Sony A7C II : prise en main de la version « compacte » de l’A7 IV

Mise à jour : découvrez notre test complet du Sony A7C II

Vague de nouveautés chez Sony. Aux côtés du zoom Sony FE 16-35 mm f/2,8 GM II – et du Sony A7C R, le constructeur japonais dévoile le Sony A7C II. Ce dernier vient prendre la relève de l’A7c, dévoilé fin 2022, et reprend la fiche technique très équilibrée du Sony A7 IV. Voici notre prise en main du Sony A7C II – en attendant notre test complet.

Introducing the Sony Alpha 7C II

Sony A7C II et Sony A7C R : les deux descendants de l’A7C

En septembre 2020, Sony nous avait surpris avec son A7C. Pour mémoire, ce boîtier reprenait la fiche technique de l’A7 III, mais en adoptant un gabarit plus compact, très proche de sa gamme de boîtiers APS-C. Trois ans plus tard, le fabricant décide de lui donner non pas un, mais bien deux héritiers.

De gauche à droite : Sony A7C, Sony A7C II, Sony A7C R

On assiste ici à une segmentation très poussée des gammes de Sony. Chaque boîtier vise ainsi un public très spécifique. Ainsi, l’A7C II succède directement à l’A7C (Mark I) et cible celles et ceux voulant profiter d’une version légèrement modernisée, plus compacte et moins chère de l’A7 IV. Et de son côté, l’A7C R marie la qualité d’image de l’A7R V (et son capteur de 61 Mpx) avec un gabarit plus réduit.

Enfin, difficile d’ignorer l’extension de la gamme de boîtiers « compacts » équipés d’un capteur plein format. D’une part, parce que l’A7c de 1e génération reste au catalogue. D’autre part, Sony mise (aussi) sur ce format compact côté vlog et vidéo. On pense ainsi à la caméra Sony FX30, mais aussi au Sony ZV-E1.

Un design compact, identique aux Sony ZV-E1 et A6700

Extérieurement, la filiation entre les Sony A7C II et A7C R et les boîtiers compacts Sony les plus récents (ZV-E1 et A6700 en particulier) est évidente. On retrouve donc un design assez anguleux, avec une poignée plus creusée que par le passé et le viseur placé à l’extrémité gauche du boîtier, façon visée télémétrique.

En termes de design, le Sony A7C II est virtuellement identique à l’A7C R. Seule différence : l’A7C R arbore un petit « R » rouge en façade. Les deux boîtiers sont disponibles en 2 coloris : entièrement noir ou noir avec un capot supérieur argenté.

Les A7C II et A7C R adoptent des mensurations identiques – et très raisonnables (compte tenu de leur capteur plein format). Ainsi, ils mesurent tous les deux 12,4 cm de large, 7,1 cm de haut et 63,4 cm d’épaisseur (poignée comprise), pour un poids total de 438 grammes. Couplé à un objectif comme le Sony FE 20-70 mm f/4 G OSS, l’ensemble reste sous la barre du kilo.

Pour compenser la faible hauteur du boîtier, Sony propose un nouveau grip additionnel GP-X2. Ce dernier vient se visser sous l’appareil, et a le bon goût de laisser libre le logement pour la batterie grâce à un mécanisme ingénieux. Cet accessoire est proposé de série avec l’A7C R mais en option avec l’A7C II (au tarif de 179 €). Dommage, cet accessoire n’est pas comptible avec l’A7C 1ère génération.

Comparé à l’A7C de 1e génération, le nouveau Sony A7C II se distingue par une poignée beaucoup plus creusée, qui offre une prise en main beaucoup plus rassurante et confortable sur la durée. On note aussi l’arrivée d’une nouvelle roue de réglage, qui tombe directement sous l’index. Sur la face supérieure, la roue la plus à droite n’est plus dédiée spécifiquement à la compensation d’exposition et devient personnalisable.

On note aussi l’arrivée d’une molette supplémentaire, qui permet d’alterner rapidement entre les modes photo, vidéo et S&Q. À la clé, un gain de temps pour celles et ceux passant souvent d’un mode à l’autre. Cette nouvelle molette est nichée sur le côté de la roue PASM.

En revanche, comme sur l’A7C (Mark I) et l’A6700, la touche « Menu » est placée au-dessus de l’écran et n’est pas forcément très accessible. De même, seuls 2 boutons personnalisables (C1 et C2) sont présents, ce qui est assez peu.

Mentionnons aussi la présence d’un grand écran de 3 pouces monté sur rotule, qui affiche 1,03 Mpts. On retrouve avec plaisir l’interface tactile de Sony, déjà croisée sur les ZV-E1 et A6700, et qui s’avère très agréable à utiliser.

Côté viseur électronique, l’A7C II est doté d’une (petite) dalle OLED de 2,36 Mpts, avec grossissement de 0,7x. Soit un viseur largement plus petit et moins défini que celui de l’A7 IV. Un point que les porteurs de lunettes devront garder à l’esprit. La visée se fait également de manière décalée, comme sur un boîtier télémétrique, afin de garder en compacité.

Enfin, deux points sont tout à fait regrettables à nos yeux : l’absence de joystick et… l’unique slot pour cartes SD (compatible UHS-II, et heureusement). D’après Sony, ces points s’expliquent par la recherche de compacité.

Mais selon nous, il s’agit d’une manière très artificielle de créer une différence entre le « grand » A7 IV et le « petit » A7C II. Pour les professionnels (et les amateurs éclairés), cette absence de second slot SD pourrait bien être rédhibitoire.

Sony Alpha 7C II : la version compacte de l’A7 IV… avec quelques (subtiles) améliorations

La recette de l’A7C II est très simple : reprendre la fiche technique du Sony A7 IV, ajouter la puce dédiée à l’IA et adapter le tout à un gabarit plus compact. Car l’A7C II se permet d’aller plus loin que son aîné en bénéficiant de la « nouvelle » puce introduite avec l’A7R V. De quoi offrir un certain coup de boost à l’autofocus… et faire passer l’A7 IV pour un boîtier d’ancienne génération !

Capteur BSI 33 Mpx, double-processeur Bionz XR et puce dédiée à l’IA

Le nouveau Sony Alpha 7C II hérite donc du capteur plein format CMOS rétroéclairé, comptant 33 Mpx. Les images mesurent ainsi 7008 x 4772 pixels. Le boîtier a la bonne idée de proposer l’enregistrement en RAW compressé et le format HEIF, ajoutant une certaine flexibilité dans la gestion des fichiers.

Néanmoins, notez que ce capteur est de type Exmor R (rétroéclairé) et non Exmor RS (rétroéclaire et empilé). Un point qui, sur l’A7 IV, était assez préjudiciable en termes de rolling shutter et de banding en utilisant l’obturateur électronique.

Ce capteur est secondé par le double-processeur Bionz XR. Une configuration directement héritée des Sony A1 et A7S III. La dynamique est de 15 stops, en photo comme en vidéo. La sensibilité ISO s’étend de 100 à 51200 ISO, extensible de 50 à 204 800 ISO.

Notez aussi que la stabilisation mécanique du capteur offre désormais un gain maximal de 7 stops – contre 5,5 stops sur l’A7 IV. Un point que les amateurs de photos de nuit à main levée (et les vidéastes) apprécieront.

Enfin, on apprécie nettement la présence de la « nouvelle » puce dédiée à l’IA, déjà utilisée au sein des Sony A7R V, ZV-E1, A6700 – et A7C R. Sony promet ainsi une amélioration de la balance des blancs, du rendu des couleurs mais surtout un autofocus boosté.

Autofocus « hybride » à 759 points

Côté autofocus, le Sony A7C II fait jeu égal avec l’A7 IV. On retrouve ainsi un autofocus « hybride » (corrélation de phase et détection de contrastes), composé de 759 points AF couvrant 94 % de la surface du capteur. L’autofocus doit être capable de fonctionner jusqu’à -4 EV (en mode AF-S).

La puce dédiée à l’IA mentionnée ci-dessus permet cependant à l’A7C II de proposer un autofocus prédictif, capable d’anticiper la position de l’œil dans le cadre, même lorsque le sujet porte masque, chapeau ou est tourné aux 3/4.

Et sur le terrain, l’appareil est capable de repérer beaucoup plus rapidement l’œil du sujet – ce que les photographes de portrait, de sport ou d’animalier devraient nettement apprécier. Car le boîtier est également doté de modes de détection et de suivi spécifiques aux animaux (oiseaux, insectes, chiens, chats, souris, chevaux), aux avions, aux voitures et aux trains. 

De quoi donner un petit coup de vieux au Sony A7 IV ? Son autofocus est certes très efficace, mais la reconnaissance du sujet (et de son œil) n’est pas aussi précise

Rafale à 10 i/s et buffer limité

En termes de rafale, l’A7C II monte à 10 i/s – comme l’A7 IV. Une cadence assez élevée – même si la concurrence, notamment côté Canon, se permet d’aller beaucoup plus loin (30 voire 40 i/s).

Malheureusement, la capacité du buffer est beaucoup plus réduite que sur l’A7 IV, le boîtier n’étant pas compatible avec les cartes CFexpress Type A. Ainsi, le boîtier est capable d’encaisser 44 images en RAW et seulement 20 images en RAW + JPEG.

Clairement, le message de Sony est limpide : si vous envisagez une utilisation assez sportive, mieux vaux vous tourner vers l’A7 IV (ou l’A9 II, hélas vieillissant). Pendant notre prise en main, nous avons plusieurs fois été bridés par la faible capacité du buffer, le boîtier pouvant se bloquer entre 2 prises de vue.

Vidéo 4K 60p en Super 35 mm

En vidéo, là encore, le Sony A7C II fait jeu égal avec… l’A7 IV. De ce point de vue, aucune surprise à l’horizon. Pour autant, le boîtier est assez bien pourvu, étant capable de filmer en 4K à 60 fps – mais uniquement au format Super 35 mm.

On se consolera avec la possibilité de filmer en 4K à 30 fps sans crop, avec suréchantillonnage du flux. Dans ce mode, l’A7C II capture des images en 7K (environ 30 Mpx) afin de livrer une image en 4K de meilleure qualité. Par ailleurs, le boîtier peut filmer en FHD 120p en interne, permettant d’obtenir un ralenti vidéo x5.

L’A7C II tire parti de la stabilisation 5 axes du capteur (avec un gain maximal de 7 stops) pour la vidéo. Il profite aussi de la stabilisation numérique « Active Mode », au prix d’un léger crop dans l’image.

Afin de séduire les vidéastes chevronnés, l’A7C II doit aussi offrir une grande latitude au niveau de la colorimétrie. Ainsi, le boîtier est capable de filmer en 4:2:2 10 bits en interne. Il permet aussi de filmer en S-Log 3, avec une dynamique de +15 stops.

Par ailleurs, il dispose des courbes S-Cinetone et aux Creative Tone. Pratique pour celles et ceux voulant obtenir un rendu plus « cinématographique » à leurs rushs. En revanche, pas d’enregistrement en ProRes RAW, celui-ci étant réservé aux boîtiers plus haut de gamme.

Last but not least, le Sony A7C II hérite des modes d’aide avancés introduits avec l’A7 IV : 

  • Assistant AF, qui facilite le passage du mode autofocus à la MAP manuelle, en touchant simplement à la bague de mise au point
  • Focus Map, qui permet de visualiser plus facilement les zones nettes, les zones en front focus (en orange) ou en back focus (en bleu)
  • Compensation du focus breathing, compatible avec certains objectifs Sony, vient éviter toute variation de la focale lorsqu’on change la mise au point.
Le mode « Focus Map », vu ici sur le Sony A7 IV

Sans oublier le mode Auto Framing, qui applique un crop dans l’image et garde en permanence le sujet dans le champ, sans avoir à opérer la caméra. Pratique pour l’enregistrement d’une interview ou d’une conférence sans opérateur.

Connectivité (relativement) complète

Côté connectivité, le Sony A7C II tient beaucoup de son cousin, le ZV-E1. Les différents logements et prises sont situés côté gauche, laissant la tranche droite totalement vierge.

Comme indiqué plus haut, on retrouve ainsi l’unique logement pour carte SD (compatible UHS-II) encadré par la prise micro et la prise casque. On découvre également un port USB-C… et une prise micro-HDMI. Celles et ceux espérant un « vrai » port HDMI risquent d’être un peu déçus.

Côté batterie, le Sony A7C II utilise l’habituelle batterie Sony NP-FZ100, déjà présente sur la quasi-totalité des boîtiers récents de la marque. Ce qui signifie que les utilisateurs d’un A7C (Mark I), d’un A6600, A6700, ou d’un A7 IV pourront continuer à utiliser leurs batteries dans ce boîtier – ce qui est toujours une excellente nouvelle.

À noter qu’aucun adaptateur secteur ou câble USB n’est fourni avec le boîtier… Il se recharge en USB avec un chargeur compatible USB PD (Power Delivery), et peut également être alimenté pendant son utilisation.

Du reste, le boîtier est compatible Wifi et Bluetooth. On peut ainsi récupérer ses images sur son smartphone via l’application Creators’ Cloud. Cette dernière fait d’ailleurs la passerelle avec le nouvel écosystème cloud de Sony, dévoilé en marge du CP+ 2023.

Prix et disponibilité du Sony A7C II

Le nouvel hybride Sony A7C II est disponible au tarif de 2399 €. La version argentée sera proposée à partir du mois de septembre, et la version noire à partir de novembre. Le boîtier sera également vendu en kit avec l’objectif Sony FE 28-70 mm f/4-5,6 à 2699 €. Enfin, le grip additionnel GP-X2 compatible avec les A7C II et A7C R est vendue à 179 €.

À titre de référence, le Sony A7C R est disponible au tarif de 3699 €. De même, notez que le Sony A7 IV est vendu à partir de 2799 € nu.

Le Sony A7C II est disponible en précommande chez Digit-Photo, IPLN, Miss Numérique, Photo-Univers, Digixo, Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Notez que Sony propose une offre de lancement. Pour l’achat simultané d’un boîtier Sony A7C R ou A7C II et d’une optique supplémentaire (parmi une sélection), profitez d’une remise immédiate de 300 €. Vous pouvez ainsi cumuler jusqu’à 1500 € de remise pour créer votre set-up ! Cette offre est valable du 29 août au 30 septembre 2023.

Prise en main du Sony A7C II

Compact et équilibré. Voici les deux adjectifs qui nous viennent à l’esprit au sujet du Sony A7C II. Il faut dire que ce nouveau boîtier réussit à marier les performances de l’excellent A7 IV avec un gabarit plus réduit. Soit exactement la même recette que l’A7C (Mark I), qui reprenait la même fiche technique que l’A7 III.

Côté design et prise en main, on apprécie beaucoup les améliorations apportées par Sony entre les 2 générations de l’A7C. Ainsi, la poignée s’avère beaucoup plus creusée, plus confortable et plus rassurante. De même, l’ajout d’une roue de réglage supplémentaire sur le grip et la nouvelle molette photo/vidéo/S&Q sont de très bonnes idées.

Amérique – Sony A7C II – Zeiss Vario-Tessar T* FE 24-70mm f/4 ZA OSS – 60 mm, f/4, 1/1000s, 125 ISO

Sur le terrain, on retrouve avec plaisir la qualité d’image et la réactivité de l’A7 IV. Les couleurs sont riches et vibrantes, le niveau de détail est très élevé. Qui plus est, l’A7C II réussit à aller plus loin que le Sony A7 IV en profitant de la nouvelle puce dédiée à l’IA, qui lui permet d’offrir l’AF prédictif ultra-rapide des A7R V, ZV-E1 et A6700.

Malgré tout, quelques points demeurent (largement) perfectibles. Au-delà de l’absence de joystick, c’est surtout l’unique slot pour cartes SD qui nous chagrine. Il s’agit là d’une manière assez artificielle de différencier l’A7C II de l’A7 IV, selon nous.

Pour autant, le cocktail proposé par Sony s’avère séduisant, tant on prend plaisir à le glisser dans n’importe quel sac photo. Il ne nous reste plus qu’à le tester sur le terrain, afin de vérifier si les performances sont pleinement au rendez-vous.