Phototrend Test Sony A7c

Test Sony A7c, l’hybride compact et léger pour mettre un pied dans le plein format

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En septembre dernier, Sony présentait son A7c, un nouveau boîtier hybride plein format. Il se distingue par son gabarit très compact, qui le rapproche fortement des hybrides APS-C de la marque. Il est accompagné d’un nouveau zoom rétractable, offrant une longueur focale de 28-60 mm, avec ouverture comprise entre f/4 et f/5,6.

La promesse de ce tandem de choc : offrir le meilleur équilibre entre performances, qualité d’image et compacité. Pari tenu ? Pour le savoir, nous l’avons utilisé au quotidien pendant plusieurs semaines. Voici donc notre test complet du Sony A7c, le plus compact des hybrides plein format du constructeur japonais.Phototrend Test Sony A7c

Une vague de boîtiers plein format compacts

Du point de vue des boîtiers photo, l’année 2020 est marquée par l’apparition d’un certain nombre d’hybrides compacts à capteur 24 x 36 mm. En 2019, déjà, Canon avait ouvert le bal avec son EOS RP, un hybride au capteur plein format de 26,2 Mpx aux mensurations et poids particulièrement réduits : seulement 485 grammes sur la balance.

Test Canon EOS RP, l’hybride plein format le plus abordable de Canon

Plus récemment, c’était au tour de Nikon de dévoiler son Z 5, que l’on pourrait qualifier d’ « équivalent plein format du Z 50 ». Sans oublier Panasonic : en septembre dernier, la marque avait dévoilé son Lumix S5, un boîtier full frame plus léger, orienté photo et vidéo.

Cette « nouvelle vague » de boîtiers hybride est intéressante à étudier. En effet, ces appareils ont pour point commun d’être plus abordables, avec des tarifs s’échelonnant entre 1500 et 2000 € sans objectif. À ce titre, le Sony A7c, affiché aux alentours de 2099 €, se situe nettement dans la fourchette haute.

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D’autre part, ces boîtiers adoptent un positionnement très différent des hybrides plein format « classiques » (Sony A7 III, EOS R5/R6, Nikon Z 6/ Z 7, etc). Ils visent bien davantage à amener les photographes aguerris à passer de l’APS-C au plein format.

Ainsi, ces nouveaux boîtiers plus légers et plus abordables peuvent être pertinents pour celles et ceux voulant passer à l’hybride plein format… mais qui sont rebutés par les prix – parfois très élevés – des boîtiers phares des différentes marques.

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Car contrairement au marché des reflex plein format, la relative jeunesse de l’écosystème hybride laisse une faible marge de manœuvre aux photographes voulant se tourner vers le marché de l’occasion.

Aussi, ce « petit » Sony A7c s’avère intéressant à plus d’un titre. Avec son capteur CMOS rétroéclairé de 24,2 Mpx plein format, il vise particulièrement celles et ceux ne voulant faire aucun sacrifice au niveau de la qualité d’image. Mais aussi celles et ceux voulant voyager léger – et ne pas se payer un lumbago après chaque sortie photo. Promesse tenue ? C’est ce que nous allons voir ensemble.

Ergonomie et prise en main du Sony A7c

Commençons ce test avec un superbe lieu commun : pour un boîtier plein format, le Sony A7c est… compact. En fait, il ressemble beaucoup à un Sony A6600, auquel on aurait greffé un capteur 24 x 36 mm.

Mesurant 12,4 cm de large, 7,1 cm de haut et 5,9 cm de profondeur, le Sony A7c est un boîtier aux formes très rectangulaires, ce qui lui confère un aspect assez trapu. Pesant 509 grammes, il affiche seulement 6 grammes de plus que le A6600. Il se paye même le luxe d’être plus léger que le récent hybride APS-C Fujifilm X-T4, à titre de comparaison.

Avec l’objectif rétractable Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, l’ensemble pèse environ 688 grammes, et peut donc être glissé facilement dans n’importe quel petit sac photo.

On notera que le A7c dispose d’une construction monocoque en alliage de magnésium. Il se montre résistant à la poussière et à l’humidité… mais n’est pas tropicalisé.

De face, il ressemble beaucoup à un Sony A7 III, auquel on aurait enlevé la protubérance du viseur électronique central. De profil, le boîtier paraît assez épais – la faute au mécanisme de stabilisation du capteur sur 5 axes et au logement de la batterie.

La poignée est plus ramassée, offrant un gabarit plus mesuré. Cette dernière inaugure un nouveau revêtement, qui se montre assez lisse. Problème : sur le terrain, la poignée s’avère glissante et n’offre pas une prise en main très rassurante. Le petit renfoncement, placé au niveau de l’index, n’est pas assez prononcé. Clairement, nous aurions préféré une poignée plus creusée, offrant un meilleur grip.

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Vu du dessus, le Sony A7c se montre particulièrement minimaliste. Outre la griffe porte-accessoires, le boîtier s’équipe de 2 roues crantées : la première pour la sélection des modes, la seconde pour la compensation de l’exposition. Sous le déclencheur, une petite molette permet d’allumer/éteindre le boîtier. Enfin, un dernier bouton permet de lancer rapidement l’enregistrement d’une vidéo. A l’avant, on perd la molette présente sur l’ensemble des hybrides plein format de Sony, et c’est dommage.

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À l’arrière, ce sentiment de minimalisme prévaut toujours. Pour gagner de la place, le bouton Menu se retrouve juste au-dessus de l’écran, pile au centre du boîtier. Un choix assez étrange… et peu confortable sur le terrain. À droite, presque sous le pouce, une molette crantée permet de régler l’ouverture ou la vitesse d’obturation.

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Juste en-dessous, on retrouve les traditionnels bouton AF-On, fonction, lecture et corbeille, ainsi que la croix directionnelle . À noter que cette dernière s’équipe d’une roue codeuse – qui permet de palier l’absence de la 2e molette de réglages à l’avant du boîtier.

Du reste, on déplorera l’absence du joystick, ainsi que des boutons C1/C2/C3. Certes, le bouton corbeille fait office de bouton personnalisable en mode prise de vue, mais celles et ceux voulant accéder rapidement à leurs commandes favorites resteront sur leur faim.

En somme, l’ergonomie de ce boîtier rappelle étrangement la série des boîtiers de la série Alpha – au capteur APS-C. Cette simplification des commandes peut être pertinente pour ne pas dérouter les utilisateurs les moins expérimentés. Mais pour un boîtier à plus de 2000 €, ce dénuement est quelque peu perturbant.

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Du côté de la visée, le Sony A7c se pare (heureusement) d’un viseur électronique, accompagné de la molette de correction dioptrique. Comme sur les boîtiers APS-C Sony, le viseur est placé sur la gauche du boîtier. Il est composé d’un écran OLED XGA Tru-Finder, d’une résolution de 2,36 millions de points, avec un grossissement de 0,59x. Soit le même viseur que celui du Sony A6600. Sur le terrain, ce viseur est suffisamment défini… mais s’avère franchement petit. Sur ce point, nous lui préférons largement celui du A7 III, par exemple.

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Sans oublier, bien sûr, l’écran tactile de 3 pouces. Ici, l’écran n’est pas seulement inclinable mais orientable grâce à sa rotule : il se déploie sur le côté gauche du boîtier et peut pivoter à 180°. On peut aussi le masquer complètement : idéal en voyage, afin d’éviter d’abîmer l’écran. Cet écran orientable est pratique pour la vidéo, mais aussi pour certains cadrages difficiles, sur le côté notamment. Il est doté d’une résolution de 921 600 points – comme le A7 III.

Sur la tranche gauche du boîtier, on retrouve le logement de l’unique carte SD (heureusement compatible UHS-II). Au-dessus et en-dessous, on retrouve 2 trappes, protégées par de petits ergots en plastique. Ils abritent une prise micro et une prise casque – un bon point pour les vidéastes. Mais aussi un port micro-HDMI et le port USB-C, qui permet de recharger l’appareil. En revanche, la prise télécommande semble bel et bien absente.

Phototrend Test Sony A7c

À noter que Sony fait l’impasse sur le chargeur de batterie « classique », mais propose un adaptateur secteur USB ainsi qu’un câble USB-A vers USB-C. Ce dernier est d’ailleurs très court (60 cm environ), et n’est donc pas optimal pour recharger l’appareil. On notera cependant que le boîtier peut être utilisé pendant la charge. Idéal pour la vidéo, ou pour un timelapse notamment.

Cachée dans le coin inférieur gauche du boîtier, une petite LED indique l’activité de la carte mémoire. On aurait logiquement souhaité que cette diode soit plus visible. De même, la LED témoignant de la charge de la batterie est masquée par le câble USB, ce qui est loin d’être pratique.

Phototrend Test Sony A7c

La tranche droite, quant à elle, est entièrement lisse. Elle ne présente ni trappe, ni bouton. On notera cependant que le A7c utilise la batterie Sony NP-FZ100, qui avait déjà fait ses preuves sur les autres boîtiers de la marque. Cela signifie également que les possesseurs d’un A7 III ou d’un A6600 pourront utiliser leurs batteries dans un A7c : une rétrocompatibilité toujours appréciable.

In fine, ce Sony A7c est séduisant de par sa légèreté et ses dimensions contenues. Néanmoins, cette bonne impression est légèrement altérée par une ergonomie discutable : viseur trop petit, absence d’une 2e « vraie » molette de réglages, bouton Menu mal situé, etc.

Phototrend Test Sony A7c vs A7 III

Voici les caractéristiques détaillées du Sony A7c : 

  • Capteur CMOS Exmor R plein format, 24,2 Mpx
  • Processeur BIONZ X
  • Monture E
  • Viseur électronique avec écran OLED à 2,5 millions de points couvrant 100% du champ, agrandissement de 0,59x, dégagement oculaire de 20 mm
  • Écran LCD tactile monté sur rotule de 3 pouces avec 921 600 points
  • Autofocus : 693 points (détection de phase et de contraste)
  • Couverture AF : 93 %
  • Plage de fonctionnement AF : de -3 à 20 IL
  • Sensibilité du capteur : 100 – 51 200 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO)
  • Rafale jusqu’à 10 i/s (obturateur électronique) / jusqu’à 8 i/s avec obturateur mécanique
  • Vitesse d’obturation de 30s à 1/8000s (obturateur électronique) / de 30s à 1/4000s (obturateur mécanique)
  • Vidéo : 4K jusqu’à 30 fps, Full HD jusqu’à 120 fps
  • Stockage : 1 emplacement compatible SDHC et SDXC (UHS I et II)
  • Connectivité : WiFi 5/2,4 Ghz, Bluetooth 4.1, USB-C 3.2, prise micro et prise casque 3,5 mm, griffe porte-accessoire,
  • Batterie : NP-FZ100
    • Autonomie photo : 680 clichés (avec viseur) ou 780 clichés (avec écran LCD)
    • Autonomie vidéo : 140 minutes (avec viseur ou écran LCD).
  • Rechargement via port USB-C : oui
  • Dimensions : 124,0 x 71,1 x 59,7 mm
  • Poids : 509 grammes (avec batterie et carte mémoire)

Phototrend Test Sony A7c

Navigation et menus du A7c

Si vous êtes déjà familier des boîtiers Sony, la navigation de cet A7c ne vous déroutera en rien. On notera cependant les fonctionnalités tactiles offertes par l’écran. Ce dernier permet d’effectuer facilement la mise au point, ou de définir le sujet que l’appareil doit suivre. Malheureusement, il ne permet pas d’effectuer les différents réglages, ni de naviguer dans les menus de l’appareil. En somme, Sony continue, hélas, de sous-exploiter le tactile de son boîtier, et c’est bien dommage.

Phototrend Test Sony A7c

Pour ce nouveau boîtier, on aurait pu croire (ô folie !) que Sony aurait opté pour son nouveau système de menus, inauguré avec son récent A7S III. Hélas, il n’en est rien. On retrouve donc les mêmes menus que sur les précédents modèles. Ces derniers s’avèrent fidèles à eux-mêmes, regorgeant d’options en tout genre. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs particulièrement bien cachées. Par exemple, pour activer l’affichage rapide de la photo que vous venez de prendre, il vous faudra vous rendre à la 4e ligne de la 8e page du 2e onglet. Pratique, non ?

Contrairement au Sony A7S III, l’A7c fait l’impasse sur les nouveaux menus conçus par la marque japonaise.

Il est vraiment dommage que Sony n’ait pas intégré sa nouvelle architecture de menus, autrement plus facile à utiliser. D’après les dires de la marque, ceci est dû au processeur Bionz X du boîtier qui est bien plus proche d’un A7 III que du nouvel A7S III.

Performances et qualité d’image du Sony A7c

Fidèle à ses bonnes habitudes, Sony livre un boîtier capable de produire de très belles images. La restitution des détails est extrêmement soignée. De même, l’autofocus se montre très véloce.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans cet article pour les voir en qualité supérieure.

Impressionisme – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 60 mm, f/5,6, 1/125s, 125 ISO
Reflections – Sony A7c, Sony FE 35 mm f/1,8, 35 mm, f/1,8, 1/2500s, 100 ISO
Adrenaline – Sony A7c, Sony FE 24-70 mm f/4 ZA OSS, 36 mm, f/14, 6s, 320 ISO

Qualité d’image du Sony A7c : du très bon

Au rayon des caractéristiques techniques, l’A7c s’avère très proche de son cousin germain l’A7 III, sorti en 2018. Ainsi, l’A7c bénéficie d’un capteur plein format rétroclairé (BSI) CMOS Exmor R de 24,2 Mpx. La plage dynamique est annoncée à 15 IL.

Pause déjeuner – Sony A7c, Sony FE 24-70 mm f/4 ZA OSS, 70 mm, f/4, 1/160s, 100 ISO

De la même manière que l’A7 III, ce capteur fait l’impasse sur la mémoire DRAM intégré, mais récupère le processeur Bionz X, gage d’une réactivité et d’une gestion de la sensibilité améliorés. Ainsi, la sensibilité ISO va de 100 à 51 200 ISO, et peut être étendue de 50 à 204 800 ISO.

Ce capteur est muni d’un filtre passe-bas, et est stabilisé sur 5 axes. Nous aurons l’occasion de développer ce point plus loin dans ce test. Enfin, notons que le boîtier est capable d’enregistrer des fichiers RAW 14 bits.

 

La qualité d’image des Sony A7 n’est plus à démontrer. Ainsi, l’A7c s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs, et offre une prestation de très haut niveau. Grâce au capteur CMOS Exmor R, Sony se permet d’offrir une dynamique exceptionnelle de 15 IL. À la clé, des clichés d’excellente facture, même sur les scènes très contrastées.

Gaston, y a l’téléfon qui son… Sony A7c, Samyang AF 35 mm f/1,8, 35 mm, f/1,8, 1/40s, 200 ISO

La montée en ISO est particulièrement bonne. Grâce à son capteur rétro-éclairé, l’A7c peut monter plus haut qu’un capteur « standard ». Dans les faits, la gestion de la sensibilité ISO est très similaire à celle du A7 III. Ainsi, en RAW, le bruit commence à faire son apparition aux alentours de 8 000 ISO. Il devient plus visible aux alentours de 12 800 ISO, et l’image se dégrade plus nettement à 25 600 ISO. Au-delà, les artefacts deviennent particulièrement présents et l’image est plus difficilement rattrapable.

Mais au global, la montée en ISO de ce boîtier est très satisfaisante, et permet de réaliser des images plaisantes à main levée, même lorsque la lumière vient à manquer.

Autofocus du Sony A7c

Du côté de l’autofocus, le Sony A7c est une réussite. Il s’équipe de 693 points AF à détection de phase, avec une couverture du cadre montant à 93 %. La sensibilité AF, quant à elle, descend à -4 IL. Là encore, les similarités avec l’A7 III sont grandes.

Verdoyant – Sony A7c, Samyang AF 35 mm f/1,8, 35 mm, f/1,8, 1/1600s, 100 ISO

En AF-S comme en AF-C, l’appareil se montre extrêmement réactif et parvient à effectuer la mise au point sans délai. Cependant, la mesure en basse lumière peut parfois être capricieuse. Nous avons ainsi obtenu quelques photos floues à l’heure bleue. Heureusement, le mode Direct MFocus permet de corriger la mise au point le cas échéant.

Par ailleurs, notons que l’A7c inaugure une nouvelle fonctionnalité, qui affiche un petit cadre violet sur le collimateur actif lorsque l’appareil est placé trop près du sujet.

Rush hour – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 44 mm, f/11, 4s, 100 ISO

Fidèle à ses bonnes habitudes, Sony intègre ses différents modes de détection et de suivi du visage et de l’œil du sujet avec le mode Real Time Eye-AF. Ce dernier avait été ajouté par une mise à jour firmware sur différents boîtiers Sony dont l’A7 III en avril 2019.

Ces derniers modes de suivi s’avèrent toujours aussi efficaces que sur l’A7 III, même si l’appareil impose parfois de s’approcher assez près du sujet pour détecter son œil.

Inconnue – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 40 mm, f/5,6, 1/40s, 100 ISO

En revanche, le suivi du visage du sujet est d’une redoutable efficacité. Notons par ailleurs que l’A7c est capable de détecter et de suivre l’œil des animaux,. Sur le terrain, cette fonctionnalité marche à la perfection et m’a permis de capturer des portraits félins très satisfaisants.

Fripouille joue à cache-cache – Sony A7C, Samyang 35 mm f/1,8, 35 mm, f/1,8, 1/40s 640 ISO

Ainsi, l’A7c se montre particulièrement véloce. Il fait donc jeu égal avec son grand frère l’A7 III – ce qui est assez logique, vu que les 2 boîtiers reposent sur une base technique très similaire.

VGV : Vélib à grande vitesse – Sony A7c, Sony FE 35 mm f/1,8, f/2,8, 1/8s, 1000 ISO

Rafale

Pour réduire les mensurations de l’A7C, Sony a conçu un nouvel obturateur mécanique. D’après les informations transmises par la marque, ce dernier intègre un rideau d’obturateur en fibre de carbone, à la fois plus rigide et plus léger. Sur le terrain, le bruit de l’obturateur de l’A7C est assez différent de l’A7 III. Il se montre un peu plus doux, et s’avère assez similaire à celui d’un Canon EOS R.

Du côté de la rafale, le Sony A7c fait aussi bien que l’A7 III. Il permet ainsi de capturer jusqu’à 10 i/s avec suivi AE/AF (obturateur mécanique), et jusqu’à 8 i/s avec l’obturateur électronique.

Ces chiffres sont très bons, et permettent de ne pas contraindre le photographe sur le terrain. Il fait partie des hybrides plein format les plus réactifs sur ce point, et il faudra voir du côté des hybrides APS-C pour des performances plus hautes, comme le Fujifilm X-T4 et sa rafale mécanique à 20 i/s.

Cela étant, Sony a eu le bon goût d’accroître la taille de la mémoire tampon. Ainsi, le boîtier peut soutenir la rafale pendant 223 images en JPEG, 115 images en RAW compressé ou 45 images en RAW sans compression. C’est plus que l’A7 III, qui plafonne à 177 clichés en JPEG, 89 en RAW compressé ou 40 en RAW non-compressé.

Contrairement à certains de ses concurrents, le boîtier ne se bloque pas pendant le versement des images du tampon à la carte mémoire. On peut ainsi visualiser les images, les noter ou les supprimer sans délai. Comme toujours, un petit indicateur à l’écran indique la progression de l’enregistrement.

Une stabilisation sur 5 axes aux effets modérés

Comme à l’accoutumée, Sony équipe son A7c d’un mécanisme de stabilisation du capteur sur 5 axes (IBIS). La marque japonaise indique avoir dû retravailler la nacelle de la stabilisation – ainsi que l’obturateur – afin de réussir à les loger dans un boîtier plus compact, sans réduire le niveau de performances, jusqu’à 5 stops.

Dans la pratique, les performances de ce mécanisme de stabilisation sont correctes… mais sans plus. Sur le terrain, nous avons réussi à capturer des images nettes à 1/4s. En revanche, nous n’avons pas réussi à obtenir d’images nettes à des vitesses plus lentes – du moins, pas sans optique stabilisée.

Dieppe at night – Sony A7c, Sony FE 35 mm f/1,8, f/13, 1/4s, 4000 ISO

Objectif rétractable Sony FE 28-60 mm f/4-5,6

Comme indiqué plus haut, l’A7c est proposé avec un nouvel objectif, le Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, que la marque décrit comme « l’objectif zoom standard le plus léger et le plus compact au monde ».

Léger, cet objectif l’est assurément : seulement 167 grammes sur la balance. Il permet ainsi à l’A7c de ne pas ployer sous le poids d’un objectif trop lourd.

Compact, ce zoom l’est également. Il est en effet rétractable, et sait se faire tout petit pour être glissé dans n’importe quel sac. Replié, il mesure à peine 4,5 cm de long. Pour pouvoir être utilisé, il convient de le déployer en tournant la bague de zoom. Il atteint ainsi la longueur maximale de 7,5 cm de long. Ce mécanisme rétractable est certes très pratique pour gagner de la place, mais il fait perdre un peu de temps sur le terrain lors du déploiement de l’optique.

Aucun pare-soleil n’est fourni avec l’objectif. D’après Sony, le diamètre très réduit de la lentille frontale (40,5 mm seulement) devrait empêcher l’apparition d’artefacts lumineux.

Ceci n’est pas une pipe – Sony A7c, Sony FE 24-70 mm ZA OSS, 70 mm, f/4, 1/500s, 100 ISO

Voici les caractéristiques de l’objectif Sony FE 28-60 mm f/4-5,6

  • Plage focale : 28-60 mm (équivalent 42-90 mm en APS-C)
  • Ouverture maximale : f/4-5,6
  • Ouverture minimale : f/22-32
  • Construction optique : 8 lentilles en 7 groupes
  • Diaphragme : circulaire à 7 lamelles
  • Rapport de grossissement maximal : 0,16x
  • Angle de champ : 75° à 40° (plein format) et 54° à 27° (APS-C)
  • Système de mise au point : interne
  • Distance minimale de mise au point : 0,3 m à 28 mm, 0,45 m à 60 mm
  • Diamètre du filtre : 40,5 mm
  • Pare-soleil : non
  • Stabilisation : non
  • Autofocus : oui, système AF avec moteur STM
  • Poids : 167 g
  • Dimensions : 66,6 x 45 mm replié (D x L)
  • Monture compatible : Sony FE

Pour proposer un objectif aussi compact, Sony a dû faire quelques sacrifices. Ainsi, l’objectif est presque entièrement en plastique, à l’exception de la baïonnette de la monture. Ce plastique fait d’ailleurs un peu « cheap », et fait craindre une certaine fragilité de l’ensemble. Par ailleurs, les bagues de zoom et de mise au point sont trop proches l’une de l’autre, ce qui gêne souvent leur manipulation sur le terrain.

De même, Sony a dû opérer un léger sacrifice au niveau de la longueur focale. Au lieu de la plage 24-70 mm « classique », ce petit zoom opte pour une longueur focale comprise entre 28 et 60 mm. Si vous aimez rapprocher les sujets situés à plus grande distance, vous risquez donc de vous trouver un tantinet frustré.

Heure bleue – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 48 mm, f/11, 5s, 100 ISO

L’autre concession opérée par Sony se trouve au niveau de l’ouverture. Assurée par un diaphragme circulaire à 7 lamelles, elle se situe entre f/4 et f/5,6. En conséquence, l’optique n’est pas très lumineuse, surtout à fond de zoom. On aurait préféré une ouverture constante à f/4, mais l’optique aurait certainement été plus encombrante et plus lourde. Côté bokeh, ce petit zoom permet de jouer avec la profondeur de champ à condition d’être proche de son sujet et avec un arrière-plan éloigné.

Trouver chaussure à son pied – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, f/5,6, 1/60s, 320 ISO

En termes de qualité d’image, ce petit zoom est correct… sans plus. Le piqué est honnête au centre de l’image, un peu moins sur les bords. Comme souvent, le sweet spot se situe aux alentours de f/7,1.

Convergences – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 60 mm, f/5,6, 1/320s, 100 ISO

Au global, les autres optiques de kit sont meilleures, que ce soit chez Sony ou chez la concurrence. Mais elles sont aussi nettement moins compactes. De même, l’autofocus est rapide… mais sans faire de miracles pour autant. Un point qui se vérifie particulièrement en basse lumière.

Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 37 mm, f/7,1, 1/125s, 125 ISO

L’optique se rattrape en étant équipée de joints d’étanchéité. On peut donc l’utiliser sous la pluie sans crainte. Malgré tout, cette optique laisse un arrière-goût d’inachevé.

Difficile de s’enthousiasmer outre mesure par cette optique, ni mauvaise ni excellente mais qui a le mérite de proposer un kit compact et abordable. Pour rester sur un format ultra-léger et compact, on lui préfèrera largement une optique comme le Sony FE 35 mm f/1,8, certes moins polyvalente en termes de focale mais autrement plus qualitative.

Retrouvez ci-dessus une galerie d’images capturées avec le Sony A7C et l’objectif Sony FE 28-60 mm f/4-5,6 : 

Vidéo : 4K à 30 i/s

Du côté de la vidéo, le Sony A7c permet de capturer des séquences en 4K à 30 i/s en 4:2:2 8 bits interne. L’appareil utilise toute la largeur du capteur et enregistre les images en 6K, avant de les rééchantillonner pour obtenir plus de détails. Là encore, la similarité avec l’A7 III est plus que frappante… Malgré tout, l’A7c se distingue en supprimant la limite d’enregistrement de 29 minutes.

Il permet également de filmer en 4K HDR, en jouant avec les profils d’image HLG (Hybrid Log Gamma). Des courbes S-Log2, S-Log et S-Gamut sont également proposées en interne, et devraient ravir les vidéastes chevronnés pour un étalonnage précis des couleurs.

Sur le terrain, le Sony A7c permet de capturer de belles séquences vidéo, avec un niveau de détails remarquable et une très belle montée en ISO, là aussi. À noter que la vitesse de transition entre les plans peut être réglée sur 7 niveaux, permettant un passage très doux ou au contraire très rapide entre les différents éléments de la scène.

Test vidéo Sony A7c - 4K 25p

En vidéo, l’écran sur rotule prend tout son sens, et se montre particulièrement pratique. A noter que l’A7C, contrairement à l’A7 III, dispose en mode vidéo du Real-Time Eye AF pour humains ainsi que le Real-Time Tracking AF, présent sur l’A7R IV.

En revanche, nous sommes assez étonnés par les performances en vidéo de la stabilisation sur 5 axes du capteur. Elle se montre très, très discrète… et l’absence de stabilisation numérique intégrée ne vient pas améliorer les choses. Heureusement, Sony enregistre les données gyroscopiques dans les fichiers vidéos générés avec l’A7c ce qui permet d’effectuer une stabilisation numérique efficace en utilisant le logiciel Catalyst Browser (gratuit). L’usage d’un objectif stabilisé est ainsi recommandé pour la vidéo.

L’appareil permet également de capturer des séquences en slow motion à 120 i/s en Full HD. Une fonctionnalité intéressante, que l’on retrouve maintenant sur bon nombre de boîtiers.

Test vidéo Sony A7c - Full HD 120p

Autonomie et connectivité sans fil du Sony A7c

Malgré son format compact, le Sony A7c a le bon goût de reprendre la batterie NP-FZ100, que l’on retrouve sur bon nombre de précédents modèles. Ce dernier annonce une autonomie record, pouvant atteindre 740 images (avec l’écran LCD) ou 680 images (avec le viseur électronique). Des valeurs supérieures à celles de l’A7 III, soit dit en passant.

Sur le terrain, le boîtier se montre très endurant. Il permet d’être emporté en week-end sans garder l’œil constamment rivé sur la jauge de la batterie. En revanche, en vidéo, une seconde batterie reste un must-have.

Le boîtier se recharge en utilisant le port USB Type C. À noter que l’appareil peut être utilisé pendant la recharge. La charge complète de la batterie prend 3h environ.

L’A7c opte pour une connectivité sans-fil très complète. L’appareil embarque ainsi le Wifi 5/2,4 Ghz et le Bluetooth 4.1, permettant de le contrôler à distance et de transférer facilement les images vers un smartphone grâce à l’application Imaging Edge. Cette dernière est disponible pour iOS et Android. Dans la pratique, l’application est facile à utiliser, mais nous avons éprouvé quelques difficultés à appairer le smartphone et l’appareil photo, malgré la présence du NFC.

À qui se destine le Sony A7c ?

Le Sony A7c s’adresse à celles et ceux voulant s’équiper d’un hybride plein format… sans pour autant alourdir leur sac photo. Aussi, il cherche notamment à séduire les photographes disposant déjà d’un boîtier Micro 4/3 ou APS-C, et qui veulent goûter aux joies du plein format.

Il pourra également servir de boîtier « secondaire » aux photographes disposant déjà d’un reflex ou d’un hybride plein format, mais qui souhaitent gagner en compacité et en légèreté… sans pour autant sacrifier la qualité d’image.

En somme, le Sony A7c se positionne comme l’hybride plein format grand public par excellence. Mais c’est justement là que le bât blesse.

L’A7c est disponible à partir de 2099 € nu, soit seulement 50 € de moins que son grand frère l’A7 III à l’heure où nous écrivons ce test. Là où le Canon EOS RP ou le Nikon Z 5 misent justement sur un tarif très abordable pour séduire, le « petit » Sony ne vient pas jouer sur le même tableau… mais affiche cependant un niveau de prestations plus élevé.

Ce Sony A7c joue donc davantage son atout sur un encombrement moindre, et moins sur son prix.

Pastel – Sony A7c, Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, 38 mm, f/5,6, 1/160s, 125 ISO

Conclusion

Au terme de ce test, le Sony A7c nous paraît un très bon boîtier… même si certains points mériteraient d’être peaufinés.

Commençons par le très bon : au rayon de la qualité d’image et de l’autofocus, l’A7c joue dans la cour des grands. En reprenant en grande partie la fiche technique de l’A7 III, Sony n’a pas pris beaucoup de risques. Le résultat est là : le boîtier est capable de capturer de belles, voire de très belles images.

De même, le faible encombrement et la légèreté de ce boîtier sont 2 atouts indéniables pour les photographes qui veulent éviter de se balader avec un éléphant sur le dos. L’écran orientable sur rotule devrait également plaire aux vidéastes, tout comme le mode S-Log intégré.

Mais cette recherche de compacité se fait, hélas, au prix d’un certain nombre de concessions au niveau de l’ergonomie. Viseur de petite taille, absence d’une 2e molette de réglage, bouton Menu mal placé, poignée trop petite et surtout trop lisse… Le Sony A7c souffre de défauts ergonomiques parfois agaçants.

L’optique Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, proposée en kit avec l’A7c, est d’une remarquable compacité. Mais son mécanisme rétractable n’est pas très pratique, et l’optique est très peu lumineuse à fond de zoom. Reste une qualité d’image correcte, mais sans plus.

Au final, l’A7c est un très bon boîtier en termes de qualité d’image. En mariant les performances d’un A7 III et la compacité d’un A6600, Sony livre un boîtier d’une surprenante compacité. La copie rendu par marque japonaise passe très près de l’excellence… mais pêche encore sur son ergonomie perfectible et son prix assez élevé.

Le Sony A7c est disponible en deux coloris argent et noir au tarif de 2099 € nu ou en kit avec le FE 28-60 mm f/4-5,6 pour 2399 €.

L’objectif Sony FE 28-60mm f/4-5,6 est également disponible seul au tarif de 499 €.

Test Sony A7c, l’hybride compact et léger pour mettre un pied dans le plein format
Fabrication / finitions
8
Qualité d'image
8.5
Ergonomie
7
Réactivité
8.5
Points forts
Finitions excellentes
Très bonne qualité d'image
Écran orientable pratique
Très léger et compact
Très bonne autonomie
Stabilisation 5 axes
Points faibles
Ergonomie parfois discutable (grip, bouton menu, absence de joystick, etc.)
Objectif de kit 28-60 mm peu recommandé
Un seul emplacement pour carte SD
Pas de 4K/60p
Seulement 50 € de différence par rapport à l'A7 III
Pas de réelle nouveauté en termes de capteur/processeur par rapport à l'A7 III
8
sur 10
Où acheter
Responsable éditorial

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  1. C’est plus un A6600 avec un capteur FF que un A7 dans un corps d’A6600.
    AF Tracking et Eye Tracking en vidéo sont absents de l’A7III alors qu’ils sont sur l’A6600 et le A7C

  2. Un boitier milieu de gamme a 2300 euro, ils sont fort chez sony …. Toujours pas de 4k 10 bits, toujours pas de 60i/s, on reste encore bloqué a 100mb/s en débit vidéo, mais cette fois on a même le droit a un viseur dépasser de plusieurs années x) Et j’imagine qu’il non toujours pas régler leur problème de tropicalisation en carton. Heureusement qu’ils ont leurs incroyables capteurs, le meilleur des af hybrides, sans oublier le parc objectifs plus que conséquent !

    1. Passé un certain âge, rare sont les photographes qui n’ont pas mal au dos… J’ai choisi cet appareil pour son poids, son encombrement et sa qualité d’image. Après quelques mois d’utilisation, je n’ai rien à lui reprocher sur ces 3 points. J’ai même été plutôt bluffé par la qualité d’images. (Je ne travaille qu’en Raw.)

      L’ergonomie ne m’a pas posé de problèmes particuliers (mais j’ai travaillé avec de nombreux appareils),sauf en ce qui concerne les options de mise au point. Je pense qu’elles ont été conçues que par un ingénieur informatique génial qui avait appris la photo dans des livres, mais n’avait jamais pratiqué. Qui, pendant une séance de prise de vue, va avoir le temps de naviguer dans un menu et d’aller tripoter des boutons pour passer d’ une mise au point sur l’œil droit d’un chat, à une mise au point sur l’œil gauche de sa maîtresse?👀 Mais si j’ai bien compris, ce n’est pas propre à cet appareil, mais à Sony.

      Enfin mon plus gros reproche, c’est la visée. Que ce soit au travers du viseur électronique ou en affichant l’images sur l’écran LCD, l’image que je vois m’enlève toute envie de prendre une photo tellement c’est moche. Après plusieurs mois, je n’ai toujours pas pu m’y habituer. C’est mon premier hybride. Je suppose qu’il n’en est pas de même avec tous les hybrides ?