Sony Alpha 6600

Prise en main de l’A6600, le plus sportif des hybrides APS-C Sony

En septembre dernier, Sony avait frappé un grand coup en dévoilant deux nouveaux boîtiers hybrides APS-C, les Alpha 6100 et 6600. L’Alpha 6600 se pare de caractéristiques particulièrement prometteuses. À l’occasion de la sortie de ce nouveau boîtier, Phototrend a eu l’opportunité de prendre en main le dernier-né des hybrides APS-C de Sony, accompagné des deux optiques les plus récents de la marque japonaise : les Sony E 16-55 mm f/2.8 G et E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS. Voici nos premières impressions sur le plus sportif des hybrides APS-C de Sony.

Caractéristiques du Sony Alpha 6600

Le nouveau Sony Alpha 6600 incarne le haut de gamme des hybrides APS-C de la marque japonaise. Il vient prendre la relève de l’Alpha 6500 qui avait été lancé en octobre 2016 et se dote d’un capteur Exmor CMOS de 24,2 millions de pixels stabilisé sur 5 axes. Il est couplé au processeur Bionz X, que l’on retrouve aussi sur les récents A7R IV, A9 II et RX 100 VII.

Il mise sur un mécanisme d’AF 4D focus ultra-rapide, la mise au point devant se faire en 0,02 seconde seulement. Pour parvenir à un tel résultat, il se base sur un autofocus hybride, composé de 425 points AF à détection de phase ainsi que de 425 points à détection de contraste.

On retrouve également les fonctions Real-Time AF Tracking et Real-Time Eye AF Tracking : pour mémoire, Sony avait apporté ces deux modes de fonctionnement à ses anciens boîtiers via une récente mise à jour. Il mise également sur une rafale à 11 images par seconde avec suivi du sujet : un point qui devrait ravir les photographes animaliers ou les amateurs de sport.

Pour en savoir plus sur les caractéristiques techniques de ce boîtier, nous vous invitons à lire notre article détaillé sur le Sony A6600.

Ergonomie générale

Le Sony Alpha 6600 s’inscrit dans la droite ligne des hybrides APS-C de la marque orange et noire. Il s’avère assez léger pour un boîtier de sa catégorie (503 grammes avec batterie et carte mémoire). Mesurant 12 cm de large sur 6,7 cm de haut pour 5,9 cm d’épaisseur, il ne vient pas bouleverser les codes stylistiques des boîtiers de la série Alpha. On constate toutefois une poignée légèrement plus prononcée que par le passé : cette dernière offre une meilleure prise en main du boîtier… mais a également permis à Sony d’intégrer une batterie NP-FZ100, qui a déjà fait ses preuves sur les autres hybrides professionnels de la marque.

Si la prise en main est globalement agréable, la faible hauteur et le design plutôt anguleux du boîtier font que le coin inférieur gauche vient appuyer sur le muscle du pouce. Un point qui peut devenir gênant à la longue, surtout lorsque l’appareil est équipé d’une optique assez lourde.

Au dos du boîtier, on retrouve un grand écran de 2,95 pouces monté sur une double-charnière. Ce mécanisme permet à l’écran d’être incliné vers le haut ou vers le bas, permettant de shooter à bout de bras ou près du sol très facilement. Cet afficheur est de très bonne facture et offre un rendu très précis (quoique très légèrement plus froid que chez Canon ou Nikon). Il se montre toutefois assez peu lumineux par défaut : en plein soleil, il faut faire un détour dans les menus de l’appareil pour accroître la luminosité de l’afficheur… mais au détriment de la fidélité des couleurs.

Par ailleurs, nous sommes un peu déçus par l’interface tactile de Sony : contrairement à celle de ses concurrents, elle ne permet pas de naviguer dans les paramètres de l’appareil ni de sélectionner facilement les options de prise de vue (et elles sont nombreuses). Pour ce faire, il faut s’en remettre aux touches de navigation présentes sur le côté droit de l’appareil. Heureusement, l’écran tactile permet de spécifier très rapidement la zone de l’image sur laquelle l’appareil doit effectuer la mise au point.

N’oublions pas le viseur électronique intégré, basé sur un écran OLED de 2,3 millions de points. S’il n’est pas aussi grand que sur un A7 III, il permet malgré tout une visée confortable et offre un rendu très qualitatif. À noter qu’une petite roue crantée permet de régler facilement la correction dioptrique du viseur. Idéal pour les porteurs de lunettes.

La connectique est aussi particulièrement complète : port USB type C (qui permet de recharger l’appareil), prise micro et prise casque, port micro HDMI… On notera aussi la présence de la griffe porte-accessoires située sur le dessus de l’appareil et qui offrira la possibilité de monter un flash compatible.

Enfin, mentionnons les 4 touches paramétrables de l’appareil, présentes sur le dessus et à l’arrière de l’appareil, qui permettront aux photographes de gagner en efficacité. Malheureusement, les menus de Sony demeurent fidèles à eux-mêmes et emploient encore trop d’abréviations parfois difficilement compréhensibles.

Un hybride hautes performances

Nous avons eu l’opportunité de prendre en main le Sony Alpha 6600 en conditions réelles, et sommes allés nous promener dans les rues de Paris avec le dernier-né des hybrides APS-C de la marque.

La première bonne surprise vient des performances de son autofocus : ces dernières sont particulièrement impressionnantes, quel que soit le type de sujet photographié. La mise au point est quasi-instantanée et permet de déclencher extrêmement spontanément. Un point qui ravira autant les photographes sportifs que les amateurs de street photography.

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Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 55 mm – 1/100s – f/5,6 – 125 ISO

La détection et le suivi de l’œil sont également bluffants, l’appareil offrant un niveau de performance difficilement égalé. Même lorsque les sujets se déplacent très rapidement, l’AF 4D focus parvient à détecter les visages et à opérer la mise au point. L’appareil semble toutefois plus prompt à identifier le visage entier du sujet que l’œil de ce dernier, surtout si vous êtes un peu éloigné.

Sony Alpha 6600 – Sony E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS – 70 mm – 1/125s – f/4,5 – 250 ISO

Nous avons toutefois observé une légère latence lors de la mise au point sur un sujet se déplaçant rapidement en faible luminosité. Toutefois, il nous faudra sans doute attendre la version finalisée du firmware de l’appareil pour pouvoir juger de ses performances réelles. Cela étant, nous ne pouvons que saluer la performance de l’AF du Sony Alpha 6600, qui devrait parfaitement tenir son rôle d’appareil sportif.

Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 43 mm – 1/6s – f/2,8 – 125 ISO

L’un des autres arguments phares de ce boîtier tient également à sa vitesse de rafale, qui peut atteindre 11 images par seconde (avec suivi AE/AF activé) et 8 images par seconde en déclenchement silencieux. Sur le terrain, la rafale de cet Alpha A6600 est particulièrement performante et permettra d’immortaliser les sujets traversant le champ à grande vitesse. La grande capacité du buffer permet également à l’appareil de pouvoir capturer des séquences en rafale assez longues (jusqu’à 116 images en JPEG).

Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 40 mm – 1/250s – f/10 – 100 ISO

De son côté, la stabilisation sur 5 axes du capteur (IBIS), couplée à celle des objectifs avec lequel nous avons utilisé le boîtier, donne des résultats intéressants. Sur le terrain, nous avons réussi à obtenir des images parfaitement nettes à 1/5 s, voire jusqu’à ¼ s en grand-angle. En revanche le mécanisme de stabilisation peine à descendre en-dessous de ce seuil : à 1/3 s, on constate l’apparition d’un flou de bougé assez prononcé. Malgré tout, nous avons réussi à obtenir des images nettes à 55 mm avec une vitesse d’obturation à 1/6 s, signe du travail d’optimisation apporté par Sony au niveau du stabilisateur d’image.

Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 16 mm – 1/6s – f/6,3 – 100 ISO

Par défaut, la colorimétrie des images en JPEG s’avère particulièrement neutre. Certains utilisateurs déploreront peut-être un léger manque de chaleur, mais les images délivrées par ce Sony s’avèrent d’une assez grande justesse. Nous avons profité du coucher du soleil pour immortaliser les toits parisiens du quartier de l’Opéra : les clichés sont nets et vibrants dès la sortie du boîtier.

Sony Alpha 6600 – Sony E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS – 91 mm – 1/160s – f/5,0 – 160 ISO
Sony Alpha 6600 – Sony E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS – 200 mm – 1/320s – f/6,3 – 250 ISO
Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 91 mm – 1/80s – f/14 – 125 ISO

La montée en sensibilité, quant à elle, est relativement bien gérée par l’électronique de l’Alpha 6600… mais ne fait (pour l’instant) pas de miracle. Déjà présent à 3200 ISO, le bruit numérique devient nettement perceptible à partir de 6400 ISO et s’accompagne d’un lissage assez important. Si l’appareil permet de monter nativement jusqu’à 32 000 ISO, les clichés sont fortement bruités. Le boîtier offre aussi la possibilité d’accroître manuellement la sensibilité à 102 400 ISO, mais les photos deviennent alors particulièrement marquées par des aberrations en tout genre. Là encore, il nous faudra attendre la version définitive du micrologiciel pour pouvoir juger des performances réelles du dernier-né des APS-C de Sony.

Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 43 mm – 1/50s – f2,8 – 4000 ISO
Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 16 mm – 1/60s – f4 – 12800 ISO
Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 55 mm – 1/60s – f2,8 – 8000 ISO

Objectif Sony E 16-55 mm f/2.8 G : le transstandard par excellence

Comme nous le mentionnions précédemment, nous avons pu prendre en main le Sony Alpha 6600 avec les deux nouveaux objectifs annoncés à sa sortie. Le premier d’entre eux n’est autre que le Sony E 16-55 mm f/2.8 G.

Avec sa plage focale allant de 16 à 55 mm et une ouverture constante à f/2.8, cet objectif pour hybride APS-C s’apparente aux objectifs 24-70 mm des appareils plein format : il s’avère donc particulièrement polyvalent et pourra convenir aussi bien au reportage, à la photo de rue ou au portrait.

Assez lourde (494 g), l’optique est dotée d’une ouverture constante lumineuse à f/2,8, et permettra de séparer aisément le sujet de l’arrière-plan. De même, cette ouverture autorise une utilisation nocturne de l’objectif à main levée, notamment couplé à la stabilisation IBIS du A6600.

Faisant partie de la série d’objectifs Sony G, il se dote d’un autofocus à moteur linéaire XD, particulièrement rapide et silencieux. Monté sur notre Alpha 6600, l’ensemble permet une mise au point quasi-instantanée.

En revanche, nous déplorerons l’absence de stabilisation optique, pourtant fort utile lorsque la luminosité vient à baisser. L’Alpha 6600 est certes doté d’un système de stabilisation du capteur sur 5 axes, mais l’ensemble aurait sans doute été encore plus efficace si le boîtier comme l’optique avaient été stabilisés.

Sony Alpha 6600 – Sony E 16-55 mm f/2.8 G – 25 mm – 1/60s – f4 – 100 ISO

Il est commercialisé pour la modique somme de 1300 € : la qualité des optiques Sony est à ce prix.

Objectif Sony E 70-350 mm F4,5-6,3 G OSS : télézoom compact

Nous avons également eu l’opportunité de prendre en main le nouvel objectif Sony E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS, dévoilé en août dernier.

Destiné lui aussi aux hybrides APS-C de Sony, sa plage focale est équivalente à un objectif 100-500 mm en 24×36. Ce télézoom x5 est donc idéal pour immortaliser les éléments les plus lointains, notamment en photographie animalière.

Elle est munie d’une ouverture variable f/4,5-6,3, qui permettra tout de même d’obtenir un flou d’arrière-plan assez prononcé. On aurait peut-être aimé une ouverture constante à f/4, mais l’optique aurait été (beaucoup) plus onéreuse… et plus lourde. Appartenant à la série G de Sony, l’objectif pèse 625 grammes, un poids très contenu au regard de sa longueur focale. On retrouve le moteur linéaire d’autofocus XD, qui s’est montré particulièrement efficace lors de notre prise en main.

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Mentionnons également le mécanisme de stabilisation optique SteadyShot, qui doit permettre d’obtenir des clichés nets même lorsque la lumière tend à diminuer. Vissé sur notre Alpha 6600, cet objectif permet de profiter de la double-stabilisation offerte par le boîtier.

La qualité d’image que nous avons pu obtenir avec ce couple boîtier-objectif est excellente, avec un piqué particulièrement prononcé. Le niveau de détail restitué par ce tandem de choc est impressionnant ; par ailleurs, le niveau d’aberrations optique est extrêmement bas.

Sony Alpha 6600 – Sony E 70-350 mm F4.5-6.3 G OSS – 350 mm – 1/500s – f/6,3 – 160 ISO

Ainsi paré, on aurait pu craindre une envolée du prix de cette optique. Heureusement, son tarif est relativement contenu : il est actuellement proposé en précommande au tarif de 899 € et sera disponible dès la fin du mois d’octobre 2019.

Prix et disponibilité du Sony Alpha 6600

Le dernier-né de Sony sera disponible à partir du 18 octobre prochain pour 1 599 € nu. Il sera également proposé en kit avec l’objectif Sony E 18-135 mm f/3,5-5,6 OSS au tarif de 1 999 €.

Si cette échelle tarifaire est assez élevée pour un boîtier APS-C, rappelons que son prédécesseur, l’Alpha 6500, avait été dévoilé en octobre 2016 à partir de 1700 € nu. Ce nouvel hybride est donc proposé à 100 € de moins que son aîné… mais toujours 150 € de plus que le Fuji XT-3, qui demeure toujours aussi pertinent.

Notre premier avis sur le Sony Alpha 6600

De par sa réactivité sans faille et la qualité des images qu’il délivre, le dernier-né des hybrides APS-C de Sony s’avère impressionnant à plus d’un titre. Résolument destiné aux passionnés de photographie de sport, d’action ou d’animaux, il devrait sans nul doute parvenir à trouver son public.

Certes moins véloce qu’un RX 100 VII en termes de rafale, ce boîtier s’avère particulièrement abouti en termes de vitesse de mise au point grâce à son AF 4D focus. Sony avance le chiffre de 0,02 seconde pour la mesure du point. Si ce chiffre est difficilement mesurable sur le terrain, l’Alpha 6600 demeure bluffant de par sa réactivité et ses mécanismes Real-Time AF Tracking et Real-Time Eye AF. Nous sommes donc particulièrement impatients de tester la version finalisée de cet hybride et de vous livrer un compte-rendu détaillé des performances du plus abouti des hybrides APS-C de Sony.