Test Panasonic Lumix S9 : un hybride compact et attrayant, mais plein de compromis

7.9
sur 10

Lancé en mai 2024, le Panasonic Lumix S9 est un hybride plein format très compact. Dérivé du Lumix S5 II, il reprend presque toutes ses caractéristiques, dans un gabarit réduit. On retrouve ainsi un capteur stabilisé de 24,2 Mpx, un mode vidéo 6K, ou encore un autofocus hybride disposant des derniers algorithmes issus du G9 II.

Cet appareil photo en monture L semble très complet, mais prend des décisions audacieuses en matière d’ergonomie, notamment l’absence de viseur. Ainsi, les avantages de ce Lumix S9 surpassent-ils ses compromis ? La réponse dans notre test complet.

test Panasonic Lumix S9

Lumix S9, pour les créateurs de contenu

Panasonic continue de développer sa gamme d’appareils hybrides plein format en s’attaquant à un nouveau marché pour la marque, celui des appareils compacts 24×36. En effet, bien que l’entreprise se soit fait un nom avec ses hybrides 4/3 » de petite taille (comme le GX9), l’introduction des appareils plein format a vu la taille de ses boîtiers augmenter considérablement – comme avec l’imposant Lumix S1H.

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Hybride plein format compact et bien doté

Avec la série des S5 (S5 II et S5 IIx) en monture L, « Pana » propose des boîtiers moins encombrants. Aujourd’hui, avec l’arrivée du Lumix S9, une nouvelle étape est franchie, avec un hybride bien plus compact, mais ne rognant pas sur les caractéristiques, dont la plupart sont issues du Lumix S5 II.

Capteur plein format stabilisé de 24,2 Mpx, mode vidéo jusqu’en 6K, autofocus hybride dernière génération, rafale 30 i/s, le Panasonic Lumix S9 cherche à se frotter directement à des hybrides comme le Sony A7C II, son rival le plus direct.

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Une réponse aux compacts experts premium ?

On peut aussi voir le S9 comme une réponse hybride à la montée des compacts experts premium comme le Fujifilm X100VI et surtout, le Leica Q3. Panasonic oriente aussi son appareil vers les créateurs de contenu, adeptes des réseaux sociaux. Une orientation poussée notamment par la nouvelle application Lumix Lab et sa bibliothèque de LUTs. Mais qu’en est-il vraiment ? La réponse dans ce test.

Voici les caractéristiques détaillées du Lumix S9 comparées au Lumix S5 II :

Panasonic Lumix S9Panasonic Lumix S5 II
CapteurCapteur plein format CMOS 24,2 MpxCapteur plein format CMOS 24,2 Mpx
Filtre passe-basouioui
ProcesseurL2 technologyL2 technology
MontureLeica LLeica L
Viseur électroniqueN.A.OLED, 3,69 Mpts, grossissement 0,78x, dégagement oculaire 21 mm, 60 et 120 ips
Écran LCDtactile, orientable, 3 pouces, 1,84 Mptstactile, orientable, 3 pouces, 1,84 Mpts
AutofocusAF hybride à détection de phase / de contrasteAF hybride à détection de phase / de contraste
Nombre de points AF779779
Couverture AFenviron 100 %environ 100 %
Détection et suivi automatiquehumains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats, oiseaux), véhicules (voitures, motos)humains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats, oiseaux), véhicules (voitures, motos)
Plage AFde -6 à 18 ILde -6 à 18 IL
Sensibilité100 à 51 200 ISO (Double ISO natif)100 à 51 200 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO - Double ISO natif)
Rafale (obt. Mécanique)N.A.9 i/s avec suivi AF
Rafale (obt. Électronique)30 i/s avec suivi AF 30 i/s avec suivi AF
Obturation30 sec à 1/8 000s (jusqu'à 60s en obturateur électronique)30 sec à 1/8 000s (jusqu'à 60s en obturateur électronique)
Stabilisation du capteur5 stops, 6,5 stops avec optiques stabilisées5 stops, 6,5 stops avec optiques stabilisées
Vidéo6K 3:2 et 17:9 30/24p, 5,9K 16:9 30/24p 4:2:0 10 bit, C4K et 4K 60/50p 4:2:2 10 bit
FHD 120p 4:2:0 10 bit
6K 3:2 et 17:9 30/24p, 5,9K 16:9 30/24p 4:2:0 10 bit, C4K et 4K 60/50p 4:2:2 10 bit
FHD 120p 4:2:0 10 bit
Profils colorimétriques vidéoLog, HLG, SDR, LUTLog, HLG, SDR, LUT
Ventilation activeN.A.Oui
Synchro-flashN.A1/250s
Stockage1x SD UHS-II2x SD UHS-II
Connectique1x USB-C (3.2 Gen 2), 1x micro 3,5 mm, 1x micro HDMI1x USB-C (3.2 Gen 2), 1x HDMI A, 2x prises micro et casque 3,5 mm, 1x prise télécommande 2,5 mm
Connectivité sans-filWi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low EnergyWi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy
Batterie DMW-BLK22 DMW-BLK22
Autonomie (CIPA)470 vues370 vues
Rechargement recharge et alimentation directe USB-Crecharge et alimentation directe USB-C
TropicalisationN.A.résistant à l’eau et à la poussière
Dimensions (L x H x P)126 x 73,9 x 46,7 mm134,3 x 102,3 x 90,1 mm
Poids486 g (avec batterie et carte mémoire)740 g (avec batterie et carte mémoire)
Prix au lancement (nu) : 1699 €2199 €

Ergonomie du Lumix S9

Tout pour la compacité

Le Lumix S9 tranche radicalement avec les hybrides plein format de Panasonic. Il affiche des dimensions très réduites avec seulement 12,6 x 7,4 x 4,7 cm et un poids 486 g. C’est bien plus petit et léger que son grand frère le Lumix S5 II, et ses 13,4 x 10,2 x 9 cm pour 740 g. Sans optique, ce S9 se glisse sans peine dans une (grande) poche, ce qui est bien pratique.

Visée écran seulement

Les mensurations du Lumix S9 sont finalement assez proches de celles du Sony ZV-E1 et ses 12 x 7,2 x 5,4 cm pour 483 g. Les deux boîtiers partagent également l’absence d’obturateur mécanique et de viseur électronique.

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En effet, et c’est le choix le plus marquant du S9, le boîtier n’intègre pas de viseur. Pour cadrer, il faudra se reposer uniquement sur l’écran tactile orientable (3 pouces et 1,84 Mpts). Dommage, car le look rangefinder du boîtier invite à mettre l’œil dans un viseur. Les plus vidéastes utiliseront un écran externe, et les plus connectés la prise de vue à distance sur leur smartphone.

Si les hybrides (et les smartphones) nous ont appris à nous reposer plus souvent sur la visée écran, un viseur demeure pertinent. Surtout quand, comme c’est le cas de ce S9, où la dalle est rapidement difficile à lire en contre-jour. On aurait apprécié – a minima – une solution comme sur le Sony A7C II, avec un EVF limité mais qui a le mérite d’exister.

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Une prise en main (trop ?) minimaliste

Pour conserver un design plat et minimaliste, Panasonic a fait l’impasse sur le grip du boîtier, n’offrant aucun relief pour maintenir l’appareil, si ce n’est via le repose-pouce situé à l’arrière.

À l’instar d’un Nikon Z ƒ, le Lumix S9 se décline en plusieurs coloris : rouge cramoisi, vert olive, bleu nuit et noir de jais (par défaut). Les versions colorées – comme la rouge que nous avons testé – utilisent cependant un revêtement assez lisse, voire glissant, ce qui n’est guère rassurant lorsque l’on monte une optique imposante. Nous avions déjà noté ce point chez Nikon avec le Z ƒ.

On attendra de voir ce que le Lumix S9 donnera avec le Lumix S 26 mm f/8, un objectif pancake annoncé en parallèle du boîtier.

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Comme pour Nikon avec le Z f, il faudra donc se tourner vers des solutions tierces pour s’assurer un meilleur maintien. Ainsi, SmallRig propose notamment un grip additionnel, une cage et un demi-étui en cuir. On aurait aimé que Panasonic inclue, pourquoi pas au lancement, un grip externe…

Les accessoires SmallRig pour Lumix S9

Des commandes simplifiées

Panasonic a simplifié les contrôles par rapport à son S5 II. Comme souvent sur les hybrides plein format « compacts », le joystick est la première victime de la cure d’amincissement. Le déplacement des collimateurs AF passe par l’écran tactile qui se montre plutôt réactif.

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Une molette de réglage se trouve au niveau du déclencheur. La seconde est située à l’arrière, autour du trèfle de commandes. Près du déclencheur, on retrouve une touche REC, pratique pour la vidéo.

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C’est la LUT finale

À l’arrière, une nouvelle touche fait son apparition sur le S9 : la touche LUT. Cette dernière permet d’appliquer plus facilement des profils de couleurs intégrés, ou préalablement téléchargés (voir plus loin). Panasonic vise ainsi une personnalisation plus aisée de la colorimétrie des photos/vidéos issues du S9.

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On notera également que le Lumix S9 n’est pas tropicalisé. C’est un peu problématique pour un boîtier à 1700 € que l’on pourrait envisager emmener en vacances – et qui pourrait être exposé aux conditions météo les plus aléatoires.

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Performances et qualité d’image

Le Panasonic Lumix S9 récupère le capteur CMOS stabilisé plein format de 24,2 Mpx utilisé par les S5 II / S5 IIx.

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Durant notre test, nous avons capturé des clichés avec plusieurs objectifs Lumix en monture L : Lumix S 35 mm f/1,8, S 18 mm f/1,8, S 20-60 mm f/3,5-5,6 et surtout le Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

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Un air olympique – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/250 s – ƒ / 8,0 – ISO 1000
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L’agent orange – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 35 mm f/1,8 – 1/100 s – ƒ / 1,8 – ISO 200
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Flammy le flamand – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/1000 s – ƒ / 7,1 – ISO 1250

Un capteur plein format de 24,2 Mpx toujours efficace

En 2024, la valeur de 24,2 Mpx constitue encore le juste équilibre entre définition et polyvalence sur le plein format. On peut toujours souhaiter davantage de pixels, mais pour un boîtier du quotidien, pour immortaliser ses vacances par exemple, c’est largement suffisant.

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En attendant le goûter – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 103 mm – 1/125 s – ƒ / 8,0 – ISO 100

Le capteur délivre des clichés de 6000 x 4000 px. Un fichier RAW pèse environ 28 Mo et un JPEG un peu plus de 11 Mo. La stabilisation du capteur sur 5 axes doit offrir un gain maximal de 6,5 stops (avec les objectifs stabilisés, ou de 5 stops avec les objectifs non-stabilisés).

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Renversant – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 18 mm f/1,8 – 1/500 s – ƒ / 1,8 – ISO 100

Comme indiqué plus haut, le Lumix S9 n’est pas doté d’un obturateur mécanique. Ainsi, lors de mouvements rapides, il faudra composer avec un risque accru de déformations liées au rolling shutter. Un phénomène impossible à contrer… et à prendre en compte avant de déclencher.

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Course distordue – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 20-60 mm f/3,5-5,6 – 60 mm – 1/160 s – ƒ / 5,6 – ISO 100

Qualité d’image du Lumix S9

Les images délivrées par le Lumix S9 sont assez flatteuses. Le niveau de détails est très bon (sauf à fond de zoom avec le 28-200 mm, hélas un peu mou), et on constate de jolies couleurs, vives mais naturelles. Panasonic confirme ici sa maîtrise de la couleur.

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Girafe bicéphale – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/250 s – ƒ / 8,0 – ISO 500

Le niveau de contraste assez marqué donne de la profondeur aux clichés et on est assez surpris d’une telle qualité provenant d’un si petit boîtier.

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Senteurs de printemps – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 20-60 mm f/3,5-5,6 – 60 mm – 1/1000 s – ƒ / 5,6 – ISO 5000

De même, les tons de peau sont très bien restitués et, en utilisant une longue focale lumineuse, les portraitistes seront comblés. Les vidéastes et les vlogueurs, principaux publics cibles de Panasonic, apprécieront parfaitement ces performances lorsqu’ils se filmeront.

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Un air d’été – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 177 mm – 1/200 s – ƒ / 6,8 – ISO 1600

Avec un capteur 24,2 Mpx, il est possible de recadrer dans l’image sans trop perdre en qualité. Bien entendu, on dispose de moins de latitude qu’avec un capteur de 45 ou 60 Mpx, mais cela est tout fait suffisant pour la plupart des tirages ou les réseaux sociaux.

Le S9 intègre aussi un nouveau zoom numérique avec plusieurs valeurs de recadrages (1,4x, 2x et 3,1x). Avec le S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS.1, on peut obtenir un « zoom » 87 – 620 mm.

Le zoom numérique se pilote au doigt.

Par contre, on perd assez nettement en définition, et avec le crop maximal, les JPEG ne font plus que 2 Mpx. À utiliser avec parcimonie donc.

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Observez la différence entre l’image originelle et le zoom numérique appliqué par le boîtier.

Côté dynamique du capteur, on note une petit tendance à sous-exposer légèrement la scène – comme souvent chez Panasonic. Cela ne nous dérange pas forcément, et si besoin, il est facile de récupérer les données lors du développement.

En revanche, le Lumix S9 rencontre plus de problèmes avec les hautes lumières, notamment en contre-jour. Nous avions déjà noté ce souci avec le Lumix G9 II, et la mesure de l’exposition est plus délicate dès que de fortes lumières viennent frapper le capteur.

Les zones les plus surexposées sont donc assez difficiles à récupérer sans trop altérer durablement le cliché, comme dans le cas ci-dessus.

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L’espoir après le gris – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 20-60 mm f/3,5-5,6 – 60 mm – 1/5000 s – ƒ / 5,6 – ISO 100

Montée ISO

La sensibilité native va de 100 à 51 200 ISO, et peut être étendue de 50 à 204 800 ISO, comme avec le S5 II.

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Du bruit dans la nuit – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 68 mm – 1/80 s – ƒ / 5,5 – ISO 32000

Comme son « grand frère », le Lumix S9 dispose d’un réglage de double ISO natif à 100 et 640 ISO, qui permet d’abaisser le bruit numérique à partir de 640 ISO.

La définition raisonnable du capteur (24,2 Mpx) permet au boîtier de bien gérer la montée en sensibilité. Les clichés sont très propres jusqu’à 1600 ISO. Un léger bruit fait son apparition à partir de 3200 ISO, puis un plus gros décrochage se situe à 6400 ISO, où les détails commencent à se perdre.

Par la suite, on observe un bruit assez contenu – bien que présent – jusqu’à 12 800 ISO. Même à 25 600 ISO, la perte de détail reste tolérable et les clichés sont exploitables sous certaines conditions. On évitera cependant d’atteindre 51 200 ISO – sauf si la scène en question vous est indispensable. D’autant que la dérive colorimétrique est assez présente. Les valeurs supérieures sont définitivement à éviter.

Mode Haute Resolution : jusqu’à 96 Mpx à main levée !

Le S9 est doté d’un mode « High Resolution » à main levée. Ce dernier permet de capturer une série de photos afin d’obtenir des clichés de 96 Mpx (12000 x 8000 pixels) en déplaçant le capteur entre chaque prise de vue.

Les images sont ensuite combinées au sein du boîtier pour fournir un cliché (JPEG, RAW ou RAW+JPEG) retravaillé afin de réduire les artefacts. L’opération prend environ 10 secondes.

Le mode peut fonctionner sur trépied ou à main levée. Dans ce cas, il faut bien veiller à photographier un sujet bien statique (paysage, bâtiment, etc.), sinon l’appareil n’arrivera pas à assembler les images. Notez toutefois qu’à main levée, des artefacts peuvent subsister dans l’assemblage des fichiers.

Le résultat est assez probant, et atteint (presque) le niveau d’un Lumix G9 II – qui reste la référence dans le domaine. Les JPEG issus de ce mode pèsent la bagatelle de 32 Mo, quand les RAW émargent à 85 Mo.

Un autofocus hybride de plus en plus performant

Une meilleure reconnaissance et suivi des sujets

Depuis le lancement du Lumix S5 II fin 2022, les nouveaux boîtiers Panasonic intègrent (enfin) un autofocus hybride à détection de phase et de contraste. Un système plus en phase avec la concurrence et qui permet à Panasonic de revenir à niveau, notamment en termes de reconnaissance et de suivi des sujets.

Vlog

Ainsi, le Lumix S9 utilise ce nouveau système AF hybride avec 779 points AF couvrant 100 % de l’image. En plus des visages et yeux des humains et des animaux de compagnie, le boîtier peut suivre les voitures, les motos ainsi que les oiseaux.

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Rougeaud – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/320 s – ƒ / 7,1 – ISO 100

Accroche rapide et précise, de face

Sans surprise, le S9 accroche plutôt vite et bien les différents sujets, pour peu qu’ils soient bien visibles dans le champ et bien différenciés.

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Coucou ! – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/250 s – ƒ / 7,1 – ISO 5000

Sur la reconnaissance des humains ou des animaux, le boîtier peut exprimer quelques difficultés à détecter le sujet si celui-ci n’est pas complètement en face de lui. Les visages de profil sont toujours une source de soucis pour le Lumix S9.

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Mise au point au premier plan ratée, mais photo stylée.

À ce niveau, Panasonic, malgré de nettes améliorations année après année, est toujours en retrait par rapport aux tenors de l’AF.

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Sans commentaire – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/250 s – ƒ / 8,0 – ISO 6400

Une rafale fulgurante entravée par un buffer très limité

Le Panasonic Lumix S9 récupère le mode de rafale en obturateur électronique du S5 II. On peut ainsi obtenir des rafales très rapides en JPEG, RAW ou RAW + JPEG jusqu’à 30 i/s – et avec suivi AF ! Une performance toujours très impressionnante pour un appareil plein format et qui permet de décomposer parfaitement le mouvement.

Surtout, par rapport au S5 II en rafale, le Lumix S9 démarre au quart de tour. En effet, nous n’avons pas constaté de lag au moment de déclencher. Un problème, qui par contre, subsiste encore chez le S5 II, plus d’un an après son lancement…

Cependant, cette forte rafale est limitée par deux facteurs : le rolling shutter qui peut être très présent à haute vitesse (1/1000s et au-delà). Et, surtout, il faut composer avec une mémoire tampon très (très) limitée de 36 clichés, soit 5,5 fois moins que sur le S5 II ! Cela signifie qu’au bout d’à peine plus une seconde, la rafale se coupe.

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Attention au rolling shutter à haute vitesse.

Une fois la rafale terminée, il faudra attendre de longues secondes avant que toutes les photos ne soient enregistrées sur la carte, signalée par un voyant orange à l’écran. Le boîtier demeure utilisable pendant tout se temps, mais ne vous risquez pas à enchainer les fortes rafales, cela ralentirait considérablement votre flux de travail.

Une stabilisation efficace

Le capteur 24×36 du Lumix S9 est installé dans une nacelle assurant une stabilisation sur 5 axes. Par défaut, on peut récupérer jusqu’à 5 stops et on peut même obtenir jusqu’à 6,5 stops avec les optiques Lumix stabilisées.

Avec le Lumix S 35 mm f/1,8, nous avons pu atteindre globalement la valeur indiquée de 5 stops, même si nous avons trouvé que le boîtier avait toujours un peu de mal à passer le cap des 4 stops compensés.

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Plus vraie que nature ? Panasonic Lumix S9 – Lumix S 35 mm f/1,8 – 1 s – ƒ / 20 – ISO 100

En utilisant le 28-200 mm Macro stabilisé, et à 200 mm, nous avons réussi à obtenir 5 stops sans trop de difficultés, mais pas plus. À chaque fois que l’on passe la barre des 6 stops, il est toujours assez compliqué d’obtenir des images bien nettes à main levée.

1 seconde trop tôt – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 28 mm – 1.0 s – ƒ / 8,0 – ISO 100

Le Lumix S9 n’a ainsi pas à rougir de ses performances en termes de stabilisation, néanmoins, avec un grip offrant une prise en main plus ferme, nous aurions sans doute pu en obtenir un peu plus.

Un volet vidéo abouti mais limité dans le temps

De la 6K 30p et 4K DCI 30p sans recadrage

Le Lumix S9 reconduit, une fois encore, la fiche technique du S5 II. Se voulant aussi agile qu’une mini-caméra de « cinéma », le S9 peut filmer, en interne, jusqu’en 6K 30p en 4:2:0 10 bits ou 4K DCI 30p et 4:2:2 10 bits, le tout sans recadrage (ou « open gate » dans le jargon de la marque).

La 4K DCI 60p se fait au prix d’un recadrage Super35 mm (APS-C). Le Lumix S9 dispose également de l’enregistrement en anamorphique 3,3K et 48p, mais toujours avec un crop 1,5x. Les profils V-Log/V-Gamut permettent de récupérer plus de 14 stops de dynamique en vidéo. Enfin, le boîtier peut aussi capter des séquences jusqu’à 180p en Full HD, de quoi s’assurer de jolis ralentis.

Un nouveau format MP4 Lite

On peut également compter sur un large choix d’options vidéo comme les waveform, le cadre REC, les zebras, le desqueeze en interne des séquences anamorphiques, etc. Le Lumix S9 introduit un nouveau format d’enregistrement : le MP4 Lite. Ce format, au ratio 3:2 est 41 % plus léger que le MP4, et pensé pour un partage plus rapide sur les réseaux sociaux. On peut, bien entendu, appliquer des LUTs en temps réel, grâce à la touche idoine.

Des durées d’enregistrement limitées

Malgré toutes ces caractéristiques dignes d’un appareil plus haut de gamme, le S9 se retrouve très contraint en vidéo par un seul facteur : sa chauffe. En effet, du fait de sa construction compacte, la dissipation thermique est moins efficace que sur un S5 II, doté – qui plus est – d’un ventilateur intégré. Il en résulte des temps d’enregistrement consécutifs assez limités :

  • 6K : 10 minutes
  • 4K et 3,3K : 15 minutes
  • Full HD : 20 minutes

Et ne croyez pas qu’il s’agisse de durées qu’il soit possible d’outrepasser en plaçant le S9 dans un courant d’air gelé : ces limites de temps sont bloquées par le logiciel du boîtier. Selon que vous choisissiez la 6K ou la 4K, par exemple, vous verrez l’indicateur de durée se régler automatiquement sur 10 ou 15 minutes. Et, une fois le compte à rebours écoulé, l’enregistrement cesse. Par la suite, en essayant d’enchainer les séquences trop rapidement, le boîtier pourra vous afficher un message d’alerte concernant la chauffe.

Test vidéo 6K Panasonic Lumix S9

Il est toutefois possible, en éteignant, puis en rallumant l’appareil rapidement entre chaque prise, de limiter ces contraintes, mais elles demeurent bien présentes et rendent l’expérience générale assez mitigée en vidéo.

Pour autant, les séquences vidéo issues du boîtier sont assez plaisantes, avec des contrastes très profonds et des détails bien visibles. Comme souvent, Panasonic prouve sa grande maîtrise de la vidéo, le contraire aurait été dommage pour un appareil se voulant spécialisé en Vlog.

Autonomie très correcte

Côté autonomie, le Lumix S9 reprend la même batterie DMW-BLK22 que le S5 II, mais se montre plus endurant sur le papier. On peut ainsi obtenir 470 images, contre 370 pour le S5 II selon la norme CIPA. L’absence de viseur électronique explique sans doute cette différence.

Sur le terrain, en alternant photos, courtes vidéos et rafales, nous avons pu atteindre environ 750 à 780 clichés avant que la batterie ne s’épuise. À peine mieux que le S5 II, mais nous avons aussi utilisé plus couramment la liaison avec le smartphone.

Connectivité filaire et sans-fil

Des choix minimalistes

En termes de connectique, le Lumix S9 est là aussi minimaliste. Sur le flanc gauche on trouve une unique prise micro jack 3,5 mm, le boîtier faisant l’impasse sur la prise casque, dommage.

De même, s’il y a bien une griffe porte-accessoires, celle-ci est dénuée de connecteurs, on ne pourra donc pas s’en servir pour synchroniser un flash externe, par exemple. Un choix assez étrange de la part de Panasonic. Surtout lorsque des marques comme Sony optent, même pour leurs hybrides d’entrée de gamme, pour une griffe avec connecteurs numériques permettant de récupérer le son d’un micro.

Pour le reste, on dispose d’un port USB-C (pour la recharge et l’alimentation) et une sortie micro-HDMI.

Le S9, compte tenu de son gabarit, n’embarque qu’un seul port de carte SD (norme UHS-II), situé sous l’appareil au niveau de la trappe pour batterie.

Lumix Lab, application mobile de LUT

Avec ce Lumix S9, Panasonic a inauguré une nouvelle application mobile. Baptisée Lumix Lab (iOS et Android), elle se distingue de l’ancienne application Lumix Sync par la possibilité de transférer des LUTs directement sur le boîtier.

Ces profils de couleurs, applicables aux photos comme aux vidéos, peuvent être téléchargés depuis une bibliothèque de LUTs mise à disposition par Panasonic. Vous pouvez même créer vos propres LUTs ou partir d’une LUT existante et la modifier depuis l’app avant de les envoyer vers le S9.

Appairage Bluetooth rapide et fiable

On peut également envoyer les images (RAW et JPEG) depuis le boîtier vers le smartphone. L’appairage se fait sans peine et on peut aisément personnaliser le style de ses photos. Pana s’inspire en cela de Fujifilm et de ses simulations de films.

Notez toutefois que, pour l’instant, Lumix Lab ne permet pas de piloter le boîtier à distance. Pour cela, il faut utiliser l’autre application Lumix Sync. Plus ancienne et un peu moins avenante, elle fonctionne toujours assez bien et la connexion est fiable.

Panasonic nous a expliqué qu’à l’avenir, les fonctions de Lumix Sync seront logiquement intégrées à Lab. Et cette dernière app sera alors compatible avec les autres appareils Panasonic.

Conclusion : Lumix S9, un hybride de poche trop bridé

Au terme de ce test, nous pouvons dire que le Lumix S9 est un hybride plein format élégant et qui offre des images d’une très bonne qualité, en photo comme en vidéo. Pour autant, Panasonic semble avoir sacrifié l’ergonomie sur l’autel de la compacité.

Certes, le boîtier rentrera facilement dans une poche avec une optique compacte comme le nouveau 26 mm f/8. Mais sans grip et sans viseur, le S9 est davantage orienté vidéo que photo. Il s’adresse ainsi aux créateurs de contenu, une cible qui utilise son boîtier en vidéo, fait également de la photo, mais surtout partage ses images sur les réseaux sociaux.

Sur ce point, le S9 séduit, avec sa connexion facile au smartphone, et son système de LUT en temps réel afin de créer des images au rendu flatteur. D’ailleurs, ce boîtier offre de bonnes performances photo et vidéo, avec notamment de la 6K 30p en interne. Pour autant, la durée d’enregistrement vidéo très limitée ainsi que d’autres compromis techniques nous laissent une sensation très mitigée.

D’un côté, la firme japonaise a voulu livrer un mini Lumix S5 II. De l’ autre, elle voulait éviter de trop marcher sur les plates-bandes du grand frère. D’où des compromis presque incompréhensibles (comme l’absence de tropicalisation ou d’une « vraie » griffe flash) que même Sony ne se permet pas en déclinant son A7 IV en A7C II.

Affiché à 1699 € (nu), le Lumix S9 est vendu au même tarif que le S5 II actuellement en promotion. Dès lors, il sera difficile de choisir entre les deux, l’un étant plus compact, l’autre étant objectivement plus complet.

Le S9 séduira les personnes à la recherche d’un boîtier polyvalent, compact et connecté, ne rechignant pas devant le fait de viser à l’écran, alors que le S5 II attirera davantage les photographes et vidéastes à la recherche du confort de prise en main et de visée, qui va avec un gabarit plus conventionnel.

Le Lumix S9 est un peu le zèbre de la photo – Panasonic Lumix S9 – Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS – 200 mm – 1/250 s – ƒ / 7,1 – ISO 100

En conclusion, le Lumix S9 est un appareil séduisant, mais il est, selon nous, important de connaître ses limitations avant de passer à l’achat. Dommage, il s’en est fallu de peu pour que le Lumix S9 ne devienne le vrai rival hybride des compacts experts.

Le Panasonic Lumix S9 est disponible au tarif de 1699 € nu. Il vient en plusieurs coloris : rouge cramoisi, vert olive, bleu nuit et noir de jais.

Deux kits sont également proposés :

  • Lumix S9 + Lumix S 28-200 mm f/4-7,1 Macro OIS : 2499 €
  • Lumix S9 + Lumix S 20-60 mm f/3,5-5,6 : 1999 €
  • Un kit exclusif Fnac permet d’obtenir le Lumix S9 + Lumix S 20-60 mm + Lumix S 26 mm f/8 offert, toujours pour 1999 €.

Le lancement du boîtier est accompagné d’une offre de remise immédiate pour l’achat simultané d’un Lumix S9 et d’un ou plusieurs objectifs de la série f/1,8 du 22 mai au 31 juillet 2024.

Les Lumix S 18 mm f/1,8 et 24 mm f/1,8 reviennent ainsi à 299 € au lieu de 899 €. Le Lumix S 35 mm f/1,8 passe de 679 € à 299 €, le 85 mm f/1,8 passe à 299 € au lieu de 649 €. Et le Lumix S 50 mm f/1,8 revient à seulement 199 € au lieu de 469 €. Toutes ces offres sont cumulables.

Vous pouvez retrouver le Lumix S9 chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, Phox, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.

Test Panasonic Lumix S9 : un hybride compact et attrayant, mais plein de compromis
Fabrication / finitions
7.9
Ergonomie
6.8
Qualité d'image
9
Montée en ISO
8.7
Efficacité de l'autofocus
7.9
Fonctionnalités
8.8
Vitesse en rafale
8.5
Stabilisation
8.5
Capacité du buffer
5
Vidéo
8.5
Autonomie
8.2
Rapport qualité-prix
7.8
Points forts
Gabarit très compact
Très bonne qualité d'image, niveau de détails très correct
Stabilisation 5 axes efficace
Mode vidéo très fourni
Application Lumix Lab intéressante
Jolies finitions
Rafale rapide à 30 i/s
Points faibles
Absence de viseur et de joystick
Revêtement de couleur plus glissant
Connectique limitée
Durée d'enregistrement vidéo très réduite
Buffer anémique (à peine plus d'une seconde)
Rolling shutter assez présent en obturation électronique
Rapport qualité-prix peu pertinent
7.9
sur 10

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  1. en l’absence de viseur il est beaucoup trop cher, quand bien même il s’adresserait à des personnes n’ayant connu que le smartphone

    quand vous expliquez qu’en l’absence de viseur on pourra utiliser son smartphone alors oui MAIS

    le MAIS c’est pour rebondir sur votre test à l’époque de l’iPhone 15 pro max : en cas de fort soleil il chauffe et donc la luminosité s’effondre. c’est un problème récurent dont il n’est jamais question. donc oui il y a une app, de la connectivité mais dans la vraie vie …Leica sur ses D-lux vendait un petit accessoire hors de prix mais utile pour remplacer ce choix qui est un problème .

    quant à la photo ‘ratée ‘ elle est très réussie (breakdance) mais Panasonic depuis des années à un problème avec l’autofocus.