Revue de livre : « Passagers » de Ludovic Ismaël, des portraits de festivals

Suite à son exposition photo en mars 2017, le photographe portrait et lifestyle Ludovic Ismaël, publie ses photographies dans le livre « Passagers : Portraits de festivals ».

Du Boom Festival au Burning Man, en passant par Nowhere, AfricaBurn et Envision, Ludovic Ismaël a sillonné les festivals alternatifs depuis 2012. À plusieurs endroits du globe, de la réserve naturelle d’Uvita (à l’Ouest du Costa Rica) à l’Afrique du Sud, en passant par le Lac Indaha-a-Nova (Portugal), ce sont des rencontres qu’il photographie.

Auto-édité chez Escourbiac (que nous avons rencontré en mai) au format 21 x 29,7 cm (couverture souple), ce livre comprend 128 pages. L’édition est limitée à 300 exemplaires. Vous pouvez commander le livre sur le site de Ludovic Ismaël au prix de 37€.

Parisien originaire de l’île de La Réunion, Ludovic Ismaël a débuté la photo en voyage il y a 8 ans. L’étape la plus importante pour lui a été sa rencontre avec des aborigènes après six mois de voyage, avec qui il a vécu puis qu’il a finalement photographiés.

Cette année, il publie le livre « Passagers, Portraits de festivals« . Ce livre qui fait suite à son exposition de mars 2017 regroupe des clichés de son projet de portraits, auquel il travaille depuis 5 ans. Il est axé sur ces « Passagers » qu’ils intègrent les festivals pour la première fois ou qu’ils vivent dans des société autogérées à l’année.

Prenant place sur des coins de terre retirés du monde, ces festivals ne sont pas de simples rassemblements musicaux mais embrassent un mode de vie à part entière où règnent économie du don, co-création artistique et communautés expérimentales auto-gérées.

Dans ce livre, le photographe illustre ses rencontres. Au plus près de son sujet, Ludovic Ismaël réalise des portraits ou des photographies prises en interactions avec les structures colossales fabriquées main – que l’on retrouve par exemple à Burning Man. Ce sont parfois des mises en scène que propose le photographe, mettant à contribution les passagers de ces utopies éphémères, comme dans la série « Lévitations« , Burning Man 2014.

« PASSAGERS », un livre sur des rencontres humaines au sein d’une utopie éphémère

Le livre est construit en 7 chapitres correspondant chacun à une série avec une mention du festival et de l’année. Les textes sont de la conceptrice et rédactrice Marie Colinet, la réalisation et la direction artistique du livre assurées par la graphiste Thaïs Paulian. Chaque chapitre comprend une introduction avec une présentation du festival, ses principes, sa philosophie et son environnement, et ce qui caractérise son unicité. Ludovic Ismaël nous fait également part du backstage, et de la façon dont se sont déroulées ses prises de vues.

Le livre bénéficie d’une impression offset de très haute qualité (papier couché moderne demi-mat 170 g/m²) ce qui met les photographies en valeur en plein format. Il est imprimé en format horizontal « à l’allemande » ce qui permet d’avoir les photographies format-paysage en plein format, puis de lire le texte qui l’accompagne sur la page en dessous. Original mais pas forcément pratique à la lecture. Le format change pour le dernier chapitre avec la série « Nobodies », à Nowhere 2016 pour revenir en format classique (vertical).

À Nowhere, Ludovic Ismaël avait une proximité et une connexion forte avec les personnes. « Nowhere signifie Nullepart et il y une impression de désorientation dans le nom et dans l’expérience là-bas, comme une boussole qui déraille. » C’est ce que lui et sa graphiste Thais Paulian ont voulu reproduire. Changer la manière de tenir le livre pour cette série pour que le lecteur se rapproche pour regarder les photos, plus petites à la verticale et regarder les détails des portraits, métaphoriquement pour reproduire le rapprochement que Ludovic Ismaël a effectué pour obtenir ces portraits.

Les installations des festivals (structures, sculptures éphémères, véhicules fabriqués), les vêtements conçus et portés par les festivaliers et les paysages – marin, sable, ou jungle à Envision – permettent des photographies fantasmagoriques, colorées, excentriques et singulières.

Avec comme objectif d’être au plus près de l’humain et de son univers personnel, le livre de Ludovic Ismaël n’est pas qu’une simple représentation des festivals. La série « Illumination » expérimente Burning Man 2013 au coucher du soleil et durant la nuit, avec le studio-mobile de Ludovic Ismaël, ou les installations lumineuses du festival (on retrouve des clichés pris dans une installation de voiles bleus ou au pied des sculptures).

« Lévitations » documente notamment un mariage à Burning Man, « Silhouettes » montre les sculptures colossales de Burning Man 2015 et les interactions que les « Passagers » ont avec. Gigantesque machine à écrire, immense statue de femme à laquelle on arrive à la cheville – un mécanisme fait bouger son corps ce qui donne la sensation qu’elle respire – et tout autres sculptures impressionnantes sont partie intégrante des décors de ces photographies.

Dans la série « Mirages » la fantaisie du photographe est mise à l’épreuve : angles de prise de vues, lumières, et mise en scène sont chimériques.

« Passagers, Portraits de Festivals » : un bel hommage à ces lieux de vie utopiques et contre-culture

Les personnes photographiées sont dans un univers qui prête à la libération et posent dans des costumes qu’ils ne portent pas dans la vie de tous les jours. Les annotations et interviews aident à comprendre le contexte des prises de vues, et la démarches des festivaliers. Ludovic Ismaël exploite parfaitement le monde onirique et libre des festivals.

Le livre « Passagers, Portraits de Festivals » est disponible sur le site de Ludovic Ismaël en édition limitée à 37€.

Contenu du livre
9
Mise en page et impression
7.5
Rapport qualité / prix
7.5
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