Test Hasselblad X2D 100C : la meilleure expérience photo du marché ?

8.1
sur 10

Lancé en septembre 2022, le Hasselblad X2D 100C est un appareil photo hybride moyen format doté d’un capteur stabilisé de 100 Mpx. Finement ouvragé en Suède, ce boîtier se démarque par son design atypique.

Faisant l’impasse sur la vidéo et se dotant d’un autofocus limité, le X2D 100C est un boîtier de luxe pensé pour ceux qui souhaitent se concentrer uniquement sur la photographie.

Cet appareil pour esthètes est-il ainsi à la hauteur des attentes des plus puristes ? Nous avons eu l’occasion de l’éprouver sur le terrain pendant deux mois : voici notre test complet du Hasselblad X2D 100C.

Test Hasselblad X2D 100C Phototrend

Hasselblad X2D 100C : l’appareil des puristes

Hasselblad occupe une place à part sur le marché de la photographie. La firme de Göteborg – filiale du chinois DJI depuis 2017 – s’est lancé sur le marché des appareils hybrides en 2016 et le X1D 50C. Jouant sur le particularisme d’être un des derniers constructeurs européens et sur son aura mythique – tout le monde ne peut pas prétendre avoir envoyé des appareils photo sur la LuneBlad propose des hybrides moyen format tranchant radicalement avec la concurrence, Fujifilm en tête.

En effet, là où la marque japonaise essaye de commercialiser les boîtiers moyen format les plus complets et polyvalents du marché (tout en demeurant « accessible »), Hasselblad se démarque avec des appareils bien plus minimalistes, que ce soit dans leur look ou leurs fonctions. Une philosophie que ne renierait pas Leica, autre vétéran de la photo sur le Vieux Continent.

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Ainsi, avec le Hasselblad X2D 100C, la marque poursuit une quête d’excellence dans le domaine du moyen format numérique. Successeur du X1D II 50C, ce nouvel appareil est équipé d’un capteur (stabilisé) 44 x 33 mm de 100 Mpx. Cette cellule sensible est d’ailleurs identique à celle que l’on retrouve dans les boîtiers Fujifilm. Elle promet une qualité d’image exceptionnelle.

Hasselblad a toutefois opéré quelques choix plus radicaux. Tout d’abord, l’appareil n’autorise pas le suivi AF – même s’il est capable de détecter les visages des humains en AF-S. De même, il s’agit bien ici d’un appareil photo uniquement, il est donc impossible de capturer des vidéos avec le boîtier, alors que la fonction était disponible avec la génération précédente. Quelque chose que l’on retrouve chez Leica depuis la série des M10.

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Pour autant, malgré des limitations par rapport à la concurrence, le X2D 100C dispose d’arguments très intéressants : une ergonomie une navigation exemplaires, une excellente qualité d’image ou encore un SSD de 1 To intégré.

Mais au-delà des spécifications alléchantes, qu’en est-il sur le terrain ? Le Hasselblad X2D 100C est-il à la hauteur de ses promesses ? Nous avons passé plusieurs mois avec le X2D 100C pour vous offrir un test complet explorant chaque aspect, de la prise en main à la qualité d’image.

Voici la liste des caractéristiques complètes du Hasselblad X2D 100C :

  • capteur : 44 x 33 BSI CMOS 100 Mpx
  • filtre passe-bas : Non
  • processeur : N.C.
  • monture : Hasselblad XCD
  • viseur électronique : OLED, 5,76 Mpts, 60 Hz, 1x
  • écran LCD : 3,6 pouces, 2,36 Mpts, orientable 2 axes
  • autofocus : AF à détection de phase
  • nombre de points AF : 294
  • couverture AF : 97 %
  • détection automatique : humains (visage)
  • plage AF : N.C.
  • sensibilité photo : 64 à 25 600 ISO
  • rafale : 2 i/s (RAW 16 bits) ; 3,3 i/s (RAW 14 bits) sans suivi AF
  • obturation électronique : 68 min – 1/16 000 s
  • obturation centrale : 68 min – 1/2000 / 4000 / 8000 s (selon optiques)
  • stabilisation du capteur : 5 axes, 7 stops
  • vidéo : N.A
  • stockage : 1 To SSD / 1 x CFExpress type B
  • connectivité sans fil : WiFi 802.11 a/b/g/n/ac/ax (2,4/5 GHz)
  • batterie : 3200 mAh
  • rechargement par port USB : oui
  • tropicalisation : oui, -10 à 45° C
  • dimensions : 148,5 x 106 x 74,5 mm
  • poids : 895 g (avec batterie et cartes mémoire)
  • prix au lancement (nu) : 8699 €

Une construction exceptionnelle

Dès la première prise en main, le Hasselblad X2D 100C se distingue par son design minimaliste et épuré, fidèle à l’ADN de la marque. Le châssis en aluminium usiné respire la qualité et la robustesse.

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Le grip offre une préhension sûre même pour de longues sessions de prise de vue, surtout lorsque le boîtier est associé aux optiques les plus récentes – et compactes – de la marque, comme les XCD 2,5/55V, 2,5/38V ou même le plus imposant 2,5/90V.

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Malgré son capteur moyen format, le X2D 100C a su rester relativement « condensé ». Avec des dimensions de 148,5 x 74,5 x 106 mm, pour un poids de 895 g, il est finalement plus petit et léger qu’un boîtier plein format comme le Nikon Z8 ! Il est aussi plus compact que son rival, le Fujifilm GFX 100S II. La compacité de l’appareil s’explique aussi par l’absence d’obturateur mécanique.

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En effet, Hasselblad a opté depuis longtemps pour un obturateur dit central situé non pas dans le boîtier, mais dans les optiques. Cela permet, outre le gain de place, une synchro flash à toutes les vitesses d’obturation. Ces dernières fluctuent entre 1/2000 s et 1/4000 s selon les optiques.

De même, le bruit de l’obturateur n’est pas le même en fonction du caillou. S’il est très sec et bruyant avec le XCD 2,5/90V, il est presque inaudible avec le zoom 3,2-4,5/20-35E.

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La texture des matériaux et la disposition des boutons montrent un souci du détail qui ravira les amateurs. On pense par exemple au petit « H » gravé sur le déclencheur (orange).

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Cependant, cette sobriété a un prix : l’ergonomie est moins optimisée que sur les boîtiers plus traditionnels. Les commandes sont réduites au strict minimum, ce qui peut dérouter les utilisateurs venant d’autres systèmes. Pour autant, après quelques sessions, il est facile d’adopter la logique du constructeur suédois.

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De plus le boîtier possède un atout indéniable : son écran. En effet, avec cet « immense » moniteur de 3,6 pouces (9,1 cm) et 2,36 Mpts, la navigation dans les menus est d’une rare fluidité pour un appareil photo. On atteint (presque) le niveau d’un smartphone moderne. De même, si les menus paraissent sobres – d’aucuns diront austères – ils sont en fait limpides. Certes, le peu d’options embarquées facilite la tâche, mais il est très facile de s’y repérer et de trouver ce que l’on cherche.

Une fois n’est pas coutume, l’absence de joystick n’est guère préjudiciable tant le déplacement au doigt des collimateurs AF est aisé.

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Notez que cet écran n’est inclinable que sur deux axes et avec une variation d’angles assez limitée. Bien entendu, le cadrage passe aussi par le viseur électronique. Avec 5,76 Mpts et 60 Hz, ce n’est ni le plus défini ni le plus rapide du marché, mais il offre déjà une excellente restitution des détails. De plus, avec un grossissement 1x, il propose une visée très large et claire. Un vrai régal pour les yeux.

Toutefois, notre unique grief concerne la vitesse de bascule entre EVF et moniteur. Le capteur de proximité situé près du viseur n’est pas très réactif et il faut parfois un délai assez notable pour qu’il détecte l’œil. À comparer avec un boitier plus « classique » où la transition est presque instantanée.

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On apprécie aussi la molette arrière cliquable à laquelle nous avons attribué le passage entre obturateur mécanique et électronique. Enfin, sur le capot supérieur, un petit écran couleur affiche les informations d’exposition, le nombre de clichés restants ou encore le niveau de batterie.

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La construction du X2D est exemplaire. L’appareil est protégé contre les intempéries, bien qu’il ne soit pas annoncé comme totalement tropicalisé. Les molettes et boutons répondent avec une précision agréable, et l’écran inclinable ajoute une flexibilité bienvenue sans compromettre la robustesse de l’ensemble. Le viseur électronique, d’une qualité remarquable, permet une composition précise et confortable, même lors de longues séances de prise de vue.

Performances et qualité d’image du Hasselblad X2D 100C

Le Hasselblad X2D 100C est équipé d’un capteur stabilisé moyen format (44 x 33) BSI CMOS d’une définition de 100 Mpx. On retrouve un capteur similaire dans le 907X CFV 100C ou encore chez la série des Fujifilm GFX 100.

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Les fichiers JPEG font environ 55 Mo, quand les RAW (16 et 14 bits) font approximativement 212 Mo. Les images sont par défaut au ratio 4:3. Mais il est possible en interne de choisir un crop différent pour les JPEG. On peut ainsi opter pour du 3:2, du 1:1, 16:9, ou même du 65:24, le fameux format X Pan.

Durant notre test, nous avons capturé des clichés avec plusieurs objectifs en monture XCD comme le 2,5/90V, le 2,5/38V, le 2,5/55V, le XCD 3,5/120 Macro, ou encore le zoom 3,2-4,5/20-35E. Une optique comme le 90 mm f/2,5 se comporte alors comme un 70 mm f/2 (en équivalent 24×36).

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/250 s – ƒ / 2,5 – ISO 800
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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/320 s – ƒ / 2,5 – ISO 400
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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/250 s – ƒ / 2,5 – ISO 3200

Avec ses 100 Mpx, le X2D 100C délivre des images d’une finesse exceptionnelle. Les détails sont d’une précision chirurgicale, permettant des recadrages très importants sans perte notable de qualité. L’effet « tridimensionnel » est très présent… et particulièrement appréciable.

Chaque image est riche et profonde, avec des contrastes très marqués et un rendu des couleurs très naturel et très plaisant. Les fichiers RAW de 16 bits offrent un niveau de nuances impressionnant, idéal pour les professionnels et les amateurs exigeants qui cherchent à tirer le meilleur de chaque prise de vue.

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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 800

Avec les optiques les plus lumineuses et aux plus grandes ouvertures, la profondeur de champ est si réduite que cela permet de mettre son sujet très en avant, avec parfois un rendu presque surréaliste. L’atout du moyen format à l’œuvre !

Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 800

Montée en ISO

La sensibilité par défaut du Hasselblad X2D 100C est comprise entre 64 et 6400 ISO, mais peut être étendue jusqu’à 25 600 ISO.

Les images sont d’une exceptionnelle qualité. Pour commencer à percevoir le début d’un commencement de bruit électronique, il faut attendre 1600 ISO. Mais cela reste extrêmement limité.

Un palier à peine plus important se fait ressentir à 3200 ISO, mais les images demeurent parfaitement exploitables. Cela s’accentue progressivement et on observe une dégradation plus importante à 6400 ISO. Néanmoins, le « fourmillement » demeure si fin que les images demeurent toujours très agréables à observer.

Même à des sensibilités plus élevées, le rendu reste très correct, le bruit numérique est certes très présent, mais il ne peut entacher durablement les clichés. Par basse luminosité, le capteur moyen format se révèle très pratique malgré les 100 Mpx.

De plus, Hasselblad a eu le bon goût de ne pas intégrer des valeurs étendues trop artificielles. Cela aurait permis de gagner en temps de pose, mais sans doute au prix de clichés passablement dégradés.

Plage dynamique

La latitude de rattrapage des clichés à 16 bits est assez impressionnante. Par basse lumière, il est possible de récupérer des détails jusqu’à -4 IL avant de constater la moins dégradation. Au-delà de ce seuil, si le bruit est bien présent, il demeure très fin et largement acceptable.

Sans surprise, il est difficile de compenser autant les hautes lumières. Ceci étant dit, le capteur du X2D 100C fait un excellent travail pour apporter le meilleur compromis entre récupération des zones surexposées et dérives colorimétriques. Jusqu’à +2 IL, il est assez aisé de récupérer les images. On observe ensuite une légère variation de teinte à +2,3 IL, sans que cela ne soit rédhibitoire. Passé +2,6 IL, les détails demeurent mais les différences chromatiques sont trop importantes.

Mais sur le terrain, il est possible de conserver une grande liberté en post-traitement avec les fichiers du Hasselblad X2D 100C.

Hasselblad est réputé pour la qualité de son rendu colorimétrique (Hasselblad Natural Colour Solution ou HNCS), et le X2D 100C ne fait pas exception. Les couleurs sont naturelles, avec des tons de peau très fidèles. Le rendu des couleurs est à la fois riche et subtil, offrant des transitions douces entre les différentes nuances.

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Hasselblad X2D 100C – XCD 3,2-4,5/20-35E – 20 mm – 1/640 s – ƒ / 3,4 – ISO 64

Le traitement des JPEG est également très qualitatif, même si l’appareil est clairement conçu pour une exploitation des fichiers RAW. Les photographes de mode et de portrait apprécieront particulièrement cette précision dans la reproduction des couleurs. Indéniablement, les images ont un attrait spécial, dès leur visionnage au dos du boîtier, qu’il est compliqué d’expliquer.

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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/250 s – ƒ / 2,5 – ISO 400

Autofocus et (non)suivi

La réactivité n’est pas forcément le point fort du X2D 100C. Comptez près de trois secondes à l’appareil juste pour s’allumer : pour de la street photography, on a déjà vu mieux.

De la même manière, le X2D 100C possède à la fois le système AF le plus avancé d’Hasselblad… et le plus poussif du marché. Ainsi, la mise au point brille par sa vélocité… très relative.

L’appareil se repose sur un AF à détection de phase, avec 294 points, couvrant 97 % de la surface de l’image. On peut alterner entre mise au point manuelle ou ponctuelle : aucun suivi autofocus n’est disponible. Toutefois, depuis la mise à jour 3.1.0. du firmware disponible depuis décembre 2023, l’appareil peut détecter les visages des humains.

Néanmoins, la détection automatique n’est pas parfaite et il faut parfois plusieurs essais avant que le boîtier ne réussisse à faire le point. Ce manque de fiabilité s’accentue en conditions de faible luminosité, où le taux de déchets peut être élevé. Il faut savoir s’armer de patience avec un X2D !

Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/60 s – ƒ / 2,5 – ISO 1600

De plus, la réactivité comme la fiabilité de l’AF sont ici bien plus tributaires des optiques utilisées que chez la concurrence.

Avec des cailloux – surtout à courte focale – comme les 55 ou 38V, l’autofocus peut se montrer assez véloce. En revanche, avec des focales plus longues ou anciennes comme le 120 mm Macro, la mise au point est parfois si balbutiante que l’on désactivera bien vite l’autofocus.

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Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/180 s – ƒ / 2,5 – ISO 200

En MAP manuelle, justement, un cercle blanc s’affiche à l’écran, marqué d’un petit repère en son centre. En ajustant la bague de mise au point, un indicateur se rapproche de ce repère central.

Observez le rond au centre de l’image.

Lorsque les deux sont alignés, le cercle passe au vert, confirmant que la mise au point est correcte. Ce procédé s’avère particulièrement efficace et précis, bien plus que n’importe quel système de focus peaking. C’était bien la moindre des choses compte tenu de la lenteur de certains objectifs !

Rafale et buffer du Hasselblad X2D 100C

Dire que le X2D 100C n’est pas taillé pour le sport est un euphémisme. Outre son allumage de tortue, il affiche ensuite un train de sénateur, avec une cadence en rafale oscillant entre 2 i/s (RAW 16 bits) et 3,3 i/s (RAW 14 bits). Autant dire que cela ne fait pas du X2D 100C l’appareil le plus indiqué pour capturer des sports nerveux ou des colibris.

Surtout, une fois la rafale enclenchée, un voile noir s’affiche et on ne voit plus ce que l’on capture. Un fonctionnement qui n’incite donc pas à abuser des rafales. Cependant, il convient de rappeler que le boîtier demeure pertinent pour les disciplines auxquelles il se destine : portrait, paysage, photographie de studio.

Du fait de ces cadences limitées et du stockage direct sur un SSD de 1 To intégré, la mémoire tampon s’avère « infinie ». S’il est pratique avec un boîtier sport, ce buffer illimité est ici complètement superflu.

Gare au rolling shutter

En obturateur central, le risque de déformations ou de banding est très limité. Toutefois, si d’aventure vous optez pour une obturation électronique – notamment pour être plus discret – les résultats seront très… « artistiques ».

En effet, la vitesse de lecture du capteur est vraiment très lente. De fait, le moindre mouvement, de votre part ou de la part de votre sujet, se traduira par une image passablement déformée.

De même, sous un éclairage artificiel, l’image sera automatiquement striée par des bandes noires. L’obturation électronique n’est donc pas une option viable avec ce Hasselblad X2D 100C. Tant pis pour la discrétion.

Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 6400

Stabilisation

L’intégration d’un système de stabilisation sur 5 axes est une première pour Hasselblad dans sa gamme moyen format. L’IBIS est annoncé comme compensant jusqu’à 7 stops, ce qui permettrait des prises de vue à main levée d’une stabilité impressionnante, surtout pour du moyen format.

Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1,4 s – ƒ / 22 – ISO 64

Dans les faits, avec une focale comme le 90 mm f/2,5, nous avons obtenu d’assez bons résultats jusqu’à 1,5 s environ, ce qui correspond à un peu plus de 6 stops. Une performance exemplaire, presque en phase avec la valeur théorique. Ce qui est assez rare pour être souligné.

Hasselblad X2D 100C – XCD 2,5/90V – 1 s – ƒ / 4,0 – ISO 64

Cette fonctionnalité ouvre de nouvelles possibilités pour la photographie de rue ou les paysages en basse lumière, où l’utilisation d’un trépied n’est pas toujours possible.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Hasselblad X2D 100C :

Vidéo

Le X2D 100C n’est pas conçu pour les vidéastes, puisqu’il n’est tout simplement pas capable d’enregistrer des vidéos ! Pour ceux qui cherchent un appareil hybride photo/vidéo, d’autres modèles seront plus adaptés, cela va sans dire.

Autonomie du Hasselblad X2D 100C

La batterie de 3400 mAh offre une autonomie estimée d’environ 420 vues par charge. C’est un peu moins bien que les 530 clichés du Fujifilm GFX 100S II, par exemple.

Sur le terrain, cette estimation nous a semblé conforme à la réalité. Si ces 420 vues peuvent paraître moins impressionnantes par rapport à certains boîtiers plein format, il faut rappeler que l’on n’a pas le même usage avec un X2D 100C. On ne déclenche pas à la volée et il aisé d’arriver au bout de la journée sans avoir épuisé la batterie.

En usage intensif, il sera préférable d’avoir une batterie externe à portée de main. Le port USB-C est d’ailleurs bien pratique pour cela. Il convient de noter que le boîtier dispose d’un mode veille pour éviter de devoir subir à chaque fois les 3 secondes de délai à l’allumage.

Néanmoins, dans ce mode, la batterie se consomme progressivement. Au bout d’une journée ou deux sans utilisation, il n’est pas rare de se retrouver à 0%.

Connectique et stockage

Au niveau de la connectique, le X2D 100C fait dans le minimalisme – c’est le moins que l’on puisse dire ! On dispose, en tout et pour tout, d’une griffe flash, d’un port USB-C… et puis c’est tout. La simplicité incarnée.

Le Hasselblad X2D 100C se rattrape avec un atout majeur : son SSD interne de 1 To. Permettant de travailler sereinement sans carte, cette solution fiable et rapide devrait, selon nous, être intégrée à tous les boîtiers « pros » du marché. On peut ainsi enregistrer dans le boîtier environ 14 000 JPEG seuls, 4600 RAW ou un peu plus de 3600 fichiers RAW+JPEG !

Leica propose une option similaire sur ses M11 (64 ou 256 Go selon le modèle), mais il s’agit de stockage flash bien plus lent que le SSD utilisé par Hasselblad.

Le constructeur suédois annonce 2370 Mo/s en vitesse d’écriture et 2850 Mo/s en vitesse de lecture. Cela assure une inscription très rapide sur la mémoire de l’appareil. Pour autant, ça ne vaut que pour le fonctionnement interne du boîtier.

En effet, lorsque l’on relie le X2D 100C à un ordinateur et que l’on procède à des tests synthétiques, il peine à dépasser les 175 Mo/s en écriture et 800 Mo/s en lecture. Limité par son port USB-C 3.1 Gen2, il ne faudra donc pas l’envisager comme un SSD externe très premium… mais plutôt comme la clef USB la plus chère du marché.

Enfin, pour ceux qui souhaiteraient décharger plus rapidement leurs fichiers, l’emplacement CFexpress de type B offre une flexibilité supplémentaire bienvenue.

Côté connectivité sans-fil, l’appareil utilise uniquement le Wi-Fi. Fait intéressant, il est l’un des rares boîtiers du marché à être équipé du Wi-Fi 6 (ax). Cela autorise une connexion et un transfert bien plus rapide et stable vers un smartphone ou un iPad.

Hasselblad – sans doute bien épaulé par les équipes de DJI – a bien peaufiné son application Phocus Mobile 2 (uniquement pour iPad ou iPhone). Outre un fonctionnement fluide et une capture à distance, elle permet une édition plutôt poussée des images sur tablette ou smartphone.

Une fois l’import au format choisi réalisé, on peut modifier assez aisément le cliché. De même, on peut décider d’activer ou non les corrections optiques intégrées. Une option rarement vue sur une application.

De plus, depuis janvier 2025, l’application de Blad propose un mode de réduction du bruit. L’option se montre assez rapide et efficace, et égale presque la fonction proposée par Lightroom. De même, sa vélocité est aussi conditionnée par la puissance de votre terminal.

Hasselblad X2D 100C : l’appareil photo le plus attrayant

Le Hasselblad X2D 100C est un appareil d’exception, conçu pour les photographes qui cherchent la qualité d’image ultime dans un format relativement compact (pour du moyen format).

Son look atypique, sa construction haut de gamme, sa définition de 100 Mpx, son rendu colorimétrique et sa stabilisation en font un outil redoutable pour le studio, le paysage, le portrait ou encore la street-photography. Il propose une expérience photo – pour l’instant – inégalée.

Une fois qu’on a goûté au X2D 100C, il est compliqué de retourner vers un appareil plus classique, fut-il plus perfectionné. Et ce, malgré des lacunes évidentes par rapport à la concurrence d’un Fujifilm GFX 100S II.

Toutefois, son prix (très) élevé, ses limites en termes de réactivité ou encore son absence de mode vidéo en font un choix de niche. Le X2D 100C s’adresse davantage aux amateurs très avertis ou aux professionnels cherchant un bel objet – plus qu’un bon outil polyvalent.

test Hasselblad X2D 100C

Pour ceux qui chercheront un couteau suisse – ou ne serait-ce qu’un appareil plus réactif – d’autres options seront certainement bien plus adaptées… et aussi bien plus accessibles. Cependant, pour les puristes de l’image, le Hasselblad X2D 100C représente une référence incontournable.

Le Hasselblad X2D 100C est disponible au tarif de 8699 € chez Digit-Photo, Miss Numérique, IPLN et dans les boutiques spécialisées.

Test Hasselblad X2D 100C : la meilleure expérience photo du marché ?
Fabrication / finitions
9.7
Ergonomie
8.8
Qualité d'image
9.7
Montée en ISO
8.6
Efficacité de l'autofocus
7
Fonctionnalités
8.8
Vitesse en rafale
2
Stabilisation
8.8
Capacité du buffer
9.9
Autonomie
8.3
Rapport qualité-prix
7.5
Points forts
Design et construction premium
Qualité d’image exceptionnelle
Stabilisation efficace
SSD intégré de 1 To
Points faibles
Autofocus encore perfectible et absence de suivi autofocus
Mode rafale inutile
Ergonomie minimaliste pouvant dérouter
Pas de mode vidéo
8.1
sur 10