Mise à jour mars 2024 : Fujifilm a dévoilé le nouveau X100VI, découvrez notre test complet sur Phototrend.
Le Fujifilm X100V a fêté ses 3 ans début 2023. Compact expert de la marque, il représente la 5e itération de cette lignée et reprend les codes qui ont fait la popularité des générations précédentes. Plus qu’un changement dans la continuité, le X100V est également une mini-révolution tant il introduit son lot de petites nouveautés. Après plus d’un an à nous accompagner, nous avons décidé qu’il était temps d’en parler. Voici notre test complet du Fujifilm X100V, un petit boîtier qui a tout d’un grand.

Ce boîtier fait partie de notre guide d’achat des meilleurs compacts experts.
Mise à jour 21 février 2024 : le successeur de ce boîtier, le Fujifilm X100VI, est désormais disponible.
Sommaire
Présentation du Fujifilm X100V
Le X100V est la 5e itération de la série et probablement celle qui évolue le plus depuis le lancement du X100 fin 2011. Ce 5e cru muscle le jeu avec le capteur X-Trans CMOS 4 de 26 Mpx découvert dans le X-T3, un nouvel objectif 23mm ouvrant à f/2, la tropicalisation (enfin presque), un écran inclinable et la vidéo en 4K. C’est aussi le premier de la gamme avec une construction en aluminium.

Pour autant, le X100V ne délaisse pas les ingrédients qui ont fait la force de cette série : une focale populaire, un format de poche, un look attractif et un leaf shutter incroyablement silencieux.
L’équivalent 35 mm n’est plus à présenter. Incontournable et polyvalent, il permet d’immortaliser une multitude de sujets, allant du portrait au paysage en passant par le reportage ou la photo de rue. Dans un X100V d’à peine 478 grammes, Fujifilm réussi à limiter l’épaisseur de l’ensemble à seulement 53 mm. Ainsi, ce compact s’avère facile à garder autour du cou ou dans une poche de veste sans gêne.

L’arrivée de l’aluminium ajoute une touche de raffinement à un produit qui était déjà très joli. Ceux qui aiment le look de leur appareil photo seront conquis par le X100V. Il est encore plus sexy avec ce petit pare-soleil JJC LH-X100 acheté séparément (malgré la patine de notre usage un peu brutal). À noter qu’aucun pare-soleil n’est inclus avec le boîtier par la marque, ce que nous regrettons.

Contrairement aux appareils photo à objectifs interchangeables, ce X100V ne dispose pas du même mécanisme d’obturation à rideau qui peut être assez bruyant. Il est conçu avec un diaphragme dans l’objectif appelé « Leaf Shutter » qui offre l’avantage d’être très silencieux et de se synchroniser avec un flash à des vitesses beaucoup plus élevées que le traditionnel 1/200s.
Enfin, d’un point de vue technique, le X100V hérite du capteur APS-C X-Trans 4 de 26,1 Mpx déjà aperçu sur les X-T3 et X-T4, accompagné du X-Processor 4. Côté optique, il reçoit un nouvel objectif, composé de 8 lentilles réparties en 6 groupes (dont 2 lentilles asphériques). L’ouverture à f/2 est assurée par un iris circulaire à 9 lamelles.
Voici les caractéristiques complètes du Fujifilm X100V :
- capteur : X-Trans CMOS 4 APS-C de 26,1 Mpx
- processeur : X-Processor 4
- focale : 23 mm (35 mm en équivalent Plein Format)
- ouverture max : f/2
- ouverture min : f/16
- diaphragme : circulaire, 9 lamelles
- filtre ND : oui, 4IL
- construction optique : 8 éléments répartis en 6 groupes dont 2 lentilles asphériques
- distance minimale de mise au point : 10 cm
- grossissement max : 0,25x
- stabilisation d’image : non
- autofocus : 425 points (détection de phase et de contraste)
- couverture AF : 100 %
- sensibilité du capteur : 160 – 12 800 ISO (extensible de 80 à 51 200 ISO)
- rafale : jusqu’à 11 i/s
- vitesse d’obturation : de 900 s à 1/32 000 s (obturateur électronique) / de 900 s à 1/4000 s (obturateur mécanique)
- vidéo : 4K jusqu’à 30 fps, Full HD jusqu’à 120 fps avec une limite de 10 min par video
- viseur électronique : écran OLED à 3,69 millions de points couvrant 100% du champ
- écran : LCD tactile inclinable avec 1,62 million de points
- stockage : emplacement unique UHS-I
- connectivité : WiFi, Bluetooth 4.2, USB-C 3.2, micro HDMI, prise micro 3,5 mm, griffe porte-accessoire
- batterie : NP-W126
- autonomie photo : ~ 420 photos
- autonomie vidéo : ~ 50 minutes en vidéo
- rechargement via port USB-C : oui
- dimensions : 74,8 x 128 x 53,3 mm
- poids : 478 grammes (avec batterie et carte mémoire)
Prise en main du Fujifilm X100V
La prise en main du X100V est un régal. Ceux qui n’y sont pas habitué seront tout de suite surpris par la compacité et le poids plume. Nous avons du mal à imaginer que sa fiche technique coche autant de cases. On pourrait se tromper en l’assimilant à un boitier de type Canon G7 X plutôt qu’à un Fujifilm X-Pro 3 avec lequel il partage beaucoup d’éléments de design… et de performance.

Comme le X-Pro 3, il est conçu autour d’un look télémétrique popularisé par Leica. Comme le X-Pro 3, il offre une visée hybride à 3,69 Millions de points laissant la possibilité à l’utilisateur de basculer entre viseur optique, électronique ou les 2 en simultané. Comme le X-Pro 3, il fait disparaitre les 4 boutons de navigation présents sur la génération X-Pro 2 et X100F pour un design simplifié et plus de place pour sa paume de main. Il conserve toutefois son écran arrière dans une position plus traditionnelle.

A ce propos, l’écran est désormais tactile et orientable vers le haut ou le bas et de caractéristiques similaires au haut de gamme X-T4 (sauf montage sur rotule). Les bagues de mise au point et d’ouverture sont extrêmement fines, comme sur les générations précédentes. Il est possible de choisir la position A et ainsi de renvoyer la commande de l’ouverture à la molette avant droite du boitier.

L’objectif ne dépasse que très faiblement sur la face avant. Il n’est pas exactement fixe dans le sens où les opérations de mise au point provoquent de très petits mouvements d’extension ou de contraction. Ce nouvel objectif est la principale nouveauté introduite par le X100V et notre principal point de satisfaction. Il est aussi notre principal grief.

L’objectif est la seule partie du boitier à ne pas avoir été tropicalisée. Pour assurer la résistance à l’humidité et aux poussières, il faudra débourser la coquette somme de 119 € et s’offrir un anneau d’étanchéité qui se vise à l’avant.

Voici la 2e mesquinerie signé Fujifilm sur un compact vendu 1399 €. On se réjouira toutefois de la bonne tropicalisation de tout le reste car après 1 an d’utilisation, notre viseur n’a pas encore d’infiltration de poussière, ce qui était un problème connu du X100F.
On remarquera enfin qu’il n’y a aucun renfort en caoutchouc pour assurer la tenue de la main droite mais compte tenu du poids de l’ensemble, ce n’est pas vraiment dérangeant.
Quelques fonctionnalités sympathiques et un grand absent
Fujifilm offre avec ce compact quelques fonctionnalités permettant de renforcer sa polyvalence.

Le nouveau 23 mm f/2 intègre un filtre ND de 4 IL activable en un clic, ce qui aide pour réaliser des bokeh en plein milieu de journée. Il peut aussi dépanner pour faire des filés de lumière si vous avez un trépied à disposition.
La rafale monte jusque 11 images par seconde. Attention toutefois au buffer très limité et à la vitesse d’écriture limitée par le slot pour cartes mémoires, seulement compatible UHS-I. Si vous shootez en RAW, vous allez ralentir au bout de 17 images seulement. Si l’on photographie uniquement en JPG, on peut bénéficier de rafales assez longues.
Le X100V va également proposer la possibilité d’enregistrer des vidéos en 4K… pendant 10 minutes seulement. Ce compact n’est pas conçu pour dissiper la chaleur comme un X-T4 et même dans un usage uniquement photo, on peut sentir qu’il chauffe un peu. Là aussi, ce sera une solution de dépannage.
Fujifilm introduit aussi avec ce compact un module de personnalisation des JPG. Il est possible de régler sa courbe de tonalité et sa colorimétrie pour sauter la case post-traitement de ses fichiers RAW. Le X100V offre même la possibilité de sauvegarder et nommer ses différents paramètres pour une sélection rapide.

Si vous êtes intéressés par la personnalisation de vos JPG directement dans votre boitier, notre article sur Fuji X Weekly devrait vous intéresser.
Le grand absent de la fiche technique est probablement un mécanisme de stabilisation. Ceci reste un capteur APS-C et pouvoir tenir de faibles vitesses à main levée aurait été un pas supplémentaire pour renforcer la polyvalence de ce compact, à l’instar de ce que propose un Ricoh GR III ou un Leica Q2.
Qualité d’image du Fujifilm X100V
Le X100V dispose du capteur dévoilé en 2018 par le Fujifilm X-T3 – et repris sur le Fujifilm X-T4.
Pour mémoire, il s’agit d’un capteur APS-C de type CMOS X-Trans de 4e génération, comptant 26,1 Mpx. Ce dernier est rétroéclairé (BSI), et offre plus de pixels à détection de phase pour une réactivité accrue et une sensibilité de l’AF jusqu’à -6 IL. Et, comme sur le X-T4, on retrouve le X-Processor 4 de Fuji, doté de 4 cœurs.
Ci-dessous, un exemple de la montée en ISO. Vous pouvez cliquer sur chaque image pour la voir en meilleure qualité.









La bonne réputation de la montée en ISO de ce capteur n’est plus à faire. Selon nous, les images sont très propres et parfaitement utilisables professionnellement jusqu’à 2500 voire 3200 ISO. Si vous imprimez en petit format ou vous limitez à un usage sur les réseaux sociaux, la plage 6400 – 8000 ISO reste acceptable. Au-delà, la dérive colorimétrique et l’abondance de grain devient difficile à gérer.
Mais la grande nouveauté de ce X100V réside également dans son objectif 23 mm f/2 développé spécialement à son intention. Ce dernier est composé de 8 éléments répartis en 6 groupes – dont 2 lentilles asphériques, soit une de plus que sur le X100F.
Ce nouveau 23 mm est le principal atout du X100V en comparaison aux prédécesseurs. Il est nettement plus piqué, plus précis et ceci dès la pleine ouverture à f/2.
Les coins sont déjà étonnamment bons à f/2. Le look de la précédente version pouvait faire débat, certains le qualifiant de doux, d’autres plus simplement de « piqué mou ». Quelle que soit votre position, la restitution de détails fins de cette nouvelle optique donne le sentiment d’une meilleure montée en ISO parce que l’image tient mieux face à la destruction introduite par le grain.
Le premier des 2 défauts que nous allons expliciter dans cette section est une performance en coma en retrait. Les sources de lumière dans les coins à la pleine ouverture prennent une forme d’oiseaux, à garder à l’esprit si vous apercevez la voie lactée à travers un X100V.


Déjà très présent à f/2, le piqué continue de progresser à f/2.8 et devient excellent à f/4.
Le second défaut que nous nous devons de mentionner est la faible résistance au flare. Malgré l’usage permanent d’un pare-soleil JJC, il est fréquent de voir des artefacts s’inviter dans nos prises. Il est prudent d’y prêter attention ou de modifier légèrement les angles d’incidence des rayons lumineux.


Comme à l’accoutumée, les ouvertures f/11 et au-delà sont à éviter. L’effet starburst est à utiliser avec modération compte tenu de la perte de détail et de contraste.
Dans l’ensemble, cet objectif délivre une performance supérieure aux 23 mm de première génération en version f/2 et f/1.4. Une autre belle évolution apportée par cet objectif est la qualité d’image à la distance minimale de mise au point. Il n’est plus nécessaire de fermer jusqu’à f/4 pour avoir un rendu détaillé et c’est aussi l’occasion de remarquer que le bokeh n’est pas des plus déplaisants…
Ci-dessous, les photos de notre test du XF 18 mm f/1.4 R WR toutes prises avec le X100V à sa pleine ouverture




Autofocus
Tous les éléments de ce boitier respirent élitisme et modernité… à l’exception de l’autofocus.
Les performances autofocus du Fujifilm X100V nous renvoient 10 ans en arrière. Il est relativement rapide mais se montre bruyant, et avec une sensation de fonctionnement par palier qui ne rend pas justice au raffinement de tous les autres éléments du boitier.
L’autofocus fonctionne cependant correctement et l’acquisition est bonne, même en basse lumière. On imagine qu’il y avait une concession à faire pour conserver un format de poche mais il pourrait gagner en efficacité. À ce titre, il serait temps que la détection des visages chez Fujifilm se mette au niveau de la concurrence.
Notre commentaire sur l’autofocus peut paraître dure. Selon nous, l’AF du X100V s’avère suffisant pour la majorité des cas d’usage… mais les gammes Sony Alpha et Canon RF nous ont habitués à d’autres standards. À plusieurs reprises, la mise au point a été très imprécise même sur des scènes statiques.

À qui s’adresse le Fujifilm X100V ?
Malgré un tarif premium de 1399 €, ce X100V s’adresse à tous. À une extrémité du spectre, il est petit, léger et discret donc idéal pour les amateurs/passionnés qui ne veulent pas s’encombrer d’un reflex ou d’un hybride et recherchent un appareil photo doté d’une bonne qualité d’image.

A l’autre extrémité du spectre, il a une prise en main et des fonctionnalités expertes couplées à une qualité d’image de premier plan. Tout professionnel du documentaire, photojournaliste, photographe de rue et même photographe de mariage peut ajouter ceci à son kit et offrir une prestation qualitative à ses clients.

Bien sûr, la focale équivalent 35 mm est à prendre en compte, puisque l’objectif monté sur le X100V ne peut pas être modifié comparé aux autres hybrides Fujifilm. Pourtant, Fujifilm propose deux compléments optiques qui permettent de passer à un grand angle de 28 mm (WCL-X100) ou bien d’obtenir une focale standard de 50 mm (TCL-X100). Mais ces derniers font perdre en compacité et dans certains cas, la qualité d’image se dégrade un peu.
Alternative au Fujifilm X100V?
La pépite de Fujifilm n’a pas énormément de concurrence tant son positionnement est particulier.
Les appareils similaires à destinations des photographes de rue incluent le Leica Q2 vendu 5290 €. Il partage cette philosophie de boitier petit et compact avec une focale fixe intégrée mais il s’agit ici d’un capteur plein format de 47 Mpx et d’une optique 28 mm ouvrant à f/1.7 pour un tarif très « Leica ».

On peut penser également au Ricoh GR III (ou son cousin GR IIIx), encore plus compact, doté d’un capteur APS-C de 24,2 Mpx, d’un objectif équivalent 28 mm (ou 40mm pour le GR IIIx) mais moins lumineux car il n’ouvre qu’à f/2.8. Il a toutefois une stabilisation optique qui manque cruellement à la proposition Fujifilm. Vendu 999 €, il n’est pas donné mais séduira sans mal les adaptes de photo de rue.

On peut imaginer greffer un XF 23 mm f/2 R WR à un boîtier taille mini comme le X-E4. Cette solution serait de budget similaire et offrirait la liberté d’un changement d’objectif si nécessaire mais le XF 23mm f/2 R WR ne tient pas la comparaison optiquement à l’optique du X100V. Aussi, l’ensemble serait un peu plus délicat à mettre en poche et les amoureux de la visée optique seraient contraint de se limiter à un viseur électronique bien plus petit.

Pour préserver une compacité similaire, on peut imaginer remplacer le XF 23 mm f/2 R WR par un XF 27 mm f/2.8 R WR. Ce n’est pas exactement la même focale ni la même ouverture et bien que les performances optiques ne soient pas comparables, la légèreté et la polyvalence seraient ici aussi assurées.

Conclusion
Le Fujifilm X100V offre indéniablement la meilleure solution compacte équivalent 35 mm que peut proposer Fujifilm. Ce boitier compact, raffiné et incroyablement bien construit est facile à recommander et s’impose comme une référence pour les amoureux de cette focale.

Notons tout de même que si l’absence d’une stabilisation optique était déjà questionnable, les petites mesquineries comme le pare-soleil ou le kit de tropicalisation en options payantes font tache. Nous pensons également que l’autofocus n’est pas tout à fait en lien avec le positionnement tarifaire du produit.
Toutefois, à l’issue de ce test, la qualité d’image, la facilité de prise en main et l’extrême portabilité font du Fujifilm X100V une franche réussite.
Le Fujifilm X100V est disponible au tarif de 1399 € chez MPB.