Vague de nouveautés chez Fujifilm. Profitant de son X-Summit 2024 à Sydney, le constructeur a présenté, entre autres, un nouvel hybride moyen format, le Fujifilm GFX 100S II. Ce boîtier reprend les dernières avancées apportées au GFX 100 II, notamment en termes d’autofocus, et leur adjoint la compacité du premier GFX 100S. Le tout pour un tarif encore plus contenu.
Sommaire
- Fujifilm GFX 100S II : hybride moyen format compact
- Nouveau capteur, même définition et stabilisation améliorée
- Rafale et buffer en hausse… mais en deçà du GFX 100 II
- Un autofocus plus vif que jamais
- La vidéo un peu mise de côté
- Un boîtier toujours « compact »
- Une connectique classique
- Fujifilm rejoint la lutte contre la désinformation
- Un nouveau téléobjectif pour accompagner
- Prix et disponibilité du Fujifilm GFX 100S II
- Notre premier avis sur le Fujifilm GFX 100S II
Fujifilm GFX 100S II : hybride moyen format compact
Fujifilm nous a donné l’habitude des déclinaisons « compactes » de ses appareils photo hybrides phares, même chez les moyen format. Ainsi, le GFX 100 avait vu débarquer dans son sillage le GFX 100S. Et donc, assez logiquement, après le GFX 100 II, voici qu’est annoncé le Fujifilm GFX 100S II. Toutefois, le GFX 100S II arrive 9 mois seulement après son grand frère – alors qu’il avait fallu attendre près de deux ans entre les GFX 100 et 100S.
Le Fujifilm GFX 100S II (ou GFX100S II, selon le constructeur) est doté du capteur BSI CMOS II HS de 102 Mpx – inauguré par le GFX 100 II. Le boîtier profite aussi du X-Processor 5, le CPU qui équipe tous les hybrides Fujifilm depuis le lancement du X-H2S.
L’autofocus du GFX100S II, à l’instar de son modèle, passe le cap de la détection de phase et intègre les nouveaux algorithmes AF pour une reconnaissance et un suivi plus large des sujets.
Voici les caractéristiques détaillées du Fujifilm GFX 100S II :
- Capteur : moyen format 102 Mpx BSI-CMOS II HS
- Filtre passe-bas : Oui
- Processeur d’image : X-Processor 5
- Viseur électronique : 0,5 pouce, 5,76 millions de points, grossissement 0,84x, dégagement oculaire de 24 mm, taux de rafraîchissement jusqu’à 120 fps
- Écran : tactile, Inclinable et orientable, 3,2 pouces, 2,36 millions de points
- Écran de contrôle : 1,8 pouce, monochrome, 4:3, 320×230 points
- Autofocus : Hybride et prédictif
- Format d’enregistrement (photo) : JPEG (8 bits), HEIF (10 bits), RAW 14/16 bits, TIFF
- Format d’enregistrement (vidéo) : Apple ProRes 422, HEVC, MPEG-4
- Nombre de points AF : 425
- Couverture AF : 100 %
- Sensibilité AF : jusqu’à -2,5 EV (détection de contraste), -5,5 EV (corrélation de phase)
- Rafale (obturateur mécanique) : 7 i/s
- Rafale (obturateur électronique) : 3 i/s
- Obturation : de 30 sec à 1/4 000s (obturateur mécanique) ; de 30 sec à 1/16 000s (obturateur électronique), mode Bulb jusqu’à 60 min
- Sensibilité ISO : 80 à 12 800 ISO (extensible de 40 à 102 400 ISO)
- Synchro flash : 1/125s
- Stabilisation : oui, gain jusqu’à 8 stops
- Vidéo : 4K 30p non recadrée, Full HD 120p
- Stockage : 2x SD UHS-II, possibilité en SSD USB-C jusqu’à 2 To
- Connectivité : Wi-Fi, Bluetooth 4.2, USB-C, HDMI D, micro, casque 3,5 mm, prise télécommande 2,5 mm
- Batterie : NP-W235
- Tropicalisation : Résistant à l’eau et à la poussière
- Dimensions : 150 x 104,2 x 87,2 mm (L x H x P)
- Poids : 883 g (avec batterie et carte)
- Monture : Fujifilm G
- Prix au lancement : 5 499 €
Nouveau capteur, même définition et stabilisation améliorée
Le Fujifilm GFX 100S II est équipé du capteur moyen format (44×33 mm), 102 Mpx BSI-CMOS II HS. Une cellule sensible que l’on trouve chez le GFX 100 II et d’une définition équivalente aux générations précédentes, mais avec donc une vitesse de lecture doublée. Au point même que certains aiment à penser que le GFX 100 II pourrait être utilisé pour le sport, malgré un capteur non empilé.
Attention cependant, le GFX 100S II n’est pas aussi performant que son aîné sur le terrain de la rafale ou du buffer, mais nous y reviendrons.
Ce capteur dispose d’un mécanisme de stabilisation sur 5 axes qui permet, selon Fujifilm, un gain maximal de 8 stops. Soit 2 stops de plus que le GFX 100S. Cette une valeur est assez impressionnante, et s’avère comparable à l’IBIS des meilleurs boîtiers plein format – bien que le nombre de pixels du capteur soit considérablement plus élevé.
On dispose toujours de la fonction Multi-Shot qui permet, par micro-déplacements du capteur, de capturer 16 images en RAW qui, une fois combinées, offrent une image plus définie de 400 Mpx. Selon Fujifilm, la reproduction des couleurs est également améliorée au passage. L’assemblage ne se fait pas en interne et il faudra utiliser le logiciel dédié « Pixel Shift Combiner ».
La sensibilité ISO s’étend de 80 et 12 800 ISO. Elle peut être étendue de 40 à 102 400 ISO. Ces plages sont légèrement plus larges que par le passé. D’après Fujifilm, cela est dû à une amélioration de la structure des photosites. L’appareil pourrait ainsi capturer des images avec une plage dynamique supérieure et un bruit numérique réduit par rapport au modèle de 2021.
Au niveau des profils de couleurs, le GFX 100S II, à l’instar de son grand frère ou du Fujifilm X100VI, est doté de 20 modes de simulation de films, y compris le petit dernier, nommé REALA ACE.
Rafale et buffer en hausse… mais en deçà du GFX 100 II
Si le GFX 100 II a vu ses capacités en rafale sensiblement améliorées – pour un boîtier moyen format –, son petit frère, le GFX 100S II a bénéficié d’un peu moins d’attention. Malgré une rafale avec AF-C et obturation mécanique passant de 5 à 7 i/s (et 2,9 à… 3 i/s en électronique), le GFX 100S II se montre moins véloce que le 100 II et ses 8 i/s (en obturateur mécanique avec suivi AF) et 5,3 i/s en obturateur électronique.
De même, le crop 35 mm en obturation électronique ne fait grimper cette cadence qu’à 4,3 i/s. Le buffer a connu une belle augmentation puisqu’il peut encaisser à présent près de 184 JPEG en rafale mécanique et plus de 1000 en rafale électronique. En RAW – et obturation mécanique – la performance est moins impressionnante avec jusqu’à 30 RAW compressés, 19 RAW compressés sans perte, 16 RAW non compressés ou encore 16 RAW+JPEG.
C’est bien mieux toutefois que le GFX 100S premier du nom qui était essoufflé après seulement 16 RAW compressés ou 42 JPEG. Sur ce domaine, le GFX 100S II demeure nettement moins bon que le GFX 100 II, et cela est surement dû au choix du type de stockage : carte SD UHS-II – en lieu et place du CFexpress type B.
Ainsi, on peut observer qu’en dépit d’une amélioration de la rafale, le Fujifilm GFX 100S II vise moins les photographes de sport ou d’animalier que le GFX 100 II.
Un autofocus plus vif que jamais
Le Fujifilm GFX100S II devient le second hybride moyen format de la firme à bénéficier d’un AF à détection de phase. Le X-Processor 5 lui permet également de composer avec les derniers algorithmes AF de Fujifilm.
On dispose ainsi de 425 points AF couvrant presque 100 % du cadre. En plus de la détection des humains, du visage et de l’œil, le GFX 100S II peut détecter les animaux terrestres, les oiseaux, les véhicules (voiture, moto, vélo, avion, train), mais aussi les drones et les insectes. Tout cela en autorisant une personnalisation assez poussée de la zone autofocus.
Comme pour le GFX 100 II, Fujifilm précise que « l’algorithme d’AF prédictif a été amélioré par rapport aux modèles précédents, permettant de gérer efficacement les situations qui nécessitent de suivre des déplacements rapides ».
Lors de notre test dudit boîtier, nous avions su apprécier les améliorations de l’autofocus et avions souligné une mise au point fiable et efficace, de jour comme de nuit. Néanmoins, le suivi pouvait se montrer encore un peu erratique.
La vidéo un peu mise de côté
Alors que le Fujifilm GFX 100 II avait été loué pour ses capacités vidéo ainsi que ses nombreuses définitions et options, le GFX 100S II se montre plus timide de ce côté.
Point de 8K ou de 4K 60 fps ici. Le 100S II se contente au maximum à la 4K DCI 30 fps en 4:2:2 10 bits directement enregistrable sur la carte mémoire. Il est possible d’obtenir de la 4K DCI HQ 60 fps, toujours en 4:2:2 10 bits et en Apple ProRes, mais pour cela, il faudra utiliser un SSD externe.
Via la sortie HDMI, on peut aussi récupérer de la 4K UHD en RAW, 30 fps et 12 bits. De même, si le GFX 100S II dispose aussi du F-Log2, il ne permet plus ici qu’un bénéfice de 13 IL, contre 14 IL sur le GFX 100 II.
L’appareil supporte la fonction Camera to Cloud de Frame.io, ce qui facilite le travail à distance. Fujifilm ne mentionne pas, contrairement au GFX 100 II, la présence d’un mode de capture anamorphique. Heureusement, le constructeur rappelle que le suivi AF en continu est aussi disponible en vidéo avec le 100S II. Pour Fujifilm ce n’est pas anodin étant donné que le GFX 100 II était le premier boitier de la firme à en être doté.
Un boîtier toujours « compact »
Outre l’absence de 8K, la principale différence entre le GFX 100 II et le GFX 100S II est à chercher du côté des dimensions. Ainsi, le nouvel hybride de Fujifilm se paye le luxe d’être encore plus léger que le GFX 100 II, qui avait déjà connu une sacrée cure d’amaigrissement.
Jugez plutôt : le nouveau GFX 100S II affiche 15 x 10,4 x 8,7 cm pour 883 g – contre contre 15,2 x 11,7 x 9,8 cm et 1,03 kg pour son grand frère.
Le boîtier n’a guère évolué depuis la génération précédente (il perd 17 g), mais pour du moyen format, c’est assez impressionnant. De fait, le Fujifilm GFX 100S II est, grosso modo, similaire à un Nikon Z8. Il se paye même le luxe d’être un peu plus léger.
En guise de changement « majeur », le GFX 100S II abandonne le revêtement de l’ancien modèle et adopte la texture BISHAMON-TEX que l’on retrouve déjà autour du GFX 100 II. Hormis cette modification de la « robe », le boîtier conserve presque exactement la même ergonomie que le premier GFX 100S.
On dispose donc d’une prise en main moderne, éloignée du charme rétro qui a fait le succès de la gamme X-T, mais sans doute plus efficace. Le viseur gagne toutefois en définition et atteint maintenant 5,76 Mpts, pour un grossissement de 0,84x. Il n’est pas escamotable comme sur le GFX 100 II et n’est pas aussi défini, mais cela devrait être largement suffisant. Sur l’épaule droite est installé un petit écran monochrome. Il est possible de choisir entre un affichage en noir sur blanc ou en blanc sur noir.
La position des boutons et molettes n’a pas évolué, on trouve toujours un petit levier pour alterner entre les différents types de mise au point et un joystick confortable. Notez, cependant, que l’écran inclinable gagne en surface pour atteindre une diagonale de 3,2 pouces, contre 3 auparavant (mais toujours une définition de 2,36 Mpts).
Une connectique classique
La connectique est positionnée sur le flanc gauche et se compose de deux ports mini-jack 3,5 mm (casque et micro), d’une prise micro-HDMI, un port USB-C (permettant le rechargement de l’appareil et la connexion d’un SSD) et une prise syncro-flash. Sur le flanc droit, on découvre une prise pour télécommande et la trappe accueillant les deux slots pour cartes SD compatibles à la norme UHS-II.
Comme indiqué plus haut, la compatibilité avec les cartes CFexpress Type B reste donc exclusive au GFX 100 II.
Le boîtier reprend la batterie NP-W235 utilisée par la plupart des boîtiers Fujifilm et offre une autonomie de 530 images en mode normal selon la norme CIPA. Un peu moins que le GFX 100 II, sans que l’on sache pourquoi.
Contrairement à son grandfrère GFX 100 II, le Fujifilm GFX 100S II n’est pas compatible avec la poignée d’alimentation VG-GFX II. On peut toutefois lui visser la poignée MHG-GFX S, pour une meilleure prise en main.
Fujifilm rejoint la lutte contre la désinformation
En parallèle, Fujifilm annonce avoir rejoint la Coalition for Content Provenance and Authenticity (C2PA) et la Content Authenticity Initiative (CAI) pour participer à la protection des contenus originaux et lutter contre la désinformation. La marque indique qu’elle va progressivement étendre à ses hybrides GFX (dont le 100S II) et X un système intégrant un traçage numérique assurant l’authenticité des images.
Un nouveau téléobjectif pour accompagner
Parallèlement à la présentation du GFX 100S II, Fujifilm a dévoilé le Fujinon GF 500 mm f/5,6 R LM OIS, le plus long téléobjectif disponible sur la monture G. Pour en apprendre plus sur cette optique peu commune, n’hésitez pas aller consulter l’article dédié.
Prix et disponibilité du Fujifilm GFX 100S II
Le Fujifilm GFX 100S II sera disponible à partir du 17 juin 2024 et proposé au tarif de 5 499 €.
À titre de comparaison, il s’avère 500 € moins cher que le GFX 100S à sa sortie et 2500 € moins onéreux que le GFX 100 II.
Vous pouvez retrouver le Fujifilm GFX 100S II chez Miss Numérique, Digit-Photo, Camara, Photo-Univers, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.
Notre premier avis sur le Fujifilm GFX 100S II
Lorsque nous avons appris que Fujifilm allait dévoiler une version S de son GFX 100 II, nous étions un peu incrédules étant donné le peu de temps entre les deux sorties. Néanmoins, il semblerait que Fuji veut doter toute sa gamme d’hybrides moyen format de ses dernières avancées en termes de capteur et d’autofocus.
Avec le Fujifilm GFX 100S II, on dispose ainsi d’un appareil redoutablement performant et polyvalent sur le papier et qui offrira, à n’en point douter, une qualité d’image exceptionnelle, bien secondée par un très bon autofocus.
Il semble proposer une prise en main solide, efficace et se dote de raffinements bienvenus. On pense ici à l’enregistrement sur SSD ou encore un viseur plus grand et défini. Une évolution qui va dans le bon sens – et qui s’affiche à un tarif encore plus agressif que par le passé !
Avec un tel appareil, on se demande même si Fujifilm cherche à faire de l’ombre aux rivaux plein format… voire à son propre GFX 100 II presque flambant neuf. En effet, sauf à avoir désespérément besoin d’un meilleur buffer ou de la 8K, le GFX 100S II risque d’empiéter assez nettement sur les parts de marché de son grand frère…