Quelques jours à peine après le nouvel hybride A7R IV, Sony vient de dévoiler le RX100 VII, nouvelle itération de son compact expert à capteur 1 pouce. Il vise à proposer une réactivité exemplaire, et mise notamment sur un nouveau capteur stacked CMOS de 20,1 millions de pixels, une mise au point en 0,02 seconde et un nouveau mode « single burst shooting » offrant une rafale à la vitesse de 90 images par seconde.
Retour sur les principales caractéristiques du plus petit des appareils experts de Sony.
Sommaire
- Sony RX100 VII : boîtier ultra-compact et objectif 24-200 mm
- Capteur CMOS empilé Exmor RS de 20,1 millions de pixels
- AF hybride, mise au point en 0,02 seconde et suivi en temps réel de l’œil du sujet
- Mode rafale à 90 images par seconde
- Vidéo : 4K à 30 fps, suivi de l’œil en temps réel et modes colorimétriques avancés
- Une connectivité des plus complètes, mais pas de UHS-II
- Prix et disponibilité du Sony RX100 VII
- Notre premier avis sur le Sony RX100 VII
Sony RX100 VII : boîtier ultra-compact et objectif 24-200 mm
Dévoilé en juillet 2012, le premier RX100 avait fait couler beaucoup d’encre en raison de son format d’une remarquable compacité et de son capteur 1 pouce – à une époque où la concurrence offrait des capteurs de 2/3 de pouce.
Au fil des générations, le plus petit des compacts experts s’est doté d’un capteur BSI CMOS, d’un viseur OLED rétractable, de la capture vidéo en 4K… et ses tarifs n’ont cessé d’atteindre de nouveaux sommets.
Le RX100 VI, lancé l’été dernier, avait inauguré un zoom optique d’une ampleur inédite, couvrant une plage focale équivalent à 24-200 mm. Cette dernière reste inférieure à celle du Panasonic TZ200 – équivalente 24-360 mm ; toutefois, Sony se targue d’une ouverture variable un poil plus lumineuse : f/2,8 – 4,5 contre f/2,8 – 6,4 pour le compact de Panasonic.
Sony RX100 VI : zoom 24-200mm, autofocus véloce et écran tactile
Avec le RX100 VII, Sony renouvelle le zoom x8 (24-200mm f/2.8-4.5) de son prédécesseur : il intègre ainsi 15 éléments répartis en 12 groupes (dont 8 lentilles asphériques). La distance minimale de mise au point est de 8 cm en grand-angle et de 100 cm avec le téléobjectif.
Extérieurement, le RX100 VII est identique à son aîné : dépourvu de grip en façade, il mesure 101,6 mm de large, 58,1 mm de haut de 42,8 mm d’épaisseur. Il pèse toutefois un gramme de plus que son aîné : comptez 302 grammes sur la balance (batterie et carte mémoire incluses).
Cela étant, on ne peut qu’être admiratif devant la prouesse réalisée par les ingénieurs de Sony, qui proposent – une fois de plus – un télézoom d’une grande amplitude dans un boîtier tenant aisément dans une poche de veste.
À l’instar de son prédécesseur, le RX100 VII intègre un grand écran tactile de 3 pouces, d’une définition de 921 600 points. Ce dernier est inclinable de 180 degrés vers le haut et de 90 degrés vers le bas : un mécanisme de double charnière que l’on retrouver également sur les derniers Canon G5X Mark II et le G7X Mark III. Cet écran orientable se montrera très pratique pour shooter au ras du sol, mais aussi pour du vlogging.
Enfin, mentionnons le viseur électronique OLED rétractable d’une définition de 2,36 millions de points, offrant une couverture de 100%.
Capteur CMOS empilé Exmor RS de 20,1 millions de pixels
Cette nouvelle version du Sony RX100 intègre un nouveau capteur 1 pouce de type stacked CMOS (nommé Exmor RS chez Sony) de 20,1 millions de pixels.
Ce dernier est associé à une puce DRAM (mémoire vive) intégrée, qui permet d’accroître sensiblement la vitesse de lecture des données, et donc la réactivité de l’appareil.
L’ensemble est couplé au processeur d’image BionZ X, que l’on retrouve également sur les Sony A9, A7R III et le dernier A7R IV. La plage de sensibilité s’étend de 100 à 12 800 ISO, mais peut être étendue jusqu’à 25 600 ISO.
AF hybride, mise au point en 0,02 seconde et suivi en temps réel de l’œil du sujet
À l’instar de l’hybride APS-C Alpha 6400, le Sony RX100 VII intègre un mécanisme d’AF à détection de phase composé de 357 points, combiné à 425 points AF à détection de contrastes. Le but : accroître les performances et la fiabilité de l’autofocus en basse luminosité ou dans les situations présentant de faibles niveaux de contrastes.
Le RX100 VII peut ainsi se targuer d’une mise au point en seulement 0,02 seconde. Le nouveau compact expert de Sony hérite également des récentes avancées du constructeur japonais, qui avait récemment mis à jour ses différents hybrides pour accroître les capacités de leur autofocus, introduisant notamment le « Real-time Eye AF » et le « Real-time Tracking ».
Ainsi, la détection et le suivi de l’œil du sujet (humain ou animal) sont directement intégrés au RX100 VII – un point qui séduira les portraitistes et les photographes animaliers.
Bénéficiant des derniers algorithmes de reconnaissance du sujet, l’appareil est capable d’identifier 44 types de scène en mode Auto et en vidéo, et 33 types de scène en mode iAuto.
Enfin, Sony met en avant le système de stabilisation SteadyShot qui devrait permettre, selon le constructeur, de gagner jusqu’à 4 stops à 200 mm. Un point particulièrement intéressant pour les photos en basse lumière à main levée.
Mode rafale à 90 images par seconde
En parallèle, le nouveau Sony RX100 VII mise sur une rafale particulièrement élevée. Il propose en effet une rafale « standard » à 20 images par secondes avec suivi AE/AF – un chiffre impressionnant, et identique à celui du Sony A9.
Toutefois, ce nouveau modèle se targue d’offrir la prise de vue sans voile noir (sans écran noir entre les images enregistréess) : une fonctionnalité directement héritée du Sony A9. Cette fonction inédite permet de garder la scène à l’oeil dans le viseur (ou l’écran arrière) sans aucune interruption, et sera donc particulièrement prisée des photographes sportifs.
De même, la 7e itération du RX100 se distingue de ses prédécesseurs (et de la concurrence) de par son nouveau mode « single burst shooting », qui offre la possibilité de capturer en rafale à la vitesse spectaculaire de 90 images par seconde (en RAW ou en JPEG). Deux modes intermédiaires sont toutefois disponibles, à 60 ou 30 images par secondes. Toutefois, ce mode est limité à la capture de seulement 7 images au maximum. Ce mode serait ainsi utile pour décomposer un mouvement très rapide et obtenir le cliché parfait.
La vitesse d’obturation s’étend de 4 secondes à 1/2000 s (en mode auto), mais peut être étendue à 30 secondes en mode Programme, priorité vitesse, priorité ouverture ou Manuel. Le mode Bulb est également de la partie, mais Sony n’a pas précisé si ce dernier était limité à un nombre maximal de secondes, à l’instar des derniers compacts Canon G5X Mark II et G7X Mark III.
Enfin, le Sony RX100 VII propose un intervallomètre interne, offrant la possibilité de capturer des images avec un intervalle compris entre 1 et 60 secondes, pour un nombre de prise de vues compris entre 1 et 9 999.
Au-delà de cette option assez classique (mais pas aussi répondue que nous ne le voudrions…), Sony a la bonne idée de proposer une fonction d’aperçu à vitesse variable, qui permet de visualiser une première version du film en Time-Lapse depuis l’appareil photo, avant de générer le fichier vidéo en post-production.
Vidéo : 4K à 30 fps, suivi de l’œil en temps réel et modes colorimétriques avancés
À l’image de ses prédécesseurs, le Sony RX100 VII est également destiné aux vidéastes recherchant une solution ultra compète dans un format de poche. Sur ce point aussi, les caractéristiques du dernier compact expert de Sony sont impressionnantes. Il se montre capable de filmer en Full HD (1920 x 1080 pixels) et en 4K (3840 x 2160).
Le constructeur japonais mise sur son stabilisateur d’image SteadyShot, ce dernier se dotant d’un mode Actif en 4K/UHD, censé se montrer 8 fois plus efficace que le mode SteadyShot standard. Un point particulièrement intéressant pour les vidéastes, notamment en raison de la légèreté de l’appareil (301 grammes).
En 4K, l’appareil est capable de capturer des vidéos en 24 ou en 30 fps. En Full HD, il permet de filmer à des fréquences de 25, 50, 100 et 120 fps pour une plus grande fluidité des ralentis. L’appareil intègre aussi un mode ralenti HFR, permettant de shooter des vidéos à 1000 images par secondes (toujours en Full HD).
Grâce à sa puce BionZ X – héritée du Sony A9 – et aux derniers algorithmes développés par Sony, le RX100 VII propose également les mécanismes « real-time tracking » et « real-time eye AF » en vidéo. Une première pour la série des appareils RX.
Dans la pratique, il suffit aux vidéastes d’appuyer sur l’écran tactile pour désigner l’œil gauche ou l’œil droit du sujet : l’appareil doit se montrer capable d’effectuer le suivi AF automatiquement. Cependant, le suivi de l’œil du sujet en vidéo est limitée aux humains, et ne fonctionne pas (encore ?) avec les animaux.
Sony met aussi l’accent sur la réduction du « rolling shutter », un mode de capture vidéo à la verticale (idéal pour les réseaux sociaux), mais aussi sur une fonction de lecture haute vitesse de l’intégralité des pixels (sans pixel binning) : un point que l’on retrouve sur la caméra vidéo professionnelle Sony FS5, ainsi que sur l’hybride A7R IV.
Le RX100 VII se pare d’autres atours autrement réservés aux boîtiers professionnels : notons la présence des profils colorimétriques S-Gamut3.Cine, S-Log 2 et S-Log 3 (eux aussi présents sur l’A7R IV), offrant une meilleure gestion de l’espace colorimétrique et réduisant les risques d’écrêtage des blancs ou de perte de détails dans les zones peu lumineuses.
Il se dote également d’un mode Hybride Log-Gamma, qui permet de shooter des vidéos en HDR et de les visionner sur un écran compatible… comme ceux fabriqués par Sony, justement.
Enfin, les vidéastes apprécieront l’intégration d’une prise jack 3,5 mm, qui leur permettra de brancher un micro externe directement sur l’appareil. Par contre, pas de prise casque.
Une connectivité des plus complètes, mais pas de UHS-II
Au vu de sa taille, le dernier-né de Sony n’intègre qu’un seul emplacement pour carte mémoire. Il permet encore d’utiliser les cartes Memory Stick (Duo, Pro Duo et PROHG Duo), format de Sony dont on ignore comment il est encore en vie…
Du côté des cartes SD, le RX 100 VII n’accepte pas les cartes SD au-delà du standard SDXC UHS-I : un comble pour un appareil misant sur ses hautes performances…
La connectivité de l’appareil se montre toutefois très bien fournie : il se dote d’une compatibilité Wifi (2,4 Ghz), Bluetooth 4.1 et NFC pour être connecté à un smartphone via l’application Imaging Edge Mobile. Cette dernière permet aussi d’ajouter la localisation aux photos de l’appareil.
Notons aussi que le RX100 VII utilise le même accumulateur NP-BX1 que ses prédécesseurs. Un bon point pour la rétro-compatibilité, mais nettement moins pour l’autonomie, qui est toujours d’environ 240 photos.
Enfin, l’appareil se dote d’une sortie micro-HDMI et… d’une prise micro-USB 2.0. Un choix technique que nous comprenons difficilement : pourquoi ne pas avoir intégré un port USB type C, à l’instar de l’A7R IV, quand ce connecteur devient de plus en plus répandu ? De même, pourquoi avoir limité ce port à de l’USB 2.0, alors que l’USB 3 est présent depuis longtemps dans l’écosystème numérique ? Au vu du positionnement tarifaire de l’appareil, ce dernier point s’avère plus que discutable…
Prix et disponibilité du Sony RX100 VII
Le Sony RX100 VII – nom de code DSCRX100M7 – sera disponible à partir du mois d’août 2019 au tarif de… 1300 €, identique à celui de son prédécesseur au moment de sa sortie.
Vous pouvez d’ores et déjà le commander sur les boutiques Digit-Photo, Miss Numérique, Camara et Digixo.
Notre premier avis sur le Sony RX100 VII
Avec cette nouvelle itération de son compact expert, Sony dévoile un appareil aux caractéristiques impressionnantes dans un format ultra-compact. Si les dimensions de l’appareil n’évoluent pas, la prouesse des ingénieurs de Sony est impressionnante, ces derniers ayant réussi à loger un zoom 24-200 mm, un viseur numérique rétractable et un écran à double charnière (sans oublier la prise micro 3,5 mm) dans un boîtier tenant aisément dans une poche de veste.
Sony peut ainsi se vanter de proposer un appareil plus petit qu’un smartphone (mais plus épais), tout en offrant des performances bien supérieures…
En photo comme en vidéo, le Sony RX100 VII se pare des capacités – exemplaires – de l’hybride professionnel A9 : son nouveau capteur stacked CMOS (avec puce DRAM intégrée) est couplé au processeur BionZ X, promettant une réactivité exemplaire à cet appareil. La prise de vue sans voile noir à 20 images par seconde – avec suivi AF/AE activé – et la rafale à 90 images par seconde seront particulièrement appréciés ; de même, les photographes animaliers et les portraitistes tireront immédiatement profit de la détection et du suivi AF de l’œil du sujet.
S’adressant aussi aux vidéastes, le RX100 VII propose toujours autant d’options destinées aux professionnels de l’image – ou aux vloggers : Full HD jusqu’à 120 fps, profusion de modes colorimétriques… mais point de 4K à 60 fps à l’horizon (sans doute pour éviter de faire surchauffer l’appareil).
À l’image de ses prédécesseurs, le dernier-né de Sony pose toutefois un certain nombre de questions. Ses impressionnantes caractéristiques techniques permettent sans doute de justifier un tarif particulièrement élevé (1300 €).
Néanmoins, sa taille très réduite ne le destine (probablement) pas à un usage professionnel, contrairement aux appareils hybrides de la marque. Dès lors, il n’est pas certain que la majorité des utilisateurs tirent réellement parti de la myriade de fonctionnalités offertes par Sony… d’autant que l’interface des précédents modèles de la gamme RX100 étaient loin de proposer une expérience optimale : espérons que Sony ait amélioré la navigation proposée par l’écran tactile de l’appareil.
Par ailleurs, nous restons dubitatifs quant à certains choix opérés par la marque japonaise. Malgré l’ajout – certes appréciable – d’une prise micro 3,5 mm supplémentaire, on déplorera l’absence de compatibilité avec les cartes SDXC UHS-II, difficilement explicable. De même, le choix du port micro-USB 2.0 s’avère difficilement compréhensible, tant ce standard est aujourd’hui dépassé – et n’offre que des vitesses de transfert beaucoup plus basses que l’USB 3.
Enfin, nous regrettons que Sony n’ait pas jugé bon (ou n’ait pas pu) munir son RX100 VII de joints d’étanchéité, ainsi que la présence du même accumulateur que sur les précédentes versions… et qui n’était guère une référence en matière d’autonomie.
Cela étant, saluons la performance de la marque japonaise, qui fait du RX100 VII le porte-étendard le plus compact de tout son savoir-faire d’opticien et d’électronicien avec des performances et une réactivité photo et vidéo tirées tout droit du Sony A9.