Sony A7C R : prise en main de l’hybride compact au capteur plein format de 61 Mpx

Mise à jour : retrouvez notre test complet du Sony A7C R.

Sony enrichit sa gamme d’hybrides plein format compacts. Aux côtés de l’A7C II, la marque japonaise lance le Sony A7C R, un nouveau boîtier largement inspiré de l’A7R V. Il hérite ainsi de son capteur de 61 Mpx, de son double-processeur Bionz XR ainsi que de la « fameuse » puce liée à l’IA. Le tout dans un format très compact. Est-il aussi bon que l’A7R V ? Nous avons eu l’opportunité de tester ce boîtier en amont de son lancement : voici notre prise en main du Sony A7C R – en attendant notre test complet.

Introducing the Sony Alpha 7C R

Sony A7C R : le fils héritier des Sony A7C et A7R V

En cette rentrée 2023, Sony bouscule les codes et lance son 1er hybride « compact » destiné aux professionnels – et aux amateurs éclairés. Sur le papier, la recette est simple : reprendre la fiche technique du Sony A7R V, lancé en 2022 – et la coupler avec le gabarit plus compact et plus simple du Sony A7C.

Ce nouveau boîtier vient ainsi seconder le Sony A7C II, formant une nouvelle gamme de boîtiers compacts équipés d’un capteur plein format, aux côtés du Sony ZV-E1.

En termes de design, le Sony A7C II est virtuellement identique à l’A7R C. Seule différence : l’A7R C arbore un petit « R » rouge en façade. Les deux boîtiers sont disponibles en 2 coloris : entièrement noir ou noir avec un capot supérieur argenté.

On retrouve donc un boîtier compact et au design assez anguleux. Il mesure 12,4 cm de large, 7,1 cm de haut et 63,4 cm d’épaisseur. Son poids de 438 grammes le rend très facile à transporter – surtout face aux 723 g de l’A7R V. Pour autant, il arbore une poignée assez creusée, qui rend la prise en main plus confortable.

Pour compenser la faible hauteur du boîtier, Sony propose une nouvelle semelle (grip GP-X2), qui se visse sous l’appareil. Point notable : la trappe pour la batterie reste facilement accessible, ce que nous apprécions. Cet accessoire devient vite indispensable – et Sony a le bon goût de l’inclure dans la boîte de l’A7C R. Ce grip additionnel est aussi vendu seul au tarif de 179 €.

Côté visée, le boîtier profite d’un écran tactile de 3 pouces de 1,03 Mpts monté sur rotule, et opte pour le même viseur OLED de 2,36 Mpts que l’A7C II.

Au-delà, il se distingue de son grand frère l’A7R V par l’absence de joystick et par l’unique emplacement pour carte SD (UHS-II) – comme l’A7C, l’A7C II et le ZV-E1. Un point qui n’est pas sans conséquences pour ce boîtier, comme nous aurons l’occasion de le découvrir.

Sony A7C R : une nouvelle version ultra-définie, largement inspirée de l’A7R V

Le Sony A7C R reprend à l’identique la fiche technique de l’A7R V, lancé fin 2022 – mais dans un format plus compact et légèrement moins cher.

Capteur 61 Mpx, double-processeur Bionz XR et puce dédiée à l’IA

On retrouve donc avec plaisir le capteur BSI CMOS Exmor R de 61 Mpx des A7R IV et V. Par défaut, les images mesurent donc 9504 x 6336 pixels. Cependant, le boîtier permet de diminuer la définition des fichiers à 26 Mpx (M) ou à 15 Mpx (S).

À noter qu’il ne s’agit pas d’un simple « crop » : tous les pixels du capteur sont utilisés, mais le boîtier a recours à l’oversampling pour accroître la qualité d’image. Un mode Super 35 mm est également disponible.

On retrouve également le mode Pixel Shift, qui permet de capturer des images de 240 Mpx (avec assemblage via le logiciel Imaging Edge Desktop).

Comme sur l’A7R V, ce capteur est accompagné du double-processeur Bionz XR et d’une puce dédiée à l’IA. La plage ISO est de 100 à 32 000 ISO par défaut, extensible de 50 à 102 400 ISO (en photo uniquement). De même, la plage dynamique est de 15 IL.

Notez enfin que le capteur est stabilisé sur 5 axes, avec un gain maximal de 7 stops (comme sur l’A7C II). Hélas un stop de moins que sur l’A7R V, noteront les plus observateurs.

Autofocus boosté à l’IA : détection et suivi de tous les types de sujets

Le Sony A7C R a le bon goût de reprendre le même autofocus « hybride » de dernière génération que celui présent sur l’A7R V. Composé de 693 points à corrélation de phase, il couvre 86 % de l’image en hauteur et 93 % de l’image en largeur.

Mais surtout, on retrouve l’autofocus prédictif basé sur le Deep Learning. Pour mémoire, ce dernier est capable de reconnaître le nez, les yeux, les oreilles, le cou, les épaules, les coudes, les poignets, les hanches, les genoux et les chevilles des humains.

Ainsi, l’appareil peut identifier (et récupérer) beaucoup plus rapidement l’œil du sujet. À la clé, une détection de l’œil ultra-efficace, y compris lorsque le sujet se déplace ou qu’il est situé à grande distance et/ou à contre-jour. De même, l’appareil serait beaucoup moins facilement distrait lorsqu’une autre personne traverse le champ.

On retrouve ainsi les modes de détection et de suivi spécifiques aux avions, aux voitures et aux trains. La mise au point est effectuée sur le pare-brise (ou le cockpit) d/ie l’engin, avec un suivi en temps réel très efficace, même lorsque le sujet se déplace rapidement. Dans tous ces scénarios, le mécanisme d’IA est en mesure d’anticiper les mouvements du sujet, de manière à prédire les déplacements aléatoires des humains ou des animaux.

Enfin, le boîtier doit faire jeu égal avec l’A7R V en termes de rendu des basses lumières et offrir un rendu des tons chair beaucoup plus fidèle à la réalité. L’usage du Deep Learning doit également offrir une meilleure balance des blancs, y compris dans les scénarios les plus complexes. A noter cependant l’absence du capteur infrarouge en façade par rapport à l’A7R V.

Rafale de seulement à 8 i/s

L’une des principales différences entre l’A7R V et le nouvel A7C R se situe au niveau de la rafale. Exit la rafale à 10 i/s, place à une cadence plus réduite de 8 i/s. Un choix certainement lié à l’unique emplacement pour cartes mémoires, compatible avec les cartes SD UHS-II (et non avec les cartes CFexpress Type A). De même, la capacité du buffer est beaucoup plus réduite.

Vidéo : point de 8K à l’horizon !

L’autre différence majeure concerne la vidéo. En effet, le Sony A7R V (et le Sony A1) demeurent les seuls boîtiers à être capables de filmer en 8K. De son côté, le « petit » Sony A7C R est cantonné à la 4K 60p – avec un léger crop de 1,2x.

Le boîtier propose également la 4K 30p en 4:2:2 10 bits – avec oversampling depuis un flux en 6,2K. Un mode de ralenti à 120p en Full HD est également présent. Pour les vidéastes chevronnés, la sortie vidéo ProRes RAW en 16 bits via le port HDMI et un enregistreur compatible est également proposé.

Certains vidéastes pourraient être assez déçus par l’absence de la 8K. Là encore, cette décision technique de Sony semble dictée par 2 facteurs. D’une part, l’absence de compatibilité avec les cartes CFexpress les plus rapides. D’autre part, le gabarit très ramassé du boîtier, qui ne doit pas spécialement aider à la dissipation de la chaleur.

On se consolera avec les nombreuses options dédiées à la vidéo : Creative Looks, mode S-Cinetone (pour un meilleur rendu des tons chair), stabilisation électronique Active…

L’option Focus Map, ici vue sur un Sony A7 IV.

D’autant que le Sony A7C R profite des modes vidéo facilitant les tournages à un seul opérateur. On retrouve ainsi : 

  • Assistant AF, qui facilite le passage du mode autofocus à la MAP manuelle, en touchant simplement à la bague de mise au point
  • Focus Map, qui permet de visualiser plus facilement les zones nettes, les zones en front focus (en orange) ou en back focus (en bleu)
  • Compensation du focus breathing, compatible avec certains objectifs Sony, vient éviter toute variation de la focale lorsqu’on change la mise au point.

Sans oublier le mode Auto Framing, qui applique un crop dans l’image et garde en permanence le sujet dans le champ, sans avoir à opérer la caméra. Pratique pour l’enregistrement d’une interview ou d’une conférence sans opérateur.

Connectivité du Sony A7C R

À l’instar de son jumeau l’A7C II, le nouveau Sony A7C R profite d’une connectivité relativement complète. Outre l’unique slot SD (compatible UHS-II) mentionné plus haut, on retrouve un port USB-C 3.2, un port Micro-HDMI, une prise télécommande ainsi qu’une prise micro et une prise casque.

Compacité oblige, l’A7C R fait quelques concessions notables par rapport à l’A7R V. Exit la compatibilité avec les cartes CFexpress type A, le « vrai » port HDMI Type A, ou encore le port terminal Sync.

Sony se rattrape du côté de la connectivité sans-fil, étant compatible Wifi (2,4 et 5 Ghz) et Bluetooth 5.0. On peut ainsi récupérer ses images sur son smartphone via l’application Creator’s Cloud. Cette dernière fait d’ailleurs la passerelle avec le nouvel écosystème Cloud de Sony, dévoilé en marge du CP+ 2023.

Enfin, le Sony A7C R a le bon goût de reprendre la batterie « classique » Sony NP-FZ100, déjà présente sur la quasi-totalité des boîtiers récents de la marque. Ce qui signifie que les utilisateurs d’un A7 III ou IVA7C (Mark I), d’un A6600, A6700, ou d’un A7R IV ou V pourront continuer à utiliser leurs batteries dans ce boîtier – ce qui est toujours une excellente nouvelle.

À noter qu’aucun adaptateur secteur ou câble USB n’est fourni avec le boîtier… Il se recharge en USB avec un chargeur compatible USB PD (Power Delivery), et peut également être alimenté pendant son utilisation.

Prix et disponibilité du Sony A7C R

Le nouveau Sony A7C R est disponible dès maintenant en précommande, au tarif de 3699 €. Les livraisons doivent débuter à la mi-septembre 2023 pour le modèle noir, et mi-octobre pour le modèle silver.

À titre de référence, son frère jumeau, l’A7C II, est proposé à 2699 €. Enfin, notez que le Sony A7R V est disponible à 4499 € – soit 800 € de plus que le Sony A7C R.

Le Sony A7C R est disponible en précommande chez Digit-Photo, IPLN, Miss Numérique, Photo-Univers, Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Notre première prise en main du Sony A7C R

Moins d’un an après le lancement en grande pompe de l’A7R V, Sony nous surprend avec l’arrivée de cette nouvelle déclinaison « compacte ». Un lancement inattendu, qui traduit la volonté du constructeur de rendre plus accessible son hybride ultra-défini. Une manière également de cibler chaque type d’utilisateur avec un boîtier spécifique – quitte à proposer un peu trop de références dans sa gamme photo.

De gauche à droite : Sony A7C, Sony A7C II, Sony A7C R

Ce boîtier a ainsi le bon goût de reprendre l’essentiel des caractéristiques du Sony A7R V, mais dans un gabarit autrement plus léger et compact. Couplé à un objectif transstandard comme le Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM II, le tandem dépasse tout juste la barre des 1,1 kg – contre 1,4 kg avec l’A7R V.

On aurait pu craindre que le gabarit compact du boîtier n’entraîne une sensation de déséquilibre avec un objectif professionnel. Heureusement, la poignée très creusée ainsi que le petit grip additionnel bien pratique remplissent parfaitement leur rôle. La prise en main est ainsi très agréable – même s’il faudra confirmer ce point avec certains objectifs particulièrement volumineux.

Nous apprécions également certains détails ajoutés par Sony (par rapport à l’A7C de 1e génération). Une roue de réglage supplémentaire sur la poignée, qui tombe parfaitement sous l’index. Une nouvelle molette photo/vidéo/S&Q placée sous la roue PASM – très pratique pour alterner entre ces différents modes. Une nouvelle interface tactile très facile à prendre en main – déjà croisée sur les ZV-E1 et A6700.

Nous avons eu l’occasion de prendre en main et tester ce boîtier avant sa sortie. Disons-le tout de suite, la qualité d’image du Sony A7C R est très bonne. Ce qui est logique, le couple capteur / processeur étant le même que sur l’A7R V. Le niveau de détails est particulièrement élevé, les couleurs impeccablement restituées, de jour comme en basse lumière. Avec un objectif comme le nouveau Sony FE 16-35 mm f/2,8 GM II, nous avons ainsi obtenu d’excellents résultats – à confirmer lors d’un prochain test.

Paris secret – Sony A7C R – Sony FE 16-35 mm f/2.8 GM II – 35 mm, f/11, 1/40s, 12800 ISO
Ligne de Vincennes – Sony A7C R – Sony FE 16-35 mm f/2.8 GM II – 19 mm, f/2,8, 1/200s, 500 ISO

Même chose du côté de l’autofocus. On retrouve avec plaisir les modes de détection / suivi du sujet assistés par l’IA, toujours aussi efficaces avec les humains, les animaux ou les véhicules.

Pour autant, certains points paraissent difficiles à avaler – surtout compte tenu du tarif demandé par Sony. Compacité oblige, exit le joystick ou le double-emplacement pour cartes mémoire. Pire encore, le boîtier n’est pas compatible avec les cartes CFexpress Type A. Deux points qui, pour les professionnels, pourraient être rédhibitoire… 

D’autant que ce choix a un impact direct sur la rafale et le mode vidéo du boîtier. La cadence maximale est limitée à 8 i/s et le buffer beaucoup plus réduit. De même, exit le mode 8K de l’A7R V. À ce titre, il faudra être très attentif aux risques de surchauffe du boîtier en vidéo.

Pour autant, Sony livre ici un nouveau boîtier très séduisant. Nous apprécions particulièrement la qualité d’image couplée à ce gabarit nettement plus compact – et donc plus facile à transporter. Rendez-vous prochainement pour un test complet du Sony A7C R.