Dévoilé par surprise en mai 2025, le Lumix S1 II est peut-être l’appareil plein format le plus atypique de Panasonic. Doté d’un capteur semi-empilé de 24 Mpx, il se veut le boîtier le plus avancé en termes de vidéo ou d’autofocus du constructeur nippon.
Enregistrement 5,1K 60 fps Open Gate, rafale 70 i/s, détection et suivi AF optimisés pour les sports urbains, ergonomie du Lumix S1R II… Sur le papier, ce boîtier est aussi polyvalent qu’innovant.
Sur le terrain, parvient-il à surclasser la concurrence… au point d’éclipser également tous les autres appareils Panasonic ? La réponse dans notre test complet après plusieurs semaines aux côtés du Panasonic Lumix S1 II.

Sommaire
- Présentation du Lumix S1 II
- Ergonomie
- Performances et qualité d’image du Lumix S1 II
- Autofocus et suivi et Lumix S1 II
- Rafale et buffer
- Rolling shutter
- Stabilisation du Lumix S1 II
- Vidéo
- Autonomie du Lumix S1 II
- Connectique et stockage
- Panasonic Lumix S1 II, l’hybride milieu de gamme s’embourgeoise sérieusement
Présentation du Lumix S1 II
Voilà un boîtier auquel on ne s’attendait pas. À la sortie du Lumix S1R II, début 2025, la gamme de Panasonic semblait au complet : Lumix S5 II pour la polyvalence, S5 IIx pour la vidéo, S9 pour la compacité et S1R II pour le versant premium et haute définition.
Pourtant, voici qu’est dévoilé – à notre grande surprise – le Lumix S1 II ! Panasonic vient ainsi apporter un successeur à son ancien boîtier « d’entrée de gamme », lancé en 2019. Il devient donc le « petit frère » du S1R II – mais s’avère plus premium que le « petit » Lumix S1 II E (pour Essential).

Avec ce boîtier, Panasonic ne manque pas d’ambition. En effet, le boîtier dispose d’un capteur « semi-empilé » de 24,1 Mpx ! Déjà vue chez le Nikon Z6 III, cette technologie avait contribué à faire grimper la facture de cet appareil, le faisant (presque) quitter la sphère des boîtiers « milieu de gamme ».

Avec ce nouveau capteur, le Lumix S1 II propose une rafale à 70 i/s avec suivi AF – et promet un rolling shutter minimisé. Côté AF, il mise notamment sur un nouveau mode dédiée aux sports urbains (BMX, skate, etc.). Enfin, il se dote d’une fonction haute résolution 96 Mpx à main levée. De quoi compenser (un peu) sa définition un poil timide.
Enfin, le mode vidéo achève de transformer le S1 II en mini caméra de cinéma. Enregistrement en RAW en interne, 6K 30p et 5,1K 60p en Open Gate, 4K 120p sans crop… La marque cherche à accompagner les créateurs de contenu « hybrides » (photo + vidéo) ayant débuté leur pratique avec un Lumix GH ou un Lumix S5 et cherchant aujourd’hui à monter en gamme.

Ainsi paré, le Panasonic Lumix S1 II devient-il l’appareil photo ultime, alliant avec efficacité ergonomie, prise de vues rapide, AF précis et vidéo sans compromis ? Peut-être bien, mais la question de son prix pourrait toutefois en freiner plus d’un…
Voici la liste complète des caractéristiques du Panasonic Lumix S1 II comparé au Lumix S1 :
Specs | Lumix S1 II | Lumix S1 |
---|---|---|
capteur | 24x36, BSI CMOS, semi-stacked, 24,1 Mpx | 24x36, CMOS 24,5 Mpx |
filtre passe-bas | Non | Non |
processeur | N.C. | N.C. |
monture | L | L |
viseur électronique | OLED, 5,76 Mpts, 0,78x, 120 Hz, 21 mm | OLED, 5,76 Mpts, 0,78x, 120 Hz, 21 mm |
écran LCD | TFT, tactile, orientable et inclinable, 3 pouces, 1,84 Mpts | TFT, tactile, inclinable, 3,2 pouces, 2,1 Mpts |
autofocus | autofocus hybride à détection de phase et de contraste (DFD) | autofocus détection de contraste (DFD) |
nombre de points AF | 779 | 225 |
couverture AF | 100 % | 100 % |
détection et suivi automatique | visage, œil, corps, animal, voiture, moto, vélo, train, avion | visage, œil, corps, animal |
plage AF | -6 - 18 EV | -6 - 18 EV |
sensibilité photo / vidéo | 100 à 51 200 ISO (extensible 50 à 102 400 ISO) | 100 à 51 200 ISO (extensible 50 à 102 400 ISO) |
double ISO natif | Oui, 800 - 8000 ISO | Non |
rafale (mécanique) | 10 | 6 |
rafale (électronique) | 70 | 5 |
buffer | 185 images | 75 images |
mode pré-capture | Oui, 1,5 s | Non |
mode haute résolution | Oui, pixel-shift, 96 Mpx, main levée | Oui, pixel-shift, 96 Mpx |
obturation | 60 s - 1/8000 s (méca) ; 60 s / 16 000 (élec) | 60 s - 1/8000 s (méca) ; 60 s / 16 000 (élec) |
définitions vidéo | 8,1K 30p, 6,4K 30p 3:2, 5,9K 60p 4:2:0 10 bits ; C4K 60p 4:2:2 10 bits ; 4K 120p ; 5,8K 24p ProRes RAW HQ | 4K 60p 4:2:2 10 bits, 4K 60p 4:2:0 8 bits |
Formats vidéo | All-Intra, LongGOP, Apple ProRes, ProRes RAW | LongGOP |
profils colorimétriques vidéo | HLG, V-Log, V-Gamut, Cinelike A2, LUT temps réel | HLG |
stockage | 1x CFexpress type B + 1x SD UHS-II + SSD externe | 1x CFexpress type B + 1x SD UHS-II |
connectivité sans fil | Wi-Fi 5 et Bluetooth 5.0 LE | Wi-Fi 5 et Bluetooth 4.2 LE |
batterie | DMW-BLK22, 2200 mAh | DMW-BLJ31, 3050 mAh |
rechargement par USB | Oui, USB-C | Oui, USB-C |
tropicalisation | Oui, -10°C à 40°C | Oui, -10°C à 40°C |
dimensions | 134,3 x 102,3 x 91,8 mm | 148,9 x 110 x 96,7 mm |
poids | 800 g | 1021 g |
prix au lancement (nu) | 3 499 € | 2 499€ |

Ergonomie
Le Lumix S1 II reprend intégralement le gabarit et l’ergonomie du Lumix S1R II lancé quelques mois auparavant. Pour plus de précisions, nous vous renvoyons vers le test complet de ce boîtier.


De même, son design s’avère très proche des autres hybrides Panasonic, notamment les S5 II et G9 II, avec une ergonomie soignée et un gabarit nettement réduit par rapport au S1 original.

Affichant 800 g sur la balance (contre 795 g pour le S1R II), il offre une prise en main agréable grâce à une poignée bien creusée. Panasonic conserve plusieurs évolutions intéressantes introduites avec le S1R II :
- un nouveau commutateur photo/vidéo/S&Q, et des molettes verrouillables
- un loquet de désactivation des commandes
- des tally light en façade et à l’arrière
- un écran arrière orientable et inclinable, pour contenter vidéaste et photographe
- la fermeture automatique de l’obturateur à l’extinction
Le viseur électronique haute définition de 5,76 Mpts et 120 Hz est le même que celui du premier S1 et propose une très belle image, parfois presque magnifiée par rapport au résultat final.

Lors de notre test du S1R II, nous avions su apprécier la bonne ergonomie du boîtier, qui dispose de tous les atouts d’un appareil professionnel moderne. La seule vraie doléance concerne, ici aussi, la seconde touche d’enregistrement vidéo, placée à l’avant. Elle s’avère peu pratique, car sujette aux déclenchements involontaires.

Enfin, malgré toutes ces améliorations, l’interface logicielle reste inchangée et constitue le principal point faible : les menus demeurent austères, peu intuitifs et fastidieux à naviguer. Un remaniement complet serait souhaitable pour hisser l’expérience utilisateur au niveau du reste du boîtier, qui demeure globalement très convaincant.

Performances et qualité d’image du Lumix S1 II
Si le Panasonic S1 II se montre assez conservateur en termes de définition de capteur (24,1 Mpx), il se démarque néanmoins en étant le second appareil du marché à intégrer un capteur semi-empilé.

Le principe : le circuit électronique, incluant le convertisseur analogique-numérique, est positionné à la fois au-dessus et en dessous de la couche des pixels. Ce type de capteur a été implanté pour la première chez le Nikon Z6 III, lancé à l’été 2024. Les fichiers JPEG font approximativement 10 Mo, quand les RAW pèsent environ 30 Mo.
Lors de notre test nous avons pu tester le Lumix S1 II avec un nombre varié d’objectifs en monture L de Sigma ou Panasonic. Nous avons pu utiliser les Lumix S 35 mm f/1,8, ou S 24-60 mm f/2,8, ainsi que les Sigma 70-200 mm f/2,8 DG DN Sports et 85 mm f/1,4 DG DN Art.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.




Comme souvent avec Panasonic, on apprécie les images aux couleurs à la fois vives et naturelles, aux contrastes bien profonds. Une « patte » colorimétrique qui confère un aspect cinématographique aux clichés. Les images issues du boîtier (sans retouche) sont très agréables à l’œil et sont très facilement exploitables

Malgré la définition assez « classique » par rapport aux standards modernes, il demeure possible de recadrer dans l’image tout en conservant un assez bon niveau de détails.


Comme avec le S1R II (et de plus en plus de boîtiers actuellement), on relève la présence de multiples modes de couleurs et autres filtres directement intégrés à l’appareil. Nous avons particulièrement apprécié le « Monochrome Leica ». Ces différentes options – et la grande bibliothèque de LUTs accessible via l’app Lumix Lab – permettent de donner directement un certain cachet à ses clichés, sans devoir passer par un logiciel de développement.

Montée en ISO
La sensibilité par défaut du Panasonic Lumix S1 II va de 100 à 51 200 ISO, extensible de 50 à 204 800 ISO. On peut aussi compter sur un double ISO natif de 800 et 8000 ISO.



La gestion du bruit numérique s’avère particulièrement convaincante. Jusqu’à 800 ISO, le bruit reste quasi imperceptible, offrant des images d’une grande propreté.



À partir de 1600 ISO, un léger grain commence à apparaître, mais il n’altère que modérément la qualité de l’image. Un cap est franchi aux sensibilités de 3200 et surtout 6400 ISO, où le bruit devient plus présent, bien que les clichés restent largement exploitables.



En montant à 12 800 ou 25 600 ISO, le bruit s’intensifie nettement, mais il conserve une texture relativement fine, permettant encore une conservation correcte des détails. Même à 51 200 ISO, le rendu reste acceptable dans certaines conditions.



En revanche, au-delà de ce seuil — notamment à 102 400 ISO et a fortiori à 204 800 ISO — le bruit devient envahissant, dégradant fortement l’image au point de la rendre difficilement exploitable. On observe même à la valeur la plus étendue du bruit chromatique verdâtre peu agréable.
Le comportement général du capteur est plutôt bon et assez cohérent avec un capteur similaire à celui du Z6 III – ce qui est somme toute assez logique.
Dynamique
Étant donné que nous avons eu l’occasion de tester le Lumix S1 II plusieurs semaines avant sa commercialisation, ses fichiers RAW n’étaient pas encore reconnus par nos logiciels de développement. Nous n’avons donc pas pu procéder à nos mesures de dynamiques habituelles.

Ceci étant dit, si le capteur semi-empilé se comporte bien comme celui du Nikon Z6 III, il faut s’attendre à une récupération correcte dans les ombres, mais sans excès. Quant à la possibilité de correction des hautes lumières, on pourrait s’attendre à un assez bon potentiel.

Néanmoins, il faut garder à l’esprit que ces résultats peuvent varier en fonction de la capacité du processeur. Notez aussi que les capteurs empilés et semi-empilés sont généralement un peu moins performants que les capteurs classiques en ce qui concerne la gestion de la dynamique.
Mode haute résolution 96 Mpx
Le Panasonic Lumix S1 II reprend le mode pixel-shift de son prédécesseur permettant d’obtenir des clichés très définis de 96 Mpx (12 000 x 8000 px), directement en interne, en RAW, comme en JPEG.
Toutefois, à l’instar du S1R II ou du Lumix G9 II avant lui, ce système fonctionne aussi à main levée. Il n’est nul besoin de prévoir un trépied. À moins d’être sur un bateau en pleine tempête, si l’on reste bien stable, l’appareil ne devrait avoir aucun problème à créer une image très définie et bien nette.


Évidemment, cela implique de devoir laisser l’appareil travailler pendant environ 30 secondes après avoir pris une photo et aussi. De même, malgré une fonction de compensation des sujets en mouvement, cela demeure toujours moins efficace qu’un mode d’agrandissement en interne (comme sur les Canon EOS R5 Mark II et EOS R1).
Autofocus et suivi et Lumix S1 II
Le Panasonic Lumix S1 II intègre un système autofocus hybride, basé sur 779 points AF qui couvrent pratiquement l’ensemble du capteur.
Le boîtier reprend les dernières évolutions du S1R II et en ajoute même quelques-unes. Outre un système AF optimisé, le boîtier peut toujours détecter et suivre les visages, yeux et corps des humains comme des animaux, ainsi que divers véhicules (voitures, motos, vélos, trains ou avions).

De plus, dans le menu dédié à la reconnaissance des humains, on note l’apparition d’un sous-menu « sports urbains ». Panasonic explique que cette fonction permet de détecter et de suivre plus précisément les personnes pratiquants certaines activités comme le break dance ou encore le BMX.


Néanmoins, ce mode AF n’est pas aussi perfectionné que les modes consacrés aux sports (basket, volley et football) que l’on retrouve chez les Canon EOS R5 Mark II et EOS R1. Cela apporte toutefois un (petit) point différenciant à Panasonic par rapport à la concurrence.

Sur le terrain, on retrouve le même fonctionnement qu’avec le S1R II. La détection des sujets et le suivi sont en nette hausse par rapport aux premières générations des hybrides plein format de la marque.

Les humains et les véhicules sont reconnus presque immédiatement, et le suivi s’opère sans peine. Cela fonctionne bien évidemment plus facilement lorsque les sujets ne bougent pas trop vite.

Au final, avec des sujets statiques, le comportement est généralement assez bon, et la reconnaissance se fait de façon réactive. En revanche, les choses se gâtent assez nettement en rafale (voir plus bas), avec des performances qui demeurent toujours inférieures à ce qui peut se faire chez Canon, Sony, voire Nikon sur le marché du plein format. Le progrès est sensible, mais la marche était bien haute…
Rafale et buffer
Le Panasonic Lumix S1 II propose une rafale (avec suivi AF) jusqu’à 60 i/s (RAW 14 bits) ou même 70 i/s (RAW 12 bits). Il s’agit sans contexte d’une des rafales – avec AFC– les plus rapides du marché, même en tenant compte des OM System OM-1 Mark II et autre Lumix G9 II. Sacrée performance ! Seul le Sony A9 III demeure intouchable, mais il est un peu hors catégorie.

Tout cela est vrai en obturation électronique, et grâce au capteur semi-empilé, la capture se fait sans black-out. De même, les distorsions liées au rolling shutter sont très réduites.
En obturation mécanique, la cadence descend à 10 i/s, et avec un voile noir entre les images. Sur le papier, nous étions très impressionnés par les valeurs annoncées par Panasonic. Avec le S1R II et ses 40 i/s, la firme nippone frappait déjà très fort, mais avec ce S1 II, Pana se surpasse.

Cependant… comme avec le S1R II, cette fonction est assez mal implémentée. Tout d’abord, il convient de préciser que vous ne disposez d’aucune valeur intermédiaire entre 70 (ou 60) et 10 i/s ! On a donc le choix entre un mode de rafale ultra-rapide, mais qui remplit beaucoup trop vite nos cartes mémoires, et une cadence certes honorable, mais guère intéressante pour de l’action rapide et ne permettant pas de se démarquer de la concurrence.
En outre, cette rafale à 70 i/s a pour inconvénient de remplir votre mémoire tampon en 2,5 s – soit 180 images en JPEG + RAW, ou 300 en JPEG seuls. Sans oublier que le temps de déchargement prend un certain temps avant de revenir à son maximum. Et ce, même lorsque l’on utilise des cartes CFexpress ou un SSD. La puce mémoire du boîtier étant vraiment ralentie à ce point de vue.
Pour ménager ses disques durs (et le buffer de l’appareil), il est toujours possible de passer à 10 i/s (ou moins). Selon nous, le meilleur compromis aurait été de proposer des cadences intermédiaires à 15, 20, 30 ou encore 40 i/s. Par exemple, à 20 i/s, il aurait été possible de tenir près de 10 secondes en rafale, sans pour autant engorger le buffer. Quitte à installer une option de « boost » de rafale comme le fait Sony avec son A9 III.

Toutes ces considérations, certes techniques, entravent assez nettement la pratique et notamment en photo de sport. Lors d’un match de football entre le Racing club de Strasbourg et le Paris Saint-Germain, nous avons parfois été frustrés par le comportement du boîtier. La trop forte rafale et son déchargement assez lent, empêchent de capturer toute la durée d’une action.
Avec une cadence de 70 i/s, se pose aussi la question de la réactivité du suivi AF. En effet, lorsque les mouvements se font plus erratiques et que la rafale s’emballe, le système AF de Panasonic est un peu plus à la peine.

Par défaut, lors de notre match, nous avions opté pour la reconnaissance de l’œil, expliqué comme plus précis que le simple suivi du corps. Dans notre cas, ce fut l’inverse.
En effet, le Lumix S1 II n’est pas assez performant pour détecter sans faille les visages des joueurs en toutes circonstances. En sélectionnant le suivi uniquement des corps, et même, le mode « sports urbains » (après tout aussi optimisé pour du street football), le résultat fut bien plus probant. Le boîtier détectant finalement plus facilement et rapidement les corps des joueurs, le nombre de déchets fut grandement diminué.
Il en fut de même avec la capture des animaux / oiseaux. En conservant la reconnaissance des yeux activée, nous avons pu rencontrer quelques soucis. Dans notre exemple ci-dessous, la corneille, parfaitement immobile à 3 ou 4 mètres de nous, ne fut pas reconnue tout de suite. On observe qu’au bout d’un bout moment, le boîtier à réussi à la détecter sur quelques images seulement, avant de reperdre le sujet.

Notons enfin la reconduction du mode Pré-enregistrement (RAW+JPEG), permettant d’enregistrer des images entre 0,5 et 1,5 seconde avant la capture. Une fonction très pertinente pour les photographes animaliers, notamment, mais qui est (hélas) couplée avec une mémoire tampon peu capacitaire.
Rolling shutter
Le capteur semi-empilé est indéniablement la grande nouveauté du boîtier. Ce dernier offre une vitesse de lecture supérieure à celle des capteurs traditionnels. Cela permet de limiter grandement les déformations dues à l’effet de rolling shutter. Un atout incontestable lors de capture de mouvements rapides, en photo de sport tout particulièrement.
Cela est aussi indispensable pour qui filme à main levée et entend réaliser des séquences tout en marchant, en suivant son sujet.



Cependant, un capteur semi-empilé, comme nous l’avions déjà expliqué lors de notre test du Nikon Z6 III, n’est pas aussi performant qu’un capteur « totalement » empilé, comme on peut le voir ici avec le Nikon Z8. Ainsi, pour les mouvements les plus rapides, en obturation électronique, les déformations restent assez prononcées.

Toutefois, comme nous pouvons le constater ci-dessus, le capteur du S1 II se montre bien plus performant que celui « classique » du Lumix S5 IIx. Ce dernier partage pourtant une définition similaire et le boîtier est aussi pensé pour la vidéo. En cela, le Lumix S1 II sera un bien meilleur allié. Lors du match de football que nous avons pu photographier, par exemple, les mouvements ne furent pas assez rapides pour être déformés.
Stabilisation du Lumix S1 II
Comme le S1R II, le Panasonic Lumix S1 II dispose d’une stabilisation 5 axes capables de compenser jusqu’à 8 stops. Et comme avec son « grand frère » nous avons obtenu des résultats très probants dans ce domaine.

À main levée, nous avons pu atteindre – et de façon répétée – 6 stops de gain sans trop de difficulté. Une excellente performance qui souligne encore la maîtrise de la firme en termes de stabilisation. Les amateurs de pose longue à main levée seront conquis.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Panasonic Lumix S1 II :





































Vidéo
Sur le papier, le Panasonic Lumix S1 II est peut-être l’appareil le plus pensé pour la vidéo de la firme. S’il ne peut filmer jusqu’en 8K comme le S1R II, il peut tout de même enregistrer de la 5,9K 30 fps au ratio 16:9.
Mieux, vous pouvez même filmer en Open Gate jusqu’en 6K et 30 fps et pour la première fois, la capture sur la totalité du capteur est possible jusqu’en 60 fps et en 5,1K. Les créateurs qui postent sur des plateformes avec différents formats d’image devraient ici trouver chaussure à leur pied. D’autant qu’il est toujours possible d’afficher plusieurs cadres à l’image pour faciliter sa composition.

De même, pour les amateurs (ou les pros) du 7ème Art, Panasonic introduit un nouveau ratio sur ses boîtiers : le 2,4:1. Très proche du fameux « CinémaScope » (2,39:1), il autorise la capture de séquence en 6K et 60 fps et même 4k et 120 fps. Ici le recadrage sera assez prononcé, pour donner à une image très étirée à l’horizontale. C’est un moyen de proposer un look « anamorphique » sans devoir utiliser une optique dédiée.

Notez que si vous disposer d’objectifs de ce type, le Lumix S1 II propose toujours un enregistrement en « vrai » anamorphique, 4,8K et 3,3K jusqu’en 60 fps – et avec affichage desqueeze en interne. On peut aussi filmer en Apple ProRes RAW en interne (5,8K 30p, débit 1,9 Gb/s – 14,2 Go/min) et sans qu’il soit besoin de passer par un grip comme avec le S1R II.
Les images sont aussi belles en vidéo qu’en photo, avec une plage de retouche importante. La mise au point automatique s’avère tout aussi performante en enregistrement vidéo. L’ensemble des modes de reconnaissance des sujets et de suivi toujours disponibles.
L’appareil propose également les profils d’image V-Log et V-Gamut, offrant une latitude de plus de 15 stops de plage dynamique, idéale pour l’étalonnage en postproduction. Il est aussi possible de tourner en CineLike A2, un autre profil cinématographique apprécié.
Comme grande nouveauté, Lumix introduit sur le plein format le ARRI LogC3. Ce profil permet de retrouver des couleurs qui seraient similaires à celles offertes par les caméras ARRI, qui servent un peu de valeur étalon sur le marché du grand écran. Il sera disponible via une mise à jour payante (199 €). La prise de son se fait aussi en 32 bits flottants, une spécialité de Panasonic.
À cela s’ajoute un arsenal complet d’outils vidéo avancés, dont l’affichage des fausses couleurs. Par rapport aux S1R II et S5 II(x), le capteur semi-empilé permet de compenser plus efficacement les effets du rolling shutter. Ce n’est pas toujours parfait, mais lorsque l’on couple cela à une stabilisation terriblement efficace (grâce au mode cropless introduit avec le S1R II), on peut facilement envisager une capture à main levée presque sans compromis.


Autonomie du Lumix S1 II
Le Panasonic Lumix S1 II adopte la batterie DMW-BLK22 de 2200 mAh, déjà utilisée par les modèles Lumix S5 II. Selon les données officielles, cette batterie permettrait de capturer environ 360 photos via l’écran arrière (et 320 via l’EVF).


Dans notre utilisation sur le terrain, la performance énergétique de l’appareil s’est révélée plutôt convaincante. En combinant prises de vue classiques, et enregistrements vidéo, nous avons pu capturer plus de 1000 images sur une seule charge. Mieux, lors d’un match de football, en alternant enregistrement 6K Open Gate et rafales à 70 i/s, nous avons capturé plus de… 3000 clichés, en entamant moins du quart de la batterie !


Autre atout appréciable : Panasonic fournit un chargeur USB-C externe avec le boîtier : une option pratique et de plus en plus appréciée.
Connectique et stockage
Sur le côté gauche de l’appareil, on trouve une connectique bien fournie : 2 prises jack 3,5 mm distinctes pour le micro externe et le casque audio, un port HDMI Type A (pleine taille), ainsi qu’un connecteur USB-C 3.2 Gen 2, offrant un débit théorique allant jusqu’à 10 Gb/s. Le flanc droit, plus épuré, accueille quant à lui une prise jack 2,5 mm destinée au branchement d’une télécommande filaire.




Côté enregistrement, le Lumix S1 II embarque deux emplacements pour cartes mémoire : l’un pour les cartes CFexpress Type B, connues pour leurs très hauts débits, et l’autre pour les cartes SD compatibles UHS-II. L’appareil autorise différentes configurations de sauvegarde : duplication simultanée des fichiers sur les deux supports pour sécuriser les données, ou enregistrement en débordement pour prolonger la durée de prise de vue en basculant automatiquement d’une carte à l’autre.




Autre option intéressante pour les vidéastes exigeants : le Lumix S1 II permet l’enregistrement direct de photos et vidéos sur un SSD externe via son port USB-C. Une fonctionnalité précieuse pour capturer des formats vidéo à très haut débit sans dépendre des capacités (ou du coût souvent élevé) des cartes CFexpress. Attention cependant : l’appareil ne bascule pas automatiquement vers le SSD dès sa connexion. Il est nécessaire d’activer manuellement cette option depuis les menus, et de la désactiver pour revenir à l’enregistrement sur cartes mémoire.
Ici, on observe une petite nouveauté ô combien pertinente. En effet, il est possible de décharger ses cartes mémoires directement sur un SSD relié au port USB. Une fonction très pratique, déjà vue uniquement chez le Sigma BF et qui devrait être implémentée chez TOUS les autres appareils du marché. Notez que cette option arrivera prochainement par mise à jour chez le S1R II.


En matière de connectivité sans fil, le S1 II s’intègre parfaitement avec les applications mobiles Lumix Flow et Lumix Lab. Cette dernière offre notamment la possibilité de gérer et de créer des LUTs personnalisées, en plus du téléchargement de profils existants. Pour en savoir plus sur ses fonctionnalités, vous pouvez vous référer à la section dédiée de notre test du Lumix S9.
Quant à Lumix Flow, elle permet de transformer un smartphone en moniteur de contrôle, tout en proposant une synchronisation fluide avec divers logiciels de postproduction. Son potentiel en termes de simplification du workflow a été exploré plus en détail dans un article spécifique que nous vous invitons à consulter.
Panasonic Lumix S1 II, l’hybride milieu de gamme s’embourgeoise sérieusement
Panasonic nous surprend à plusieurs niveaux avec son nouveau Lumix S1 II. D’une part, on ne s’attendait pas forcément au retour de la série S1, que l’on pensait supplantée par les S5 II / IIX. De l’autre, le boîtier arbore une solide fiche technique : capteur « semi-empilé », rafale 70 i/s, vidéo RAW 5,8K 30p. Sans oublier l’excellente qualité des photos et des vidéos.
Tout est-il donc dans le meilleur des mondes ? Hélas non. Si Panasonic vante les mérites (indéniables) de son boîtier pour la vidéo, il nous frustre sur son potentiel pour la photo d’action. Ainsi, point de valeurs intermédiaires entre 10 et 70 i/s. La détection/suivi AF sont parfois erratiques à 70 i/s. Le buffer est un peu restreint et trop lent. Le Lumix S1 II aurait pu devenir la seule référence de la monture L pour le sport et l’animalier – mais les fonctions dédiées sont finalement mal intégrées.
Certes, ces disciplines peuvent être vues comme des pratiques de niche, mais le sont-elles vraiment plus que la vidéo en CinemaScope ? Nous pinaillons bien entendu, mais tel était aussi le but d’un test en profondeur.


Le principal problème de ce Panasonic Lumix S1 II est bien son prix. Certes, la marque cherche sans doute à accompagner les créateurs de contenu ayant débuté avec un Lumix S5 et cherchant à monter en gamme. Mais son tarif de 3499 € est bien trop élevé selon nous. À titre de comparaison, le premier S1 avait été lancé fin 2019 au prix de… 2499 €.
Oui, il est plus avancé qu’un Canon EOS R6 Mark II, et plus polyvalent qu’un Sony ZV-E1 ou FX3. De même, il s’avère moins onéreux que les Nikon Z8 ou Canon EOS R5 Mark II. Néanmoins, il est beaucoup plus cher que son grand rival, le Nikon Z6 III – qui profite d’un capteur identique… et d’une meilleure gestion de l’AF et de la rafale.
Ainsi, Panasonic s’éloigne de ce qui avait fait sa force sur le marché du plein format : le bon rapport qualité-prix. La marque prend à contrepied une stratégie encore valable avec le S1R II lancé seulement deux mois plus tôt. Mais si demain un Sony A7 V ou un Canon EOS R6 Mark III débarquent avec un prix équivalent ou inférieur à celui du Lumix S1 II, pas sûr que le positionnement stratégique de ce boîtier demeure judicieux.
Un kit sera aussi proposé avec le Lumix S 24-60 mm f/2,8 au tarif de 4499 €.
Vous pouvez retrouvez le Panasonic Lumix S1 II chez Digit-Photo, Miss Numérique, IPLN, Panajou, Photo-Univers, Phox, la Fnac, et chez les revendeurs spécialisés.