Test Fujifilm X-T30 III Phototrend

Test Fujifilm X-T30 III : l’hybride APS-C le plus séduisant pour débuter… et progresser

8.4
sur 10

Lancé en octobre 2025, le Fujifilm X-T30 III incarne la 3e génération de l’hybride APS-C compact lancé initialement en 2019. Il conserve le capteur 26 Mpx, le gabarit réduit et le design rétro de son prédécesseur, mais se distingue en intégrant le X-Processor 5, gage de performances AF de pointe et d’une réactivité accrue, ainsi qu’un mode vidéo très complet.

L’objectif pour Fujifilm : offrir un excellent équilibre entre performances, compacité et look et prix. Sur le terrain, le mix concocté par Fujifilm est-il réussi ? Nous l’avons testé au quotidien et en voyage pendant plusieurs semaines : voici notre test complet du Fujifilm X-T30 III.

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Présentation du Fujifilm X-T30 III

Dites 33. Chez Fujifilm, les appareils se suivent… et se ressemblent parfois. Ainsi, le X-T30 III (et non X-T33…) vient prendre la suite des deux modèles X-T30 lancés respectivement en 2019 et 2021. Mais ce boîtier peut aussi (et surtout) être considéré comme une variante plus “photo” du récent Fujifilm X-M5, un boîtier très séduisant en dépit de l’absence de viseur.

Au sein du catalogue de Fujifilm, c’est boîtier est la porte d’entrée de l’écosystème X – aux côtés du X-M5. Plus compact que les X-T5 et X-T50moins cher que le X-S20, il vise les photographes voulant voyager léger et profiter d’une qualité d’image largement supérieure à celle d’un smartphone.

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Pour offrir un rapport qualité-prix suffisamment attractif (949 € nu au lancement), Fujifilm reprend une recette déjà éprouvée. En effet, la fiche technique du X-T30 III est identique à celle du X-M5 : capteur X-Trans de 4e génération, couplé au X-Processor 5 pour des performances accrues. Seule (vraie) différence avec le X-S20 : le capteur des X-T30 III et X-M5 n’est pas stabilisé.

Voici les caractéristiques du Fujifilm X-T30 III :

  • capteur : APS-C X-Trans CMOS 4 BSI 26,2 Mpx
  • filtre passe-bas : non
  • processeur : X-Processor 5
  • viseur électronique : OLED, 2,36 Mpts, 0,62x, 0,39″
  • écran LCD : tactile, orientable, 3 pouces, 1,62 million de points
  • autofocus : hybride phase + contraste
  • nombre de points AF : 425
  • couverture AF : N.C.
  • détection et suivi automatique : humains (corps + visage + œil), chiens, chats, oiseaux (corps + visage + œil), voitures, avions, trains, drones insectes (corps + visage)
  • plage AF : -4 EV à 20 EV
  • sensibilité : 160 à 12 800 ISO (extensible de 80 à 51 200 ISO)
  • rafale : 8 i/s (obt. mécanique), 20 i/s (obt. électronique), 30 i/s (crop 1,25x)
  • obturation : mécanique / électronique, 30 s – 1/32 000 s
  • ‌vidéo : 6,2K 30 fps, 4K UHD/DCI HQ 30 fps, 4K UHD/DCI 60 fps, Full HD 240 fps
  • profils colorimétriques vidéo : N.C.
  • stockage : 1x Slot SD UHS-I
  • connectivité : Wi-Fi 4.0, Bluetooth 5.2 LE, USB-C, HDMI D, micro, casque 3,5 mm
  • batterie : NP-W126S, 315 vues ; 45 min en 6K
  • rechargement par USB : oui, port USB-C
  • tropicalisation : N.C.
  • dimensions : 118,4 x 82,8 x 46,8 mm
  • poids : 378 g
  • prix au lancement (nu) : 949 €
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Ergonomie et prise en main

Avec presque 11,8 cm de large pour 8,3 cm de haut et 4,7 cm de profondeur, le X-T30 III reprend, au millimètre près, le gabarit de ses prédécesseurs. On apprécie immédiatement son poids très réduit de 378 g. Ajoutez une petite focale fixe et vous obtenez un boîtier très agréable au quotidien ou en voyage, au look délicieusement vintage.

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Le boîtier est bien conçu et offre une bonne qualité de finition, même si la présence de plastique, notamment sur le capot inférieur, rappelle son positionnement tarifaire.

En termes d’ergonomie, X-T30 III offre une prise en main “manuelle” – comme les autres boîtiers de la gamme X-T – et non une roue PASM, comme sur le X-M5. Sur le capot supérieur, on retrouve donc une roue dédiée au réglage de la vitesse d’obturation – avec une position Auto. Une autre roue permet également la compensation d’exposition.

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On dispose aussi de la “fameuse” roue de simulations de films (comme sur les X-M5 et X-T50). L’idée étant toujours d’encourager les photographes à utiliser les modes VelviaProviaAcrosClassic Neg, etc. Sur le côté de cette roue, on retrouve un levier qui permet de faire sortir le flash pop-up, un point toujours aussi intéressant sur ce genre de boîtier, notamment pour déboucher les ombres.

A l’arrière, le dos est moins dépouillé que sur le X-M5, avec davantage de commandes, notamment une molette de réglage ainsi qu’un joystick, toujours bien pratique pour déplacer le collimateur AF et naviguer dans les menus. On est ici plus proche d’un X-T5, la croix directionnelle et quelques commandes en moins.

Côté visée, le X-T30 III “corrige” l’un des défauts du X-M5 en profitant d’un viseur électronique de 2,36 Mpts, très pratique sur le terrain – notamment en contre-jour.

L’appareil dispose également d’un écran tactile 3 pouces de 1,62 Mpts. Il est monté sur double-charnière (et non sur rotule comme le X-M5). C’est d’ailleurs en bas de cet écran que se situe l’unique mention du nom du boîtier.

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Sur le terrain, le Fujifilm X-T30 III s’avèretrès agréable à utiliser – même si tout n’est pas parfait. Comme sur les anciens modèles, la touche Q est placée sur le repose-pouce arrière – et il nous est arrivé de l’activer par erreur à plusieurs reprises. Par défaut, le réglage des ISO est attribué à la molette avant (cliquable) – mais les manipulations accidentelles sont légion. Nous avons préféré désactiver ce mode de fonctionnement, et régler les ISO depuis le menu Q.

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Enfin, Fujifilm ne communique pas sur une éventuelle protection contre les intempéries. Mais c’est (hélas) assez courant à ce niveau de prix. Last but not least, les menus sont toujours aussi touffus et opaques. Certains concurrents font bien mieux !

Performances et qualité d’image du Fujifilm X-T30 III

Au cours de ce test, nous avons principalement utilisé le Fujifilm X-T30 III avec le zoom de kit Fujinon XC 13-33 mm f/3,5-6,3 OIS, le zoom XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS et la focale fixe XF 35 mm f/1,4 R.

Au global, cet hybride APS-C est capable de livrer de très belles images. Là encore, aucune surprise n’était à attendre puisque ce couple capteur + processeur nous est bien connu. La restitution des couleurs est très soignée et l’autofocus est très réactif.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 22.3 mm – ƒ / 3,2 – 1/100 s – ISO 2000
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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 24.3 mm – ƒ / 4,0 – 1/1000 s – ISO 6400
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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 30.2 mm – ƒ / 4,0 – 1/250 s – ISO 8000

Capteur APS-C de 26,1 Mpx, X-Processor 5 : en terrain connu

Côté capteur + processeur, le Fujifilm X-T30 III reprend la recette déjà croisée sur les X-M5 et X-S20. On retrouve le capteur APS-C X-Trans CMOS 4 de 26,1 Mpx. Ce capteur est rétroéclairé mais pas empilé. Il est associé au X-Processor 5, pour un gain de réactivité et de performances.

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Et, à l’instar X-M5, le Fujifilm X-T30 III fait l’impasse sur la stabilisation du capteur. Une manière pour le constructeur de ne pas faire trop grimper la facture – et de distinguer le duo X-T30 III / X-M5 des modèles plus premium. comme le X-S20.

Les fichiers obtenus mesurent 6240 x 4260 pixels, avec 13 Mo pour un fichier JPEG et 40 Mo pour un RAW. Ils offrent ainsi une latitude de recadrage suffisante – tout en étant bien plus légers que ceux du capteur 40 Mpx des X-H2/X-T5/X-T50/X-E5. Notez que Fuji proposej’ad un mode de compression sans perte, qui permet d’obtenir des RAW d’environ 30 Mo.

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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 24.3 mm – ƒ / 4,0 – 1/2000 s – ISO 640

Qualité d’image : la maîtrise des couleurs selon Fuji

Le Fujifilm X-T30 III offre une très bonne qualité d’image, dans la lignée des X-M5 et X-S20. Les scènes sont bien restituées, que ce soit en plein jour ou en basse lumière.

Le rendu des couleurs est particulièrement réussi, avec des RAW qui demandent peu de retouches. L’appareil propose 20 simulations de films, dont la nouvelle « Reala Ace », déjà vue sur le GFX 100 II et le X-T50.

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Reala Ace – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 18 mm – ƒ / 3,2 – 1/160 s – ISO 640

Lors de notre test, le mode “Acros” nous a particulièrement séduits par la finesse de ses noirs et blancs. Une fois de plus, les simulations de films Fujifilm se révèlent très pertinentes : en usage quotidien ou en voyage, elles permettent souvent de se passer des fichiers RAW tant le rendu JPEG est soigné.

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Acros – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 39 mm – ƒ / 7,1 – 1/1900 s – ISO 640

Montée en ISO et dynamique : de bonnes performances en basse lumière pour le X-T30 III

Le Fujifilm X-T30 III dispose d’une plage ISO native de 160 à 12 800, extensible de 80 à 51 200 ISO. Sans surprise, il offre des performances similaires aux X-M5 et X-S20, puisqu’il reprend le même capteur et processeur.

Le bruit numérique commence à apparaître vers 1600 ISO, devient plus marqué à 3200 ISO, et entraîne une perte de détails à partir de 6400 ISO. À 12 800 ISO, le bruit de luminance est bien visible, mais reste gérable.

Les valeurs “étendues” sont disponibles uniquement avec l’obturateur mécanique. Sans surprise, les sensibilités étendues sont à éviter. À 25 600 ISO, le bruit numérique est déjà très prononcé, rendant les images difficiles à exploiter. À 51 200 ISO, il devient omniprésent, accompagné d’une dérive colorimétrique notable.

Au final, le Fujifilm X-T30 III s’en sort bien en haute sensibilité. Il permet de photographier en basse lumière sans trépied et avec un bon niveau de détail, tant que l’on reste dans des valeurs ISO raisonnables. En revanche, en cas de vitesse d’obturation élevée (1/200s ou plus), mieux vaut utiliser une optique lumineuse pour éviter que le bruit numérique ne devienne trop envahissant.

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A320 Neo encadré – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 40.7 mm – ƒ / 4,5 – 1/250 s – ISO 51200

À ce titre, notez que le logiciel DxO PureRaw est compatible avec les boîtiers Fujifilm à capteur X-Trans. Soit une bonne manière de rattraper vos images très bruitées.

Enfin, la dynamique du capteur est satisfaisante – et identique à celle des X-M5 et X-S20. Avec des clichés sous-exposés, le bruit apparaît vraiment à partir de -3 IL et devient beaucoup plus présent à partir de -4 IL. Des valeurs très rassurantes.

En revanche, avec des images surexposées, il est possible de rattraper jusqu’à 2 IL ”seulement”. Certes, on peut monter jusqu’à 3 IL, mais avec une belle dérive colorimétrique.

Zoom de kit XC 13-33 mm : compact, léger mais perfectible

Lancé en même temps que le Fujifilm X-T30 III, le zoom Fujinon XC 13-33 mm f/3,5-6,3 OIS a l’immense avantage de la compacité. Comptez seulement 3,75 cm de long et un diamètre max de 6,2 cm. Le tout pour un poids-plume de 125 g. Ce mini-zoom à la focale « décalée » (équivalent 20-50 mm) devait ainsi devenir le meilleur compagnon du X-T30 III. Mais plusieurs ombres viennent ternir le tableau.

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D’une part, il faut déployer le zoom avant de l’utiliser. On perd donc un peu de temps… et en compacité, puisqu’il faut compter 4 cm de plus à fond de zoom. D’autre part, l’ouverture (glissante) de cet objectif est très, très réduite (f/3,5 au grand-angle, et seulement f/6,3 à fond de zoom). Pour séparer les plans, jouer sur la profondeur de champ ou capturer des images en basse lumière, cet objectif n’est clairement pas à son aise.

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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XC 13-33 mm f/3,5-6,3 OIS – 33 mm – ƒ / 16 – 1/180 s – ISO 640

Enfin, sa qualité d’image est largement perfectible, avec une certaine sensibilité au flare, un vignetage et des distorsions prononcées au grand-angle et… une belle mollesse à fond de zoom. Dommage.

Autofocus : le X-T30 III, un boîtier très réactif

Le Fujifilm X-T30 III profite du même système d’autofocus que les X-S20 et X-M5. On retrouve donc un AF “hybride”, avec 425 points AF (et 117 positions sélectionnables). Grâce au X-Processor 5, le boîtier profite des  modes de détection / suivi intelligents du sujet, déjà présents sur les autres boîtiers du constructeurs.

Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 55 mm – ƒ / 5,6 – 1/1250 s – ISO 640

Et sur le terrain, l’autofocus du Fujifilm X-T30 III est très efficace. Avec une petite focale fixe lumineuse, l’accroche du sujet est ultra-rapide et on peut déclencher quasi-immédiatement. Le duo forme ainsi un très bon allié pour la street photography.

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Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 44.4 mm – ƒ / 4,0 – 1/500 s – ISO 1250

Au-delà, le X-E5 est capable de détecter et suivre les véhicules (voitures, motos, vélos, trains et avions). La mise au point est calée sur le pare-brise de la machine. Il dispose également d’options dédiées pour les animaux (félins et canidés) et les oiseaux.

Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm – ƒ / 1,4 – 1/105 s – ISO 3200

Néanmoins, l’autofocus du X-T30 III hésite parfois en basse lumière et peine à accrocher efficacement le sujet. Il faudra également faire attention aux optiques que vous vissez dessus. Ainsi, nous avons eu quelques (rares) difficultés avec objectifs un peu anciens, comme le XF 35 mm f/1,4 R (13 ans au compteur, tout de même).

San Vincente Freeway – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 18 mm – ƒ / 2,8 – 1/100 s – ISO 6400

Performances en rafale

En rafale, le Fujifilm X-T30 III monte à 8 i/s avec l’obturateur mécanique et à 20 i/s avec l’obturateur électronique. Un mode permet d’atteindre 30 i/s, au prix d’un petit recadrage 1,25x. On profite toujours du mode Pre-Shoot, qui permet de conserver les images précédant l’appui sur le déclencheur.

Si la cadence en rafale est élevée, le buffer est assez limité. Comptez 30 images en RAW non-compressé soit un peu plus d’une seconde avec le doigt sur le déclencheur en rafale 20 i/s. Des performances identiques à celles du X-M5 – qui se permettait déjà de faire mieux que certains hybrides bien plus ambitieux (oui, le Canon EOS R7, c’est à toi que nous pensons).

Du reste, les vitesses d’obturation sont strictement identiques aux… X-M5 et X-S20. En obturation mécanique, le X-T30 III peut déclencher de 15 s à 1/4000 s. Quant à l’obturateur électronique, il est capable d’atteindre 1/32 000 s.

Souvenir de Montier-en-Der – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 55 mm – ƒ / 4,0 – 1/2000 s – ISO 1600

Enfin, sans surprise, le boîtier est sensible au rolling shutter. En obturation électronique, en cas de mouvement rapide, les verticales s’inclinent. En revanche, le phénomène de banding est plutôt bien maîtrisé.

Stabilisation du capteur : N.A.

Comme son “faux-jumeau” le X-M5, le capteur du Fujifilm X-T30 III n’est (hélas) pas stabilisé. Il se repose donc entièrement sur les optiques stabilisées (notées OIS chez Fuji).

Sur le terrain, avec une optique non-stabilisée, difficile d’obtenir des photos nettes avec un long temps d’exposition. Avec XF 35 mm f/1,4 R, il nous a été difficile de descendre en-dessous de 1/20 s. À comparer avec le X-S20, dont la stabilisation capteur nous avait permis de descendre à 1/10 s.

Big rig – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 35 mm f/1,4 R – 35 mm – ƒ / 6,4 – 1/60 s – ISO 8000

Avec une optique stabilisée, les choses sont un peu plus faciles. Nous avons réussi à atteindre 1/8 s avec zoom XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS sans trop de difficulté. En revanche, descendre à 1 s à main levée relève de l’exploit.

L’unique photo nette à 1s – Fujifilm X-T30 III – Fujinon XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS – 18 mm – ƒ / 16 – 1.0 s – ISO 640

Quoi qu’il en soit, l’omission de l’IBIS sur le X-T30 III rend plus difficile la photographie nocturne à main levée. De ce point de vue, le Fujifilm X-S20 creuse donc l’écart.

Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Fujifilm X-T30 III :

Le Fujifilm X-T30 III côté vidéo : de la 6,2K sans crop

En vidéo, le Fujifilm X-T30 III se hisse au niveau des autres modèles dotés du X-Processor 5. Il permet de filmer en 6,2K à 30 fps, en 4:2:2 10 bits (LongGOP), sans recadrage.

La 4K 60p (UHD et DCI) est également disponible, avec un léger crop de 1,14x. À cela s’ajoute éventuellement le recadrage induit par la stabilisation numérique, à prendre en compte selon les besoins de cadrage.

Deux modes de ralenti sont présents (120 et 240 fps) en Full HD. Les plus tatillons notent cependant que les débits binaires plafonnent, comme le X-M5, à 200 Mbps (contre 360 Mbps max. sur les X-S20, X-T50 et X-T5, et même 720 Mbps sur les X-H2 et X-H2S). Mais rappelons que le boîtier peut aussi filmer en 6,2K 30p au format Apple ProRes RAW ou Blackmagic RAW en 12 bits (via la sortie HDMI). Une sacrée performance pour un boîtier aussi compact et abordable !

Sur le terrain, la qualité des rushs est très satisfaisante – même si le boîtier a (parfois) tendance à cramer certaines zones claires. Par ailleurs, l’absence de stabilisation du capteur a un certain impact. Car la stabilisation numérique génère un crop 1,32x en 4K 30p, voire 1,44x en 4K 60p.

Et en 6,2K ? Hélas, elle est tout simplement absente. Pour des plans plutôt posés, cette stabilisation numérique remplit très bien son office. En revanche, les plans plus dynamiques (en marchant par exemple) deviennent beaucoup plus compliqués. Pour des tournages plus soutenus, une gimbal reste indispensable.

Enfin, côté son, le X-T30 III dispose de 2 micros placés en façade (contre trois sur le X-M5). Dans tous les cas, l’emploi d’un “vrai” micro externe est conseillé.

Connectivité et autonomie

La connectique filaire du X-T30 III est assez complète… et ressemble comme deux gouttes d’eau à celles du X-T30 II. On retrouve ainsi un port USB-C, une prise Micro-HDMI et… une prise casque 2,5 mm. Un adaptateur (fourni) est donc requis pour utiliser un micro “classique” avec prise 3,5 mm !

Ces différentes prises sont regroupées sur le côté gauche du boîtier, cachées derrière une petite trappe. Le tranche droite est vierge. Le logement pour carte SD UHS-I (uniquement) est situé sous le boîtier, dans le compartiment dédié à la batterie.

Sans surprise, le boîtier reprend la “petite” batterie NP-W126S, avec une autonomie annoncée de 300 clichés (norme CIPA). Sur le terrain, nous avons réussi à dépasser cette valeur, avec une moyenne de plus de 400 clichés… malgré des températures franchement peu élevées. En revanche, la vidéo peut être assez gourmande. Heureusement, on peut recharger facilement l’appareil via le port USB-C, grâce à une powerbank, par exemple. On regrette simplement que le boîtier soit livré sans chargeur ni câble – réglementation européenne oblige.

En revanche, on regrette que Fujifilm n’ait pas dépoussiéré la connectique sans-fil, puisque l’on doit se contenter du Wi-Fi 4 et du Bluetooth 5.2. Le boîtier peut être utilisé avec l’application X-App, mais le contrôle à distance manque parfois de fluidité.

Fujifilm X-T30 III : simple, mais pas basique !

Et si le X-T30 III était le boîtier le plus séduisant de Fujifilm ? Très compact, léger et performant, le Fujifilm X-T30 III est un très bon compagnon , que l’on prend vraiment plaisir à emporter partout. Accompagné d’une petite focale fixe, il s’avère très bien pensé pour la photographie au quotidien ou en voyage.

Cependant, en reprenant à l’identique la fiche technique du X-M5, le X-T30 III hérite des mêmes qualités et des mêmes défauts : pas de stabilisation du capteur, une définition de 26,1 Mpx “seulement”, un crop en vidéo assez prononcé lorsque la stabilisation numérique est activée, un slot SD compatible uniquement UHS-I. Mais, comme avec le X-M5, ces compromis sont tout à fait cohérents. Par ailleurs, l’orientation “photo” du X-T30 III lui permet de corriger certains défauts de son petit frère, par exemple en intégrant un viseur électronique.

Les images livrées par ce “petit” X-T30 III sont de très bonne qualité – et les simulations de films sont toujours aussi pertinentes. L’autofocus est très fiable – à condition de l’associer à des optiques suffisamment récentes.

Proposé à 1099 € en kit avec le zoom 13-33 mm, il est certes un peu plus cher que les Canon EOS R50 et Nikon Z fc. Mais son système autofocus est plus récent (et plus performant) et il profite de simulations de films très séduisantes, dont ses rivaux sont dépourvus. Sans oublier le parc optique en monture X, considérablement plus étoffé que ceux de ses concurrents.

Compact et bien pensé, ce X-T30 III est un excellent boîtier pour commencer (ou approfondir) sa pratique photo et nous le recommandons sans hésiter.

Le Fujifilm X-T30 III est proposé nu au tarif de 949 € en noirargent ou anthracite. Il est également disponible en kit avec le zoom Fujinon XC 13-33 mm f/3,5-6,3 OIS pour 1099 €.

A la Fnac, on trouve également un kit intéressant avec le 15-45 mm f/3,5-5,6 OIS PZ à 1099 € tandis que certaines boutiques comme Panajou proposent des kits avec Tamron ou Sigma.

Le Fujifilm X-T30 III est disponible chez Digit-PhotoMN Photo VidéoIPLNPhoto-UniversDigixoPanajou, à la Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.

Test Fujifilm X-T30 III : l’hybride APS-C le plus séduisant pour débuter… et progresser
Fabrication / finitions
8.2
Ergonomie
8.5
Qualité d'image
8.5
Montée en ISO
8.4
Efficacité de l'autofocus
8.6
Fonctionnalités
8.2
Vitesse en rafale (AF-C)
7.8
Capacité du buffer
8.3
Autonomie
7.5
Vidéo
8.6
Rapport qualité-prix
8.7
Points forts
Très bon rapport qualité-prix
Bonne qualité d'image
Excellente restitution des couleurs, simulations de films très pertinentes
Viseur électronique bien utile
Très léger et compact, design rétro très réussi
Autofocus très efficace, nombreux sujets en suivi AF
Rafale rapide et buffer plutôt généreux
Mode vidéo ultra-complet
Points faibles
Capteur non stabilisé
Slot SD compatible UHS-I uniquement
Rolling shutter avec l'obturateur électronique
Bitrate limité à 200 Mbps en vidéo
Molette avant pas pratique, bouton Q peu accessible
Zoom de kit 13-33 mm perfectible
8.4
sur 10