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Test du Canon G5 X Mark II, le plus expert des compacts Canon

7.9
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Dévoilé en juillet 2019, le Canon G5 X Mark II incarne le compact expert le plus abouti du constructeur japonais – aux côtés de son cousin le G7 X Mark III. Successeur fort attendu du Powershot G5 X premier du nom, il est équipé d’un capteur 1 pouce de 20,1 Mpx, d’un viseur électronique et d’un télézoom équivalent 24-120 mm f/1,8–f/2,8 et d’un grand écran tactile orientable. Le tout dans un format particulièrement compact, destiné à séduire notamment les photographes en voyage.

Il vise également à concurrencer frontalement la gamme Sony RX 100 – et plus particulièrement le RX 100 VA (remplaçant du RX100 Mark V), lui aussi doté de dimensions très réduites et d’un capteur un pouce.

Cet appareil est-il de taille à remplacer un appareil de type reflex, comme l’entend son constructeur ? Nous avons profité d’un voyage au Portugal pour tester le Canon G5 X Mark II en conditions réelles et mesurer les performances du dernier-né des compacts Canon.

Design, ergonomie et prise en main du Canon Powershot G5 X Mark II

Le Canon G5 X Mark II impressionne tout d’abord par sa compacité ainsi que par la qualité de ses finitions. L’appareil tient impeccablement au creux de la main et s’avère très léger. L’ensemble inspire confiance et respire la solidité.

Contrairement à ses prédécesseurs, dont le look dérivait du G1 X Mark III, le nouveau G5 X Mark II ne ressemble plus à un mini-reflex, mais adopte un form factor beaucoup plus rectangulaire… et qui le rapproche beaucoup de son principal concurrent, le Sony RX 100.

À l’image de ce dernier, le G5 X Mark II se dote d’un viseur rétractable, positionné sur le côté gauche de l’appareil. On notera aussi la présence d’un flash pop-up placé juste au-dessus de l’objectif. À droite du boîtier, une poignée légèrement protubérante assure une excellente préhension de l’appareil, d’autant que le revêtement antidérapant rassurera les photographes baroudeurs.

Mesurant 11 x 6 x 4,6 cm (zoom déployé), le G5 X Mark II surprend également par son poids de 340 grammes seulement (batterie et carte mémoire incluses). Il peut donc être glissé dans un sac à dos ou dans une poche de veste très facilement

L’ergonomie générale de l’appareil est d’une assez grande sobriété. Sur le dessus de l’appareil, on retrouve le bouton d’allumage-extinction, le déclencheur accompagné de la molette du zoom, ainsi qu’un bouton permettant de déployer le flash rétractable. En revanche, point de griffe porte-accessoire à l’horizon…

Sur le côté droit, on retrouve deux roues crantées superposées. La roue supérieure permet de sélectionner le mode de prise de vue, tandis que la roue inférieure correspond à la correction d’exposition (de -3 à +3 IL). Si cette disposition peut surprendre au premier abord, c’est avec plaisir que nous avons pu retrouver des réglages plus manuels, qui n’est pas sans nous rappeler les molettes du Panasonic Lumix LX100 II mais aussi les boîtiers de la série X de Fuji.

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Le dos de l’appareil est occupé par le grand écran tactile de 3 pouces (1,04 million de points), monté sur une double-charnière. Nous aurions sans doute préféré un système de rotule, comme sur le G1 X Mark III. Toutefois, le mécanisme du G5 X Mark II permet de l’utiliser facilement à bout de bras ou au ras du sol très facilement. Il peut également être pivoté à 180 degrés vers le haut pour capturer des selfies.

Cet écran tactile – très réactif, voire même un peu trop – permet de sélectionner très rapidement la zone de l’image sur laquelle l’appareil doit effectuer la mise au point. Contrairement aux appareils de Sony (même les plus récents), il permet aussi de naviguer facilement dans les menus de l’appareil : ces derniers s’avèrent simples et clairs, tout en offrant un grand nombre d’options.

On déplorera toutefois une certaine sensibilité de l’écran aux actions « parasites » engendrées par la paume de la main : en effet, il nous est fréquemment arrivé de dérégler accidentellement les paramètres de la sensibilité ISO. Un point qui peut vite s’avérer gênant.

À droite de l’écran, on retrouve la traditionnelle roue crantée entourant la croix directionnelle, ainsi que les différents boutons donnant accès au menu et aux fonctionnalités de prise de vue. Mentionnons aussi la présence d’un bouton de mémorisation de l’exposition et de déclenchement de l’enregistrement vidéo. À l’avant, le bloc optique est accompagné d’une seconde molette crantée. Cette dernière permet d’ajuster l’ouverture et la vitesse d’obturation. Son comportement est facilement paramétrable depuis les menus de l’appareil.

À l’inverse de son prédécesseur, l’objectif n’est surmonté d’aucune protubérance destinée à abriter le flash et le viseur électronique. Ce dernier est positionné sur le côté gauche du boîtier et se déploie grâce à un loquet placé sur la tranche gauche de l’appareil… exactement comme sur les Sony RX 100. Le viseur est composé d’un écran OLED de 2,3 millions de pixels couvrant 100 % de la scène. Ce viseur électronique s’avère suffisamment confortable pour être utilisé fréquemment : son rendu est assez naturel (quoiqu’un peu froid) et, même si nous avons souvent privilégié l’écran pour cadrer nos photos, le viseur nous a permis de cadrer plus finement nos images lorsque le besoin s’en ressenti.

Fonctionnalités du Canon Powershot G5 X Mark II

Seconde itération de la gamme G5 X, le Powershot G5 X Mark II est le compact le plus expert chez Canon – aux côtés de son cousin, le G7 X Mark III. Il mise sur une grande qualité d’image et la polyvalence de son zoom équivalent 24-120 mm, ainsi que sur son capteur CMOS empilé de 1 pouce.

Caractéristiques techniques du Canon G1 X Mark III :

  •     Capteur CMOS empilé 1 pouce de 20,1 millions de pixels
  •     Processeur Digic 8
  •     Longueur focale : 8,8-44 mm (équivalent 24-120 mm en full-frame)
  •     Zoom optique x5
  •     Zoom numérique x4
  •     Ouverture : f/1,8 – f/2,8
  •     Construction optique : 13 éléments répartis en 11 groupes
  •     Stabilisation photo : optique par décentrement de lentille
  •     Stabilisation vidéo : électronique (Dynamic IS)
  •     Autofocus à mesure de contraste
  •     Distance minimale de mise au point : 5 cm en grand angle, 20 cm en téléobjectif
  •     Sensibilité maximale : 12 800 ISO, extensible manuellement à 25 600 ISO
  •     Obturation de 30 s à 1/2000 s
  •     Viseur électronique avec écran OLED de 2,36 millions de points
  •     Écran LCD de 3 pouces avec 1,04 million de points
  •     Dimensions : 110,9 x 60,9 x 46 mm
  •     Poids : 340 g

Mise au point à mesure de contraste

Contrairement au G1 X Mark III – et à de nombreux appareils récents de Canon, comme l’EOS M6 Mark II – Canon n’a pas décidé de reconduire la technologie Dual Pixel AF, qui permet à l’autofocus de se montrer particulièrement rapide et précis.

À la place, le G5 X Mark II doit se contenter d’un mécanisme d’autofocus à mesure de contraste très classique, basé sur 31 points AF. Cela étant, ce dernier s’avère efficace et détecte rapidement les sujets. Le suivi des objets en mouvement s’avère correct lui aussi, mais nous avons souvent rencontré quelques soucis une fois la nuit tombée : l’appareil commence à opérer la mise au point et s’arrête alors que l’image est encore floue. Il faut donc recommencer la mesure du point, ce qui peut parfois s’avérer frustrant lorsque le sujet se déplace rapidement dans le champ…

Une des innombrables ruelles de Lisbonne, la nuit tombée – Canon G5 X Mark II – 16,9 mm – f/2,5 – 1/30s – 800 ISO

Rafale à 20 images par seconde

Contrairement aux autres appareils de la gamme Powershot, le G5 X Mark II s’illustre de par sa capacité à capturer jusqu’à 20 images par seconde en rafale. Un chiffre qui se vérifie sur le terrain… sauf en mode AI Servo. En effet, le suivi du sujet fait descendre la cadence de déclenchement à « seulement » 8 images par seconde. Cela étant, on saluera l’initiative de Canon, cette fonctionnalité permettant d’immortaliser efficacement les sujets se déplaçant très rapidement dans le champ.

Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/4 – 1/200s – 250 ISO

De son côté, la mémoire tampon de l’appareil autorise une capture de 118 images en continu et jusqu’à 89 images en C-RAW (le nouveau format d’images RAW compressées 14 bits), mais descend à 55 images en RAW classique.

En mode AI Servo, l’appareil est capable d’enregistrer jusqu’à 320 images en JPEG.

On notera également la présence de la fonction Rafale RAW qui permet de réaliser une rafale de 30 i/s au format RAW sans suivi autofocus à l’aide de l’obturateur électronique, avec un tampon de 64 images au maximum. Cette rafale permet ainsi de décomposer un moment précis, un peu à la manière de la Photo4K chez Panasonic.

Enfin, faisons mention de l’obturateur électronique de l’appareil : ce dernier permet un déclenchement totalement silencieux et permet également de faire monter la vitesse d’obturation à 1/25 600 s. Une performance impressionnante… mais est-elle vraiment utile sur ce type d’appareil ?

Stabilisation optique et numérique du Powershot G5 X Mark II

Ce petit appareil expert embarque une optique stabilisée par décentrement de lentille, devant théoriquement permettre de gagner 4 stops. Sur le terrain, ce mécanisme s’avère très performant, et permet de shooter à des vitesses d’obturation très lentes. À ¼ de seconde, les images s’avèrent encore nettes et détaillées à 35 mm. À partir de 70 mm, il convient d’adopter une vitesse plus proche de 1/10 de seconde. Cela étant, la stabilisation de ce compact expert de Canon se montre fiable et efficace et en fait un véritable atout.

En vidéo, le G5 X Mark II s’appuie sur un système nommé « Dynamic IS », qui est en réalité un mécanisme de stabilisation numérique sur 5 axes (avec recadrage). Ce dernier doit permettre d’obtenir des images plus qualitatives, au rendu plus fluide. Un point sur lequel nous ne manquerons pas de revenir dans la partie vidéo de ce test.

Métro Cais do Sodré, Lisbonne – Canon G5 X Mark II – 9,3 mm – f/9 – 0,6s – 640 ISO

Modes de prise de vue

Comme à son habitude, Canon a muni le G5 X Mark II d’un grand nombre de modes prédéfinis. La plupart sont orientés grand public, mais s’avèrent efficaces. En revanche, nulle trace du mode Smart Auto, qui permettait à l’appareil de reconnaître différents types de scène et d’adopter les réglages les plus appropriés. Les utilisateurs pourront se consoler avec un mode Auto « hybride », que l’on pourrait qualifier de « semi-automatique » – et que nous avions déjà croisé lors de notre test du Canon EOS RP.

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Dans la pratique, ce mode ressemble beaucoup au mode Programme, mais offre la possibilité de régler facilement l’ouverture, la vitesse d’obturation ou la sensibilité ISO en utilisant les deux molettes crantées de l’appareil. Nous sommes quelque peu dubitatifs quant à la véritable vocation de ce mode à mi-chemin entre les modes PASM habituels et les modes automatiques de prise de vue.

Bien évidemment, les traditionnels modes PASM sont de la partie. Ils permettent de « débloquer » la prise de vue en RAW, mais cette manœuvre a pour inconvénient de désactiver le zoom numérique x4, un choix technique difficilement explicable – mais que nous avions déjà constaté sur le Canon G1 X Mark III.

Le zoom numérique est relativement intéressant, mais les images obtenues dans des conditions de faible luminosité sont très bruitées et le rendu s’avère assez granuleux (voir la photo ci-dessous). On appréciera toutefois la possibilité (mais en JPEG seulement…) de capturer des sujets particulièrement éloignés. Néanmoins, il ne s’agira pas ici de remplacer le télézoom 70-200 mm d’un hybride ou d’un reflex et rappelons-le, le zoom numérique est à éviter sur les compacts car il s’agit d’un simple recadrage dans l’image.

San Francisco ? Non, Lisbonne ! – Canon G5 X Mark II – 88 mm – f/9 – 1/125s – 800 ISO

On retrouve également plusieurs modes créatifs. Les modes portrait et autoportrait vont essentiellement jouer sur la profondeur de champ, mais d’autres sont assez avancés. Le mode panorama permet de réaliser des photos par balayage de gauche à droite, et sa présence est toujours appréciable (voir l’image ci-après). Les modes destinés à la prise de vue nocturne sont très efficaces : comme sur le G1 X Mark III et l’EOS RP, nous avons particulièrement apprécié la présence du mode « scène de nuit main levée », censé aider à la capture d’images nocturnes sans trépied. L’appareil prend 4 images et les fusionne en une seule photo (en éliminant le flou de bougé et le bruit numérique, à condition de rester stable pendant la prise de vue).

Panorama sur le Douro depuis le Pont Dom Luis I, à Porto – Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/8 – 1/500s – 125 ISO

Mentionnons également les modes « appareil photo jouet », « peinture à l’huile » ou « effet très grand angle » qui plairont sans doute aux amateurs du genre.

Connectivité du G5 X Mark II : WiFi, Bluetooth mais pas de NFC

À l’instar des appareils récents de la marque japonaise, le Canon G5 X Mark II intègre (presque) toutes les normes de communication sans-fil utiles à la photographie. On retrouve ainsi le Wifi, le Bluetooth basse consommation… mais pas le NFC. Un choix technique assez peu compréhensible, d’autant que ce dernier permet un appairage facile entre l’appareil et un smartphone.

En utilisant l’application Canon Camera Connect, il devient possible de visualiser les photos prises avec l’appareil sur son smartphone ou sa tablette, mais aussi de les transférer en local pour les retoucher et les partager sur les réseaux sociaux. En outre, l’application permet de contrôler la prise de vue à distance et de géotagger les photos.

L’utilisation du Bluetooth et du Wifi s’est révélée fiable et efficace, les photos ayant été transférées rapidement sur notre smartphone (un Huawei Mate 20 Pro). De même, nous avons été agréablement surpris par la procédure d’appairage, qui s’avère plus simple que par le passé. L’application détaille chaque étape à opérer sur le smartphone et sur l’appareil photo et l’opération se fait assez rapidement (2 à 3 minutes environ). En revanche, maintenir la connexion Wifi allumée en continu tend à épuiser la batterie du smartphone comme de l’appareil photo.

Enfin, l’appareil est doté d’un port USB-C dédié à la connexion à un ordinateur et à la recharge de l’appareil. Un excellent point pour Canon, puisque Sony s’obstine à proposer un port micro-USB sur son RX 100 VII. À noter que l’appareil peut être rechargé via une batterie externe.

Performances et qualité d’image du Canon G5 X Mark II

Pour mesurer les performances de ce « petit » Canon G5 X Mark II, nous l’avons utilisé en conditions réelles lors d’un voyage au Portugal. Nous avons pu vérifier la qualité de ses clichés et avons tenté de l’utiliser en tant que boîtier principal, l’auteur de ce test étant allé jusqu’à laisser son Canon 6D au placard !

Une des fontaines du château San Jorge, à Lisbonne – Canon G5 X Mark III – 34,4 mm – f/4 – 1/1250s – 125 ISO

Réactivité et autofocus du Canon G5 X Mark II

Doté d’un objectif rétractable, le Canon G5 X Mark II met environ 1 seconde entre la pression du bouton On/Off et la première photo. Une excellente performance qui permettra aux photographes de rue d’être opérationnels très rapidement et de ne pas risquer de manquer l’instant fugace.

De manière générale, l’autofocus se montre très efficace et permet de déclencher très rapidement. Trois modes de déclenchement sont proposés : vue par vue, rafale et rafale haute. Un comportement qui, là aussi, n’est pas sans nous rappeler le G1 X Mark III. Ce dernier mode est particulièrement intéressant pour figer un élément traversant le champ à grande vitesse. L’appareil peut tirer parti de la rafale à 8 i/s avec suivi du sujet, cette dernière pouvant monter à 20 i/s avec mise au point et exposition sur la première image. Comme indiqué précédemment, le buffer se montre suffisamment capacitaire, permettant à l’appareil de se montrer très efficace sur le terrain.

À l’instar des appareils récents de Canon, différents modes de détection et de suivi du sujet sont proposés. On retrouve ainsi :

  • priorité visage + suivi : l’appareil fait la mise au point sur le visage puis le suit. Très utile pour photographier une personne.
  • mise au point par zone : l’appareil fait la mise au point sur une zone composée de 9 points d’autofocus (équivalent des collimateurs sur un reflex). Ce mode s’avère intéressant pour photographier un sujet dont les mouvements sont difficiles à prédire, comme un animal.
  • mise au point sur un seul collimateur : l’utilisateur choisit un collimateur et la mise au point se fait uniquement sur celui-ci. C’est le mode le moins intelligent, mais souvent le plus efficace et précis pour faire la mise au point sur un petit sujet. C’est également celui que nous avons le plus utilisé au quotidien.
Tortue, légende vivante du basket du parc Montsouris – Canon G5 X Mark II – 8,8mm – f/4 – 1/1600s – 1600 ISO

Enfin, mentionnons le mode AI Servo, bien connu des utilisateurs d’appareils de la marque : la mise au point et la mesure d’exposition sont faites en continu tant que le déclencheur reste appuyé à mi-course.

De manière générale, la réactivité du Canon G5 X Mark II est excellente, l’appareil permettant de déclencher très rapidement. Les photographes en voyage et les amateurs de photos de rue seront donc satisfaits du niveau de prestations de ce petit compact.

Toutefois, l’autofocus a rencontré quelques difficultés à opérer correctement la mise au point une fois la nuit tombée. Comme évoqué précédemment, l’appareil commence à effectuer la mesure du point et s’arrête alors que l’image est encore floue. Cela étant, l’accroche de l’autofocus est globalement efficace, l’appareil parvenant à détecter le sujet et à faire rapidement la mise au point.

Elevador da Bica, Lisbonne – Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/4,5 – 1/1600s – 160 ISO

La réactivité de ce “petit” compact Canon est donc l’un de ses principaux atouts : un point qui ravira les photographes en quête d’un appareil à la fois compact, véloce et efficace.

Une autonomie correcte… mais sans plus

Lors de notre test du Canon G1 X Mark III, nous avions été assez déçus par les piètres performances de sa batterie. Le “petit” G5 X Mark II parvient-il à faire mieux que son grand frère ?

Canon indique une autonomie de 230 photos en visée avec l’écran et de 180 vues avec le viseur électronique – un chiffre qui peut être étendu à environ 320 prises de vue en utilisant le mode économie d’énergie, qui réduit la fréquence de rafraîchissement du viseur à 30 fps.

Dans la pratique, la batterie NB-13L proposée par Canon permet d’utiliser le G5 X Mark II sans devoir s’inquiéter outre mesure du niveau de la batterie : l’accumulateur de ce petit compact permet une utilisation soutenue pendant environ 2 jours. Le dernier-né de Canon fait donc mieux que le G1 X Mark III, qui nécessitait d’être rechargé tous les soirs, sous peine de ne plus pouvoir allumer l’appareil le lendemain. Cela étant, nous aurions aimé que l’accumulateur fourni soit capable d’alimenter encore plus longtemps l’appareil.

On déplorera éventuellement le comportement étrange de l’indicateur de batterie, qui passe souvent de deux barres à “quasiment vide” en très peu de temps.

Heureusement, l’appareil peut se recharger en utilisant le port USB Type C présent sur le côté du boîtier. Vous pourrez donc utiliser une batterie de secours – celle-là même que vous utilisez pour redonner des couleurs à votre smartphone – pour recharger votre appareil photo. Attention toutefois au câble que vous utiliserez : l’appareil a tout bonnement refusé de charger avec certains câbles pour smartphones que nous avions en notre possession.

Un mot sur le chargeur externe fourni par Canon : ce dernier ressemble beaucoup au chargeur des reflex moyenne gamme de la marque. Il en reprend le même défaut : le témoin de charge n’est pas des plus explicites, puisqu’il n’affiche pas le niveau de la charge de la batterie.

Qualité d’image et montée en ISO

Ouvrons maintenant le chapitre consacré à la qualité d’image, avec une sélection de photos réalisées avec le Canon G5 X Mark II. Nous avons employé le format RAW du boîtier et avons passé les images dans Lightroom en appliquant le profil “Camera Standard” de Canon pour obtenir le rendu final.

Contrairement aux apparences, cette photo n’est pas sponsorisée par Coca-Cola – Canon G5 X Mark II – 23,3 mm – f/4 – 1/1000s – 125 ISO

De manière générale, la qualité des images produites grâce au G5 X Mark II est excellente. Les couleurs sont très plaisantes à l’œil, avec un rendu très chaleureux et vibrant – avec un niveau de saturation tout à fait contenu. Les images fourmillent de détails et sont particulièrement piquées. Nous avons été particulièrement séduits par le rendu des photos capturées avec ce petit compact. La plage dynamique est élevée et permet d’obtenir des contrastes nuancés, même sous le soleil du Portugal. De même, le niveau de détails récupérable lors de la capture en RAW est tout à fait satisfaisant.

Les toits de l’Alfama, un des quartiers historiques de Lisbonne – Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/4,5 – 1/1600s – 125 ISO

L’objectif dont est équipé le dernier-né de Canon est de bonne facture et se montre particulièrement homogène. La sensation de netteté est présente, même au bord des images à 8,8 mm (équivalent 24 mm en plein format). Le piqué maximal est obtenu aux alentours de f/4, avec des images très qualitatives.

Bien que l’appareil soit doté d’un capteur de “seulement” 1 pouce, l’ouverture maximale à f/1,8 (qui passe à f/2,8 à partir de 14 mm, soit l’équivalent de 35 mm en plein format) permet d’obtenir un effet de profondeur de champ assez marqué, avec un bokeh satisfaisant pour cette taille de capteur.

Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/4,5 – 1/1600s – 125 ISO

Le rendu de l’écran orientable est de très bonne facture, délivrant des couleurs ni trop flatteuses ni trop fades. Heureusement, le petit écran OLED du viseur électronique offre également un bon rendu, quoique légèrement plus froid (plus métallique, diront certains) que l’écran principal.

Le Canon G5 X Mark II est muni d’un objectif avec une ouverture maximale de f/1,8-2,8, particulièrement lumineux. De par cet aspect et son capteur 1 pouce, l’appareil devrait – théoriquement – être capable de générer de images nocturnes d’une qualité supérieure.

En utilisant l’appareil sur un trépied et avec un niveau ISO bas, les images assez satisfaisantes. En revanche, la montée en ISO s’avère plus compliquée que nous ne l’avions espéré.

La colline de l’Alfama à la nuit tombée – Canon G5 X Mark II – 8,8 mm – f/9 – 6s – 200 ISO

En effet, le bruit numérique fait son apparition dès 800 ISO et devient assez marqué à partir de 1600 ISO. Ce travers aurait été relativement acceptable si le niveau de détails restait élevé : hélas, les images paraissent quelque peu “gommées” et on observe une nette perte de détails sur les clichés nocturnes, qui s’avère particulièrement marquée sur les bords de l’image.

À partir de 3200 ISO, les photos deviennent assez peu exploitables ; à 6400 ISO, elles sont malheureusement fort indigestes. Notons toutefois que l’appareil permet de monter jusqu’à 12 800 ISO – voire jusqu’à 25 600 ISO en mode étendu : malheureusement, l’intérêt de cette fonction s’avère plus que limité au vu de la (très) faible qualité des résultats obtenus.

Nous avons également été assez déçus par la gestion des lumières directes. À partir de 2000 ISO, on constate l’apparition de traînées lumineuses assez disgracieuses autour des réverbères, et qui viennent nuire au rendu final des images. Le problème vient heureusement se résoudre en fermant davantage l’objectif : en employant une ouverture à f/9, l’objectif génère un assez bel effet “starburst” et les images sont de bonne facture.

Un autre souci se pose lors de l’utilisation nocturne de l’appareil à fond de zoom. Dans cette configuration, l’appareil semble avoir beaucoup de mal à gérer les sources de lumière directes, et ce même à “seulement” 400 ISO. La photo ci-dessous a ainsi été prise à 44 mm (équivalent 120 mm en plein format), avec une ouverture à f/8 et un temps de pose de 6 secondes. Si le niveau de détails de l’image demeure satisfaisant, la lumière générée par le feu rouge au centre de l’image semble avoir causé du souci au capteur. Il en résulte un amas de pixels colorés fort brouillés, aux antipodes du résultat que nous espérions obtenir.

Canon G5 X Mark II – 44 mm – f/11 – 6s – 400 ISO

L’appareil se rattrape toutefois avec le mode de prise de vue nocturne sans trépied, qui s’avère de bonne facture. Ce dernier combine 4 images et évite de trop augmenter la sensibilité du capteur et l’apparition du bruit numérique. Bien évidemment, il est recommandé de rester relativement stable pendant la capture afin d’éviter tout flou de bougé.

Mais ce mode peut donner des résultats très surprenants lors d’une utilisation… sur trépied. En effet, l’appareil semble détecter l’absence de tremblements du photographe et “autorise” des temps de pose beaucoup plus longs. Cette photo du pont Vasco de Gama, à Lisbonne, a ainsi été obtenue par l’appareil en fusionnant 4 images de 4 secondes chacune, permettant de générer un rendu quasi-onirique. On notera toutefois que la prise de vue en RAW n’est pas disponible dans ce mode, ce qui empêche de récupérer les zones “brûlées” des images.

Le Pont Vasco de Gama à la nuit tombée, photographié avec le mode « scène de nuit main levée »  sur trépied – Canon G5 X Mark II – 30,3 mm – f/7,1 – 16s – 1600 ISO

Mode vidéo

Le Canon G5 X Mark II intègre un mode vidéo permettant de filmer en 4K (3840 x 2160) à 30 images par seconde, ainsi qu’en Full HD jusqu’à 50 images par seconde (voir vidéo ci-dessous). Sur ce point, le dernier-né de Canon fait donc mieux que son grand frère le G1 X Mark III, qui était limité à la capture en Full HD. Il fait également jeu égal avec la concurrence de chez Sony, le RX 100 VII proposant les mêmes caractéristiques. Toutefois, notons que l’utilisation de la 4K engendre un recadrage de l’image, qui reste heureusement assez léger.

Canon G5 X Mark II : Full HD en 50 fps

La stabilisation numérique sur 5 axes s’avère efficace… à condition de ne pas trembler. Quand celle-ci est activée, la vidéo s’avère légèrement zoomée, l’appareil rognant l’image pour tenter de stabiliser la vidéo. Si l’on tente de coupler la stabilisation à la capture en 4K, l’image sera donc assez fortement rognée, tout en demeurant (relativement) acceptable. Dans les faits, nous aurions préféré une solution de stabilisation optique, plus performante, à l’instar du système proposé en mode photo.

Sur le terrain, les vidéos du G5 X Mark III sont de bonne qualité (sauf en cas d’utilisation du zoom numérique, qui tend à dégrader l’image très rapidement). L’enregistrement du son est correct, sans toutefois parvenir à faire des miracles. Contrairement à son frère jumeau le G7 X Mark III, ce modèle est dénué d’une prise casque ou d’une prise micro. De même, ce boîtier fait l’impasse sur la possibilité de diffuser les images en direct sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram), de même que sur la capture vidéo verticale native.

Canon G5 X Mark II - piano à Saint-Lazare - 4K 25p

Le suivi du sujet s’avère assez correct, même si l’appareil ne conserve pas la même réactivité qu’en mode photo. Son autofocus à mesure de contraste permet d’obtenir les mêmes résultats en 4K qu’en Full HD : dans les deux cas, l’appareil parvient à suivre assez efficacement le sujet… à condition que celui-ci ne se déplace pas trop rapidement dans le champ. Les mains d’un pianiste, par exemple, semblent être trop véloces pour l’AF du G5 X Mark II, qui prend environ 1 seconde pour récupérer le point. Ce faisant, le petit dernier de Canon se fait dépasser par la concurrence, dont celle de Sony…

Notons également la possibilité de filmer des séquences en Full HD à 120 fps. Dans ce mode, les options de suivi du sujet et de stabilisation (ainsi que l’enregistrement audio) sont désactivées et l’appareil permet de capturer des ralentis d’une remarquable fluidité. À noter que ce mode n’est pas limité en longueur et offre donc la possibilité de shooter de (très) longues vidéos à 120 images par seconde. Les amateurs du genre apprécieront.

Canon G5 X Mark II - tennis de table en 120 fps

Mentionnons également la possibilité de créer des petites capsules vidéos d’environ 4 secondes, et qui sont ensuite mises bout à bout dans un seul fichier vidéo final. Si cette option pourra éventuellement être appréciée des vloggeurs, nous restons toutefois quelque peu dubitatifs quant à sa réelle valeur ajoutée.

À qui s’adresse le Canon G5 X Mark II ?

Le Canon G5 X Mark II est destiné aux photographes souhaitant bénéficier d’un appareil très réactif, capable de produire des images de très bonne qualité en toute circonstance… tout en se montrant nettement moins encombrant – et plus discret – qu’un reflex.

Ainsi, cet appareil se destine notamment aux voyageurs, aux street photographers ou encore à celles et ceux désirant capturer leur quotidien. Très compact, il s’avère très facile à emporter avec soi : il peut aisément être glissé dans une poche de veste ou au fond d’un sac à main. De fait, il permet d’être plus agile qu’un hybride ou qu’un reflex, lesquels sont sans doute moins faciles à transporter en toute circonstance…

Son capteur 1 pouce, ses modes de prise de vue avancés et son positionnement tarifaire tendent à orienter cet appareil vers un public expert. Toutefois, il n’oublie pas les utilisateurs novices : il s’avère très facile à prendre en main et propose pléthore de modes de prise de vue créatifs. La simplicité de ses menus (coucou Sony) et son grand écran tactile le rendent accessible à un très large panel d’utilisateurs.

Cela étant, ses dimensions comme ses caractéristiques techniques le placent directement dans la ligne de mire de la gamme RX 100 de Sony. De par l’amplitude de son zoom, il s’avère très proche du RX 100 VA. Ce dernier n’est autre qu’un une version modernisée du RX 100 V, dotée du processeur du RX 100 VI. Disponible aux alentours de 900 €, il joue donc dans la même catégorie que ce G5 X Mark II.

Mais Sony met aussi en avant son RX 100 VII : disponible à 1300 €, ce dernier se permet de dépasser allègrement Canon au niveau du télézoom : là où le G5 X Mark II plafonne à 120 mm (équivalent 24×36), Sony se permet de proposer un zoom optique allant jusqu’à 200 mm. Le tout dans un format encore plus compact que celui de Canon.

Le Canon G5 X Mark III aux côtés du Sony RX 100 : ce dernier s’avère encore un peu plus compact que le modèle de Canon

Conclusion

De par la qualité des images produites par son capteur 1 pouce, sa réactivité globale et son optique stabilisée, le Canon G5 X Mark II est un appareil très complet et agréable à utiliser au quotidien. Facile à glisser dans une poche de veste, le plus petit des appareils experts de Canon offre une très bonne prise en main et est d’une remarquable polyvalence. Malgré son format réduit, Canon réussit à loger un zoom équivalent 24-120 très lumineux (ouverture à f/1,8-2,8) ainsi qu’un viseur électronique de très bonne facture.

Toutefois, ce compact expert n’est pas exempt de défauts. On regrettera par exemple l’impossibilité d’utiliser les fonctions de suivi du sujet – au demeurant très réussies – lors de la capture en rafale à 20 i/s. De même, si la stabilisation s’avère de très bonne facture en photo, on regrettera qu’elle ne se montre pas plus efficace en vidéo, la faute à un mécanisme électronique “Dynamic IS” en retrait par rapport à la stabilisation optique utilisée en photo.

Certains choix techniques demeurent également assez peu compréhensibles : malgré le processeur Digic 8, censé apporter plus de puissance de calcul que son prédécesseur, l’appareil ne permet pas de photographier en RAW avec le zoom numérique ; de même, on regrettera la (très) forte dégradation de l’image avec cette fonctionnalité.

Mais surtout, ce petit compact pèche par sa montée en ISO. L’appareil ne se montre malheureusement pas à la hauteur de nos espérances : s’il est techniquement possible de shooter de nuit à main levée, cela se fait au prix d’une trop grande montée en sensibilité qui entraîne une nette dégradation de l’image, et ce dès 1600 ISO. Le bruit numérique devient alors très présent, mais on observe aussi un certain lissage de l’image qui entraîne un gommage des détails. De même, la gestion des lumières directes semble avoir causé quelques soucis au capteur de ce petit compact. Enfin, on notera quelques difficultés de mise au point nocturne, l’appareil effectuant le focus “à côté de la plaque”, obligeant à réitérer la mesure du point.

Cela étant, le G5 X Mark II est un appareil de bonne facture, que l’on prend plaisir à utiliser en voyage. De jour, il permet de laisser son hybride ou son reflex à la maison, permettant de ménager ses lombaires et d’être peut-être plus réactif, et donc plus créatif. Si la qualité de ses images nocturnes avait été davantage au rendez-vous, cet appareil aurait donc pu remplacer complètement un appareil doté d’un plus grand capteur ; en l’état, il vient compléter avantageusement un hybride léger, doté d’un capteur APS-C (comme un Canon M50, par exemple).

Ce petit compact expert nous laisse donc un sentiment partagé : oui, cet appareil s’avère très performant et agréable à dégainer pour immortaliser ses voyages ou pratiquer la photo de rue. Toutefois, il lui manque encore un soupçon d’optimisation pour devenir la référence des compacts expert à capteur 1 pouce.

Le Canon Powershot G5 X Mark II est disponible au tarif de 899€. On le retrouve chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo ou bien encore la Fnac.

Test du Canon G5 X Mark II, le plus expert des compacts Canon
Fabrication / finitions
8.5
Qualité d'image
7.8
Ergonomie
7
Réactivité
8.1
Points forts
Qualité de fabrication et compacité de l'appareil
Grand écran tactile sur rotule
Viseur confortable et clarté des menus
Qualité d'image et réactivité de jour
Optique lumineuse
Rafale à 20 i/s (sans suivi du sujet)
Points faibles
Montée en ISO compliquée
Mauvaise gestion des lumières frontales
Technologie Dual Pixel AF absente
Clichés nocturnes décevants
Autonomie en léger retrait
7.9
sur 10
Où acheter