Test Phototrend OM System OM-5

Test OM System OM-5 : l’hybride Micro 4/3 polyvalent, baroudeur et séduisant

8.1
sur 10

Dévoilé en octobre 2022, l’OM System OM-5 est le troisième appareil photo hybride d’OM Digital Solutions – et le premier où la mention Olympus est totalement absente. Orienté milieu de gamme, il vient succéder à l’Olympus OM-D E-M5 Mark III, dont il reprend certaines caractéristiques.

Il apporte cependant un certain nombre de modes de prise de vue très pertinents, une stabilisation hors-pair et une tropicalisation avancée. Le tout dans un gabarit toujours aussi compact. Afin de mesurer ses performances, nous avons utilisé ce boîtier au quotidien et en voyage pendant plusieurs mois. Près de 4000 photos plus tard, voici notre test complet de l’OM System OM-5.

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OM-5 : le boîtier du renouveau

L’OM System OM-5 est le 3e boîtier lancé par la marque depuis la vente par Olympus de sa branche Imagerie au fonds d’investissement JIP (Japan Industrial Partners). Il vient prendre place aux côtés du très sportif OM-1 – et du Pen E-P7.

Si les caractéristiques de ces deux boîtiers sont assez différentes, elles témoignent d’une même ambition : conquérir le cœur des photographes pro et passionnés, souhaitant capturer de très belles images en toutes circonstances – et sans avoir à emporter un parpaing dans le dos.

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Véritable héritier de l’Olympus OM-D E-M5 Mark III, l’OM-5 adopte un positionnement milieu de gamme. Il vise particulièrement les photographes de voyage, grâce à une grande compacité – et une certification IP53. Au cœur de l’OM-5, on retrouve le capteur 4/3 Live MOS de 20,4 Mpx et le processeur TruePic IX, hérités d’un autre boîtier Olympus : l’EM-1 Mark III, lancé en 2020.

Au-delà, il se démarque de ses concurrents en proposant un très grand nombre de fonctionnalités pensées pour faciliter le travail des photographes : High Res Shot, Live ND, AF Starry Sky, Live Composite, stabilisation avancée – et bien d’autres. Autant de points que nous aurons l’occasion d’aborder au cours de ce test.

Voici la liste des caractéristiques de l’OM System OM-5 :

  • Capteur CMOS 4/3 Live MOS 20,4 Mpx
  • Filtre passe-bas : Oui
  • Processeur : Truepic IX
  • Monture Micro 4/3
  • Viseur électronique : OLED, 2,39 millions de points, grossissement 1,37x, dégagement oculaire 27 mm
  • Écran LCD : tactile, orientable, 3 pouces, 1,04 million de points
  • Autofocus : AF hybride avec 121 collimateurs AF en croix
  • Nombre de points AF : 121
  • Couverture AF : N.C.
  • Détection et suivi automatique : Humains (tête, œil)
  • Plage AF : De -3,5 à 20 IL
  • Sensibilité : 200 à 25600 ISO (extensible à 80 ISO)
  • Rafale (obturateur mécanique) : 10 i/s avec suivi AE/AF
  • Rafale (obturateur électronique) : 30 i/s avec suivi AE/AF
  • Obturation : 60s – 1/8000s (mécanique) – 60s – 1/32000s (électronique)
  • Vidéo : 4K jusqu’à 30 i/s, Full HD jusqu’à 120 i/s
  • Profils colorimétriques vidéo : OM-Log400
  • Stockage : 1x SD UHS-II
  • Connectivité sans fil : Wifi 2,4 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy
  • Batterie BLS-50
  • Rechargement par port USB : Oui
  • Tropicalisation : résistant à l’eau et à la poussière, certification IP53
  • Dimensions : 125,3 x 85,2 x 49,7 mm
  • Poids : 414 g (avec batterie et carte mémoire)
  • Prix au lancement (nu) : 1299 €

Un boîtier ultra-léger, paré pour la randonnée et le quotidien

Extérieurement, rien ne permet de distinguer l’OM-5 de son cousin l’E-M5 Mark III. Et pour cause : les deux boîtiers partagent le même châssis. On dispose donc d’un boîtier très léger et compact, qu’on prend réellement plaisir à glisser dans son sac besace.

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Fujifilm n’a pas l’exclusivité des boîtiers au design vintage : les lignes tendues de l’OM-5 rappellent ainsi certains boîtiers argentiques… d’Olympus. La boucle est bouclée.

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À gauche : un CM-3 de Chinon. À droite : OM-5 d’OMDS.

En termes de dimensions, le boîtier mesure 12,5 cm de large, 6,52 mm de haut et 4,97 cm de profondeur (poignée incluse). Pour faciliter la prise en main, il dispose d’une poignée assez creusée et d’un repose-pouce bien positionné. Mais surtout, il affiche un poids de 412 g avec batterie.

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Associé à l’objectif M.Zuiko 25 mm f/1,8 (équivalent 50 mm en 24×36), le tandem dépasse à peine les 500 grammes. Même avec un objectif polyvalent comme le M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II, le duo reste sous la barre des 800 grammes.

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Et c’est sans aucun doute l’une des grandes forces de l’écosystème d’OM System (ex-Olympus) : un parc optique très complet – et ultra-léger. Idéal en voyage, et plus largement pour celles et ceux voulant une meilleure qualité d’image qu’avec un smartphone, sans sacrifier compacité et simplicité.

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Cette légèreté est cependant obtenue au prix d’une construction faisant la part belle au plastique. Un point directement hérité de l’E-M5 Mark III, serait-on tentés de rappeler. Certains esprits chagrins regretteront peut-être l’absence d’une finition plus « prestigieuse ».

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Mais on se console très rapidement avec la tropicalisation du boîtier – et sa certification IP53, très rare dans le monde de la photo. On peut ainsi l’utiliser sans crainte sous la pluie ou une tempête de neige. Un point suffisamment rare à ce niveau de prix pour être souligné.

Ergonomie : un copier-coller de l’OM-D E-M5 Mark III !

Côté visée, commandes manuelles et interface, l’OM-5 reprend trait pour trait les caractéristiques physiques de son prédécesseur. On retrouve le grand écran tactile de 1,04 Mpts, monté sur rotule. Pratique pour cadrer à bout de bras ou au ras du sol. En revanche, nous avons été moins impressionnés par le viseur OLED de 2,36 Mpts, qui n’est ni le plus défini, ni le plus confortable du marché.

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Dans l’ensemble, le boîtier se montre facile à prendre en main. Les fans d’Olympus se sentiront immédiatement à leur aise. Cependant, certains détails ergonomiques restent perfectibles. La croix directionnelle et son bouton OK sont un peu petits. Et on aurait certainement apprécié la présence d’un joystick.

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Les différents connecteurs sont regroupés sur la tranche gauche. Comme sur l’E-M5 Mark III, on retrouve une prise micro 3,5 mm (mais pas prise casque), une prise télécommande, un port micro-HDMI et… un antique port micro-USB 2.0. Sur un boîtier lancé en 2022, ça fait tache…

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Mais surtout, on regrettera amèrement qu’OM System n’ait pas repris les nouveaux menus introduits par l’OM-1. En effet, l’OM-5 reprend à l’identique l’interface de ses prédécesseurs. Les menus sont assez denses. Et le mini-menu rapide n’est pas des plus pratiques – et n’a pas vraiment été pensé pour être utilisé via l’écran tactile. Dommage.

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In fine, l’OM System OM-5 laisse une impression contrastée. Certains s’arrêteront sur certains détails ergonomiques perfectibles. Cependant, nous choisirons de retenir sa (relative) facilité d’utilisation, ainsi que son poids extrêmement maîtrisé. Qui, au bout de plusieurs heures de randonnée, fait une réelle différence et permet d’emporter plus souvent son boîtier avec soi.

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Performances et qualité d’image de l’OM System OM-5

Mettons fin à cet insupportable suspense : l’OM-5 est capable de livrer de belles, voire de très belles images, de jour comme de nuit. La restitution des couleurs est très plaisante – ce qui n’est pas vraiment une surprise, vu que le boîtier reprend le couple capteur + processeur de l’E-M1 Mark III.

Au cours de notre test, nous avons utilisé l’OM-5 avec plusieurs objectifs Olympus, à l’instar du M.Zuiko Digital 25 mm f/1,8, de l’objectif transstandard M.Zuiko Digital ED 12-45 mm f/4 PRO, ou encore du zoom polyvalent M.Zuiko Digital ED 14-150 mm f/4-5,6 II.

N’hésitez pas à cliquer sur chaque photo présente dans ce test pour les voir en meilleure qualité.

Face au risque de canicule, Phototrend a décidé d’agir en vous proposant plusieurs photos capturées pendant la saison hivernale. De quoi se rafraîchir sans ventilateur ni bloc de clim.

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Beaugrenelle, pose longue – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 14 mm, f/4,5, 2,5s, 500 ISO
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Beaufortain – M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 150 mm, f/5,6, 1/320s, 500 ISO
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Collisions – M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 150 mm, f/5,6, 1/320s, 500 ISO

Côté capteur : Live MOS 20,4 Mpx on board

Si l’OM-1 inaugure une toute nouvelle technologie de capteur, l’OM-5 s’avère plus sage. On retrouve donc un capteur « classique », qui n’est ni rétroéclairé ni empilé. Sa définition de 20,4 Mpx s’avère assez raisonnable, compte tenu de la surface offerte par le format 4/3 (18 mm x 13,5 mm). 

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Autant de caractéristiques qui rappellent furieusement un certain capteur… Sony IMX 272. Ses pixels mesurent 3,30 µm.

Les fichiers obtenus mesurent 5184 x 3888 pixels. Comptez environ 12 Mo pour les JPEG… et entre 16 et 22 Mo pour les RAW. Olympus (pardon, OM-System) ne propose pas de mode RAW compressé, mais ne semble pas en avoir besoin, tant les fichiers (au format .ORF) sont légers.

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Comme indiqué plus haut, l’OM-5 reprend le processeur TruePic IX, qui offre une puissance de calcul suffisante pour les différents modes de prise de vue du boîtier. Le processeur de nouvelle génération TruePic X reste donc l’apanage de l’OM-1.

Enfin, notez que ce capteur est stabilisé (voir plus loin). Un véritable atout sur cette gamme de prix, la plupart des boîtiers APS-C concurrents en étant dépourvus.

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S – O-M5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 80 mm, f/5,65 1/40s, 6400 ISO

Qualité d’image : mention très bien, à condition d’éviter les (très) hauts ISO

En termes de performances, l’OM-5 est assurément une belle surprise. Le rendu des images est très satisfaisant, avec une restitution des couleurs très soignée.

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Bokeh mousse – OM-5, M.Zuiko 25 mm f/1,8 – 25 mm, f/1,8, 1/60s, 1000 ISO

De même, le niveau de détails est globalement élevé. On évitera cependant de trop rogner dans l’image – la petite taille du capteur (face au plein format) ayant parfois un certain impact sur la qualité d’image.

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180 SL – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 52 mm, f/6,3, 1/640s, 200 ISO

La dynamique du capteur est satisfaisante et les fichiers RAW offrent une bonne latitude de retouche, permettant de déboucher les ombres facilement (malgré une légère hausse du bruit numérique). En revanche, le capteur montre ses limites sur les zones surexposées, un peu plus difficiles à rattraper.

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La gestion des couleurs et des ombres est satisfaisante. En revanche, la zone surexposée au centre est irrattrapable. OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 15 mm, f/5,6, 1/200s, 200 ISO

Le capteur faisant l’impasse sur la technologie stacked BSI présente sur l’OM-1, le phénomène de rolling shutter n’est pas totalement absent. Il reste cependant assez facile à éviter.

Montée en ISO de l’OM-5

Les résultats de montée en ISO de l’OM-5 sont un peu décevants. Marginal de 200 à 800 ISO, le bruit numérique fait plus franchement son apparition dès 1600 ISO et certains détails très fins commencent à être brouillés.

Barbara – OM-5, M.Zuiko 50 mm f/1,8 – 25 mm, f/2,0, 1/100s, 1600 ISO

À 3200 ISO, les choses deviennent plus compliquées, avec une perte de détails assez prononcée. Hélas, le bruit devient difficile à rattraper à partir de 5000 ISO, les éléments les plus fins souffrant d’un brouillage prononcé.

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Entrée brutaliste – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II, 47 mm, f/5,5, 1/80s, 6400 ISO

À 12 800 ISO, le bruit de luminance devient extrêmement présent. Enfin, à 25 600 ISO, les images restent exploitables en tant que « souvenirs », mais les détails sont totalement brouillés.

Courbe serrée – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 47 mm, f/5,5, 1/100s, 25600 ISO

Enfin, un léger souci se produit à partir de 6400 ISO. Les pixels saturent totalement et les éclairages artificiels sont souvent impossibles à rattraper. De même, si un réverbère ou les phares d’une voiture se trouvent dans le champ, une traînée lumineuse vient parasiter une bonne partie de l’image.

Bir Hakeim, traînées lumineuses – Om-5, M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO – 45 mm, f/4,5, 1/25s, 6400 ISO

On touche ici l’une des limites des capteurs 4/3 : le nombre de pixels étant élevé (20 Mpx), ces derniers sont assez resserrés, ce qui peut nuire à la qualité d’image à ISO élevés. Heureusement, des outils comme DxO PureRAW peuvent faire des merveilles sur certaines images un peu trop bruitées.

En termes de performances brutes, la montée en ISO de l’OM-5 demeure honnête… mais souffre de la la concurrence avec les boîtiers APS-C. Mais sur le terrain, il est possible d’éviter les plus hautes valeurs ISO… en tirant parti de l’excellente stabilisation proposée par Olympus / OM System.

Un point que nous aurons l’occasion d’étudier plus longuement dans la suite de ce test.

De nombreux modes de prise de vue pertinents

La présence du processeur TruePic IX permet à l’OM-5 d’offrir de nombreux modes de prise de vue pertinents – corrigeant ainsi l’un des points faibles de l’E-M5 Mark III.

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En premier lieu, on notera la présence d’un mode High Res Shot, obtenu par micro-déplacements du capteur. Bon point, les fichiers sont disponibles en JPEG et en RAW ! La capture prend à peine 1 à 2s – accompagnée d’un traitement prenant une quinzaine de secondes.

Lorsque le boîtier est placé sur trépied, on peut obtenir un fichier de 80 Mpx mesurant 10368 x 7776 pixels. De quoi observer les moindres détails d’un édifice (à condition d’éviter les hauts ISO, bien sûr). Mais le boîtier permet aussi d’utiliser cette fonction très pratique… à main levée. On obtient ainsi des fichiers de 50 Mpx (8160 x 6120 pixels). Un point qui devrait ravir les amateurs de paysages ou de photos d’architecture ayant besoin de rester mobiles.

En parallèle, l’OM-5 intègre une fonction Live ND très attendue. Elle est disponible sur 4 niveaux, permettant de profiter d’un filtre ND 2, ND4, ND8 ou ND16. De quoi faciliter la capture d’images en pose longue. L’appareil capturant un grand nombre de photos qui sont fusionnées en interne, un trépied n’est pas nécessaire.

Live ND – OM-5 – M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 100 mm, f/13, 1/20s, 200 ISO

Cette fonctionnalité s’avère très pertinente (bien qu’elle soit un peu difficile à trouver dans les menus). En revanche, dommage que le filtre ND64 reste réservé à l’OM-1. Un choix que la marque justifie par la volonté de conserver une netteté maximale à main levée.

De leur côté, les fans d’astrophotographie auront tôt fait d’adopter la fonction AF Starry Sky. Déjà croisée sur l’OM-1, elle se base sur les informations de luminosité du capteur. Sur le terrain, elle permet ainsi de faire la mise au point automatiquement sur les étoiles.

Voûte céleste – OM-5, M.Zuiko 25 mm, f/1,8, 4s, 1600 ISO

Sans oublier le mode Live Composite. L’appareil superpose plusieurs prises de vue capturées à des vitesses d’obturation assez courtes. La 1e exposition sert de base pour l’image finale, et les expos suivantes servent à créer des trainées lumineuses. De même, le mode Live Bulb permet de voir en temps réel la capture d’une image en pose longue – ce qui s’avère très utile sur le terrain.

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Quai de Passy – OM-5, M.Zuiko 25 mm f/1,8 – 25 mm, f/1,8, 4s, 1600 ISO

En clair, l’OM-5 se montre particulièrement généreux en termes de modes de prise de vue. Intervallomètre, focus bracketing et focus stacking, time-lapse, mode HDR, filtres artistiques… le boîtier regorge d’options qui facilitent le travail des photographes et ouvrent de nouvelles options créatives. Et c’est sans doute là l’un de ses points forts.

Enfin, notez que le boîtier filme en 4K 30p et en Cinema 4K en 24p. Hélas, point de 4K 60p à l’horizon. On se consolera avec le slow motion en Full HD à 120p et la présence d’un mode Flat, l’OM-Log 400. Enfin, l’appareil supporte la capture de vidéos à la verticale et inclut une métadonnée aux fichiers pour qu’ils soient directement importés à la verticale sur smartphone.

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturés avec l’OM System OM-5 :

Autofocus : basique

Côté autofocus, l’OM-5 utilise un AF « hybride » (phase + contraste) basé sur un total de 121 collimateurs en croix, avec une sensibilité descendant à –3,5 EV en basse lumière, pas plus.

Le boîtier permet de grouper les collimateurs en 5, 9, 25 ou 121 points.

La couverture AF n’a pas été précisée par le constructeur ; sur le terrain, il est possible d’ajuster la MAP sur environ 70 % de la surface de l’image.

Rosa – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 39 mm, f/5,6, 0,5s, 800 ISO

D’une manière générale, l’autofocus de l’OM-5 se montre assez réactif. En pleine journée, la mise au point s’effectue rapidement, sans hésitation. Nous avons eu seulement quelques ratés sur des sujets se déplaçant rapidement comme des voitures.

C’est beau mais c’est flou – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 60 mm, f/5,5, 1/200s, 200 ISO

Le boîtier propose d’ailleurs un mode de détection et de suivi du visage et de l’œil des humains. La détection est plutôt efficace… à condition que la personne occupe une part assez large dans le cadre, qu’elle ne bouge pas trop vite et qu’elle ne porte pas de lunettes. Pour les photos de groupe, il est possible de choisir le visage où faire l’AF directement depuis l’écran (ou une touche personnalisée)

Cécile – OM-5, M.Zuiko 25 mm f/1,8 – 25 mm, f/2,2, 1/5000s, 200 ISO

En revanche, le boîtier fait totalement l’impasse sur les modes « intelligents » de détection des animaux et des véhicules aperçus notamment sur l’OM-1. Le risque est donc de faire la MAP sur un élément dans le cadre – et non sur le sujet lui-même. De ce point de vue, la concurrence (notamment du côté de chez Sony, Canon ou Fujifilm) fait largement mieux.

Cache-chat – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 90 mm, f/5,5, 1/30s, 6400 ISO

Les choses se compliquent assez nettement en photo de nuit. Dans certains cas, l’appareil a tout simplement refusé d’effectuer la mise au point, alors que la scène était relativement éclairée (Tour Eiffel de nuit, par exemple). Dans d’autres cas, l’objectif « pompe » et finit par faire la MAP à côté. Là encore, les boîtiers concurrents proposent un niveau de prestation bien plus élevé.

Périph en fête – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 17 mm, f/8, 1s, 1000 ISO

Au final, l’autofocus est l’un des points faibles de l’OM-5. Certes, pour un usage « au quotidien », avec des sujets aux mouvements assez lents, l’AF se montre plutôt à son aise. En revanche, il est moins bien paré pour la photo de nuit. Enfin, l’absence des modes de détection de suivi du sujet (autres que les humains) traduisent une conception de l’AF assez datée. De ce point de vue, l’OM-5 nous rappelle beaucoup l’E-M5 Mark III sorti en … 2019, malgré des améliorations dans la détection des visages et de l’oeil.

Sous la 6 – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 75 mm, f/5,5, 0,8s, 250 ISO

Stabilisation du capteur de l’OM-5 : bluffante !

OM System se rattrape – et largement ! – avec la stabilisation sur 5 axes du capteur de l’OM-5, couplable avec la stabilisation optiques des objectifs compatibles. D’après la marque, le gain maximal doit être de 6,5 stops – et jusqu’à 7,5 stops en couplant stabilisation capteur + optique.

Éphémère – OM-5 – M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 20 mm, f/14, 1,6s, 200 ISO

Et nous l’avons confirmé durant notre test : la stabilisation offerte par l’OM-5 est tout simplement… bluffante. Alors que les boîtiers les plus efficaces parviennent à atteindre 1s à main levée (voire moins), nous avons réussi à descendre sans difficulté à des vitesses allant jusqu’à 2,5s à main levée (!)… et avec un objectif non-stabilisé.

Rouelle – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 75 mm, f/5,6, 2,5s, 200 ISO

En maîtrisant notre respiration, nous avons même réussi à atteindre 4s à main levée. Un vrai record. En clair : on peut ainsi capturer des images nocturnes sans trépied, et sans devoir se préoccuper de la vitesse d’obturation. De même, on peut ainsi éviter de monter trop haut dans les ISO, et conserver une bonne qualité d’image.

Carmine – OM-5, M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO – 45 mm, f/8, 4s, 200 ISO

En vidéo, la stabilisation est également suffisamment souple pour pouvoir remplacer une gimbal dans certains cas. Un point que bon nombre de vidéastes devraient apprécier.

Ainsi, la stabilisation est sans doute l’un des meilleurs atouts différenciateurs de l’OM-5. Mais venant (du descendant) de la marque qui était parmi les tout premiers à utiliser l’IBIS sur ses boîtiers, est-ce bien étonnant ?

1900 – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 22 mm, f/4,5, 3,2s, 320 ISO

Rafale et buffer

L’OM-5 n’a pas été spécifiquement conçu pour accompagner les amateurs de photo de sport ou d’action (contrairement à l’OM-1). Cependant, ses performances en rafale sont loin d’être anecdotiques.

Sur le toit – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 70 mm, f/11, 1/1000s, 200 ISO

Avec l’obturateur mécanique, il monte déjà à 10 i/s. On notera d’ailleurs que le « clic » du déclenchement s’avère très doux. Cependant, le boîtier est capable de monter à 30 i/s avec l’obturateur électronique. L’intérêt : pouvoir décomposer les mouvements du sujet, et ne pas manquer l’instant critique. D’autant que le boîtier propose une fonction de pré-déclenchement nommée « Pro Capture » utile pour ne pas rater le moment précis lors d’une séquence en gardant le doigt appuyé à mi-course sur le déclencheur.

Sur le terrain, la rafale de l’OM-5 se montre efficace… bien que le boîtier souffre de l’absence des modes de détection et de suivi avancés du sujet mentionnés ci-dessus.

En outre, la capacité du buffer est satisfaisante – à condition de bien cibler ses rafales. En JPEG, la rafale est virtuellement illimitée, quelle que soit la vitesse en rafale. Cependant, la cadence de capture diminue assez nettement au bout de 4 à 5 secondes.

Avec l’obturateur mécanique à 10 i/s (et en RAW+JPEG), le boîtier est capable d’encaisser une centaine de fichiers en continu, soit une rafale d’environ 1 à 2s. De quoi voir assez large. Avec l’obturateur électronique à 30 i/s, en revanche, la rafale est beaucoup moins longue, avec une quinzaine de fichiers en continu, soit une rafale de moins d’une seconde.

Heureusement, le boîtier décharge rapidement les images sur la carte mémoire, les fichiers générés par l’appareil étant suffisamment légers. Cependant, l’usage d’une carte UHS-II est toujours hautement recommandé.

Connectivité et autonomie

De ce point de vue, l’OM-5 fait jeu égal avec l’E-M5 Mark III. On retrouve donc l’unique slot pour carte SD – heureusement compatible UHS-II. L’accès à la trappe se fait sur le côté droit du boîtier (et non par le dessous), ce que nous apprécions – même si l’on aurait bien aimé un 2nd slot..

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L’OM-5 reprend également la batterie BLS-50 de 1100 mAh, introduite avec l’E-M10 Mark III. L’autonomie annoncée est de 310 vues (norme CIPA). Hélas, cette indication s’avère assez fidèle à la réalité. Rares sont les fois où nous avons pu atteindre les 350 vues. En clair, une 2e batterie est obligatoire si vous comptez capturer des images toute la journée. Sur un boîtier pensé pour les voyages, c’est un peu dommage.

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Notre autre grief se situe au niveau de la recharge. En effet, l’OM-5 fait l’impasse sur le standard USB Type C, pourtant largement répandu (et imposé par l’UE comme « connecteur universel » pour de nombreux appareils électroniques). On retrouve ainsi un antique port micro-USB. Outre le fait qu’il soit beaucoup moins commode (puisque non-réversible), il est aussi beaucoup plus fragile. Même chose pour le petit connecteur HDMI Type D. 

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Certes, il est possible de recharger l’appareil en USB. Néanmoins, la puissance de charge supportée est assez faible, et la recharge complète de la batterie est trèèèèèès lente (3h 1/2 environ). Et il est impossible de recharger la batterie si l’appareil n’est pas totalement éteint. Notez que la marque n’inclut pas de chargeur externe – mais fournit un câble micro USB ainsi qu’un adaptateur secteur mural (compatible USB-A). Notez enfin que la recharge est indiquée par une LED bien visible.

Côté sans-fil, l’OM-5 est compatible Wifi et Bluetooth. En utilisant l’application OI.Share (pour iOS et Android), on peut ainsi transférer facilement ses images vers son smartphone, ajouter les données de géolocalisation ou encore contrôler l’appareil à distance.

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Enfin, l’OM-5 peut faire office de webcam – sans nécessiter d’adaptateur spécifique. En branchant le boîtier à l’ordinateur, il est directement reconnu (grâce au protocole UVC/UAC) : on bénéficie donc d’une qualité audio et vidéo supérieure.

À qui se destine l’OM System OM-5 ?

Successeur direct de l’OM-D E-M5 Mark III, l’OM-5 a un objectif relativement simple : devenir le boîtier incontournable de vos aventures photographiques, proches ou lointaines, quelles que soient les conditions météo.

Et de ce point de vue, l’OM-5 offre un mix singulier et savoureux. Grâce à son capteur 20,4 Mpx, il offre une bonne qualité d’image et s’avère polyvalent. Sa stabilisation hors-pair permet de capturer de très beaux clichés de nuit sans trépied (et sans trop monter dans les ISO). Et on apprécie bien sûr les nombreux modes de prise de vue.

Délices d’heure bleue – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 18 mm, f/5,6, 1,3s, 200 ISO

Par ailleurs, sa compacité – et sa grande légèreté – lui permettent d’être emporté partout sans alourdir votre sac. En montagne, par exemple, nous sommes partis plusieurs fois avec l’OM-5 et l’objectif polyvalent M.Zuiko 14-150 mm – ainsi qu’un drone DJI Mavic 2 (et sa télécommande). Résultat : un sac besace pesant à peine 1,3 kg. 

On a parfois tendance à l’oublier, mais le faible encombrement et légèreté sont 2 atouts majeurs des boîtiers et des objectifs Micro 4/3…

Test Phototrend OM System OM-5

L’autre grande force de l’OM-5 vient justement du parc optique Micro 4/3, qui compte plusieurs dizaines d’optiques. Si vous possédez déjà un ou plusieurs objectifs Olympus ou Panasonic, vous pourrez évidemment les réutiliser avec ce boîtier. Et si vous n’êtes pas encore lié à un écosystème, vous trouverez forcément les optiques qui conviendront à votre pratique photo et à votre budget.

Test Phototrend OM System OM-5

Pour autant, le postulat de départ de l’OM-5 est assez différent de l’OM-1. En effet, ce dernier se destine très nettement aux photographes de sport et d’animaux, avec un arsenal technologique conséquent.

De son côté, l’OM-5 vise davantage les amateurs éclairés désireux d’un boîtier (tropicalisé) orienté voyage et vie quotidienne, n’ayant pas besoin d’une réactivité extrême en toute circonstance – et pour qui certaines évolutions technologies (notamment côté AF) ne sont pas indispensables.

Une tempête de neige ? Pas de quoi arrêter l’OM-5. M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 14, f/5,6, 1/640s, 200 ISO

Enfin, un mot sur son tarif. Proposé à 1299 € nu, il s’affiche à 1699 € avec l’objectif M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO. De même, il est disponible à 1699 € avec le zoom polyvalent M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II. Ce positionnement tarifaire peut paraître assez élevé.

Cependant, notez que la majorité des boîtiers hybrides concurrents – notamment du côté de l’APS-C – font l’impasse sur la stabilisation du capteur et sont souvent plus lourds. Sans oublier un parc optique souvent bien moins pourvu que celui du Micro 4/3.

Test Phototrend OM System OM-5

Conclusion : l’OM System OM-5, léger, polyvalent, baroudeur et pertinent

L’OM-5 est le boîtier du renouveau. Dernier modèle en date lancé sous la bannière OM System, il signe le retour de la marque sur le créneau du milieu de gamme, en mariant (ou en recyclant) le design de l’E-M5 Mark III et le capteur + processeur de l’E-M1 Mark III. Sur le terrain, l’OM-5 est séduisant sur bien des points, plus critiquable sur bien d’autres.

Le rayon des points positifs est pourtant bien fourni. Offrant une bonne polyvalence, il offre une qualité d’image satisfaisante. Et la stabilisation de son capteur fait des miracles (4s à main levée !). Les plus baroudeurs d’entre vous apprécieront beaucoup sa tropicalisation. De même, il embarque bon nombre de modes prise de vue très pertinents (AF Starry Sky, High Res Shot à main levée, filtres ND internes et bien plus).

Embrumé – OM-5, M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II – 25 mm, f/4,7, 1/5s, 6400 ISO

D’un autre côté, certains points demeurent encore (largement) perfectibles. Car l’OM-5 n’est (hélas) pas un OM-1 « simplifié », et repose sur une base technique aujourd’hui un peu datée. Les dernières technologies développées par OM System demeurent l’apanage de l’OM-1.

Ainsi, l’AF accuse son âge, avec une détection et un suivi du sujet en retrait. Même chose pour la montée en ISO, qui complique parfois la capture de sujets en mouvement en basse lumière. De plus, le connecteur micro USB (et non USB-C) semble aujourd’hui préhistorique. Face aux boîtiers concurrents vendus à un tarif similaire, ces différents points sont assez regrettables.

Si certains photographes déploreront ces compromis, d’autres tomberont sous le charme de ce « petit » boîtier. Car le cocktail d’OM System s’avère savoureux. Compact et léger, l’OM-5 se glisse avec une facilité déconcertante dans n’importe quel sac, prêt à déclencher.

Incarnant une certaine forme de simplicité (sans être basique pour autant), il revient à l’essentiel : le plaisir de photographier à peu près partout et tout le temps.

L’OM System OM-5 est disponible à partir de 1249 € nu. Il est également proposé en kit avec l’objectif M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO au tarif de 1699 €. De même, un second kit couplant le boîtier avec le zoom polyvalent M.Zuiko 14-150 mm f/4-5,6 II € est proposé à 1699 €.

Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, à la Fnac et dans toutes les boutiques spécialisées.

Bon plan : jusqu’au 16 juillet 2023, profitez de 200 € remboursés pour l’achat d’un OM System OM-5

Test OM System OM-5 : l’hybride Micro 4/3 polyvalent, baroudeur et séduisant
Fabrication / finitions
8
Ergonomie
7.8
Qualité d'image
8
Montée en ISO
7.7
Efficacité de l'autofocus
7.4
Fonctionnalités
9
Vitesse en rafale
8.2
Stabilisation
9.6
Capacité du buffer
8
Autonomie
7.7
Rapport qualité-prix
7.8
Points forts
Compact, léger et tropicalisé
Stabilisation hors-pair
Bonne qualité d'image
Nombreuses fonctions pertinentes
Parc optique très fourni
Design séduisant
Points faibles
Interface perfectible, menus datés
AF en retrait basse lumière ; pas de mode avancés de détection et de suivi du sujet (animaux, véhicules...)
Connecteur micro USD daté et peu pratique
Un seul slot SD
Buffer un peu juste pour un usage sportif
Montée en ISO perfectible
8.1
sur 10