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Test Fujifilm X-T100, l’hybride à capteur APS-C compact et stylé

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En mai 2018, Fujifilm présentait son nouvel appareil photo hybride X-T100. Contrairement à ses confrères X-T20 et X-T2, il fait l’impasse sur la technologie X-trans et intègre un capteur CMOS APS-C standard d’une définition de 24,2 millions de pixels, comme son aîné le X-A5. Particulièrement compact, il propose un large panel d’options, dont un viseur OLED, le Bluetooth, un écran tactile et orientable et l’enregistrement vidéo 4K/UHD à un prix plus accessible. Le rapport qualité/prix du X-T100 est-il suffisamment intéressant pour séduire le grand public ?

Nous avons testé cet hybride équipé de l’objectif de kit Fujinon XC 15-45mm f/3.5-5.6 OIS PZ et le XF 23mm f/2 R WR. Voici notre test du Fuji X-T100.

Fujifilm ne facilite pas la tâche de son public en nommant son dernier né de la sorte, à ne pas confondre avec le X-100T, le compact expert avec une focale fixe équivalente à un 35 mm et aux ambitions différentes, tandis qu’ici nous parlerons bel et bien d’un appareil photo à objectif interchangeable, l’hybride X-T100. A ce sujet, le X-T100 dispose d’une monture X et est donc compatible avec l’ensemble des objectifs XF et XC.

Design, prise en main et ergonomie

Sans surprise, le X-T100 arbore un look rétro, fidèle à la marque. Il se distingue du X-A5 par la présence d’un viseur électronique Oled et du X-T20 par un gabarit plus compact et une prise en main simplifiée.

Nous retrouvons avec plaisir la patte de Fujifilm au sein de ce petit appareil hybride aux allures de reflex. Rétro et stylé, il arbore des courbes plus arrondies et modernisées par rapport à ses confères X-T20 et X-T2. Nous apprécions l’excellente qualité de fabrication de l’appareil disponible en « Dark Silver », « Noir » et « Champagne Gold ».

Côté ergonomie, le X-T100 est en quelque sorte un X-A5 évolué ou un X-T20 simplifié, le destinant à un public qui souhaite débuter dans le milieu de l’hybride tout en profitant d’une prise en main intermédiaire.

Le châssis droit du X-T100 nous fait immédiatement penser à celui d’un compact. Il n’intègre ni poignée, ni repose pouce. C’est un manque pour une meilleure appréhension de l’appareil, mais le revêtement texturé est agréable.

Comme sur le X-T20, trois molettes supplantent l’appareil. La prise en main se révèle toutefois différente et moins complexe puisqu’il s’agit d’une molette de modes PASM et de deux molettes de contrôle qui remplacent les molettes manuelles de vitesse, de correction d’exposition et de modes plus évolués pratiques pour tout paramétrer à l’avance, mais qui nécessitent d’y être habituées.

Un petit loquet pour activer le flash est judicieusement blotti contre l’une des molettes. Enfin, une touche personnalisable Fn et le déclencheur vidéo positionné à côté du déclencheur photo complètent l’ensemble. Les molettes de contrôle permettent de paramétrer la vitesse et l’ouverture, selon le mode sélectionné. Cette ergonomie rend ainsi l’appareil intuitif et accessible au plus grand nombre.

L’intégration d’un viseur électronique OLED d’une définition de 2,39 millions de points le distingue de son confrère X-A5, un élément indispensable selon la pratique de chacun. Pour ma part, c’est un élément important. Il serait dommage de s’en priver d’autant que ce dernier est agréable et lumineux grâce à une couverture d’environ 100% et un grossissement de 0,62x.

Comme sur le X-T20, le viseur est positionné au centre. Il est entouré des boutons corbeille, de lecture et de la touche Q qui donne accès à un menu rapide. Le détecteur oculaire qui permet de basculer rapidement de l’écran au viseur est particulièrement sensible. Cela peut être gênant pendant la visualisation des images puisqu’un passage de la main suffit parfois à l’activer. 

L’interface arrière du X-T100 n’a pas particulièrement évolué par aux modèles précédents. Nous regrettons seulement l’absence du joystick, présent sur le récent X-T2 et pratique pour sélectionner rapidement le collimateur AF pour la mise au point.

Les menus sont divisés en deux parties dont l’une est dédiée à la prise de vue, l’autre aux paramètres, mais ne sont pas aussi intuitifs et précis que les menus présents sur les hybrides Canon ou Panasonic par exemple. Il faut prévoir un petit temps d’adaptation pour s’y habituer. 

L’écran du X-T100 d’une définition de 1 040 000 de pixels est inclinable dans trois directions : à la verticale, à 90 et 180°. En ce qui me concerne et quitte à ce que l’écran soit orientable, je préfère un montage sur rotule que je trouve plus facile à manier. C’est néanmoins pratique pour les points de vue variés et pour la vidéo.

L’écran est tactile monopoint : on ne peut sélectionner que le collimateur AF du bout des doigts. Fujifilm a décidément du mal à sauter le pas en ce qui concerne le tout tactile. Pour le moment, aucun des appareils n’en est équipé intégralement pour naviguer dans les menus par exemple. La définition et la fidèle restitution des couleurs rendent en tout cas l’utilisation de l’écran agréable.

Un encombrement minimal

L’encombrement est le point fort de cet hybride X-T100. Son châssis similaire à celui d’un compact expert, lui permet, entre autres, d’obtenir ce format réduit. La présence du viseur ne perturbe pas tant que ça la taille de l’appareil, même s’il est l’élément le plus proéminent. Les courbes saillantes du flash et les molettes positionnées sur le châssis lui octroient un look de mini reflex, loin d’être déplaisant.

Léger, l’hybride pèse environ 448 g (avec batterie et carte mémoire, mais sans optique). Comparé à un hybride Olympus OM-D E-M1 à capteur 4/3″, le X-T100 se révèle vraiment très discret. Rappelons que ce dernier intègre un capteur APS-C plus grand. Côté encombrement, c’est donc une agréable surprise.

Le Fuji X-T100 à côté d’un Olympus OM-D E-M1

Fonctionnalités du X-T100

Mode panorama

Le mode panorama du Fujifilm X-T100 fonctionne par balayage. Il est possible de choisir entre deux angles : moyen (120°) et large (180°) et de faire varier la direction de gauche à droite ou de bas en haut et inversement. L’appareil génère ainsi des fichiers JPEG de 6400 x 1440 px ou 9600 x 1440 px pour un balayage à l’horizontal selon l’angle choisi.

Mode Vidéo 4K 15 fps

Le mode vidéo du X-T100 autorise un enregistrement en 4K/UHD à 15 fps, un mode plutôt limité qui répond avant tout à des besoins marketing. Il est également possible d’enregistrer en Full HD 1920 x 1080 px jusqu’à 60 fps et 4 modes haute vitesse sont proposés.

L’autofocus hybride n’est pas aussi réactif que nous l’imaginions. Pour s’assurer que la mise au point soit bien effectuée, il est souvent nécessaire d’appuyer à mi-course ou de sélectionner la zone via l’écran, auquel cas l’appareil peine à obtenir une image parfaitement nette.

Fujifilm n’est pas toujours à l’aise en matière de vidéo. Pour le moment, seul le X-H1 se révèle véritablement intéressant dans ce domaine, même si le mode vidéo du X-T100 suffit amplement pour une utilisation classique.

Connectivité

Le Fujifilm X-T100 intègre également une connexion Wi-Fi et Bluetooth basse consommation qui permettent le partage des fichiers sur sa tablette et son smartphone ou encore le pilotage à distance. Il faut s’armer de patience pour réussir à transférer ses fichiers car l’appairage de l’appareil est particulièrement capricieux.

L’autre bémol concerne la manière de choisir les images à charger qui s’effectue via l’appareil photo et non via l’application, contrairement à ce que propose la plupart des applications concurrentes. Il faut prendre le coup de main, mais c’est une perte de temps dont nous nous serions bien passés.

Enfin, le X-T100 comprend un port micro USB 2.0, un connecteur micro HDMI et un compartiment pour carte mémoire SDXC. Il n’y a ni prise casque, ni prise micro. C’est toutefois peu étonnant étant donné que l’appareil ne cible pas particulièrement les professionnels.

Performances et qualité d’image

Réactivité et autofocus

Le Fujifilm X-T100 intègre un autofocus hybride à détection de phase et de contraste. Malgré la présence d’un nouvel algorithme, la réactivité globale de l’appareil n’est pas son point fort. Avec l’objectif motorisé 15-45 mm, l’appareil met environ 3 secondes à l’allumage avant de pouvoir commencer à déclencher. Cette valeur est variable selon l’objectif monté sur l’appareil.

L’autofocus a du mal à accrocher son sujet et n’est pas toujours très précis. Le déclenchement est plutôt lent, tout comme l’enchaînement de prise de vue. Le X-T100 est donc plutôt adapté à des sujets fixes, ou peu rapides, comme de la photographie de paysage, du portrait ou du reportage par exemple, mais certainement pas à de la photographie sportive. Le mode rafale grimpe à environ 6 images par seconde, mais le buffer sature rapidement, notamment en RAW + JPG et limite l’enregistrement.

Autonomie

L’hybride est équipé d’une batterie NP-W126S Li-ion d’une autonomie d’environ 430 images annoncée par le constructeur en utilisation normale. En pratique, l’hybride se révèle dans la bonne moyenne et nous n’avons pas eu la sensation d’une décharge trop rapide par rapport à ce qui est annoncé.

Attention toutefois au mode vidéo 4K/UHD, plus énergivore, qui peut considérablement faire baisser l’autonomie de l’appareil. Bon point, il est possible de recharger l’appareil en micro-USB.

Qualité d’image et montée en ISO

Passons maintenant à la qualité d’image, avec une sélection de photos réalisées avec le Fujifilm X-T100. Il s’agit de fichiers JPEG Fine sortis du boîtier. Sous chaque photo, vous pouvez retrouver les EXIFs.

X-T100 – XF 23mm f/2 R WR – 23 mm – ¹⁄420 s – ƒ / 7,1 – ISO 100 – © Céline Nebor
X-T100 – XF 23mm f/2 R WR – 23 mm – ¹⁄150 s – ƒ / 2,2 – ISO 400 – © Céline Nebor
X-T100 – XC 15-45mm – 45 mm – ¹⁄250 s – ƒ / 16 – ISO 200 – © Céline Nebor
X-T100 – XF 23mm f/2 R WR – 23 mm – ¹⁄20 s – ƒ / 2 – ISO 400 – © Céline Nebor
X-H1 – XF50-140mmF2.8 R LM OIS WR – 124.3 mm – ¹⁄₂₅₀ s – ƒ / 2,8 – ISO 2000 Boitier - Optique - focale - vitesse - ouverture - ISO
X-T100 – XC 15-45mm – 45 mm – ¹⁄160 s – ƒ / 5,6 – ISO 200
X-T100 – XC 15-45mm – 15 mm – ¹⁄125 s – ƒ / 3,5 – ISO 3 200

Le Fujifilm X-T100 fait l’impasse sur la technologie X-Trans, qui a pourtant fait ses preuves sur les X-E3, X-T20, X-T2, X-Pro2 ou encore le X-H1. Il intègre donc un capteur standard APS-C de 24,2 millions de pixels, similaire à celui du X-A5.

La qualité d’image nous semble toutefois très satisfaisante au format JPG. La dynamique relativement élevée du capteur permet d’obtenir des contrastes nuancés évitant de cramer les hautes lumières.

L’appareil grimpe aisément en sensibilité, même s’il est préférable de se limiter à 6 400, voire 12 800 ISO, où le grain et la saturation commencent à perturber l’image. De plus, les sensibilités supérieures (12 800 ISO, 25 600 ISO et 51 200 ISO) sont disponibles uniquement en JPG, limitant les possibilités de retouche, contrairement à ce que permet un fichier au format RAW.

X-T100 – XC 15-45mm – 20 mm – ¹⁄9 s – ƒ / 4,2 – ISO 2 500
X-T100 – XC 15-45mm – 15 mm – ¹⁄60 s – ƒ / 3,5 – ISO 8 000
X-T100 – XC 15-45mm – 15 mm – ¹⁄5 s – ƒ / 3,5 – ISO 3 200
X-T100 – XC 15-45mm – 15 mm – 8 s – ƒ / 3,5 – ISO 200 (mode manuel)
X-T100 – XC 15-45mm – 15 mm – ¹⁄5 s – ƒ / 3,5– ISO 12 800 – On observe le bruit électronique généré dans le ciel.
X-T100 – XC 15-45mm – 33 mm – 0,3 s – ƒ / 4,9 – ISO 2 500
Ici, le manque d’accroche de l’autofocus et l’absence de stabilisation cinq axes ne permet pas d’obtenir un portrait parfaitement net. Il est indispensable de monter encore en sensibilité ISO.

L’objectif vendu en kit XC 15-45mm manque un peu de piqué et de précision, mais avec le XF 23mm f/2 R WR nous avons été plus satisfaits. Cette notion de piqué dépend de toute manière avant tout de l’objectif monté sur l’appareil. C’est pour cela que je favorise l’utilisation des focales fixes, plus précises, même si les zooms présentent l’avantage d’être plus polyvalents.

Toujours dans cet esprit rétro, rappelons que Fujifilm propose également des filtres de simulations de films qui permettent de varier et personnaliser ses images. Un petit plus toujours séduisant.

A qui s’adresse le Fuji X-T100 ?

Le Fujifilm X-T100 s’adresse à tous ceux qui souhaitent faire évoluer leur pratique photographique en franchissant le pas vers un appareil photo hybride déjà complet via une prise en main aisée et grâce à l’intégration d’un viseur électronique agréable.

Très compact, il se destine avant tout aux photographes de reportage ou pour de la prise de vue quotidienne. En revanche, sa réactivité un peu en retrait ne le destine pas particulièrement aux photographes sportifs ou aux impatients. C’est son principal défaut face à la concurrence sur le secteur par rapport aux appareils hybrides Olympus et Panasonic à capteur de type 4/3″, vifs et stabilisés sur 5 axes ou encore par rapport à l’hybride Canon EOS M5.

Le X-T100 est un boitier que l’on apprécie pour son style, pour sa patte spéciale Fujifilm. Un appareil que l’on aimera découvrir progressivement, qui n’est pas pourvu de toutes les dernières avancées technologiques (pas de vidéo 4K/UHD 30 fps, pas de tout tactile, pas d’écran orientable sur rotule, pas de stabilisation sur 5 axes), mais qui propose un rapport qualité/prix très satisfaisant en regard de ce que propose la concurrence.

Guide d’achat photo : Les meilleurs appareils hybrides et leurs objectifs 

Conclusion

L’excellent rapport qualité/prix de cet hybride X-T100, compact, stylé, à capteur APS-C et à viseur nous convainc particulièrement et fait de lui un excellent choix pour passer à l’étape supérieure.

Les photographes un peu plus aguerris y trouveront quelques manques ici et là, notamment du côté de la réactivité de l’appareil, son principal point faible. Le X-T100 est toutefois un petit compagnon de voyage très agréable à utiliser. Il faut prendre le temps de l’apprécier, équipé d’un zoom polyvalent ou d’une belle optique à focale fixe pour les photographies du quotidien.

Le Fuji X-T100 est disponible en couleur noir ou silver au tarif de 569€ boîtier nu et 699€ avec l’objectif de kit Fujinon XC 15-45mm f/3,5-5,6 OIS PZ.

Test Fujifilm X-T100, l’hybride à capteur APS-C compact et stylé
Fabrication / Finitions
9
Qualité d'image
8
Ergonomie
7
Réactivité
5
Points forts
Ergonomie intuitive
Compact, léger et stylé
Viseur électronique agréable
Bonne qualité d'image
Bonne gestion du bruit électronique jusqu'à 6400 ISO
Filtres de simulations et panoramique
Points faibles
Autofocus lent et peu accrocheur
Réactivité globale de l'appareil
Fonction tactile limitée
Vidéo 4K/UHD à 15 fps seulement
Pas de stabilisation sur 5 axes
7.3
sur 10
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