La fin des vacances, la rentrée des classes, la reprise du travail… ce n’est pas pour tout de suite à la Fisheye Gallery qui expose du 7 septembre au 1er octobre « de chlore et de rosé », le travail de Christopher Barraja, lauréat du prix Picto 2022. Cinq étés dans le sud de la France dont est originaire le photographe, cinq étés qui paraissent s’étirer inlassablement, ne jamais prendre fin – si seulement, dit Christopher Barraja, l’insouciance et l’effervescence caractéristiques de cette saison pouvaient durer, encore un peu.
On baigne immédiatement dans le soleil, omniprésent, dont on ne peut se cacher, et sa lumière directe sur les peaux mouillées d’eau salée, éraflées par les rochers ou au contact d’autres peaux, couples photographiés avec un voyeurisme complaisant. Sur la mer, ces immeubles ambulants, navires de croisière qui vont et viennent dans un rythme effréné, accostent dans le port de Marseille, de Toulon ou de Nice et décorent le paysage quand ils sont en partance. Ils tirent la sirène qu’on entend à des kilomètres, ils attirent le regard et provoquent un drôle de pressentiment : perpétuel été, jusqu’où ? jusqu’à quand ?
La beauté réside dans le détail, anecdotique pour certains, symbole de l’érotisme estival pour Christopher Barraja. Les photographies sont saturées, forcément, corps et objets semblent attaqués par le soleil de plomb qui rend la moindre surface brûlante ; les images exposées ont la force de transmettre des sensations à qui les regarde, la chaleur, l’ambiance si particulière de vacances entre amis au bord de mer.
Davantage d’eau salée que de chlore – mais de l’ivresse, certainement, avant la fin de la saison qui tombe comme un couperet, imprévisible.
Informations pratiques :
De chlore et de rosé, Christopher Barraja
Fisheye Gallery
Du 7 septembre au 1er octobre 2022
2, rue de l’Hôpital Saint-Louis, 75010 Paris
eudi et vendredi 14h – 19h, samedi 11h – 19h
Entrée libre
