie d’Olympus. En termes de philosophie, il est le « fils spirituel » de plusieurs boîtiers. Il combine le gabarit de l’OM-5 (2022), les performances de l’OM-1 Mark II (2024) – et le look de l’OM-1 (argentique) des années 70.
Il vise particulièrement les fans de street photography, tant par son look rétro que par sa compacité. « Nous élargissons aujourd’hui notre vision pour englober les environnements urbains, enrichissant ainsi les histoires que nous capturons », indique OM System.
Sa fiche technique est celle d’un boîtier résolument haut de gamme. Un mix qui rappelle d’ailleurs certains hybrides de Fujifilm, comme le X-T5.


Voici la liste des caractéristiques de l’OM System OM-3 :
- capteur BSI Live MOS 20 Mpx
- filtre passe-bas : Non
- processeur : Truepic X
- monture Micro 4/3
- viseur électronique : OLED, 2,39 millions de points, grossissement 1,37x, dégagement oculaire 27 mm
- écran LCD : tactile, orientable, 3 pouces, 1,62 million de points
- autofocus : AF Quad Pixel hybride avec 1053 collimateurs en croix
- nombre de points AF : 1053
- couverture AF : 100 %
- détection et suivi automatique : Humains, Animaux (chats, chiens, oiseaux), trains, voitures, motos
- plage AF : De -5,5 à 19 IL
- sensibilité : 200 à 25 600 ISO (extensible de 80 à 102 400 ISO)
- rafale (obturateur mécanique) : 6 i/s avec suivi AE/AF
- rafale (obturateur électronique) : 50 i/s avec suivi AE/AF, 120 i/s sans suivi AE/AF
- obturation : 60s – 1/8000 s (mécanique) – 60s – 1/32 000 s (électronique)
- vidéo : C4K 60p 4:2:0 8 bits (h.264) ou 4:2:0 10 bits (h.265)
- profils colorimétriques vidéo : Flat, OM-Log400, HLG, OM-Cinema1, OM-Cinema2
- stockage : 1 x SD UHS-II
- connectivité sans fil : Wi-Fi 2,4 / 5 GHz, Bluetooth 4.2 Low Energy
- batterie : BLX-1, 2280 mAh
- rechargement par port USB : Oui
- tropicalisation : résistant à l’eau, à la poussière et au gel (certification IP53)
- dimensions : 139,3 x 88,9 x 45,8 mm
- poids : 496 g (avec batterie et carte mémoire)
- prix au lancement (nu) : 1999 €


OM-3 : un bel hommage aux argentiques des 70s !
Aucun doute possible : le design de l’OM-3 est un hommage direct aux boîtiers argentiques lancés par Olympus dans les années 70. On apprécie ses lignes tendues et sa robe bicolore noire et argent. Le boîtier s’avère très plaisant, et on prend plaisir à l’admirer ou le montrer à son entourage !






Au-delà, on notera qu’OM System a décidé… de supprimer le grip à l’avant du boîtier. L’avant de l’OM-3 est donc totalement lisse. Heureusement, un petit repose-pouce est présent à l’arrière. De même, le revêtement en similicuir à l’avant évite au boîtier de glisser trop facilement.


Néanmoins, l’absence de grip peut être pénalisante si l’on souhaite utiliser de gros téléobjectifs. Clairement, l’OM-3 est conçu pour être utilisé avec de petites focales fixes comme les M. Zuiko Digital 17 mm f/1,8 ou 25 mm f/1,8 II – idéales pour la photo de rue ou en voyage.
Au quotidien, l’OM-3 s’avère agréable à utiliser. On apprécie beaucoup ses dimensions réduites (13,9 cm de large, 8,8 cm de haut, 4,5 cm de profondeur). Il se glisse facilement dans n’importe quel sac – même s’il est un peu gros pour rentrer dans une poche de veste. Son poids de 496 g (avec batterie et carte mémoire) est un véritable atout.


Les finitions sont également au rendez-vous. Là où l’OM-5 faisait la part belle au plastique, l’OM-3 adopte un capot supérieur et une base en aluminium. Néanmoins, certains boutons (surtout à l’arrière) émettent toujours un « tic » peu flatteur à l’oreille…
Bon point : le boîtier dispose d’une certification IP53, garantissant une tropicalisation du boîtier. On pourra donc utiliser son matériel sous la pluie ou dans la poussière sans aucun souci – ce dont nous ne nous sommes pas privés !


Ergonomie : les profils colorimétriques et les modes avancés mis à l’honneur
En termes de visée, de commandes manuelles et d’interface, l’OM-3 s’inspire beaucoup de l’OM-5. On récupère son viseur OLED de 2,36 Mpts – qui n’est hélas ni le plus défini ni le plus confortable du marché. On notera aussi l’écran tactile monté sur rotule, dont la définition passe à 1,62 Mpts (directement repris de l’OM-1 Mark II).


Le boîtier est facile à prendre en main, et les fans d’Olympus / OM System retrouveront facilement leurs marques. Par rapport aux précédents boîtiers, le constructeur a apporté quelques changements notables. Ainsi, le bouton AEL/AFL est remplacé par un nouveau bouton CP (Computational Photography), qui donne accès aux modes de prise de vue avancés. On déplore toutefois l’absence de joystick.


La face supérieure est plutôt classique. Point de molette dédiée à la vitesse d’obturation, mais la roue PASM habituelle. Deux autres roues crantées permettent d’ajuster les paramètres de prise de vue. Deux boutons Fn et REC sont présents – mais ce dernier est mal placé, car pour lancer la vidéo, l’index vient buter sur l’une des 2 roues. Enfin, à gauche du viseur, une nouvelle commande photo/vidéo/S&Q remplace le double bouton de sélection des modes AF et des modes de déclenchement sur les OM-5 / OM-1 II.


Mais surtout, on découvre à l’avant une molette plus originale. Appelée « cadran créatif » par la marque, elle donne plus facilement accès aux profils de couleurs. 5 positions sont proposées : monochrome, color, neutre, art et CRT (créatif). Une bonne idée qui rappelle étrangement les simulations de films de Fujifilm… et qui est en fait directement reprise de l’Olympus Pen-EP7.


Problème : ces choix ergonomiques sont parfois… discutables. L’emplacement du « cadran créatif » est censé rappeler le retardateur des boîtiers argentiques – mais les doigts de la main droite butent souvent dessus et peinent à trouver leur place, et la roue s’avère trop dure à actionner.


On aurait largement préféré retrouver les profils colorimétriques sur l’épaule gauche du boîtier, à l’instar de ce que propose Fujifilm. D’autant que la roue photo/vidéo/S&Q est assez vide avec 3 positions seulement – et s’avère est trop dure, elle aussi.


Last but not least, le boîtier reprend la structure de menus inaugurée par l’OM-1. L’organisation des éléments est assez claire, et on apprécie les explications pour les différents items. En revanche, l’intégration du tactile demeure perfectible…
Performances et qualité d’image de l’OM System OM-3
Au cours de ce test, nous avons principalement utilisé l’OM-3 avec les objectifs M.Zuiko DIgital 17 mm f/1,8 II et 25 mm f/1,8 II, ainsi ,qu’avec l’Olympus M.Zuiko Digital 12 mm f/2 et le zoom de kit M.Zuiko Digital 12-45 mm f/4,0 Pro.
D’une manière générale, cet hybride micro 4/3 est capable de livrer de belles images. La restitution des couleurs est très agréable à l’œil. De même, l’autofocus s’avère efficace.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.






Capteur Micro 4/3 de 20 Mpx, processeur Truepic X : OM System en terrain connu
L’OM-3 se dote du même couple capteur + processeur que les OM-1 / OM-1 Mark II. On retrouve donc le capteur BSI Live MOS (rétroéclairé et empilé), associé à la puce Truepic X, avec une stabilisation sur 5 axes.


Les fichiers obtenus mesurent 5184 x 3888 pixels. Ces derniers sont très légers : 10 Mo pour les JPEG, 20 Mo pour les RAW. Néanmoins, la latitude de recadrage n’est pas extraordinaire. À comparer avec les 25 Mpx proposés par Panasonic sur les Lumix GH6, GH7 ou G9 II…
Heureusement, le boîtier dispose de 2 modes haute définition de 50 Mpx et 80 Mpx – mais uniquement pour des sujets statiques (voir plus loin).




Qualité d’image et profils colorimétriques
En termes de qualité d’image, l’OM System OM-3 est un bon élève – au même titre que les OM-1 / OM-1 Mark II. Les différentes scènes sont très bien restituées, de jour comme de nuit. La balance des blancs et la mesure de l’exposition sont très justes.












De même, le rendu des couleurs est très plaisant. Les RAW nécessitent assez peu de correction à la sortie du boîtier. Mais surtout, l’OM-3 reprend les « profils colorimétriques » déjà entraperçus sur le Pen E-P7.




On dispose ainsi de 4 presets de couleur et 4 presets monochromes, accessibles via la roue située à l’avant. On peut ajuster finement plusieurs paramètres : saturation des couleurs (12 canaux), intensité des hautes/basses lumières, vignetage, netteté et contrastes. De quoi personnaliser à l’envi le rendu de ses photos.




Pendant notre test, nous avons particulièrement apprécié les différents modes de noir et blanc. Seul vrai regret : il est seulement possible de modifier les presets existants, et pas d’en créer de nouveaux. De ce point de vue, le système de Fujifilm garde une petite longueur d’avance, avec la possibilité de créer plusieurs « recettes » personnalisées (en plus des 20 simulations de film par défaut).












Au-delà, l’appareil propose un mode « Créatif », qui permet d’appliquer une dérive colorimétrique plus ou moins prononcée sur ses photos. Enfin, le mode « Art » regroupe 16 filtres (pop art, soft focus, et même Bleach Bypass…) : ils peuvent être intéressants, mais sont souvent un peu anecdotiques.




Dans tous les cas, on peut obtenir facilement des fichiers JPEG avec une vraie personnalité. À tel point que l’on peut aisément se passer des fichiers RAW. Un point que nous notions déjà avec les boîtiers de… Fujifilm.
Montée en ISO et dynamique : les vraies limites du Micro 4/3
Comme sur les OM-1 / OM-1 Mark II, la plage ISO native s’étend de 200 à 25 600 ISO (extensible de 80 à 102 400 ISO. Sur le terrain, la montée en ISO est plutôt satisfaisante… mais le capteur montre assez rapidement ses limites.


Dans le détail, les fichiers sont très propres jusqu’à 800 ISO. À 1600 ISO, le bruit fait timidement son apparition. À 3200 ISO, la dégradation du niveau de détails devient plus visible, et marque un palier jusqu’à 6400 ISO. Les choses se gâtent à partir de 12 800 ISO. À 25 600 ISO, la perte de détails dans les ombres est très marquée. Enfin, les valeurs étendues sont vraiment à éviter, même pour des photos-souvenirs, tant le niveau de détails est en retrait.
























Enfin, la dynamique du capteur est correcte… mais loin d’être extraordinaire. Avec des images surexposées, il est possible de rattraper jusqu’à 2 IL (au prix d’une certaine dérive colorimétrique).




Même chose du côté des images sous-exposées, où l’on peut récupérer jusqu’à 2 IL. Au-delà, le bruit et la dérive colorimétrique deviennent bien trop prononcés.




En, clair, ces résultats sont pour le moins… contrastés. Oui, l’OM-3 (comme les OM-1 / OM-1 Mark II) fait mieux que l’OM-5. Néanmoins, il reste nettement en retrait par rapport à ses concurrents dotés d’un capteur plus grand, y compris du côté de l’APS-C. On touche ici à l’une des limites des capteurs Micro 4/3…


De nombreux modes de prise de vue pertinents
L’OM System OM-3 hérite de la quasi-totalité des modes de prise de vue avancés des OM-1 / OM-1 Mark II. Ces derniers sont accessibles via le bouton « CP » (pour Computational Photography). Pour activer le dernier mode utilisé, une simple pression du bouton suffit. Pour passer d’un mode à l’autre, il faudra maintenir le bouton appuyé et faire tourner l’une des molettes.


On retrouve les deux modes High Res Shot, qui permettent de compenser la faible définition du capteur. En mode Haute Résolution à main levée, l’appareil livre des clichés de 50 Mpx (8160 x 6120 px), en JPEG et en RAW 14 bit (au lieu de 12 bit sur OM-5)




Lorsque le boîtier est placé sur trépied, on peut obtenir des fichiers de 80 Mpx (10 368 x 7776 px). De quoi observer tous les détails d’un bâtiment, par exemple. Comme en 50 Mpx, la capture est quasi-instantanée et le traitement ne prend que quelques secondes.




Néanmoins, ces deux modes High Res Shot ne fonctionnent qu’avec des sujets parfaitement statiques. En effet, le système fonctionne grâce à la fusion de plusieurs images capturées par micro-déplacements du capteur (pixel shift). Il ne s’agit donc pas d’un mode d’upscaling, comme sur certains modèles concurrents (Canon EOS R5 Mark II et EOS R1).
En parallèle, on dispose aussi de la fonction Live ND, qui permet de capturer plus facilement des photos en pose longue – y compris en plein jour. 6 niveaux sont disponibles : ND 2, ND 4, ND 8, ND 16, ND 32 et ND 64. Hélas, le filtre ND 128 reste réservé à l’OM-1 Mark II. C’est d’ailleurs la seule fonction que l’OM-1 Mark II se réserve.


Mentionnons aussi le mode Live GND, qui simule un filtre à densité neutre gradué. Trois niveaux sont proposés (GND 2, GND 4 et GND 8), avec 3 niveaux de densité (Soft, Medium et Hard). On peut régler l’orientation et le positionnement du filtre via les deux roues de réglage. Cette fonction s’avère extrêmement pratique en photo de paysage, notamment. D’autant qu’elle remplace toute une batterie de filtres : à la clé, un net gain de poids… et de temps.


On apprécie également le mode Live Composite, où l’appareil superpose de nombreuses vues capturées à des vitesses assez courtes. La 1e vue sert de base à l’exposition de l’image finale, et les vues suivantes servent à créer des traînées lumineuses. Sans oublier le mode Live Bulb, qui permet de voir (en temps réel) la capture d’une image en pose longue.


De même, les fans d’astrophotographie retrouveront avec plaisir la fonction AF Starry Sky. L’appareil fait automatiquement la mise au point sur les étoiles, en se basant sur les informations de luminosité de l’appareil.


Autofocus : vitesse et précision (sauf en basse lumière)
Côté autofocus, l’OM-3 fait jeu égal avec les OM-1 / OM-1 Mark II. On dispose ainsi d’un AF hybride (phase + contraste) Quad Pixel avec 1053 points AF croisés et 165 positions sélectionnables. Mais surtout, il profite des modes de détection / suivi intelligents du sujet (humains, animaux domestiques, véhicules).


Sur le terrain, la détection et le suivi du sujet sont efficaces. Pour les humains et les animaux, l’œil est détecté rapidement et la MAP est faite avec précision. Un point que les portraitistes devraient apprécier. En photographie de rue, l’appareil donne de bons résultats… même si nous avons eu quelques ratés avec des sujets en mouvement.


De même, le boîtier propose toujours des modes dédiés aux véhicules (voitures & motos, avions & hélicoptères, trains standard, TGV & trains à vapeur). Dans ce cas, la mise au point est calée sur le pare-brise de la machine, même lorsqu’elle n’occupe qu’une petite place dans le cadre.


Les choses se compliquent assez nettement en basse lumière. À plusieurs reprises, l’AF ne parvient pas à détecter le sujet, pompe… et livre une photo floue. Et ce, même sur des sujets présentant un fort contraste. Résultat, en basse lumière, le nombre de déchets est plus élevé qu’avec les boîtiers concurrents. Dommage.


Performances en rafale : jusqu’à 120 i/s… mais pour quoi faire ?
L’obturateur de l’OM-3 est identique à celui des OM-1 / OM-1 Mark II (là encore). En obturation mécanique, il peut déclencher de 60 s à 1/8000 s. Avec l’obturateur électronique, il peut atteindre 1/32 000 s.
Grâce au capteur rétroéclairé et empilé (et à sa définition « raisonnable), le rolling shutter est visible uniquement en laboratoire (et inexistant sur le terrain). De même, le phénomène de banding est très maîtrisé.




En rafale, l’OM-3 monte à 6 i/s seulement en obt. mécanique – et 50 i/s en obt. électronique avec suivi AE/AF. Pour décomposer les mouvements les plus rapides, le boîtier propose aussi la rafale à 120 i/s (mais sans suivi AF, avec la MAP effectuée sur la 1e image). La fonction Pre-Shoot (où l’appareil garde en mémoire les images précédant l’appui sur le déclencheur) est de la partie : un point appréciable.
Hélas, le buffer est (très) très limité. Comptez 85 images en RAW et 68 images en RAW + JPEG. Soit à peine plus d’une seconde avec le doigt sur le déclencheur à 50 i/s (et environ 1/2s à peine à 120 i/s). Un point que nous constations déjà sur l’OM-1 Mark II. Il faudra donc bien cibler ses rafales. D’autant que le temps de déchargement du buffer vers la carte SD est très lent (40s pour une rafale complète) !
Stabilisation de l’OM-3 : bluffante
Les boîtiers OM System (et Olympus) sont reconnus pour l’efficacité de leur stabilisation – et l’OM-3 n’y fait pas exception. D’après la marque, le gain maximal est de 6,5 stops – et 7,5 stops avec le système Sync IS (stab boîtier + optique). C’est un stop de moins qu’avec l’OM-1 Mark II… mais les résultats sont proprement excellents.


Là où les meilleurs boîtiers du marché parviennent à atteindre 1 s à main levée, l’OM-3 nous a permis de descendre sans effort à des vitesses allant jusqu’à 4 s à main levée… avec un objectif non stabilisé.


En maîtrisant notre respiration, nous avons même réussi à atteindre 6 s, voire 8 s à main levée. Soit une performance exceptionnelle. On peut donc totalement se passer de trépied pour des images urbaines nocturnes. De même, on peut (aussi) évite de monter trop haut dans les ISO, et ainsi conserver une bonne qualité d’image.


Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec l’OM System OM-3 :
















Mode vidéo : 4K 60p et nouveaux modes OM-Cinema 1 & 2
En vidéo, l’OM System OM-3 s’appuie sur la fiche technique de l’OM-1 (Mark II). On retrouve donc l’enregistrement jusqu’en 4K DCI 60p en interne (en HDMI en 4:2:2 8 bit).
En H.264, on profite d’un débit maximal de 202 Mb/s en 4:2:0 8bit. En H.265, le débit max est cappé à 80 Mb/s, mais on profite d’une profondeur de couleur (un peu) plus étendue avec la 4:2:0 10bit. Hélas, le crop est de la partie (1,5x environ). Pour s’en affranchir, il faudra repasser en FHD. En mode S&Q, on peut filmer en Full HD avec des ralentis jusqu’à 240 fps.


L’OM-3 se distingue (à nouveau) grâce aux profils colorimétriques, que l’on peut aussi activer en vidéo (en H.264). OM System reprend le format OM-Log400 et introduit également les modes OM Cinéma 1 & 2, qui permettent d’obtenir des couleurs très douces et des contrastes plus ou moins prononcés, pour un rendu cinématographique.




Enfin, le boîtier propose quelques aspects intéressants : cadre rouge et tally lamp à l’avant pendant l’enregistrement, zébra, enregistrement vertical natif.


Connectivité et autonomie de l’OM-3
Côté connectique, l’OM-3 est presque identique à l’OM-5. On retrouve donc un (unique) slot pour carte SD – compatible UHS-II. L’accès se fait sur le côté droit du boîtier.
Sur la tranche gauche, on dispose de 2 prises micro et casque et d’un port micro-HDMI. Enfin, un port USB-C permet la recharge du boîtier. Il est aussi bien utile pour le mode webcam, ainsi que pour le traitement des RAW via le boîtier et le logiciel OM Workspace.




Côté batterie, le boîtier a le bon goût de s’inspirer de l’OM-1. Il reprend donc la batterie BLX-1 de 2280 mAh. L’autonomie annoncée par OM System est de 590 clichés – à comparer avec les 310 clichés avec la petite batterie de l’OM-5. Heureusement, les valeurs terrain vont largement au-delà.
Nous avons réussi à capturer plus de 700 clichés avec une seule batterie – y compris par grand froid. Sur un boîtier pensé notamment pour les voyages et la street photo, l’autonomie de l’OM-3 s’avère très confortable.


Côté sans-fil, l’OM-3 est compatible Wi-Fi et Bluetooth. En utilisant l’application OI.Share (pour iOS et Android), on peut contrôler son boîtier à distance ou transférer les photos vers son smartphone.
Conclusion : l’OM-3, alliance réussie entre look et performances
L’OM-3 est un boîtier très séduisant. OM System réussit à marier habilement design et performances. Reprenant la fiche technique de l’OM-1 Mark II, ce boîtier adopte un look vintage très réussi, qui évoque à s’y méprendre un appareil argentique des années 70.
Le résultat est un boîtier très bien armé pour la street photo et les voyages. Grâce à son AF et sa rafale ultra-rapide, il ne se cantonne pas à ces deux disciplines et sera également à l’aise si besoin de réactivité en sport/animalier, même si son ergonomie est moins adaptée qu’un OM-1. Sa tropicalisation avancée (indice IP53) et sa stabilisation constituent également des atouts majeurs, fidèles à la réputation d’Olympus (et désormais OM System).


Cependant, certains points restent perfectibles, notamment la montée en ISO et la dynamique – deux limites propres aux capteurs Micro 4/3. Si l’autofocus est efficace dans l’ensemble, ses performances en basse lumière sont en retrait.
Enfin, nous restons perplexes par rapport à son positionnement tarifaire. Lancé à 1999 €, l’OM-3 s’avère très cher – dépassant même ses concurrents directs, comme le Fujifilm X-T5. Certes, son niveau de prestations est très élevé, et aucun boîtier ne propose autant de technologies à ce tarif (capteur stacked BSI, rafale à 120 i/s…).
Mais un boîtier pensé avant tout pour de la street et du voyage avait-il besoin de tout cela ? N’aurait-il pas été préférable que l’OM-3 soit un OM-5… avec un meilleur AF ? Hélas, il semble qu’OM System n’ait eu d’autre choix que de reprendre la base technique de l’OM-1 – conférant ainsi à l’OM-3 ce tarif plutôt salé, malgré ses nombreuses qualités.
L’OM System OM-3 est disponible à partir de 1999 € nu. Il est également proposé en kit avec l’objectif M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO au tarif de 2399 €.
Vous pouvez le retrouver chez OM System, Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.