Lieu unique en son genre, le Palais idéal du facteur Cheval intègre à sa collection 6 clichés inédits de Dora Maar pris lors de sa visite à Hauterives en 1937 ainsi qu’une exposition de l’artiste et photographe contemporaine Martine Aballéa jusqu’au 28 mars. L’occasion de (re)découvrir le travail de ces deux artistes – et de leur vision de ce lieu ô combien singulier.
Une prestigieuse acquisition pour un lieu unique
La collection du Palais idéal du facteur Cheval s’enrichit donc de ces 6 tirages originaux accompagnés de leurs négatifs. L’acquisition a pu se faire en juin 2022 lors d’une vente exceptionnelle de 750 clichés organisée par la maison de vente Artcurial. Restaurées, les images sont à présent destinées à s’exposer pour mettre en lumière le talent de Dora Maar, trop souvent tenue dans l’ombre de Picasso dont elle partagea la vie de 1936 à 1945.
Muse, modèle, artiste, Dora Maar (née Henriette Theodora Markovitch) a été une talentueuse portraitiste pour laquelle son cercle proche fut souvent modèle. Lee Miller, Frida Kahlo, Jean Cocteau et Picasso, monstre sacré, posèrent pour elle. C’est d’abord la photo de mode et l’image publicitaire qui lui font connaitre la gloire. Bientôt elle sera figure de proue de la photographie surréaliste qu’elle teintera de son récit autobiographique en pionnière du montage surréaliste.
Réminiscences surréalistes
S’inscrivant pleinement dans le mouvement surréaliste dont il est précurseur en matière d’architecture (bien qu’il soit davantage classé dans l’art naïf), le Palais idéal du facteur Cheval a été édifié en 33 années par Ferdinand Cheval. Il achève en 1912 ce projet solitaire et titanesque lui ayant été inspiré par une pierre à la forme curieuse. Le monument, admiré par André Breton et Max Ernst, chefs de file du surréalisme, attire à lui l’intelligentsia artistique dès la fin des années 20.
Fin juillet 1937, Dora Maar et Picasso, accompagnés de leur fidèle troupe, dont Paul Eluard, quittent l’écrasante chaleur parisienne et l’atelier où vient de s’achever Guernica pour leur résidence de Mougins. Hauterives fera office d’escale pour ce voyage de trois jours, Dora Maar et son fidèle Rolleiflex saisissent l’instant.
L’image du lieu restera parmi eux, au point d’éveiller l’inspiration de Picasso qui lui dédie une série de dessins au crayon connue sous le nom de « Carnet dit du facteur Cheval ». Inclassable, mythique, le Palais inhabitable est l’écrin idéal pour les photographies de Dora Maar, incarnation d’une période sans pareil pour le foisonnement artistique.
Du palais à la cabane onirique
Le Palais idéal du facteur Cheval accueille également jusqu’au 28 mars une installation de l’artiste contemporaine Martine Aballéa.
Née en 1950 à New York, Martine Aballéa compose des images singulières qu’elle met en scène dans des installations imprévisibles et originales, toujours à la lisière de la fiction et de la réalité. Textes et photographies colorisées compose un portfolio imaginé comme un conte à taille humaine, un rêve éveillé.
Mandatée par le Palais idéal du facteur Cheval, Martine Aballéa y a imaginé une cabane dont les contours sont délimités par la lumière ainsi que des rideaux photographiques qui transforment la maison du facteur Cheval en une cabane inaccessible, rêvée, au coeur de sous-bois mystérieux.
Informations pratiques :
Le Palais idéal du facteur Cheval
8 rue du Palais, 26390 Hauterives
Tous les jours de 9h30 à 17h30
Plein tarif : 9,50 € / Tarif enfant : 5,50 € / Tarif réduit : 6,50 €
