En octobre 2021, Sony a mis fin à des mois de suspense et de rumeurs en tout genre en dévoilant son nouvel hybride plein format polyvalent. Le challenge que doit relever le Sony A7 IV est de taille, puisqu’il doit réussir à faire mieux que son prédécesseur, l’A7 III, véritable best-seller de la marque japonaise.
Pour ce faire, il se pare d’une fiche technique séduisante, héritant de certaines technologies des Sony A1 et A7S III. Le cocktail concocté par Sony est-il à la hauteur de nos espérances ? Quel niveau de performances pouvons-nous obtenir de ce boîtier prometteur ?
Nous avons utilisé le dernier boîtier hybride plein format 33 Mpx (doté du firmware finalisé) pendant plusieurs semaines : voici donc notre test complet du Sony A7 IV.

Sommaire
- Sony A7 IV : plus qu’une simple évolution de l’A7 III
- Ergonomie et prise en main du Sony A7 IV
- Performances et qualité d’image du Sony A7 IV
- Une stabilisation capteur sur 5 axes plutôt efficace
- Le Sony A7 IV, nouveau meilleur ami des vidéastes ?
- Autonomie du Sony A7 IV
- Connectivité sans-fil du Sony A7 IV
- À qui se destine le Sony A7 IV ?
- Conclusion
Sony A7 IV : plus qu’une simple évolution de l’A7 III
Test Sony A7 IV
Dire que l’A7 IV était attendu est un doux euphémisme. Pour mémoire, Sony a commencé à dévoiler sa gamme d’hybrides « nouvelle génération » il y a déjà 2 ans. Après l’A7R IV en 2019, l’A7S III en 2020 et l’A1 en 2021, l’arrivée de l’A7 IV était guettée avec appréhension par un grand nombre de photographes et de vidéastes.

Il faut dire que le Sony A7 IV – comme son prédécesseur, l’excellent Sony A7 III – sont de véritables piliers de l’écosystème hybride de la marque. Ils se distinguent en ayant la fiche technique la plus équilibrée, la plus homogène.
De fait, ils visent aussi bien les amateurs (très) éclairés comme les professionnels de l’image ayant besoin d’un boîtier « secondaire ». Cependant, avec un tarif de 2799 € au lancement, l’A7 IV devient un peu plus élitiste que son prédécesseur (lancé à 2299 €) et notre niveau d’exigence s’en trouve de facto relevé.

Mais avant de débuter ce test, mettons les choses au clair : le Sony A7 IV n’est pas qu’un simple dépoussiérage de l’A7 III. Ergonomie revue, capteur de 33 Mpx plus défini, double-processeur Bionz XR, AF hérité de l’A1, vidéo 4K 4:2:2 10 bits à 50 ou 60 i/s… Sony met les bouchés double pour demeurer le leader sur le marché des hybrides plein format. Et ce, malgré la concurrence plus affutée de Canon et de Nikon, dont l’écosystème hybride est plus mature qu’auparavant.

Ergonomie et prise en main du Sony A7 IV
Test Sony A7 IV
Extérieurement, le Sony A7 IV ressemble beaucoup à son grand frère l’A7S III. Clairement, ceci est une très bonne nouvelle. Enfin, Sony abandonne le design très anguleux de ses précédents modèles et se décide à proposer une ergonomie plus agréable.

La poignée s’avère à la fois plus profonde et plus creusée que par le passé, et un petit creux permet de caler son majeur pour une meilleure prise en main. Néanmoins, votre auriculaire risque de glisser sous le boîtier si vous avez de grandes mains.

De même, les angles inférieurs sont beaucoup plus arrondis que par le passé, offrant un plus grand confort au creux de la main. Sans être aussi confortable qu’un Canon EOS R/R5/R6, le Sony A7 IV s’en rapproche grandement.

Avec cette poignée plus ergonomique, l’A7 IV peut paraître plus volumineux que son prédécesseur. Et, dans les faits, les mensurations du nouveau boîtier ont été revues à la hausse. L’A7 IV mesure 13,1 cm de large, 9,6 cm de haut et environ 4 cm de profondeur (7,9 cm avec la poignée). De son côté, son prédécesseur mesurait 12,6 x 9,5 x 7,3 cm. En revanche, le poids est quasiment inchangé (650 g pour l’A7 III, 658 g pour l’A7 IV, batterie et carte mémoire incluses).

L’autre « énorme » nouveauté de l’A7 IV, c’est son écran monté sur rotule – un trait emprunté à l’A7S III et à l’A7c. À l’instar de ce que propose Canon depuis des années, l’écran de 3 pouces (1,03 million de points) se déploie sur le côté du boîtier et peut être orienté dans n’importe quelle direction. On peut également le replier vers l’intérieur du boîtier, afin de le protéger pendant le transport.

On ne peut reprocher à Sony de s’adapter à la demande des vidéastes, qui trouveront cette disposition bien plus adaptée que l’écran orientable de l’A7 III. Mais de notre point de vue, cet écran s’avère moins rapide à déployer, moins discret et surtout moins pratique pour le photographe puisque placé sur le côté, et non dans l’axe de l’objectif. En bref, certains y verront une véritable avancée, mais nous continuons à préférer l’ancienne solution.

Heureusement, le viseur s’avère beaucoup plus confortable que sur l’A7III. Sony semble avoir écouté les retours de ses utilisateurs, et dote l’A7 IV d’un viseur électronique OLED Quad-VGA de 3,68 millions de points (contre 2,36M pour l’A7 III, 1,6x moins défini).
Le dégagement oculaire passe à 23 mm et l’agrandissement est de 0,78x. Un bon point pour les porteurs de lunettes. Par ailleurs, la fréquence de rafraîchissement du viseur peut monter à 120 Hz pour un plus grand confort. Sans être le plus défini du marché, ce viseur est agréable à utiliser et rattrape les solutions proposées par la concurrence.

Du reste, le positionnement des boutons et des commandes est identique à celles de l’A7S III. On notera cependant que la roue codeuse située tout à droite de la tranche supérieure est maintenant paramétrable, et n’est donc plus réservée à la compensation de l’exposition. De même, le bouton d’enregistrement des vidéos est maintenant placé près du déclencheur, et non plus à côté du viseur.

On apprécie aussi les améliorations portées au joystick, beaucoup plus réactif et agréable que par le passé, et à la touche AF-On, beaucoup plus saillante et placée plus près du pouce. Et on retrouve toujours les touches C1, C2, C3 et C4, entièrement paramétrables.

Sur la tranche gauche, on note la présence d’un port USB-C 3.2 Gen2, d’un « vrai » port HDMI Type A, de 2 prises jack 3,5 mm (micro et casque) et de la « traditionnelle » prise Micro USB pour les télécommandes filaires. Chacun des caches peut être ouvert individuellement et reste ouvert sans devoir placer un doigt dessus.

Sur la tranche droite, Sony inaugure un nouveau mécanisme de déverrouillage de la trappe pour les cartes mémoire. Désormais, il faut faire glisser une petite glissière, tirer le cache vers soi et l’ouvrir. Certes, c’est plus sécurisant que par le passé… mais c’est aussi moins pratique. Du reste, le double-slot peut accueillir des cartes SDXC/SDHC UHS-I ou UHS-II. Et l’emplacement n°1 peut aussi recevoir une carte CFExpress Type A.

Faisons aussi mention de la nouvelle structure de menus. Sony a eu le bon goût (et heureusement !) d’implémenter celle déjà croisée sur les A7S III et A1. Beaucoup plus lisible que par le passé, elle sépare totalement les réglages photo et vidéo. De plus, les différentes fonctions sont rangées par grande familles, dont l’organisation est plus logique que par le passé. Ce faisant, Sony offre une navigation bien plus agréable. Ouf !

Enfin, le boîtier bénéficie d’une construction en alliage de magnésium. Il dispose de joints d’étanchéité pour résister à l’eau et à la poussière – mais Sony se garde bien d’indiquer que le boîtier est tropicalisé. Cependant, il hérite d’une nouvelle structure de dissipation passive (sans ventilateur) héritée des A7S III et A1. On devrait ainsi éviter les phénomènes de surchauffe lors de l’enregistrement de vidéos.

In fine, Sony nous livre un boîtier bien construit, bien fini, et qui inspire confiance – même si l’on reste encore un cran en-deçà de certains reflex plus solides. Cela étant, l’ergonomie revue et corrigée de l’A7 IV en font un boîtier séduisant, agréable à utiliser au quotidien, que vous soyez un photographe amateur ou professionnel.
Voici les caractéristiques détaillées du Sony A7 IV comparées à celle du Sony A7 III :
Sony A7 IV | Sony A7 III | |
---|---|---|
Capteur | CMOS BSI 33 Mpx | CMOS BSI 24 Mpx |
Filtre passe-bas | Non | Non |
Processeur | 2 x BionZ XR | Bionz XR |
Viseur électronique | OLED, 3,68 millions de points, 120 Hz | OLED XGA, 2,36 millions de points, 60 Hz |
Écran LCD | 3 pouces, orientable, 1,036 millions de points | 3 pouces, inclinable, 921 000 points |
Autofocus | Hybride | Hybride |
Nombre de points AF | 759 | 693 |
Couverture AF | 94 % | 93 % |
Plage AF | De -4 à 20 EV | De -3 à 20 EV |
Sensibilité | De 100 à 51 200 ISO (extensible à 204 800 ISO) | De 100 à 51 200 ISO (extensible à 204 800 ISO) |
Rafale (obturateur mécanique) | 10 i/s | 10 i/s |
Rafale (obturateur électronique) | 10 i/s | 8 i/s |
Obturation | De 30s à 1/8000s | De 30s à 1/8000s |
Stabilisation / gain | Oui, 5,5 IL | Oui, 5 IL |
Vidéo | 4K 60p | 4K 30p |
Profils colorimétriques vidéo | S-Log 2, S-Log 3, HLG, HLG1-3, S-Cinetone | S-Log 2, S-Log 3, HLG, HLG1-3, |
Stockage | 2 x SDXC/SDHC / 1x CFexpress type A | 2 x SDXC/SDHC |
Connectivité sans fil | Wifi (2,4 / 5 Ghz), Bluetooth 4.1 | Wifi 2,4 Ghz, Bluetooth 4.1 |
Batterie | NP-FZ100 | NP-FZ100 |
Rechargement par port USB | Oui | Oui |
Tropicalisation | Résistant à l’eau et à la poussière | Résistant à l’eau et à la poussière |
Dimensions | 131,3 x 96,4 x 79,8 mm | 126,9 x 95,6 x 73,3 mm |
Poids | 658 g | 650 g |
Monture | Sony E | Sony E |
Prix au lancement | 2799,00 € | 2289,00 € |
Performances et qualité d’image du Sony A7 IV
Test Sony A7 IV
Fidèle à ses bonnes habitudes, Sony livre un boîtier capable de produire de très belles images. La restitution des détails est extrêmement soignée et l’autofocus est particulièrement véloce.
Au cours de notre test, nous avons utilisé le Sony A7 IV avec un large panel d’objectifs en monture E, comme le zoom standard Sony FE 24-70 mm f/2,8 GM, l’ultra grand-angle Sony FE 16-35 mm f/2,8 GM, le téléobjectif Tamron 70-180 mm f/2,8 Di III RXD ou encore la focale fixe Sigma 35 mm f/2 DG DN Contemporary.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

Un nouveau capteur plus défini… mais pas plus rapide
Le Sony A7 IV inaugure un nouveau capteur CMOS de 33 Mpx. Il s’avère donc beaucoup plus défini que celui de l’A7 III, qui plafonne à 24 Mpx. Concrètement, les images mesurent 7008 x 4672 pixels. Un fichier RAW pèse entre 35 et 40 Mo, ce qui est plutôt raisonnable.
La hausse de la définition est une très bonne nouvelle pour celles et ceux qui aiment rogner fortement leurs images ou imprimer de très grands tirages. De ce point de vue, Sony bat à plate couture l’excellent Canon EOS R6, dont le capteur plafonne à seulement 20 Mpx. Il dépasse également les Nikon Z 6 et Z 6II, qui montent à 24 Mpx. A voir si 33 Mpx deviendra le nouveau 24 Mpx.

Dans le détail, ce capteur plein format appartient à la gamme Exmor R – et non Exmor RS comme certaines rumeurs ont pu l’indiquer. En clair, ce capteur est de type BSI (rétroclairé), mais pas empilé. Contrairement au capteur du Sony A1, il n’est pas monté sur une puce DRAM. Sur le terrain, cela peut vous réserver des surprises.
Les effets de banding sous lumière artificielle sont omniprésents avec l’obturateur électronique, générant d’importantes bandes noires sur nos images. Dans ce cas là, l’obturateur mécanique est obligatoire.


Par ailleurs, le phénomène de rolling shutter s’avère extrêmement prononcé. Même avec un sujet assez lent, les lignes verticales s’inclinent fortement. En clair, le boîtier n’est pas conçu pour de la photographie sportive avec l’obturateur électronique. De ce point de vue, l’A7 IV est une déception, car nous espérions que Sony aurait corrigé ce souci, déjà très présent sur l’A7 III.



Heureusement, une option permet d’éviter l’effet de flickering en cas de shooting en lumière artificielle.
Le message envoyé par Sony est donc assez clair. Pour un capteur plus défini, l’A7 IV est tout indiqué. Pour une réactivité accrue, il faudra vous orienter vers l’A9 II ou l’A1. Une manière pour la marque de segmenter ses gammes de boîtiers photo.
Qualité d’image : du très bon, à condition d’éviter les très hauts ISO
La qualité d’image était déjà très élevée sur les précédents boîtiers Sony, et le constructeur orange et noir ne nous déçoit pas. Nous sommes agréablement surpris par la restitution des détails. Les clichés fourmillent de détails et s’avèrent extrêmement précis.

Du côté du rendu des couleurs, il semble que Sony ait apporté quelques modifications par rapport à ses prédécents boîtiers. Là où un A7 III offrait un rendu assez froid, l’A7 IV offre des couleurs (un peu) plus riches et vibrantes.
Résultat, les images livrées par le boîtier sont extrêmement propres et détaillées. Les JPEG issus du boîtier sont immédiatement exploitables et très agréables à l’œil. De même, les RAW ne nécessitent que très peu de correction au post-traitement.
La plage de sensibilité native s’étend de 100 à 51 200 ISO, et peut être étendue de 50 à 204 800 ISO. La montée en ISO, de son côté, est un peu plus mitigée.












Anecdotique à 1600 ISO, le bruit numérique devient un peu plus présent vers 4000 ISO, et devient déjà plus notable à 8000 ISO. Le bruit apparaît réellement à 12 800 ISO, avec une certaine baisse des détails. En revanche, à 25 600 ISO, la qualité d’image est en net retrait, avec une grosse perte de détails dans les zones les plus sombres de l’image, comme le montre la photo ci-dessous au niveau des immeubles.

Ce qui est amusant, c’est que ces valeurs sont quasiment les mêmes que sur l’A7 III. Le capteur du Sony A7 IV étant plus défini, la prouesse de Sony est réelle.
Un petit message du passé : il est loin le temps où 6400 ISO donnait de la purée de pixels, et il est important de saluer les améliorations effectuées par tous les constructeurs. Nous devenons ainsi de plus en plus exigeants sur les performances ISO de ces boîtiers, qui peuvent pour ainsi dire « voir dans la nuit ».
Mais notre ressenti quant à la montée en ISO de l’A7 IV est un peu mitigé car la concurrence se permet aujourd’hui de faire mieux. Ainsi, le Canon EOS R6 comme son rival le Nikon Z 6II réussissent à livrer des images très qualitatives à 12 800 ISO, avec une nette dégradation à 51 200 ISO. Mais encore une fois, rappelons que leur capteur est moins défini…
À la faveur de la saison hivernale, nous avons capturé un grand nombre de photos nocturnes à main levée. En limitant la sensibilité maximale du capteur à 8000 ISO, nous avons pu obtenir facilement des photos très correctes (tout en gardant un œil sur la vitesse d’obturation pour éviter le flou de bouger).
Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Sony A7 IV :












Autofocus du Sony A7 IV
Du côté de l’autofocus, le Sony A7 IV est une franche réussite. Doté de 759 points AF à détection de phase (contre 693 sur l’A7 III), sa couverture AF monte à 94 %. Et la sensibilité AF descend à -4 IL, une bonne nouvelle pour les oiseaux de nuit.
Pour mettre l’autofocus (et la rafale) du Sony A7 IV à l’épreuve, nous nous sommes rendus à un match de hockey sur glace opposant l’ACBB (Boulogne-Billancourt) aux Albatros (Brest).
Une rencontre qui s’est soldée par la victoire écrasante de l’équipe boulonnaise 6 à 1. Un excellent exercice pour les algorithmes de tracking, les joueurs se déplaçant très vite et changeant de direction très brusquement.
Sur le terrain, la performance du boîtier sur le terrain est excellente. Les gains du nouveau double-processeur Bionz XR sont bien réels. En mode AF-S comme AF-C, le boîtier offre une impeccable réactivité.
L’autofocus parvient à accrocher le joueur souhaité en un temps record. De même, l’autofocus est nettement moins « distrait » par les éléments du décor… même si l’AF était inexplicablement attiré par le filet du but, même lorsqu’il n’occupait qu’une toute petite partie du cadre.
Enfin, la détection du visage et de l’œil du sujet est particulièrement rapide (avec une légère nuance si ce dernier porte un masque ou un casque).

Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées lors de ce match de hockey sur glace :






Enfin, notez que Sony A7 IV embarque également de nouveaux algorithmes de détection et de suivi de l’œil des humains ou des animaux – et notamment des oiseaux, à l’instar du Sony A1.
Performances en rafale du Sony A7 IV
Le Sony A7 IV profite d’un obturateur légèrement revu. Ainsi, le « clic » au déclenchement s’avère un poil plus doux que sur l’A7 III – mais reste beaucoup plus sonore que celui du Sony A1. Espérons que Sony ait réglé les soucis de fiabilité rencontrés par l’obturateur mécanique de l’A7 III.
Bonne nouvelle, le rideau de l’obturateur se déploie lorsqu’on éteint le boîtier, protégeant le capteur des poussières (comme sur les hybrides de Canon). Il ne faudra cependant pas toucher le rideau, au risque d’abimer le mécanisme. Enfin, le boîtier peut déclencher à des vitesses comprises entre 30s et 1/8000 s, quel que soit le mode d’obturation choisi.
En revanche, on ignore le nombre maximal de déclenchements que l’obturateur mécanique est capable d’endurer. Pour mémoire, il est de 200 000 sur l’A7 III, contre 300 000 sur le Nikon Z 6II et sur l’EOS R6.
En rafale, l’A7 IV monte à 10 images par seconde, en obturateur mécanique comme électronique. Sur le terrain, ceci est une belle performance, et on peut décomposer les mouvements de son sujet sans difficulté.

Seulement voilà : la concurrence est aujourd’hui capable de faire mieux : 14 i/s pour le Z 6II (en obturateur mécanique comme électronique), et même 20 i/s pour l’EOS R6 (avec l’obturateur électronique). On aurait aimé que le Sony A7 IV fasse aussi bien, voire mieux.
De même, si vous souhaitez une rafale sans blackout dans le viseur, il vous faudra vous orienter vers un A9/A9 II/A1. Là encore, on sent que Sony tient à éviter que l’A7 IV ne vienne marcher sur les plates-bandes des modèles plus onéreux.

Heureusement, l’A7 IV se rattrape avec un buffer nettement plus capacitaire que par le passé. Comptez 828 images en continu en JPEG + RAW non-compressé. Et en RAW (compressé ou non) ou en JPEG uniquement, le buffer est illimité. Sur ce point, Sony comble son retard sur Canon, particulièrement doué en la matière. Veillez seulement à employer une carte suffisamment rapide, le boîtier étant capable d’accueillir une carte CFexpress type A ou 2 cartes compatibles UHS-II.
Enfin, si le boîtier propose un certain nombre de modes de bracketing (balance des blancs, exposition…), on déplore l’absence d’un mode de focus bracketing, pourtant bien utile pour de la photographie de détail – macro ou packshot notamment.
Une stabilisation capteur sur 5 axes plutôt efficace
Comme à l’accoutumée, Sony dote son A7 IV d’un mécanisme de stabilisation du capteur sur 5 axes (IBIS), couplé à des capteurs gyroscopiques et à de nouveaux algorithmes. À la clé, un gain maximal de 5,5 stops, selon la marque japonaise.
Dans la pratique, les performances de la stabilisation du capteur sont honorables. Nous avons réussi à capturer des images à 1/6s à 30 mm (voir photo ci-dessus) En revanche, nous n’avons pas réussi à obtenir d’images nettes à des vitesses plus lentes, qui auraient nécessité l’emploi d’optiques stabilisées.
Le Sony A7 IV, nouveau meilleur ami des vidéastes ?
L’autre atout du Sony A7 IV, c’est son mode vidéo revu et augmenté. Le boîtier hérite de certaines fonctionnalités des Sony A1 et A7S III – ce qui est une très bonne nouvelle pour les vidéastes.
Sur le terrain, le Sony A7 IV est capable de filmer en 4K 50/60p … mais seulement au format Super 35 mm (format APS-C, avec un crop 1,5x). Pour vous affranchir de cette limitation, il faudra repasser à la 4K 30p.
Dans la pratique, le boîtier capture des images en 7K (environ 30 Mpx), et suréchantillonne la vidéo pour une 4K 30p de meilleure qualité. En revanche, point de 4K DCI à l’horizon. La stabilisation sur 5 axes est toujours de la partie, et peut être couplée la stabilisation électronique « Active mode« , qui applique un léger crop dans l’image (1,2x) mais qui s’avère extrêmement efficace.
Contrairement aux hybrides de Canon (à l’exception de l’EOS R3), le Sony A7 IV s’affranchit de la limite de 30 minutes en vidéo, et peut donc capturer de longues séquences. Il souffre cependant de l’option de limitation de la chauffe du boîtier, qui se déclenche aux alentours de 30 minutes en 4K (quelles que soient les options sélectionnées). En la désactivant, ce sont bien davantage la mémoire ou la batterie qui freineront vos ardeurs.
Pour séduire les vidéastes chevronnés, l’A7 IV offre une grande latitude dans le rendu colorimétrique. Le boîtier est donc capable de filmer en 4:2:2 10 bits en interne, et permet d’utiliser le profil S-Log3 avec une dynamique de 15 stops. Vous pouvez aussi personnaliser le rendu de vos images avec les courbes S-Cinetone pour un rendu plus cinématographique. En revanche, pas d’enregistrement en ProRes RAW, celui-ci reste réservé aux boîtiers les plus haut de gamme.


Sur le terrain, le Sony A7 IV est particulièrement efficace en vidéo. L’autofocus se montre très précis, avec des transitions d’une grande douceur. Le suivi de l’œil du sujet fonctionne parfaitement, et est disponible pour les humains comme pour les animaux (comme en photo).
Mentionnons aussi 2 nouveaux modes introduits par Sony, et qui faciliteront grandement les tournages avec un seul opérateur. D’une part, l’option « Focus Map » est ultra-pertinente pour les objectifs à grande ouverture. Sur l’image, les zones en back focus sont indiquées en bleu et celles en front focus en orange. De quoi ajuster précisément la mise au point.


D’autre part, Sony a ajouté une nouvelle option pour compenser l’effet de focus breathing. Sur le terrain, la fonction est extrêmement efficace, et on ne constate aucune variation de cadrage lorsque l’on change la mise au point.
Deux limites toutefois : un léger recadrage se fait sentir (1,2x environ). Et cette fonction n’est disponible qu’avec certains objectifs Sony haut de gamme :
- FE 14 mm f/1.8 GM,
- FE 24 mm f/1.4 GM,
- FE 35 mm f/1.4 GM,
- FE 50mm f/1.2 GM,
- FE 85 mm f/1.4 GM,
- FE 100 mm f/2.8 [T5.6] STM GM OSS,
- FE 135 mm f/1.8 GM,
- FE 12-24 mm f/2.8GM,
- FE 16-35 mm f/2.8 GM,
- FE 24-70 mm f/2.8 GM,
- FE 70-200 mm f/2.8 GM OSS,
- FE 20 mm f/1.8G,
- FE 12-24 mm f/4 G,
- FE 24-105 mm f/4 G OSS,
- FE PZ 28-135 mm f/4 G OSS
Bizarrement, le dernier téléobjectif Sony FE 70-200 f/2,8 GM OSS II n’est pas mentionné par Sony.
Enfin, mentionnons le nouveau mode de diffusion en live des vidéos. Comme avec d’autres modèles de la concurrence, il suffit de brancher l’A7 IV en USB à un ordinateur, et de choisir « Live Streaming » depuis le menu du boîtier. Le boîtier peut diffuser un flux en 4K (mais à 15 i/s seulement !) ou en Full HD à 60 i/s.
Autonomie du Sony A7 IV
Bonne nouvelle pour les propriétaires d’un hybride Sony : l’A7 IV reprend la batterie NP-FZ100 de ses aînés, d’une capacité de 2280 mAh. Au moment de l’annonce du boîtier, la véritable inconnue était donc l’impact du nouveau capteur plus défini et du double-processeur sur la durée de vie de la batterie.
Dans ses chiffres CIPA, Sony indiquait un total de 610 clichés – soit 100 de moins qu’avec le Sony A7 III. Sur le terrain, le boîtier se montre beaucoup plus endurant (et heureusement). Lors de notre shooting lors du match de hockey sur glace, nous avons pu capturer près de 1200 photos (dont beaucoup en rafale, il est vrai). En revanche, la vidéo peut être extrêmement énergivore, 1/4h de tournage en 4K 50p ayant gloutonné 1/4 de la batterie.
La gestion de la batterie de l’A7 IV est donc rassurante – même si cela ne doit pas vous dissuader d’acquérir une seconde batterie.
Enfin, comme ses prédécesseurs, le boîtier peut être rechargé en USB, ce qui est toujours très pratique sur le terrain. On peut également faire fonctionner l’appareil lorsque ce dernier est branché en USB : pratique pour du streaming vidéo ou du timelapse (même si la batterie ne se charge pas).
Connectivité sans-fil du Sony A7 IV
Le Sony A7 IV offre une connectivité sans-fil très complète. En Wifi, il est compatible avec les bandes 2,4 et 5 Ghz. Et il gère aussi le Bluetooth 4.1. Grâce à l’application Imaging Edge Mobile, on peut facilement piloter l’appareil à distance, transférer ses images vers son smartphone ou encore ajouter les coordonnées GPS.






L’application est disponible pour iOS et Android. Elle se montre facile à utiliser, la procédure d’appairage entre le boîtier et le smartphone étant plus simple qu’auparavant. Nous avons cependant rencontré quelques petits soucis de déconnexion intempestive entre le boîtier et notre iPhone. Gageons qu’une prochaine mise à jour de l’application et/ou du boîtier règlera ce point rapidement.
À qui se destine le Sony A7 IV ?
Comme son prédécesseur l’A7 III, le Sony A7 IV n’est pas un simple hybride « basique ». Offrant une remarquable polyvalence, il pourra répondre aux besoins des photographes comme des vidéastes avec une très bonne qualité d’image, un autofocus véloce et de nombreux modes pour faciliter la prise de vue.
De ce point de vue, l’A7 IV remplit les mêmes cases que le vénérable A7 III, avec une fiche technique augmentée et un certain nombre de nouveautés logicielles. Mais comme dit précédemment, Sony se garde bien de « menacer » ses autres boîtiers avec son A7 IV.
Si vous avez besoin d’un boîtier « sportif », capable d’encaisser une lourde cadence en rafale (et sans blackout dans le viseur), il faudra regarder du côté des boîtiers plus réactifs et plus chers (comme les Sony A9/A9 II/A1). De même, le rolling shutter est toujours aussi présent avec l’obturateur électronique, ce qui peut constituer un frein important – d’autant que le prix est en forte hausse par rapport à l’A7 III.
Cependant, le Sony A7 IV demeure un très bon boîtier, fiable et polyvalent, et qui saura vous accompagner fidèlement.
Conclusion
Au terme de ce test, le Sony A7 IV nous laisse une très bonne impression… même s’il laisse un très léger arrière-goût en bouche. Qu’il est difficile de succéder à un boîtier aussi réussi que l’A7 III !
D’un côté, le boîtier est une réelle avancée par rapport à son prédécesseur. Capteur plus défini, autofocus encore plus véloce et précis, mode vidéo largement augmenté, ergonomie beaucoup plus agréable… Incontestablement, le Sony A7 IV ne manque pas d’atouts pour séduire les photographes et les vidéastes à la recherche d’un véritable couteau-suisse.
Cependant, son tarif de 2799 € nu peut faire réfléchir à deux fois, puisqu’il devient le plus onéreux de sa catégorie. Et à ce prix-là, on aurait aimé que le Sony A7 IV se montre encore plus performant, notamment en termes de montée en ISO, de vitesse en rafale ou de gestion du rolling shutter. À trop vouloir segmenter ses différentes gammes, Sony livre un boîtier certes très séduisant, mais qui demeure perfectible sur certains aspects.
Le Sony A7 IV est disponible au tarif de 2799 € nu et de 2999 € en kit avec l’objectif Sony FE 28-70 mm f/3,5-5,6 chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo, Photo-Univers, à la Fnac et dans toutes les boutiques photo spécialisées.