Vidéo : comment Gregory Crewdson « peint » ses photographies

Gregory Crewdson est sans doute l’un des photographes dont l’univers est le plus intrigant. Comment sont créées ses photos ? Pourquoi ressemblent-elles autant à des peintures ? Quelles sont influences et ses sources d’inspiration ? C’est l’objet d’une vidéo publiée par la chaîne Neocuriosity, qui tente de décomposer les différents ingrédients de l’œuvre protéiforme du photographe américain.

Lorsque l’on rencontre pour la première fois une photo de Gregory Crewdson, c’est un sentiment d’étrangeté qui se dégage. Comme l’explique justement l’auteur de cette vidéo, le spectateur a l’impression d’être propulsé au milieu d’une scène. Non mais en tant qu’invité, mais comme témoin involontaire, presque accidentel, d’un événement à la fois banal et déroutant de l’American way of life.

Au-delà de cette science de la mise en scène, à mi-chemin entre la peinture et le cinéma, Gregory Crewdson nous offre une véritable leçon de composition. Chaque photographie recèle quantité de détails, auxquels il convient d’être attentif pour percevoir le sens réel de l’œuvre. Mais s’il donne un certain nombre d’indices, l’artiste ne nous dicte jamais une façon de décrypter ses photos.

Comme sur son cliché intitulé « Penitent Girl », où un certain nombre d’éléments peuvent guider notre attention. La posture de la jeune fille en sous-vêtements, l’expression faciale de sa mère, le sac en papier dont les courses sont répandues au sol… autant de clés de lecture qui nous sont offertes par le photographe.

Il faut dire que ce dernier puise une grande inspiration dans les travaux du peintre américain Edward Hopper, tant pour son attention aux détails que pour sa quasi-obsession le motif des fenêtres et pour les notions de champ / contre-champ. En parallèle, ses cours sur la théorie des films à la State University of New York vont lui faire rencontrer le Blue Velvet de Lynch ou le Rencontre du troisème type de Spielberg, qui vont avoir une influence décisive sur son travail.

Réalisées avec l’appui d’une équipe digne de certains tournages hollywoodiens, les photographies de Crewdson ne sont pas sans analogie avec les tableaux vivants, qui eux-mêmes peuvent rappeler certains courants artistiques. Romantisme, symbolisme, pré-raphaélisme… Tous sont autant de sources d’inspiration qui nourrissent le travail de l’artiste, qui n’a de cesse de nous surprendre avec ses tableaux nous rappelant un rêve à demi-éveillé, métaphore complexe d’un American dream désenchanté.

Pour aller plus loin, nous vous conseillons le dernier livre Alone Street de Gregory Crewdson.