Annoncés en août 2018, les Nikon Z 6 et Z 7 sont la première incursion de Nikon dans le monde de l’hybride plein format. Vrais faux jumeaux avec deux capteurs différents (24,5 Mpx pour Z 6 contre 45,7 Mpx pour Z 7), ils sont dotés d’une nouvelle monture Z et étaient très attendus par les Nikonistes. Nikon a-t-il réussi sa première incursion dans le monde de l’hybride plein format ? C’est-ce que nous allons voir avec ce test terrain du Nikon Z 6.
Petite précision : possesseur d’un Nikon D800 depuis 2012, je suis passé sur un Nikon Z 6 en janvier 2019. Cela fait donc un peu plus d’un an que le Nikon Z 6 est mon boîtier principal, avec en complément un Fujifilm X-T2. Ce test s’appuie sur mon expérience d’un an avec le Nikon Z 6. Voilà qui est dit.
Sommaire
- À propos de la monture Z
- Prise en main et ergonomie du Nikon Z 6
- Stabilisation 5 axes du capteur
- Connectiques du Nikon Z6
- Performances et qualité d’image du Nikon Z 6
- Nikkor Z 24-70 mm f/4 S : l’objectif de kit à tout faire
- Autonomie du Nikon Z 6
- Nikon Z 6 : un hybride intéressant pour les photographes vidéastes
- À qui s’adresse le Nikon Z 6 ?
- Conclusion
À propos de la monture Z
Avant d’entrer dans ce test, attardons-nous sur la monture Z qui est le format retenu par Nikon pour ses nouveaux hybrides plein format (et APS-C). Cette monture dispose d’un diamètre bien plus large que la monture F des reflex Nikon (55 mm contre 44mm), pour un tirage mécanique également bien plus réduit (16mm contre 46,5mm).
Ces nouvelles mensurations permettent à Nikon de repenser la façon de concevoir ses objectifs, comme nous avons pu le découvrir avec les premières optiques dévoilées. À ce sujet, nous vous invitons à découvrir notre interview d’ingénieurs de chez Nikon concernant la monture Z. Par contre, cette monture plus large ne signifie pas un boîtier plus large, car le Nikon Z 6 est le plein format le plus compact de Nikon.
Cette monture autorise la construction d’optiques avec un pouvoir de résolution supérieur au centre mais surtout sur les bords de l’image. Elle permet également la fabrication d’optique plus compacte, notamment sur les plages focales très larges. En parallèle, avec 11 contacteurs contre 8 pour la monture F, cette monture Z offre une communication plus rapide entre l’objectif et le boîtier. L’une des premières applications de cette technologie est la réduction du focus breathing.
Par contre, l’un des inconvénients de cette monture à faible tirage est l’exposition plus importante du capteur aux éléments. Il faudra donc faire attention aux poussières lors du changement d’objectifs. Et en parlant d’objectifs, Nikon propose un adaptateur FTZ (F to Z) pour adapter des objectifs en monture F à cette nouvelle monture Z : nous en reparlerons dans ce test.
Pour retrouver les caractéristiques techniques du Nikon Z 6, nous vous proposons de consulter notre article de présentation :
Nikon Z6 et Z7 : le futur de l’hybride plein format sera-t-il Nikon ?
Prise en main et ergonomie du Nikon Z 6
Le Nikon Z 6 dispose de la même ergonomie que le Z 7 : les deux boîtiers sont jumeaux de l’extérieur, et c’est à l’intérieur que cela change.
Très bon rapport taille / poids pour une prise en main confortable
J’ai pu prendre en main de nombreux boîtiers hybrides, notamment chez Sony avec la gamme Alpha, et le Nikon Z 6 est l’un des hybrides plein format qui offre les meilleures sensations en main (parole de Nikoniste). La poignée est suffisamment creusée et également assez haute (6,5 cm de grip en hauteur) pour permettre de placer facilement les 4 doigts de la main. Bien sûr, les photographes aux grandes mains pourront toujours trouver à redire sur cet hybride, et une poignée additionnelle est désormais disponible – bien qu’un peu décevante à mon goût, car elle ne permet pas de déporter le déclencheur en orientation verticale.
À l’arrière du boîtier, la trappe dédiée à la carte mémoire fait également office de repose pouce, avec un ergo de retour en caoutchouc qui complète la bonne prise en main globale du boîtier. Comme lors de notre prise en main du Nikon Z7, nous avons parfois noté que cette trappe à carte mémoire pouvait s’ouvrir en sortant le boîtier de son sac photo, selon la manière dont on l’attrape.
Le Nikon Z 6 dispose d’une construction en alliage de magnésium qui assure une robustesse et une longévité au boîtier. Il dispose de la même construction que le D850 ou le D5, avec également une construction « tout temps » pour le protéger de la poussière et de l’eau, au même niveau que le D850. Cette tropicalisation se retrouve également sur les premiers objectifs S en monture Z permettant un usage en conditions difficiles.
Cette construction n’empêche pas le boitier d’être compact et relativement léger, avec un poids de 585 g boîtier seul, et 675 g en comptant la batterie et la carte mémoire. Ses dimensions de 134 mm x 100,5 mm x 67,5 mm (largeur x hauteur x épaisseur) ne le placent pas parmi les boîtiers les plus compacts, mais on comprend ici que Nikon a privilégié la bonne préhension à la compacité maximum, et le pari est tenu avec un très bon équilibre taille / poids. Les plus précis diront que face au D750 et ses 840 g, la différence de poids est mince, mais elle existe bel et bien.
Un design et une ergonomie dans la continuité des reflex Nikon
En termes de design, le Nikon Z6 reprend les codes de Nikon, à savoir la griffe rouge sur la poignée, mais aussi le revêtement caoutchouc antidérapant ainsi que le placement de nombreux boutons. Finalement, en passant d’un reflex Nikon comme le D800 au Nikon Z 6, le photographe n’est pas déboussolé et est plutôt rassuré, car il retrouve facilement ses marques.
Nikon a ici cherché à faire de son hybride une continuité de ses boitiers reflex plein format D750 et D850. Tenir un Z 6, c’est avant tout tenir un boîtier Nikon et c’est sûrement ce qui pourrait séduire de nombreux Nikonistes peu convaincus par l’ergonomie des hybrides plein format jusqu’à maintenant.

À l’avant du boîtier, on retrouve l’imposante monture Z, avec deux boutons Fn1 et Fn2 sur son côté, là où se trouvent le testeur de profondeur de champ et le bouton Fn sur les reflex Nikon. Par défaut, ces boutons sont attribués au choix du mode de mise au point et zone AF ainsi qu’à la balance des blancs.
Une petite remarque sur la qualité du revêtement de la poignée : ce dernier est déjà un peu usé/abimé juste à côté des boutons Fn1 / Fn2 en raison du frottement avec les doigts/ongles lors de la prise en main du boîtier. On sent qu’ici le revêtement aurait pu être un peu plus dur et épais.
Sur le dessus de la poignée, on retrouve le bouton ON/OFF associé au déclencheur, le bouton d’enregistrement vidéo ainsi qu’un bouton ISO et la correction d’exposition. Sur la partie supérieure gauche, on retrouve le sélecteur de modes PASM ainsi que trois positions U1, U2 et U3 pour des réglages personnalisés, mais également un mode Auto pour les plus néophytes. À noter que cette molette dispose d’un verrou automatique pour ne pas changer de mode par erreur.
À l’arrière du boîtier, on retrouve les boutons classiques pour un boîtier Nikon, mais organisés d’une manière différente : finie la colonne de bouton sur la gauche, tous les boutons se retrouvent sur la droite, notamment dans la partie inférieure, pour laisser plus de place à l’écran inclinable arrière de 3,2 pouces. Comme sur les reflex Nikon, le passage du mode photo au mode vidéo se fait à l’aide d’un interrupteur, qui permet également de choisir les éléments affichés à l’écran (Disp).
Petit détail également : en changeant du mode Photo ou Vidéo, les informations présentes dans le menu rapide (le “i”) changent pour offrir des paramètres plus cohérents avec le mode choisi. Et ces paramètres sont entièrement personnalisables, comme une grande partie des boutons de l’appareil : il est ainsi possible d’ajouter ses propres réglages à ce menu rapide.
Un bouton AF-ON (très pratique, voire indispensable), un joystick et les boutons info, zoom, menu, sélection du mode de déclenchement ainsi qu’un sélecteur multidirectionnel sont également accessibles à l’arrière du boîtier.
Par rapport aux reflex plein format Nikon récents, on retrouve tous les boutons arrière ou presque : le bouton pour sécuriser une photo (la petite clé) disparaît, ainsi que la fonction pour verrouiller le collimateur AF (le L sur le sélecteur multidirectionnel). On notera cependant qu’il y a un peu moins de boutons que sur un reflex, encombrement plus restreint oblige. Ainsi, le sélecteur de mode n’est plus doublé par la sélection du mode de déclenchement, qui est remplacé par un bouton supplémentaire qui permet de régler également le retardateur et les différents niveaux de rafale, avec une granularité supplémentaire sur la vitesse de la rafale basse (entre 1 et 5 i/s).
Une double molette avant/arrière permet d’effectuer les réglages du boîtier. Ces molettes sont bien entendu personnalisables, tout comme la grande partie des boutons du boîtier, offrant une personnalisation appréciable.
Un écran OLED de contrôle se trouve également sur le dessus du boîtier pour afficher les informations importantes : vitesse, ouverture, niveau de batterie, nombre de vues restantes, mode de déclenchement, sensibilité ISO, etc. Absent sur les hybrides Sony jusqu’à maintenant, ce type d’écran est vraiment bienvenu. Il est rétroéclairé et peut se désactiver pour économiser de la batterie ou si vous ne l’utilisez pas – une caractéristique que l’on retrouve également sur le Canon EOS R. Malheureusement, lorsque le boîtier est éteint, aucune information n’est affichée sur cet écran de contrôle, même pas l’espace restant sur la carte mémoire par exemple.
Qui dit appareil photo hybride dit également la présence d’un mode « silencieux » qui permet de déclencher en utilisant un obturateur électronique. Ce mode est très utile pour photographier en toute discrétion, puisque l’appareil n’émet pas le moindre bruit. Par contre, il faut se rappeler les limites de ce mode, notamment en photographiant en intérieur avec un éclairage artificiel : des bandes peuvent apparaitre à l’écran selon la vitesse d’obturation choisie, et le mode anti-flickering pour réduire le scintillement tout comme le déclenchement du flash sont désactivés. Si vous photographiez un sujet qui se déplace rapidement dans le champ, des déformations peuvent également apparaitre avec ce mode « silencieux ». C’est pour cette raison que l’obturateur électronique est à manier avec prudence.
Écran orientable tactile et viseur électronique de haut vol
Le Nikon Z 6 dispose d’un écran tactile multipoint et orientable de 3,2 pouces (8 cm) avec une résolution de 2,1 millions de points. Cet écran est entièrement tactile : il est possible de toucher l’écran pour faire la mise au point seulement, ou bien la mise au point + déclencheur.
En mode visualisation, on peut zoomer dans une image avec deux doigts, ou faire défiler les images comme sur un smartphone. La partie tactile est (presque) sans compromis : il n’est seulement pas possible de définir le collimateur de mise au point du doigt lorsque l’on a l’oeil dans le viseur, comme le font certains hybrides. Mais finalement, c’est le rôle du joystick et cette fonctionnalité, présente sur d’autres boîtiers, vient souvent compenser l’absence de joystick.
Le tactile permet également de naviguer dans les menus. L’écran s’oriente à 170°. On ne peut pas tout avoir… comme également un écran sur rotule qui aurait été plus pratique à utiliser, notamment pour de la vidéo.
Viseur électronique avec verres optiques Nikon
Du côté du viseur, Nikon a misé sur un viseur électronique Quad VGA OLED de 3,69 millions de points utilisant un jeu de lentilles Nikon pour offrir un grossissement de 0,8x très confortable et un dégagement oculaire de 21mm. Ce bloc optique signé Nikon permet de réduire les aberrations et d’offrir une visée électronique très précise. La couverture est bien entendu de 100% (comme la majorité des EVF) et Nikon indique un lag réduit grâce à un taux de rafraichissement à 60 fps. À ce niveau-là, de nombreux boitiers montent jusqu’à 120 fps avec une absence de blackout. Sur ce point, le viseur du Nikon Z 6 saccade un peu lors des rafales, mais le résultat est assez honorable tout de même.
Bien sûr, venant du reflex, vous pourrez voir dans le viseur de ce boîtier toutes les informations de réglages, ainsi que les photos ou vidéos prises, un plus non négligeable offert par le viseur électronique face à la visée reflex.
Est-ce que l’EVF du Nikon Z 6 nous fait oublier le viseur optique des reflex plein format de la marque ? Oui, je crois que l’on peut maintenant le dire, le viseur optique a bien vécu et aujourd’hui la technologie de viseur OLED, notamment celle de Nikon, permet d’envisager le passage avec sérénité.
D’autant plus que l’EVF offre une plus grande flexibilité grâce à l’affichage de toutes les informations, des menus et des images prises sans quitter l’oeil du viseur, sans parler du rendu en temps réel de l’exposition de la photo finale, un véritable gain de temps pour qui vient du monde du reflex et de la visée optique.
Et ce viseur électronique permet également d’intégrer le niveau ou l’histogramme directement dans le viseur, une belle avancée pour les Nikonistes venant du reflex, même si cette option est monnaie courante depuis quelques années dans le monde de l’hybride.
Un capteur de proximité très réactif permet d’activer en quasi temps réel le viseur électronique en portant l’oeil au viseur. Le réglage de la dioptrie se fait sur le côté du viseur, grâce à un bouton-poussoir. De l’autre côté de l’écran, un bouton permet de choisir le mode de moniteur : viseur seul, écran seul, sélection automatique et priorité au viseur. Il est également possible de limiter les options de ce bouton dans les menus.
Personnellement, le mode priorité au viseur est mon favori : le viseur électronique est activé en priorité, mais il reste possible d’utiliser l’écran pour par exemple accéder aux menus ou regarder ses images. Mais en ôtant l’oeil du viseur, l’écran ne prend pas la relève, et le viseur se désactive également, permettant de gagner de l’autonomie.

Autre option : il est possible de choisir entre la visualisation des réglages de prise de vue dans le viseur EVF (ce que je vois est le résultat final) ou l’affichage de la scène avec une luminosité et couleur optimisée pour la visibilité – un point notamment utile en faible condition d’éclairage ou pour voir tous les détails de l’image, indépendamment des réglages sélectionnés.
Stabilisation 5 axes du capteur
L’autre belle évolution est l’arrivée de la stabilisation capteur sur un boîtier plein format Nikon. Doté d’une stabilisation 5 axes intégrée au capteur, le Z6 (et le Z7) peuvent récupérer jusqu’à 5 stops de lumière. Pourquoi « jusqu’à » ? Parce que cette stabilisation 5 axes (lacet, tangage, roulis, X et Y) n’est pas automatique sur ce boîtier. Elle s’obtient uniquement avec les optiques natives en monture Z.
En utilisant un adaptateur (comme le Nikon FTZ), on descend à une stabilisation jusqu’à 3 axes avec les optiques en monture F. Ce petit détail n’était pas vraiment expliqué par Nikon lors du lancement de ce boîtier. Si vous utilisez une optique Nikon stabilisée, c’est la stabilisation de l’optique qui prendra le pas sur celle du capteur, jugée plus efficace.
Dans tous les cas, cette stabilisation du capteur permet deux choses :
- de gagner la stabilisation 3 axes avec d’anciens objectifs en monture F avec l’adaptateur FTZ (ou d’autres optiques avec d’autres adaptateurs)
- de disposer d’objectifs Nikon Z qui n’ont pas besoin de stabilisation optique, permettant une construction plus simple, plus légère et plus compacte
Dans les faits, cette stabilisation 5 axes permet de réaliser des photos avec une vitesse très lente à main levée sans se poser de question, comme par exemple sur ces photos réalisées avec avec le Nikkor Z 24-70mm f/4 S :



Connectiques du Nikon Z6
Sur le côté gauche, on retrouve toutes les connectiques du boîtier : entrée micro et prise casque, prise USB 3.0 Type C et port mini-HDMI ainsi qu’un connecteur pour télécommande filaire. Contrairement aux boîtiers reflex plein format de Nikon comme le D850, ce boîtier ne dispose pas de prise synchro flash, mais il faut dire que de moins en moins de photographes l’utilisent, notamment avec l’essor des systèmes radio sans fil.
Les trappes en caoutchouc qui permettent de brancher des accessoires ou prises sont pratiques, car elles peuvent être ouvertes à moitié. Ainsi, les connecteurs micro et casque sont placés ensemble, avec la prise micro accessible en premier, sans dévoiler le connecteur casque. Les prises télécommande, mini-HDMI et USB-C sont ensuite groupées, avec la prise télécommande la plus accessible. Une fois le cache en caoutchouc soulevé, il est possible de le faire pivoter pour libérer complètement l’accès.
De l’autre côté du boîtier, on retrouve la trappe pour carte mémoire, avec un slot unique pour carte XQD, compatible avec le prochain standard CF Express par une mise à jour du boîtier. Nous n’allons pas refaire le débat sur l’intérêt ou non d’avoir un double slot mémoire. Pour notre test, nous avons utilisé une carte XQD 64 Go de chez Sony, de la gamme G, qui permet des vitesses d’écriture jusqu’à 400 Mb/s et jusqu’à 440 Mb/s en lecture. Cette carte est suffisamment rapide pour gérer tous les flux du boîtier, qu’il s’agisse de la rafale ou de la vidéo 4K. Comparé à une carte SD, la carte XQD s’avère bien plus solide et résistante, ce qui est un bon point pour ce format.
Le boîtier dispose du Bluetooth et du Wifi pour se connecter à un appareil mobile ou une tablette grâce à l’application SnapBridge, qui fonctionne correctement et permet le contrôle à distance du boîtier ainsi que le transfert des images en pleine définition, y compris au format RAW pour un workflow complet en mobilité. Sur ordinateur, vous pouvez installer l’application méconnue Wireless Transmitter Utility de Nikon pour envoyer très simplement vos images en Wifi.
Performances et qualité d’image du Nikon Z 6
Passons maintenant aux performances et à la qualité d’image du Nikon Z 6. Les boitiers Z 6 et Z 7 partagent de nombreuses similarités, mais disposent de capteurs différents. Le Nikon Z 6 dispose d’un capteur CMOS plein format rétroéclairé (BSI) de 24,5 Mpx. C’est bien moins que le Nikon Z 7 qui monte à 45,7 Mpx et c’est l’une des principales différences entre les deux boîtiers. D’ailleurs, les différences sont tellement minimes que le manuel d’utilisation est le même pour le Z 6 et Z 7.
Qualité d’image du Nikon Z 6
Comme expliqué en introduction, cela fait plus d’un an que je dispose du Nikon Z 6 (achat personnel) et j’ai pu le tester avec plusieurs optiques : le Z 24-70mm f/4 S, le Z 24-70mm f/2.8 S, le Z 35mm f/1.8 S, mais aussi des optiques à monture Nikon F – Tamron 24-70mm f/2.8 G2, Tamron 15-30mm f/2.8 G2 – grâce à l’adaptateur FTZ qui a le mérite de très bien fonctionner en photo, un peu moins en vidéo, mais le problème est davantage lié aux optiques utilisées avec par exemple le Nikkor 50mm f/1.4 G qui n’est pas adapté à la vidéo en raison de son autofocus très bruyant.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Z 6 et ces différents objectifs. Les fichiers ont été obtenus à partir du fichier RAW passé dans Lightroom puis exporté en JPEG. Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en plus grand.




Avant toute chose, la qualité des images produites par le Nikon Z 6 est selon moi sans défaut – comme la majorité des boîtiers sortis ces dernières années. Le rendu des images du Z 6 est très bon, avec une bonne restitution des détails, des couleurs chaudes – comme les Nikonistes les aiment – et une bonne plage dynamique, légèrement supérieure à celle du Nikon D750 qui avait déjà un très bon score sur ce point.

Le niveau de détails dans les images réalisées avec ce boîtier est vraiment très bon, notamment avec le Z 24-70mm f/4 S fourni en kit avec le boîtier. Avec le Z 35mm f/1.8 et les Z 50mm f/1.8 S, le bokeh est doux et très agréable, avec également un très bon piqué.
On pourrait dire que le rendu et la qualité d’image du Z 6 se rapprochent vraiment ce que l’on peut obtenir avec le Nikon D750, avec toutes les innovations apportées par le système hybride (EVF, silence, rafale, vidéo, etc.)

Pour améliorer encore la qualité des images, l’obturation électronique au premier rideau est intéressante à activer sur le boîtier, afin de réduire les vibrations provoquées par le mouvement de l’obturateur mécanique, sans pour autant passer à l’obturateur électronique dont les inconvénients peuvent être nombreux sous certains éclairages ou pour certains sujets à mouvement rapide. Attention, à ne pas utiliser avec des vitesses très rapides, car cela peut causer une mauvaise exposition. La limite de vitesse passe d’ailleurs de 1/8 000 s à 1/2 000 s en utilisant cette fonctionnalité.

Un dernier mot sur l’adaptateur FTZ qui permet d’utiliser des objectifs en monture F : ce dernier ne dégrade pas la qualité d’image – il n’y a aucun élément optique supplémentaire – et permet simplement de compenser le tirage mécanique pour que les objectifs puissent fonctionner correctement avec la monture Z. Il conserve ainsi l’autofocus – sauf avec les optiques AF et AF-D – et permet d’ajouter la stabilisation du capteur à des optiques qui en étaient dépourvues.
Montée en sensibilité du Nikon Z6
Qui dit moins de mégapixels (à taille de capteur égal) signifie que les photosites sont plus grands, ce qui permet un meilleur rapport signal/bruit du Z6 par rapport au Z7. Les photosites du Z 6 sont plus gros : 5,94 µm contre 4,29 µm pour le Z 7.
Le Nikon Z6 dispose d’ailleurs d’une sensibilité plus élevée que le Z7, avec la possibilité d’aller jusqu’à 51 200 ISO contre 25 600 ISO sur le Z7. Cette sensibilité est extensible jusqu’à 204 800 ISO.
Dans la pratique, comment se comporte ce boîtier en termes de sensibilité ISO ? C’est ce que nous avons analysé en réalisant une série d’images en basse lumière.
Nous avons ainsi testé le boîtier dans des conditions terrain et en très faible lumière et les résultats sont très bons. À 3 200 ISO, le bruit numérique est peu visible.

À 6 400 ISO, on remarque un peu plus précisément le bruit numérique, en zoomant à 100% sur l’image. Mais de manière générale, le niveau de qualité est encore très acceptable, avec notamment des détails très présents.

À 12 800 ISO, la qualité se dégrade bien entendu, notamment sur le rendu de la peau, et le bruit se fait bien plus présent, avec notamment un bruit chromatique un peu plus présent et un grain un peu plus gros.

Mais globalement, et c’est la même remarque que nous faisions sur le Nikon D750 : ici encore, le bruit numérique est traité de manière très fine et pourrait presque être « agréable ». Sur le Nikon Z 6, l’image conserve une grande quantité de détails et on observe peu de bruit chromatique qui vienne changer radicalement la colorimétrie de l’image.




À moins de réaliser des tirages en grand format ou de recadrer fortement votre image, le Nikon Z 6 permet de photographier à 6400 ISO sans souci, ce qui permet même de placer le boîtier en sensibilité ISO Auto dans la majorité des usages, sans se soucier de la valeur ISO retenue.
Si vous souhaitez pousser la sensibilité au maximum, voici à quoi ressemble une photo à 22 800 ISO et à 51 200 ISO :


Performances en rafale du Nikon Z6
L’autre avantage du Z6 par rapport au Z7 c’est sa rafale plus rapide : 12 i/s avec le suivi AF contre 9 i/s pour le Z7. À la sortie du boîtier, cette rafale s’effectuait avec AF continu, mais exposition de l’image (AE) sur la première image. Depuis la sortie du firmware 2.00 des Z 6 et Z 7, la rafale en AF et AE continus est désormais possible à la même vitesse, une belle amélioration logicielle !
La rafale plus rapide du Nikon Z 6, gérée par le processeur Expeed 6, s’explique sûrement par la quantité moindre de données à gérer liée au capteur moins défini du Z6.
Le Nikon Z 6 dispose d’un délai de mise en tension dans la moyenne des hybrides et se révèle plutôt réactif avec une seconde et demie.


La rafale de 12 i/s s’obtient en utilisant le mode Continu H (étendu) au format JPEG, RAW ou RAW + JPEG (en RAW 12 bits) avec l’obturateur mécanique. En obturateur électronique, on obtient 1 image de moins à 11 i/s. Pour obtenir la rafale la plus rapide, notamment en mode Continu L et H, le mode silencieux (obturateur électronique) doit donc être désactivé.
Le Nikon Z 6 fait donc mieux que le Sony A7 III, qui s’en rapproche le plus avec 10 i/s en AF/AE continu. Il distance considérablement le Canon EOS R, qui plafonne à seulement 5 i/s avec suivi AE/AF.
En termes de mémoire tampon, le Z 6 est capable de tenir la rafale jusqu’à 47 images en JPEG, jusqu’à 35 images en RAW 12-bit compressé et jusqu’à 29 images en RAW + JPG, une performance honorable.
Autofocus du Nikon Z 6 : de bonnes performances, mais ne comptez pas faire de la photo de sport avec
Sur sa gamme reflex, Nikon maîtrise parfaitement l’autofocus de ses boitiers, avec pour les habitués la fonction « suivi 3D » très efficace. Avec la gamme Z, Nikon se frotte à l’autofocus hybride, même si le constructeur a déjà fait ses preuves sur cette technologie avec les Nikon 1 – et le développement des Nikon DL, qui n’ont malheureusement jamais vu le jour.
Est-ce que les derniers hybrides Nikon font un parcours sans faute sur la gestion de l’autofocus, notamment sur le Nikon Z 6 ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans cette partie du test.
Pour les utilisateurs de reflex Nikon, attardons-nous un peu sur le mécanisme d’autofocus hybride, combinant corrélation de phase et détection de contraste. Sur cet appareil, et comme sur l’ensemble des hybrides par aux reflex, c’est le capteur d’image qui permet de réaliser l’autofocus, et non un capteur dédié. Cela implique généralement une couverture plus étendue de l’image pour pouvoir réaliser l’autofocus.

Sur un reflex, la gestion de l’autofocus est généralement différente entre la visée optique et la visée à l’écran, le fameux Live View. Généralement, le Live View est plus lent que la visée optique. Sur le Z 6, les performances sont identiques, puisqu’il s’agit de la même technologie utilisée.

Le Nikon Z 6 dispose de 273 points AF, qui couvrent environ 90% de la zone d’image. Si vous photographiez avec une optique DX, le recadrage 1,5x permettra à l’autofocus de couvrir 100% de l’image.

Venant d’un Nikon D800, c’est un réel plaisir de pouvoir choisir précisément le collimateur où faire la mise au point, et ne plus forcément devoir faire la mise au point sur son sujet au centre – collimateur plus réactif – puis décaler son boîtier, au risque de ne pas avoir une mise au point précise.

Sur le Z6, plusieurs modes de mise au point sont proposés : AF Zone réduite (uniquement en AF-S), AF point sélectif, AF zone dynamique (uniquement en AF-C), AF zone large (Small ou Large) et AF zone automatique.
Pas de suivi 3D me diront les utilisateurs de reflex Nikon, mais j’y reviens. Durant mon test, j’ai beaucoup utilisé l’AF « point sélectif », qui permet de sélectionner un collimateur AF, offrant le même comportement que sur un reflex. Le mode AF « zone dynamique » est également intéressant lorsque vous photographiez un sujet en mouvement : en autofocus continu, la mise au point est faite sur le point central et si le sujet quitte cette zone (pour une raison inconnue) – mais qu’il reste sur un point AF voisin – alors la mise au point est conservée.
Et comment faire le suivi d’un sujet alors, comme sur mon bon vieux reflex ? Pour effectuer le suivi d’un sujet en mode AF-C, il faut utiliser le mode AF « zone automatique ». C’est un peu bizarre comme terminologie, mais ce mode est le plus intelligent : il est capable de détecter un sujet et apporte par défaut la priorité aux visages. Le suivi des visages fonctionne relativement bien avec les objectifs Nikkor Z, mais peine un peu avec les optiques non optimisées, comme par exemple le Nikkor AF-S 50mm f/1.4 G, qui fait également beaucoup de bruit.
Le suivi du sujet perd la 3D
Lorsque nous avions découvert les Z 6 et Z 7, nous nous demandions où Nikon avait placé la fonction de suivi 3D tant appréciée sur ses boitiers reflex professionnels. Et bien cette fonction a disparu, mais est remplacée ici par une fonction de suivi du sujet qui s’en rapproche, bien que la méthode diffère quelque peu et, disons-le, est bien moins pratique.

Pour utiliser le suivi 3D sur reflex, il suffisait de choisir le mode puis d’appuyer à mi-course sur le déclencheur pour accrocher le sujet qui se trouvait devant le collimateur actif. Sur les Z 6 et Z 7, il faut désormais passer en mode AF zone automatique – l’appareil choisit automatiquement où faire la mise au point – puis d’appuyer sur la touche OK à l’arrière du boitier pour faire apparaitre un réticule de ciblage au centre de l’écran.
On déplace pour viser son sujet, puis on appuie à nouveau sur OK, ou à mi-course sur le déclencheur pour démarrer le suivi. Le réticule a une taille unique, un peu grande à mon goût si on veut suivre un sujet très précis. Si l’on veut changer de sujet, il faut de nouveau appuyer sur OK et le réticule se replace au centre de l’appareil, ce qui force un nouveau réglage pour le réactiver. Et une fois qu’on a terminé avec le suivi, il ne faut pas oublier de repasser en mode AF point sélectif par exemple. C’est je trouve un peu compliqué, surtout lorsqu’on est en plein dans l’action et qu’il faut réagir vite, sans quitter l’oeil du viseur.

Il est important de noter que l’autofocus du Nikon Z 6 à sa sortie n’est plus du tout le même que celui disponible aujourd’hui suite à des mises à jour firmware. Ainsi, en mai dernier, Nikon a dévoilé sa mise à jour du logiciel interne 2.00 qui apporte de meilleures performances d’autofocus, notamment en basse lumière ainsi que le mode autofocus à détection d’oeil (Eye-Detection AF) disponible à la fois en AF-S et AF-C pour de la photographie de portrait statique ou en mouvement. Cette fonction nécessite d’être sur le mode de mise au point avec zone automatique.
Depuis cette mise à jour, la détection des visages – et de l’oeil – est rapide et très précise, un vrai régal pour capturer un portrait, notamment à pleine ouverture avec une focale fixe ouvrant à f/1.4 ou f/1.8.
En termes de sensibilité autofocus, la mise à jour 2.00 du Z 6 permet d’améliorer la sensibilité AF de manière conséquente :
- En mode normal, on passe d’une sensibilité AF de -2 IL à -3,5 IL,
- en mode AF faible lumière, on passe d’une sensibilité AF de -4 à -6 IL, ce qui permet au Z 6 de faire partie des hybrides plein format les plus sensibles en faible luminosité.

Qu’est-ce que ce mode AF faible lumière et que signifient ces chiffres ? Sur ses Z 6 et Z 7, Nikon propose cette option qui permet de faciliter la mise au point automatique en faible lumière. En l’activant, l’appareil va passer de la corrélation de phase à la détection de contraste pour faire le point. La méthode de détection de contraste est plus efficace, mais un peu plus lente, ce qui explique que ce mode d’autofocus soit efficace en faible lumière, mais ralentisse la mise au point.
Durant nos tests, nous avons noté que l’autofocus du Nikon Z 6 était vraiment réactif dans la majorité des cas, même là où la lumière venait à manquer, surtout depuis la mise à jour 2.00 du Z 6 qui permet une meilleure accroche sur le sujet en conditions de faible lumière.
Le mode AF-C (autofocus continu) permet de garder son sujet net même lorsqu’il se déplace vers vous. Avec les optiques en monture Z, la mise au point se fait de manière très rapide et silencieuse. Par contre, avec l’adaptateur FTZ et des optiques en monture F, l’autofocus s’adapte aux performances de l’optique, et on ne peut pas dire que le bruit soit au rendez-vous, surtout lorsque vous êtes en autofocus continu.
Finalement, on ne peut pas encore conseiller le Z 6 pour réaliser des photographies de sport avec des mouvements rapides ; l’autofocus est performant mais ne vient pas (encore) concurrencer les reflex comme les D5, D500 et D850, notamment sur le suivi du sujet. Il sera suffisant si vous faites de la photographie de paysage, du portrait, du reportage posé ou de la photographie de rue, mais pour les sports rapides il faudra vous armer de patience, avec à la clé peut-être quelques déchets.
Nikkor Z 24-70 mm f/4 S : l’objectif de kit à tout faire
Vendu en kit avec le Nikon Z 6, le Nikkor Z 24-70 mm f/4 S est une optique intéressante sur plus d’un point. Elle est compacte, légère et offre un très bon niveau de détails pour une optique f/4.
Chez Nikon, c’est la première fois qu’une version 24-70 mm est disponible en ouverture f/4, offrant une solution plus polyvalente et moins onéreuse que le sacro-saint zoom f/2.8 (désormais aussi disponible).
Avec seulement 500 g sur la balance et une compacité maximale de 8,85 cm objectif replié, ce zoom est un compagnon idéal pour le Z 6, et Nikon s’inspire ici de Sony et de la version Zeiss Vario-Tessar T* FE 24 – 70 mm F4 ZA OSS.
L’objectif dispose d’une construction optique composée de 14 lentilles réparties en 11 groupes (dont 1 lentille en verre ED, 1 lentille en verre ED asphérique, 3 lentilles asphériques, des lentilles avec traitement nanocristal et 1 lentille avant traitée au fluor) et est rétractable, pour un encombrement minimal dans le sac.


L’optique dispose de joints d’étanchéité et est tropicalisée pour limiter l’intrusion de poussières ou d’eau lors de vos pérégrinations photographiques. Elle dispose d’une construction minimaliste noire et sobre, et même si son fût semble plus « léger » que la version f/2.8 S, l’optique inspire confiance et est agréable à utiliser avec une large bague de zoom.
J’ai également apprécié la faible distance de mise au point minimale : cet objectif se paie le luxe de pouvoir réaliser une mise au point à seulement 30 cm, là où la version f/2.8, en monture F et Z, nécessite 38 cm au minimum. Cela permet de réaliser des plans très serrés et se laisser séduire par la proxyphotographie.
En plus des photos présentes dans ce test, voici une sélection de photos réalisées avec cet objectif :





Autonomie du Nikon Z 6
En termes d’autonomie, nous faisons la même remarque que lors de notre prise en main du Nikon Z 7 : l’autonomie réelle est bien supérieure à l’autonomie annoncée.
Le Z 6 est fourni avec un chargeur externe et utilise les nouvelles batteries EN-EL15b de 1900 mAh, qui ressemblent aux anciennes batteries EN-EL15 et EN-EL15a mais sont les seules qui peuvent être rechargées à l’intérieur du boîtier en USB-C – compter environ 3h pour une recharge complète. L’appareil fonctionne donc avec les anciennes batteries, un très bon point pour les photographes disposant d’une série de batteries liées à un précédent boîtier D500, D750, D800, etc.
Dans les faits, l’autonomie moyenne de ce boîtier se situe davantage aux alentours de 400-450 images par batterie, soit bien plus que les 310 à 380 images indiquées par Nikon dans ses mesures avec la norme CIPA. On peut donc dire que le Nikon Z 6 offre une autonomie dans la moyenne – pour un hybride – mais qu’il faudra s’équiper d’une ou deux batteries supplémentaires pour photographier plus longtemps.

L’autre idée, c’est de paramétrer son appareil de manière plus intelligente afin qu’il soit moins énergivore, en faisant en sorte que ni l’écran LCD arrière ni le viseur électronique ne s’allume automatiquement. Le Z 6 est ainsi paramétrable pour que seul l’écran du viseur (le plus énergivore) s’allume lorsque l’on approche l’oeil dans le viseur, ainsi, le reste du temps, aucun écran n’est allumé, ce qui permet de belles économies d’énergie. Rassurez-vous, en appuyant sur le bouton Lecture pour voir ses photos, l’écran arrière s’activera sans aucun problème.
Nikon Z 6 : un hybride intéressant pour les photographes vidéastes
Si le Nikon Z 6 est performant en photo, qu’en est-il de son aspect vidéo, tant vanté par Nikon – qui propose d’ailleurs un kit vidéo complet pour le Nikon Z 6 ?
Nikon dévoile un kit vidéo complet axé autour de son hybride Z 6
En vidéo, le boîtier supporte la 4K UHD en 24, 25 et 30 fps échantillonné sur l’ensemble du capteur, sans recadrage et avec un débit de 144 Mbps, un peu mieux que les 100 Mbps du Sony A7 III.
Le boîtier filme également en Full HD 1080 à 60/120 fps. Avec le ralenti 120 fps, le cadrage est cependant réduit au format APS-C mais l’appareil conserve le débit de 144 Mbps et il est possible d’enregistrer la vidéo en ralenti directement sur le boîtier, pour un montage et partage facilité.
En Full HD, il est possible de choisir la qualité de la vidéo, soit « normale » soit « élevée », afin d’obtenir davantage de détails sur l’image. On a l’impression que l’appareil récupère un peu de piqué grâce à cette fonction, ce qui offre une image vidéo très détaillée.
Le boîtier est capable d’enregistrer en N-Log 10 bits via la sortie HDMI et au format vidéo RAW (ProRes RAW) sur le moniteur/enregistreur ATOMOS Ninja V 4K HDR (au prix d’un léger recadrage). Cette dernière fonctionnalité est disponible grâce à une récente mise à jour firmware, qui nécessite cependant le passage dans un SAV Nikon local – une opération payante, par ailleurs.
Nikon Z6 et Z7 : la sortie vidéo en ProRes RAW enfin disponible, mais nécessite une intervention payante du SAV
Le Nikon Z 6 dispose d’un commutateur à l’arrière qui permet de passer du mode photo au mode vidéo, les réglages et écrans pour chaque mode étant paramétrables séparément. L’autofocus peut être sélectionné via l’écran tactile en vidéo, ce qui est assez pratique lorsque l’on veut faire un passage entre deux plans de manière fluide, notamment avec des optiques NIKKOR Z comme le Z 24-70mm f/4 S.
Pour obtenir une meilleure dynamique sans pour autant passer par le N-Log, la fonction D-Lighting, disponible en photo, fonctionne également en vidéo et est paramétrable sur plusieurs niveaux.
Le Nikon Z 6 dispose des Zebra pour afficher les hautes lumières, mais qui n’est malheureusement pas compatible lorsque le focus peaking – « mise en relief » dans les menus du boîtier – est activé. Il faudra donc choisir entre les deux, selon que vous filmiez avec une mise au point manuelle ou automatique.
Le boîtier est capable de filmer jusqu’à 30 min d’affilée, mais limite la taille des fichiers vidéos à 4 Go par fichier. Une vidéo de 30 minutes en 4K pourra ainsi créer jusqu’à 8 fichiers vidéo séparés.
En plus de la stabilisation capteur du Z 6 sur 5 axes, une stabilisation électronique est disponible en mode vidéo pour encore plus de stabilité. Ici, le boîtier va effectuer un recadrage léger sur le capteur – ce qui peut être un point positif en vidéo – et stabilise la scène de manière très efficace.
Durant notre test, nous avons pu effectuer des plans sans stabilisateur externe de type gimbal avec un rendu ultra stable – à tel point qu’une personne ayant regardé la vidéo nous a demandé quel stabilisateur nous avions utilisé. Par contre, pour des plans en mouvement, un stabilisateur externe est recommandé car la stabilisation électronique ajoute une saccade à l’image lorsque l’on déplace l’appareil.
Le Z 6 dispose de fonctions intervallomètre et vidéo accélérée pour réaliser un timelapse directement dans le boitier, avec la possibilité de lisser l’exposition en cas de changement de luminosité, ce qui arrive souvent lorsque l’on souhaite filmer un lever ou coucher de soleil par exemple.
Finalement, Nikon a beaucoup développé la partie vidéo sur ses hybrides à monture Z, et notre test nous a prouvé que l’appareil était capable de réaliser des vidéos de grande qualité, avec une très bonne gestion de la mise au point automatique, fluide et précise. Le fait de pouvoir également filmer l’oeil dans le viseur – chose que les reflex Nikon ne pouvaient pas faire – offre un véritable avantage de stabilisation, avec un viseur électronique bien défini.
Il est également important de mentionner que l’optique de base proposée avec le Nikon Z 6, le Nikkor Z 24-70 mm f/4 S, est 100% compatible avec ses capacités vidéo, en proposant notamment un autofocus silencieux et une correction du focus breathing – qui permet de réduire le changement d’angle de vue lorsque l’on modifie la mise au point. Il est également possible de personnaliser la bague de contrôle, qui par défaut vient régler la mise au point manuelle. Il est ainsi possible de lui dédier un réglage de compensation d’exposition, de réglage de l’ouverture ou bien encore de réglage de la sensibilité ISO.
À qui s’adresse le Nikon Z 6 ?
Le Nikon Z 6 est un appareil photo hybride plein format Nikon. Sa cible principale est donc les photographes Nikonistes qui souhaitent s’équiper d’un appareil plein format et sont tentés par l’expérience hybride, qui apporte un viseur électronique très fonctionnel et surtout d’une excellente qualité avec un grossissement de 0,8x confortable. À certains moment, on oublie qu’il s’agit d’un viseur électronique.
En termes d’usage, le Nikon Z 6 se rapproche d’un boîtier reflex comme le D750 – et désormais, son successeur le D780 reprend le coeur technologique du Z 6, en partie. Il s’agit donc d’un boîtier polyvalent, à l’aise dans de nombreuses situations, que ce soit pour de la photographie de reportage, de portrait, de voyage ou de documentaire.
Peut-être que le Z 6 n’est pas adapté à la photographie de sport à un niveau professionnel, mais Nikon a sûrement un boîtier davantage tourné vers les professionnels en tête pour le futur. Grâce à ses capacités en vidéo, le Z 6 est également intéressant pour un photographe qui souhaite porter le chapeau de vidéaste et réaliser des séquences vidéos très propres.
Finalement, le Nikon Z 6 est surtout intéressant pour les utilisateurs de boîtiers reflex Nikon qui n’avaient jusque-là pas d’autre alternative que d’aller chez Sony pour s’équiper d’un hybride. Un point similaire chez Canon avec les EOS R et RP.
L’année 2019 est donc celle où Sony a vu arriver une forte concurrence sur ce marché. Avec le Z 6, Nikon offre une solution séduisante pour les Nikonistes, qui pourront dans un premier temps continuer à utiliser leur parc optique sans aucun souci de compatibilité grâce à l’adaptateur FTZ.
Conclusion
Vous l’aurez compris, le Nikon Z 6 est selon nous une réussite de la part du constructeur. S’il n’a pas été le premier à arriver sur le marché de l’hybride plein format, il a rebattu les cartes avec sa nouvelle monture Z qui offre de nouvelles possibilités pour les photographes et vidéastes.
Nikon signe un boîtier complet et polyvalent qui devrait séduire de nombreux photographes Nikon à la recherche d’un nouveau souffle photographique et qui sont tentés par les sirènes du mirrorless.


S’agit-il du boîtier parfait de Nikon ? Non, car Nikon a encore beaucoup de chemin à faire pour offrir l’hybride de la maturité. Ce Z 6 ne conviendra ainsi pas à qui cherche un boîtier à haute résolution – bonjour Z 7 – ou encore une bête de course pour la photographie sportive. Sur ce point la série D – et le Nikon D6 à venir – ont encore de beaux jours devant eux.
Mais pour un premier jet, Nikon a visé juste, et les chiffres marché le montrent : le Z 6 s’est placé juste derrière l’A7 III de Sony dans les ventes d’hybrides en valeurs en France depuis février 2019, deux mois à peine après la sortie du Z 6.


S’agit-il du boîtier Nikon qui stoppera l’hémorragie des photographes souhaitant passer à l’hybride, et qui jusqu’alors se dirigeaient vers les hybrides Sony ? Oui, clairement, car le Z 6 (et par extension le Z 7) offre une prise en main et une ergonomie éprouvée et appréciée par les Nikonistes. Le boîtier tombe bien en main, il inspire la confiance, et ses performances – à la fois optique et électronique – sont plus qu’intéressantes.
Certes, passer au Nikon Z 6 implique de repenser son parc optique, bien que l’adaptateur FTZ permette de réutiliser ses objectifs FX en attendant que le parc optique s’étoffe. Cependant, le passage à cette nouvelle monture offre un bond en avant en termes de qualité optique, et permet de profiter des avantages du système hybride que l’on peut difficilement ignorer une fois qu’on y a goûté.
Le Nikon Z 6 est disponible en kit avec le Nikkor Z 24-70mm f/4 S + bague FTZ à partir de 2 599 € chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo ou encore Camara. Un kit Z 6 + bague FTZ est également disponible au tarif de 1 999 € et la version nue est proposée à 1 899 €.
Ainsi, le Nikon Z 6 se paye le luxe d’être moins cher que le Sony A7 III – dont les tarifs débutent à partir de 2289 € sans objectif et montent à 2749 € avec l’optique Zeiss 24 – 70 mm F4 ZA OSS. Du côté de Canon, les tarifs se montrent tout aussi élevés avec un EOS R disponible à 2269 € sans objectif.
Retrouvez le Nikon Z 6 dans notre guide d’achat des meilleurs appareils photo hybrides