Panasonic est en forme en cette fin de printemps 2024. La firme nippone vient de dévoiler son deuxième hybride en 15 jours : le Panasonic Lumix GH7. Cette nouvelle itération du boîtier spécialisé vidéo à capteur 4/3 » reprend le gabarit du GH6 et son ventilateur intégré, ainsi que les avancées techniques du Lumix G9 II, notamment son autofocus hybride à détection de phase. Retour sur ses caractéristiques.
Sommaire
Un renouvellement inattendu
Il y a des boîtiers qui sont très attendus. On peut penser par exemple aux nouvelles versions de compacts experts très populaires, comme avec le Leica Q3 ou le Fujifilm X100VI, ou encore l’arrivée tant annoncée d’un hybride sportif professionnel comme le futur Canon EOS R1. Et parfois, en toute honnêteté, il est des appareils qu’on ne pensait pas voir arriver de si tôt, et le Panasonic Lumix GH7 tombe dans cette seconde catégorie.
Le Lumix GH6 s’était fait désirer très longtemps : il venait après l’excellent Lumix GH5, et face aux délais de développement, Panasonic avait dû commercialiser un GH5 II peu mémorable. Mais, alors que le GH6 a été lancé seulement en février 2022, « Pana » présente déjà son successeur, le Lumix GH7, un peu plus de 2 ans plus tard. Notons qu’il avait fallu 5 ans entre les deux précédents modèles.
Concernant les nouveautés entre les deux versions, elles tiennent presque en une explication : autofocus hybride à corrélation de phase et détection de contraste. En effet, le GH6 était le dernier boîtier « récent » de Panasonic à ne pas bénéficier de l’AF hybride initié par le Lumix S5 II. Le Lumix GH7 corrige le tir et viendra offrir une expérience alors très similaire au G9 II au niveau de l’autofocus.
Il reprend globalement toutes les caractéristiques du G9 II (déjà grandement héritées du GH6) et les dernières mises à jour des appareils plein format S5 II, S5IIx, en intègrant le tout dans le châssis du Lumix GH6.
Voici la liste des caractéristiques techniques du Panasonic Lumix GH7 :
- Capteur : CMOS 4/3″ 25,2 Mpx
- Filtre passe-bas : Non
- Processeur : Venus Engine
- Monture : micro 4/3
- Viseur électronique : OLED, 3,68 millions de points, grossissement 0,8x, dégagement oculaire 21 mm
- Écran LCD : Tactile, orientable, 3 pouces, 1,84 million de points
- Autofocus : AF Hybride à détection de phase
- Nombre de points AF : 779
- Couverture AF : 100 %
- Détection et suivi automatique : Humains (corps, tête, œil), Animaux (chiens, chats, oiseaux), Véhicules (voitures, motos)
- Plage AF : De -4 à 18 IL
- Sensibilité : 100 à 12 800 ISO (extensible de 50 à 25 600 ISO)
- Rafale (obturateur mécanique) : 10 i/s avec suivi AE/AF
- Rafale (obturateur électronique) : 60 i/s avec suivi AE/AF
- Obturation : 60s – 1/8000s (mécanique) / 60s – 1/32 000s (électronique)
- Stabilisation, gain : Double stabilisation (Dual I.S. 2) jusqu’à 7,5 stops + Active IS
- Vidéo : 5,7K Apple ProRes RAW en interne, 17:9 60/30/24p 4:2:0 10 bit, C4K et 4K 60/50p 4:2:2 10 bit, 4K 120p 10 bit, FHD 240p 4:2:0 10 bit
- Profils colorimétriques vidéo : V-Log, LUT V-709
- Stockage : Slot SD UHS-II x2 et CFexpress type B, SSD
- Connectivité sans fil : Wifi 2,4 et 5 GHz, Bluetooth 5.0 Low Energy
- Batterie : DMW-BLK22E
- Rechargement par port USB : Recharge et alimentation directe USB-C
- Tropicalisation : Résistant à l’humidité et à la poussière
- Dimensions : 138,4 x 100,3 x 99,6 mm
- Poids : 805 g (avec batterie et carte mémoire)
- Prix au lancement (nu) : 2199 €
Un capteur déjà bien connu
Le Panasonic Lumix GH7 reprend le capteur stabilisé CMOS 4/3 » de 25,2 Mpx que l’on trouvait déjà sur le GH6 et le G9 II. Le boîtier intègre aussi également le processeur Venus Engine de nouvelle génération du G9 II. Comme sur ce dernier boîtier, la plage dynamique a été améliorée pour exploiter plus de 13 stops en utilisant le format V-Log. La sensibilité ISO peut aller de 100 à 12 800 ISO (extensible de 50 à 25 600 ISO).
Un autofocus enfin au niveau de la concurrence
Au premier coup d’œil sur la fiche technique, il est difficile de distinguer le Lumix GH7 du GH6. Comme indiqué plus haut, la principale nouveauté concerne l’intégration de l’autofocus hybride (phase + contraste), en lieu et place de la seule détection de contraste disponible sur le GH6. Une petite révolution chez Panasonic.
On dispose de 779 points AF et l’autofocus arrive à détecter et suivre le corps, le visage et les yeux des humains. Notez qu’il est possible de sélectionner une détection globale (corps, visage ou œil) ou de lui demander de ne cibler que les yeux. Et ce, pour les humains comme pour les animaux.
Il reconnaît aussi les animaux (principalement de compagnie) ainsi que les voitures et les motos (surtout les véhicules de courses). L’AF est censé être toujours plus performant, notamment lorsque plusieurs sujets entrent dans le champ.
La rafale est identique à celle du G9 II, avec suivi jusqu’à 10 i/s en obturateur mécanique et même 60 i/s en obturation électronique (voire 75 i/s (!) sans suivi), avec toujours un buffer un peu court de 170 images consécutives.
Une stabilisation de capteur toujours très efficace
La stabilisation de capteur a bénéficié des mêmes avancées que les autres boîtiers les plus récents de Panasonic. Elle assure ainsi une compensation jusqu’à 7,5 stops et récupère le système Active I.S. du S5 II.
En vidéo, cela permet de réduire les tremblements horizontaux, verticaux ainsi que la rotation pour atteindre une stabilisation aussi efficace qu’un stabilisateur dédié.
Cette double stabilisation permet d’utiliser le mode Haute Résolution 100 Mpx à main levée. Dans ce mode, huit images sont capturées par déplacement du capteur, pour être combinées en une seule image de 100 Mpx (11552 x 8672 pixels) en RAW ou JPEG.
La vidéo, la grande spécialité de la gamme GH
Une autre nouveauté est l’arrivée de l’enregistrement en interne de fichiers vidéo en 5,7K 30p en Apple ProRes RAW – contre « seulement » ProRes classique auparavant. Il faudra passer par une carte CFexpress de type B ou un SSD externe, les cartes SD UHS-II ne pouvant pas encaisser de tels débits.
Pour le reste, on dispose d’un grand nombre de formats vidéo : 5,7K 60p 4:2:0 10 bit, C4K ou 4K 60p 4:2:2 10 bit ainsi que le format anamorphique jusqu’en 5,8K 30p 4:2:0 10 bit. Si vous aimez les ralentis, le boîtier peut enregistrer en 120p 4:2:0 10 bit LongGOP en C4K/4K et même 240p en Full HD.
Panasonic insiste aussi sur l’implémentation de l’enregistrement audio 32 bits flottant, qui serait une première mondiale pour un boîtier hybride. Cela permet de bénéficier d’une gamme d’enregistrement audio très étendue afin d’exploiter en même temps les sons très forts et très faibles, et ce, sans devoir ajuster le gain pendant l’enregistrement. Pour profiter de cette option, il faudra toutefois investir dans le nouveau module XLR DMW-XLR2 développé pour l’occasion.
Bien entendu, le Lumix GH7 fait aussi la part belle aux LUTs avec un grand nombre déjà intégrées dans le boîtier et qu’il est possible d’appliquer en temps réel. Il est aussi compatible avec l’application Lumix Lab – lancée avec le Lumix S9 – permettant de télécharger des LUTs de créateurs ou créer ses propres LUTs.
Pour faciliter l’enregistrement, le GH7 est doté de nombreux assistants de tournage, comme le spotmètre de luminance, le waveform, le vector scope ainsi qu’un cadre marquant l’enregistrement, le marqueur central ou de zone de sécurité. Deux tally light (à l’avant et à l’arrière) permettent d’indiquer quand le boîtier enregistre.
Le clone du Lumix GH6, littéralement
Comme pour le GH6, le GH7 dispose d’un écran 3 pouces inclinable et orientable sur rotule et tactile de 1,84 Mpts. Ce dernier peut être incliné même en restant dans l’axe, ce qui permet également un déploiement déporté sans gêner la connectique HDMI et USB et facilite la dissipation de chaleur.
Pour la visée, on retrouve le même EVF que le GH6, avec une dalle OLED de 3,68 Mpts, avec grossissement 0,76x.
Le GH7 est équipé d’un port HDMI Type A 2.1, avec un bloqueur de câble fourni dans la boîte pour éviter tout risque d’arrachement. Un câble timecode BNC est aussi proposé de série.
Reprenant exactement les mêmes dimensions que son aîné, le GH7 conserve le système de refroidissement actif installé sur le GH6. On retrouve ainsi le ventilateur installé derrière le capteur. Un système efficace, mais moins élégant et minimaliste que le ventilateur intégré devant le viseur chez le S5 II et S5 IIx.
D’ailleurs, après un G9 II au même format que ces derniers boîtiers (mais sans le ventilateur), on pouvait penser que Panasonic avait trouvé un form factor idéal pour tous ses futurs appareils. Mais il est sans doute plus simple de reprendre le châssis du GH6, dont le ventilateur était aussi peut-être plus efficace.
Il est ainsi assez imposant pour un hybride 4/3 » avec 138,4 mm de long, 100,3 mm de haut, 99,6 mm de profondeur et 805 g. Le GH7 bénéficie d’un châssis en alliage de magnésium moulé pour assurer une bonne robustesse. Le boîtier est également weather proof et fonctionnera à des températures jusqu’à -10°C.
Le Lumix GH7 est doté d’une connectique complète : outre le port HDMI Type A 2.1, on retrouve un port USB-C 3.2 Gen 2, une prise casque et une prise micro 3,5 mm, une prise télécommande et une prise synchro flash (également utilisée pour le timecode BNC).
Pour la connexion sans-fil, on peut compter sur le Bluetooth 5.0 Low Energy et du Wifi 2,4/5 GHz. Il est également possible de brancher le boîtier en Tethering USB en photo et vidéo. La gestion du stockage est assurée par deux slots pour cartes CFexpress de type B et SD UHS-II, sans compter l’enregistrement direct via SSD.
Depuis le premier Lumix S5, Panasonic utilise la batterie DMW-BLK22E d’une capacité de 2200 mAh, qui est ici reconduite. Panasonic annonce une autonomie variant entre 330 et 900 images selon les conditions d’utilisations et le type de carte mémoire utilisé.
Prix et disponibilité
Le Panasonic Lumix GH7 sera disponible à partir du mois de juillet 2024. Le boîtier nu sera proposé au tarif de 2199 €.
Deux kits sont également proposés :
Le Lumix GH7 est disponible chez Digixo, IPLN, Digit-Photo, Miss Numérique, Fnac et toutes les boutiques photo vidéo spécialisées.
Le module DMW-XLR2 est, quant à lui, proposé à 549 €.
Notre premier avis sur le Panasonic Lumix GH7
Après un lancement en grande pompe du petit hybride plein format Lumix S9, on aurait pu penser que Panasonic réserve un accueil similaire à son GH7. En effet, pendant longtemps, la gamme GH fut la star des hybrides Panasonic, mais c’était avant l’arrivée de ses boîtiers plein format. On pouvait même imaginer que Panasonic lèverait un peu le pied sur les hybrides vidéo en monture micro 4/3 ».
Peu attendu, Le Lumix GH7 est donc annoncé presque en catamini et peut se voir plutôt comme une grosse mise à jour du GH6, presque un GH6s. De son aîné, il reprend toute l’ergonomie, les fonctionnalités et même le capteur. Il bénéficie toutefois d’un autofocus bien plus efficace, issu des dernières avancées de Panasonic sur la question ou de l’enregistrement en interne en 5,7K 30 fps en Apple ProRes RAW. Bien entendu ce sont de belles évolutions, mais on peut en questionner la pertinence finale.
Le Lumix GH6 était déjà un excellent boîtier pour les vidéastes. De plus, pour des productions poussées, les opérateurs ont tendance à moins se reposer sur l’autofocus, ce qui minimise l’attrait de l’AF hybride. Surtout, Panasonic mise beaucoup sur le plein format et hormis le RAW en interne, il sera difficile pour le GH7 de rivaliser avec un Lumix S5 IIx, par exemple. Ce dernier propose exactement les mêmes fonctions, mais offre en prime la qualité d’image du 24×36… et est affiché à un tarif équivalent.
Il demeure l’enregistrement audio 32 bits flottant, fonction vraiment inédite qui pourrait séduire les initiés, mais c’est un sacré pari pour un boîtier pourtant très bien doté sur le papier.
