Le Prix Bayeux-Calvados Normandie rend hommage aux correspondants de guerre du monde entier qui nous permettent d’accéder à une information libre au prix de nombreux risques. Lorenzo Tugnoli a remporté le 1er Prix de la catégorie Photo pour cette 27ème édition. Un photographe doté d’une grande expérience dans la région, qui révèle une facette méconnue du conflit en intégrant le district des Talibans.

Un prix célébrant les correspondants de guerre
Pour sa 27e édition, le Prix Bayeux-Calvados Normandie des correspondants de guerre a récompensé plus de 30 grands reporters du monde entier les 9 et 10 octobre dernier. Rendez-vous incontournable et pivot pour les correspondants de guerre, cet événement aborde des conflits connus ou moins connus ainsi qu’un décryptage de l’actualité.
Les 9 Prix du concours récompensent photographes de guerre, mais également des correspondants de guerre en presse-écrite, radio et télévision. Parmi eux sont décernés le Prix du jeune Reporter et le Prix du Public — en catégorie photographie. Parmi 3 finalistes, le jury présidé par le journaliste et écrivain Ed Vulliany a récompensé Lorenzo Tugnoli du 1er Prix Nikon de la Photographie. Dans « La guerre la plus longue », son photoreportage parut dans le Washington Post, il explore les conséquences humanitaires des conflits dans la région d’Afghanistan en intègrant le district des Talibans.
Lorenzo Tugnoli, grand lauréat du Prix Photo
Basé au Liban, Lorenzo Tugnoli a couvert les régions du Moyen-Orient et d’Asie Centrale au cours de sa carrière. Dans ses projets, il explore la tension entre vie quotidienne et présence militaire. Récompensé en 2019 par le Prix Pulitzer et par le 1er Prix de photoreportage d’actualité du World Press Photo, il vient cette année de remporter deux autres Prix. Il s’agit du 1er Prix dans la catégorie « Enjeux contemporain » du World Press Photo 2020 et le second prix de la catégorie « Reportage sur la couverture d’un conflit » du PoY (Picture of the Year).
Au coeur de son travail transparait l’expérience du photographe italien qui a vécu 5 ans en Afghanistan. En effet, durant toutes ces années, il a documenté le conflit armé qui se ravage ce pays depuis maintenant 40 ans. Mais également la vie quotidienne des habitants avec un livre dédié aux artistes du pays.
« La guerre la plus longue »
Le reportage « La guerre la plus longue », réalisé entre novembre 2019 et février 2020 pour le Washington Post, retrace une période décisive alors que les États-Unis et les Talibans étaient en discussions pour trouver un consensus visant à un accord de paix. Durant cette période, Lorenzo Tugnoli a suivi les Talibans basés dans l’Est de l’Afghanistan dans les quartiers de Marawara et Khogyani — près de la chaine montagneuse qui trace la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan.
Escorté par les Talibans, il a intégré le camp avec une équipe de journalistes et photographié les civils, visité une école ainsi qu’une clinique. Le photoreportage a illustré plusieurs articles du Washington Post. À noter que les Talibans se servent de l’image pour leur communication, la question avait été abordé avec des photoreportages de Véronique de Viguerie. Néanmoins les images permettent une percée dans leurs quartiers et le photographe semble saisir l’intimité de leur quotidien.
Si le photoreportage est initialement en couleur dans les publications du Washington Post, ce sont des clichés en noir et blanc qui ont été primés lors du prix Bayeux. Le photographe a choisi ce traitement qui permet une approche intemporelle.
Anas Alkharboutli et Anthony Wallace également récompensés
Le Prix Bayeux-Calvados Normandie du Jeune Reporter photo a été décerné à Anas Alkharboutli pour son photoreportage en Syrie. Quant au Prix du Public, il a été attribué au photographe Anthony Wallace pour son photoreportage à Hong Kong intitulé « Une révolte populaire ».


Des photographies inédites sont à découvrir jusqu’au 1er novembre 2020 dans la ville de Bayeux. Un parcours à travers la ville jalonné par les reportages de correspondants de guerre qui prennent chaque jour des risques pour donner un accès à des zones d’ombres et participer à une information sans concessions.
La guerre dans l’objectif : prix Bayeux Calvados-Normandie 2020