Pied de Sylvie Guillem, Paris, 1989 © Gillles Tapie / La Galerie de l'Instant

Corps et âme : la danse dans tous ses états à la Galerie l’Instant

La danse et la photographie ont toujours entretenu des liens fructueux. Une double thématique qu’explore la Galerie de l’Instant dans une exposition rétrospective jusqu’au 15 juillet 2024. « Corps et âme » présente une sélection très personnelle de Julia Gragnon, puisqu’elle est la fille de la grande danseuse Tessa Beaumont ; une sélection composée d’autant de portraits, d’autoportraits, que de photographies de répétitions ou de spectacles.

Zizi Jeanmaire et Rudolf Noureev, « Le jeune homme et la mort », Roland Petit, Paris, 1966
© La Galerie de l’Instant

Julia Gragnon, la fondatrice de la Galerie l’Instant, raconte : « J’étais au plus près de la Danse, avant même ma naissance ! En effet, ma mère Tessa Beaumont, danseuse étoile, a dansé, enceinte jusqu’à plus de 5 mois de grossesse… ses partenaires masculins n’arrivaient plus à nous porter ! » On comprend mieux la charge personnelle dont est investie cette exposition.

Tessa Beaumont, Paris, 1969 © François Gragnon / Paris Match / La Galerie de l’Instant

Sont ainsi réunies des images de Gilles Tapie, la danseuse-photographe Sylvie Guillem, François Gragnon, Patrick Roche, ou encore Cecil Beaton, entre autres, pour des portraits de grandes célébrités de la danse – citons notamment le mythique Rudolf Noureev, au milieu de Zizi Jeanmaire, de Sylvie Guillem déjà citée, ou Tessa Beaumont. Dans des photographies pour la plupart en noir et blanc se dessine tout ce qui fait de la danse un art vivant, incarné.

Rudolf Noureev, Londres, 1962
© Cecil Beaton / La Galerie de l’Instant

Les tirages de Gilles Tapie se démarquent en ce sens : on y voit les répétitions, l’attente, les spectacles… la vie d’un danseur, d’une danseuse. Marié à Sylvie Guillem, c’est sans doute ce qui lui a permis de saisir avec autant d’acuité l’intimité d’une vie tournée vers la pratique de la danse.

Sylvie Guillem, Palerme, 1995 © Gilles Tapie / La Galerie de l’Instant

Il va sans dire, il est question de corps, tout au long de l’exposition ; corps en mouvement, corps immobile, seul ou en duo, voire en collectif, le voilà saisi sous tous les angles, figé par la photographie. S’il est question de corps, il est question de sa beauté, et de sa représentation. C’est donc une collaboration esthétique, si on peut dire, une danse entre le photographe et son modèle, pour atteindre des images pleines de grâce et d’éclat.

Boléro de Maurice Béjart, Japon, 2000 © Gilles Tapie / La Galerie de l’Instant

C’est le regard du photographe qui sculpte le corps, aidé par une lumière toujours à la pointe, des compositions au cordeau qui donnent à voir la danse dans ses plus beaux atours.

Informations pratiques :
Corps et âme, Galerie de l’Instant
Du 5 avril au 15 juillet 2024
46 rue de Poitou 75003 Paris
Le lundi de 14h à 19h00, du mardi au samedi de 11h à 19h00, le dimanche de 14h30 à 18h30
Entrée libre