Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Dominika Gesicka : entre le jour et la nuit à Longyearbyen

Parmi les photographes que l’on apprécie au festival Circulation(s) on retrouve Dominika Gesicka, artiste polonaise de 37 ans, qui nous présente sa série This is not real life.

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Installée à Warsaw en Pologne, Dominika nous explique sa découverte de la photographie quand elle était jeune : « C’est une histoire romantique typique d’un photographe qui trouve un vieil appareil photo dans la garde-robe d’un parent. »

Après une séance photo improvisée avec sa sœur et ses cousin(e)s, la jeune artiste commence à s’intéresser sérieusement à la photographie en 2009 lors d’un shooting dans l’atelier Mark Power. Ce n’est qu’après avoir obtenu son diplôme d’Affaires Internationales en Pologne qu’elle se décide à suivre des cours de Photographie Créative dans une école en République Tchèque. « La photographie est une chose sans laquelle je ne pourrais pas vivre » nous confit-elle.

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Depuis, Dominika Gesicka expose ses œuvres dans toute l’Europe, à commencer par sa dernière série This is not real life présentée au festival Circulation(s) à Paris jusqu’au 6 mai. Elle a également reçu le Grand Prix Łódź Fotofestiwal 2017.

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Cette série est née à la suite d’un voyage effectué par Dominika Gesicka dans la ville de Longyearbyen en Norvège. Située sur une île de l’Océan Arctique, le climat y est spécial et polaire pour ses 2 115 habitants. En effet, le soleil disparait du 26 octobre au 16 février et ne se couche plus du 19 avril au 24 août pendant l’été. C’est en lisant un reportage que la photographe s’est rendu compte de l’originalité de la région et a décidé d’y aller en été 2015. C’était son premier voyage en solitaire.

Longyearbyen est la ville la plus au nord de la planète. Personne n’y nait et personne n’y meurt. En effet, les femmes sont obligées d’accoucher sur le continent et les corps ne se décomposent pas dans ce sol gelé. Ainsi, beaucoup de personnes ne font que visiter la ville ou bien s’y installent pour un temps assez court, c’est-à-dire quelques années.

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Depuis, Dominika y est retourné quatre fois pour prendre des photographies, mais également s’imprégner de ce mode de vie totalement décalé. À l’arrivée de l’été, les habitants fêtent le retour du soleil. « C’est le moment où le soleil revenait sur l’île, donc si vous êtes chanceux, vous pouvez voir un ciel rose et violet incroyable. » Pour comprendre l’état d’esprit et le quotidien des habitants du cercle arctique, la photographe polonaise y est également retournée en hiver : « Les ténèbres me rendaient somnolente tout le temps, j’étais fatiguée, paresseuse et déprimée. »

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Tantôt d’un blanc éclatant, tantôt d’une lumière très sombre, les photographies de Dominika Gesicka montre bien le climat annuel de ces populations arctiques. Entre jour et nuit, entre été et hiver, les habitants sont habitués à ces deux extrêmes que d’autres ne pourraient pas supporter. Mais ces populations résistent et on le voit dans la série This is not real life. En effet, ils continuent à vivre malgré la nuit constante et le froid hivernal puisque quelques-uns d’entre eux ont accepté d’être photographiés par Dominika en extérieur.

Certaines photographies semblent tout droit sorties d’un rêve avec un mélange de couleurs ingénieux ou bien un flou maitrisé. Le blanc omniprésent dès le retour du soleil éblouit également nos yeux. Il est célébré le 8 mars, jour de l’anniversaire de Dominika, qui a vu cette date comme un signe : « Dans l’après-midi il y avait un beau ciel rose et la nuit pour la première fois de ma vie j’ai vu des aurores boréales. »

Dominika Gesicka Circulation(s)
© Dominika Gesicka

Courez au 104 pour voir ses œuvres tout droit venues des confins gelés de la planète au festival Circulation(s). Vous y trouverez aussi Karin Crona, Alessandra Calo, Iiu Susiraja, Judith Helmer, Giulia Berto et bien d’autres !

Rédactrice

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  1. Merci pour cet article. J’ai eu la chance de parler quelques minutes avec cette jeune photographe lors du vernissage au Cent Quatre. Elle a une vision très intéressante et j’espère qu’on aura d’autres occasions de la voir en France. J’ai été frappé en particulier, comme vous le soulignez, par la couleur présente sur presque toutes les photos de la série, c’est d’autant plus frappant que la couleur naturelle est très peu présente au Svalbard.
    Juste, s’il vous plait, corrigez dans votre article: la ville s’appelle Longyearbyen (inversion du a et du r).
    Et merci encore de nous faire découvrir tous ces photographes; pour ceux qui le peuvent je recommande vivement de se rendre au festival Circulations, une occasion unique de rencontrer une grande variété de créations et d’artistes en un même lieu