Deux ans après l’OM-1, OM System revient avec l’OM-1 Mark II, le successeur de son hybride micro 4/3 haut de gamme. Troisième boîtier hybride lancé depuis le rachat de la division Imagerie d’Olympus par OMDS, ce nouveau boîtier reprend les bases de l’OM-1, tout en améliorant différents points : stabilisation jusqu’à 8,5 EV, détection et suivi AF assisté par IA, nouveaux modes Live GND et Live ND128, doublement de la mémoire tampon et raffinements ergonomiques. Voici toutes les nouveautés de l’OM-1 Mark II.
Sommaire
- OM-1 Mark II, un OM-1 sans Olympus
- Capteur et processeur : bis repetita
- High Res Shot : désormais en RAW 14 bit
- Autofocus : détection IA des humains et AF plus précis
- Rafale 120 i/s et doublement de la mémoire tampon (jusqu’à 213 RAW)
- Stabilisation d’image jusqu’à 8,5 EV avec ou sans Sync IS
- Ergonomie : nouvelles molettes
- OM-1 Mark II : filtre GND intégré et Live ND128
- Vidéo C4K 60p 10 bits en interne, ralenti Full HD 240p, ProRes RAW 4:2:2 12 bits en HDMI
- Autonomie et connectique de l’OM-1 Mark II
- Prix et disponibilité de l’OM System OM-1 Mark II
- Notre premier avis sur l’OM System OM-1 Mark II
OM-1 Mark II, un OM-1 sans Olympus
Après l’OM-5, l’OM-1 Mark II est le second boîtier OM System à ne plus mentionner Olympus. Ce boîtier sort d’ailleurs au même moment qu’un changement important pour la marque : depuis le 1er janvier 2024, OM System n’a plus le droit d’utiliser la marque « Olympus » dans sa communication et sur ses nouveaux produits.
À sa sortie, l’OM-1 apportait un vent de nouveautés, avec un capteur nouvelle génération, à la fois rétroéclairé et empilé. Le capteur Live MOS BSI 4/3 de 20 Mpx était ainsi le premier doté de cette technologie. Couplé au processeur TruePic X, il permettait d’offrir 60 fois plus de puissance de calcul par rapport à l’E-M1X d’Olympus. Avec ses algorithmes entrainés par IA, ce boîtier offrait de meilleures performances autofocus, un temps de traitement très rapide et une grande vitesse de lecture du capteur.
À la clé également, une meilleure montée en ISO (+2 stops) et une meilleure plage dynamique (+1 stop) selon le constructeur.
2 ans après la sortie de ce boîtier novateur, l’OM-1 Mark II est lancé, pensé comme le « perfectionnement d’un produit qui était déjà le meilleur dans sa catégorie » selon OMDS ? Est-ce que ce boîtier apporte suffisamment de nouveautés ou d’améliorations ? Faisons le point sur les nouveautés.
Capteur et processeur : bis repetita
L’OM-1 Mark II reprend le même couple capteur + processeur de l’OM-1, ce qui n’est pas une véritable surprise. On retrouve ainsi un capteur stacked BSI au format 4/3 » de 20,4 Mpx couplé au processeur TruePic X. Pour autant, ce duo a montré de quoi il était capable, offrant une qualité d’image en hausse et une belle réactivité, notamment en basse lumière.
On retrouve également la technologie Quad Pixel AF. Sous chaque filtre de couleur se trouve 4 sous-pixels, ce qui permet d’offrir des performances autofocus en hausse, avec un AF à détection de phase en croix plus performant, et de meilleures performances en basse lumière.
Pour autant, les photographes qui s’attendaient à une petite hausse de définition resteront sur leur faim.
High Res Shot : désormais en RAW 14 bit
Heureusement, l’OM-1 Mark II dispose toujours d’un mode High Res Shot. Celui-ci permet, grâce au déplacement du capteur et la prise de vue multiple, de générer des images haute définition de 50 Mpx à main levée et jusqu’à 80 Mpx sur trépied.
Nouveauté, le boîtier est capable d’enregistrer, dans ce mode, trois fois plus d’informations de tonalités grâce au support du RAW 14 bits (contre 12 bits), soit 12 288 tons au lieu de 4 096 tons. À la clé, plus de détails et de nuances, à condition bien entendu de photographier des sujets relativement statiques. L’assemblage se fait toujours au sein du boîtier.
Autofocus : détection IA des humains et AF plus précis
Si le boîtier est toujours capable de détecter de nombreux sujets (humains, oiseaux, chiens, avions, trains, sports mécaniques), le suivi de la mise au point automatique en C-AF a été améliorée, notamment pour les sujets se déplaçant vite comme les oiseaux. Le système est plus précis et véloce, et permet de passer des yeux ou de la face au corps plutôt que de perdre le point sur le sujet si les yeux sont masqués.
OM System indique également avoir amélioré la détection de sujets, toujours avec l’aide de l’intelligence artificielle. Ainsi, l’AF à détection IA est désormais capable de reconnaître les êtres humains, même quand aucun visage n’est visible. Le boîtier doit être capable de faire plus facilement le point sur un sujet de dos, alors que ce dernier n’est pas cadré serré. La détection du visage et des yeux doit être également plus précise.
Dans le cas où plusieurs sujets se trouvent dans le viseur, il est désormais possible de choisir quel sujet à suivre via le boîtier.
Rafale 120 i/s et doublement de la mémoire tampon (jusqu’à 213 RAW)
L’OM-1 II reprend les performances en rafale de l’OM-1, à savoir une rafale ultra-rapide qui monte jusqu’à 120 i/s RAW en mode Single AF (autofocus ponctuel), et jusqu’à 50 i/s en mode C-AF (AF continu). Le constructeur propose cependant quelques améliorations, avec désormais une prise de vue sans blackout dans le viseur à des fréquences plus basses. D’ailleurs, OM System pense aux photographes qui souhaitent une rafale plus lente – et conserver de la place sur leurs cartes mémoire, avec deux nouveaux paliers à 12,5 et 16,7 i/s.
Mais la nouveauté la plus marquée est le doublement physique de la taille de la mémoire tampon. Ainsi, là où l’OM-1 était capable de capturer jusqu’à 92 images RAW, le boîtier peut désormais encaisser sans problème jusqu’à 213 images en RAW à 120 i/s, et même 256 images en RAW en C-AF 50 i/s. C’est l’une des évolutions majeures de ce modèle, qui plairont aux photographes animaliers et sportifs utilisant souvent la rafale. On retrouve également le mode Pro Capture qui permet d’anticiper le déclenchement et de ne pas rater un moment fugace.
Stabilisation d’image jusqu’à 8,5 EV avec ou sans Sync IS
Olympus a toujours été à la pointe en termes de stabilisation d’image, et OM System ne compte pas se laisser distancer. Ainsi, sans (a priori) modifier d’élément physique, l’OM-1 Mark II et sa nacelle stabilisant le capteur sur 5 axes est désormais capable de compenser jusqu’à 8,5 stops, là où l’OM-1 se limitait à 8 stops avec des optiques compatibles.
On notera d’ailleurs que le gain maximal, obtenu avec le Sync IS et une optique compatible, est identique au gain avec seulement la stabilisation du capteur. Une façon de dire qu’aux longues focales, les performances de la stabilisation du capteur s’effacent au profit de l’optique.
Cette stabilisation sera bien entendu utile pour éviter d’augmenter la sensibilité, mais offre également un plus grand confort de cadrage, ainsi que pour la capture de vidéos.
Ergonomie : nouvelles molettes
L’OM-1 Mark II dispose d’un viseur OLED de 5,76 millions de points avec un taux de rafraichissement de 120 i/s. Son dégagement oculaire est de 21 mm, avec un grossissement de 1,65x.
A l’arrière, on retrouve un écran arrière 3 pouces tactile monté sur rotule avec une définition à 1,62 Mpts.
Le nouveau boîtier OM System reprend à l’identique le format de l’OM-1, avec seulement une mention « II » sur la partie avant gauche. Ainsi, on retrouve un boîtier avec un poids de 599 g (510 g sans batterie et carte mémoire) pour des dimensions de 134,8 x 91,6 x 72,7 mm.
Côté ergonomie, OM System apporte deux nouveautés. La première set un nouveau revêtement caoutchouc sur les molettes avant et arrière, censé offrir une meilleure sensation au toucher, notamment avec des gants ou avec le bout des doigts gelés.
Pour rappel, le boîtier est certifié IP53, offrant une conception étanche à la poussière et aux éclaboussures. Il peut également être utilisé dans le froid jusqu’à -10°C.
La seconde nouveauté est un détail utile : il est possible d’attribuer la fonction Menu au bouton Corbeille, situé en bas à droite du boîtier. Cela permettra aux utilisateurs de longue focale d’accéder au menu sans devoir utiliser la main qui soutient le téléobjectif. Pour rappel, de nombreuses autres touches peuvent être personnalisées.
OM-1 Mark II : filtre GND intégré et Live ND128
Olympus était précurseur avec l’intégration de ses fonctionnalités avancées, comme les filtres Live ND permettant de réaliser des poses longues en pleine journée, y compris à main levée, les modes LiveTime, LiveBulb, LiveComposite, Focus Stacking ou encore le mode Starry Sky AF qui permet de faciliter faire le point sur les étoiles.
L’OM-1 Mark II apporte une toute nouvelle fonctionnalité taillée pour le paysage : un filtre Live GND (Graduated Neutral Density). Cette fonctionnalité, combinée au mode Live ND, permet de remplacer toute une panoplie de filtres externes à fixer à l’avant de son objectif – comme les filtres de chez Lee Filters ou Nisi..
Pour rappel, un filtre dégradé à densité neutre permet de réduire la quantité de lumière qui vient toucher le capteur sur une partie de l’image. Il est souvent utilisé pour réduire la luminosité du ciel lors de pose longue, ou pour photographier un coucher du soleil.
Ainsi, il est possible d’opter pour des filtres GND2, GND4 et GND8 directement lors de la prise de vue. Nous avons eu l’occasion de découvrir cette fonctionnalité et le choix de la densité (soft, medium ou hard), le positionnement et l’orientation du filtre se font très facilement en utilisant les différentes molettes. Il est possible de sauvegarder la position d’un filtre et de le rappeler très rapidement en maintenant une touche enfoncée.
Cela représente un gain de poids dans le sac photo et un gain de temps, surtout quand on sait la complexité d’utilisation des filtres GND. Reste à voir si la qualité d’image est conservée. Ce filtre GND fonctionne à la fois sur les images RAW et Jpeg.
En outre, OM System augmente les possibilités de pose longue avec l’ajout d’un filtre Live ND128, en plus des Live ND de ND2 à ND64. À la clé, la possibilité de descendre d’un stop supplémentaire le temps de pose (7EV) sans modifier ses réglages d’exposition.
OM System explique que ce filtre est rendu possible par la meilleure stabilisation, qui permet ainsi de pouvoir être utilisé à main levée, sans utiliser de trépied. Les amateurs de photo de cascade (coucou Cascades de France) sauront apprécier.
Vidéo C4K 60p 10 bits en interne, ralenti Full HD 240p, ProRes RAW 4:2:2 12 bits en HDMI
En vidéo, l’OM-1 Mark II fait jeu égal avec son prédécesseur. On retrouve ainsi de la C4K jusqu’en 60p en 4:2:2 10 bits interne ainsi que de la Full HD ralenti jusqu’en 240p (avec rognage à 60%), offrant des vidéos slow motion spectaculaires.
Le boîtier prend en charge les formats H.264 (8 bits) et H.265 (10 bits) ainsi que le HLG et un format OM-Log. La limite de temps d’enregistrement est toujours abolie.
On retrouve plusieurs fonctionnalités vidéo comme le zebra pour vérifier l’exposition vidéo, ou un cadre rouge autour de l’image pour indiquer que la vidéo est en cours d’enregistrement. En plus de cela, les réglages d’ouverture, de vitesse, de sensibilité ISO et de balance des blancs peuvent être réglés séparément pour la photo et la vidéo et modifiés lors de l’enregistrement.
Si vous disposez d’un moniteur/enregistreur externe Atomos Ninja V, le format Apple ProRes RAW est disponible jusqu’en C4K 60p 4:4:4 12 bits, offrant une grande latitude de post-traitement.
La nouveauté est à trouver au niveau de la vidéo verticale, et de la compatibilité webcam USB (UVC/UAC).
Autonomie et connectique de l’OM-1 Mark II
L’appareil dispose d’un double slot pour cartes mémoires SD compatibles UHS-II.
En termes de connectique, l’OM-1 Mark II dispose d’un port HDMI de type D, d’un port télécommande, de deux ports micro et casque 3,5 mm, d’une prise synchro-flash et d’un port USB-C pour recharger l’appareil.
Le boîtier reprenant le même encombrement que l’OM-1, il est compatible avec tous les accessoires, y compris les batteries et le grip. On retrouve également la batterie BLX-1. L’autonomie n’est pas donnée par le constructeur, mais on devrait pouvoir obtenir les mêmes valeurs que l’OM-1, soit 520 images (jusqu’à 1100 images en mode éco), ou 140 minutes de vidéo.
À noter que le boîtier est vendu avec un câble USB-C et un adaptateur secteur.
Voici une sélection de photos réalisées avec l’OM System OM-1 Mark II (fournies par la marque) :
Prix et disponibilité de l’OM System OM-1 Mark II
L’OM System OM-1 est disponible en précommande au tarif de 2399 € boîtier nu, et en kit avec le 12-40 mm à 2999 €. C’est 200 € de plus que l’OM-1 à sa sortie.
Du 30 janvier au 13 mars 2023, une offre de lancement est proposée, avec 300 € de cashback pour l’achat du boîtier OM-1 II nu ou en kit avec une optique supplémentaire (voir la liste en suivant ce lien). Et pour tout achat du boîtier + le 150-600 mm f/5-6,3 IS, 5 ans de garantie offerte.
L’OM-1 Mark II est disponible chez Digit-Photo, IPLN, Miss Numérique, Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.
Notre premier avis sur l’OM System OM-1 Mark II
Seulement deux ans après la sortie de l’OM-1, OM System dévoile ce nouveau boîtier professionnel micro 4/3. Intégrant de nouvelles fonctionnalités très utiles pour la photo animalière et de paysage, ainsi que pour photographier les oiseaux ou de la macro, l’OM-1 Mark II est ainsi séduisant sur le papier… si l’on fait abstraction de l’OM-1. En effet, le seul changement physique sur le boîtier est … un doublement de la mémoire tampon.
Ainsi, en dehors du buffer deux fois plus endurant, qui répond à l’une des principales critiques sur l’OM-1, on a du mal à comprendre comment et pourquoi le constructeur intègre toutes ces améliorations – meilleure stabilisation, meilleure détection AF assistée par IA, Live GND, Live ND128, vidéo verticale, etc. – dans un nouveau boîtier plutôt que sur un boîtier existant, via une mise à jour firmware.
Si vous ne disposez pas encore d’un OM-1, l’OM-1 Mark II n’en reste pas moins un boîtier très séduisant, qui montre les compétentes techniques et les perfectionnements apportés par les ingénieurs OM System.
Nous espérons cependant qu’une mise à jour du micrologiciel puisse apporter certaines améliorations proposées sur ce boîtier à l’OM-1. Autrement, OM System risque de se mettre à dos une partie de ses clients, ayant acheté le boîtier du renouveau.
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