© Sara T'Rula - Stanley Greene, Photokina 2012, Cologne, Allemagne

Disparition de Stanley Greene, photographe de guerre américain et fondateur de l’agence Noor Images

L’agence photo Noor Images l’a annoncé sur son compte Twitter ce vendredi matin 19 mai 2017 : le photoreporter Stanley Greene est mort des suites d’une longue maladie à 68 ans à Paris. Il est connu pour avoir documenté de nombreux conflits, ainsi que des crises et catastrophes humanitaires.

Né à New-York en 1949, Stanley Greene s’est d’abord intéressé à la peinture avant la photo. En 1971, il devient l’assistant du légendaire William Eugene Smith et à partir de ce moment consacre sa vie à la photographie et plus particulièrement au photojournalisme. Après une période de militantisme chez les Black Panthers, il fait ses débuts en photo avec les scènes de punks de San Francisco dans les années 1970 et 1980.

En 1986 il déménage à Paris où il commence quelques travaux photo en mode. Mais rapidement son travail se tourne vers l’international, le journalisme et le documentaire. S’enchaînent les événements à couvrir : la chute du mur de Berlin, la fin de l’Union Soviétique, le coup d’Etat à Moscou contre Boris Yeltsin (pour lequel il est le seul photojournaliste occidental présent), la famine au Soudan, le génocide au Rwanda, les effets de la catastrophe de Bhopal, le conflit en Tchétchénie qu’il couvre de 1994 à 2001, la guerre en Afghanistan, au Liban, dans le Cachemire, en Irak, etc. Durant un reportage au Tchad en 2007, il explique, dans une interview sur Libération en 2010, avoir contracté l’hépatite C à cause d’une lame de rasoir contaminée.

© Stanley Greene - "Kisses to all" - Mur de Berlin, Novembre 1989
© Stanley Greene –
« Kisses to all » – Mur de Berlin, Novembre 1989

Membre de l’agence VU de 1991 à 2007, il fonde juste après son propre collectif de photographes, Noor Images. Durant toute sa carrière il collabore avec de nombreux médias comme Libération, Time, Paris-Match, New York Magazine, le Nouvel Observateur, etc. Il remporte également de nombreux prix comme celui du World Press Photo (en 1994, 2001, 2004, et 2008) et le prix Eugene Smith en 2004 également pour son travail en Tchétchénie et son livre dédié au projet publié en 2003.

En 2010, il réalise un projet documentaire collaboratif sur les conséquences de l’ouragan Katrina qui s’est abattu sur les Etats-Unis en 2005, puis commence un projet en 2012 sur les déchets d’équipements électroniques au Nigéria, en Inde, au Pakistan et en Chine. Black Passport, une oeuvre biographique publiée en 2010, recense tout le travail du photoreporter.

La disparition de Stanley Greene représente une perte significative et iconique pour le monde du photojournalisme.

Photo de couverture : © Sara T’Rula (Stanley Green au Photokina 2012, Cologne)