Présenté en septembre 2023, le Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH Power O.I.S. est un long télézoom destiné aux hybrides Lumix micro 4/3. Cette version 2 conserve la même formule optique et le même encombrement que le premier modèle datant de 2016. Toutefois, une nouvelle conception interne lui ajoute la compatibilité avec les téléconvertisseurs 1,4x et 2x. Dans le 2e cas, le zoom « deviendrait » un 800-1600 mm (en eq. 24×36) ! Voici notre prise en main de ce super-téléobjectif, réalisée lors du dernier festival photo de Montier-en-Der.
Sommaire
- Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH : il tient presque dans la poche
- Une formule optique bien répartie
- Encombrement réduit et finitions haut de gamme
- Qualité d’image : une recette datée mais correcte
- Un autofocus hésitant
- Prix et disponibilité du Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH
- Notre avis sur le Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH
Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH : il tient presque dans la poche
Pour accompagner le lancement de son nouvel hybride micro 4/3 Lumix G9 II, Panasonic a sorti le Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH. Là où le G9 II apportait énormément de nouveautés par rapport au premier modèle, cette seconde version du 100-400 mm ne renverse pas la table. C’est simple, si l’on mettait côte à côte les deux itérations du zoom, rares sont ceux qui feraient la différence au premier coup d’œil.
Et c’est bien normal, hormis le loquet permettant d’accepter le téléconvertisseur, rien ne change, les deux optiques sont identiques. Châssis, contrôles, moteur autofocus, formule optique, Panasonic reprend tout du modèle de 2016.
La seule nouveauté est donc la possibilité d’insérer un téléconvertisseur 1,4x ou 2x au niveau de la monture. Toutefois, cela n’est possible qu’en bloquant le zoom à partir de 200 mm. Avec le 2x, l’optique se comporte alors en 400-800 mm (ce qui correspond à un 800-1600 mm en eq. 24×36) ! Une plage focale très impressionnante qui permet d’atteindre des sujets très lointains, mais pas seulement. En effet, avec le téléconvertisseur, le zoom de Panasonic gagne aussi une fonction macro 1:1. Ce qui devrait plaire aux amateurs.
Une formule optique bien répartie
Ainsi, pour sa conception optique, le Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH utilise 20 éléments répartis en 13 groupes (1 lentille ED asphérique, 1 lentille UED et 2 lentilles ED). La formule est pensée pour limiter au maximum les distorsions et les aberrations chromatiques. Elle est cependant âgée de 7 ans et conçue à l’époque pour des capteurs 4/3″ plafonnant alors à 16 Mpx, contre 25 Mpx pour les Lumix G9 II et GH6.
Panasonic ne s’épanche pas outre mesure sur le système autofocus intégré, si n’est que le zoom est équipé d’un moteur pouvant encaisser jusqu’à 240 i/s. Cela suffira bien au G9 II et sa rafale à tout de même 60 i/s, avec suivi.
Il profite enfin de la stabilisation optique Power OIS, qui peut être associée à la stabilisation mécanique du boitier pour un boost de la stabilisation. Ce qui n’est pas du luxe avec une si longue focale, surtout par basse luminosité.
Voici la liste des caractéristiques du Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH :
- plage focale : 100-400 mm (équivalent 200-800 mm en plein format)
- objectif pour capteur : 4/3″
- ouverture max : f/4 – 6,3
- ouverture min : f/22
- angle de champ : 12° – 3,1°
- construction optique : 20 lentilles en 13 groupes (1 lentille ED asphérique, 1 lentille UED et 2 lentilles ED)
- diaphragme : circulaire, 9 lamelles
- distance minimale de mise au point : 130 cm sur toute la plage focale
- stabilisation d’image : Power OIS, Dual IS
- tropicalisation : résistant aux éclaboussures et à la poussière
- grossissement max : 0,25x (0,50x en eq. 35 mm)
- mise au point : autofocus linéaire
- diamètre du filtre : 72 mm
- dimensions : ø 83 x 171,5 mm (D x L)
- poids : 985 g
- accessoires fournis : Bouchons avant, arrière, pare-soleil, housse, fixation trépied
- monture compatible : micro 4/3
- prix au lancement : 1699 €
En face du 100-400 mm, Panasonic propose aussi le Lumix 100-300 mm f/4,0-5,6 II, moins long, mais bien plus abordable avec ses 559 €.
Pour la monture micro 4/3, OM System dispose de l’Olympus M.Zuiko Digital ED 100‑400 mm f/5,0‑6,3 IS. Lancé en 2020, il est certes moins lumineux au 100 mm, mais propose aussi la compatibilité avec les téléconvertisseurs 1,4x et 2x et coûte environ 1300 €. Enfin, si vous n’avez cure de l’encombrement et que votre budget est sans limites, OM System / Olympus commercialise le M. Zuiko Digital ED 150-400 mm f/4,5 IS PRO TC1.25x IS PRO. Ce zoom impressionnant à ouverture constante et avec téléconvertisseur intégré est affiché à 7500 €.
Encombrement réduit et finitions haut de gamme
Nous sommes rarement déçus par les finitions des optiques Panasonic, notamment avec les objectifs bagdés « Leica ». Le constructeur, comme avec notre 100-400 mm V2, aime employer un mix réussi de métal et de plastique.
Outre le choix des matériaux et les fines gravures offrant au zoom un rendu haut de gamme, on apprécie surtout l’encombrement réduit pour un zoom de cette ampleur. Avec 985 g pour 17 cm de long, ce 200-800 mm en équivalent 24×36, fait (replié), peu ou prou, la même taille qu’un 70-200 mm f/4 ! Si le Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH est doté d’un collier pour trépied, l’utilisation à une main se fait avec aise, même une fois déployé totalement. On en viendrait presque à démonter le sabot pour faciliter la prise en main. Un bel exemple d’équilibre réussi.
C’est ici le principal avantage du système micro 4/3 : sa compacité, enfin celle de la plupart des optiques. En effet, si le télézoom est compact, on ne peut pas en dire autant du Lumix G9 II que nous avons utilisé avec. Ce boîtier à capteur 4/3 a exactement le même gabarit que son grand frère plein format, le Lumix S5 II. Néanmoins, avec le 100-400 mm, son embonpoint ne dénote pas vraiment et assure presque une meilleure stabilité à l’ensemble.
Certes, ici, ce sont plus les ingénieurs de 2016 que ceux de 2023 qu’il faut féliciter, tant l’optique n’offre globalement rien de nouveau en termes d’encombrement. Sans surpise, Les commandes sont aussi les mêmes.
Sur le fût du caillou, on dispose ainsi de 3 interrupteurs :
- Limitateur de plage de mise au point : complet ; 5 m – ∞
- Commutateur AF / MF
- Activateur de la stabilisation optique
La principale nouveauté est l’installation d’un petit interrupteur sur le flanc droit de l’optique. Il possède deux positions : ON et OFF. Il sert à l’insertion d’un téléconvertisseur 1,4x ou 2x, ce qui n’était pas possible sur la version précédente. Pour cela, il faut tout d’abord passer la focale à 200 mm, puis activer l’interrupteur. Il bloque alors le zoom à 200 mm au plus grand-angle, laissant de l’espace entre la monture et les premières lentilles pour glisser le téléconvertisseur.
Ça n’a l’air de rien, mais cela offre à notre zoom une très grande polyvalence. Évidemment, on perd toute la plage focale entre 100 et 200 mm, mais il faut confesser que si on fixe un téléconvertisseur à son télézoom, c’est rarement pour l’utiliser aux focales les plus larges.
Une fois le téléconvertisseur installé, l’objectif gagne quelques centimètres qui n’influent que très marginalement sur la prise en main.
Pour le reste de l’ergonomie, les bagues de zoom ou de mise au point sont de très bonne facture, avec une course fluide et souple. On note juste au-dessus de la bague de zoom, un anneau pour verrouiller la position de l’optique. Cela permet d’éviter qu’elle ne se déploie pendant le transport.
Fait peu courant, le zoom dispose de deux pare-soleils. Le premier, plus court, est accroché en permanence au bout de l’optique et se déploie en tirant légèrement dessus. Il a cependant tendance à ne pas tenir en place. Pour compenser, Panasonic livre un autre pare-soleil, plus long, que l’on peut visser plus fermement.
Notez enfin que nous sommes en présence d’un téléobjectif tropicalisé grâce à ses nombreux joints d’étanchéité. Il ne craindra donc pas les intempéries, mais attention quand même aux ouragans et autres typhons.
Qualité d’image : une recette datée mais correcte
Ainsi, pour capturer nos images avec le Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH, nous avons utilisé le Panasonic Lumix G9 II. À date, il s’agit du boîtier micro 4/3 le plus abouti et le plus défini (25 Mpx), mais aussi le plus exigeant du constructeur nippon.
Nous avons utilisé l’optique seule, puis en association avec le téléconvertisseur 2x, pour deux expériences bien différentes.
Lors de notre session, les conditions de luminosité étaient presque optimales, compensant très avantageusement les limites de l’ouverture glissante f/4-6,3. Ainsi, malgré la formule optique un peu ancienne, nous avons pu réaliser des clichés de très bonne qualité.
Les images sont bien contrastées et les détails bien présents, mais surtout au plus grand-angle. En effet, comme souvent avec les télézooms, à mesure que l’on zoome et que le diaphragme se ferme, la perte de netteté devient plus présente.
Si 25 Mpx ne semble pas être une définition ahurissante, c’est la plus importante à ce jour sur la monture micro 4/3 et les lentilles ont pu avoir du mal à encaisser les mégapixels supplémentaires. Par conséquent, passée la barre des 200 mm, et si notre sujet est toujours un peu loin, on évitera de recadrer trop violemment dans l’image sous peine d’observer des clichés peu piqués.
Cela étant dit, certains apprécieront peut-être le rendu un peu plus doux à fond de zoom, qui, associé à un traitement un peu pastel des couleurs, n’est pas déplaisant. Attention cependant dès que le soleil viendra à manquer. Le cas échéant, les faibles ouvertures, le capteur 4/3″ et la conception optique un peu datée ne vont pas produire de résultats exceptionnels.
La plage focale de l’optique est très intéressante et devient même exceptionnelle lorsqu’on lui adjoint un téléconvertisseur. On peut atteindre des sujets très lointains. Rares sont les optiques 1600 mm (en eq. 24×36) que l’on peut manier d’une main ! Cela dit, la très grande distance focale et le faible encombrement sont compensés par une perte en qualité optique. En effet, avec le téléconvertisseur, si la focale double, le diaphragme devient aussi deux fois moins lumineux.
Et avec un f/13 au maximum à fond de zoom, il suffit d’un rien pour que la diffraction ne vienne dégrader vos clichés. Également, si la compression de l’arrière-plan est alors très impressionnante, le flou, ce fameux bokeh, n’est pas toujours des plus artistiques.
Après, il faut reconnaître que l’on ne peut pas tout obtenir d’un seul caillou. Ici, le Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH offre des clichés très corrects, mais il faudra savoir se montrer raisonnable et limiter son usage à des situations bien éclairées. Il en va de même pour le téléconvertisseur qui ne pourra pas convenir à tous les sujets ; surtout si l’on cherche la meilleure netteté possible.
Un autofocus hésitant
Abordons à présent le cas de la mise au point automatique. Le moteur autofocus n’a pas été renouvelé avec cette nouvelle mouture du 100-400 mm f/4-6,3. Aussi, nous étions un peu dubitatif sur la capacité du zoom à encaisser la rafale AF-C du Lumix G9 II qui grimpe tout de même à 60 i/s. Dans les faits, nous ne nous étions pas totalement trompés.
Lorsque le boîtier accroche le sujet (ce qui est plus facile à 100 qu’à 400 mm), le zoom arrive bien à suivre et on observe peu de pompage. Par contre, quand le sujet bouge un peu plus vite, que les mouvements sont plus erratiques et, surtout à fond de zoom, la mise au point devient rapidement compliquée. Il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois avant d’arriver à faire le point sur le bon sujet ou la zone désirée.
Et, même si l’autofocus à détection de phase du G9 II n’est pas encore au niveau de Sony ou Canon, nous avons bien imputé le tatonnement de l’autofocus à l’objectif. Ce phénomène s’accroit d’ailleurs avec le téléconvertisseur, la perte en luminosité ne devant pas améliorer la situation. Sur des sujets lointains, il devient même compliqué de faire le point à 800 mm. Il faut souvent dézoomer un peu si on veut espérer récupérer une photo nette.
Ces premières observations devront bien sûr être validées par un test complet de l’objectif.
Prix et disponibilité du Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH
Le télézoom Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH st disponible au tarif de 1699 €. Soit le même prix que la version en 2016 et c’est assez rare pour être souligné.
Vous pouvez retrouver ce téléobjectif chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers et IPLN.
Notre avis sur le Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-400 mm f/4-6,3 II ASPH
Le Panasonic Leica DG Vario Elmar 100-00 mm f/4-6,3 II ASPH est un indispensable pour les photographes animaliers utilisant des boîtiers Lumix micro 4/3. Sa longue plage focale, son encombrement très réduit, comme son équilibre en main, en font un allié tout trouvé pour capturer des sujets lointains ou pour bien les isoler de l’arrière-plan. La possibilité d’allonger un peu plus la focale avec les téléconvertisseurs rend l’objectif encore plus attrayant.
Cependant, c’est une optique très utilitariste, parfaite pour certaines situations, mais qui ne fera pas chavirer les adeptes du piqué parfait ou du bokeh bien crémeux. Il faut avoir conscience de ses forces ainsi que de toutes ses limitations pour en tirer tout le potentiel.
On évitera ainsi de trop l’utiliser par basse lumière ou encore de recadrer très fortement sous peine de perdre trop en netteté. Il est d’ailleurs dommage que Panasonic n’ai pas songé à mettre à jour la formule optique ou le moteur autofocus pour tirer pleinement parti de son boîtier de référence, le G9 II. Peut-être avec la version III ?
