Sorti en septembre 2016, le Fuji X-T2, successeur du X-T1, a séduit un public de plus en plus large, que ce soit chez les amateurs ou les professionnels, à la fibre voyageuse, attirés par la compacité et la praticité du boitier Fujifilm.
En améliorant les quelques faiblesses de son aîné, le X-T2 joue dans la même cour que son cousin, le X-Pro2, auquel il ressemble beaucoup en termes de fonctionnalités et de performance d’images. Il s’en éloigne seulement sur le plan du design et de l’ergonomie, en cherchant à séduire les photographes semi-pro et pro à la recherche d’un système hybride compact et performant.
Cette ressemblance avec le X-Pro2, c’est d’ailleurs ce qui m’a posé problème au moment de la sélection. X-T2 ou X-PRO2 ? Comment choisir ? Hormis les différences d’ergonomie, de look et de viseur, les deux boitiers s’avèrent presque être des frères siamois aux qualités d’images équivalentes. Le choix du X-T2 s’est surtout fait au « feeling », comme cela arrive souvent en photographie, puisque j’avais l’impression d’avoir une meilleure prise en main qu’avec le X-PRO2. Aucun autre argument concret n’a vraiment fait pencher la balance. C’est une histoire de goût !
Bien sûr, le choix n’a pas seulement été difficile au sein de la marque. Avant de regarder de plus près Fujifilm, j’ai passé de nombreuses heures à m’arracher les cheveux en comparant les nombreux hybrides qui pullulent dans les boutiques et sur les sites de vente. Car, depuis ces quelques dernières années, le marché du mirrorless a explosé et a révolutionné le monde de la photo, obligeant les anciennes marques à se repositionner, pour éviter de se reposer sur leurs acquis, et solidifiant la concurrence avec de nouveaux boitiers qui multiplient les prouesses techniques que ce soit chez Sony, Panasonic, Olympus, et Fujifilm.
Finalement, pour l’achat de mon premier appareil hybride APS-C, je me suis tournée vers Fujifilm pour plusieurs raisons : pour des raisons financières (ne pouvant pas me permettre de grimper dans les hauts de gamme de Sony, boitier et optiques compris), et pour des raisons de performance et d’esthétique d’image, après avoir pris en compte les différents avis d’ami(e)s photographes, aficionados de mirrorless et proches d’un style de photo documentaire dans lequel je me retrouve. Des raisons purement subjectives donc, qui ne font pas forcément écho à vos expériences.
Cela fait maintenant plus de 2 mois que j’ai adopté le X-T2, et je n’ai (presque !) rien à en redire. Je cherchais de la légèreté, de la discrétion, de la rapidité et de la qualité, pour remplacer mon bon vieux (et un peu dépassé) Nikon D5000, loyal pendant 6 longues années. Avec le X-T2, je suis bien servie ! Même s’il a ses défauts, comme tout un chacun. Et que le boitier idéal n’existe pas.
Je vous livre donc ici un petit test terrain personnel de l’hybride Fuji X-T2.
Sommaire
Prise en main et ergonomie
L’ergonomie du X-T2, proche de celle d’un argentique, c’est ce qui m’a séduite en premier lieu. Car c’est avant tout un boitier pratique et agréable à utiliser, avec un grip qui s’adapte bien à la main. Comme l’ensemble des réglages est accessible directement sur le boitier et sur l’optique, il est possible de tout paramétrer avant même de l’allumer ou pendant la prise de vue, avec l’oeil collé au viseur, quand on finit par bien connaître les molettes. Un vrai gain de temps !
Ainsi, sur le dessus, on retrouve l’interrupteur ON/OFF au bouton fileté, sur lequel peut être ajouté un soft-release ou déclencheur souple. A sa gauche, on a accès à la molette de la vitesse d’obturation, et à sa droite à la molette de correction d’exposition. Un bouton Fn peut également être programmé pour donner accès à une fonction supplémentaire : j’ai choisi personnellement la balance des blancs, que je change régulièrement, mais il est possible d’y attribuer d’autres paramètres dont la mise au point, le retardateur, le type d’obturateur (mécanique ou électronique), etc. A gauche du viseur se trouve la molette des ISO dont la plage s’étend de 100 à 12800 ISO (sachant que le boitier peut aller à 51200 ISO).
Chacune de ces molettes, sauf celle de la correction d’exposition, intègre un petit interrupteur qui, s’il y est enfoncé, bloque celle-ci, ce qui évite que tout ne se dérègle dans le sac ou en mouvement, ce qui règle le problème des molettes volatiles du X-T1. On peut les faire tourner d’un coup de pouce, mais pour chaque valeur, les molettes marquent un cran d’arrêt. La molette de correction d’exposition est suffisamment crantée pour ne pas se dérégler toute seule.
A l’arrière du boitier, l’interface n’a pas tellement évolué. Contrairement à son cousin le X-Pro2 aux airs rétro de Leica, le viseur ici est au centre et non à gauche. Il est entouré des boutons de la corbeille et de lecture à sa gauche et des boutons AE-L, AF-L et d’une roue codeuse. A côté de l’écran LCD se trouvent la touche Q qui permet un accès rapide à un écran avec les fonctions de base, le joystick pour déplacer le collimateur actif, le menu et ses flèches de direction et le bouton de retour.
Sous les molettes du-dessus du boitier, sauf celle de la correction d’exposition, d’autres paramètres peuvent être modifiés à l’aide d’un bouton cranté qui fait tourner la bague :
- Sous la molette ISO, on trouve ainsi le réglage pour passer en mode vidéo, le mode bracketing, la rafale rapide (de 8 à 14 images par seconde), la rafale lente (à 5 i/s), la double exposition, les « filtres avancés » (ADV. pour « advanced »), et le mode panoramique ;
- Sous la molette vitesse, on trouve les différentes mesures d’exposition (spot, pondérée centrale, matricielle et moyenne).
L’écran LCD, non tactile, est plutôt agréable car assez large avec ses 7,5cm de long et 1,04 millions de points. Il est articulé verticalement et horizontalement ce qui peut-être utile en mode vidéo ou dans certaines situations photo. L’articulation verticale est limitée à 60°.
Le viseur est quant à lui seulement électronique, ce qui aurait pu être un problème comme je le craignais, mais ne m’a pas du tout gênée. Il s’est avéré que depuis ses premiers modèles, Fujifilm a nettement amélioré la qualité de ses viseurs électroniques sur ses derniers boitiers. Le X-T2 profite ainsi d’un viseur large, net et clair, de 2,36 millions de points avec une couverture à 100%, un grossissement de 0,77% et un taux de rafraîchissement de 60 à 100 i/s (en mode Boost). Je n’ai pas l’impression de regarder un mauvais téléviseur mais une image réelle, de bonne qualité. Le revêtement en caoutchouc tout autour permet de diminuer l’entrée de lumière également quand on a l’oeil vissé dessus.
Le choix du type de mise au point peut aussi se régler via une petite molette, sur le devant de l’appareil : mise au point simple, continue ou manuelle (qui se fait alors avec la bague présente sur l’objectif).
Enfin, sur le dessous de l’appareil, on a l’emplacement de la batterie, et sur les côtés, les cartes SD et les connectiques. Le X-T2 bénéficie de 2 emplacements de cartes SDXC en UHS-II dont le fonctionnement peut être accommodé dans le menu selon vos besoins : soit les 2 cartes stockent une à une les photos, soit l’une des cartes peut servir de back-up, soit l’une peut enregistrer les JPG quand l’autre s’occupe des RAW par exemple. Pratique !
Parmi les connectiques, on retrouve bien sûr une entrée micro (mais pas d’entrée casque, il faudra pour cela s’acquitter de la poignée d’alimentation !), d’une sortie USB3, d’une sortie micro-HDMI, et d’un connecteur pour télécommande.
Encombrement et design
Disponible en 2 coloris, noir ou graphite, le X-T2 présente un look moderne et sobre, bien qu’avec ses molettes sur le dessus et le réglage de l’ouverture via les optiques, il semble imiter les boitiers argentiques. Avec son grip un peu bombé, qui s’adapte bien à la prise en main, il garde un petit air de reflex non déplaisant, le poids et la taille en moins !
Avec ses 507g (avec batterie et carte mais sans optique), il est compact, léger, et discret, parfait pour la photo de rue et moins impressionnant pour les portraits par exemple. En voyage ou en longue balade, il ne devient jamais pesant. A noter cependant que j’ai des petites mains, et qu’il est possible que pour d’autres, un repose-pouce soit de rigueur pour une prise en main plus stable et rassurante.
Bien qu’il soit plus léger qu’un reflex moyen, il reste suffisamment « lourd » pour assurer une certaine stabilité, plutôt estimable quand on sait que son capteur, tout comme la plupart des optiques fixes Fujinon, n’est pas stabilisé !
Son châssis en alliage de magnésium, agrémenté d’un revêtement en caoutchouc, est tropicalisé et ne craint donc pas la pluie, l’humidité, la poussière et les températures extrêmes (de -10 à +40°C). L’ensemble du boitier semble bien fini, avec des joints solides, et plutôt résistant contre les chocs. Avec son air moderne, il remplit bien la fonction d’hybride tout-terrain. J’y ai cependant ajouté un film pour protéger l’écran, notamment contre les rayures et frottements, puisque je balade mon boitier et mes optiques enveloppés dans des wraps / fourre-tout dans des sacs non dédiés à la photo.
Objectifs
Lorsque j’ai acheté le X-T2 en boitier nu, j’ai aussi fait l’acquisition d’un objectif Fujinon 23mm f/2 (équivalent 35mm en plein-format), que Phototrend a testé en juillet dernier. Depuis peu (cadeau de Noël d’occasion !), j’ai agrémenté la fine équipe d’un objectif Fujinon 35mm f/2 (équivalent 52mm).
Ces optiques Fujinon, légères, en métal et de bonne facture, jouissent de la même tropicalisation que le boitier. Elles intègrent bien sûr la bague permettant de régler l’ouverture, puisque c’est ainsi que les boitiers de la série X ont été dessinés, ouvrant, ici, de f/2 à f/16 et incluant un mode automatique. Les crans permettant d’ouvrir ou de fermer progressivement le diaphragme se font bien sentir sous les doigts.
Lumineux et offrant un bon piqué, ces objectifs assurent une certaine qualité aux images produites avec le boitier. Plus légers et moins coûteux que leurs grands frères ouvrant à f/1.4, ils n’en sont pas moins bons et offrent l’avantage d’être encore plus discrets et plus compacts. Certes, le flou bokeh est moins plaisant avec les optiques f/2, mais je n’ai jamais ressenti le besoin d’opter pour plus grande ouverture. C’est à choisir en fonction du type de photos attendues bien sûr !
La mise au point manuelle est aussi très agréable à utiliser, car la bague, fluide, permet d’être relativement rapide. Mais quand je la réalise à la main, j’utilise l’écran LCD qui me permet de vérifier plus facilement la netteté que le viseur. La fonction de Focus Peaking est ici très agréable et utile pour également prévisualiser la zone nette.
Des molettes rétro, des fonctionnalités classiques
Comme il a été dit plus haut, de nombreux réglages peuvent être paramétrés directement sur le boitier même, comme la vitesse, la sensibilité ISO, la correction d’exposition, et sur l’objectif comme l’ouverture. Ainsi il est possible de passer d’une sensibilité de 200 à 12800 avec la molette ou de choisir le mode automatique (A). La position Low (L) renvoie à 100 ISO et la position High (H), limité à 25600 par défaut, peut aller jusqu’à 51200 ISO (seulement si c’est l’obturateur mécanique qui est activé) en passant par le menu pour activer l’option (peu pratique).
Sur la molette de la vitesse, qui s’étend de 1 seconde à 1/8000e, on trouve aussi, en plus du mode automatique (A), un mode T (Time) et un mode B (Bulb). Le mode T permet d’ajuster soi-même le temps d’exposition, celui-ci pouvant être étendu en pose longue jusqu’à 15 minutes. Le mode B permet d’exposer le capteur jusqu’à ce que vous appuyez une seconde fois sur le déclencheur.
En plus de ces réglages de base, le X-T2, comme de nombreux boitiers Fujifilm, est aussi connu pour ses filtres et ses simulations de films. Les « Filtres Avancés » (disponibles avec la commande ADV.) sont modifiables via le menu et les modes d’entraînement (appelés étrangement en allemand dans le menu sous le nom de « Drive-Einstellung », ceci est corrigé dans la version 3.00 du firmware) et permettent d’appliquer des effets particuliers aux photos, comme un renforcement de la vibrance, une atténuation des contrastes, un ajout de flou en partie ou sur l’ensemble de la photo, etc. Je ne m’en sers quasiment jamais, mais ils peuvent être intéressants à essayer une fois ou deux.
Mais les menus sont dans l’ensemble peu intuitifs, vous êtes prévenus.
Les simulations de films, quant à elles, sont disponibles, par défaut, via l’une des flèches de direction du menu. La simulation « Standard » est celle choisie par défaut, mais les classiques comme Velvia et Astia sont présentes, de même que les simulations monochromes et sépia. Bon point pour ces profils de filtres : ils sont automatiquement intégrés dans le logiciel Lightroom, permettant ainsi d’appliquer ou de changer de simulation sur chaque photo en post-production. Ainsi, vous pouvez shooter en ayant un filtre monochrome appliqué (et donc composer avec au moment des prises de vues), mais le fichier RAW sera bien enregistré en couleur et il vous faudra appliquer le filtre choisi dans le logiciel pour retrouver l’effet recherché.
Le X-T2 comprend aussi un mode double-exposition qui, lorsqu’il est enclenché, enregistre un visuel de la première photo prise en filigrane sur l’écran, afin que l’on puisse composer ensuite avec la 2ème image. Le résultat est correct, bien que je trouve qu’il est plus simple et plus créatif de composer soi-même une double-exposition, en numérique, en post-production. Le mode panoramique n’est probablement pas parmi les meilleurs du genre, mais il fait son travail et offre de bons résultats d’image, tout en étant simple à utiliser.
Enfin, le mode vidéo permet d’enregistrer des vidéos en HD, en Full HD et en 4K (jusqu’à 30 fps). Le mode 4K permet d’enregistrer en 30, 25 et 24 fps à 100 Mbps alors que les modes HD et Full HD ajoutent la possibilité de filmer en 50 et 60 fps.
Aussi, parmi ses fonctionnalités de connexion, il est à noter que le X-T2 embarque le WiFi permettant, via l’application mobile « Camera Remote », de faire un transfert sans fil des images de l’appareil photo vers un appareil connecté comme une tablette ou un smartphone. Il est également possible de piloter le boîtier à distance depuis l’application.
Performances et qualité d’image
Performances et gestion du bruit
Le Fuji X-T2 est un boitier performant, rapide au démarrage et doté d’un autofocus véloce et précis. Avec ses 91 collimateurs (ils étaient au nombre de 45 sur le X-T1), il offre une certaine flexibilité et une assurance dans le suivi de sujets en mouvement. Le joystick est aussi un plus pour déplacer de manière simple et fluide le collimateur sélectionné afin de garantir une mise au point sur une partie précise sans avoir à déplacer le boitier lui-même au moment de la visée. Il est même possible de passer à 325 collimateurs AF en mise au point à collimateur unique pour obtenir une plus grande précision.
L’autofocus du X-T2 est personnalisable en mode AF-C (Autofocus continu) pour obtenir un suivi du sujet précis. Il est possible de choisir parmi plusieurs réglages personnalisés :
- réglage 1 : multifonction, pour un usage polyvalent
- réglage 2 : ignorer les obstacles, pour conserver la mise au point sur son sujet malgré le passage d’éléments devant lui (comme en photo animalière)
- réglage 3 : accélération / décélération du sujet, pour photographier des éléments dont la vitesse varie souvent, par exemple pour une course automobile lorsque vous êtes à un virage
- réglage 4 : pour l’apparition soudaine du sujet, comme en photographie de sport extrême comme le ski
- réglage 5 : pour photographier un sujet en déplacement dont les accélérations et décélérations sont aléatoires, comme par exemple un jour de tennis.
Il est également possible de choisir un réglage personnalisé, en choisissant parmi 3 options : la sensibilité du suivi, la vitesse de sensibilité du suivi et le changement de zone. Ces outils avancés sont efficaces et serviront aux utilisateurs de photo sportive ou dans toute pratique qui exige de suivre au plus près son sujet.
Le viseur EVF, doté d’un détecteur oculaire, s’avère lui aussi être vif pour son genre. Que ce soit pour de la rafale ou de la prise simple, il permet d’enchaîner les clichés sans que l’apparition du fond noir de transition, très brève, ne gêne. Le X-T2 traite d’ailleurs rapidement les images réalisées et je n’ai jamais eu à attendre avant de les visionner, excepté pour les photos produites avec un filtre avancé (mode ADV.) qui peuvent demander quelques secondes de traitement.
La rafale du boîtier est également véloce : en rafale haute, le boîtier capture 14 images par seconde à l’aide de l’obturateur électronique, jusqu’à 42 Jpeg ou 25 RAW non compressés. En obturateur mécanique, on est à 8 i/s jusqu’à 83 Jpeg ou 27 RAW non compressés. Cette rafale peut monter à 11 i/s à l’aide du grip VPB-XT2. Enfin, en rafale 5 i/s, l’appareil peut enregistrer un nombre illimité de Jpeg et jusqu’à 300 RAW non compressés.
Pour ce qui est du format de fichier, je n’enregistre qu’en format RAW, mais dans les débuts, j’ai également testé les JPG qui sont de bonne qualité et exploitables. Contrairement aux goûts de certains photographes qui n’apprécient pas les fichiers RAW de Fujifilm, je n’ai pas été déçue et n’ai jamais eu de problème à les traiter selon mes habitudes sur Lightroom et Photoshop. Cependant, je n’ai que très peu de points de comparaison, ayant toujours photographié avec le même Nikon auparavant. Sûrement une histoire de goût et d’habitude !
Ce que j’apprécie avec le X-T2, c’est aussi sa très bonne gestion de la sensibilité ISO, moi qui avais pour principe, avec mon vieux Nikon, de ne jamais dépasser 640 (eh oui, ça limite beaucoup !). Exigeante vis-à-vis de l’apparition du bruit numérique sur les images, je trouve que le X-T2 le gère vraiment très bien jusque 3200 ISO, et bien jusque 6400 ISO. A partir de là, j’évite d’augmenter la sensibilité même si certains pourraient dire qu’il est encore exploitable quelques crans au-dessus. Mais j’estime que ce n’est pas dans ce domaine que le X-T2 se distingue, si on le compare aux bêtes de course comme la gamme Alpha de Sony.
Le Fuji X-T2 ne dispose pas de flash interne mais est vendu avec un petit flash amovible qui permet de déboucher les ombres si besoin.
Qualité d’image photo du Fuji X-T2
Doté du même capteur APS-C que le X-Pro2, le X-Trans III CMOS de 24,3 Mpx, le X-T2 garantit une qualité d’image que je trouve excellente. Le rendu des images est net, piqué, et les couleurs sont dynamiques et bien respectées. Même en balance des blancs automatique, il parvient à gérer correctement les températures de couleurs, et pour peu que l’on règle cela soi-même, il rend parfaitement compte de la luminosité ambiante et de l’atmosphère naturelle de la scène photographiée.
C’est notamment pour ce respect des couleurs, des ambiances et de la lumière que je me suis tournée vers les boitiers Fujifilm, car je trouve qu’ils correspondent bien au style documentaire que je cherche à explorer dans ma pratique photo.
Qualité d’image en vidéo du Fuji X-T2
La qualité d’image reste bonne en mode vidéo également, sachant que le boitier gère le format Full HD et 4K UHD (3840 x 2160 pixels). Néanmoins, sans capteur et sans optiques stabilisés, il est fastidieux de réaliser des vidéos en mouvement, type reportage sans que l’image ne tremble et soit désagréable à regarder à cause d’une forte présence de rolling shutter. Il est préférable dans ce cas d’utiliser un trépied, ou d’investir dans des alternatives permettant d’obtenir une image complètement stable tels qu’une crosse d’épaule, un SteadyCam ou stabilisateur à main.
Voici un exemple de vidéo réalisée avec le X-T2 (monté sur un Gymbal Crane de Zhiyun-Tech) :
Ainsi qu’un rush en 4K avec un stabilisateur type Gimbal :
In fine, le X-T2 est bien plus un mirrorless dédié à la photo et ne peut être comparé avec d’autres hybrides qui excellent dans le domaine de la vidéo comme chez Panasonic et Sony. Malgré tout, les fonctions vidéos du X-T2 sont intéressantes, notamment en y ajoutant un enregistreur externe HDMI qui permet de filmer en 4K F-Log en 4:2:2. Le grip offre également une prise casque pour contrôler l’audio. Les simulations de film sont également disponibles en mode vidéo, ce qui se révèle très pratique pour obtenir un rendu rapide sans étalonnage.
A noter que sans grip, la durée d’enregistrement est limitée à 10 minutes. On passe à 30 minutes en utilisant le grip, et il devient possible de brancher l’appareil sur secteur.
L’autonomie, seul bémol
En plus de la non stabilisation du capteur et des optiques fixes, le X-T2 souffre d’un problème commun à de très nombreux hybrides : la faible autonomie. En moyenne, une batterie pleine me permet de shooter environ 350 photos en mode Normal, voire un peu plus, sachant que je chimpe très peu, sauf pour vérifier une mise au point sur laquelle j’ai un doute ou une composition bien droite. En mode vidéo, une batterie me permet de tourner au total entre 45 et 50 minutes.
Ainsi, en une journée, j’utilise donc souvent 1 batterie et demi voire 2 batteries pleines. J’alterne donc entre ces deux-là, l’une étant la batterie d’origine et l’autre une batterie équivalente de la marque Duracell. Il est donc conseillé de tourner avec 2-3 batteries, voire plus si vous êtes très productif en photo ou utilisez le mode Boost de l’appareil.
A qui s’adresse le Fuji X-T2 ?
Léger, performant et solide, le X-T2 est un boitier tout terrain, tropicalisé, agréable en main, qui est apprécié des photographes baroudeurs fan d’images de voyage, mais aussi des photojournalistes et photographes documentaires cherchant performance et praticité. Discret pour la photo de rue, moins impressionnant pour les portraits et les scènes de vie quotidienne, silencieux et rapide dans la mise au point et le déclenchement (en déclenchement silencieux avec l’obturateur électronique), il permet de se fondre dans le décor et d’effacer la distance photographe-modèle qu’il peut y avoir parfois.
Le défaut qui peut toutefois empêcher les photographes de voyage, notamment, d’opter pour le X-T2 reste ses faiblesses d’autonomie. Il faut en effet prévoir d’emporter avec soi 2-3 batteries, voire plus, pour éviter de se retrouver photographe sans outil. Ces accessoires (et ce petit gain de poids) ne sont donc pas à négliger. Pour un boitier compact qui se prête à la mobilité, c’est dommage ! On espère que le Fuji X-T3 réussira à résoudre ce problème, ce qu’il lui permettrait de correspondre encore mieux au profil type du photographe voyageur et reporter.
En attendant, il est possible d’emporter plusieurs batteries avec soi, ou utiliser le grip VPB-XT2 qui permet d’améliorer les performances de l’appareil (autonomie de 1000 photos en moyenne) pour environ 278€. Ce grip permet également de recharger deux batteries en simultanée en moins de 2 heures.
Si vous cherchez un boîtier hybride semi-pro ou pro taillé pour les reportages et l’aventure, le Fuji X-T2 est à considérer. Grâce à sa tropicalisation, sa qualité d’image et ses performances autofocus, il peut être utilisé dans de nombreuses situations, y compris pour de la photographie sportive. Pensez simplement à vous équiper de plusieurs batteries. Ce boîtier fait ainsi parti de notre sélection des meilleurs appareils hybrides, assurément.
Le Fuji X-T2 est disponible nu aux alentours de 1599€, et à 1839€ avec l’objectif 18-55mm f/2.8-4. Profitez également de l’offre de remboursement Fujifilm qui vous permet d’économiser 100€ sur le X-T2 jusqu’au 12 janvier 2018.