Dévoilé le 20 novembre 2025, le Leica Q3 Monochrom est la nouvelle déclinaison noir et blanc du compact expert plein format de la marque. À l’image du Q2 Monochrom, il reprend l’intégralité des caractéristiques techniques du Q3, mais se consacre exclusivement à la capture en noir et blanc.
Visant à proposer une expérience plus minimaliste, voire plus pure de la photographie, le Q3 Monochrom repose toujours d’un capteur plein format de 60 Mpx et s’impose comme un modèle unique sur le marché.
Nous l’avons utilisé au quotidien pendant plusieurs semaines en amont de son lancement : voici notre test complet du Leica Q3 Monochrom.

Sommaire
- Leica Q3 Monochrom : comme une évidence
- Prise en main du Leica Q3 Monochrom
- Performances et qualité d’image du Leica Q3 Monochrom
- Montée en ISO et dynamique
- Leica Looks
- Une optique toujours au top
- 28 ou… 24 mm ?
- Autofocus, rafale et stabilisation du Leica Q3 Monochrom
- Vidéo 8K au look vintage
- Connectique et autonomie
- Leica Q3 Monochrom, le charme opère encore mieux en noir et blanc
Leica Q3 Monochrom : comme une évidence
Depuis 2020 et le M10 Monchrom, Leica aime à décliner ses boîtiers dans des modèles destinés à la capture de clichés en noir et blanc. Après ce modèle à télémètre, la marque a lancé le Q2 Monochrom en fin d’année 2020, puis le M11 Monochrom en avril 2023.
Avec le Q3 présenté en 2023, suivi de sa variante Q3 43, l’arrivée d’un Q3 Monochrom était presque inévitable. Le voici désormais entre nos mains pour ce test

Le Leica Q3 Monochrom reprend exactement les mêmes caractéristiques que le Leica Q3 « classique ». Le châssis est inchangé, et le capteur CMOS 24×36 de 60 Mpx associé au processeur Maestro IV sont toujours de la partie. La seule différence concerne évidemment le retrait de la matrice de Bayer et de la pastille rouge en façade du boîtier.
On retrouve également les fonctionnalités suivantes :
- l’autofocus « hybride » à détection de phase et de contraste avec détection et suivi de l’œil du sujet (humain et animaux) ;
- la vidéo en 8K UHD et DCI à 30 fps en 4:2:0 en interne ;
- un écran tactile monté sur double-charnière ;
- la charge sans-fil (via un adaptateur vendu séparément).
Petite nouveauté également : le Q3 Monochrom est le premier Q à disposer de la technologie Content Credentials. Il intègre une signature numérique conforme à la Content Authenticity Initiative (CAI), garantissant une traçabilité des images et de toute modification ultérieure.

Voici la liste des caractéristiques techniques du Leica Q3 Monochrom :
- capteur : CMOS plein format 60,3 Mpx (sans matrice de Bayer)
- filtre passe-bas : non
- processeur : Maestro IV
- objectif : Leica Summilux 28 mm f/1,7 ASPH, 11 éléments répartis en 9 groupes dont 3 lentilles asphériques
- distance minimale de mise au point : 30 cm (mode normal), 17 cm (mode macro)
- diamètre de filtre : 43 mm
- zoom numérique : 1,25x (équivalent 35 mm), 1,7x (équivalent 50 mm), 2,7x (équivalent 75 mm), 3,2x (équivalent 90 mm)
- viseur électronique : OLED, 5,76 Mpts, grossissement 0,76x, dégagement oculaire 20,75 mm, rafraîchissement 120 Hz
- écran LCD : LCD, 3 pouces, 1,83 Mpts, tactile
- autofocus : « hybride », corrélation de phase + détection de contraste
- nombre de points AF : 315 points
- couverture AF : N.C.
- détection et suivi automatique : humains (corps, œil et visage), animaux de compagnie
- plage de détection AF : N.C.
- sensibilité : 100 à 200 000 ISO
- rafale (obturateur central mécanique ou électronique) : 4 i/s avec suivi AE/AF ; 15 i/s sans suivi AE/AF
- obturation : 120 s – 1/2 000s (mécanique) / 1 s – 1/16 000s (électronique)
- vidéo : C8K / 8K 30 fps 4:2:0 / 10 bit ; C4K / 4K 60 fps 4:2:2 10 bit
- profils colorimétriques vidéo : Log et HLG
- stockage : 1 x SD UHS-II
- connectivité sans fil : Wi-Fi 5 (2,4 et 5 GHz), Bluetooth 5.0 Low Energy
- batterie : Leica BP-SCL6, 2200 mAh
- recharge par port USB : oui, USB-C
- tropicalisation : IP 52, résistant à l’eau et à la poussière
- dimensions : 80,3 x 130 x 92,6 mm
- poids : 746 g (avec batterie et carte mémoire)
- prix au lancement (nu) : 6750 €

Prise en main du Leica Q3 Monochrom
De prime abord, rien ne ressemble plus à un Leica Q3 qu’un autre Leica Q3 (Monochrom). D’extérieur, le boîtier noir se distingue par le retrait de la pastille rouge sur la face avant. Le revêtement est également plus mat – voire dark –, offrant un côté encore plus premium.

De même, le similicuir adopte une texture légèrement différente, quand les diverses sérigraphies perdent en couleur et sont à présent intégralement noires et blanches. Enfin, une discrète mention « Monochrom » fait son apparition au niveau de la griffe porte-flash. Les distinctions s’arrêtent ici entre la version de base et le Q3 Monochrom.

En main, le boîtier est toujours aussi dense. Son poids de presque 800 g surprend toujours un peu pour un compact, aussi expert soit-il, mais c’est le prix des finitions tout métal du Q3 de chez Leica. En guise de comparaison, un Sony RX1R III (doté d’un capteur plein format équivalent, bien qu’en couleur) émarge à 498 g.
Affichant 13 cm de large, 8,03 cm de haut et 9,26 cm de profondeur, le Q3 Monochrom se glisse dans n’importe quel sac, et sa sobriété lui permet de passer assez facilement inaperçu, surtout avec le retrait de la pastille rouge. Par ailleurs, le boîtier est toujours certifié IP52. Il résiste ainsi avec aisance à l’eau et à la poussière, une option appréciable.

L’absence de grip à l’avant peut surprendre, surtout avec une optique assez proéminente. Pour autant, l’équilibre de l’ensemble est assez bon. Le nouveau similicuir, plus texturé, aide (légèrement) à mieux maintenir la bête. Les plus maladroits investiront sans doute dans une poignée additionnelle pour plus de prudence.

Au niveau des commandes, on retrouve l’écran sur charnière de 3 pouces, bien pratique pour multiplier les cadrages différents. Seul regret : il apporte une forme d’embonpoint qui donne un design moins « propre » à l’ensemble. Mais rien de nouveau ici par rapport au modèle classique. On apprécie aussi toujours les boutons paramétrables par un simple appui prolongé et un viseur électronique (OLED, 5,76 Mpts) très confortable.

L’optique 28 mm f/1,7 est aussi inchangée, avec trois bagues de réglage : diaphragme, mise au point et la dernière actionnant le passage en mode « macro ».

Sans surprise, Leica ne change pas sa formule d’un iota et cela nous convient bien. L’appareil « made in Germany » fait toujours aussi haut de gamme et, une fois en main, offre une expérience (très) plaisante de la photo. Pour plus de précisions concernant la prise en main du Leica Q3 Monochrom, nous vous invitons à consulter notre test complet du Leica Q3 ‘classique ».

Performances et qualité d’image du Leica Q3 Monochrom
Le Q3 Monochrom embarque un capteur plein format CMOS BSI monochrome de 60,3 Mpx, dépourvu de matrice de Bayer, permettant de réaliser des clichés de 9520 x 6336 pixels exclusivement en noir et blanc. Côté optique, il conserve le fidèle Summilux 28 mm f/1,7 ASPH.
N’hésitez pas à cliquer sur chaque photo présente dans ce test pour les voir en qualité optimale.




Un fichier RAW (format DNG) oscille entre 85 et 95 Mo, quand les JPEG font autour de 30 Mo. Étant donné que les fichiers RAW sont au format DNG, un logiciel comme Lightroom ne reconnait pas les profils intégrés de Leica et propose à la place des profils Adobe basiques.

Bien évidemment, cette capacité à ne capturer qu’en nuances de gris apporte un cachet immédiat aux clichés, une profondeur plus marquée. L’atmosphère ressentie est radicalement différente des clichés « ordinaires ».

De même – comme l’annonce Leica –, il semblerait bien que le retrait de la matrice de Bayer permette au capteur de restituer des images plus nettes qu’à l’accoutumée. À moins que cela ne soit que purement subjectif et induit par le rendu naturellement plus contrasté du noir et blanc.

Quoiqu’il en soit, les images sont piquées comme rarement, avec des noirs bien profonds et les contrastes donnent un véritable relief à l’image. Bien entendu, la perte de la couleur peut s’avérer frustrante pour des scènes très colorées. Elle apporte néanmoins une vraie intensité aux portraits et aux photos d’architecture. Par contre, lorsque la lumière n’est pas forcément flatteuse, il n’est pas rare de se retrouver avec des clichés gris un peu plat.

De plus, grâce aux 60 Mpx et aux 4 niveaux de rognage, offrant des focales équivalent 35, 50, 75 et 90 mm, il est possible de multiplier les compositions sans trop perdre en qualité d’image.





Attention toutefois, à « 90 mm », la définition du JPEG passe alors à 6 Mpx : il faudra jouer avec cette fonction avec parcimonie. Aussi, la focale initiale étant un 28 mm, à « fond de zoom », la perspective et les compressions de l’arrière-plan correspondent encore à un grand-angle. On ne dispose pas ici d’un vrai téléobjectif.

Que ce soit avec ce « zoom » en interne ou un recadrage au développement, on peut vraiment jouer avec la définition tout en conservant un grand nombre de détails.

Leica intègre encore une fonction permettant de proposer 3 définitions d’image : 60 Mpx mais aussi 36 et 18 Mpx, en utilisant l’intégralité du capteur et en faisant appel au pixel binning. Une option toujours assez accessoire selon nous, tant elle dégrade la qualité de l’image finale. Il vaut mieux déclencher à pleine définition et ajuster par la suite la taille, ou encore corriger le bruit via un logiciel.
Montée en ISO et dynamique
La sensibilité native s’étend de 100 à 200 000 ISO, contre 100 000 ISO maximum sur le Q3. Comme à l’époque du Q2 Monochrom, le passage au noir et blanc permet d’étendre la plage de sensibilité.



Cette sensibilité accrue s’accompagne aussi d’une meilleure gestion du bruit électronique. Ainsi, les images sont excellentes jusqu’à 3200 ISO, où le bruit commence à légèrement se manifester.



Ce fourmillement se fait un peu plus présent à 6400 ISO, mais il reste si fin qu’il ne dégrade pas vraiment le cliché. Le bruit s’intensifie petit à petit, mais force du noir et blanc oblige, on l’apparente plus facilement à du grain argentique qu’à une altération électronique.



C’est finalement à partir de 50 000 ISO que l’on peut dire que l’image se dégrade vraiment, même si l’on conserve un haut niveau de détails. De même, à 200 000 ISO, faute de couleur, point de dérives colorimétriques. Certes, le bruit envahit massivement tout le cliché, mais on pourrait presque oser dire qu’il est encore exploitable sans traitement !




Pour la dynamique, Leica avance que son boîtier Monochrom serait plus performant que la version couleur et nous sommes tentés de les croire.
En pratique, la récupération des basses lumières se montre très souple : il sera assez aisé de déboucher les ombres, avec un bruit ne se manifestant vraiment qu’au-delà de -3 IL. Le moutonnement sera encore tout à fait acceptable à -4,3 IL et il faudra attendre -4,6 IL pour que le grain ne vienne dégrader le cliché.


Comme souvent, la gestion des hautes lumières est toujours plus compliquée. Si le capteur se comporte très bien jusqu’à +1,6 IL, dès +2 IL, on note une belle variation de ton dans les blancs, ce qui altère assez nettement l’image de base. Cela ne cesse de s’accentuer, et à +3 IL, la dérive est telle que l’image ne sera guère récupérable décemment.


Leica Looks
Le boîtier intègre également plusieurs profils de « couleurs » différents. Il s’agit de variations autour du noir et blanc. En plus du profil de base « Monochrom Natural », on dispose de modes Sépia, Sélénium et Bleu.




Si certains apprécient ces profils, nous les avons pour notre part jugés superflus, voire susceptibles de dénaturer l’image originelle. Le boîtier permet de modifier légèrement le rendu de chacun, mais cela reste très marginal.
Nous sommes cependant un peu déçus que, par défaut, Leica n’inclue pas plus de variantes de noir et blanc jouant plutôt sur les contrastes ou encore l’intensité du grain. Soit des profils que l’on peut trouver sur les hybrides SL, leurs télémètres et même chez… Panasonic avec des presets estampillés Leica !

Le boîtier est cependant compatible avec l’application Leica Fotos (iOS et Android), qui autorise le téléchargement de profils créatifs supplémentaires, ce qui devrait élargir le champ des possibles. Néanmoins, ayant testé cet appareil avant sa sortie, l’application ne reconnaissait pas encore le Q3 Monochrom, rendant impossible toute tentative d’appairage.

Une optique toujours au top
En dépit de ses 10 ans d’âge, le Summilux 28 mm f/1,7 ASPH demeure tout à fait pertinent. De même, ce capteur monochrome lui permet d’afficher avec insolence sa supériorité sur le – tout aussi vénérable – Zeiss Sonnar T* 35 mm f/2 intégré au Sony RX1R III.

L’absence de matrice de Bayer autorise une reproduction encore plus réussie des détails. Le piqué est toujours très bon dès la pleine ouverture f/1,7, pour atteindre un plateau d’excellence entre f/2,8 et f/4.

En mode macro (et avec une ouverture maximale qui bascule alors à f/2,8), les images sont percutantes et fourmillent de détails, un vrai régal pour les amateurs de pixel peeping.


Malgré la courte focale, il est possible, grâce à la grande ouverture, d’obtenir une belle séparation des plans et un joli bokeh bien diffus. Les portraits peuvent ainsi être très réussis.

28 ou… 24 mm ?
Au fil des années et à travers différents tests, une petite musique a pu résonner ça et là, celle que le Summilux 28 mm offrirait plutôt un angle de champ similaire à… 24 mm !

Cette fois, nous avons voulu vérifier dans le cadre de ce test, en comparant l’angle de champ avec à un Nikkor Z 28 mm f/2,8 monté sur un Zf, pour comparer. Il en résulte que, effectivement, l’optique Leica voit plus large que ce que l’on pourrait attendre d’un 28 mm.


Un point connu, mais qui peut dérouter ceux qui apprécient moins le grand-angle. Pour ces derniers, le Q3 43 mm sera une bonne alternative. En espérant qu’une déclinaison monochrome soit aussi dans les tuyaux.
Autofocus, rafale et stabilisation du Leica Q3 Monochrom
Côté autofocus, le Leica Q3 Monochrom conserve le même système que ses « cousins » (et que le Leica SL3, SL3-S et autre Lumix S5 II). Sur le terrain, cet AF « hybride » phase + contraste tâtonne encore.


Avec les sujets aux mouvements lents, il est assez réactif. La reconnaissance des yeux des sujets fonctionne bien, même s’il a parfois du mal à transformer l’essai. Ainsi, le nombre de « faux positifs » est toujours assez élevé après le déclenchement.

Ceci dit, nous sommes globalement satisfaits pour les sujets statiques… s’ils sont suffisamment proches. On peut relever que, outre les visages et les yeux des humains, l’appareil peut aussi détecter et suivre ceux des animaux (mais pas des oiseaux – donc inutile à Montier-en-Der).

On notera d’ailleurs que la fonction de détection/suivi des animaux est toujours affichée comme étant en « bêta » sur tous les boitiers AF du constructeur de Wetzlar… ce qui n’est pas forcément rassurant.

De fait, dès que les sujets s’agitent un peu trop, le suivi AF est bien moins efficace et cela entraine un nombre plus conséquent de clichés peu utilisables.

Sans surprise, en plus d’un suivi AF perfectible, la rafale ne permet pas au Q3 Monochrom de se démarquer en animalier ou en sport – mais est-ce le but ?. L’appareil permet des rafales de 15 i/s sans suivi autofocus. Pour conserver l’AF-C, il faut descendre à 4 ou 5 i/s, selon que vous souhaitez shooter en RAW 14 ou 12 bits.
La rafale peut donc dépanner ou permettre de capturer une série de portraits pour s’assurer d’avoir LA bonne photo. Le boîtier dispose enfin d’une mémoire tampon de 60 à 80 images consécutives selon la vitesse sélectionnée et qu’il faudra un peu de temps à l’appareil pour décharger le tout sur la carte SD.
Un mot enfin sur la stabilisation optique sur 3 axes. Comme sur les autres Q3, elle permet de compenser un peu les mouvements du photographe. Toutefois, n’espérez pas descendre sous le 1/4 s, voire 1/8 s à main levée. Pour de la pose longue sans pied, un support, même précaire, sera votre meilleur allié.


Concernant l’obturateur, mieux vaut privilégier l’obturateur mécanique. Intégré à l’optique – il s’agit d’un obturateur central – , il permet d’éviter les distorsions liées au rolling-shutter. Néanmoins, il plafonne à seulement 1/2000 s, ce qui, faute de filtre ND interne, peut-être problématique lorsque l’on déclenche à la pleine ouverture par temps ensoleillé.


L’obturateur électronique peut atteindre les 1/16 000 s, mais il faudra veiller à ne pas capturer des sujets en mouvement sous peine de voir ses images totalement déformées.

De même, avec l’obturateur électronique, la capture sous lumière artificielle peut entrainer l’apparition de banding.

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Leica Q3 Monochrom :



















Vidéo 8K au look vintage
Le Leica Q3 Monochrom peut filmer jusqu’en 8K. On peut réaliser, au maximum, des séquences en 8K DCI 30 fps, en 4:2:0 10 bits avec un débit de 300 Mb/s, le tout en interne. Pour obtenir du 4:2:2, il faudra soit passer par la sortie HDMI ou basculer en 4K 60 fps. Dans tous les cas, le boîtier opère un recadrage Super 35 mm. Heureusement que l’on peut compter sur une optique bien grand-angle.
Les images sont de très bonne qualité, même s’il est assez peu courant de filmer en noir et blanc de nos jours. Le suivi AF se montre un peu plus hésitant qu’en photo, il faudra donc éviter de trop se reposer dessus lors de l’enregistrement.
Aussi, le Q3 Monochrom ne peut toujours pas dépasser les 29 minutes d’enregistrement. Un blocage légal avant les années 2020 que Leica ne semble toujours pas avoir ajusté dans les firmwares de ses compacts experts. Peut-être avec le Q4… ?
Forte définition et capteur non-empilé ne faisant pas bon ménage, les séquences sont très sujettes au rolling-shutter. Comme en photo, il faudra donc éviter les mouvements trop vifs ou les sujets se déplaçant trop vite sous peine d’enregistrer des séquences irrémédiablement inutilisables.
De même, la stabilisation fait un travail vraiment très moyen. Même sur des plans fixes et un recadrage très marqué, on obtient des séquences qui bougent énormément. Alors quand il s’agit de suivre un sujet en mouvement, cela devient vite inutilisable. L’utilisation d’un trépied est ici indispensable.
Connectique et autonomie
La connectique est identique aux autres Q3, avec un port USB-C et une prise micro-HDMI. Sous la semelle, on retrouve les connecteurs pour la recharge sans-fil, mais qui nécessite d’investir dans un grip HG-DC1 dédié et un chargeur spécial.


L’enregistrement des fichiers se fait via un slot SD compatible UHS-II sous le boîtier. Comme souvent, on regrette que chez Leica, seuls les télémètres M11 aient le droit à un stockage interne (64 ou 256 Go selon le modèle). Cette option, encore trop rare, est pourtant bien pratique au quotidien.


Concernant l’autonomie, la batterie BP-SCL6 permet d’enregistrer entre 300 et 400 photos. Ce n’est pas folichon, mais on déclenche peut-être de façon moins frénétique avec ce type d’appareil. Cette faible autonomie est donc moins problématique qu’avec des boîtiers plus classiques.


Leica Q3 Monochrom, le charme opère encore mieux en noir et blanc
En soi, rien n’est surprenant avec ce Leica Q3 Monochrom. Le gabarit était connu, cette déclinaison était attendue et les performances du capteur en noir et blanc avaient été éprouvées avec le M11 Monochrom. Et pourtant, la magie est au rendez-vous. Les images sont sublimées par la capture tout en nuances de gris. Le rendu, encore plus piqué qu’à l’origine, est fort appréciable.
Si l’on met de côté le très beau rendu colorimétrique du Q3 classique, on pourrait facilement se laisser tenter par cette version monochrome. Comme toujours, avec ce boîtier Monochrom, Leica fait payer 500 € de plus pour une option… en moins. Certains diront qu’un simple passage en noir et blanc sur le Q3 standard peut donner un résultat proche.
Ces arguments ne sont pas faux. Mais le Q3 Monochrom offre une approche peut-être plus pure de la photographie, plus exigeante aussi, qui oblige à repenser ses compositions et à jouer davantage avec la lumière (via des filtres de couleur 43 mm), avec les clairs-obscurs, pour compenser l’absence de couleur. C’est précisément ce que recherchent les puristes du noir et blanc – et ce que ce boîtier leur offre.


Le Leica Q3 Monochrom est disponible au tarif de 6750 €.
Vous pouvez retrouver le Leica Q3 Monochrom sur la boutique Leica, chez MN Photo Vidéo, IPLN, Panajou, à la Fnac ainsi qu’en Leica Store.




