EOS R1 : Canon officialise (enfin) le développement de son boîtier ultra sportif !

Le futur hybride (très) sportif de Canon se dévoile. Le constructeur vient de confirmer le développement du Canon EOS R1, son nouveau boîtier professionnel. Il misera sur une fiche technique particulièrement fournie – avec un nouveau processeur « Digic Accelerator » censé booster les performances autofocus de l’appareil. Retour sur les principales caractéristiques connues.

Canon EOS R1 : le futur hybride professionnel se dévoile (enfin)

L’EOS R1 peut être vu comme l’arlésienne du monde de la photo. Car dès l’annonce de l’EOS R3, il y a déjà 3 ans, beaucoup d’observateurs se doutaient que Canon avait bien l’intention de dévoiler un boîtier encore plus premium, conçu pour coiffer toute la gamme EOS R.

Véritable porte-étendard des hybrides de Canon, cet appareil doit offrir un niveau de performances encore plus élevé que l’EOS R3 (lire notre test complet), tant en termes de qualité d’image que d’autofocus. Autant dire que les ambitions sont élevées pour Canon.

Digic Accelerator : priorité à l’action !

En premier lieu, Canon lève le voile sur un nouveau processeur. Nommé « Digic Accelerator », il viendra seconder la puce Digic X. Le but : offrir une puissance de calcul considérablement plus élevée – notamment pour les tâches liées à l’IA.

La carte mère du Canon EOS R3 avec, au centre, le processeur Digic X

L’autofocus du Canon EOS R1 bénéficierait directement de ce nouveau système. Ainsi, le boîtier pro inaugurera une nouvelle fonction baptisée « priorité à l’action ». Le principe : l’AF devient capable d’identifier le sujet principal d’une action, même au milieu d’une foule compacte.

Spécialement conçu pour les sports collectifs (football, basket, etc.), ce mode permet au boîtier d’identifier le joueur en possession du ballon. Ainsi, la mise au point et le suivi sont automatiquement effectués sur ce joueur – et non sur les autres personnes présentes dans le cadre.

Présenté par Canon comme un véritable « game changer » pour les professionnels de la photo sportive, il repose sur des algorithmes intégrés au boîtier – et qui ont été entraînés en amont grâce au Deep Learning.

Nouveau processus de réduction du bruit intégré au boîtier

En parallèle, Canon indique que l’EOS R1 disposera – en interne ! – d’un nouveau système de réduction du bruit numérique. Une manière d’éviter de passer par un logiciel sur ordinateur ou une plateforme Cloud comme Image.Canon.

Ce nouveau système devrait permettre de réduire drastiquement le bruit, tout en conservant un niveau de détails élevé dans l’image. Il sera a priori réservé aux fichiers JPEG. Un choix parfaitement cohérent, les professionnels de l’image envoyant leurs fichiers aux grandes rédactions dans ce format.

Un nouveau capteur… à la définition inconnue

Interrogée par Phototrend, Canon nous a confirmé que l’EOS R1 disposera d’un nouveau capteur. Pour autant, ses caractéristiques réelles restent sujettes à spéculation.

Sa définition pourrait être plus élevée que celle de l’EOS R3 (24,1 Mpx), afin de faciliter le recadrage des images. Les progrès en matière d’électronique devraient permettre de conserver une excellente qualité d’image (notamment à ISO élevée), malgré des photosites un peu plus petits.

Reste à savoir jusqu’à quel stade Canon est prêt à pousser la définition de son EOS R1. Fera-t-il jeu égal avec les Nikon Z8/Z9 et leur capteur de 45 Mpx ? Dépassera-t-il le Sony A1 et ses 50 Mpx ? Pour l’heure, Canon garde cette information « top secret » !

Le type de capteur demeure également inconnu. Pour mémoire, le Canon EOS R3 était le 1er boîtier de la marque à exploiter un capteur rétroéclairé et empilé (stacked BSI). Il semble aujourd’hui probable que cette technologie soit réemployée par le capteur de l’EOS R1. Toutefois, difficile de ne pas mentionner le Sony A9 III et son capteur à global shutter

Certes, Canon propose depuis plusieurs années des capteurs global shutter destinés à l’industrie. Mais il paraît plus réaliste que la marque préfère proposer aux professionnels une technologie éprouvée. Un point que le constructeur avait d’ailleurs confirmé au cours de notre interview lors du salon CP+ 2024.

Ainsi, il nous semble plus probable que Canon réemploie la technologie stacked BSI– et en optimise certains aspects, comme la montée en ISO. À ce titre, on se souvient que l’EOS R3 faisait pâle figure face à l’EOS-1D X Mark III, qui était capable de monter jusqu’à 819 200 ISO !

Du reste, ce capteur sera stabilisé sur 5 axes – mais le gain maximal n’a pas encore été dévoilé. Il devrait cependant être encore meilleur que celui de l’EOS R3 (8 stops) – qui était déjà particulièrement efficace.

Enfin, on imagine que la rafale montera à 40 i/s (comme l’EOS R8, notamment), avec un buffer virtuellement illimité. Cependant, on se rappelle que certaines rumeurs mentionnaient une rafale à… 240 i/s !

Design monobloc et résistance accrue ?

À l’instar de l’EOS R3 – et de l’EOS-1D X Mark III, le Canon EOS R1 opte pour un design monobloc, indispensable aux professionnels pour une meilleure prise en main à la verticale et une autonomie accrue.

Le boîtier devrait profiter des améliorations ergonomiques introduites avec l’EOS R3. Poids réduit, angles arrondis, grand écran tactile monté sur rotule, nombreuses commandes et raccourcis paramétrables… autant d’ingrédients qui facilitent le travail des professionnels.

Le Canon EOS R1, vu ici avec le zoom Canon RF 24-70 mm f/2,8 L IS USM.

Toutefois, le Canon EOS R1 devrait se différencier en offrant une résistance accrue aux températures extrêmes et aux intempéries. On devrait ainsi retrouver le même niveau de robustesse que l’EOS-1D X Mark III. De quoi rassurer les photographes et vidéastes en expédition au Pôle Nord.

Enfin, du côté de la visée, l’EOS R1 devrait a priori récupérer le système Eye Control (contrôle de l’autofocus par l’œil).

Canon EOS R1 : un lancement après les JO de Paris

Actuellement en cours de finalisation, le Canon EOS R1 sera lancé à la fin de l’année 2024.

Il sera d’ailleurs utilisé par certains photographes triés sur le volet et certaines agences (AFP, Getty, Reuters, notamment) au cours de l’Euro de football – et pendant les Jeux olympiques de Paris

Un lancement après ces deux événements sportifs peut paraître assez surprenant. Cependant, ces tests « grandeur nature » permettront à Canon d’apporter les derniers perfectionnements à son nouveau boîtier de tous les superlatifs.

En outre, Canon avait déjà adopté une stratégie identique avec l’EOS R3 : plusieurs exemplaires avaient été mis à disposition des photographes pendant les JO de Tokyo, avant un lancement en fanfare en septembre 2021.

Enfin, le prix du Canon EOS R1 demeure inconnu. Il devrait être supérieur à celui de l’EOS R3, qui avait été lancé au tarif (relativement) accessible de 5999 €. En toute logique, il sera proposé un tarif supérieur ou égal à celui de l’EOS-1D X Mark III, qui avait été lancé à 7299 € nu.

Dans tous les cas, il ne nous reste plus qu’à patienter encore quelques mois avant de découvrir ce nouveau boîtier sportif particulièrement prometteur.

Mise à jour : le Canon EOS R1 est désormais officiel, voici notre présentation détaillée ainsi que notre premier test du Canon EOS R1.