Nikon Z50 II : les performances AF des Z8/Z9 dans un hybride APS-C compact ?

Nikon dévoile le Z50 II, son nouvel appareil photo hybride DX en monture Z. S’il reprend le capteur APS-C de 20,9 Mpx de son ainé, il intègre le processeur Expeed 7 dopé au Deep Learning, Nikon promet ainsi un suivi autofocus digne du Z8, une qualité d’image supérieure en photo et en vidéo, sans sacrifier la compacité.

D’ailleurs, le constructeur mise beaucoup sur ce boîtier pour séduire les utilisateurs de smartphone voulant améliorer la qualité de leurs photos/vidéos tout en bénéficiant d’une ergonomie simple. Nikon joue ainsi la carte des « recettes » d’images, avec un bouton d’accès direct aux Picture Control. Voici un aperçu complet des fonctionnalités du Nikon Z50 II.

Expeed 7 et capteur 20,9 Mpx

5 ans après la sortie du Z50, Nikon dévoile son Z50 II. Ce boîtier reprend le capteur CMOS APS-C de 20,9 Mpx avec filtre passe-bas de son prédécesseur. La plage ISO du boîtier reste d’ailleurs de 100 à 51200 ISO.

Ainsi, la qualité d’image du Z50 II devrait être au moins aussi bonne que sur le Z50, un boîtier que nous avions d’ailleurs pu tester au Japon – lire notre test complet du Z50.

Test du Nikon Z 50, le premier hybride APS-C en monture Z

Pour autant, la grosse différence est l’intégration du processeur Expeed 7, que l’on retrouve sur les boîtiers professionnels de Nikon, comme le Z8, le Z9 ou encore, plus récemment le, Z6 III. Dans le couple capteur/processeur, ce dernier est celui qui traite le signal du capteur, vient appliquer la correction d’image, la réduction de bruit, l’accentuation, etc. Ainsi, Nikon indique que la gestion du bruit numérique sera meilleure sur le Z50 II, avec plus de détails.

En termes de rafale, le Nikon Z50 II conserve la cadence jusqu’à 11 i/s en AF/AE continu en obturateur mécanique, et monte à 15 i/s en obturateur électronique. L’appareil dispose d’ailleurs des modes C15 et C30 introduits avec le Z9, permettant de monter à une rafale 30 i/s (sans recadrage, en JPEG seulement) avec obturateur électronique. Aucune information n’a pour le moment été fournie en ce qui concerne la mémoire tampon.

La vitesse d’obturation peut toujours monter jusqu’à 1/4000 s, ou jusqu’à 900 s en mode M. Nikon a cependant ajouté un mode pré-déclenchement, avec la possibilité d’enregistrer 1 sec avant l’appui complet sur le déclencheur. Une fonction très utile pour ne pas rater un moment fugace.

Quid de la stabilisation capteur du Z50 II ? On aurait pu s’imaginer que Nikon ai réussi à l’intégrer, mais ce n’est malheureusement pas le cas. La raison n°1 évoquée : le manque de place pour concevoir une cage pour l’IBIS. A ce petit jeu, Fujifilm a cependant réussi à intégrer un capteur stabilisé dans son X100 VI grâce à un mécanisme affiné. Dommage. On se consolera avec le fait que la totalité des zooms DX de Nikon en monture Z sont stabilisés.

Autofocus inspiré des meilleurs boîtiers Nikon

Grâce au Expeed 7, Nikon a intégré à son boîtier les derniers algorithmes de détection et de suivi AF du sujet présents dans ses modèles plus haut de gamme, comme le Z8 ou Z9. Ainsi, le Z50 II dispose d’un système autofocus avancé et du suivi 3D, une première sur un appareil photo Nikon à capteur APS-C.

L’autofocus hybride du Nikon Z50 II – boosté au deep learning – est ainsi capable de détecter et suivre les mêmes sujets que les Z8 et Z9, à savoir les yeux, le visage et le corps des humains, les animaux (chien, chat et oiseaux) ainsi que les véhicules (moto, voiture, vélo, train, avion). Nous avons eu l’occasion de tester cette fonction et la détection et le suivi de l’oeil est très efficace, même lorsque le sujet n’occupe qu’une petite partie de l’image.

Seule différence : le Z50 II doit se contenter de « seulement » 209 points AF. Une manière pour Nikon de le différencier de ses boîtiers « pro », qui comptent 493 points AF.

En plus des modes AF-S et AF-C, Nikon indique que l’appareil dispose du mode automatique AF-A, présenté comme « avancé » par Nikon. Ce mode permet de passer automatiquement d’un suivi AF-S (sujet statique) à un mode de suivi AF-C pour un sujet en mouvement. Difficile ici de voir quelle est la réelle nouveauté présentée par Nikon, puisque ce mode existait déjà sur les D3200, D5300, D7200, ainsi que sur le D780, par exemple. On imagine que couplé aux nouveaux algorithmes AF, ce mode est désormais plus efficace.

Ergonomie : le cameraness de Nikon, toujours là

Boîtier APS-C compact rime souvent avec ergonomie au rabais. Ici, Nikon réfute une fois encore cet adage en proposant une ergonomie très « pro » sur ce boîtier destiné aux photographes « enthousiastes » (en anglais dans le texte). Ici, le Z50 II offre une prise en main toujours aussi confortable et rassurante, avec un grip aussi profond que le Z50 – à première vue. Par rapport au Z50, Nikon a fait en sorte que le viseur dépasse moins du boîtier, pour éviter que ce dernier ne vienne s’accrocher en sortant du sac, par exemple.

Le Z50 II dispose toujours d’un flash escamotable, d’une roue PASM avec des modes personnalisables et un commutateur photo / vidéo.

Nikon ajoute également un bouton dédié au Picture Control sur le dessus du Z50 II, près de la touche ISO. Chose étonnante, chaque constructeur remet aujourd’hui en avant ses réglages prédéfinis de traitement d’image, afin de faciliter la création d’images « prêtes à partager ». Pourtant, chez Nikon, cette possibilité d’appliquer des pré-réglages aux images, directement depuis le boîtier, remonte à 2007 avec la sortie du D300 et du D3. 18 ans plus tard, Pour autant, aujourd’hui cette fonction est très demandée par la Gen Z, alors autant s’adapter. D’ailleurs, Nikon a revu l’affichage dans le boîtier, en appliquant l’effet en temps réel lors de la navigation parmi les différents Picture Control.

A l’arrière, la disposition des boutons a un peu changé, avec le bouton corbeille qui est passé sur la partie supérieure gauche, aux côtés d’un nouveau bouton pour choisir l’enchaînement des images. En fait, le Z50 II reprend presque l’agencement du Z6 III, le joystick (toujours) en moins.

Ce Z50 II pèse 70 g de plus que son aimé, avec un poids de 520 g (batterie et carte incluses). Côtés dimensions, le Z50 II mesure 127 x 96,8 x 66,5 mm (126,5 x 93,5 x 60 mm pour le Z50). Dans l’ensemble, le boîtier reste très compact, surtout lorsqu’on lui monte un Nikkor Z 24 mm f/1,7.

Le boîtier dispose toujours d’un châssis en alliage de magnésium et est résistant aux intempéries et à la poussière, même si les optiques Nikkor Z DX ne le sont toujours pas.

Vidéo : 4K 30p suréchantillonné à partir de la 5,6K, ralenti 4K 60p

En vidéo, le Nikon Z50 II est très complet. On retrouve ainsi de la 4K 30p utilisant l’ensemble du capteur, sans recadrage. La vidéo est ainsi suréchantillonnée à partir de la 5,6K pour un maximum de détails. Avec un crop, le Z50 II est capable de filmer en 4K 60p. En Full HD, le boîtier permet des ralentis jusqu’à 120p, soit 5x en 24p.

Côté fonctionnalités vidéo, le Z50 II a tout d’un grand, avec la possibilité de filmer en N-Log, en HLG, avec une compression 10 bits en H.265 ou HEVC et des fonctions avancées comme les zebra ou les waveform. Nikon a également intégré son mode Zoom Haute Résolution, qui permet un zoom jusqu’à 2x avec 11 vitesses de zoom, sans dégrader l’image. En bonus, le Z50 II est compatible avec les dernières LUTs conçues par RED.

Une tally lamp est présente à l’avant du boîtier, pour confirmer que l’enregistrement est actif. En plus de cela, un mode « Présentation de produit » permet de faire rapidement la mise au pont sur un objet présenté devant la caméra, utile pour le vlog ou le social shopping.

D’ailleurs, plus besoin de passer obligatoirement par l’application Webcam Utility pour streamer sur un PC : le Z50 II est compatible UVC/UAC pour un mode plug and play sur ordinateur. Il est également possible de diffuser une vidéo en streaming depuis son smartphone, en USB-C.

Ecran sur rotule et viseur OLED

Le Z50 II inaugure un nouvel écran ainsi qu’un nouveau viseur. Fini l’écran inclinable à 180° vers le bas, place à un grand écran tactile de 3,2 pouces (8 cm) monté sur rotule, un choix classique en vidéo. On conserve cependant une définition de 1,04 million de points. En basculant l’appareil à la verticale, les informations basculent sur l’écran, ce qui est très pratique. Dommage cependant que cela ne soit le cas… qu’en photo.

Côté EVF, Nikon remplace le viseur XGA du Z50 par un viseur OLED. S’il conserve une définition de 2,36 millions de points, il dispose d’une luminosité maximale de 1000 cd/m² (contre 500 sur l’ancien), utile en cas de forte luminosité. On retrouve un grossissement d’environ 1,02x et un dégagement oculaire de 19,5 mm, avec réglage de dioptrie. Nikon promet un rendu plus naturel.

Nikon Imaging Cloud, UHS-II et autonomie en hausse

Le boîtier, doté du Wifi et du Bluetooth, est bien entendu compatible SnapBridge. Le Z50 II est également le second boîtier de la marque – après le Z6 III – à être compatible avec le Nikon Imaging Cloud.

Il peut ainsi transférer automatiquement les images en arrière-plan vers le cloud, avec un stockage permanent de 20 Go, mais illimité pendant 30 jours. L’autre fonctionnalité est la possibilité d’importer des « recettes » (presets) d’une série de créateurs, avec jusqu’à 9 recettes directement sur son boîtier, qu’il est possible d’appliquer en temps réel. Une réponse de Nikon au Lumix Lab de Panasonic.

Côté connectique, le Z50 II conserve un seul emplacement SD, mais gagne l’UHS-II, qui sera utile notamment pour la vidéo. On retrouve également un port USB-C pour la recharge et un connecteur HDMI type D. Bon point pour les vidéastes, Nikon a réussi à ajouter une sortie casque 3,5 mm en plus de la prise micro.

Quelle est l’autonomie du Z50 II ? Sur ce point, le choix de l’Expeed 7, un processeur moins énergivore, devrait permettre de gagner quelques précieuses vues, même si Nikon n’a pas encore communiqué sur ce sujet. D’ailleurs, ce boîtier fonctionne avec la nouvelle batterie EN-EL25a (1250 mAh), sortie en novembre 2023. Celle-ci offre 10% de capacité supplémentaire par rapport à la EN-EL25.

En guise de comparaison, le Z50 était donné pour 280 vues avec viseur uniquement, et 320 vues avec écran uniquement. Dans les faits, la batterie EN-EL25a devrait tenir plus longtemps.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Nikon Z50 II (fournies par la marque) :

Prix et disponibilité du Nikon Z50 II

Le Nikon Z50 II sera disponible dès le 21 novembre 2024 à partir de 999 €.

Il est proposé dans différents kits :

• Nikon Z 50 II avec 16-50mm + 50-250mm : 1399 €
• Nikon Z 50 nu : 999 €
• Nikon Z 50 avec 16-50 mm : 1149 €
• Nikon Z 50 avec 18-140 mm : 1419 €

Le boîtier est disponible chez Digit-Photo, IPLN, Miss Numérique, Photo-Univers, Digixo, Camara, Fnac sur le store Nikon dans les magasins photo spécialisés.

Notre premier avis sur le Nikon Z50 II

Avec le Nikon Z50 II, le constructeur met à jour sa « base technique » en hybride APS-C, puisque le Z50 a été le boîtier à partir duquel furent déclinés les Z30 et Zfc. Grâce au Expeed 7 issus des hybrides plein format pro, cet appareil bénéficie d’une véritable cure de jouvence, sans bouleverser les codes chez Nikon, puisque le capteur reste inchangé.

Ainsi, les photographes et vidéastes devraient apprécier les gains en termes de détection et de suivi autofocus, la rafale jusqu’à 30 i/s (en JPEG) et les diverses améliorations du boîtier, comme le nouvel écran sur rotule, le viseur plus lumineux ou encore le bouton dédié Picture Control. On apprécie d’ailleurs toujours autant le jeu d’équilibre de la série Z50, qui cible aussi bien les photographes que les vidéastes, en restant à la fois confortable à utiliser (bon grip et viseur) et performant sur le terrain.

Cet équilibre pourrait convenir aux amateurs éclairés souhaitant s’équiper d’un premier hybride, mais aussi aux utilisateurs encore nombreux de reflex Nikon qui n’ont pas encore sauté le pas, et qui privilégient la compacité à un système plein format plus encombrant et coûteux.

On apprécie d’ailleurs que Nikon ait maintenu son boîtier nu sous la barre des 1000 €, avec des tarifs strictement identiques au Z50 à son lancement.