Mise à jour juillet 2020 : le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est désormais proposé au tarif de 349 €.
En octobre 2019, Tamron avait annoncé trois focales fixes destinées aux hybrides Sony plein format : un objectif de 20 mm, un de 24 mm et un de 35 mm, les trois dotés d’une ouverture à f/2,8. Une nouvelle tentative de Tamron de conquérir le marché – fort alléchant – des optiques à monture FE, après deux zooms très réussis.
Avec ce 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 (modèle F050), Tamron dévoile une optique légère, compacte, devant prendre place aisément dans le sac de tous les photographes de paysage, de street photo ou d’architecture. Elle se dote également d’un autofocus devant se montrer à la fois rapide et silencieux. Enfin, elle mise sur un tarif abordable de 449 €.
Nous avons donc passé 10 jours avec le nouveau Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 – monté sur un Sony A7 III : voici nos impressions sur cette nouvelle focale fixe à f/2,8.
Sommaire
- Présentation du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
- Prise en main du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
- Qualité d’image du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
- Autofocus du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
- Quelles sont les alternatives au Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 ?
- À qui s’adresse le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 ?
- Conclusion
Présentation du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
Cette optique 20 mm fait partie du trio dévoilé par Tamron pour les hybrides plein format de Sony, aux côtés du Tamron 24 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 et du Tamron 35 mm f/2,8 Di III OSD M1:2. À noter que les 3 optiques ont exactement la même taille et (quasiment) le même poids.
De par sa longueur focale, elle s’adresse particulièrement aux amateurs de paysage, d’architecture, mais aussi de reportage. Elle représente un entre-deux intéressant entre le 24 mm grand angle et les optiques ultra grand-angle et pourra se montrer utile dans des circonstances très variées.
Avec cet objectif Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2, le fabricant japonais continue d’agrandir son portfolio d’optiques réservées aux boîtier hybrides Sony. Un an et demi après son 28-75 mm f/2,8 Di III RXD – son premier objectif conçu pour les hybrides plein format – six mois après le 17-28 mm f/2,8 Di III RXD et en même temps que son 70-180 mm f/2,8 Di III VXD, Tamron se lance enfin dans les focales fixes.
Test du Tamron 28-75 mm f/2,8 Di III RXD, le zoom le plus équilibré en monture Sony FE
Petite particularité : contrairement à d’autres optiques similaires, ce Tamron 20 mm (et ses sœurs jumelles de 24 et 35 mm) disposent d’une ouverture à f/2,8 assuré par un diaphragme à 7 lamelles.
Cette ouverture à f/2,8 est intéressante à plus d’un titre pour Tamron… comme pour les photographes. Elle s’avère suffisamment lumineuse pour un objectif ultra grand-angle ; grâce à la stabilisation sur 5 axes des hybrides Sony, il est possible de capturer des photos de nuit à main levée sans difficultés.
Mais surtout, cette ouverture à f/2,8 permet à l’optique d’être très légère et très compacte : si Tamron avait opté pour une ouverture à f/1,8 ou f/1,4, ce 20 mm aurait été à la fois plus lourd… et plus cher. En effet, l’optique affiche des dimensions très contenues : 6,4 cm de long et 7,3 cm de large. Le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 ne pèse que 220 grammes et pourra donc être glissé dans n’importe quel sac photo.
Enfin, cette ouverture à f/2,8 représente un compromis à la fois technique et stratégique, à nos yeux très judicieux. Plutôt que de dévoiler une autre optique à f/1,8 ou f/1,4, Tamron évite la confrontation directe avec ses concurrents (Sony et Sigma par exemple) et empreinte une voie alternative, donc moins concurrentielle.
On notera le rapport de grossissement de 1:2 et la distance minimale de mise au point de seulement 11 cm : deux choix techniques qui doivent permettre de jouer sur les perspectives, mais aussi de pratiquer la proxiphotographie avec un flou d’arrière-plan plus prononcé.
Le dernier-né de Tamron repose sur une construction en 10 éléments répartis en 9 groupes. Il intègre notamment une lentille asphérique et 3 lentilles LD à faible dispersion. Le but : réduire les aberrations optiques et offrir des performances optiques optimales lui assurant une comptabilité avec les boîtiers dotés d’un capteur à grande résolution comme les Sony A7R. On notera aussi le traitement antireflets BBAR pour réduire le flare et les effets de ghosting.
L’objectif est muni d’un mécanisme d’autofocus OSD (Optimized Silent Drive), qui doit fonctionner harmonieusement avec les dernières avancées de Sony en la matière : AF hybride (détection de contraste et corrélation de phase), détection et suivi du sujet en temps réel… Ainsi paré, l’objectif doit se montrer aussi véloce en photo qu’en vidéo et particulièrement silencieux.
On notera cependant que cette optique ne reprend pas la technologie autofocus RXD (Rapid eXtra-silent stepping Drive) présente sur les 17-28 mm et 28-75 mm f/2,8 de la marque en monture Sony E, encore plus silencieuse et rapide.
L’objectif est dénué de mécanisme de stabilisation interne – Tamron se reposant sur la stabilisation du capteur sur 5 axes des hybrides Sony.
Enfin, l’objectif est doté de plusieurs joints d’étanchéité placés aux points les plus stratégiques. S’il se montre résistant aux éclaboussures et à la poussière, nous vous déconseillons néanmoins d’affronter les pluies diluviennes de la mousson sans une protection adaptée…
Caractéristiques complètes de l’objectif Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 :
- type d’objectif : focale fixe
- monture : Sony E
- format couvert : 24×36 mm
- longueur focale : 20 mm
- construction : 10 éléments répartis en 9 groupes dont 1 lentille asphérique et 3 lentilles ED
- ouverture maximale : f/2,8
- ouverture minimale : f/22
- nombre de lamelles du diaphragme : 7
- rapport de grossissement : 1:2
- angle de champ : 94°30′
- autofocus : oui, moteur OSD
- distance minimale de mise au point : 11 cm
- stabilisation optique : non
- diamètre du filtre : 67 mm
- tropicalisation : résistance aux éclaboussures et à la poussière
- poids : 220 g
- dimensions : 64 x 73 mm (longueur x diamètre)
- accessoires fournis : pare-soleil, bouchon arrière, cache objectif
Prise en main du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
Mettons fin au suspens : le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est un très bel objectif. Sa conception est très réussie et inspire confiance grâce à l’emploi de l’aluminium. Comme sur ses précédents objectifs pour hybrides Sony, Tamron livre une copie très sobre : tout de noir vêtu, l’objectif se distingue seulement par la bague argentée placée à l’arrière de l’objectif et par les quelques inscriptions indiquant notamment une conception au Japon.
On retrouve également le touché assez particulier – mais très agréable – de la finition Human Touch de Tamron.
Nous avons été très agréablement surpris par la qualité de fabrication et les finitions de cet objectif. Très léger, il forme un tandem très confortable avec notre Sony A7 III – l’ensemble ne pesant que 870 grammes. De manière générale, cet objectif se montre très équilibré et ses mensurations lui permettront d’être transporté facilement par les photographes férus d’architecture ou de paysage.
La lentille frontale est très légèrement bombée mais ne gêne en aucun cas le montage d’un filtre. Bien que cette optique soit à encombrement constant, la lentille frontale avance ou recule en fonction de la distance du sujet. Mais elle reste de toute façon protégée par le fût de l’objectif.
La bague de mise au point est située à l’avant de l’objectif. Assez large, elle se montre suffisamment souple (sans excès cependant). En revanche, on regrettera l’absence de commutateur pour désactiver l’autofocus : pour ce faire, il faudra donc passer par l’interface du boîtier Sony. Dans la pratique, la course de la bague de mise au point n’est ni trop longue ni trop courte. Grâce au zoom de visée et au focus peaking, nous avons réussi sans difficulté à effectuer la mise au point de manière manuelle avec précision, notamment pour les plans très rapprochés.
Il vous faudra peut-être un (tout petit) temps d’adaptation afin d’exploiter au mieux les possibilités de cette optique quelque peu atypique. Moins large qu’un 14 mm mais moins resserrée qu’un 24 mm, elle se montre polyvalente et pourra être utilisée dans de nombreux cas de figure.
Notons que l’objectif est fourni avec un pare-soleil amovible de bonne facture. Le diamètre du filtre, quant à lui, est de 67 mm.
Qualité d’image du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
Passons maintenant à la qualité d’image de cette optique Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2. Ici, point de mire, de diagramme ou de courbes à décrypter mais un véritable test des performances de l’objectif sur le terrain.
À quelle qualité d’image pouvons-nous nous attendre avec cette nouvelle optique Tamron ? Pour en juger, n’hésitez pas à cliquer sur les images pour les voir en qualité optimale.
Comme indiqué précédemment, nous avons testé ce Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 avec un Sony A7 III en réalisant une série de photographies au quotidien. Avec son angle de champ de 94 degrés, l’optique permet de voir large et fera le bonheur des amateurs de photo d’architecture et de paysage – même si certains photographes pourront également l’utiliser pour de la photo de rue.
Disons-le d’emblée : ce Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 permet d’obtenir des images d’une très bonne qualité, avec une très belle restitution des détails.
Le piqué au centre de l’image est excellent, même à pleine ouverture à f/2,8. Aux bords de l’image, les résultats à l’ouverture maximale sont bons… mais deviennent meilleurs à partir de f/4.
Sur le terrain, le piqué maximal au centre de l’optique est obtenu en fermant le diaphragme : on peut ainsi capturer d’excellentes images dès f/5,6 ; le résultat devient optimal à partir de f/7,1 et l’optique fournit des images de très bonne facture, qui fourmillent de détails.
Nous ferons les mêmes observations au niveau de l’homogénéité. Ainsi, la qualité des bords de l’image – sans être mauvaise pour autant – s’améliore à partir de f/4 et devient très bonne à partir de f/7,1. Au global, cette optique a un comportement général très cohérent et se révèle une bonne surprise au niveau de ses performances optiques.
Nous avons également été séduits par l’absence d’aberrations chromatiques. Grâce aux 3 éléments ED, Tamron tient sa promesse et l’optique génère des photos extrêmement propres, où les aberrations s’avèrent particulièrement discrètes.
Avec un angle de champ de 94°, nous étions également curieux de voir la gestion des distorsions de cette nouvelle focale fixe Tamron. Sur le terrain, les résultats sont… contrastés. Ainsi, on notera une distorsion en barillet assez prononcée : comme avec bon nombre d’objectifs ultra grand-angle, les éléments au bord de l’image tendent à converger nettement vers le haut. De même, on observe une certaine courbure des lignes verticales lorsqu’elles sont situées au bord de l’image, comme en témoigne la photo ci-dessous.
Du côté du vignettage, le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est un bon, voire un très bon élève. Même avec sa large focale et sa grande ouverture, l’objectif parvient à garder un niveau de vignettage extrêmement contenu. Il ne se manifeste véritablement qu’entre f/10 et f/14 mais reste très léger.
Les focales les plus courtes ne sont pas forcément celles qui offrent le plus la possibilité de jouer sur la profondeur de champ. Toutefois, le rapport de grossissement de ce 20 mm Tamron est de 1:2, soit un facteur de grandissement de 0,5x, et permet de générer un certain flou d’arrière-plan en plaçant le sujet très près de l’objectif – d’autant plus que la distance minimale de mise au point n’est que 11 cm. À ce titre, ce Tamron 20 mm permet de découvrir les joies de la proxiphotographie.
Ainsi, la profondeur de champ n’est sans doute pas aussi marquée qu’avec une optique avec une plus grande longueur focale, mais le bokeh est à la fois doux et progressif. Il vient détacher harmonieusement le sujet de son arrière-plan et s’avère une bonne surprise.
Autofocus du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2
Comme indiqué précédemment, le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est équipé d’un mécanisme d’autofocus OSD (Optimized Silent Drive), qui doit permettre d’exploiter au mieux l’AF des hybrides Sony.
Sur le terrain, cette nouvelle optique Tamron est un bon élève… mais ne se montre pas aussi performante que nous l’aurions peut-être souhaité. Sans être mauvais, l’autofocus « pompe » trop souvent même sur des sujets parfaitement statiques. Plus étonnant, l’objectif mesure à chaque fois le point, même lorsque le sujet ou l’appareil n’a pas bougé d’un iota.
En termes de réactivité, l’objectif n’est donc pas particulièrement éblouissant, même si l’on observe un léger mieux en réglant l’AF de notre Sony A7 III sur « autofocus continu ». On est ici en-deçà des performances autofocus des zooms Tamron pour monture Sony E, qui exploitent un mécanisme RXD plus rapide et silencieux.
Même si cette optique est notamment destinée à de la photographie d’architecture ou de paysage, son utilisation en photo de rue s’avère parfois compliquée : à plusieurs reprises, l’appareil n’a pas réussi à effectuer la mise au point à temps et le sujet est sorti du champ. Un point qui se vérifie particulièrement en basses-lumières et à contre-jour.
Enfin, la motorisation OSD ne se montre pas particulièrement silencieuse en photo. En vidéo, en revanche, le moteur ne fait (quasiment) aucun bruit et la mise au point continue s’avère très souple et fluide.
Au final, l’autofocus du Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est donc agréable à utiliser en vidéo… mais demeure perfectible en photo. Gageons qu’une mise à jour du firmware de l’objectif viendra rapidement corriger ces quelques petits défauts de jeunesse.
Quelles sont les alternatives au Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 ?
En monture Sony E, les focales fixes ultra grand-angles sont plutôt rares. À l’heure actuelle, Sony ne propose pas d’optiques d’une longueur focale de 20 mm. La seule focale fixe signée Sony s’en rapprochant est le FE 24 mm f/1,4 GM, mais elle s’avère un peu moins large, plus lumineuse et, gamme G Master oblige, beaucoup plus chère – à partir de 1589 € lors de la rédaction de ce test. La comparaison entre les deux optiques n’a donc pas réellement lieu d’être.
Chez Zeiss, on retrouve également le Batis 18 mm f/2,8 : lui aussi équipé d’un autofocus et d’une ouverture maximale à f/2,8, il se montre toutefois un tantinet plus large que notre optique Tamron et conserve un poids réduit (330 grammes). Il arbore également des dimensions assez compactes (95 mm de long, 100 mm de diamètre). Dotée d’un design à la fois moderne et minimaliste, il possède un petit écran OLED indiquant une échelle de mise au point ou l’ouverture. Cela étant, le tarif de cet objectif ne le placera pas à la portée de toutes les bourses, puisqu’il est proposé à 1399 €.
Nous aurions aussi pu mentionner le Zeiss Loxia 21 mm f/2,8, mais ce dernier est dépourvu d’autofocus et ne vient donc pas directement concurrencer l’optique de Tamron – malgré une plage focale très similaire. Son tarif de 1349 € est également beaucoup plus élevé.
Chez Sigma, on notera la présence du 20 mm f/1,4 DG HSM Art initialement développé pour reflex mais « adapté » en monture Sony E. Membre de la prestigieuse série Art, l’objectif proposé par Sigma s’avère plus lumineux que notre optique Tamron grâce à son ouverture maximale à f/1,4. Sa formule optique étant plus complexe (15 lentilles réparties en 11 groupes), le poids de cette optique Sigma est aussi (beaucoup) plus élevé, grimpant à 1055 grammes sur la balance – un poids à mettre en regard avec celui d’un A7 III, qui ne pèse que 650 grammes… Au final, l’optique de Sigma est davantage orientée premium, ce que son tarif de 999 € vient confirmer. Rappelons également qu’il ne s’agit pas d’une optique native FE.
Depuis quelques temps, il faut aussi compter avec le coréen Samyang, qui propose lui aussi une gamme d’objectifs munis d’un autofocus à destination des hybrides de Sony. On retrouve ainsi le Samyang AF 18 mm f/2,8, qui vient rivaliser avec le 20 mm de Tamron avec une longueur focale très proche, une ouverture à f/2,8, un moteur d’autofocus et… un prix très similaire (399 € pour l’optique Samyang, 449 € pour le Tamron). Cependant, l’optique coréenne se distingue par un poids plus réduit (seulement 145 grammes) mais aussi par une qualité d’image moins bonne et une image moins homogène. Elle constitue malgré tout une alternative intéressante à notre Tamron 20 mm f/2,8.
On notera aussi en alternatives certains zooms, qui reprennent cette focale 20 mm avec une ouverture f/2.8. Parmi eux, il y a bien entendu le Tamron 17-28mm f/2,8 Di III RXD., une optique aussi réussie que son grand frère le 28-75mm f/2,8 Di III RXD et qui bénéficie d’une excellente qualité d’image, d’une compacité exemplaire et d’un positionnement tarifaire très intéressant car vendu à 939€.
Sony propose le FE 16-35 mm f/2,8 GM. Faisant partie de la gamme G Master, cette optique haut de gamme possède elle aussi une ouverture maximale à f/2,8. Offrant une plage focale allant de 16 à 35 mm, elle s’avère plus polyvalente que notre focale fixe… mais se révèle autrement plus onéreuse : comptez 2399 € pour cet ultra grand-angle made by Sony.
Sony compte également à son catalogue le Sony FE 12-24 mm f/4G et le Zeiss 16-35 mm f/4 ZA OSS, mais tous deux sont pourvus d’une ouverture maximale à « seulement » f/4 et ne viennent donc pas pleinement rivaliser avec la solution de Tamron.
Enfin, les nombreuses bagues d’adaptation permettent de monter virtuellement n’importe quelle optique sur un hybride Sony. Chez Canon, on mentionnera ainsi l’objectif EF 20 mm f/2,8 USM. S’il n’est plus disponible en neuf, il reste très intéressant à l’achat d’occasion puisqu’on peut le trouver aux alentours de 200 €. De son côté, Nikon propose le Nikkor AF-S 20 mm f/1,8G ED – disponible à 679 €.
Au final, le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est une optique qui n’entre pas véritablement en concurrence avec les autres optiques du marché, tant en termes d’ouverture maximale, de poids et surtout de prix. Autant d’atouts qu’elle met dans la balance pour séduire les propriétaires d’un hybride Sony.
À qui s’adresse le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 ?
Avec sa focale de 20 mm, cet objectif s’avère beaucoup plus polyvalent qu’on ne pourrait l’imaginer. Il s’adresse avant tout aux amateurs de photographie de paysage, puisqu’il délivrera des images très larges et offre donc une grande liberté créatrice. Grâce à son ouverture assez lumineuse (pour une focale fixe), il fera aussi un compagnon idéal pour pratiquer l’astrophotographie, même si une optique f/1.4 est plus recommandée.
L’objectif fera aussi la joie des férus d’architecture. Il mettra idéalement en valeur les constructions les plus imposantes tout en limitant le risque de distorsions – ces dernières s’avérant moins flagrantes qu’avec un objectif doté d’une focale encore plus courte.
Mais ce Tamron 20 mm pourra aussi se montrer fort utile pour pratiquer la street photography. Vous pourrez ainsi capturer des images au cadrage moins « standardisé » qu’avec un 24 mm classique. Il offre une grande liberté au sujet en le laissant « respirer » dans le cadre ; à l’inverse, vous pourrez aussi l’utiliser en reportage en vous plaçant au plus près de l’action, comme le montre la photo ci-dessous.
De cette manière, cette focale de 20 mm s’avère plus polyvalente qu’un ultra grand-angle de 14 mm – qui sera plus adapté pour des sujets statiques et qui demandera sans doute une plus grande rigueur au niveau du cadrage et de la composition.
Grâce à son ouverture à f/2,8 et à son rapport de grossissement de 1:2, ce 20 mm signé Tamron offre la possibilité de jouer avec la profondeur de champ. Vous pourrez donc isoler le sujet de son arrière-plan en obtenant un bokeh assez intéressant (même si elle ne saurait égaler le résultat que peut produire avec une focale plus longue, évidemment).
Sur la photo ci-dessous, prise à la distance minimale de mise au point, on remarque qu’il est possible de se rapprocher très près de son sujet, mais au prix d’un assombrissement de l’image en intérieur, l’objectif se retrouvant littéralement le nez dans son sujet. Un éclairage supplémentaire peut ainsi vite se révéler nécessaire, comme avec la lampe témoin d’un flash pour cette image.
Enfin, cette ouverture maximale à f/2,8 offre la possibilité de jouer avec les basses lumières sans trop augmenter la sensibilité ISO. Grâce à la stabilisation sur 5 axes du capteur des hybrides Sony, l’appareil permet d’utiliser une vitesse d’obturation assez basse (1/10s, voire moins) sans générer de photos floues.
Conclusion
Avec une très bonne qualité d’image, des finitions réussies et une grande légèreté, le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est un très bon objectif.
Sa focale (un peu) atypique et son large angle de champ de 94° peuvent nécessiter un petit temps d’adaptation ; toutefois, il se révèle un très bon compagnon du quotidien, que l’on prend plaisir à utiliser. Monté sur un Sony A7 III, on apprécie sa remarquable compacité (64 mm de long x 73 mm de diamètre) et son poids très réduit de 220 grammes. L’ensemble forme ainsi un tandem très équilibré et très bien assorti, qui permet de prolonger les sorties photo sans avoir de courbatures. Nous avons beaucoup apprécié la polyvalence de cet objectif, qui peut être utilisé plus fréquemment qu’une focale de 14 mm – tout en étant beaucoup moins lourd.
Les performances de cette optiques sont très bonnes : le centre de l’image fourmille de détails et le piqué se révèle excellent dès f/2,8. De même, nous avons été agréablement surpris par l’absence d’aberrations chromatiques. Cette optique fait preuve d’une assez grande homogénéité, permettant d’obtenir de bons résultats dans les angles dès f/4.
On notera aussi la très bonne gestion du vignettage qui ne se montre réellement présent qu’à partir de f/10 et demeure très doux et progressif. Sa distance minimale de mise au point de 11 cm permet aussi de pratiquer la proxiphotographie et d’obtenir des images présentant un bokeh agréable à l’œil.
Cependant, ce Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 n’est pas totalement exempt de défauts. Ainsi, les distorsions se montrent parfois assez prononcées malgré la correction intégrée au boîtier Sony et les bâtiments présents sur les côtés de la scène tendent à se prendre pour la Tour de Pise.
Mais nous avons aussi été déçus par le (léger) manque de peps de l’autofocus en photo. Si la détection du sujet est correcte, l’autofocus tend à « pomper » avant chaque déclenchement : en photo de rue, par exemple, cette fraction de seconde suffit parfois au sujet pour sortir du champ. En vidéo, en revanche, l’objectif s’avère très silencieux et effectue la mise au point continue d’une manière très fluide. S’il est loin d’être rédhibitoire, cet autofocus aurait donc mérité d’être encore meilleur.
Faut-il regretter l’ouverture maximale de « seulement » f/2,8 là où d’autres ouvrent à f/1,4 ? Pas forcément, car ce choix s’avère un excellent compromis en termes de luminosité, de compacité, de poids… et de prix. Il demeure sous la barre des 500 € – là où ses concurrents s’approchent ou dépassent les 1000 €, mais nous sommes clairement sur deux segments différents.
Ainsi, ce Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 n’a pas de réelle concurrence sur ce segment en monture Sony. Actuellement disponible au tarif de 349 €, cette optique révèle une approche assez différente de celle de Sony ou de Sigma.
Au final, la copie rendue par Tamron est vraiment équilibrée, offre de capturer de belles, voire de très belles images et affiche un rapport qualité-prix très intéressant. Il devrait ainsi séduire sans souci les photographes de paysage, d’architecture, de street photo ou d’astronomie. Et complètera harmonieusement le parc optique dédiée aux hybrides Sony plein format.
Le Tamron 20 mm f/2,8 Di III OSD M1:2 est disponible au tarif de 349 € chez Digit-Photo, Miss Numérique ainsi que dans les magasins photo spécialisés.