« Brut » de Pierre-Louis Ferrer : des portraits en ultra-violet qui révèlent des détails invisibles à l’oeil nu

Des portraits intimistes réalisés en ultra-violet, c’est ce qu’on découvre dans la nouvelle série « Brut » de Pierre-Louis Ferrer. À travers dix diptyques, le photographe spécialisé dans la notion d’imperceptible et d’invisible, invite notre regard à se poser sur un univers qui nous apparait familier mais pourtant différent de ce que nous percevons.

Sur chacun des diptyques de la série, on découvre un visage se présentant dans sa propre individualité, au naturel ; associé à un élément de son corps, comme un détail de sa singularité et de son authenticité. De façon « brute » les modèles posent face caméra, sans artifices, comme nus devant l’objectif. Passant du général au particulier, la série dévoile des détails, des textures, formes et pigments de notre peau qui nous sont invisibles à l’oeil nu et ne font pas partie de notre réalité.

Pour ce projet photographique, Pierre-Louis Ferrer a fait le pari fou de « briser les barrières de la peau pour dévoiler la véritable apparence de chaque sujet, immuable et infalsifiable. » En faisant se succéder des portraits où la sensibilité l’emporte sur la beauté plastique, il questionne la notion d’image réelle et d’image perçue faisant débat dans nos sociétés — à l’heure de la génération Instagram.

« Chaque modèle offre au spectateur une vision intime de son être, qu’il n’est pas capable de percevoir lui-même. Cette relation d’intimité et de confiance prend le contre-pied d’une société de l’image, où selfies et réseaux sociaux projettent majoritairement une vision biaisée et idyllique de nos vies.« 

Alors que la série est réalisée en intérieur avec des flashs modifiés couplant la lumière visible à des rayons UV, le photographe n’a pas été limité par l’utilisation d’un appareil photo monochrome comme ça a été le cas sur certains de ses anciens projets, ce qui lui a permis de conserver des couleurs et teintes subtiles.

Pierre-Louis Ferrer, de formation scientifique, allie sa passion pour les propriétés de la lumière et les capteurs optiques à son envie de montrer un monde qui dépasse les limites imposées par la vision humaine. « Mes travaux photographiques visent également à questionner le spectateur sur sa sensibilité à appréhender le monde, en le confrontant à des visions alternatives de son environnement. »

Pour découvrir la suite de la série, rendez-vous sur le site de Pierre-Louis Ferrer. Elle sera également exposée à Dresde en Allemagne du 7 mars au 14 avril 2019.