Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Test Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS : très bon téléobjectif à longue portée pour les hybrides Sony APS-C

8.4
sur 10

En août 2019, Sony dévoilait un téléobjectif à très longue portée, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS. Conçu pour les hybrides APS-C en monture E, ce télézoom x5 offre une plage focale équivalente à un objectif 105-525 mm en plein format. Léger et assez accessible, il s’avère très séduisant sur le papier. Qu’en est-il sur le terrain ? Pour vérifier ses performances, nous l’avons utilisé pendant près de 3 mois sur le terrain. Voici donc notre test complet du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Présentation du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Avec ce nouvel objectif, Sony vise à combler les désirs des amateurs de (très) longues focales équipés d’un hybride APS-C. Avec une plage s’étendant de 70 à 350 mm, il s’avère remarquablement polyvalent. Disponible à 899 €, il offre une solution avantageuse pour les photographes de paysage, de sport, d’animaux, de portrait…

Montmartre au coucher du soleil – Sony A6600, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 200 mm, f/6,3, 1/320S, 250 ISO

Il s’agit de la plus longue focale au catalogue de Sony pour ses hybrides APS-C, qui ne compte pas moins de 5 références. Assez compact et léger (625 grammes), il vient avantageusement compléter un objectif comme le Zeiss Vario-Tessar T* E 16-70 mm f/4 ZA OSS – ou son concurrent, le très bon Tamron 17-70 mm f/2,8 Di III-A VC RXD.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Conçu à destination des hybrides APS-C de Sony, il ne doit pas être confondu avec le Sony FE 70-300 mm f/4,5-5,6 G OSS. Ce dernier est conçu pour les hybrides plein format (et est à la fois plus lourd et plus cher).

Ce télézoom est à ouverture variable : f/4,5-6,3. Il n’est donc pas particulièrement lumineux, même à la focale la plus courte (70 mm). Certains pourraient regretter que l’objectif ne soit pas à ouverture constante à f/4 – mais il aurait sans doute été à la fois plus encombrant, plus lourd et plus cher. Heureusement, l’iris est de type circulaire, promesse d’un bokeh aux bulles bien rondes. Il est composé de 7 lamelles.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS repose sur une formule optique complexe, comptant 19 lentilles réparties en 12 groupes. Pour corriger les aberrations optiques, l’objectif inclut 3 lentilles en verre ED. Point de lentilles asphériques, mais les télézooms sont moins sujets aux aberrations dans les angles que les objectifs ultra grand-angle.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS
En vert, les 3 lentilles asphériques de l’objectif. En violet, la lentille ED.

La distance minimale de mise au point est de 1,1 m à la focale la plus courte (70 mm) et de 1,5 m à fond de zoom (350 mm). L’objectif permet, dans une certaine mesure, de pratiquer la proxi-photographie. Cependant, il ne vise en aucun cas à remplacer une véritable optique macro, son rapport de grandissement maximum étant de 0,23x.

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est doté d’une motorisation AF de type linéaire (XD, pour Extreme Dynamic). Elle doit offrir des performances de haute volée, même pour les sujets lointains se déplaçant rapidement.

Enfin, ce zoom dispose d’un mécanisme de stabilisation (Optical SteadyShot, ou OSS). Un point crucial pour un téléobjectif, car l’utilisation d’une longue focale (à main levée) lorsque la lumière vient à baisser fait croître le risque de flou de bouger. Avec un boîtier stabilisé, la stabilisation optique pourra être utilisée conjointement avec la stabilisation du capteur (IBIS), comme sur un Sony A6500 ou A6600 (ou un Sony A7 III).

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Petite subtilité de la monture E : l’objectif pourra aussi être utilisé avec un hybride plein format, moyennant un crop factor de 1,5x. Monté sur un Sony A7 III, on obtient ainsi un objectif 105-525 mm. Ceci active automatiquement le mode APS-C du boîtier, qui produit des images de 10 Mpx.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Sony livre donc un téléobjectif à très longue portée au positionnement judicieux. Certes, il fait quelques compromis – notamment au niveau de l’ouverture – mais sa proposition de valeur est très intéressante pour qui souhaite bénéficier d’un objectif à très longue focale pour son hybride APS-C Sony sans se ruiner.

Voici les caractéristiques techniques du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS :

  • plage focale : 70-350 mm (équivalent 105-525 mm en plein format)
  • objectif pour capteur APS-C
  • ouverture maximum : f/4,5-6,3
  • ouverture minimale : f/22-32
  • construction optique : 19 lentilles réparties en 13 groupes, dont trois lentilles ED
  • diaphragme : 7 lamelles circulaires
  • rapport de grossissement maximal : 0,23x (à 350 mm)
  • angle de champ : 22° – 4°40 (APS-C)
  • distance de mise au point minimale : 1,1 m (à 70 mm) et 1,5 m (à 350 mm)
  • diamètre du filtre : 67 mm
  • tropicalisation : 6 joints d’étanchéité
  • autofocus : oui, moteur XD linéaire
  • poids : 625 g
  • pare-soleil : oui, amovible
  • stabilisation : oui, SteadyShot
  • dimensions : 77 x 142 mm (D x L)
  • monture compatible : Sony E, APS-C

Prise en main

Au premier abord, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est un objectif surprenant. Au vu de sa plage focale, on s’attend à un objectif beaucoup plus gros et beaucoup plus lourd. Les choix techniques de Sony s’avèrent payants, et ce télézoom à très longue portée est plutôt compact. Comptez 7,7 cm de diamètre, et 14,2 cm de long. Le poids est également très maîtrisé, avec 625 grammes sur la balance. Certes, l’objectif n’est pas exactement un poids plume, mais il pourra vous accompagner en balade sans soucis.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Une fois en main, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est très équilibré. Mais les boîtiers Sony APS-C étant très ramassés, notre A6400 parait bien riquiqui une fois l’objectif monté dessus. Heureusement, l’ensemble pèse à peine plus d’un kilo, et est prêt à être glissé dans votre sac pour un week-end. À noter qu’aucun collier de pied n’est fourni avec l’objectif. Heureusement, l’objectif ne tire pas sur la baïonnette une fois installé sur un trépied.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Le diamètre de l’objectif étant important (7,7 cm), le bas « dépasse » par rapport à la partie inférieure du boîtier. La faute à la très faible hauteur des hybrides APS-C de Sony. Posé sur une table, l’objectif déséquilibre l’ensemble. Une petite semelle permet heureusement de corriger ce point – et d’améliorer l’ergonomie de votre hybride Sony par la même occasion. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que cet objectif s’accorde mieux avec un boîtier plein format comme le Sony A7 III…

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

D’une manière assez prévisible, le zoom ne se fait pas en interne. Lorsque le zoom est entièrement déployé, l’objectif s’allonge de 4 bons centimètres. Une fois le pare-soleil monté, l’ensemble prend encore 5 cm supplémentaires.

L’objectif bénéficie d’une construction très soignée. Les matériaux utilisés inspirent confiance. Gamme G oblige, Sony livre un objectif aux finitions exemplaires, dignes des modèles d’une optique haut de gamme.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Située à l’avant de l’objectif, la large bague de zoom offre une excellente préhension. Sa course est suffisamment souple (mais sans excès), et est assez courte. Un point pour qui veut zoomer rapidement en cas de besoin. Bon point : un petit loquet permet de verrouiller le déploiement du zoom lors du transport de l’objectif. En revanche, impossible de bloquer le zoom à une position autre que 70 mm.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

La bague de mise au point, placée près de la baïonnette, est beaucoup moins large. Comme sur les autres optiques pour les hybrides Sony, cette bague actionne un moteur interne pour effectuer la mise au point. Elle ne possède donc pas de butée.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

La course de la bague est indépendante de la vitesse de la rotation. Elle s’avère assez longue : comptez 1/2 tour pour passer d’un plan rapproché à l’infini. Nous préférons le système des optiques Tamron, qui permet de passer très rapidement de la distance minimale de MAP à l’infini en tournant rapidement la bague, et de régler finement le point en la tournant tout doucement.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Sony se montre assez généreux au niveau des commutateurs. Placés sur le côté gauche, ils permettent d’activer/de désactiver rapidement la stabilisation et l’autofocus sans devoir passer par l’interface du boîtier. Un bouton physique est également présent. Son fonctionnement est paramétrable à l’envi. Verrouillage de la mise au point, réglage de l’Eye AF (humain ou animal), sensibilité ISO du boîtier… on a l’embarras du choix ! On notera cependant l’absence d’un commutateur spécifique pour limiter la plage de mise au point.

Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Sony livre donc un objectif bien construit, bien fini et bien équilibré. Grâce à sa plage focale 70-350 mm, il se montre particulièrement polyvalent. Assez léger et compact, il est prêt à vous suivre et à capturer une multitude de sujets. La qualité d’image est-elle au rendez-vous ? C’est ce que nous allons voir ensemble, tout de suite, maintenant, ici même.

Qualité d’image du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS

Nous avions déjà pu juger des performances de ce Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS lors d’une prise en main du Sony A6600 en 2019. La bonne impression qu’il nous avait laissé il y a 2 ans est-elle confirmée ? Oh que oui.

Comme indiqué plus haut, nous avons testé cet objectif pendant près de 3 mois, monté sur un hybride APS-C Sony A6400, mais aussi sur un boîtier plein format Sony A7 III. Cliquez sur chacune des images pour les voir en plus grand.

Béton onirique – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 70 mm f/4,5, 1/80s, 1250 ISO

En termes de qualité d’image, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS fait partie des très bons élèves. La sensation de piqué est très élevée, même à la pleine ouverture, quelle que soit la longueur focale. Même à fond de zoom (350 mm), le piqué est élevé.

Un point que les photographes de nature ou de sport apprécieront particulièrement. Les détails sont nets et précis en toute circonstance. On constate seulement une très légère perte de détails aux bords de l’image aux ouvertures les plus larges. Malgré tout, la performance optique du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS reste remarquable.

Work in progress – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 306 mm, f/6,3, 1/320s, 1250 ISO

Du côté du vignettage, ce 70-350 mm s’en sort plutôt bien. À f/4,5, il est un poil prononcé, et s’estompe progressivement, mais sans jamais disparaître. Toutefois, le profil de correction automatique appliqué par le boîtier limite amplement ce phénomène.

Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 350 mm, f/6,3, 1/500s, 100 ISO

De la même manière, le profil de correction corrige très bien les distorsions en coussinet, qui sont très marquées à fond de zoom (350 mm). Néanmoins, si votre boîtier est un peu ancien et ne corrige pas automatiquement les distorsions, ces dernières seront très présentes.

Enfin, la restitution des couleurs est impeccable. Les tons bleus et verts sont très riches. Les aberrations chromatiques sont extrêmement contenues, et n’apparaissent que furtivement sur des objets métalliques en contre-jour.

Passion trains – En cherchant bien, on remarque une fine frange vert-bleu au niveau des rails. Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 100 mm, f/5, 1/160s, 1250 ISO

De même, la résistance au flare et aux images fantômes est excellente, même si l’on peut observer une légère perte de contraste lorsqu’une source de lumière très vive est braquée vers l’objectif.

En cas de fort contre-jour, une certaine perte de contraste peut être observée. Cependant, la gestion des aberrations est très bonne. Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 133 mm, f/5,6, 1/4000s, 1600 ISO

Néanmoins, ces excellentes performances ne peuvent effacer l’ouverture très peu lumineuse de ce téléobjectif. À la focale la plus courte (70 mm), elle est « seulement » de f/4,5. Et à fond de zoom (350 mm), elle est de f/6,3. Des valeurs loin d’être impressionnantes.

Voici un liste de la répartition de l’ouverture :

  • De 70 à 84 mm : f/4,5
  • De 85 à 113 mm : f/5
  • De 114 à 200 mm : f/5,6
  • De 201 à 350 mm : f/6,3

Sur le terrain, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS « ferme » donc très rapidement. Problème : pour éviter que la vitesse d’obturation ne soit trop basse, vous devrez augmenter la sensibilité ISO dès que la lumière diminue. Sur un Sony A6400, on se retrouve parfois vite avec des clichés assez bruités. Sur un Sony A7 III, ce souci est un peu moins gênant, son capteur plein format gérant mieux les hautes sensibilités.

Ces jeunes pousses sont bien jolies, mais le bruit numérique pointe aussi le bout de son nez – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 132 mm, f/5,6, 1/50s, 3200 ISO

Avec cette ouverture restreinte, se pose la question de la séparation des plans de nos images. Si le sujet est placé assez près de l’objectif – et aux focales les plus longues – on peut obtenir un beau flou d’arrière-plan. On peut ainsi capturer de belles photo de portrait.

C’est pas qu’il fasse froid mais… Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 139 mm, f/5,6, 1/320s, 100 ISO

L’objectif permet aussi de pratiquer un peu de proxi-photographie. Mais sa distance de mise au point est assez lointaine (1,1 m à 70 mm et 1,5 m à 350 mm). De fait, il ne pourra pas remplacer un « vrai » objectif macro. Nous sommes aussi très satisfaits par le flou de profondeur de champ. Il est d’une grande douceur. Les bulles de bokeh, bien que discrètes, ajoutent une touche esthétique bienvenue. On constate cependant un effet onion ring, mais qui reste assez discret.

Fraîcheur printanière – Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 240 mm, f/6,3, 1/250s, 1250 ISO

En revanche, si l’on se situe assez loin du sujet, il peut être franchement difficile d’isoler ce dernier de l’arrière-plan. Le téléobjectif (et le capteur APS-C) montrent ici leurs limites. Sur la photo ci-dessus (capture à f/4,5), la séparation des plans est loin d’être spectaculaire, les vélos derrière la voiture étant très visibles et l’arbre à l’arrière-plan baignant dans une sorte de demi-flou. Ce n’est pas un défaut si vous aimez les photos avec une grande profondeur de champ.

Lucienne est américaine – Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 70 mm, f/4,5, 1/125s, 250 ISO

D’une manière plus générale, ce cliché résume assez bien les forces et les faiblesses de ce Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS. La calandre de cette Cadillac Eldorado Biarritz de 1959 est parfaitement nette ; même sur les personnes situées au bord de l’image, on conserve un bon niveau de détails. Cependant, on observe des franges roses sur les chromes. Enfin, le niveau de bruit numérique est important car l’environnement était assez peu lumineux.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas foule ! Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 130 mm, f/5,6, 1/80s, 5000 ISO

Il est clair que Sony a dû faire quelques sacrifices pour parvenir à un objectif aussi compact, et capable d’atteindre des focales aussi lointaines. Et il paraît évident que la principale concession est celle de l’ouverture. En voyant le verre à moitié plein, un objectif plus lumineux (avec une ouverture constante à f/4 voire à f/2,8) aurait été autrement plus lourd et plus cher.

Autofocus et stabilisation

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est équipé d’une motorisation AF de type linéaire (XD, pour Extreme Dynamic), qui doit assurer une mise au point rapide et silencieuse. Heureusement, ces 2 points se vérifient amplement sur le terrain. La mise au point est effectuée très rapidement, quel que soit le type de sujet ou les conditions de luminosité. L’objectif est aussi parfaitement silencieux. Couplé à l’obturateur électronique d’un hybride Sony, il s’avère parfaitement adapté à la photographie animalière.

Petit rouge-gorge caché au milieu des branches. Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 350 mm, f/6,3, 1/500s, 1250 ISO

Par ailleurs, l’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi du sujet et de son œil. Humains comme animaux : le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est d’une redoutable efficacité. Nous avons réussi sans difficulté à capturer des photos de chats ou d’oiseaux (enfin, pas les deux ensemble…), avec l’AF parfaitement calé sur l’œil de l’animal.

La chasse est ouverte ! Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 144 mm, f/5,6, 250s, 2000 ISO

Nous avons seulement rencontré quelques difficultés avec des oiseaux dissimulés dans des branches d’arbres. À plusieurs reprises, les algorithmes de Sony cafouillent, et on se retrouve avec la MAP sur les branches et les feuilles, et non sur l’oiseau. Pour cette raison, un limiteur de mise au point aurait pu être pertinent. Mais en dehors de ce petit hoquet, l’AF de ce téléobjectif est exemplaire.

Éclat de rire – Sony A6400 – Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 350 mm, f/6,3, 1/800s, 1600 ISO

Au vu de la longueur focale proposée par ce téléobjectif, la stabilisation optique est plus que nécessaire. Cette dernière s’active dès que l’on presse le déclencheur à mi-course. Sur le terrain, cette stabilisation est efficace. Avec un capteur non-stabilisé (comme les Sony A6000, A6100, A6300 ou A6400), la stabilisation du téléobjectif permet de descendre jusqu’à 1/30s à fond de zoom (300 mm).

Ferronnerie – Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 137 mm, f/5,6, 1/10s, 2000 ISO

En-dessous, impossible d’obtenir une photo nette. Au grand-angle (70 mm), on peut obtenir des photos nettes à 1/20s. Une performance appréciable.

Si vous montez l’objectif sur un hybride dont le capteur est stabilisé (comme notre Sony A7 III), vous pourrez cependant bénéficier de la double-stabilisation optique + boîtier. Et cette combinaison se montre extrêmement efficace. À fond de zoom, nous avons réussi (presque) sans difficulté à obtenir des images nettes à 1/20s. Au grand-angle, il est possible de descendre à 1/10s sans difficulté – soit un gain d’environ 5 stops.

Avenue Henri-Martin, ligne d’Auteuil – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 70 mm, f/4,5, 1/10s, 5000 ISO

En fin de compte, la stabilisation – et surtout l’autofocus – du Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS sont particulièrement performants, faisant de ce téléobjectif un excellent allié sur le terrain.

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS face à la concurrence

Pour l’heure, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est le seul téléobjectif à très longue portée pour les hybrides Sony APS-C. Son tarif contenu de 899 € le rend particulièrement intéressant.

La marque propose aussi le Sony E 55-210 mm f/4,5-6,3 OSS, mais sa portée est infiniment moins longue. Il partage cependant la même ouverture peu lumineuse à f/4,5-6,3. Néanmoins, ses performances optiques sont assez modestes et les bords en net retrait, notamment à fond de zoom. Disponible à 279 €, il permet toutefois d’acquérir un téléobjectif sans se ruiner.

Pour l’heure, Tamron et Sigma n’ont pas encore dévoilé d’alternative au Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS – ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas prévu.

In fine, la principale alternative à ce téléobjectif n’est autre que le Sony FE 70-200 f/4 G OSS. Conçu pour les hybrides plein format de Sony, il peut sans problème être monté sur un boîtier APS-C. Dans ce cas de figure, sa focale est multipliée par 1,5, et l’on obtient un équivalent 105-300 mm.

Ses performances optiques sont excellentes. Mais surtout, son ouverture constante à f/4 est beaucoup plus lumineuse que notre 70-350 mm – surtout à fond de zoom. En s’accomodant de la focale un peu plus restreinte (surtout au grand-angle, 105 mm vs 70 mm), cet objectif est un excellent choix pour celles et ceux voulant capturer les sujets les plus lointains.

Disponible au tarif de 1499 €, il est plus cher que le 70-350 mm, mais s’avère un excellent investissement – particulièrement si vous avez l’intention de passer un jour au plein format.

À ce titre, mentionnons aussi le Tamron 70-180 mm f/2,8 Di III VXD. Léger et compact, il possède un atout indéniable : son ouverture constante à f/2,8. Monté sur un hybride APS-C, sa focale sera équivalente à 105-270 mm. Il se montre donc un peu moins polyvalent que le 70-350 mm, mais il est incomparablement plus lumineux. Un point à prendre en considération si vous shootez souvent en basse lumière.

Ce très bon objectif est disponible au tarif contenu de 1299 €. Et vous pourrez continuer à l’utiliser sans contrainte si vous passez au plein format.

À qui se destine le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS ?

Contrairement à une idée reçue assez répandue, les téléobjectifs sont extrêmement polyvalents. Avec sa plage focale très étendue, allant de 70 à 350 mm, il est possible de capturer une multitude de sujets.

On peut ainsi jouer facilement avec les perspectives, permettant de capturer des photos assez originales. Les longues focales donnent l’impression de « compresser » les éléments de la photo, ouvrant des possibilités créatives intéressantes.

Palais Garnier – Sony A6600, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 91 mm, f/5, 1/160s, 160 ISO

Pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi du sujet, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS permet de réaliser de très belles photos de portrait. L’œil du sujet est détecté instantanément, et les longues focales font disparaître le risque de distorsions du visage.

On my way home – Sony A6400, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 151 mm, f/5,6, 1/4000s, 1600 ISO

De la même manière, ce téléobjectif permet de pratiquer facilement la photo animalière, grâce à la vivacité de son autofocus – et à son fonctionnement très silencieux. Là aussi, l’œil des chiens, des chats, des chevaux ou des oiseaux est parfaitement détecté. À fond de zoom (350 mm), il est possible de capturer des sujets très craintifs. Si l’on se trouve en zone ombragée, il faudra cependant monter dans les ISO, l’ouverture maximale étant très faible (f/6,3 à 350 mm).

Petit rouge-gorge intrigué – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 350 mm, f/5,6, 1/500s, 1000 ISO

Bien évidemment, sa longueur focale permet de capturer des sujets très éloignés. Il vous permettra de pratiquer la photographie autrement, en voyage comme en street photography. Il vous permettra de vous différencier nettement de l’océan de photos capturées à des focales plus courtes.

Enfin, son autofocus réactif lui permet d’être très à l’aise pour la photographie sportive. Les sujets se déplaçant rapidement dans le champ ne lui posent aucune difficulté – à condition, bien sûr, que votre boîtier ne soit pas à la traîne en termes de réactivité.

Train spotting. Cette photo représente un défi technique. L’environnement est très sombre et les trains sont encore très loin, tout en se déplaçant assez rapidement. Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 350 mm, f/6,3, 1/500s, 3200 ISO

Ce téléobjectif permettra également de capturer des photos intéressantes de feuilles et de fleur. La séparation du sujet et de l’arrière-plan est harmonieuse, et l’effet de bokeh est très doux. Cependant, la distance minimale de mise au point est assez lointaine (1,1 m à 70 mm ; 1,5 m à 350 mm). S’il permet de pratiquer un peu de proxiphotographie, les portes de la macro lui sont fermées.

Ça mousse, ça mousse – Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 222 mm, f/6,3, 1/400s, 1000 ISO

Il pourra aussi convenir si vous possédez à la fois un hybride APS-C et un hybride plein format. En effet, la monture E permet sans difficulté de monter un objectif APS-C sur un Sony A7 III, par exemple. Dans ce cas, le mode APS-C est activé sur le boîtier, ce qui diminue la résolution du capteur (10 Mpx seulement par ex sur l’A7 III). Toutefois, la longueur focale est multipliée par 1,5, offrant un équivalent 105-500 mm ultra-léger et compact.

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS monté sur un Sony A7 III : un combo gagnant !

Au final, le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS ne vise peut-être pas les photographes professionnels. L’ouverture glissante (et peu lumineuse) de f/4,5 à f/6,3 en est le signe le plus évident. Mais il saura séduire sans difficulté les amateurs les plus exigeants. Il s’adresse à celles et ceux voulant disposer d’un téléobjectif à très longue portée performant, et qui reste à la fois compact, léger et suffisamment abordable. De par sa qualité d’image, il complètera à merveille l’objectif Sony E 16-55 mm f/2,8 G, lancé en septembre 2019 aux côtés du 70-350 mm.

Conclusion

Avec le E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, Sony nous livre un téléobjectif à longue portée très séduisant. Sa longueur focale permet de voir (très) loin. Son autofocus et sa stabilisation sont très efficaces et sa qualité d’image est excellente, quelle que soit la distance focale ou l’ouverture utilisée. Les détails sont nets et précis, et le bokeh est agréable à l’œil.

C’est dur, la vie de chat ! Sony A7 III, Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, 170 mm, f/5,6, 1/400s, 100 ISO

Certes, l’ouverture glissante allant de f/4,5 à f/6,3 est loin d’être lumineuse. Dès que la lumière diminue, on est contraint de pousser les ISO assez haut. Par ailleurs, les distorsions en coussinet sont très prononcées à fond de zoom (350 mm). Elles sont parfaitement corrigées par le boîtier… à condition que ce dernier prenne en charge cette fonctionnalité.

Mais au terme de ce test, ce Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS nous laisse une impression globale très positive. Sony signe là un excellent compromis entre longues focales, performances de haute volée, poids maîtrisé et prix réduit. De ce point de vue, ce télézoom à longue portée est donc une franche réussite, et nous le recommandons sans hésiter.

Le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS est disponible à partir de 899 € chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo, Photo-Univers, à la Fnac et sur Amazon.

Test Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS : très bon téléobjectif à longue portée pour les hybrides Sony APS-C
Fabrication / finitions
8.5
Qualité d'image
8.8
Ergonomie générale / praticité
8
Points forts
Très bonne qualité d'image
Autofocus très efficace
Stabilisation optique
Très polyvalent
Joli bokeh
Compact et léger (compte tenu de sa longueur focale)
Très bon rapport qualité/prix
Points faibles
Objectif peu lumineux, encore plus à fond de zoom
Distorsions en coussinet (très bien corrigées par les boîtiers Sony récents)
Pas de commutateur pour limiter la mise au point
8.4
sur 10